René Magritte
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René Magritte, peintre belge surréaliste né le 21 novembre 1898 à Lessines et mort à Bruxelles le 15 août 1967.
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[modifier] Biographie
Une caisse auprès de son berceau, la récupération d'un ballon de navigation échoué sur le toit de la maison familiale, la vision d'un peintre dans un cimetière... De trois souvenirs de sa petite enfance passée à Lessines, dans le Hainaut : Magritte en gardera toute sa vie le goût du mystère et du contraste.
Son père est tailleur et sa mère modiste. Leurs affaires marchent mal et son enfance se passe en déménagements constants de Gilly à Charleroi. Au seuil de son adolescence sa mère se suicide par noyade. Il est confié à sa grand-mère. Il se passionne alors pour les films de Fantômas, lit Robert Louis Stevenson, Edgar Allan Poe, Maurice Leblanc et Gaston Leroux. Un an plus tard, lors d'une fête foraine à Charleroi, il rencontre une fille de treize ans dont le père est boucher à Marcinelle. Elle s'appelle Georgette et si la vie les sépare quelque temps, elle finit par les réunir pour toujours. Georgette, c'est "l'amour fou", la muse, l'unique modèle.
En 1916, Magritte s'inscrit à l'Académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles et suit les cours de littérature de G. Van Eekhoud et ceux du peintre Constand Montald. Il rencontre E. L. T. Mesens et Marcel Lecomte qui l'introduisent dans le milieu Dada. Il doit à Marcel Lecomte, ou selon Louis Scutenaire à Mesens, sa plus grande émotion artistique : la découverte d'une reproduction de la « Chanson d'amour » [1] (parfois traduite le Chant d'amour [2]) de Giorgio de Chirico. "Mes yeux ont vu la pensée pour la première fois" écrira-t-il en se souvenant de cette révélation. Il se lie aussi avec Paul Nougé et Louis Scutenaire. En 1926, il peint soixante tableaux et prépare une exposition personnelle à la Galerie Le Centaure.
En 1927, il quitte la Belgique et s'installe au Perreux-sur-Marne, Val-de-Marne. Il rencontre les Surréalistes (André Breton, Paul Éluard, Max Ernst, Salvador Dalí) et participe à leurs activités. Il rentre à Bruxelles en 1930. Le succès vient lentement grâce au marchand Iolas et à l'Amérique. Le reste de sa vie se passe en expositions belges et internationales (New York, Rome, Rotterdam, Stockholm).
Il meurt d'un cancer à soixante-neuf ans. Il est enterré aux côté de son épouse Georgette au cimetière communal de Schaerbeek. Sa sépulture fait l'objet d'une procédure de classement comme monument et site.
[modifier] Son œuvre
Ses peintures jouent souvent sur le décalage entre un objet et sa représentation. Par exemple, un de ses tableaux les plus célèbres est une image de pipe sous laquelle figure le texte « Ceci n'est pas une pipe » (la trahison des images, 1928-29). Il s'agit en fait de considérer l'objet comme une réalité concrète et non pas en fonction d'un terme à la fois abstrait et arbitraire. Pour expliquer ce qu'il a voulu représenter à travers cette œuvre, Magritte a déclaré ceci : « La fameuse pipe, me l'a-t-on assez reprochée ! Et pourtant, pouvez-vous la bourrer ma pipe ? Non, n'est-ce pas, elle n'est qu'une représentation. Donc si j'avais écrit sous mon tableau "ceci est une pipe", j'aurais menti ! »
La peinture de Magritte s'interroge sur sa propre nature, et sur l'action du peintre sur l'image. La peinture n'est jamais une représentation d'un objet réel, mais l'action de la pensée du peintre sur cet objet. Magritte réduisait la réalité à une pensée abstraite rendue en des formules que lui dictait son penchant pour le mystère : « je veille, dans la mesure du possible, à ne faire que des peintures qui suscitent le mystère avec la précision et l'enchantement nécessaire à la vie des idées », déclara-t-il. Son mode de représentation, qui apparaît volontairement neutre, académique, voire scolaire, met en évidence un puissant travail de déconstruction des rapports que les choses entretiennent dans la réalité. Magritte excelle dans la représentation des images mentales. Pour Magritte, la réalité visible doit être approchée de façon objectale. Il possède un talent décoratif qui se manifeste dans l'agencement géométrique de la représentation. L'élément essentiel chez Magritte, c'est son dégoût inné de la peinture plastique, lyrique, picturale. Magritte souhaitait liquider tout ce qui était conventionnel. « L'art de la peinture ne peut vraiment se borner qu'à décrire une idée qui montre une certaine ressemblance avec le visible que nous offre le monde » déclara-t-il. Pour lui, la réalité ne doit certainement pas être approchée sous l'angle du symbole. Parmi les tableaux les plus représentatifs de cette idée, La Clairvoyance (1936) nous montre un peintre dont le modèle est un œuf posé sur une table. Sur la toile, le peintre dessine un oiseau aux ailes déployées.
Un autre tableau, La Reproduction interdite(1937) montre un homme de dos regardant un miroir, qui ne reflète pas le visage de l'homme mais son dos. De la même manière, la peinture n'est pas un miroir de la réalité.
Peintre de la métaphysique et du surréel, il a traité les évidences avec un humour corrosif, façon de saper le fondement des choses et l'esprit de sérieux. Il s'est glissé entre les choses et leur représentation, les images et les mots. Au lieu d'inventer des techniques, Magritte a préféré aller au fond des choses, user de la peinture qui devient l'instrument d'une connaissance inséparable du mystère:
- « Dans mon enfance, j'aimais jouer avec une petite fille, dans le vieux cimetière désaffecté d'une petite ville de province. Nous visitions les caveaux souterrains dont nous pouvions soulever les lourdes portes de fer et nous remontions à la lumière, où un artiste peintre, venu de la capitale, peignait dans une allée du cimetière, très pittoresque avec ses colonnes de pierres brisées jonchant les feuilles mortes. L'art de peindre me paraissait alors vaguement magique et le peintre doué de pouvoirs supérieurs. » (Conférence, 1938, Magritte)
[modifier] Liste des principales œuvres
- Le Jockey perdu (1926)
- L'Assassin menacé (1927)
- L’Espoir rapide (1927)
- Le Brise-lumière (1927)
- Les Figures de nuit (1927)
- Le Sens de la nuit (1927)
- Le Prince des Objets (1927)
- Faux Miroir (1928)
- L’Invention de la vie (1928)
- Le Monde perdu (1928)
- Le Palais des Rideaux, III (1928)
- Les Amoureux (1928)
- Les Fleurs de l'Abîme (1928)
- Le Palais des Rideaux, III (1928)
- Les Jours gigantesques (1928)
- La Trahison des images (1928) (Ceci n'est pas une pipe) estimé à environ 10.000 euros
- Ruse symétrique (1928)
- Le Chef-d'Œuvre (1929)
- L'Univers démasqué (1932)
- La réponse imprévue (1933)
- La Condition humaine I (1933)
- La Condition humaine II (1934)
- Magie noire (1935)
- La Clairvoyance (1936)
- Heureux présage (1949)
- Les Valeurs personnelles (1951)
- La Chambre d'écoute (1952)
- Souvenir de voyage (1955) estimé à environ 600.000 euros
- Une partie de plaisir (1956) estimé à environ 300.000 euros en 2005
- La Corde sensible (1960)
- L'Ami de l'Ordre (1964)
- L'Homme au chapeau melon (1964)
- La Grande guerre (1964)
- Le Blanc-Seing (1965)
- La Belle Société (1965-1966)
- L'Heureux Donateur (1966)
- L'Art de la Conversation
- Le Château dans les nuages
- La Pretrie Marie
[modifier] Citations
"Il faut que la peinture serve à autre chose qu'à la peinture."citation nécessaire
"Un objet ne fait jamais le même office que son nom ou que son imagecitation nécessaire."
André Breton : "Le surréalisme lui doit une de ses premières - et dernières - dimensions.citation nécessaire"
[modifier] Voir aussi
[modifier] Musées
Dans le legs "Irène Scutenaire-Hamoir", dont Tom Gutt est l'exécuteur testamentaire, au Musée royal d'art moderne à Bruxelles (Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique) figurent les nombreuses œuvres du peintre (plus d'une vingtaine de peintures, d'une vingtaine de gouaches, d'une quarantaine de dessins, etc.) qui étaient aux murs de leur maison de la rue de la Luzerne, notamment: Portrait de Nougé, 1927; La Voleuse, 1927; Découverte, 1927; Personnage méditant sur la folie, 1928; Portrait d'Irène Hamoir, 1936; La Lecture défendue, 1936; Bel Canto, 1938; Les Grandes espérances, 1940; La Cinquième saison, 1943; Le Sourire, 1943; La Moisson, 1943; La Bonne fortune, 1945; Les Rencontres naturelles, 1945; Les Mille et une nuits, 1946; L'Intelligence, 1946; Le Lyrisme, 1947; Lola de Valence, 1948 (dont les images sont visibles sur le site des Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique [1]).
[modifier] Divers
René Magritte était 9e dans le version wallonne de l'élection du "Plus grand Belge" en 2005. Dans le version flamande, il était 18e[3].
[modifier] Bibliographie sélective
[modifier] Écrits de Magritte
- René Magritte, Manifestes et autres écrits, avertissement de Marcel Mariën, Les Lèvres Nues, Bruxelles, 1972.
- Quatre vint deux lettres de René Magritte à Mirabelle Dors et Maurice Rapin, avec des lettres de Noël Arnaud et Georgette Magritte, Paris, 1976.
- René Magritte, Écrits complets (édition établie et annotée par André Blavier, Flammarion, Paris, 1979 (ISBN 208064128X).
- René Magritte, Les Mots et les images, choix d’écrits, Labor, Bruxelles, 2000.
[modifier] Sur Magritte
- Patrick Waldberg, René Magritte, suivi d'une bibliographie générale par André Blavier, André de Rache éditeur, Bruxelles, 1965 (358 p.).
- Numéro René Magritte, (nombreux textes, notamment de E. L. T. Mesens, Louis Scutenaire, Paul Colinet, Camille Goemans, Paul Nougé, Marcel Mariën, André Breton, Paul Éluard, Jacques Prévert, Max Ernst, Jean Arp, Philippe Soupault, Irène Hamoir, Raoul Ubac, Marcel Lecomte, Man Ray), L'Art belge, Bruxelles, janvier 1968 (90 p).
- Louis Scutenaire, Avec Magritte, Bruxelles, Lebeer-Hossmann, 1977.
- Suzi Gablik, Magritte, Cosmos monographies, Bruxelles, 1978 (traduction de l'anglais, Thames and Hudson, Londres, 1970.
- Bernard Noël, Magritte, Flammarion, Paris, 1977 (96 p.).
- Harry Torczyner, Magritte, Le véritable art de peindre, Draeger, Paris, 1978 (144 p.).
- Rétrospective Magritte, Bruxelles, Palais des Beaux-Arts, 1978 et Paris, Musée National d'Art Moderne, Centre Georges Pompidou, 1979.
- Marcel Mariën, L'activité surréaliste en Belgique (1924-1950), Bruxelles, Lebeerr-Hossmann, 1979 (510 p.).
- René Magritte et le surréalisme en Belgique, Bruxelles, Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, 1982.
- René Magritte, textes de Camille Goemans, Marcel Mariën, Philippe Junod, Fondation de l'Hermitage, Lausanne, 1987 (236 p.).
- Le mouvement surréaliste à Bruxelles et en Wallonie (1924-1947), Paris, Centre Culturel Wallonie Bruxelles, 1988.
- Magritte dans les collections privées, rétrospective, textes de Harry Torczyner, Louis Scutenaire, Evelyne Kornélis, Anne Deknop, E. L. T. Mesens et nombreux témoignages, Galerie Isy Brachoy, Bruxelles, 1988 (238p.).
- Jacques Meuris, René Magritte, Taschen, Köln, 1990 (222p.) (ISBN 382280150157).
- René Magritte, La période "vache", "Les pieds dans le plat" avec Louis Scutenaire, Marseille, Musée Cantini, 1992 (ISBN 2711825914).
- Irène, Scut, Magritte & C°, Bruxelles, Musée Royaux des Beaux-Arts de Belgique, 1996.
[modifier] Liens internes
[modifier] Notes et références
[modifier] Liens externes
- Magritte aux Musées royaux de Belgique
- Musée René Magritte à Bruxelles
- Magritte, peinture, mystère et poésie par Anne Muraro, Historienne de l'art diplômée de l'Ecole du Louvre.
- Magritte Museum - Esseghemstraat 135 - Brussel
- Foundation Magritte
- Magritte online museum
- schilderijen, biografie
- René Magritte op artcyclopedia met veel links
- (en) René Magritte dans Artcyclopedia
- René Magritte - His Life, His Work
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