Bièvre (rivière)
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
la Bièvre coule et se déroule comme un ruban. »
Jean Moréas
image | |
Longueur | 33 km |
---|---|
Débit moyen | 0,2 m3.s-1 mesurés à |
Surface du bassin | 200 5 km2 |
Régime | pluvial océanique |
Se jette dans | la Seine |
Bassin collecteur | Seine |
Pays | l'ÃŽle-de-France |
Cours d'eau - hydrologie |
La Bièvre est une rivière française qui prend sa source à Guyancourt dans les Yvelines et se jetait autrefois dans la Seine à Paris (au niveau de la gare d'Austerlitz) après un parcours de 33 km dans les départements des Yvelines, de l'Essonne, des Hauts-de-Seine, du Val-de-Marne et de Paris. Depuis 1912, la Bièvre, qui était jusqu'alors la deuxième rivière parisienne et courait à travers les 13e et 5e arrondissements, est recouverte sur toute la longueur de son parcours urbain. Elle finit son cours dans le collecteur principal des égouts de Paris.
Elle tire peut-être son nom du latin biber, bièvre, qui est l'ancien nom du castor (Cf beaver en anglais). Il n'est pas certain que des castors y aient élu domicile, mais plus prosaïquement, beber signifie aussi : de couleur brune, comme ses eaux. Toujours est-il que les armoiries du 13e arrondissement sont vaillamment portées par deux castors.
Depuis plusieurs années, un projet de renaissance de la Bièvre est porté par de nombreux acteurs, associatifs, intercommunaux ainsi que par le Conseil régional d'Île de France qui a créé le syndicat mixte « Bièvre, rivière d'Île de France ».
Sommaire[masquer] |
[modifier] La Bièvre hors Paris
On peut identifier deux tronçons :
- En amont du Parc Heller d'Antony, la Bièvre coule à ciel ouvert et est un site apprécié des promeneurs. Elle y est entretenue par le Syndicat intercommunal d'aménagement de la vallée de la Bièvre (SIAB).
- À partir de ce parc Heller d'Antony, la Bièvre est canalisée et enterrée sur presque tout son parcours. Elle fait alors partie des réseaux du Syndicat interdépartemental pour l'assainissement de l'agglomération parisienne (SIAAP).
[modifier] La Bièvre dans Paris
… « une commission extra-municipale du Maire de Paris et de son adjoint chargé de l'environnement, de l'eau, de l'assainissement et de la valorisation du site de la Seine, a présenté aux associations de quartier, le 1er février 2001, un plan de renaissance de la Bièvre. » Il s’agirait de refaire vivre à la lumière du jour la Bièvre en trois endroits notamment au niveau des terrains annexes du Muséum national d'histoire naturelle (entre la rue Buffon et la rue Poliveau), sur 400 mètres.
[modifier] Géologie
Dans Paris, la Bièvre suivait autrefois l'actuel cours de la Seine du pont d'Austerlitz au pont de l'Alma ; la Seine, elle, dans son ancien cours suivait la ligne des grands boulevards, puis l'avenue Matignon et l'avenue Montaigne. Vraisemblablement lors de crues successives, elle approfondit son lit actuel, et le bras mort qui clôturait le Marais fut progressivement comblé ; par contre au confluent actuel Bièvre et Seine se forma à l'est de la montagne Sainte-Geneviève, un marais rive gauche qui se comblera peu à peu par des accumulations successives d'alluvions ; mais le quartier de la gare d'Austerlitz est toujours réputé inondable.
[modifier] Histoire
Ce marais rive gauche est peut-être celui dont Labienus parle dans sa tentative de conquête de Lutèce (52 avant J.-C.).
Au XIIe siècle, venant de Saint-Médard, la Bièvre traverse le faubourg Saint-Marcel et les terres de l'abbaye de Sainte-Geneviève, serpente au milieu de marais (entre la rue Poliveau et la rue Buffon actuelles) et se jette dans la Seine au niveau du pont d'Austerlitz.
Historiquement, la rivière est détournée de son confluent naturel, la Seine, au niveau de l'actuel Jardin des Plantes pour alimenter l'ancienne abbaye Saint-Victor, située à l'intérieur de l'enceinte de Philippe-Auguste : la poterne de passage sous l'enceinte existe toujours (visite un mercredi par mois) sous la poste sise au coin de la rue des écoles et de la rue Cardinal-Lemoine, à –10 m, altitude 17 m, ce qui donne une idée de l'érosion de la montagne Sainte-Geneviève (rappel : la Seine a actuellement son niveau régulé à 27 m d'altitude par l'écluse de Suresnes). L'exutoire de la rivière se trouvait alors rue de Bièvre (Paris 5e). Ce canal « victorin » a progressivement été éliminé, ce n'était plus qu'un égout.
Le canal des Victorins, après avoir franchi la muraille de Philippe-Auguste, formait un angle droit au niveau de l'actuelle église Saint-Nicolas du Chardonnet, suivait l'actuelle rue des Bernardins, tournait à angle droit à l'entrée de la rue de Bièvre et se jetait dans la Seine aux Grands Degrés, face à l'Archevéché.
Le même sort fut réservé à la partie amont, envahie par les pestilences des abattoirs, des hôpitaux , des égouts, des tanneurs, corroyeurs et mégisseurs et des teinturiers, qui tous se plaignaient des moulins qui provoquaient moult interruptions sur un débit aussi faible sur une si faible pente.
La toponymie du 5e arrondissement, et surtout du 13e, est indissociable de l'existence de cette rivière, qui n'a disparu qu'à cause des raisons d'hygiène dues à sa surexploitation, imprévoyante de l'environnement, au XIXe siècle.
Citons la Poterne des Peupliers, voûte de passage sous les « fortif », la longue rue du moulin des prés, la rue du moulinet ; à l'Ouest, les terrains du quartier Glacière, où l'eau était gelée en hiver et recouverte pour servir de glace en été ; la rue Croulebarbe (du nom du moulin), les Gobelins (du nom d'une des nombreuses familles de teinturiers, « l'écarlate » des Gobelins), la rue des cordelières, la rue du fer à moulin, etc.
La topographie du 13e arrondissement de Paris a totalement été bouleversée par un immense chantier de comblement de la vallée vers la rue de Tolbiac. Ainsi, l'église Sainte-Anne est construite sur 18 mètres de remblais. Inutile de dire combien il est difficile aujourd'hui de suivre la « vallée » dans Paris. Néanmoins, beaucoup du patrimoine perdu peut être récupéré ; redonner à l'environnement de la Seine l'affluent naturel gaché par la civilisation industrielle serait un gage de sagesse pour l'avenir.
[modifier] Voir aussi
Références :
- Sur les traces de la Bièvre parisienne, Renaud Gagneux, Jean Anckaert, Gérard Cont, Parigramme 2002, ISBN 2-84096-238-1
- Atlas du Paris souterrain, Alain Clément, Gilles Thomas ; 2002
- La Bièvre de Patrick Fournier, Claire Gauge et Elisabeth Grech, Ed. Alan Sutton :
- La Haute Vallée, 2003, ISBN 2-84253-858-7
- La banlieue de Paris, 2003, ISBN 2-84253-946-X
- Une rivière dans Paris, 2004, ISBN 2-84910-129-X
[modifier] Liens externes
|
|
|
|