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Orgue - Wikipédia

Orgue

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Orgue d'esthétique française
Orgue d'esthétique française

Sommaire

Avertissement

Cet article ne traite que de l'orgue à tuyaux traditionnel. Concernant les autres types d'instruments qualifiés d'orgue, il existe des pages spécialisées :

Orgue d'esthétique germanique
Orgue d'esthétique germanique

[modifier] Généralités

Le mot orgue désigne, jusqu’au XXe siècle, un type d’instrument de musique multiforme dont les caractéristiques communes sont :

  • d’être joué à l’aide d’un ou de plusieurs claviers, et d’un pédalier (le plus souvent) ;
  • de produire les sons à l’aide d’ensembles de tuyaux sonores alimentés par une soufflerie, appelés « jeux » ou « registres ».
Note : le mot orgue est du genre masculin au singulier. Cependant, au pluriel il peut être soit féminin en parlant d’un seul instrument (de belles orgues, les grandes orgues de Notre-Dame de Paris), soit masculin en parlant de plusieurs instruments (les orgues fabriqués par Clicquot, les beaux orgues de Paris).

[modifier] Etymologie

Orgue vient du grec organon (en latin organum), signifiant outil ou instrument (recouvrant par là la notion d’instrument de musique, mais sans lien direct avec l’orgue). L’organa du Moyen Âge désignait aussi bien une polyphonie liturgique que le service religieux lui-même.

L’instrument a également reçu de nombreuses appellations métaphoriques : roi des instruments (expression attribuée à Guillaume de Machault) ; ancilla Domini, servante du Seigneur ; mais aussi, plus péjorativement, cornemuses du diable.

Orgue dispose une particularité qu'il partage avec amour et délice. Ces trois mots sont masculin au singulier mais féminin au pluriel.

[modifier] Mythologie et préhistoire de l’orgue

Reconstitution d'un orgue hydraulique
Reconstitution d'un orgue hydraulique

On s’accorde à dire que le premier orgue a été inventé par un Grec d’Alexandrie, Ctésibios, au IIIe siècle avant notre ère. Utilisant des tuyaux, une mécanique déjà assimilable à un clavier et une soufflerie dont la pression était donnée par l’eau, cet ancêtre a tout naturellement reçu le nom d’hydraulos, ou hydraule, c’est-à-dire aulos qui fonctionne avec de l’eau (de hydro et aulos).

Voir l’article Ctésibios.

Mais la préhistoire mythologique de l’orgue commence avec la figure grecque du satyre Marsyas, un joueur d’aulos, le « patron » des futurs organistes, qu’on sait avoir été en lutte avec Apollon, le « patron » des joueurs de lyre, et donc des clavecinistes modernes et des harpistes.

Le premier usage public de l’hydraule aura consisté à couvrir les clameurs des martyrs chrétiens dans les cirques romains[1]… Ces deux faits présentent un caractère symbolique qu’il conviendrait de méditer avec humour...

De petits orgues comparables à nos orgues dits de Barbarie furent en usage chez les Romains, notamment dans les théâtres ; ceci explique la méfiance des premiers évêques chrétiens à l’égard des joueurs d’instruments et des musiciens, toutes catégories confondues. Néron aurait découvert cet instrument pendant un voyage en Grèce, il fit vœu d'en jouer pour célébrer son triomphe si la victoire lui était donnée sur les Gaulois lors de la sédition de 67. Ses successeurs, Elabagal, Alexandre Sévère, Gallien, furent de fervents admirateurs de l’orgue.

A Byzance l’orgue devient un instrument de la pompe impériale après le transfert du siège de l’Empire romain du fait des invasions barbares. Un orgue a été offert par une ambassade de Constantin V, empereur de Byzance, à Pépin le Bref en 757. Cette réintroduction de l’instrument en Occident, qui avait disparu après les invasions barbares, n’a d’abord servi qu’à rehausser la pompe profane des palais.

Ce n’est que plus tard qu’il fera progressivement son entrée dans l’église catholique : dans les cloîtres d’abord (comme « guide-chant ») au XIe siècle, puis au XIIe siècle dans les églises, vraisemblablement sous l’impulsion du pape Sylvestre II, qui aurait construit un orgue encore visible dans la cathédrale de Reims au XIIe siècle. Cette entrée, bien que progressive, ne se fit pas sans causer du trouble et des polémiques ainsi que des litiges plus ou moins passionnels entre organistes...fices religieux. Au XIIIe siècle, les grandes églises européennes rivalisent entre elles : elles agrandissent leurs instruments ou en construisent de nouveaux. L’orgue est définivement reconnu par le monde religieux.

[modifier] Histoire de l’orgue « classique »

On peut désigner ainsi les instruments disposant d’un sommier, organe central supportant les tuyaux et distribuant le vent dans ces tuyaux sous l’action des touches, le mouvement étant transmis de façon exclusivement mécanique.

Voir l’article Histoire de l'orgue.

La diffusion de l’orgue dans les églises ne devient importante qu’en liaison avec celle de la polyphonie à 4 parties. La période de l’orgue classique s’étend grosso modo du début du XIVe siècle à celui du XIXe siècle. Au cours de cette période de cinq siècles, les progrès techniques accompagnent et suscitent le développement du répertoire, aboutissant à un apogée au cours des XVIIe et XVIIIe siècles dans les principaux centres européens : Italie, France, pays germaniques, Pays-Bas, Angleterre et Espagne.

Au XIXe siècle, la facture renoue avec les progrés technologiques, sous l'impulsion notoire d'Aristide Cavaillé-Coll : ces progrès concernent au premier chef les modes de transmission et la production du vent, mais aussi l'esthétique musicale.

[modifier] Le grand retour du « tout mécanique »

Observé à partir des années 1960 à 1970, après avoir expérimenté les tractions pneumatique, électro-magnétique et électro-pneumatique, c'est le retour à une facture plus conventionnelle avec traction mécanique. Facteurs et organistes ressentent le besoin d'un retour à un instrument où l'interprète ne soit plus interfacé par une machine inexpressive.

Les avantages des tractions assistées – légèreté du toucher, accès à un style de composition plus virtuose – enlevaient à l'organiste la sensitivité nécessaire à l'obtention de touchers riches et variés. Mais l'orgue nouveau ne va pas pour autant abandonner tous les avantages et tous les apports de la technologie. Il conservera d'électrique la soufflerie, ce qui est un minimum, et d'électronique le crescendo et le combinateur.

L'émergence de compositeurs audacieux comme Antoine Tisné, André Boucourechliev ou György Ligeti, va donner un sens et une primauté à l'orgue mécanique. Le contrôle de l'enfoncement et du relâchement des touches est précisé, exacerbé, les tirants de registres sont ouverts partiellement pour désaccorder le jeu, les bruits mécaniques propres à l'orgue sont exploités. En quelque sorte, l'organiste se réapproprie l'orgue et fait corps avec lui comme le violoniste avec son violon.

Mais ce retour de l'orgue entièrement mécanique ne signifie pas régression. Une plus grande maîtrise de l'utilisation des matériaux, une ingénierie enrichie par les connaissances nouvelles, l'outil informatique, le calibrage de précision, permettent au facteur d'orgue d'offrir à l'organiste un instrument qui, tout en étant débarrassé des assistances électromagnétiques ou pneumatiques, reste léger et agréable au toucher. D'autant qu'aujourd'hui le facteur se soucie davantage d'ergonomie et de praticité.

[modifier] Les orgues modernes - les différents types

Plus que pour tout autre, les caractéristiques peuvent varier considérablement d’un instrument à l’autre :

  • orgue bible et orgue régale ;
  • caractère portatif des plus petits instruments, éventuellement transportable des « orgues positifs » (que l’on pose), ou fixe des grands instruments d’église ou de concert ;
  • nombre et étendue des claviers (de un à sept) ;
  • existence - ou non - et étendue d’un pédalier ;
  • nombre et nature des jeux (ou registres) de 1 à plus de 400 par instrument ;
  • harmonisation, adaptée au lieu (salon, auditorium, salle de concert, église, cathédrale) et au style (tempérament) ;
  • type de transmission, ou de tirage des notes et des registres (mécanique, pneumatique, tubulaire, électromagnétique, électropneumatique...).

[modifier] Du plus petit au plus grand

Chaque grand instrument est un ouvrage unique. Il est adapté au local qui l’abrite, à sa destination musicale ou liturgique, à l’importance du budget qui a pu lui être consacré : par nature, c’est un instrument extrêmement coûteux, que ce soit en facture, en maintenance ou en restauration. À l’époque baroque, l’orgue représente un des sommets de la technologie - seuls certains instruments d’horlogerie ou de serrurerie peuvent atteindre une complexité comparable.

L’organiste fait ses exercices sur un clavicorde ou un clavecin s’il ne possède pas lui-même un orgue. Si c’est le cas, il s’agit soit d’un orgue d'étude, soit d’un orgue de salon.

Depuis le XXe siècle, il existe aussi des orgues électromécaniques, tels les célèbres orgues Hammond, puis électroniques, possédant des caractéristiques analogues en termes de clavier et de registration, mais où la production des sons résulte d’une synthèse. De nos jours, ce sont les orgues numériques dont s’équipent principalement les particuliers (organistes, étudiants d’orgue et amateurs).

[modifier] Description générale

Les plus petits instruments prennent la forme d’un meuble unique regroupant tous les éléments : console (claviers et autres commandes), soufflerie, sommier et tuyauterie dans un même ensemble de menuiserie.

En ce qui concerne les instruments fixes, il est courant que la console soit séparée des éléments sonores regroupés dans ce qu’on appelle le « buffet d’orgue ». Un exemple de ce type de construction est l’orgue actuel de Notre-Dame-de-Paris : un seul buffet visible renfermant divers plans sonores : Positif, Grand-Orgue, Récit (expressif), Grand Chœur, Solo et Pédale. La console est en avant du buffet, l’organiste regardant vers la nef. Il peut y avoir aussi plusieurs buffets distincts. Le plus souvent deux sont visibles :

  • le petit buffet placé généralement en avant sur la tribune : c’est le « Positif » qui renferme le plan sonore du même nom. Sur certains instruments - rares - le Positif est expressif.
  • le grand buffet, en retrait du buffet de Positif, comportant les autres plans sonores (Grand Orgue, Récit, Bombarde, Solo et Pédale, pour ne citer que quelques exemples français). Dans ce type de construction, la console est le plus souvent dite « en fenêtre », ce qui veut dire qu’elle tourne le dos au buffet de Positif et à la nef) et qu’elle est légèrement encastrée dans la base du grand buffet, ce qui nécessite une découpe dont la forme fait songer à celle d’une fenêtre. L’orgue de l’église Saint-Eustache à Paris, avec ses deux buffets dessinés par Victor Baltard - l’architecte des regrettées Halles de Paris - illustre ce type de construction.

Dans les églises et les cathédrales, le grand orgue peut être situé à différents endroits, plus ou moins favorables à l’acoustique :

  • en tribune, au-dessus du portail occidental (position la plus commune) ;
  • en nid d’hirondelle, sur un côté de la nef (cathédrale de Chartres, Strasbourg), ou dans le transept ;
  • dans le triforium (coursive située au-dessus des nefs latérales), disposition assez courante en Espagne notamment.

Il y a souvent, dans les grands monuments, un « orgue de chœur » plus petit situé dans cette partie de l’église, sur un des côtés ou dans le chevet, au sol ou en tribune.

[modifier] Caractéristiques et particularités de l’orgue

L’orgue se distingue de tous les autres instruments de musique par un certain nombre de caractéristiques qui le rendent à la fois unique en son genre et exceptionnel par bien des aspects.

  • Il peut être monumental, aussi grand qu’une maison de plusieurs étages.
  • Sa tessiture est la plus large de tous les instruments et englobe celle de tous les instruments. Un orgue de dimension moyenne comporte généralement des jeux allant du 16 pieds au 1 pied (les petits tuyaux des mixtures), ce qui lui donne une tessiture allant de 33 Hz (premier ut grave du jeu de 16 pieds) à 16 000 Hz (fréquence produite par la note la plus aiguë d’un larigot ou d’un rang de mixture). Sur un orgue plus imposant, on peut trouver un ou plusieurs jeux de 32 pieds, voire même un jeu de 64 pieds (très rare). La note la plus grave d’un jeu de 32 pieds (toujours un ut) fait entendre 16,5 Hz et le premier ut du jeu de 64 pieds produit une onde sonore quasiment inaudible de 8,25 Hz.
  • L’orgue est le seul instrument qui peut offrir au musicien une console comportant plus de deux claviers[2] et pouvant aller jusqu’à sept claviers.
  • Bien qu’il ait existé des pianos et des clavecins avec pédalier, aujourd’hui tombés dans l’oubli, l’orgue est le seul instrument qui se joue à la fois avec les mains et les pieds et qui dispose d’un grand pédalier permettant la virtuosité (les carillons ont des petits pédaliers qui ne dépassent guère l’étendue d’une octave).
  • Les claviers de l'orgue peuvent être muets. En effet, si aucun registre de jeu n'est tiré, l'enfoncement d'une touche n'émet aucun son.
  • Par ses possibilités largement supérieures aux autres instruments de musique, l’orgue peut remplacer un orchestre à lui seul. C’est l’instrument de soliste par excellence.
  • Toutefois, il peut aussi servir à l’accompagnement, dans le continuo (on utilise alors un positif, petit orgue à un seul clavier et sans pédalier), ou en formation dans des œuvres telles que :
  • L’orgue est également l’instrument de prédilection des improvisateurs, sur lequel tous les grands organistes ont fait et continuent à faire preuve de virtuosité, tels Charles Tournemire, Marcel Dupré, Pierre Cochereau, Michel Chapuis, Thierry Escaich, Philippe Lefebvre, Olivier Latry, Pierre Pincemaille, Daniel Roth, Marc Giacone, Jean Guillou, Pierre-Philippe Bauzin, etc.

[modifier] Le mécanisme

[modifier] La console

Console à 2 claviers avec appel des jeux à dominos
Console à 2 claviers avec appel des jeux à dominos
Console à 4 claviers avec tirants de jeux (St-Mary Redcliffe - UK)
Console à 4 claviers avec tirants de jeux (St-Mary Redcliffe - UK)
Pédalier
Pédalier

C’est l’organe de commande de l’instrumentiste. La console regroupe :

  • le ou les claviers, superposés et étagés en retrait l’un par rapport à l’autre de bas en haut ;
  • le pédalier, s’il existe ;
  • les appels de registres, disposés généralement de part et d'autre des claviers ou bien sur un seul côté ou au-dessus ;
  • les accouplements qui permettent d'accoupler entre eux les claviers ;
  • les tirasses qui permettent d'accoupler les claviers au pédalier ;
  • le banc sur lequel s'assoit l'organiste et qui surplombe le pédalier.

Les claviers commandent chacun des plans sonores de l’orgue : Grand Orgue, Positif (éventuellement dorsal), Récit (le plus souvent expressif), Écho ou Grand-Chœur, Bombarde ou Solo dans les orgues à 5 claviers. Ces noms peuvent d’ailleurs varier. Ils comprennent en principe, de nos jours, 56 ou 61 notes.

L’accouplement permet de jouer simultanément les touches de deux ou plusieurs claviers en n’en touchant qu’un seul, et donc d’actionner simultanément l’ensemble des registres qui leur sont associés. On réserve le terme de tirasse à l’accouplement des claviers avec le pédalier.

Les marches (ou notes, ou touches) du pédalier peuvent être disposées parallèlement avec des marche longues (« à l’allemande »), parallèlement avec des marche courtes (« à la française ») ou rayonnantes (« en éventail ») théoriquement pour faciliter le jeu : en fait le pédalier en éventail est surtout diffusé aux États-Unis et on le trouve aussi en Grande-Bretagne. De nos jours le pédalier comporte en général 30 marches (Do 1 à Fa 3), parfois 32 (Do 1 à Sol 3).

À l’origine, la console est liée au buffet et on la dit en fenêtre quand on peut la fermer par des volets ou des portes. Elle peut aussi bien se trouver sur la face avant que sur l'un des côtés du buffet. Elle peut, par exemple, être orientée de telle façon que l’organiste regarde vers le chœur de l’église. Dans de rares cas, elle se trouve à l’arrière. Avec l’évolution des techniques de traction (pneumatique et électrique), elle peut être séparée du buffet pour devenir une pièce indépendante de l’instrument, offrant plus de liberté pour son placement. Par exemple, le grand orgue de l’église Saint-Eustache à Paris possède deux consoles, l’une en tribune à traction mécanique, l’autre, électrique et mobile, au niveau du sol à l’entrée de la nef (côté gauche). Ce type de consoles parfaitement mobiles offre aux interprètes la possibilité de jouer, dans de très bonnes conditions, avec orchestre ou d’autres instruments solistes en permettant une parfaite écoute de l’instrument.

L’informatique a également apporté sa contribution au mode de fonctionnement de l’orgue. Plusieurs tâches sont affectées à l’ordinateur. Il est l’assistant pour la registration et s’occupe de changer les jeux suivant une programmation établie par l’organiste, pendant que ce dernier est occupé à jouer. Ceci s'appelle un "combinateur". Il permet aussi d’enregistrer et de restituer ce qui a été joué. Le grand orgue de Notre-Dame de Paris est sans doute l’exemple le plus célèbre. Des expériences ont eu lieu permettant au même interprète de jouer simultanément plusieurs instruments éloignés par le biais des télécommunications.

[modifier] La soufflerie

La soufflerie traditionnelle était constituée de grands soufflets généralement en forme de coin, actionnés à la main ou aux pieds par un ou plusieurs assistants (jusqu’à dix). En raison de la place occupée par cette installation dans les orgues importants, elle était souvent reportée dans un local contigu de la nef. Plus habituellement, elle est sise derrière l’orgue, voire dans le soubassement du buffet. De nos jours, la production de l’air sous pression est confiée à un ventilateur électrique, à de rares exceptions près (reconstitutions d’instruments historiques) ; le bruit du moteur doit évidemment être aussi faible que possible, et il convient, pour des question de température, que l’air soit aspiré dans le même environnement que l’orgue qu’il alimente. On a cherché aussitôt que possible à s’affranchir de la main-d’œuvre souvent difficile à mobiliser lorsque l’organiste voulait jouer, en mécanisant le fonctionnement des soufflets pompes à l’aide de la machine à vapeur ou même de la force hydraulique, puis du moteur électrique. L’électricité et le ventilateur plus encore ont été, du point de vue de la simplicité et de la fiabilité, des progrès appréciables.

L’air mis sous pression, le vent en termes de facture d’orgue, est dirigé vers un (ou plusieurs) réservoir à soufflet, en forme de coin (les tables inférieures et supérieures sont liées par une charnière), ou à table parallèle ; ce soufflet a pour fonction d’établir une pression du vent constante au moyen de poids disposés sur la table supérieure ; il doit aussi éliminer les variations brusques de pression préjudiciables à la qualité du son émis, variations qui surviennent lorsque l’organiste joue des accords répétés par exemple. Il est précédé par un régulateur dont il commande mécaniquement l’action. Ce régulateur sert à contrôler en permanence la quantité d’air introduite dans le soufflet, en fonction de la consommation d’air induite par le jeu plus ou moins fourni de l’organiste. Son principe peut être basé sur l’ouverture variable d’une soupape ou d’un volet à rouleau par exemple.

Le facteur d’orgues peut même adjoindre sur les porte-vents des antisecousses, pour parfaire l’égalité de la pression. Ce sont de petits soufflets ou tablettes mobiles mis en équilibre par la pression de l’air. À l’opposé, un autre dispositif, appelé tremblant, est destiné au contraire à faire onduler le vent et donc le son des tuyaux de manière régulière, pour apporter un caractère expressif à certaines pièces musicales. Le tremblant peut fonctionner dans le vent, à l’aide d’un simple volet mobile obturant partiellement un porte-vent et animé d’un battement produit par le passage de l’air, ou à vent perdu, il crée alors des échappements d’air répétés (dispositif bruyant).

Certains grands instruments disposent de pressions d’air différentes pour chaque sommier. En ce cas, chacun d’entre eux dispose de son propre réservoir à soufflet régulateur disposé à proximité ; cette régulation de la pression peut même être localisée dans le sommier lui-même, selon un dispositif apparu au milieu du XXe siècle.

Le vent est ensuite distribué depuis le réservoir régulateur à l’ensemble des sommiers à l’aide d’un réseau parfois complexe de porte-vents. Il s’agit de canaux usuellement en bois, de sections carrées ou rectangulaires adaptées aux besoins en air des sommiers qu’ils alimentent.

La soufflerie doit dans son ensemble répondre aux besoins en vent de l’orgue qu’elle fournit. Ainsi, les anciens orgues présentaient souvent des déficiences en la matière, en raison du sous dimensionnement de certains éléments de distribution ou de pompes insuffisamment performantes. Bien des éléments entrent en ligne de compte pour le calcul des besoins en vent d’un orgue : le nombre de ses jeux, le type d’harmonisation pratiquée (plus ou moins consommatrice de vent), la conception stylistique même de l’instrument ; les facteurs d’orgues n’ont eu de cesse de parvenir à maîtriser l’alimentation du vent des instruments au cours des siècle ; à cet égard, Aristide Cavaillé-Coll développera au XIXe siècle des solutions techniques novatrices (soufflets à plis multiples entre autre) pour assurer une production importante de vent parfaitement régulé et stabilisé.

[modifier] Le sommier

Voir principe de fonctionnement ci-dessous
Voir principe de fonctionnement ci-dessous

C’est le cœur de l’instrument car c’est lui qui fournit l’air sous pression aux tuyaux sonores en fonction des touches actionnées et des registres sélectionnés par l’organiste. Le sommier est la partie la plus délicate de l’orgue, car il doit assurer une distribution parfaite et équilibrée du « vent » (air sous pression) venant de la soufflerie et la distribuer aux registres sélectionnés, sans fuites d’air qui pourraient faire « corner » l’instrument. L’étanchéité doit en être parfaite, ainsi que ce qu’on appelle l’« attaque » des notes.

Le vent arrive à la partie inférieure du sommier dans une sorte de caisson étanche (la laye) dont il peut sortir par des soupapes actionnées par l’organiste (la tige qui tire une soupape pénètre dans la laye au travers d’une boursette en cuir très souple qui assure l’étanchéité tout en permettant le mouvement).

Lorsqu’une soupape s’abaisse, l’air pénètre dans un autre espace, la gravure, qui dessert l’ensemble des tuyaux correspondant à la note sélectionnée. La gravure est surmontée de bas en haut :

  • par une table percée de trous en face de chacun des tuyaux ;
  • par les registres, planchettes de bois allongées et percées de trous qui coulissent sur la table, perpendiculairement à la gravure ;
  • par une chape comparable à la table, et qui supporte la base des tuyaux.

La position du registre, tiré ou poussé, met en communication, ou non, la gravure avec le ou les tuyaux correspondants : l’air traverse alors, par les trous mis en regard, la table, le registre et la chape.

Un tuyau est donc sélectionné, et résonne, lorsque son registre est en position adéquate et que l’on appuie sur la touche qui le commande.

[modifier] La transmission

On appelle transmission l’ensemble des organes qui transmettent aux soupapes situées dans le sommier le mouvement de la touche qui est appuyée par l’organiste. Les mêmes principes s’appliquent au maniement des registres situés dans le sommier et actionnés depuis la console (mais avec moins de contraintes).

À l’origine, la transmission était purement mécanique et se composait d’un ensemble de leviers, de renvois en équerre, de tringles mobiles appelées vergettes, reliant l’arrière de la touche à la soupape. Cette technologie (toujours en usage aujourd’hui) demandait une grande minutie de réalisation pour que le mouvement soit précis et le mécanisme le plus léger possible au toucher. La réduction des frottements avait une grand importance, et tout ici nécessitait que la console soit le plus près possible du sommier : l’organiste jouait presque toujours en tribune. Le mécanisme était le plus simple lorsque le clavier était tout près du sommier : toutefois l’écartement des touches étant nécessairement plus petit que celui des soupapes (en raison de l’espacement des tuyaux), le mécanisme minimal nécessitait ce qu’on appelle l’abrégé. Ce principe de transmission reste en usage aujourd’hui, bénéficiant des connaissances et des moyens de fabrication modernes.

À partir du XIXe siècle, les principes de transmission se multiplient :

  • pneumatiques : c’est l’air sous pression qui sert à véhiculer les commandes ;
  • électriques : les soupapes sont actionnées par des électroaimants dont le courant de commande est commandé par les touches du clavier ;
  • électropneumatique (combinaison des deux précédents : soupapes actionnées par l’air sous pression libéré par une autre soupape actionnée par électroaimant) ;
  • mécanique assistée par une machine de Barker. Un système d’assistance pneumatique (fonctionnant avec le vent de l’orgue), inséré entre l’abrégé et les soupapes permet de limiter l’effort nécessaire à l’enfoncement des touches.

Ces dispositifs éliminent certains inconvénients de la transmission mécanique mais distancient l’interprète des organes sonores et le privent de la qualité du « toucher » propre à cette dernière.

[modifier] Les registres

Gros plan sur les tirants de jeux
Gros plan sur les tirants de jeux

Les orgues se caractérisent et se différencient les uns des autres par leurs jeux. Bien qu'on désigne communément les différents timbres de l'orgue sous l'appellation « jeu » ou « registre », ces deux mots ne sont pas exactement synonymes. Le jeu désigne l'ensemble des tuyaux produisant le même timbre, à raison d'un tuyau par note. Certains jeux peuvent être constitués de plusieurs rangs de tuyaux (mixtures ou cornets par exemple) et il y aura donc plusieurs tuyaux par note. Le registre, pour sa part, désigne plutôt le mécanisme qui permet d'appeler le jeu, c'est-à-dire le tirant visible à la console et la tringlerie permettant de transmettre l'action jusqu'au sommier.

Il existe plusieurs types de mécanismes pour actionner un registre :

  • Le registre mécanique est le plus simple et le plus ancien : le tirant est relié mécaniquement au registre. Il suffit de le tirer vers soi pour ouvrir le registre et de le repousser pour le fermer. Dans l'orgue classique italien, le registre est un levier qui se déplace latéralement (généralement de gauche à droite) et que l'on bloque dans une encoche. En le sortant de son encoche, il est rappelé à sa position d'origine par un ressort. C'est le système le plus sûr et le plus robuste. Raison pour laquelle les facteurs d'orgue d'aujourd'hui privilégient les registres mécaniques.
  • Le registre pneumatique : l'appel peut se faire par un tirant ou par un domino à bascule. La tringlerie est remplacée par un tube qui envoie de l'air sous pression vers un piston placé dans l'axe du registre qu'il ouvre ou qu'il ferme. Efficace quand il est bien entretenu, ce système est cependant fragile, la moindre fuite d'air le rendant inopérant.
  • Le registre électromagnétique : L'appel peut se faire avec n'importe quelle forme de contacteur électrique (domino, langue de chat, tirant, bouton tactile). L'action est transmise par des fils électriques vers le moteur de registre qui est un électro-aimant à deux positions, ouvert et fermé. Son inconvénient majeur est qu'en cas de panne électrique, l'orgue est inutilisable.

[modifier] Les tuyaux

thum

L’émission sonore est assurée par des tuyaux qui reçoivent, à leur base, l’air sous pression venant du sommier. Le plus souvent, les tuyaux ont une position verticale ; ils peuvent aussi être disposés horizontalement (disposition en éventail dite « en chamade » souvent usitée en Espagne).

Les tuyaux diffèrent entre eux par de nombreux paramètres :

  • la matière (bois ou métal - alliage d’étain et de plomb en général, mais on trouve aussi de l’or, du zinc, du cuivre, du verre, du bambou, et parfois même du carton, de la matière plastique) ;
  • la longueur qui détermine la hauteur de la note émise ;
  • le diamètre, qui agit sur le timbre ;
  • tuyau ouvert ou tuyau fermé à l’extrémité supérieure ;
  • la forme, cylindrique, conique, fuselée, carrée, triangulaire ou autre ;
  • l’organe sonore (bouche ou anche).

Les tuyaux se répartissent en deux catégories :

  1. les jeux à bouche, comprenant les fonds et bourdons, les ondulants, les mutations simples et les mutations composées et les mixtures ;
  2. les jeux d'anche, caractérisés par la présence d’une languette métallique qui vibre à l’embouchure du tuyau.

[modifier] Jeux à bouche

Le principe de fonctionnement est celui de la flûte à bec

  1. les fonds : tuyaux ouverts, appelés montre lorsqu’ils sont présentés en façade de l’instrument. Leur longueur est exprimée en pieds (théoriquement 32.47325 cm qui était la longueur du pied du roi). Les plus graves (32 pieds pour la note la plus grave) mesurent environ 10,40 mètres. Cette longueur correspond à la partie sonore, au-dessus de la bouche. Les plus aigus (1/32 pied), environ 1 cm. Le diamètre est un paramètre important de leur timbre : les tuyaux étroits forment les jeux gambés au timbre mordant, le diamètre intermédiaire est celui des principaux au timbre plein (prestant, doublette...), le diamètre large est celui des jeux flûtés.
  2. les tuyaux bouchés (les bourdons) ont une sonorité plus sourde. Parce qu’ils sont bouchés, ils émettent des sons d’une octave plus grave qu’un tuyau ouvert de même dimension, mais perdent en harmoniques.
  3. les mixtures sont formées de plusieurs rangs de tuyaux groupés de façon indissociables et qui émettent ensemble des sons riches en harmoniques supérieurs : on parle de fourniture, de cymbale et de "plein-jeu", en indiquant le nombre de rangs de tuyaux, ils permettent de former le plenum.
  4. les jeux de mutations émettent des sons différents de la note jouée (faisant généralement entendre la tierce ou la quinte ) : ils sont destinés à être associés à d’autres jeux pour en modifier la couleur.
  5. les mutations composées sont formées de plusieurs rangs de tuyaux groupés de façon indissociables et qui émettent ensemble des combinaisons harmoniques : ces jeux sont peu nombreux et très typés, on trouve essentiellement la sesquialtera, le cornet et la théorbe.
  6. les jeux ondulants constituent encore une particularité inventée pour l'orgue, mais utilisée par la suite dans l'harmonium et l'accordéon. Il s'agit généralement de deux jeux identiques désaccordés d'un coma l'un par rapport à l'autre, ce qui provoque un effet d'ondulation. Les plus connus ont pour noms Unda Maris, Voix Céleste, Flûte Céleste, Voce Flebile.
Détail de jeux d'anche en chamade
Détail de jeux d'anche en chamade

[modifier] Jeux d'anche

Le principe de fonctionnement s’apparente à celui de la clarinette : une languette en laiton (l’anche) à laquelle l’harmoniste donne une courbure particulière, entre en vibration sur une gouttière sur laquelle elle est maintenue par un coin en bois dur ; son timbre est amplifié par un corps de métal ou de bois, conique, cylindrique ou de formes diverses en fonction du timbre recherché. L’accordage s’effectue à l’aide de la rasette, petite tige de métal permettant de modifier la longueur battante de l’anche.

Note : dans le tuyau d’orgue, la languette claque violemment à chaque vibration sur la cuvette (ce qui s’entend aisément dans les notes les plus graves d’un jeu de contrebasson), alors que l’anche de la clarinette vibre dans l’air : cela explique que la clarinette ait un son si doux, alors que les jeux à anche sont beaucoup plus nasillards, à l’instar des instruments à anche double.

[modifier] Les familles de jeux d'anche

Le caractère des jeux à anche peut être éclatant pour la trompette française, plus sourd pour la trompette allemande ; de plus, une grande variété de timbres existe dans les anches, imitant des instruments à vent, tel le cromorne, la clarinette, le hautbois, le basson. D’autres présentent un corps de tuyau très raccourci, tels les jeux de régale, au timbre pincé, imitant le cri du corbeau.

On classe communément les jeux d'anche en trois catégories :

  • les anches de la famille des trompettes dont le résonateur, de forme conique, a une taille « normale », c’est-à-dire de même longueur qu’un tuyau à bouche ouvert produisant la même note. Cette famille comprend : Contrebombarde, Bombarde, Trompette, Clairon, Ophicléide, Chamades, etc. ;
  • les anches bassonantes dont le résonateur de même longueur que celui de la Trompette, est évasé sur le haut seulement. Cette famille comprend : Contrebasson, Basson, Hautbois, Chalumeau, etc. ;
  • les anches cruchantes dont le résonateur est cylindrique, raccourci, parfois partiellement obturé ou surmonté par un chapeau pouvant adopter des formes variées. Cette famille comprend : Cromorne, Clarinette, Douçaine (résonateur 1/2 hauteur), Voix humaine, Musette, Sourdin, Ranquette et Régale (1/4 hauteur), etc.

[modifier] Autres types de registres

Console à 6 claviers de l’orgue Wanamaker.
Console à 6 claviers de l’orgue Wanamaker.

Les orgues ne produisent pas le son uniquement avec de l’air et des tuyaux. Il existe de nombreux instruments qui disposent également de registres de percussions et divers accessoires de bruitages.

À ce titre il faut citer principalement les orgues-orchestres produits par la facture italienne au XIXe siècle. On en trouve beaucoup dans l’Italie de l’ouest, notamment dans les églises de la vallée de la Roya, en Ligurie et dans le Piémont. On rencontre principalement les accesoires suivant : Usignolo, Viela, Rollante, Timpani, Banda militare. On y trouve également le jeu de clochettes ou carillon (Campane).

L’orgue de théâtre (ou orgue de cinéma) accueille également des jeux très typiques que l’on ne trouve que très rarement ou jamais dans l’orgue classique et encore moins dans l’orgue d’église. Ce sont essentiellement des accessoires de bruitage : la grêle, le vent, le tonnere, le sifflet de locomotive, la sirène, le klaxon, le rossignol. Et sur des instruments de grande taille, on trouvera également des jeux de percussions chromatiques : xylophone, vibraphone, marimba, célesta et même piano, gong, carillon, harpe et clavecin.

Les orgues géants états-uniens, comme l’orgue Wanamaker dont on peut voir ci-dessus la console de 6 claviers ou comme l’orgue du Convention Hall d’Atlantic City qui possède 7 claviers, disposent de nombreux jeux de percussions et bruitages. Sur la photo ci-contre, on aperçoit 6 claviers. En réalité, il y en a 7 dont un est caché par le lutrin (porte partitions).

[modifier] Exemples de composition de grands instruments

[modifier] Orgue classique français

Orgue de la cathédrale Saint-Pierre de Poitiers, par François-Henri Clicquot

Grand Orgue

ut 1 à mi 5

Positif

ut 1 à mi 5

Récit

sol 2 à mi 5

Écho

sol 2 à mi 5

Pédale

la 0 à ut 3

Montre 16'
Bourdon 16'
Montre 8'
Second 8'
Bourdon 8'
Prestant 4'
Grande tierce 3' 1/5
Nazard 2' 2/3
Doublette 2'
Quarte de nazard 2'
Tierce 1' 3/5
Fourniture V
Cymbale IV
Grand cornet V
1re Trompette 8'
2e Trompette 8'
1er Clairon 4'
2e Clairon 4'
Voix humaine 8'

Montre 8'
Bourdon 8'
Dessus de flûte
Prestant 4'
Nazard 2' 2/3
Doublette 2'
Tierce 1' 3/5
Plein-jeu VII
Cornet V
Trompette 8'
Clairon 4'
Cromorne 8'

Flûte 8'
Trompette 8'
Hautbois 8'
Cornet V

Bourdon 8'
Flûte 8'
Trompette 8'

Flûte 16' bouchée
Flûte 8'
Flûte 4'
Bombarde 16'
Trompette 8'
Clairon 4'

[modifier] Orgue classique allemand

Orgue de l’église Saint-Nicols d’Altenbruch, par Johann Heinrich Klapmeyer

Hauptwerk Brustwerk Rückpositiv Pedal

Quintadöhn 16'
Prinzipal 8'
Gedackt 8'
Octav 4'
Waldfloit 2'
Mixtur V
Zimbel III
Trommeth 8'
Vox Humana 8'

Gedackt 8'
Gedackt 4'
Super Octav 2'
Quint 1' 1/2
Scharff III
Knop Regal 8'

Prinzipal 8'
Gedackt 8'
Quintadöhn 8'
Octav 4'
Gedackt 4'
Nasat 3'
Super Octav 2'
Blockfloit 2'
Sesquialtera II
Scharff IV
Dulzian 16'
Kromphorn 8'

Untersatz 16'
Prinzipal 8'
Gedackt 8'
Octav 4'
Mixtur IV
Posaun 16'
Trommeth 8'
Corneth 2'

[modifier] Orgue symphonique français

Orgue de l'église Saint-Sulpice de Paris, par Aristide Cavaillé-Coll

5 claviers de 56 notes et pédalier de 30 notes. Transmission mécanique assistée par machines de Barker.

Grand-Chœur Grand-Orgue Positif Récit Expressif Solo Pédale

Salicional 8'
Octave 4'
Fourniture IV
Plein-Jeu IV
Cymbale IV
Cornet V
Clairon-Doublette 2
Bombarde 16
Basson 16
1re Trompette 8
2e Trompette 8
Basson 8
Clairon 4

Montre 16
Principal 16
Bourdon 16
Flûte Conique
Bourdon 8
Montre 8
Diapason 8
Flûte Harmonique 8
Flûte Traversière 8
Flûte à pavillon 8
Grosse Quinte 5 1/3
Prestant 4
Doublette 2

Laye de fonds
Violon-Basse 16
Quintaton 16
Salicional 8
Viole de Gambe 8
Unda Maris 8
Quintaton 8
Flûte traversière 8
Flûte douce 4
Flûte octaviante 4
Dulciane 4

Laye de combinaisons
Quinte 2 2/3
Doublette 2
Tierce 1 3/5
Larigot 1 1/3
Piccolo 1
Plein-Jeu III-IV rangs
Basson 16
Baryton 8
Trompette 8
Clairon 4

Laye de fonds
Quintaton 16
Diapason 8
Violoncelle 8
Voix Céleste 8
Bourdon 8
Prestant 4
Doublette 2
Fourniture IV rangs
Cymbale V rangs
Basson-Hautbois 8
Cromorne 8
Voix Humaine 8

Laye de combinaisons
Flûte harmonique 8
Flûte octaviante 4
Dulciane 4
Nasard 2 2/3
Octavin 2
Cornet V rangs
Bombarde 16
Trompette 8
Clairon 4

Laye de fonds
Bourdon 16
Flûte conique 16
Principal 8
Bourdon 8
Flûte harmonique 8
Violoncelle 8
Gambe 8
Kéraulophone 8
Prestant 4
Flûte octaviante 4
Trompette harmonique
(en chamade)
8

Laye de combinaisons
Octave 4
Grosse Quinte 5 1/3
Grosse Tierce 3 1/3
Quinte 2 2/3
Septième 2 2/7
Octavin 2
Cornet V rangs
Bombarde 16
Trompette 8
Clairon 4

Laye de fonds
Principal-Basse 32
Principal 16
Contrebasse 16
Soubasse 16
Violoncelle 8
Principal 8
Flûte 8
Flûte 4

Laye de combinaisons
Contre-Bombarde 32
Bombarde 16
Basson 16
Trompette 8
Ophicléide 8
Clairon 4

[modifier] Le buffet

Les orgues d’église ont souvent un rôle décoratif important.

Le buffet, dont les deux fonctions initiales sont de cacher et protéger, joue également un rôle essentiel de porte-voix et de résonateur ; il constitue souvent chez les anciens une œuvre d’ébénisterie très travaillée témoignant du style de son époque, alternant parties de menuiserie richement sculptée et espaces occupés par les tuyaux de montre disposés en plate-faces et tourelles de nombre varié (2, 3, ou plus). Dans la tradition française, le bois est généralement brut ; chez les allemands, les italiens, les hollandais, la décoration fait souvent appel à la peinture, la dorure. Les décorations y sont parfois exubérantes.

Dans la facture moderne, le buffet est souvent assez dépouillé et tend à mettre en valeur les tuyaux de montre comme principal élément décoratif. Il va même parfois jusqu’à disparaître durant quelques décennies, des années 1930 à 1960.

Orgue de l’église Saint-Étienne, Mulhouse
Orgue de l’église Saint-Étienne, Mulhouse

[modifier] Les différentes esthétiques des instruments français

[modifier] Orgues classiques

Instruments reflétant l’esthétique et les méthodes de construction des XVIIe siècle et XVIIIe siècle (traction mécanique suspendue, tuyauterie coupée au ton, éventuellement tempérament inégal).

[modifier] Orgues de transition entre l'orgue classique et romantique

Instruments construits dans la première partie du XIXe siècle, à traction mécanique directe ou machine Barker, dont la composition s’enrichit des jeux de flûte harmonique, gambes, voix céleste... mais reste inspirée de la facture classique, avec une tuyauterie coupée au ton, maintient des mutations, simples et composées.

[modifier] Orgues romantiques

Instruments construits dans le milieu du XIXe siècle, où l'on voit disparaître petit à petit les caractéristiques de l'orgue classique français, au profit de la multiplication des jeux de fonds et d'anches. Orgues romantiques remarquables en France : Paris, Sainte-Clotilde (Cavaillé-Coll, 1859) ; Bayeux, cathédrale ; Paris, Saint-Sulpice (Cavaillé-Coll, 1862).

[modifier] Orgues symphoniques

Instruments construits selon les critères musicaux de la fin du XIXe siècle, avec généralisation de l’entaille du timbre pour la tuyauterie, adoption de tailles généreuses. Omniprésence des boîtes expressives. Exemples remarquables : Cavaillé-Coll : Orléans, cathédrale (1875) ; Lyon, Saint-François (1880) ; Caen, Saint-Étienne (1885) ; Toulouse, Saint-Sernin (1889) ; Rouen, Saint-Ouen (1890).

[modifier] Orgues post-symphoniques

Instruments construits au début du XXe siècle, avec une généralisation des tractions pneumatique ou électrique, dont la composition conserve les critères symphoniques, avec un retour au jeux de mutations dont la fonction est cependant différente de celle de l'orgue classique, et ont pour but d'élargir la palette sonore. Exemples : cathédrales de Verdun, Arras, Angoulême...

[modifier] Orgues néo-classiques

Instruments construits à partir des années 1930 tendant à un retour à l’orgue classique et un rejet des caractéristiques de l'orgue romantique. Exemple : cathédrale de Soissons ; Notre-Dame à Royan...

[modifier] Galerie de photos

[modifier] Les instruments d’exception

Sion, orgue de N.-D.-de-Valère
Sion, orgue de N.-D.-de-Valère

[modifier] Par analogie avec l'orgue

Voir aussi : Orgues basaltiques, Chaussée des Géants

  • l'orgue de mer est une espèce de madrépore qui se présente sous la forme d'un assemblage de petits tuyaux rangés par étages les uns contre les autres. Son nom scientifique est Tubipora musica, son nom vernaculaire tubipore.

[modifier] Bibliographie et sources

[modifier] Bibliographie dans le domaine technique de l'orgue

  • François (Dom) Bedos de Celles, L'art du facteur d'orgue (1766) - édition Slatkine (2004) ISBN 2051019398
  • Norbert Dufourcq L'orgue - 1ère édition 1948 - « Coll. Que sais-je ? » PUF
  • Sous la direction de Jean Favier et Michel Le Moël, Les orgues de Paris - réédition Action Artistique de la Ville de Paris - ISBN 2-913-246-54-0
  • G. Lecerf et E. Labande, Les traités d’Harmonie Arnaut de Zwolle. Paris 1931
  • A. Schlick, Spiegel der Orgelmacher. 1511 Mayence 1931
  • Michael Praetorius, De organographia. Syntagma musica, II, 1619 rééd. Cassel 1929
  • Marin Mersenne, Harmonie universelle. Paris 1637
  • J. Guédon, L’orgue moderne (complément à dom Bedos), Paris 1903
  • C. Mutin, L’orgue, ses éléments, article in Lavignac II 1933
  • A. Rougier, Initiation à la facture d'orgue, Lyon 1946
  • Louis Aubeux, L'orgue et sa facture, L'imprimerie de l'Anjou, 1971
  • Alexandre Cellier, L'orgue moderne, Librairie Delagrave, 1919
  • Jean Guillou : L'Orgue, souvenir et avenir, Editions Buchet/Chastel, 3e ed. 1989

Cf aussi une bibliographie complète sur l'orgue sur Le site d'Ars Musicae

[modifier] Bibliographie dans le domaine de l'histoire de l'orgue

  • J. Chailley histoire musicale du moyen-âge, Paris 1947
  • Un clavier d'orgue du XIe, dans Revue de musique, février 1937
  • A. Gastoué, L’orgue en France de l'antiquité a la période classique, Paris 1921
  • F. Raugel, Recherches sur quelques maîtres de l'ancienne facture, Paris (sans date)
  • Les anciens buffets d'orgue du département de la Marne, Paris 1937
  • Les anciens buffets d'orgue du département de la Seine, Paris 1937
  • Les anciens buffets d'orgue du département de la Seine-et-Oise, Paris 1937
  • Les anciens buffets d'orgue du département de la Seine-et-Marne, Paris 1937
  • La décoration artistique des buffets d'orgue, Paris 1928
  • Norbert Dufourcq, Esquisse d'une histoire de l’orgue en France, 2 volumes, Paris 1934
  • P. Hardouin, Les orgue que pouvaient toucher... en 1600, dans musique instrumentale de la Renaissance, Paris 1955
  • R. Lunelli, Der Orgelbau in Italien, Mayence 1956
  • F.L. Tagliavini, Le monde sonore de l'orgue italien classique, dans Tribune de l'orgue, XI, 2, Lausanne
  • H.J. Ply, La facture moderne, Lyon 1880
  • N. Fris, Orgelbygning in Danemark, Copenhague 1949
  • Mahrenholz, Die Orgelregister, 1930

[modifier] Notes de référence

  1. Pétrone y fait allusion dans son Satyricon, chapitre 36.
  2. quelques très rares clavecins et harmoniums en comportent trois, mais ce sont des exceptions.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens internes

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[modifier] Liens externes


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