Salvador Dalí
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Salvador Domingo Felipe Jacinto Dalí Domenech, connu sous le nom de Salvador Dalí, (11 mai 1904 - 23 janvier 1989) était un peintre surréaliste. Il est né et mort à Figueres en Catalogne (Espagne) où il créa d'ailleurs son propre musée en 1974, le Teatre-Museu Gala Salvador Dalí.
[modifier] Biographie
La région de son enfance, la Catalogne, aura toujours une place privilégiée dans son œuvre comme dans sa vie. Son père Don Salvador Dali y Cusi [1] photo) était un homme autoritaire et aurait été responsable de la mort du frère ainé de Dalí[réf. nécessaire] appelé Salvador, né le 11 mai 1901 et décédé deux années plus tard.
À sept ans, il peint son premier tableau et veut être Napoléon. En 1918, après un bac obtenu facilement, Dalí entre à l'École des Beaux-Arts de San Fernando, à Madrid. Il se lie d'amitié avec Federico García Lorca et Luis Buñuel mais l'enseignement le déçoit et il se fait expulser pour avoir incité les étudiants à manifester contre l'incompétence d'un nouveau professeur [réf. nécessaire].
En 1926, il fait un premier voyage à Paris et y rencontre Pablo Picasso. Trois ans plus tard, il retourne dans la capitale française, en compagnie de Buñuel, pour le tournage d'Un chien andalou. C'est la rencontre décisive avec les surréalistes : Tristan Tzara, Louis Aragon, André Breton, Paul Éluard... et sa femme, Gala. L'apparition de celle-ci est une révélation : il l'a rêvée et peinte avant de la connaître ; ils ne se quitteront plus.
En 1932, Dalí participe à la première exposition surréaliste aux États-Unis et obtient un succès triomphal. Il accumule les idées et Gala essaie de vendre ses inventions souvent jugées trop folles. C'est le début de la méthode paranoïaque-critique qui veut crétiniser le monde, comme Alfred Jarry voulait le décerveler. Aux récits de rêves et à l'écriture automatique des surréalistes, Dalí ajoute l'objet irrationnel à fonctionnement symbolique. Cependant, à l'issue d'une réunion mémorable, il se fait exclure du mouvement par André Breton qui lui reproche ses actes contre-révolutionnaires. De 1939 à 1948, il s'exile à New York et ses toiles témoignent de ses découvertes du nouveau continent (Poésie d'Amérique, par exemple).
- « Pour pénétrer dans la réalité, j'ai l'intuition géniale que je dispose d'une arme extraordinaire : le mysticisme, c'est-à-dire l'intuition profonde de ce qui est, la communication immédiate avec le tout, la vision absolue par la grâce de la vérité, par la grâce divine. »
Cette profession de mysticisme, Dalí va l'appliquer jusqu'à la fin de sa vie aux œuvres qu'il lui reste à créer. Le gigantisme atteint ses dernières toiles, grouillantes de personnages dionysiaques, où il réunit toutes les tendances en -isme : pointillisme, surréalisme, tachisme...
Dalí s'intéressa aussi à bien d'autres arts, et fut en particulier fasciné par le cinéma, la photographie, la mode ou la publicité. En outre, il était passionné par les sciences, notamment par la théorie de la relativité d'Albert Einstein qu'il a représentée à sa façon dans les célèbres « montres molles » de son tableau Persistance de la mémoire.
Selon le couple Lacroix, en 1980, Salvador Dalí aurait semble-t-il été victime d'une dépression nerveuse et ses proches vont commencer à régenter les visites que le maître reçoit.
Gala meurt en 1982 ; la même année, Dalí est fait marquis de Pubol où il vit dans le château qu'il a offert à sa femme. En mai 1983, il peint son dernier tableau, La queue d'aronde. En 1984, il est très gravement brûlé lors de l'incendie de sa chambre, au château de Pubol. Il meurt le 23 janvier 1989 d'une défaillance cardiaque. Conformément à sa volonté, il se fera embaumer puis exposer dans son "Teatre-Museu", où il repose désormais. Une simple pierre indique le lieu de sa sépulture. Par testament, il légue l'ensemble de ses biens et de son œuvre à l'État espagnol.
[modifier] Son œuvre
[modifier] Dalí et le monde de la publicité
Dalí n'a pas hésité à s'immerger dans la culture populaire à travers la publicité, pour laquelle il a créé des couvertures de magazines américains comme The American Weekly, Vogue, Town & Country, des pochettes de disques, et a travaillé pour les collants Bryans Hosiery, la bouteille Perrier, pour Alka Seltzer, pour Datsun, et surtout il a joué dans l'inoubliable spot à l'humour décalé « Je suis fou ! du chocolat Lanvin».
Dans l'autre sens, il a utilisé la publicité dans ses œuvres, tout en y intégrant des clins d'œil à la psychanalyse, ou aux travaux sur la relativité, par exemple : Projet interprétatif pour un bureau étable, bébé Pervers polymorphe de Freud, Appareil et la main, La Madone de Raphaël à la vitesse maximum. Il a aussi utilisé et détourné les techniques manipulatoires de la publicité pour réaliser son autopromotion dans le journal satirique Dalí News.
[modifier] Dalí et le monde du cinéma
Dalí a aussi participé à la réalisation de plusieurs films :
- en complicité avec Luis Buñuel, il a ouvert la voie au cinéma surréaliste avec deux films emblématiques : Un chien andalou en 1929 et L'Âge d'or en 1930 ;
- en 1945, pour le film d'Alfred Hitchcock, La Maison du docteur Edwardes, il réalisa le décor de la scène du rêve (spellbound).
Dalí a fait 2 films :
- aucours des années 50, réalisé par Robert Descharnes L'aventure prodigieuse de la Dentelliere et du Rhinocéros, association d'images et objets par la courbe logarithmique et le nombre d'or.
- en 1979, réalisé par José Montes Baquer Voyage en Haute Mongolie
Le Septième Art et Hollywood l'ont aussi inspiré :
- dans le tableau Shirley Temple, le monstre le plus jeune, le plus sacré du cinéma de son temps (1939), en sirène dévorant ses victimes ;
- Les éléments du visage de Mae West, utilisés pour la décoration d'un appartement cosy où l'on remarque le Mae West Lips Sofa, sofa rouge inspiré des lèvres de l'artiste ;
- En 1941, il commença à réaliser pour Walt Disney, un dessin animé de six minutes, appelé Destino. Cinq ans après, 15 secondes seulement avaient été réalisées et ce travail ne fut finalement terminé qu'en 2002.
Dalí a aussi réalisé seul des courts films expérimentaux surréalistes où il se met en scène. Dans l'un de ces films, réalisé au début des années 1970, Salvador Dalí raconte l'histoire d'un peuple disparu dont il a retrouvé la trace au cours d'un voyage en Haute-Mongolie. En fait, l'histoire est complètement inventée. Il a suffit à Dalí de déposer un peu de son urine sur la bague d'un stylo, d'attendre que la corrosion agisse, d'en filmer les effets à distance presque microscopique, le tout agrémenté d'un commentaire d'« historien ».
Les rapports de Dalí avec le cinéma ont fait l'objet en 2004 d'un film documentaire intitulé Cinéma Dalí.
[modifier] Dalí et le monde du théâtre
Dalí a également participé à plusieurs projets liés au théâtre :
- en 1927, il collabore avec Federico García Lorca pour la pièce Marina Pineda ;
- il fut l'auteur du livret de Bacchanale, inspiré du Tannhäuser de Richard Wagner
[modifier] Dalí et le monde de la mode
- Dans le cadre de la pièce Bacchanale, il collabora avec Coco Chanel pour dessiner les costumes et les décors ;
- Dans les années 1930, il participa à la création de quelques modèles de chapeau dont un célèbre en forme de chaussure, et avec la couturière Elsa Schiaparelli, il créa la robe « homard » ;
- en 1950, avec Christian Dior, il imagina le fameux Costume de l'année 1945 à tiroirs.
- En 1972, alors qu'Elvis Presley lui rend visite, Dalí est tellement fasciné par sa chemise "country" à motifs brodés et boutons de nacre que le chanteur la lui offre. Il la porte alors pour peindre "Dalí avec la chemise d'Elvis". Le maître racontera au couple Lacroix : « Quand Elvis Presley est venu me rencontrer dans mon atelier il a tout de suite remarqué que j'étais fasciné par sa chemise country. Au moment de partir il m'a dit : «Vous aimez ma chemise ?» Oui. Beaucoup. Sans un mot il a défait les boutons et est reparti torse nu. Depuis je ne la quitte jamais pour peindre. »
[modifier] Dalí, le design et la mode
Dalí, tout au long de sa vie et de son œuvre, a maintenu une longue et intense relation avec le monde polymorphique de la mode. Dans son désir permanent de matérialiser la capacité créative sans limite qui le singularisait, il explora les registres créatifs les plus hétérogènes du secteur de la mode, en laissant dans chacun d’eux sa marque de fabrique particulière.
Parmi les inventions dalíniennes dans le domaine de ce que nous pourrions appeler « la mode virtuelle » — puisque ses modèles sous forme d’écritures et de dessins, n’ont pas été réalisés — nous pouvons citer :
- Les robes, avec de fausses intercalaires et bourrées d’anatomies factices, destinées à exciter l’imagination érotique, comme Dalí lui-même le commentait dans Vogue : « Toutes les femmes avec de faux seins dans le dos — insérés exactement à la place des omoplates — jouiront d’un aspect ailé. »
- Le maquillage au niveau des joues creuses pour éliminer les ombres sous les yeux.
- Les lunettes kaléidoscopiques particulièrement recommandées en voiture pendant les voyages ennuyeux.
- Les faux ongles composés de mini miroirs dans lesquels on peut se contempler, spécialement adaptés pour accompagner les costumes du soir.
- Les chaussures musicales de printemps pour égayer les promenades.
Mais Dalí ne se limita pas à imaginer des croquis de mode « virtuels », il collabora aussi à la réalisation de dessins « réels » comme :
- Les robes qu’Edward James lui demanda de créer pour son amie l’actrice Ruth Ford et qui furent réalisées par Elsa Schiaparelli, la couturière italienne de Haute Couture installée à Paris, avec qui il collabora tout au long des années 1980 pour les motifs des tissus et pour les dessins de décoration de ses robes et chapeaux, parmi eux, le célèbre « chapeau-chaussure » qui fait déjà partie de l’imaginaire du surréaliste.
- Les modèles pour les représentations sur scène : de ses premiers croquis avec la réalisation des costumes du modèle Mariana Pineda jusqu’à ses dessins pour de nombreux ballets et œuvres de théâtre, dans lequel participaient parmi les plus connus, les modèles que son amie Coco Chanel avait créés pour « Bacchanale », le premier ballet « paranoïaque-kinétique ».
- Les maillots de bain féminins qui compriment totalement les seins, pour camoufler le buste et donner ainsi un aspect angélique.
- Le smoking aphrodisiaque recouvert de verres de liqueur remplis de peppermint frappé.
- Les cravates que Georges McCurrach lui demanda de dessiner avec les motifs iconographiques emblématiques Dalíniens : les lèvres collées à un téléphone-langouste, des fourmis pullulant sur les montres molles…
- Le design capillaire de ses moustaches-antennes métamorphiques.
- Les flacons de parfums Dalíniens, de « Rock and Roll » dessinés par Mrs Mafalda Davis — une « eau de toilette » pour homme qui se vendait plus cher que Dior — jusqu’à son dernier parfum dont le flacon s’inspirait de « L’apparition du visage de l’Aphrodite de Cnide dans un paysage. », en passant par « Shocking », le parfum rose de Schiaparelli dont il réalisa la publicité.
Les fantastiques bijoux que Gala, grande admiratrice du bijoutier mythique Fabergé, l’invita à dessiner à partir de ses propres iconographies.
- La publicité pour les entreprises de mode américaine--comme la célèbre campagne de publicité pour les bas Bryans que Vogue publia.
- Les déguisements pour les danses de carême, en commençant par la polémique sur la tenue de Gala dans « la danse onirique » réalisée en son honneur par Caresse Crosby dans le Coq Rouge de New York, jusqu’aux robes vénitiennes démesurément longues pour le bal du Carnaval au Palazo Beistegui, que Christian Dior réalisa à partir d’un dessin de Dalí.
Mais le dandy qu’était Dalí — il réussit à se faire élire Homme le plus élégant en FranceModèle:Réference nécessaire — ne s’est pas limité à concevoir des modèles pour ses femmes aux hanches proéminentes — les femmes coccyx — et imberbes au niveau des aisselles — comme les nordiques du type de Greta Garbo — au contraire, dans le cadre de son roman "Hidden Faces", il conçut une maison de couture pour les voitures aux lignes aérodynamiques: robes du soir très formelles avec d’énormes cols rabattus, toilettes du soir très élégantes aux décolletés profonds faisant ressortir les radiateurs entre des froufrous d’organdi et de larges bandes de satin pour les soirées de Gala! Hermine pour tapisser les capotes convertibles des décapotables, avec les poignées des portières en peau de phoque et manchon de bison pour couvrir le moteur ! La matérialisation de ce design Dalínien doublait automatiquement les podiums de mode et le passage des automobiles accessoirisées augmentait la part du fantastique…
[modifier] La Toile Daligram
Salvador Dalí crée La Toile Daligram à la fin des années 1960, à partir d'un étui de Louis Vuitton. Il réinterprète les monogrammes de La Maison Vuitton et décline sa propre ligne d'objets monogrammés, les "Daligrammes", pour lui et Gala, mais aussi pour les offrir à ses amis et aux collectionneurs de ses œuvres.
Dalí, tout au long de son existence, a ressenti une passion intarissable pour le graphisme. On retrouve une profusion délirante de ses dessins graphiques dès ses premières esquisses, dans ses cahiers et manuels scolaires, jusqu’au Traité d’Ecriture Catastrophéiforme, un manuscrit de vingt-neuf pages calligraphiées, qu’il écrivit de manière impulsive après la mort de Gala. Déjà cloîtré dans son Château de Púbol, il passa par les lettres qu’il inventa pour créer un alphabet Dalínien alors qu’ il se trouvait plongé au milieu du chemin de sa dantesque vie. La trame de ces tracées discontinus est le résultat d’une écriture énigmatique et idéographique, configurée par d’étonnantes stèles de sa propre personne, des anagrammes du corps érogène, des marques sismographiques d’une vie secrète, qui nous introduisent dans un monde d’une somptueuse cosmographie où les lignes de peinture, de dessin et d’écriture sont mutuellement attirées et s’entrelacent en un point invisible, dont de la noirceur de l’encre de chine jaillit une constellation extraordinaire de lettres qui volent à travers l’espace des pages blanches, hors de toute espérance. Dès le premier regard, la sensuelle volupté des lettres, leur délicate violence, nous attire et nous invite à jouir, les yeux fermés, des formes euphorisantes et lubrifiées par la main virtuelle qui se glisse fébrilement comme machinalement poussée par d’évanescentes et fugaces pulsions et qui esquive furtivement la triviale répétition du stéréotype alphabétique. Ces Daligrammes orthographiques de Artsmode Network S.A, dessinés spécifiquement par Dalí pour les articles de maroquinerie, établissent un lien frappant avec les monogrammes et les calligraphies du légendaire malletier Louis Vuitton, dont le design des valises, des secrétaires, des sacs de voyage et de tous types d’accessoires conjuguent l’art du voyage avec l’art de vivre, des arts qui au sein de l’esthétique Dalínienne se transforment en une machine de guerre au service du désir, dans sa lutte contre la suprématie du Principe de Réalité.
[modifier] Dalí et la science
Dalí était un avide lecteur de littérature scientifique qui recherchait la compagnie des hommes de science, parmi lesquels des prix Nobel, avec lesquels il pouvait discuter aussi bien de mécanique quantique que de mathématiques ou de génétique. Sa fascination pour la science se retrouve dans son art. Cet aspect méconnu de sa personnalité a fait l'objet en 2004 d'un film documentaire intitulé The Dali Dimension: A Genius’ Lifelong Obsession with Science.
A rendu de l'amitié avec l'historien et scientifique Alexandre Deulofeu, aussi ampourdanais comme lui-même.
[modifier] Désintégration de la persistance de la mémoire
Dalí, dans le préambule de son Manifeste de l’Antimatière (1958) explique que : « Durant la période surréaliste, j’ai voulu créer l’iconographie du monde intérieur, le monde merveilleux de mon père Freud et j’y suis arrivé. A partir des années 1950, le monde extérieur — celui de la physique — a transcendé celui de la psychologie. Mon père, aujourd’hui, est le Docteur Heisenberg », se référant au chercheur allemand, spécialisé dans le domaine de la mécanique quantique, qui reçu le Prix Nobel en 1932. « Désintégration de la persistance de la mémoire », née entre 1952 et 1954 et qui reprend « La persistance de la Mémoire » (1931), constitue une œuvre emblématique de cette soi-disante reconversion des coordonnées de la cosmogonie psychanalytique en coordonnées de la quatrième dimension, modulées par la relativité de l’interaction espaciotemporelle au sein de l’équation espace-temps: une nouvelle cosmogonie engendrée par la Révolution scientifique du milieu du siècle dernier.
De l’exploration freudienne de la persistance de la mémoire inconsciente du sujet humain, nous passons à la vertigineuse démolition des structures de la matière réalisée à l’aide de la physique nucléaire, où dans cet espace corpusculaire, les montres molles de l’imagination onirique pénètrent à l’intérieur des particules microscopiques. La méthode paranoïaque-critique, télédirigée par le nucléaire mystique, nous donne accès à la nouvelle cosmogonie Dalínienne, où nous pouvons admirer la persistance de la mémoire en voie de désintégration et la matière en processus permanent de dématérialisation.
[modifier] Dalí et le monde de la photographie
Dalí montra aussi un réel intérêt pour la photographie. Il travailla avec des photographes comme Man Ray, Brassaï, Cecil Beaton, Philippe Halsman. Avec ce dernier il créa la fameuse série Dalí Atomicus. C'est sans aucuns doute Robert Descharnes, son ami collaborateur-photographe pendant 40 annees, qui a fait le plus de cliches de Dali, l'homme et son oeuvre.
Avec le photographe de mode Marc Lacroix, Dalí posa, en 1970, pour une série de portraits où il s'est mis en scène, dans des photos délirantes : "Dalí à la couronne d'araignée de mer", "Dalí à la chemise d'Elvis Presley", "Dalí à l'oreille fleurie", "Avida Dollars", avec le portrait de Dalí, au-dessus d'une enseigne de la Banque de France, entouré de billets à son effigie, "Dalí en extase au-dessus d'un nid d'oursins dans la piscine phallique", etc. Toujours avec Marc Lacroix, il va tenter une expérience à laquelle il songe depuis toujours : la peinture en trois dimensions, qui se concrétisera dans le tableau "Huit Pupilles", fait à l'aide d'un appareil-prototype à prise de vue stéréoscopique : des images doubles presque similaires qui observées simultanément deviennent, par la magie des lois de l'optique, une seule et même image avec une profondeur.
L'une des images les plus marquantes est celle du peintre coiffé d'un chapeau haut de forme sur les côtés duquel il a disposé des masques de Joconde. Selon Thérèse Lacroix il l'a créé pour sa participation à un bal donné par la baronne Rothschild. Seule une moitié du visage de Dalí apparaît au milieu des sourires énigmatiques figés
Toute sa vie durant, SALVADOR DALI, donne une place prépondérente à la photo. Il harmonise les décors et les photographes comme un peintre travaille sa toile avec ses pinceaux. DALI photographe est la REVELATION d'une partie majeure et méconnue de la création dalinienne!
[modifier] Dalí et l'architecture
En 1939, pour l'exposition universelle, il créa le pavillon Dream of Venus. Il s'agissait d'une attraction foraine surréaliste, avec entre autres, une Vénus terrassée par la fièvre de l'amour sur un lit de satin rouge, des sirènes et des girafes. De cette maison, il n'en reste plus que le souvenir, une quarantaine de photos d'Éric Schaal, un film de huit minutes, et le somptueux quadriptyque aux montres molles, conservé au Japon.
Le peintre a fait du surréalisme un art de vivre. À Port Lligat, il a décoré sa maison à sa manière, "en prince du kitsch, de l'ironie et de la dérision". Sa bibliothèque est volontairement inaccessible, avec des rangées de livres installées au plus haut du mur, afin que nul ne puisse les atteindre. Dans l'axe de la piscine phallique, un temple avec une grande table d'autel, où il s'abrite du soleil et reçoit ses amis. Le fond de sa piscine, à la forme phallique, est tapissé d'oursins; il s'agit d'une commande du maître au sculpteur César qui a réalisé une coulée de polyester pour "marcher sur les oursins comme le Christ a marché sur les eaux". Le patio a la forme d'une silhouette de femme tirée de L'Angélique de Millet. Le canapé est fait selon un moulage des lèvres de Mae West. Le mur du fond, appelé "mur Pirelli" est décoré avec de grandes publicités de pneus.
[modifier] Dalí et la littérature
Dalí a écrit, pendant la guerre, un unique roman Visages Cachés. Il y met en scène l'aristocratie française durant cette même guerre, et notamment la passion amoureuse de deux personnages, le duc de Grandsailles et Solange de Cléda. Cette dernière est l'illustration de ce qu'il a lui même nommé le "clédalisme" ayant pour but de clore "la trilogie passionelle inaugurée par le Marquis de Sade" dont les deux premiers éléments sont sadisme et masochisme. Dalí est également l'auteur de textes qui exposent ses idées, sa conception de la peinture et donnent des éléments biographiques très intéressants pour comprendre la genèse de certains de ses tableaux. Ces textes qui ont élé longtemps difficiles à trouver sont actuellement réédités sous les titres suivants :
- La vie secrète de Salvador Dalí qui donne les éléments biographiques les plus intéressants notamment sur son enfance, ses relations problématiques avec son père et la conviction acquise dès l'enfance qu'il était un génie.
- Journal d'un génie qui couvre les années 1952 à 1963.
- Oui qui expose ses conceptions théoriques dans deux grands textes : La révolution paranoïaque-critique qui est sans doute l'un de ses textes le plus important et L'archangélisme scientifique
Salvador Dalí a aussi illustré Fantastic memories (1945), La Maison sans fenêtres, Le labyrinthe (1949) et La Limite (1951) de Maurice Sandoz, dont il fit connaissance à New York au début des années 1940.
[modifier] Dalí et la sexualité
Dans son livre Dalí et moi, Catherine Millet révèle que le fil conducteur de l'œuvre de Dalí est le sexe : onanisme, scatologie, impuissance, abstinence, voyeurisme, seraient les secrets intimes du peintre.
Dalí se vantait d'être impuissant, d'où sa propension à peindre des objets mous. Il n'aurait connu qu'une seule femme, Gala, l'unique qui le guérit de sa phobie des femmes qu'il a longtemps comparées à des mantes religieuses.
Il invitait souvent à ses soirées, un transexuel (toujours non vérifié a l'heure actuelle) dénommé Amanda Lear dont il se plaisait à révéler à ses interlocuteurs qu' elle était un homme, car à l' époque, elle n' était pas encore opérée. Alors inconnu, Amanda Lear comprit tout le parti qu 'elle pourrait tirer, dans les médias, de ces sulfureuses révélations et s' autoproclama " égérie de Salvador Dali ".
Il adorait particulièrement les femmes peintes par Johannes Vermeer.
Au final, Catherine Millet, s'interroge sur la puissance créatrice et l'image de soi, et révèle que les fantasmes de Dalí sont essentiellement existentiels ; c'est pour cela qu'il aurait fait de sa propre vie une œuvre d'art, afin de se libérer de tout narcissisme dans le but d'exister dans le regard des autres.
[modifier] Ses œuvres
Salvador Dali a peint 1648 toiles.
Liste non exhaustive de ses œuvres :
- 1929 : L'énigme du désir : ma mère, ma mère, ma mère - Portrait de Paul Éluard
- 1930 : Fonctionnement symbolique d'un objet scatologique
- 1931 : La persistance de la mémoire.
- Hallucination partielle Six images de Lénine sur un piano
- 1932 : Méditation sur la harpe- "naissances des plaisirs liquides"
- 1934 : Enfant géopolitique observant la naissance de l'homme nouveau - Vestiges ataviques après la pluie - Le sevrage du meuble-aliment
- 1935 : Réminiscence archéologique de l'Angelus de Millet
- 1936 : Construction molle avec des haricots bouillis : Prémonition de la guerre civile - Cannibalisme en automne - Les Girafes allégées - Le Téléphone homard
- 1937 : La Métamorphose de Narcisse - Cygnes réfléchissant des éléphants
- 1938 : " L'enigme sans fin"
- 1939 : Le Rêve de Vénus, Shirley Temple, le monstre le plus jeune, le plus sacré de son temps
- 1940 : Marché d'esclaves avec le buste de Voltaire disparaissant
- 1941 : Le Miel est plus doux que le sang
- 1944 : Rêve causé par le vol d'une abeille autour d'une pomme-grenade une seconde avant l'éveil
- 1946 : La Tentation de Saint Antoine
- 1948 : Léda Atomica
- 1949 : La Madone de Port Lligat
- 1949 : La Maison Surréaliste
- 1951 : Le Christ de Saint Jean de la Croix
- 1954 : Dalí nu en contemplation devant cinq corps réguliers métamorphosés en corpuscules, dans lesquels apparaît soudainement la Léda chromosomatisée par le visage de Gala - Le Colosse de Rhodes - Crucifixion - Jeune vierge autosodomisée par sa propre chasteté - Autoportrait en Mona Lisa
- 1956 : Nature morte vivante
- 1959 : Paysage aux Papillons - Apparition du visage d'Aphrodite
- 1965 : La Gare de Perpignan
- 1969 : Le Toréador halluciné
- 1972 La Toile Dalígram
1973 "Perpignon, Dijon, même Combas"
- Un Christ dentrite long de 12 mètres composé avec des débris laissés sur la plage après une terrible tempête.
[modifier] La symbolique de Dalí
[modifier] Le Pain
Dalí, tout au long de sa visite au supermarché, a entretenu une discussion obsessive avec un vendeur sur le pain. Sa devise lui est venue de l’expression légendaire: Du pain, du pain, toujours du pain, rien que du pain. S’inspirant du rituel liturgique de la communion chrétienne, grâce auquel le corps et le sang du Christ se transforment en pain eucharistique, en l’hostie consacrée que le prêtre offre aux fidèles pendant le sacrifice de la Messe; la machine pensante Dalínienne, se meut toujours avec le désir de matérialiser des idées et des fantaisies à caractère délirante, il réalisa la transmutation du pain comme la clé du fonctionnement symbolique de son esthétique, en la faisant devenir la Grande Métaphore du processus de métaphorisation qui constitue son univers paranoïaque-critique. Si dans notre culture gastronomique le concept du pain connote tout ce qui sert en général à la nourriture quotidienne (« notre pain de chaque jour ») et que son image se trouve traditionnellement liée à la constellation de l’imaginaire collectif en relation avec le réseau de significations qui renvoient à « nutrition », « subsistance », « utilité »; à l’inverse, Dalí a inventé La Société du Pain avec laquelle, à l’aide de ses poétiques provocations, après un délire total, il proposait la subversion plastique-symbolique de cet objet comestible pétri de farine et d’eau et doré au four à bois. Dalí résume le programme "pain" qu’il avait pétri avec ses mains (et non pas avec son cerveau, il n'en n'avait pas-suffit de regarder ses toiles, elles n'ont aucun sens!) : « Cette chose si bonne au goût que je mange la pate crue !" . En somme, Dalí voulait projeter le pain de sa fenêtre pour que tout le monde puisse goûter sa saveur exquise!--ce pain aristocrate, esthétique, paranoïaque, sophistiqué, jésuitique, phénoménal, paralysant et hyper bon !!!
[modifier] Clés
La clé est un objet d’utilité symbolique qui apparaît souvent dans les différentes mythologies. Dans la mythologie Dalínienne, il y a un grand jeu autour des clés qui nous invite à accéder aux chambres secrètes de son univers singulier et à explorer les trésors qui s’y cachent. Les siestes de Dalí avec la clé sont légendaires et rappellent celles que faisaient les moines de Toledo. Il mettait une assiette sur le sol, s’asseyait sur une chaise, de la manière la plus inquisitoriale qui soit, avec une clé à la main. Pendant qu’il dormait, la clé tombait dans l’assiette et, automatiquement, il se réveillait alors qu’il avait toujours dans les yeux les visions énigmatiques des songes de son sommeil réparateur. Comme cette clé des siestes tolédiennes, les clés de l’iconographie Dalínienne nous permettent d’ouvrir les portes du labyrinthe au centre duquel on trouve les clés secrètes qui donnent accès à son Royaume Imaginaire où, d’ici à l’éternité, il nous invite à déchiffrer une énigme délirante et sans fin.
[modifier] Fourmis
Dalí était un grand passionné des mouches qu’il considérait comme l’insecte paranoïaque-critique par excellence, cependant il exprimait une aversion atavique pour les fourmis. Lorsqu’il était petit, il vit une fourmi dévorer un lézard en état de décomposition. Plus tard, déjà adolescent, dans ses rites de sublimation de l’angoisse et de l’exorcisme de la mort, il avait l’habitude de se risquer à regarder une caisse pleine de fourmis illuminées par des gouttes phosphorescentes afin de conjurer le funeste Destin. Ainsi, ses insectes, emblème de Cérès, restèrent associés à l’image de la mort et c’est pour cela que l’apparition des fourmis tout au long de son œuvre transmit une connotation lugubre. Dalí, toujours ambivalent, a incorporé à son univers boulimique le beau qui l’exaltait mais aussi le sinistre qui l’horrifiait et il Dalínisa aussi bien ses craintes que ses phobies, sentiments qui étaient, pour lui, inextricablement liés. Pour lui, la répugnance est une sentinelle qui reste très proche de nos plus profonds désirs. Pour preuve, une procession de minuscules et frénétiques fourmis parcourt toute son œuvre, pullulant à travers ce saisissant, extravagant et singulier camembert paranoïaque-critique qu’est l’espace temps Dalínien.
[modifier] Oursin de mer
Pour Dalí, l’oursin de mer (avec son hémisphère, protégé par un squelette de calcaire, formé par des plaques polygonales et couvert d’épines articulées, avec la bouche au milieu de la face inférieure et l’arrière train dans la partie supérieure) c’est un microcosme parfait modelé à l’image du décaèdre. Pour lui, quand à travers l’eau agitée de la mer, il admirait le rythme anesthésiant et silencieux des oursins; dans le paroxysme de sa vision, il les imaginait comme la représentation même de l’Univers. Dans sa vie quotidienne, Dalí vivait entouré de squelettes d’oursin, tous avec leur jolie et délicate armure à fleur de « chair de poule », situés sur les étagères des murs blancs de son labyrinthe résidentiel de Port Lligat où il se réfugiait avec Gala loin des mondanités. Lors de ses banquets, les oursins ne manquaient pas non plus. Dans un premier temps, il les considérait comme l’adrénaline la plus appropriée pour déclencher systématiquement un délire; par ailleurs, dans différentes cultures, ils symbolisent la force vitale et le principe fondamental.
[modifier] Piano
Quand Dalí était petit, le piano à queue était un instrument de musique réservé aux bourgeois. Aussi, dans son désir d’imiter les cercles d’aristocrates distingués, il le disposa dans ses manoirs à la vue de tous comme un symbole emblématique de son appartenance à une conception bourgeoise et spécifique de la « Haute Culture ». Pour le jeune Dalí, cet honorable instrument de musique connotait la putréfaction qui émanait de la sarment qui pour lui représentait « l’Art » décadent mis au service de l’Ordre Culturel répressif d’une société réactionnaire qu’il voulait, dans son désir subversif, à la fois tester et éradiquer. C’est à partir de là que vont se préciser chez Dalí de fortes pulsions sadiques pour le piano à queue. Ainsi, par exemple, les couvercles de ses pianos à queue apparaissent décorés avec des ânes dotées d’énormes mâchoires en état de décomposition; ou bien des têtes de mort atmosphériques sodomites avec de larges os et des orbites vides et démesurés violant sauvagement les pianos par le clavier; ou de l’intérieur émergent des fontaines nécrophiles dont ruisselle un liquide létal ; ou de ses touches bleutées et brillantes apparaissent soudain une série décroissante de petits cercles jaunes phosphorescents encadrant le visage de Lénine.
[modifier] Éléphant
L’éléphant est l’animal terrestre le plus grand qui existe de nos jours. Dans la tradition hindou, les éléphants, étant donné leurs éléphantesques extrémités inférieures, sont les cariatides de l’univers. Cet animal mythique, symbole de la force démesurée et de la monture des rois, possède paradoxalement, dans l’univers de Dalí, des pattes extrêmement longues et voyage au trot, avec une ondulation constante et convulsive, transportant un obélisque sur le dos avec les emblèmes papaux, comme les éléphants de Bernini; tandis qu’ils se caressent à l’aide de leur trompes tels les éléphants de Montaigne. Dans le domaine de la zoologie fantastique Dalínienne, ces éléphants, graves et minces à la fois, aux pattes filiformes, sont le résultat d’une zoosynthèse surréaliste dont l’anatomie chimérique se combine en différentes espèces d’animaux: des pachydermes jusqu’aux arachnides, en passant par les oiseaux mouches. En somme, un animal fabuleux particulièrement approprié pour que l’on puisse monter sur son dos et s’aventurer à parcourir à grandes échasses, les paysages surréalistes de la géographie Dalínienne.
[modifier] Carolineta
Carolineta était le tendre diminutif familier d’une tante-cousine éloignée de Dalí qui mourut d’une méningite à l’âge de 24 ans. Dalí, de 10 ans son cadet, continua de se souvenir de cette douce femme vêtue de blanc qui sautait toujours à la corde, qu’il vit apparaître, lorsqu’il était petit, un jour ensoleillé sur la plage enchantée de Roses. Et ce souvenir infantile gravé dans sa mémoire, il le recréa, de manière obsessionnelle, à travers une série d’images de prédictions spirituelles dans lesquelles le pressentiment de cette apparition fantasmatique se propage comme un écho morphologique pour qui la gracieuse silhouette de Carolineta, se dédouble constamment, se métamorphose et se fond en une cloche, dont le tintement inaudible annonce le réveil de Carolineta de son funeste sommeil et le moment précis de son retour éternel.
[modifier] Divers
[modifier] Avida Dollars
Les artistes avant-gardistes du vingtième siècle ont toujours dissimulé leurs liens étroits avec le marché capitaliste de l’art. En revanche, Dalí, qui adorait aller à contre-courant, a toujours fait étalage de sa passion pour l’argent. Et ainsi, lorsque André Breton, le père du surréalisme, voulut le dénigrer en le caractérisant de « avida dollars », sobriquet résultant de la transposition anagrammatique des lettres « Salvador Dalí », celui-ci prit à son compte ce surnom, dans le but de provoquer, et le convertit en l’un de ses symboles les plus significatifs, de telle façon qu’il fait désormais partie de sa « légende dorée ».
En réplique à André Breton, Dalí répliqua que sa prudence lui conseilla dans son adolescence de devenir autant que possible «légèrement multimillionnaire». Plus tard, revenant sur cette affaire, il dit « Ce fut André Breton, pour piquer à vif mon attirance pour l'or, qui inventa cet anagramme... Il croyait ainsi mettre au pilori mon admirable nom, mais il n'a rien fait d'autre que composer un talisman... L'Amérique m'a accueilli comme l'enfant prodige et m'a couvert de dollars... L'or m'illumine et les banquiers sont les suprêmes prêtres de la religion Dalínienne. »
Si la majeure partie des mortels travaille pour gagner de l’argent, Dalí voulait gagner de l’argent pour pouvoir travailler son art. Pour cela, il décida de s’entourer d’une cohorte de princes et de multimillionnaires qui, en se disputant ses œuvres, firent monter sa cote de façon inimaginable, et depuis lors, il n’a pas cessé de pleuvoir sur Dalí une sorte de pluie divine de Dánae sous forme de diarrhée de dollars inépuisable qui lui permit de faire ce qu’il avait envie. De cette façon, avec cette apothéose dalínienne du dollar, il voulut imiter le vieux désir alchimiste de transformer une vile matière en or. Cependant, même si André Breton avait raison, Dalí avait senti avant tous l'avènement de la culture de masse, et avait su, en virtuose, être un des premiers à en profiter.
[modifier] Anecdotes
Il fut demandé à Dalí de réaliser une œuvre sur une vitrine d'un magasin new-yorkais afin de lancer une nouvelle marque de parfum appelée "Fracas". Le jour du lancement, Dalí n'avait toujours pas réalisé l’œuvre demandée. A son arrivée, il lança un pavé dans la vitrine du magasin.
Un jour, à Paris, alors qu’il habitait l’Hôtel Meurice, rue de Rivoli, il convoqua la presse. Dans sa suite se trouvaient préparés des sacs en papier contenant des peintures liquides. Dalí, solennellement, ouvrit la porte-fenêtre, s’avança sur le balcon et jeta les sacs de peinture sur les voitures en stationnement : la peinture « Explosion » venait de naître.
En 1955, Dali accepte de donner une conférence à la Sorbonne. Il crée l'événement en arrivant en rolls-royce jaune et noire, remplie de choux-fleurs qu'il distribue en guise d'autographes !
André Breton, excédé par le mercantilisme de Salvador Dali, l'a surnommé 'Avida Dollars', féroce anagramme du nom du peintre !
(Anecdotes tirées en partie du livre "Mon ami Dalí" de Pierre Cardin)
[modifier] Dixit
En préface au Journal d'un génie, Michel Déon résume l'originalité du peintre :
- « (...) ce qui est le plus aimable,et charrin marc, ce sont ses racines et ses antennes. Racines plongées profondément sous terre et a la poste à jette où elles vont à la recherche de tout ce que l'homme a pu produire de succulent (selon un de ses trois mots favoris) en quarante siècles de peinture, d'architecture et de sculpture. Antennes dirigées vers l'avenir qu'elles hument, prévoient et comprennent avec une foudroyante rapidité. Il ne sera jamais assez dit que Dalí est un esprit d'une curiosité insatiable. »
Jean Dutourd, de l'Académie française a écrit :
- « Salvador Dalí, qui était très intelligent, avait compris plusieurs choses qui, généralement échappent aux artistes, la première étant que le talent (ou le génie) est une baraque foraine. Pour attirer les clients, il faut bonimenter, avoir la langue bien pendue, faire des pitreries et des cabrioles sur une estrade. C'est en quoi Dalí, dès ses débuts, excella. Il considérait qu'il était le plus grand peintre du XXe siècle, c’est-à-dire un artiste classique ayant eu la malchance de tomber dans une basse époque de son art. Les Trissotin de l'intelligentsia occidentale et les bourgeois à leur suite faisaient la loi, c'est-à-dire l'opinion.
- Il y a deux façons de se concilier ces gens-là, dont dépendent les réputations ; la première est d'être aussi grave qu'eux, aussi imbu de sa dignité. Ils reconnaissent aussitôt un membre de la tribu et savent le lui montrer. L'inconvénient est que pour réussir une telle attitude il faut être soi-même un peu un imbécile, (...) Il ne lui restait que l'autre issue qui est la provocation, c'est-à-dire les extravagances et l'imprévu en pensée autant qu'en paroles, la sincérité brutale, le goût de la facétie, l'iconoclastie à l'égard de tout ce qui est à la mode et de ce fait est intouchable. »
L'historien de l'art Michael Peppiatt écrit à son propos :
- « Dalí est passé de la brillance subversive de sa jeunesse à une vacuité grandissante et à un exhibitionnisme rémunérateur. »
Andrew Strauss, expert spécialiste du surréalisme chez Sotheby's, fait remarquer :
- « Dalí a travaillé à la construction de sa popularité à l'échelle mondiale. Il a précédé Andy Warhol dans cette stratégie du culte de l'artiste star. »
Thérèse Lacroix, l'épouse et collaboratrice de Marc Lacroix qui durant dix ans rendra visite à de nombreuses reprise à Dalí et à Gala, observa :
- « Il était impressionnant par son regard et son port de tête. Il était altier mais amusant, ne se prenait pas au sérieux. »
[modifier] Citations de Salvador Dalí
- «Je serai un génie et le monde m'admirera. Peut-être serai-je méprisé et incompris mais je serai un génie, un grand génie, j'en suis certain.» Déjà, à seize ans, dans ses carnets intimes.
- «Les deux choses les plus heureuses qui puissent arriver à un peintre contemporain sont : primo, être espagnol et secundo s'appeler Dalí : elles me sont arrivées toutes les deux »
- «Là où il y a Dalí, je ne m'ennuie jamais.»
- Dalí disait qu'il faisait des photographies du subconscient peintes à la main : «Ma peinture n'est autre que la photographie en couleurs et à la main d'images super-fines extra-picturales de l'irrationalité concrète.»
- «Je ne fais pas de publicité pour l'argent, mais pour me permettre de passer un an sur un petit tableau.»
- «Avec de l'or, il devient tout à fait inutile de s'engager. Un héros ne s'engage nulle part ! Il est le contraire d'un domestique. Il faut vraiment avoir les dents couvertes de Sartre pour ne pas oser parler ainsi !»
- « Le poète doit, avant qui que ce soit, prouver ce qu'il dit. »
- « La gare de Perpignan est le centre du monde !. » Lors de sa visite le 27 Août 1965 à Perpignan. Il est cependant bon de tempérer cette anecdote en notant que le mot espagnol "centro" signifie "centre" mais aussi "trou du cul". La correcte interprétation des propos du peintre restera un mystère.
- «Picasso est espagnol : moi aussi. Picasso est peintre : moi aussi. Picasso est communiste : moi non plus...» Cette citation aurait inspiré Serge Gainsbourg pour sa chanson "Je t'aime, moi non plus".
[modifier] Quelques avis de Dalí
- «Le Corbusier est masochiste et protestant [...] l'inventeur de l'architecture d'autopunition».
- «de tous les élèves de Gustave Moreau, le meilleur est celui qui les enseigne».
- Picasso est responsable de la «laideur généralisée de l'art contemporain».
- Matisse est un «peintre d'algues tout juste bon à favoriser la digestion bourgeoise».
[modifier] Livres
- La Vie secrète de Salvador Dalí. Suis-je un génie?'', Edition critique établie par Frédérique Joseph-Lowery à partir des manuscrits de Gala et de Salvador Dalí. Ed. L'Age d'homme, octobre 2006. Préface de Jack Spector.
2006, ISBN: 2-8251-3643-3
- Lire Dalí, La revue des Sciences humaines, collection d'essais réunis par Frédérique Joseph-Lowery, n. 262, 2001.
2001, ISBN: 2913761100
- La Vie secrète de Salvador Dalí écrit par Salvador Dalí à l'âge de vingt-neuf ans
- Les Cocus de viel art moderne de Salvador Dalí - éd. Grasset, collection « Les Cahiers Rouges » - 116 pages
- Mon Dali écrit par Amanda Lear - éd. Michel Lafon, 2004
- Le Siècle de Dalí par Jean-Christophe Argillet - éd. Timée
- Salvador Dalí par Robert et Nicolas Descharnes
- Dalí, l'univers fantasmagorique - Musée Dalí, Espace Montmartre
- Dalí de Michel Nuridsany, éd. Flammarion, 2004
- Dalí et moi de Catherine Millet, livre sur la vie sexuelle de Dalí.
- Salvador Dalí 1904-1989, Robert Descharnes et Gilles Néret, Taschen,
- Pensées et anecdotes, Salvador Dalí, Le Cherche-Midi Éditeur, 2004 ISBN 2-86274-372-0
- Dalí : l'œuvre peint Coffret 2 volumes. Tome 1 : 1904-1946. Tome 2 : 1946-1989., Robert Descharnes et Gilles Néret, Taschen,
- Oui. La révolution paranoïaque-critique, l'archangélisme scientifique, Salvador Dalí, Éditions Denoël, 2004, ISBN 2-207-25621-9
- Dalí. Le dur et le mou, Sortilège et magie des formes Sculptures et Objets, Robert Descharnes et Nicolas Descharnes, Eccart, 2003, ISBN 2-9521023-0-9
- Dalí. L'héritage infernal, Robert Descharnes, Éditions Ramsay, 2002, ISBN 2-84114-627-8
- Dalí, Gilles Néret, Taschen, 2000, ISBN 3-8228-5947-8
- Jours intimes chez Dali de Jean-Gabriel Jonin, Rafael de Surtis-Editinter, 2006 ISBN 2-915228-95
[modifier] Voir aussi
[modifier] Liens internes
[modifier] Liens externes
- La phototheque DALI, 60.000 cliches sur Dali, l'oeuvre et l'homme
- Les expert internationaux, Robert et Nicolas Descharnes
- ESPACE DALI - Le musée entièrement consacré à S.Dalí à Paris
- Musée Boijmans, exposition « Tout Dalí »
- Art Gallery - Salvador Dalí
- Quelques tableaux de Salvador Dalí
- Tableaux - Dali
- Salvador Dali - His life, A Gallery
- Dali ou le dur désir de divaguer par Marie-Annick Sékaly, Directrice du service culturel de Clio.
- Salvador Dali, un catalan universel par Eliseo Trenc, Professeur à l'université de Reims.
- Un résumé sur la vie de Dali
- Archives de l'INA sur Dali
- Univers Dali Hommage à Salvador Dali, au surréalisme, biographie de Dali, analyses et concepts détaillés des tableaux du maître du surréalisme.
- (en) Salvador Dalí dans Artcyclopedia
- Consultation gratuite de 34 tableaux de Salvador Dalí
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