Alta Velocidad Española

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Trains AVE à Séville.

Locomotive AVE 350, de forme différente, conçue pour lutter contre la pollution sonore.

L'AVE, acronyme de Alta Velocidad Española (grande vitesse espagnole), qui signifie aussi « oiseau » en espagnol, est le nom du réseau de trains à grande vitesse espagnols exploités par la Renfe, la société nationale des chemins de fer espagnols. Ce réseau, qui autorise la circulation de trains à la vitesse maximum de 300 km/h, est isolé du reste du réseau espagnol à la fois par l'écartement des rails (voie normale, au standard européen soit 1435 mm, au lieu de la voie large ibérique, 1668 mm) et par la tension d'alimentation (courant alternatif 25 kV, 50 Hz au lieu du courant continu en 3kV).

Les trains qui circulent sur ce réseau ont été fabriqués par Alstom (fabricant des TGV), Siemens (fabricant des ICE) et Talgo, spécialiste espagnol des trains pendulaires. Les premières rames ont ainsi été fabriquées en France (Belfort).

[modifier] Histoire et perspectives

La première ligne AVE a été inaugurée le 20 avril 1992 entre Madrid et Séville, 471 km, à l'occasion de l'exposition universelle de Séville.

La deuxième ligne, Madrid-Barcelone, est en construction ; le premier tronçon, Madrid-Lérida, a été ouvert le 11 octobre 2003 ; cette ligne devrait voir, à terme, circuler les trains les plus rapides du monde en service commercial, à la vitesse limite de 350 km/h, parcourant les 600 km qui séparent les deux villes en 2 h 30 min.

La construction de la ligne de Valladolid a commencé, et des projets existent pour relier au réseau Valence, Alicante et réaliser l'interconnexion avec le réseau des TGV français (ligne Barcelone-frontière française.

Le gouvernement espagnol a établi un plan ambitieux qui prévoit la mise en œuvre de 7000 km de lignes nouvelles d'ici la fin de la décennie. L'objectif étant de mettre tous les chefs-lieux de province à moins de 4 heures de Madrid, et à 6 h 30 min maximum de Barcelone.

[modifier] Lignes

Le réseau AVE

Le système AVE comprend actuellement trois relations en exploitation :

Madrid-Séville (Madrid, Ciudad Real, Puertollano, Cordoue, Séville) depuis avril 1992
Madrid-Barcelone (Madrid, Guadalajara, Calatayud, Saragosse, Tarragona, Barcelone), ouvert jusqu'à Lleida depuis octobre 2003, jusqu'à Tarragona depuis le 18 décembre 2006.
Madrid-Puertollano (Madrid, Ciudad Real, Puertollano) depuis octobre 1992.

À Madrid, le terminus des trains AVE est la gare d'Atocha.

[modifier] Lignes en construction

La ligne Madrid - Saragosse - Barcelone est en phase de construction dans son ultime tronçon, de Tarragona à Barcelone. Depuis Barcelone, l'AVE continuera jusqu'à la frontière française, où elle se connectera avec le réseau à grande vitesse français.

Toutefois on peut noter que la mise en service complète de la ligne entre Madrid et Barcelone a fait l'objet d'un important retard. En effet des problèmes dans l'exploitation de la nouvelle norme de signalisation européenne (ERTMS/ETCS) ont conduit la RENFE à augmenter plus progressivement que prévu la vitesse (le niveau 1 de l'ERTMS en service actuellement ne permettant pas d'atteindre immédiatement la très haute vitesse). Ainsi la vitesse est actuellement de 280 km/h et sera prochainement portée à 300km/h. La mise en service de l'ERTMS niveau 2 permettra d'atteindre 330 km/h et même les 350 km/h en service commercial que permettent les rames Velaro (S-103) de Siemens.

[modifier] Matériel

Dénomination	Fabricant	Nombre de rames	Années de construction	Vitesse maximale	Puissance totale (25kV/3kV)	Tension d'alimentation	Écartement de voie	Nombres de passagers
S-100	Alstom	18	1992-1994	300 km/h	8.800 kW	25 Kv 50 Hz(AC)/3 Kv(CC)	1.435 mm	392
S-101 Euromed	Alstom	6	1994-1996	220 km/h	8.800/5.400 kW	25 Kv 50 Hz(AC)/3 Kv(CC)	1.667 mm	393
S-102	Talgo/Bombardier	16	2005	330 km/h	8.800 kW	25 Kv 50 Hz(AC)	1.435 mm	318
S-103 Velaro	Siemens	16	2005 (essais)	350 km/h	8.800 kW	25 Kv 50 Hz(AC)	1.435 mm	404
S-104	Alstom/CAF	20	2004	270 km/h	4.400 kW	25 Kv 50 Hz(AC)	1.435 mm	238
S-120	CAF	12	depuis 2005	250/220 km/h	4.000/2.700 kW	25 Kv 50 Hz (AC)/ 3 Kv (CC)	1.435 mm/1.667 mm	238
S-130	Talgo/Bombardier	45	2006 (essais)	250 km/h	4.800/4.000 kW	25 Kv 50 Hz (AC)/ 3 Kv (CC)	1.435 mm/1.667 mm	299

On peut remarquer que les constructeurs espagnols CAF et Talgo ont commencé à livrer à la RENFE des rames à grande vitesse permettant de fonctionner aussi bien sous l'écartement des rails standard UIC (1435 mm) que sous l'écartement ibérique plus large. On a par exemple les S-120 de CAF ou les Talgo 250 qui permettent ainsi une interconnexion entre le réseau grande vitesse et le réseau classique.

[modifier] Projets à l'horizon 2015

Une forte augmentation de l'offre géographique de l'AVE est prévue par les autorités espagnoles, grâce à la construction de nouvelles lignes à grande vitesse par les chemins de fer espagnols (ADIF). Il est prévu que ce plan (PIT - Plan de Infraestructuras de Transporte - Plan d'infrastuctures de transport) devrait aboutir vers 2015 et ambitionne de couvrir toute la péninsule ibérique^[1].

Ce plan ambitieux ayant pour but d'arriver à plus de 7.000 km de LGV opérationnels en 2015, projette de relier toutes les capitales de province en moins de quatre heures avec Madrid, et moins de six heures trente avec Barcelone. Les critiques de ce projet soulignent que l'amélioration du réseau existant, de manière à augmenter la vitesse moyenne des trains régionaux espagnols aurait un impact beaucoup plus important sur l'économie et la vie des citoyens, tout en coûtant beaucoup moins cher à la collectivité et aux futurs utilisateurs. En effet les usagers paieraient le billet beaucoup plus cher qu'actuellement. Il suffit pour s'en convaincre de regarder les tarifs actuels (2006) de l'AVE Madrid-Séville par exemple.

Actuellement en 2006, il y a beaucoup de lignes secondaires ou rurales où la vitesse moyenne ne dépasse pas les 40 km/heure. La vitesse avec laquelle les trains relient certaines capitales provinciales est un peu meilleure. Par exemple il faut treize heures pour couvrir les 784 km séparant León et Barcelone (vitesse moyenne de 60 km/h). Une augmentation plus modeste de la vitesse sur l'ensemble du réseau, à 140 km/h par exemple, améliorerait considérablement le service, tout en épargnant les dépenses pharaoniques de l'AVE et en évitant des hausses importantes des tarifs.