Cancer
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
- Pour les articles homonymes, voir Cancer (homonymie).

Le cancer est une maladie caractérisée par une prolifération cellulaire anormale au sein d'un tissu normal de l'organisme. Ces cellules dérivent toutes d'un même clone, cellule initiatrice du cancer qui a acquis certaines caractéristiques lui permettant de se diviser indéfiniment et de pouvoir former des métastases.
Un cancer est un terme général pour n'importe quelle maladie pour lesquelles certaines cellules du corps humain se divisent d'une manière incontrôlée. Les nouvelles cellules résultantes peuvent former une tumeur maligne (un néoplasme) ou se propager à travers le corps.
Quelques types de cancer :
- Le cancer du sein
- Le cancer du côlon : cancer du côlon, et, proche, celui du rectum
- Le cancer du pancréas
- Le myélome multiple : cancer de la moelle osseuse
- les leucémies : cancers du sang
- Le sarcome de Kaposi : cancer des vaisseaux sanguins
- Lymphomes : Maladie de Hodgkin et Lymphome non-hodgkinien.
Sommaire |
[modifier] Terminologie
L'oncologie (ou cancérologie) est la spécialité médicale d'étude, de diagnostic et de traitement des cancers. Elles est pratiquée par des médecins oncologues ou cancérologues. Ceux-ci peuvent être suivant leur spécialité chimiothérapeute ou radiothérapeute.
Du fait d'une image péjorative sur le pronostic auprès du public, le cancer a de nombreux synonymes employés par les médecins : tumeur maligne, néoplasie, néoplasme, polymitose, carcinome…
Certains termes sont plus populaires : tumeur, crabe…
[modifier] Historique
Des cancers étaient déjà décrits dans des écrits égyptiens vers -3500. C'est Hippocrate qui donna la première définition de la maladie, appelée alors « carcinome » ou « squirre » : une tumeur (gonflement) dure, non-inflammatoire, ayant tendance à récidiver et se généraliser jusqu'à la mort. [1]
[modifier] Statistiques
Lorsque l'on compare les statistiques nationales, il faut se méfier des différentes classifications. Ainsi, en France, le terme « cause environnementale » fait référence aux produits chimiques et à la pollution…, alors qu'en anglais, cela fait référence à tout ce qui entoure l'homme et de manière générale tous les facteurs exogènes, c'est-à-dire le soleil, l'alcool, le tabagisme, le nombre de grossesses…
C'est ainsi que l'on pourra lire dans des sources anglo-saxonnes que 70% des cancers sont provoqués par des facteurs environnementaux, alors que dans des sources françaises, cela ne représentera que quelques pourcents.
[modifier] En France
Le nombre total des décès par cancer en France était, en 1997, de 146 705, soit environ 241 décès pour 100 000 habitants. C'est la deuxième cause de mortalité après les maladies cardiovasculaires. En 2000, 278 000 personnes étaient atteintes d'un cancer et 150.000 en sont mortes.
Les cancers des voies aérodigestives supérieures représentent 15% des cancers (en majorité cancers du larynx) [2].
Nombre de décès par organes (source INSERM) | |
Poumons, bronches et trachée | 24 383 |
Côlon-rectum | 15 403 |
Autres parties de l'appareil digestif et péritoine | 11 096 |
Sein | 11 031 |
Prostate | 9 338 |
Pancréas | 6 743 |
Estomac | 5 593 |
Leucémies | 4 922 |
Cavité buccale et pharynx | 4 918 |
Autres parties de l'appareil respiratoire et organes thoraciques | 4 654 |
Vessie | 4 525 |
Œsophage | 4 323 |
Tissus lymphoïdes et histiocytaire | 4 158 |
Carcinome in situ, tumeurs à évolution imprévisible et de nature non précisée | 3 612 |
Rein et organes urinaires autres | 3 361 |
Ovaire et autres annexes de l'utérus | 3 236 |
Utérus | 2 970 |
Encéphale | 2 723 |
Larynx | 2 199 |
Myélome multiple et tumeurs immunoprolifératives | 2 142 |
Peau | 1 613 |
Os et cartilage articulaire | 640 |
Autres organes génito-urinaires | 622 |
Tumeurs bénignes | 604 |
Tissu conjonctif et autres tissus mous | 581 |
Maladie de Hodgkin | 279 |
Sièges autres et non précisés | 10 124 |
Notons que la France est le pays ayant la plus longue survie après cancer[1].
Concernant la survie à 5 ans après le diagnostic, la France est la deuxième d'Europe derrière la Suède, avec environ 52 % de survie (63 % pour les femmes, 44 % pour les hommes)[2]. Cela cache de grandes disparités selon les cancers ; On atteint des chances de survies 95 % pour le cancer de la thyroïde ; chez les hommes, on atteint 80 % de survie à 5 ans pour le cancer de la prostate, et quasiment 100 % pour les cancers des testicules, et chez les femmes, 85 % pour le cancer du sein entre 15 et 44 ans, mais 78 % au-delà de 75 ans. En revanche, les cancers profonds sont diagnostiqués plus tard et sont très mortels : cancer du pancréas (10 % de survie), du poumon…
Cela dépend également de l'âge : le taux de survie à 5 ans est de 70 % pour les 15–45 ans, et de 39,4 % au-delà de 75 ans.
[modifier] Qualité des soins : taux de survie et surmortalité
On ne parle pas de guérison pour un cancer, mais de rémission (voir Évolution plus loin). Pour estimer l'efficacité du despistage et des soins, on utilise le taux de survie et la surmortalité à une certaine durée après le diagnostic.
[modifier] Taux de survie
Une étude de la Ligue nationale contre le cancer a estimé en 2006 le taux de survie à cinq ans après diagnostic en France, pour des patients suivis entre 1989 et 1997.
Hommes | Femmes | ||
---|---|---|---|
75 % et + | |||
Lèvre | 96 % | Thyroïde | 95 % |
Testicule | 95 % | Maladie de Hodgkin | 92 % |
Thyroïde | 88 % | Mélanome de la peau | 89 % |
Maladie de Hodgkin | 85 % | Lèvre | 88 % |
Mélanome de la peau | 83 % | Sein | 85 % |
Prostate | 80 % | Corps utérin | 76% |
50 à 74 % | |||
Pénis | 67 % | Col utérin | 70 % |
Rein | 63 % | Rein | 64 % |
Vessie | 60 % | Os, articulations et cartilages articulaires | 62 % |
Os, articulations et cartilages articulaires | 59 % | Larynx | 59 % |
Côlon | 56 % | Rectum | 58 % |
Rectum | 55 % | Côlon | 57 % |
Larynx | 54 % | Vulve et vagin | 52 % |
Lymphome malin non hodgkinien | 54 % | Vessie | 50 % |
25 à 49 % | |||
Nasopharynx | 45 % | La,gue | 45 % |
Intestin grêle | 45 % | Myélomes multiples | 43 % |
Myélomes multiples | 42 % | Intestin grêle | 42 % |
Cavité orale | 38 % | Ovaire | 40 % |
Langue | 33 % | Fosses nasales, sinus annexes de la face, oreille moyenne et oreille interne |
37 % |
Hypopharynx | 34 % | ||
Leucémie aiguë lymphoblastique | 29 % | ||
Estomac | 28 % | ||
25 % et - | |||
Estomac | 23 % | Système nerveux central | 19 % |
Système nerveux central | 20 % | Poumon | 18 % |
Poumon | 13 % | Œsophage | 14 % |
Œsophage | 11 % | Mésothéliome de la plèvre | 13 % |
Foie | 7 % | Foie | 9 % |
Mésothéliome de la plèvre | 6 % | Pancréas | 7 % |
Pancrés | 5 % |
[modifier] Surmortalité
Pour un groupe de personnes chez lesquelles on a diagnostiqué un cancer, on peut distinguer celles mortes des suites de leur cancer, et celles mortes d'autre chose. La surmortalité à une durée t (par exemple de 10 ans) liée au cancer est la probabilité de mourir du seul fait du cancer durant la durée t qui suit le diagnostic.
Le problème de l'évaluation de cette mortalité est qu'il faudrait connaître les causes de tous les décès des personnes dont on a diagnostiqué un cancer, ce qui est impossible. On utilise donc une autre estimation ; pour un groupe de personnes du même sexe et du même âge, on utilise la « survie relative », c'est-à-dire le rapport entre :
- la probabilité de survie après un temps t du groupe de personnes dont on a diagnostiqué un cancer, et
- la probabilité de survie à t d'un groupe de personnes n'ayant pas de cancer, de même âge et de même sexe.
La surmortalité est alors le complément à 1 de cette survie relative.
Les études montrent une surmortalité d'environ 2 % au delà de 10 ans après le diagnostic dans les pays développés, ce qui pointe l'irrationalité de la ségrégation que subissent les patients ayant eu un cancer de la part des assurances et des banques (surtaxes, refus de prêt…).
Les résultats ci-après sont issus du document Cancers — Pronostics à long terme de l'Inserm.
L'étude Eurocare s'est penchée sur une vingtaine de pays européens pour des cas diagnostiqués durant trois périodes (les malades étudiés durant une période forment une « cohortes ») : 1978–1985, 1985–1989 et 1990–1994. Cette étude ne distingue pas le stade du diagnostic.
délais après diagnostic | surmortalité | ||
---|---|---|---|
deux sexes confondus | femmes | hommes | |
0–1 an | 27 % | 20 % | 33 % |
2e année | 15 % | ||
5e année | 5 % | ||
10e année | 2,27 % | 1,95 % | 3,18 % |
11–12eannée | 2 % | moins de 2 % | un peu plus de 2 % |
délais après diagnostic | surmortalité par classe d'âge | ||||
---|---|---|---|---|---|
toutes classe d'âge confondues |
15–44 ans | 45–54 ans | 54–65 ans | 65–74 ans | |
0–1 an | 27 % | 12 % | 33 % | ||
4e année | moins de 5 % | ||||
10e année | 2,27 % | 1,24 % | 2,06 % | 2,42 % | 3,03 % |
11–12eannée | 2 % | un peu plus de 1 % | plus de 3 % |
surmortalité | localisation du cancer |
---|---|
< 2 % |
|
2–5 % |
|
> 5 % |
|
L'étude étatsunienne SEER s'est intéressée au stade du cancer au moment de son diagnostic, selon trois catégories :
- tumeur localisée ;
- tumeur ayant un développement régional (ganglionnaire) ;
- tumeur ayant un développement à distance (métastase).
surmortalité | localisation du cancer |
---|---|
< 1 % |
|
1–3 % |
|
3–5 % | larynx (2,90 %) |
> 5 % | poumon (7,20 %) |
[modifier] Cancer chez l'enfant
Les enfants représentent moins de 1 % des cas de cancer ; dans les pays développés, ils sont guéris dans deux tiers des cas [3].
En France, on dénombre chaque année (nouveaux cas) :
- 450 leucémies ;
- 300 tumeurs cérébrales ;
- 190 lymphomes (dont 56 % de lymphomes non-hodgkiniens entre 2 et 3 ans).
En général, on observe plutôt des tumeurs embryonnaires les premières années de la vie, et des sarcomes osseux et des tissus mous chez les grands enfants.
délais après diagnostic | surmortalité |
---|---|
0–1 an | > 10 % |
4e année | 2 % |
7e année | 1 % |
[modifier] Facteurs de risque
Il existe de nombreux facteurs prédisposant au cancer : ils sont appelés cancérigènes, carcinogènes ou cancérogènes. L'étude de ces facteurs s'appelle la cancérogenèse.
Ils peuvent être :
- génétiques, c'est-à-dire avoir une composante héréditaire (cas de certains cancers du sein) ;
- environnementaux :
- pollution : son rôle exact est difficile à préciser ;
- alimentation : l'obésité favorise de nombreux cancers ; la consommation régulière de fruits et légumes diminue le risque de nombreux cancers ; l'alcool, enfin, favorise les cancers de la gorge, de l'œsophage et du foie ;
- radiations (sans oublier le rôle du soleil dans la genèse des cancers de la peau) ;
- infections par certains germes ;
L'OMS estime à 10% la proportion de cancers liés au travail (rôle de l'amiante par exemple dans le mésothéliome).
Il faut noter le rôle particulier du tabac qui est un facteur de risques important pour différents cancers (voies respiratoires, ORL, vessie).
[modifier] Biologie des tumeurs malignes
[modifier] Carcinogenèse
La carcinogenèse est la création d'un cancer.
Le cancer est considéré actuellement comme une maladie des gènes. Typiquement, plusieurs séries de mutations sont nécessaires avant qu'une cellule ne devienne cancéreuse. Nous distinguons les oncogènes, qui promeuvent le cancer quand il est activé par une mutation et les gènes suppresseurs de tumeurs, qui créent un cancer quand ils sont désactivés par une mutation. Ces mutations peuvent avoir différentes causes : les radiations ou des produits chimiques qualifiés de carcinogènes ; des prédispositions héréditaires ne sont pas rares ; certains virus qui peuvent provoquer un cancer ont également été décrits (le papillomavirus est impliqué dans près de 90 % des cancers du col de l'utérus par exemple). Habituellement, ils contiennent dans leur génome certains oncogènes ou gènes inactivateurs du suppresseur de tumeur. Dans environ 15% de tous les cancers, les virus semblent jouer un rôle ; des bactéries, comme Helicobacter pylori dans le cancer de l'estomac, peuvent provoquer des carcinogenèses par un processus d'inflammation chronique. Finalement, des dommages par des radicaux libres, qui sont un produit dérivé naturel d'oxygène métabolique, peuvent provoquer des mutations de l'ADN.
Pour la plupart des cancers, on ne peut pas dire quel événement est la cause initiale. Cependant, avec la biologie moléculaire, il est possible de caractériser les mutations à l'intérieur d'une tumeur et jusqu'à un certain point de prévoir son comportement. Par exemple, environ la moitié des tumeurs sont déficientes en gène suppresseur de tumeur p53, également connu sous le nom de gardien du génome. Cela est généralement associé à un mauvais pronostic pour le patient, car les cellules tumorales sont dans ce cas moins susceptible de passer en état d'apoptose (mort programmée des cellules) après qu'elles ont été endommagées par la thérapie. Il y a alors résistance au traitement anti-cancéreux.
Il existe plusieurs mutations qui rendent les tumeurs malignes. Les mutations des gènes des télomérases permettent à une cellule de se diviser indéfiniment. D'autres mutations permettent à la tumeur de faire pousser de nouveaux vaisseaux sanguins pour s'alimenter ou de se détacher des tissus environnants en infectant d'autres parties du corps (métastases).
Une cellule qui dégénère en cellule tumorale n'acquiert pas habituellement toutes ces propriétés en une seule fois mais les cellules filles sont sélectionnées pour les construire. Ce processus est appelé évolution cellulaire. Un premier pas dans le développement d'une cellule tumorale est habituellement un petit changement dans l'ADN, souvent un point de mutation, qui conduit, entre autres choses, à une instabilité génétique de la cellule.
Aussi, le motif de méthylation de l'ADN de la cellule change, activant et désactivant des gènes plus ou moins aléatoirement. Les cellules qui se divisent à un rythme rapide, telles que les cellules systémiques ont un risque plus élevé de devenir des cellules tumorales que celles qui se divisent moins ou qui ne se divisent peu comme les neurones. Si la cellule tumorale initiale (ou le groupe de cellules tumorales) n'est pas supprimée par le système immunitaire, elle va se développer en cancer.
Dans les « systèmes modulaires cellulaires », les cellules sont exposées à des influences carcinogéniques (chimie, radiations). Dans ces systèmes, les premiers signes d'une cellule développant une tumeur sont :
- L'immortalité. Exemple : le nombre usuel de divisions cellulaires pour une cellule mammaire est de 50 à 60 (sénescence cellulaire, limite de Hayflick), après quoi elle cesse de pouvoir se diviser (voir article Télomère). Les cellules tumorales continuent de se diviser sans limite visible ; ainsi les cellules du cancer d'Henrietta Lacks (souche HeLa) vivent toujours aujourd'hui, et sont plus nombreuses que ne l'ont jamais été les cellules d'Henrietta Lacks vivantes. On note donc que la limite de Hayflick n'affecte pas certaines cellules cancéreuses.
- L'altération morphologique.
- La construction d'amas (clusters) cellulaires (Foci).
- La perte de l'inhibition de contact.
- La dérégulation des récepteurs aux facteurs de croissance. Cette dérégulation entraine une stimulation permanente de ces recepteurs et un signal de multiplication cellulaire transmis au noyau de la cellule cancéreuse. Ce mécanisme est important car il est la cible de nombreuses thérapies anti-cancéreuses modernes qui ont modifié considérablement le rponostic de cerains cancers (leucémie myéloide chronique (LMC), cancer du sein, cancer du colon).
Les points 2 à 4 (ci-dessus) peuvent parfois être tracés avec les mutations des gènes qui résultent d'une rupture de l'adhérence cellulaire. Certaines protéines d'adhérence cellulaire sont oncogènes.
[modifier] Cancer et capacité des cellules à se reproduire
Le cancer est une « erreur de multiplication » de cellules. Les cellules musculaires se multipliant très peu, les cancers des muscles (myosarcomes, rhabdomyosarcome sur des fibres musculaires striées ou leiomyosarcomes sur des fibres musculaires lisses) comme par exemple le cancer du cœur (cas d'endothéliomes), sont extrêmement rares.
Notons que les neurones non plus ne se divisent pas ; le cancer du cerveau (tumeur cérébrale) naît en fait dans les cellules gliales, qui accompagnent les neurones.
[modifier] Diagnostic
Même s'il existe des éléments permettant d'identifier un cancer avec une grande probabilité, le diagnostic de certitude se fait que sur analyse au microscope (anatomopathologie) d'un échantillon de la tumeur (éventuellement aidé par d'autres techniques). Cet échantillon vient soit d'une biopsie (simple prélèvement d'un morceau de la tumeur) qui peut être faite, suivant la localisation, suivant différentes procédures (fibroscopie, ponction à travers la peau…), soit d'une pièce opératoire (tumeur enlevé par le chirurgien).
[modifier] Évolution
De son foyer initial, le cancer va (en dehors de tout traitement ou si le traitement n'est pas efficace) :
- se développer de manière locale. Il provoque dans ce cas une compression des organes voisins, voire un envahissement et une destruction des tissus adjacents ;
- se développer de manière régionale. Il envahit les ganglions lymphatiques, où logent les cellules du système immunitaire ;
- se propager à distance de la tumeur initiale et former des métastases. Il y a souvent une confusion chez les patients et leur famille : un cancer du sein avec des métastases au niveau du cerveau ne donne pas un cancer du cerveau ; c'est toujours le cancer du sein initial, mais qui s'est développé ailleurs. Il faut continuer à le traiter comme un cancer du sein.
L'évolution dépend du type du cancer et de sa prise en charge : certains ne font que très peu de métastases et sont très sensibles aux traitements permettant d'aboutir dans la grande majorité des cas à une rémission complète et prolongée (ce terme de rémission est spécifique de la cancérologie et diffère de guérison par l'absence de certitude quant à une récidive à cours, moyen ou long terme). D'autres sont encore très difficilement maîtrisables et peuvent entraîner le décès à court terme. Une évaluation précise du type du cancer auprès d'un médecin spécialisé est donc indispensable.
[modifier] De quoi meurt-on quand on « meurt d'un cancer » ?
C'est là une question fréquemment posée aux médecins par les patients ou leur famille, qui ont peine à croire qu'une petite tumeur (du moins en apparence) menace tout un organisme.
La réponse est invariable : la vie dépend de la bonne marche d'un certain nombre de fonctions, dont la respiration (au sens large, en incluant la distribution d'oxygène par la circulation sanguine), la digestion et l'excrétion (reins, foie). Selon celui des trois systèmes qui est altéré par les cellules cancéreuses, par exemple, le patient meurt — si l'on n'arrive pas à juguler la progression du mal — :
- d'insuffisance respiratoire;
- de dénutrition;
- d'empoisonnement, par accumulation de substances toxiques normalement filtrées et excrétées par les reins et le foie.
[modifier] Principes de traitement
Il doit être fait uniquement en milieu spécialisé, en règle sur une stratégie définie par une équipe médicale pluridisciplinaire (c'est-à-dire comportant des médecins de plusieurs spécialités : oncologie, radiothérapie, chirurgie, gynécologues, gastro-entérologues, etc).
Il nécessite :
- d'avoir un diagnostic de certitude et de connaître le type du cancer ;
- d'évaluer son extension locale, régionale et la présence ou non de métastases ;
- d'évaluer l'état général du patient (âge, fonctions cardiaque et rénale, présence d'autres maladies).
Suivant les cas, il repose sur :
- l'exérèse (l'ablation) chirurgicale large de la tumeur quand cela est possible, large voulant dire que le bistouri du chirurgien passe uniquement par des tissus sains ;
- une chimiothérapie, prescription de médicaments s'attaquant au cancer et à ses métastases ;
- une radiothérapie, l'irradiation de la tumeur permettant de faire fondre, voire disparaître, celle-ci.
Certains cancers peuvent bénéficier également :
- d'un traitement hormonal ;
- d'un traitement à visée immunologique, qui vise à augmenter l'action du système immunitaire ;
- d'un traitement à base d'ultrasons, une technologie en plein développement s'appuyant sur la focalisation d'un faisceau ultrasonore très puissant sur une métastase.
Souvent, plusieurs de ces types de traitements sont nécessaires chez un même patient.
Il ne faut pas oublier :
- le traitement des conséquences de la tumeur ;
- la prise en charge des effets secondaires du traitement ;
- le traitement de la douleur.
[modifier] Soutien psychologique
Apprendre qu'on a un cancer est très difficile à assumer, tant cette nouvelle a longtemps été considérée comme celle d'une mort imminente. Par ailleurs l'hospitalisation, l'opération chirurgicale et les traitements adjuvants changent profondément la vie du malade. Il est donc essentiel d'apporter aux malades un soutien psychologique adapté.
En France, l'association de Psycho-oncologie étudie comment aider au mieux les cancéreux, ce qui passe en général par la participation à des groupes de patients qui vivent les mêmes épreuves.
[modifier] Prévention
Elle se base sur :
- l'évitement ou la diminution de l'exposition aux carcinogènes de l'environnement et industriels : principalement, la lutte contre le tabagisme, la consommation excessive d'alcool et de graisses animales, l'exposition excessive au soleil, normes de construction (désamiantage), manutention de produits dangereux dans le cadre professionnel, étude REACH ;
- le rôle protecteur de certains éléments : consommation de fibres et d'antioxydants (céréales, légumes verts, fruits) ;
- le traitement des lésions pré-cancéreuses.
Il convient de faire la différence entre la prévention, qui cherche à diminuer la survenue de la maladie en luttant contre ses facteurs favorisants, et le dépistage, qui cherche à mettre en évidence une maladie de manière précoce pour la traiter plus facilement.
Voir les articles :
[modifier] Dépistage
Il consiste en la détection de lésions pré-cancéreuses ou de cancers à des stades peu avancés : on recherche, chez une personne qui ne présente pas de symptômes, à mettre en évidence la maladie de manière précoce.
Cela se fait par :
- La clinique (l'examen du patient) : palpation des seins, toucher rectal...
- Des examens paracliniques : radiographies, dosages biologiques.
Le but est de trouver, dans une population donnée, des lésions que l'on peut traiter facilement : si l'on attend les symptômes, il est souvent nécessaire d'avoir recours à des traitements plus lourds pour traiter la maladie.
Les dépistages ayant prouvé leur intérêt (ils diminuent le nombre de décès par cancer) sont :
- Le frottis du col utérin, pour dépister les lésions pré-cancéreuses et les petits cancers du col utérin
- La mammographie, pour dépister des cancers du sein à un stade précoce
Actuellement, on cherche à prouver l'intérêt de la recherche de saignements minimes dans les selles (test hémocult) pour le dépistage des polypes et des petits cancers du colons.
[modifier] Cancer et religion
Pour l'Église catholique, Pérégrin Laziosi de Forlì (Italie) est le saint patron des malades incurables, de sida et du cancer.
[modifier] Notes
- ↑ source : Le téléphone sonne, émission radiophonique de France Inter, 24 mai 2005
- ↑ étude menée par la Ligue contre le cancer [www.ligue-cancer.net], citée par le journal d'information de France Inter, 27 février 2007, et les quotidiens Le Figaro, Le Parisien, Le Monde
- ↑ Belle éclaircie sur le front du cancer, Éric Favereau, Libération, 28 février 2007
[modifier] Voir aussi
[modifier] Liens internes
[modifier] Liens externes
- (fr) Catégorie cancer de l'annuaire dmoz.
- (fr) Arborescence tumeurs, CHU de Rouen.
- (fr) Épidémiologie des cancers, P. Roy, J.-P. Gérard, Université de Lyon.
- (fr) Alimentation, nutrition et cancer : vérités, hypothèses et idées fausses, INPES (PDF).
- (fr) Cours: Alimentation et prévention du cancer (niveau Master, 23 diapos), Prof. Corpet, ENVT
- (fr) Le chirurgien-dentiste face au malade cancéreux.
- (fr) Thérapies de cancer douteuses, Quackwatch.
- articles du Généraliste (en PDF)
- Cancer bronchique, Le Généraliste n°2022, 11 avril 2000
- Cancers du testicule. La bourse ou la vie, Le Généraliste n°2206, 31 mai 2002
- Cancer des voies aéro-digestives supérieures, Le Généraliste n°2220, 11 octobre 2002
- La prévention du cancer du col de l’utérus, Le Généraliste n°2274, 23 janvier 2004
- La douleur cancéreuse à domicile, Le Généraliste n°2279, 27 février 2004
- Cancers — Pronostics à long terme, expertise collective, Inserm
[modifier] Bibliographie
- "Le livre de Pierre. Psychisme et cancer" Louise L. Lambrichs, Seuil
- Guérir du cancer ou s'en protéger, Dominique Belpomme, Fayard, 2005 ISBN 2213624208
- Les aliments préventifs contre le cancer, Marie-Amélie Picard, Delville Santé, 2005 ISBN 2859221956
- Les aliments contre le cancer, Richard Béliveau et Denis Gingras, Solar, 2006 ISBN 2263040641
- Guérir envers et contre tout. Le guide quotidien du malade et de ses proches pour surmonter le cancer, Carl Simonton, Stephanie Matthews Simonton, James Creighton, Desclée de Brouwer, 1982 ISBN 2220025373
- Guérisons remarquables, Caryle Hirshberg, Marc Ian Barasch, J'ai lu, 1996 ISBN 2290049077
- Les chemins de l'espoir : Comprendre le cancer pour l'éviter et le vaincre, David Khayat, Odile Jacob, 2005 ISBN 2738116124
![]() |
Portail de la médecine – Accédez aux articles de Wikipédia concernant la médecine. |