Travail
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Le travail est une notion complexe dont l’étude ressort à la fois de la philosophie politique, du droit et de l’économie. Concernant l’aspect économique, le lecteur pourra aussi se reporter à travail (économie) ou pour une étude plus théorique à économie du travail
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[modifier] Étymologie
Le mot travail vient du bas latin tripalium (VIe siècle) instrument de torture formé de trois pieux. Trois bâtons, deux verticaux et un placé en transversale auquel on attachait les esclaves pour les punir, ou les animaux pour les ferrer ou les soigner.
Altération sous l'influence de la famille de trabs, trabis : poutre. (travée)
Au XIIe siècle: Travail = Tourment, souffrance. Travailler = Tourmenter, souffrir. Il désigne ce qu'endure la femme dans l'enfantement.
Au XVIe siècle : « Se donner de la peine pour ».. Le mot travail est aussi associé à Adam et Ève : le travail serait une sorte de condamnation divine pour avoir tenté de goûter au fruit de la connaissance.
En anglais, travail a donné les mots travel - to travel (voyage - voyager) aux débuts du XIVe siècle, reflétant certainement la difficulté de se déplacer au Moyen-Age.
[modifier] Tentatives de définition
Sens Restreint. - le travail: action non dictée par la survie de l'espèce, bien souvent en échange d'une rémunération ou gratification.
Sens Large. - travail : toute action nécessitant de l'énergie ; demandant des efforts.
Autre: accomplir une activité quelconque contre rémunération ou non (bénévolat).
Travail : le fait d'agir sur quelque chose, ou quelqu'un, pour le modifier.
`qu'est ce que le travail?
Du point de vue économique, le travail est l'un des facteurs de production : voir travail (économie)
Du point de vue sociologique, le travail payé est souvent considéré comme étant devenu la valeur la plus importante, après l'argent. Alors que, pour beaucoup, Dieu est mort, et avec lui la culture religieuse, que la conscience politique et de la communauté ont disparu, la place du travail payé est devenue dominante comme moyen de gagner de l'argent.
De l'avis du matérialiste: "Cela est dû au fait que la sphère économique occupe de plus en plus de place dans nos vies. Nous voulons consommer, c'est l'idéal de nos vies, donc nous voulons travailler. Aujourd'hui ce n'est peut-être plus tant pour paresser que nous travaillons (Jean-Jacques Rousseau) mais pour consommer. Ainsi, quand nous avons fini de travailler, nous consommons et restons donc un peu plus dans la sphère marchande."
Dans le même temps, le travail se vide de sa dimension de sociabilité, de la charge éthique et symbolique qui faisait sa consistance, pour ne retenir que la valeur de l'efficacité économique.
[modifier] Types de travail
- Salariat
- Travailleur indépendant
- Travail associé
- Travail temporel
[modifier] Le Travail et la Démocratie dans la Grèce Antique
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La pertinence de ce passage est remise en doute. Considérez-le avec précaution. Discutez-en ou améliorez-le ! |
Étudions les relations qu'entretiennent Travail et Démocratie à travers un exemple, celui de l'Athènes antique...
[modifier] Le Travail méprisé
Les civilisations antiques méprisaient le Travail, car il représentait une activité qui assujettit l'homme à l'ordre de la nécessité. Ainsi, les Grecs - et notamment les Athéniens - ont-ils tenu le Travail en piètre estime dans la mesure où travailler c'est d'abord aliéner sa liberté au service de la matière ou d'autrui, alors que sa nature devrait porter l'homme à s'en affranchir pour commander à l'une ou à l'autre.
La philosophe et historienne américaine Hannah Arendt explique avec perspicacité dans Condition de l'homme moderne[1] cette antique conception du Travail. Elle montre que dire que le travail et l'artisanat étaient méprisés dans l'antiquité parce qu'ils étaient réservés aux esclaves est un énorme préjugé moderne. Au contraire, les Anciens faisaient le raisonnement inverse : ils jugeaient qu'il fallait avoir des esclaves à cause de la nature servile de toutes les occupations qui pourvoyaient aux besoins de la vie. C'est même par ces motifs que l'on défendait et justifiait l'institution de l'esclavage. Arendt souligne aussi que cette institution de l'esclavage ne fut ni un moyen de se procurer de la main-d'œuvre à bon marché, ni un instrument d'exploitation en vue de faire des bénéfices ; ce fut plutôt une tentative pour éliminer des conditions de la vie le Travail. Ce que les hommes partagent avec les autres animaux, on ne le considérait pas comme humain. Ainsi, Aristote explicita la nature non humaine de l'esclave. Pour autant, il ne niait pas que l'esclave fût capable d'être humain ; il refusait de donner le nom d' « hommes » aux membres de l'espèce humaine tant qu'ils étaient totalement soumis à la nécessité. Plus exactement pour Aristote il y a deux types d'esclaves, les esclaves par nature et les esclaves par convention. Les esclaves par convention doivent être immédiatement relâchés car ils ont leur humanité pleine et entière. En revanche, les esclaves pa nature sont des hommes qui n'ont pas pleinement réaliser leur nature humaine. Il faut donc qu'il garde un maître pour être en adéquation avec leur nature.
[modifier] La Démocratie athénienne, un « loisir »
Ces « hommes » libres, qui vaquaient à des occupations « humaines », percevaient également l'institution de l'esclavage comme un haut intérêt politique. En effet, Athènes a inventé la Démocratie, dit-on. Et les esclaves en étaient paradoxalement les garants : ils libéraient les citoyens athéniens - cinq fois moins nombreux qu'eux - du travail et leur permettaient de pratiquer leur « loisir favori », la politique. Le sport et les arts étaient également adulés, mais la philosophie, et sa fille la politique, étaient ce qui rassemblait les citoyens, ce qui caractérisait le corps des citoyens, ce qui les différenciait. Dans un esprit « libertaire » et « égalitaire » (pour les citoyens hommes uniquement), Athènes se vit accoucher de la Démocratie qu'il fallut faire grandir, qu'il fallut améliorer.
Un système démocratique complexe se mit en place au fil des VIe et Ve siècles avant J.-C. Pour faire simple, il garantissait la participation de tous les membres du corps des citoyens à l'exercice de la gestion de la cité : tous les citoyens (hommes majeurs uniquement, les femmes ne représentant, à leurs yeux, que l'aspect privé de la vie du citoyen, c'est-à-dire pas grand-chose) peuvent siéger à l'Assemblée du peuple, organe législatif. 500 des citoyens sont tirés au sort et siègent au Conseil, l'organe exécutif. Il y a un président du Conseil différent chaque jour (rotation) qui aurait à peu près les pouvoirs que le président a en France actuellement. Enfin, le tribunal populaire compte 6000 juges, tirés au sort tous les ans, toujours parmi les 30000 citoyens du corps civique. Parmi ces 6000 juges, un certain nombre sont encore tirés au sort lorsqu'il faut juger une affaire.
Bien entendu, les « classes aisées » (aristocrates) restent les plus influentes lors des débats publics, car ils ont pu apprendre l'art du discours public, et également parce qu'ils se sont totalement soustraits au Travail (qui abaisse, par opposition à la Parole, qui élève) par la possession de nombreux esclaves. Les « basses classes » accèdent à une participation à la vie politique égale par deux moyens. Tout d'abord, elles se retrouvent à occuper les postes les plus importants, en nombre, pour la défense de la cité : les garnisons de fantassins et les troupes incorporées dans la flotte. La défense de la cité est considérée comme étant un devoir citoyen, en aucun cas un travail. Les pauvres, donc, défendent la cité et c'est pourquoi ils accèdent à la participation à l'exercice politique.
Mais, pour garantir leur participation effective, il est mit en place un système de subventions, la Misthophorie[2], qui permet aux plus pauvres de venir siéger aux différents organes politiques et de venir même occuper des magistratures importantes. En effet, les pauvres ne possèdent pas forcément d'esclaves en nombre suffisant pour ne plus être astreints au Travail. Participer à la vie politique représente alors un coût : un manque à gagner dû à la non utilisation de leur propre force de travail. La misthophorie leur garantit, lorsqu'ils viennent siéger, un salaire équivalent à leur manque à gagner. Encore une fois, échapper au travail pour participer à la vie publique.
[modifier] Travail et Démocratie
On voit donc que, pour l'Athènes antique, les notions de Travail et Démocratie sont étroitement liées. Echapper au Travail devient équivalent à philosopher et participer à la gestion de la cité par la politique. Echapper au Travail par la possession d'esclaves et par la misthophorie. Et dans un souci de former un corps civique soudé et indivisible, la Démocratie athénienne se fonde à la fois sur le pouvoir de la majorité du peuple assemblé (c'est le sens strict de « démocratie ») et sur la possibilité, pour chaque citoyen, de participer également aux différents organes de l'État (c'est l'Iségoria).
La naissance de la Démocratie et son développement athénien (le plus poussé jusqu'à présent) ne doivent leur raison d'être qu'au fait d'avoir réussi à s'affranchir du Travail.
(1)H. Arendt, Condition de l'homme moderne, trad. De G. Fradier, Ed. Calmann-Lévy, 1961, pp. 95-96.
(2)C. Mossé, Histoire d'une démocratie : Athènes, Ed. du Seuil, 1971.
[modifier] Réglementation du travail
Les règles du travail sont déterminées par le Code du Travail et s'imposent aux employeurs comme aux salariés. Chacun se doit de respecter les lois et la réglementation du travail ; le corps de l'inspection du travail est chargé de veiller à ce respect, au besoin en faisant appel à la Justice. Employeurs ou salariés du privé peuvent aussi faire appel au conseil de prud'hommes pour trancher un litige.
Il existe un certain nombre de règles ayant valeur internationale, dans les conventions de l'Organisation internationale du travail (OIT) ou dans le cadre du droit européen.
Le droit du travail s'est progressivement constitué sous pression du mouvement ouvrier avec l'élimination du travail des enfants, la lutte pour la baisse du temps de travail, pour l'amélioration des conditions de travail et la reconnaissance du syndicalisme.
[modifier] Voir aussi
[modifier] Liens internes
Economie
Problématique emploi-chômage
Droit social
Conditions de travail
Partenaires sociaux
[modifier] Liens externes
- Ministère de l'emploi (France)
- ANPE (France)
- Organisation Internationale du Travail (OIT)
- Qualitionnaire - Définitions légales et normatives - Inventaire des documents de l'OIT-BIT dont les définitions sont indexées dans le Qualitionnaire
- Qualitionnaire - Définitions légales et normatives - Travail
[modifier] Notes
[modifier] Quelques citations
- « Paressons en toutes choses, hormis en aimant et en buvant, hormis en paressant. », Lessing.
- « Ô Paresse, prends pitié de notre longue misère ! Ô Paresse, mère des arts et des nobles vertus, sois le baume des angoisses humaines ! », Lafargue.
- « Le travail éloigne de nous l'ennui, le vice et le besoin. », Voltaire.
- « L'oisiveté est mère de toute psychologie. En quoi la psychologie serait-elle...un vice? », Nietzsche.
- « L’oisiveté est, dit-on, la mère de tous les vices, mais l’excès de travail est le père de toutes les soumissions. », Albert Jacquard.
- « La force de travail est une marchandise que son possesseur, le salarié, vend au capital. Pourquoi la vend-il ? Pour vivre. Mais la manifestation de la force de travail, le travail, est l'activité vitale propre à l'ouvrier, sa façon à lui de manifester sa vie. Et c'est cette activité vitale qu'il vend à un tiers pour assurer ses moyens de subsistance nécessaires. Son activité vitale n'est donc pour lui qu'un moyen de pouvoir exister. Il travaille pour vivre. », 1847, Karl Marx, Travail salarié et capital.
- « C'est pour parvenir au repos que chacun travaille, c'est encore la paresse qui nous rend laborieux. », Jean-Jacques Rousseau.
- « Le travail implique la pénibilité, le salariat, la subordination. », Alain Caillé.
- « On croit d'abord qu'on travaille pour soi, on se figure ensuite qu'on travaille pour sa femme, on est persuadé plus tard qu'on travaille pour ses enfants, on s'aperçoit en fin de compte qu'on travaille pour travailler. », Auguste Detœuf, propos d'Oscar Barenton, confiseur.
- « Les sociétés humaines ne sont pas soumises d'emblée et toujours aux contraintes de la rareté matérielle qu'elles ne songent pas d'abord et avant tout à accumuler des choses utiles. Elles manifestent au contraire leur écart à la nécessité matérielle et le refus de s'y plier... », Revue du MAUSS n°18
- « Le travail est ce que l'homme a trouvé de mieux pour ne rien faire de sa vie. », Raoul Vaneigem
- « Parce qu'il ne faut plus travailler, parce qu'il ne faut plus souffrir, parce qu'il ne faut plus rien faire... Ah, ce maudit paradis ! Hélène, il n'y a rien de pire que le paradis sur terre ! », Čapek
[modifier] Quelques pistes de lectures
Critique du travail (voire "abolition du travail") :
- Le Droit à la paresse, de Paul Lafargue.
- Le Capital, de Karl Marx.
- La Condition de l'homme moderne, de Hannah Arendt.
- Adieux au Prolétariat, d'André Gorz.
- L'Abolition du travail, de Bob Black.
- Manifeste contre le travail, du groupe allemand Krisis.
- Pour une histoire de la résistance ouvrière au travail, de Michael Seidman.
- Critique du travail marginal et de sa place dans l'économie spectaculaire, de Jean-Pierre Baudet.
- L'An 01, de Gébé.
- La Fin du travail, de Jeremy Rifkin.
- Attention danger travail, de Pierre Carles
- Volem rien foutre al païs, de Pierre Carles
- L'Ergomotricité Corps, Travail,et la Santé (Michel GENDRIER)
Sur le travail ouvrier :
- La Condition ouvrière, de Simone Weil
Travail et chansons:
- Le travail en chansonssite internet, Hall de la Chanson