Débat sur l'énergie nucléaire
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L’énergie nucléaire, qui contribue (2004) à hauteur de 17,3% à la production mondiale d’électricité (soit 6,4% de l’énergie primaire ou 2,8% de l’énergie finale)[1], est un sujet de débat politique. La stratégie énergétique nucléaire des pays est très différenciée : absence de production électro-nucléaire, arrêt programmé des capacités de production, moratoire sur la construction de nouvelles tranches, projet de centrales ou travaux de réalisation en cours.
La définition d’une telle stratégie, au sein d’une politique énergétique globale, s’appuie sur la confrontation entre les risques et les opportunités associées à la production électro-nucléaire. Le débat porte alors sur une évaluation différentielle de ces risques et opportunités par les participants à la discussion.
[modifier] Introduction
[modifier] Les thématiques du débat
[modifier] Les participants au débat
Les organisations internationales telles l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) ou l’Agence de l’OCDE pour l’énergie nucléaire (OCDE/AEN) ont pour objectif de promouvoir les usages pacifiques (à travers des actions d’information, de communication, etc.) et limiter les usages militaires de l’énergie nucléaire (contrôle du respect du Traité de non-prolifération nucléaire notamment), et d’organiser la coopération (normalisation des règles de sûreté, R&D conjointe, etc.) entre les différents pays.
Les organisations non gouvernementales internationales opposées à l’utilisation de l’énergie nucléaire (Greenpeace, Les Amis de la Terre, WWF, etc.) exercent des actions de lobbying à destination des décideurs et des actions d’information (édition et distribution de documents, réalisation de site internet) et de communication (manifestations, actions "médiatiques", etc.) à destination de l’opinion publique.
Les associations nationales ou locales
Les cabinets d’expertise
Les organismes de recherche et industriels du secteur
[modifier] Les déchets radioactifs
[modifier] Problématique des déchets radioactifs
Les déchets radioactifs sont issus majoritairement de l’industrie électro-nucléaire. Comme les autres déchets industriels, les déchets radioactifs se caractérisent par un degré et une durée de nocivité. Parmi l’ensemble des déchets de la filière, la gestion des déchets à vie longue (de l’ordre du million d’années de durée de nocivité) fait particulièrement débat. Les principales interrogations portent sur la quantité de ces déchets, la possibilité technique et économique de les gérer sur le très long terme et les fondements éthiques sous-jacents à une réflexion affectant plusieurs générations.
[modifier] Définitions des déchets radioactifs
[modifier] Définition qualitative
Un déchet radioactif est une matière radioactive classifiée comme déchet. Cette classification repose sur des définitions légales. La prise en compte d’autres définitions conduit à évaluer différemment la quantité de déchets radioactifs. Par ailleurs, le mode de gestion du déchet a une influence sur la présentation des inventaires.
Selon Saida Enegstrom (SKB, Suède), la définition des déchets nucléaires est tout autant scientifique que sociale et politique[2].
Les résidus miniers sont des matières faiblement radioactives issues de l’extraction d’uranium, de thorium mais aussi d’autres minerais contenant une faible proportion de radio-éléments. Ces résidus sont réintégrés à l’environnement sur site, en comblant les excavations par exemple. Ce sont des déchets au sens où ils n’ont pas d’emploi subséquent. En revanche, leur catégorisation en tant que déchet radioactif dépend de leur activité résiduelle qui diffère selon le traitement subi par le minerai et le taux d’extraction des matières radioactives.
Les rejets radioactifs des centrales nucléaires ou des installations du cycle du combustible sont soumis à autorisation. Ces déchets sont gérés par dilution au sein de masses de fluide importantes : atmosphère pour les rejets gazeux, océan pour les rejets liquides. Ces matières n’étant pas accumulées mais évacuées au fur et à mesure de leur production, elles n’apparaissent pas dans les inventaires de déchets à gérer.
Les déchets de moyenne activité et à vie longue (MA-VL) sont des déchets d’activation. Ils ne comportent pas ou très peu de matières fissiles, de transuraniens ou de produits de fission. La notion de déchets de haute activité et à vie longue (HA-VL) est plus controversée. La définition légale en France renvoie à des matières radioactives qui n’ont pas d’emploi subséquent, qui ne sont pas valorisables. Ainsi, selon les pays et la stratégie de cycle mise en œuvre (retraitement ou stockage direct), le combustible irradié fait ou non parti de l’inventaire des déchets HA-VL.
En France, le scénario privilégié en 2006 par EDF est le retraitement de l’ensemble des matières valorisables, à court terme sous la forme de MOX et d’URE, à plus long terme dans des réacteurs nucléaires avancés soumis à R&D. Dans ce cadre, l’Andra produit l’inventaire des déchets à fin 2004.
Type de déchet | Volume |
HA | 1 851 |
---|---|
MA-VL | 45 518 |
FA-VL | 47 124 |
FMA-VC | 793 726 (dont 695 048 stockés) |
TFA | 144 498 (dont 16 644 stockés) |
Sans catégorie | 589 |
Total | 1 033 306 (dont 711 692 stockés) |
D’autres scénarios sont cependant envisagés (par exemple par les opposants à l’énergie nucléaire). Dans ces scénarios alternatifs, l’application de la définition de déchet comme matière n’ayant pas d’emploi subséquent conduit à considérer d’autres matières radioactives comme déchet.
- Le premier scénario envisagé est un retraitement partiel des combustibles irradiés, voire l’arrêt du retraitement. Dans ce cadre, tout ou partie des stocks de combustible irradié devient de facto un déchet.
- L’autre principal scénario alternatif est « l’arrêt du nucléaire ». Ce scénario admet des variantes selon les activités arrêtées : nucléaire militaire (armement et propulsion), production électro-nucléaire, médecine nucléaire. Par ailleurs, d’autres activités non nucléaires produisent également des déchets radioactifs. Dans ce cadre, tout ou partie des stocks de matières radioactives valorisables devient de facto un déchet.
En France, l’inventaire de l’Andra évalue ces stocks (à fin 2004).
Type de matière | Volume |
Stock d’uranium appauvri issu des usines d’enrichissement | 240 000 t |
---|---|
En-cours d’hexafluorure d’uranium dans les usines d’enrichissement | 3 100 t |
Combustible en utilisation dans les centrales EDF (tous types), en tonnes de métal lourd | 4 955 t |
Combustibles usés à l’oxyde d’uranium EDF en attente de traitement, en tonnes de métal lourd | 10 700 t |
Uranium de traitement enrichi (URE) | 200 t |
Mixtes Uranium - Plutonium (MOX) | 700 t |
Uranium de traitement (part française EDF, AREVA, CEA) | 18 000 t |
Combustible du réacteur Superphénix (part française) | 75 t |
Combustible du réacteur EL4 de Brennilis (propriété CEA et EDF) | 49 t |
Plutonium non irradié, d’origine électronucléaire ou recherche (part française) | 48,8 t |
Combustibles de recherche du CEA civil | 63 t |
Combustibles de la Défense | 35 t |
Thorium (stocks du CEA et de RHODIA) | 33 300 t |
Matières en suspension (stock de RHODIA) | 19 585 t |
Les matières utilisées pour la fabrication des armes ou au titre de stocks stratégiques sont couvertes par le secret-défense. Elles ne sont donc pas recensés dans l’inventaire français réalisé par l’Andra.
Le débat sur ces questions de définition des déchets radioactifs renvoie ainsi au débat plus général de l’avenir de la production électro-nucléaire, tant en terme de maintien de l’option nucléaire qu’en terme de choix de stratégie en cas de maintien de l’option nucléaire.
[modifier] Quantité de déchets
Il existe plusieurs comptabilités des déchets radioactifs. Il y a les déchets produits à date, les déchets engagés ainsi que les déchets prévisibles. Les prévisions de volumes de déchets reposent alors sur la définition de différents scénarios (durée de vie des réacteurs, taux de combustion, pertes au cours du retraitement, ...) que les différents acteurs du débat utilisent selon leurs propres modalités.
Par ailleurs, un point particulier est souvent mis en avant au cours du débat : il s’agit de la prise en compte du conditionnement des déchets dans les volumes indiqués. On peut ainsi distinguer plusieurs volumes : le déchet en lui-même, le colis de déchet avec sa matrice, le colis de déchet conditionné et jusqu’au colis de stockage (dans ce cadre) qui comprend éventuellement un sur-conteneur. Ces différentes définitions alimentent une certaine confusion dans le débat où chacun des acteurs emploie la définition qu’il estime la plus pertinente.
[modifier] Gestion des déchets
Les déchets de faible et moyenne activité ou à vie courte sont principalement stockés dans des centres de surface (ou en subsurface). Les débats portent essentiellement sur la sûreté de ces centres à court et long terme, sur la possibilité de contamination radioactive issue des déchets stockés.
Concernant les déchets à vie longue, les principales problématiques débattues reposent sur les modalités de gestion des déchets, la sûreté à long terme des différents modes de gestion et le financement.
Les différentes modalités de gestion de long terme identifiées en 2006 comprennent :
- le stockage des déchets dans un milieu qui retarde le relâchement des radio-nucléides sur une échelle de temps compatible avec leur décroissance radioactive (sur le fond océanique tel que pratiqué par le passé ou en couche géologique profonde tel qu’envisagé en 2006),
- l’entreposage des déchets en un milieu accessible à la surveillance, avec des possibilités de reprise des colis,
- la transmutation des déchets afin de réduire leur durée ou leur degré de nocivité,
- l’arrêt de la production des déchets par abandon des filières nucléaires militaires, électrogènes ou médicales.
En 2006, plusieurs pays ont décidé de la construction d’un centre de stockage en couche géologique profonde, tandis que d’autres poursuivent leurs études sur le sujet. Cette modalité de gestion amène à des oppositions locales, ainsi qu’à une opposition générale.
L'opposition locale est initiée par le syndrome « pas dans mon jardin » (Not In My Back-Yard)[5][6]. Cette tendance est notamment illustrée par les résultats d'un sondage réalisé par Ifop pour Les Verts en septembre 2005 : "L’opposition massive à une telle initiative (la présence d’un centre d’enfouissement des déchets nucléaires dans leur commune ou dans une commune proche) traduit la forte prégnance du précepte « not in my backyard » qui traverse l’ensemble des catégories de la population"[7]. Dans une seconde phase, cette opposition rejoint une opposition plus large. Au niveau politique, l’ensemble des bénéficiaires du centre de stockage (le pays par exemple) assure une redistribution préférentielle vers le lieu du stockage : ce sont les politiques d’accompagnement (économique, enseignement, scientifique). Ces politiques d’accompagnement sont parfois qualifiées de corruptives par les opposants au stockage géologique.
La structuration des oppositions locales en réseaux rejoint l’opposition générale (notamment des organisations anti-nucléaires nationales ou internationales) au sein d’une opposition de principe. A ce niveau, le débat s’appuie principalement sur la confrontation d’avis d’experts. C’est essentiellement un débat technique concernant les hypothèses et méthodologies de modélisation en lien avec les connaissances scientifiques, ainsi que l’évaluation du coût du stockage et son financement. Ce débat est ensuite instrumentalisé à destination de l’opinion publique, avec l’utilisation d’une vulgarisation des argumentations et une symbolique importante :
- A titre d’illustration, les colis de déchets correspondant à 40 ans de production des centrales actuelles pourront être entreposés dans [...] l’équivalent d’un seul terrain de football [8]
- Les manifestants sont arrivés sur le site derrière un canon napoléonien plus symbolique que dangereux. Car les militants sont pacifistes et aiment les symboles. Pour preuve, ces tombes construites sur le rond-point. [...]Un enterrement à grand renfort de sonnerie aux morts et de minutes de silence. [...] Des logos nucléaires peints à la chaux sur le bitume devant laisser une trace de leur mécontentement. [9]
Enfin, il existe une distinction, parfois floue parfois marquée, entre les opposants au stockage géologique qui soutiennent de façon générale l’utilisation de l’énergie nucléaire (avec un mode de gestion des déchets à vie longue différent) et les opposants à l’énergie nucléaire qui s’opposent au principe du stockage géologique en tant que part du cycle du combustible nucléaire.
[modifier] Aspects économiques de la gestion des déchets
Deux principaux thèmes font débat au sein de la problématique économique liée à la gestion des déchets : l’évaluation du coût de la gestion des déchets (et sa prise en compte dans le coût de l’électricité nucléaire) et le financement pérenne de ce coût. Par ailleurs, les termes du débat sont relativement différents selon les catégories de déchet impliquées.
[modifier] Forme et participants du débat
Les débats relatifs aux déchets radioactifs sont menés sur 2 niveaux :
- un débat technique entre experts concernant les hypothèses et méthodologies de modélisation en lien avec les connaissances scientifiques,
- un débat à destination de l’opinion publique, s’appuyant sur les différentes expertises, qui utilise une vulgarisation des argumentations et une symbolique importante :
- A titre d’illustration, les colis de déchets correspondant à 40 ans de production des centrales actuelles pourront être entreposés dans des bâtiments dont la superficie ne dépassera pas 7 000 m2, l’équivalent d’un seul terrain de football [10]
- En fin de matinée, les manifestants sont arrivés sur le site derrière un canon napoléonien plus symbolique que dangereux. Car les militants sont pacifistes et aiment les symboles. Pour preuve, ces tombes construites sur le rond-point en hommage aux 25 villages concernés par l’enfouissement et que l’"on assassine".
Un enterrement à grand renfort de sonnerie aux morts et de minutes de silence. Vers 12 h 30, le cortège s’est scindé en trois groupes, pour une marche vers trois des villages concernés. Des logos nucléaires peints à la chaux sur le bitume devant laisser une trace de leur mécontentement. [11]
[modifier] Impact de l’énergie nucléaire sur le réchauffement climatique
Les émissions de gaz à effet de serre (GES) sont identifiées de manière assez consensuelle comme causes d’un réchauffement climatique global.
La production électro-nucléaire émet, selon un rapport [12] de l’Agence pour l’Énergie Nucléaire de l’OCDE, peu de GES par rapport à la production d’énergie fossile, et en moyenne moins que les énergies renouvelables :
- Dans le monde, l’utilisation de centrales nucléaires permet d’abaisser de plus de 8% les émissions de GES du secteur énergétique (17% pour la seule électricité), par rapport à l’utilisation de centrales thermiques à flamme.
- Pour les seuls pays de l’OCDE, l’économie réalisée représente près de 1 200 millions de tonnes de dioxyde de carbone ou environ 10% des émissions totales de CO2 imputables à la consommation d’énergie (les objectifs du protocole de Kyoto sont une réduction de 700 millions de tonnes entre 1990 et 2008-2012).
Selon un calcul théorique, le remplacement de toutes les centrales thermiques à flamme (gaz ou charbon) du monde par des centrales nucléaires permettrait de réduire de 30% les émissions des CO2[13]. La stabilisation du climat requiert, au niveau mondial, une réduction de l'ordre de 50% des émissions de gaz à effet de serre entre 1990 et 2050 [14].
Certains opposants à l’énergie nucléaire affirment que la filière nucléaire n’est pas une solution suffisante contre l’effet de serre. L’effet de serre est un phénomène mondial et la part actuelle de l’énergie nucléaire serait trop faible et déclinante[15] (soit 6,4% de l’énergie primaire ou 2,8% de l’énergie finale)[15] pour lui permettre de jouer un rôle significatif. [16]. L’énergie nucléaire resterait ainsi trop marginale pour agir de façon significative contre le réchauffement climatique[15].
[modifier] Opinions de personnalités
- Patrick Moore, considère cette source d’énergie comme la seule solution réaliste au problème du réchauffement climatique[17].
- C’est également l’opinion du scientifique James Lovelock, inventeur des théories Gaïa[18].
- L'astrophysicien Hubert Reeves suggère, au contraire, de "délaisser le nucléaire pour les énergies renouvelables"[19].
[modifier] Les ressources fissiles
[modifier] Evaluation des ressources
D’après l’OCDE-AEN (livre rouge), les ressources minières en uranium répertoriées aujourd’hui dépassent un total de 17 millions de tonnes. Soit 300 ans de consommation actuelle, à des conditions d’accès toutefois très différentes. Les réserves de minerai à coût d’exploitation inférieur à 40$ le kilo sont suffisantes pour 30 ans (60 ans pour moins de 80$ le kg). Enfin, la généralisation de la technologie des réacteurs à neutrons rapides permettrait de multiplier les réserves par un facteur 50 (soit de 1500 ans à 3000 ans)
Toujours d’après l’OCDE-AEN, l’exploitation des ressources non conventionnelles (phosphates, eau de mer) permettrait de multiplier les réserves par 100.
En France, par exemple, il y a peu de pétrole ou de gaz et le charbon n’est plus exploitable de manière rentable.
Actuellement, l’extraction minière de l’uranium ne couvre que 65% des besoins de l’industrie. La fourniture d’uranium est en effet assurée pour 35% par le déstockage et par la conversion d’uranium militaire (fortement enrichi) en uranium civil, or ce sont « des sources secondaires qui diminuent constamment ».[réf. nécessaire]
D’autre part, l’apparition du concept de « développement durable » dans le débat sur l’écologie et le réchauffement climatique amène à s’interroger sur la place de la filière nucléaire. L’énergie nucléaire est non renouvelable, mais l’évaluation de la durée prévisionnelle de consommation des ressources est sujette à débat car elle dépend des technologies mise en œuvre (par exemple la surgénération).
[modifier] Sûreté d’approvisionnement
[modifier] Provenance des approvisionnements
L’énergie nucléaire est pour le moment relativement épargnée par les embargos, car l’uranium est extrait dans des pays stables tels que l’Australie et le Canada. Il existe des mines dans des pays moins stables comme le Niger.
- L’approvisionnement en uranium provient de zones géographiques diversifiées (Canada, Afrique, Australie, Asie), politiquement plus stables que certains pays exportateurs de pétrole, comme ceux du Moyen-Orient. Selon le ministère français de l’économie, cette stabilité constitue une garantie quant à la sécurité d’approvisionnement. De plus, des réserves d’uranium supplémentaires existent en France; elles ne sont pas exploitées aujourd’hui parce que non rentables dans les conditions actuelles du marché de l’uranium naturel.
Les six premiers pays producteurs sont : le Canada (30% du total), l’Australie (21%), le Niger (8%), la Namibie (7,5%), l’Ouzbékistan (6%) et la Russie (6%).
[modifier] Indépendance énergétique[20]
Selon les ressources des différents pays utilisant du combustible nucléaire, les matières fissiles sont domestiques (ressources minières propres, produits du retraitement, emploi civil des matières militaires) ou importées.
La très haute densité énergétique des combustibles fissibles permet d’en stocker de grandes quantités et évite donc les problèmes de flux tendus présents dans l’approvisionnement en pétrole et en gaz naturel. Ainsi, même en cas d’instabilité ou de crise politique dans les pays exportateurs de combustible fissible, le stockage permet d’éviter une pénurie pendant une voire plusieurs années. Le combustible présent en réacteur représente en permanence deux années de consommation.
- Il n’y aurait pas d’indépendance énergétique avec la filière nucléaire, puisque l’uranium (le combustible des réacteurs nucléaire) est importé en particulier du Niger, d’Australie, du Canada.
- L’emploi de l’énergie nucléaire ne garantit pas l’indépendance énergétique, puisqu’elle ne fournit de l’énergie que sous la forme d’électricité : actuellement, l’électricité ne représentant que 23% de l’énergie consommée en France, et l’énergie nucléaire ne représente que 17% de l’énergie totale consommée en France. De fait, la facture énergétique française (hors coût du nucléaire) a augmenté de 24% en 2004 et 35% en 2005 [2] : malgré ses 58 réacteurs nucléaires, la France consomme énormément d’énergies fossiles classiques (pétrole, gaz, charbon).
[modifier] Risque et conséquences d’un accident
La prise en compte du risque d'accident grave dans le dimensionnement des réacteurs nucléaires relève de deux logiques : une analyse de sûreté probabiliste ou une analyse de sûreté déterministe selon que les causes d'accident sont probabilisables ou non. L'approche probabiliste est, à travers les scénarios d'accidents graves, l'objet d'une attention particulière des opposants à l'énergie nucléaire. Une analyse partagée est que "le risque zéro n'existe pas", le débat portant alors sur la probabilité d'occurence des accidents graves et la mise en avant de conséquences jugées inacceptables par les opposants à l'énergie nucléaire. Pour une centrale nucléaire à eau pressurisé du type de celles exploitées en Europe de l'Ouest (PWR - pressurized water reactor), le risque de fusion du coeur est estimé à 0,005% par centrale et par an [21]. En cas de fusion du coeur, l'enceinte de confinement en béton des PWR est prévue pour contenir les matériaux radioactifs qui s'échappent du coeur et les empêcher de se répandre dans l'environnement. C'est ce qui c'est passé à Three Mile Island (voir ci-dessous). L'étude du MIT [22] estime que la probabilité de rupture de l'enceinte de confinement en cas de fusion du coeur est de 10%.
Les accidents passés les plus fréquemment cités au cours du débat sont :
- l'accident de Tchernobyl, mis en avant pour illustrer les conséquences catastrophiques d'un éventuel accident. Les opposants à l'énergie nucléaire mettent notamment en avant le fait que le vieillissement des installations conduit à une augmentation du risque d'accident grave. Les concepteurs et exploitants de réacteurs nucléaires estiment quant à eux que la référence à l'accident de Tchernobyl est injustifié de part le fait que la conception des RBMK est largement différente de celle des REP, REB et CANDU.
- l’accident de Three Mile Island où, en dépit d’une réaction en chaîne comparable à celle qui survint à Tchernobyl, les personnes irradiées ont (selon la Société américaine pour l'énergie nucléaire) reçu en moyenne l’équivalent d’un radio des poumons [23][24], grâce à l’enceinte de confinement dont toutes les centrales occidentales bénéficient, mais qui n’existait pas à Tchernobyl.
- l'accident de Tokaimura, plus récent que les précédents et qui est sensé illustrer les risques liés au facteur humain.
[modifier] Rejets du cycle du combustible en fonctionnement normal
Les mines d’uranium françaises sont toutes fermées aujourd’hui. 55 millions de tonnes des résidus d’exploitation, considérés non dangereux, ont été laissés sur place. De faible activité, leur important volume induirait pourtant des risques : dégagement de radon, dissemination de radium emporté par l’eau de pluie pouvant polluer des rivières et se concentrer dans les végétaux citation nécessaire. La CRIIRAD dénonce la contamination des eaux potables et la dispersion de ferrailles contaminées par les mines exploitées au Niger, d’où provient une partie de l’uranium utilisé en France citation nécessaire.
Pour assurer leur refroidissement, les installations nucléaires (comme les centrales thermiques à flamme) prélèvent puis rejettent une grande quantité d’eau dans les rivières et la mer. La chaleur et les éléments chimiques contenus dans les rejets des centrales affectent l’écosystème des rivières et des milieux marins. La réglementation française régissant le fonctionnement des centrales impose des limites aux rejets d’eau chaude et aux rejets chimiques. Selon le Réseau Sortir du Nucléaire, lors de la canicule 2003, 6 centrales françaises ont rencontré des problèmes pour se conformer aux limites de température, et le réseau a pu répertorier 30 journées dans l’illégalité, malgré les dérogations exceptionnelles accordées cette année là par l’Autorité de Sûreté Nucléaire. Les antinucléaires critiquent vivement ces décisions, le Réseau Sortir du Nucléaire accuse EDF de "sacrifier l'environnement au profit de la production nucléaire"[3].
L’Usine de retraitement de la Hague rejetterait en continu de très grandes quantités d’effluents radioactifs dans la Manche citation nécessaire.
Risque de légionellose : D’après un rapport de l’Afsset (Agence française de sécurité sanitaire et du travail) les riverains de 15 centales nucléaires françaises sont menacés de légionellose dans un rayon de 20 km autour de celles-ci. Des niveaux importants ont été ponctuellement observés, dans l’eau des tours de refroidissement, mais EDF ayant droit à des taux 500 à 5000 fois plus importants que les autres industries, aucune mesure n’a été prise. Dans les autres pays européens, les normes sont les mêmes pour les centrales nucléaires et les autres industries. (source : Que choisir, n° 440 de septembre 2006).
Les canicules de 2003 et de 2006 ont suscité des problèmes de refroidissement pour les centrales nucléaires : certains réacteurs ont dû être arrosés, d’autres fonctionner à bas régime, et d’autres être arrêtés car impossibles à refroidir, l’eau manquant dans les rivières ou étant trop chaude ; les rejets de la plupart des autres ont dépassé les limites habituelles des règles environnementales (rejets dans les rivières d’eau trop chaude et de produits chimiques ne pouvant se diluer).
[modifier] Aspects économiques de la production électro-nucléaire
[modifier] Accident nucléaire et assurance
Les assureurs privés n’acceptent pas de couvrir le risque induit par une centrale nucléaire en raison des coûts très élevés d’un sinistre grave semblable à celui de Tchernobyl citation nécessaire. C’est donc l’argent public qui sera mis à contribution pour jouer le rôle d’assurance en cas d’accident nucléaire, en vertu de conventions internationales comme la Convention sur la responsabilité civile dans le domaine de l’énergie nucléaire (Convention de Paris) [4]. C’est aussi, aux États-Unis, l’objet de la loi Price-Anderson limitant, grâce à des fonds publics, la responsabilité des industries du nucléaire civil énergétique donc améliorant artificiellement leur rentabilité). citation nécessaire
[modifier] Détournement de l'industrie nucléaire civile pour un usage militaire ou terroriste
[modifier] Prolifération nucléaire
Les opposants à l'énergie nucléaire mettent en avant le fait que des installations nucléaires civiles peuvent être utilisées dans le cadre d'un programme nucléaire militaire :
- les installations de fabrication du combustible (notamment d'enrichissement de l'uranium) pourraient être utilisées pour fabriquer de l'uranium propre à un usage militaire. Cela nécessite cependant des développements spécifiques pour obtenir de l'uranium hautement enrichi (>90% en 235U) quand les réacteurs civils utilisent de l'uranium faiblement enrichi à moins de 5% en U235.
- le plutonium produit dans les réacteurs électrogènes pourrait être utilisé dans la fabrication d'une bombe après retraitement du combustible irradié. Cependant, la composition isotopique du plutonium contenu dans le combustible irradié n'est pas compatible avec une utilisation militaire et demande des traitements supplémentaires.
Historiquement, le développement des explosifs atomiques précéde le développement de l'industrie nucléaire civile qui n'est donc pas nécessaire à un programme militaire.
Certains pays hautement industrialisés disposent de programme civils avancés et pourraient produire des ogives nucléaires en quelques mois[réf. nécessaire] ; c’est le cas notamment de l’Afrique du Sud ou du Japon. Ces pays offrent des garanties internationales en se livrant volontairement à la surveillance de l’AIEA.
[modifier] Bombe radiologique
Des matières radioactives pourraient être détournées et utilisées avec des explosifs classiques pour fabriquer une bombe radiologique. En 1996, une capsule de césium associée à de la dynamite est retrouvée dans un parc de Moscou sur les indications de rebelles islamiques de la république séparatiste de Tchétchénie[25][26]. Le risque de détournement de matières radioactives concerne le cycle du combustible nucléaire mais également les d'autres stocks civils comme les hôpitaux, où des produits radioactifs sont utilisés à des fins de diagnostic ou de traitement, notamment en médecine nucléaire et en cancérologie (curiethérapie).
[modifier] Attaques contre des sites nucléaires
Les centrales nucléaires pourraient faire l’objet d’attaques terroristes. L’enceinte de confinement des réacteurs nucléaires occidentaux actuels n’est pas conçue pour résister à l’impact d’un avion commercial gros porteur.
Une polémique oppose le Réseau "Sortir du nucléaire" aux entreprises nucléaires EDF et Areva, ainsi qu’aux autorités françaises, à propos du projet de nouveau réacteur nucléaire EPR. Selon l’organisation antinucléaire, un document confidentiel défense issu d’EDF reconnait la vulnérabilité de l’EPR face à un crash suicide. Selon Areva et le gouvernement français, l’EPR "a été adapté à la chute éventuelle d’un avion de ligne" [5].
[modifier] Systèmes nucléaire futurs
Des recherches sur la transmutation peuvent mener à la découverte de moyens de réduire les inconvénients de la filière nucléaire. Le Japon a ouvert son premier surgénérateur commercial, fonctionnant au plutonium, en 1994 [6]. La France a fermé le réacteur Superphénix par arrêté ministériel du 30 décembre 1998.
[modifier] Recherche dans le domaine de la fusion nucléaire
Des chercheurs dans le domaine de la fusion nucléaire estiment qu’à terme, elle permettra de produire beaucoup d’électricité avec une pollution mineure citation nécessaire. Ils pensent qu’en attendant ce moment, la fission nucléaire doit continuer à nous fournir de l’électricité citation nécessaire.
[modifier] Centralisation
La production d’énergie nucléaire est un système centralisé, ce qui pose divers problèmes :
- cette centralisation implique les transport de l’électricité par des dizaines de milliers de kilomètres de lignes THT [réf. nécessaire] (Très haute tension) qui sont elles mêmes vulnérables et qui « défigurent » les paysages. Il existe 254 000 pylones de taille comprise entre 25 et 100m de hauteur [7].
- les opposants au nucléaire estiment que ce système est extrèmement vulnérable face aux évènements climatiques comme ce fut le cas lors de la tempête de décembre 1999 [8]
[modifier] Perception du risque
En France, la perception des experts s’oppose nettement à celle du grand public sur l’importance des risques liés au nucléaire. Les retombées de l’accident de Tchernobyl présentent un risque élevé voir très élevé pour 54% du grand public contre 18% des experts interrogés, les déchets radioactifs entrainent un risque élevé pour 57% du grand public et 25% des experts et les centrales nucléaires sont dangeureuses pour 47% du grand public et seulement 19% des experts[27].
[modifier] Énergie nucléaire par pays
Certains pays se sont détournés des centrales nucléaires, comme l’Allemagne, en 2001, qui a lancé un plan de fermeture de toutes les centrales nucléaires censé aboutir au plus tard en 2021.
La position "médiane" est celle du moratoire sur la construction de nouvelles centrales nucléaires. C’était par exemple le cas de la Suisse où plusieurs initiatives populaires visant à la fermeture pure et simple des centrales ont été successivement repoussées par la population. Récemment, par votation populaire, le moratoire n’a pas été prolongé.
Enfin, l’industrie nucléaire subit une reprise dans certains pays. Ainsi les États-Unis envisagent depuis 2006 de reprendre la construction de centrale, tablant sur une réduction de leur dépendance énergétique à l’égard du Moyen-Orient.
[modifier] Pays renonçant à l’énergie nucléaire
Plusieurs pays, majoritairement européens, ont abandonné l’utilisation de l’énergie nucléaire depuis 1987, suite à la catastrophe de Tchernobyl. L’Australie, l’Autriche, le Danemark, la Grèce, l’Irlande et la Norvège n’utilisaient alors pas l’énergie nucléaire et proscrirent tout projet de construction de centrale. La Pologne a même arrêté la construction d’une centrale.
La Belgique, les Pays-Bas, l’Espagne et la Suède ont décidé de ne pas construire de nouvelle centrale, mais continuent d’exploiter les centrales existantes. L’Allemagne va encore plus loin en fermant volontairement des centrales avant leur date théorique de fin d’activité, dans le cadre d’un plan de "sortie du nucléaire" qui doit s’achever vers 2018 s’il n’est pas remis en cause entre temps.
[modifier] Allemagne
En 2000, le gouvernement allemand constitué du SPD et d’Alliance '90 / les Verts' a officiellement annoncé son intention d’arrêter l’exploitation de l’énergie nucléaire. Jürgen Trittin (parti écologiste), ministre de l’environnement, de la protection de la nature et de la sécurité nucléaire a conclu un accord avec les compagnies productrices d’énergie en vue de l’arrêt progressif des 19 centrales nucléaires allemandes avant 2020. En considérant qu’une centrale a une durée de vie de 32 ans, l’accord prévoit précisément combien d’énergie chaque centrale produira avant sa fermeture.
Les centrales de Stade et d’Obrigheim ont été arrêtées le 14 novembre 2003 et le 11 mai 2005 - le début du démantèlement est programmé pour 2007.
Les activistes anti-nucléaires critiquent l’accord car considèrent qu’il s’agit d’une garantie d’utilisation planifiée des centrales plutôt que d’un réel arrêt du programme. Ils avancent que l’échéance est trop lointaine et critiquent le fait que le décret ne concerne pas l’utilisation du nucléaire à des fins scientifiques (comme dans le centre de München II) ni l’enrichissement de l’uranium (l’échéance de l’usine d’enrichissement de l’uranium de Gronau a été repoussée). De plus, la production de combustible nucléaire recyclé resta autorisée jusqu’à l’été 2005. Par ailleurs le réacteur d’Obrigheim a été arrêté et son démantèlement ne commencera qu’en fin 2007.
Le gouvernement allemand décida que les compagnies de productions d’énergie seraient dédommagées et aucune décision n’a été prise quant au stockage final des déchets nucléaires. Les opposants au nucléaire ont déclaré qu’une imposition plus importante et une politique adaptée auraient rendu possible un arrêt plus rapide. La décision de fermeture progressive des centrales nucléaires a toutefois abouti, moyennant des concessions sur des thèmes tels que la protection de la population lors du transport des déchets nucléaires à travers l’Allemagne, et malgré le désaccord du ministre de l’environnement sur ce point.
Cependant, les arguments pour l’arrêt progressif de l’énergie nucléaire ont encore été discutés en raison des prix croissants des combustibles fossiles. Pendant les élections fédérales de 2002, le candidat chancelier Edmund Stoiber de la CDU/CSU a promis d’annuler, s’il était élu, l’arrêt progressif. En 2005, Angela Merkel (CDU) avait annoncé qu’elle renégocierait une échéance avec les compagnies de production d’énergie.
Le programme des énergies renouvelables prévoit une taxe de financement. Le gouvernement, déclarant la protection du climat comme un objectif principal, a le projet de réduire de 25% les rejets de CO2 dans l’atmosphère entre 1990 et 2005. En 1998, l’utilisation de l’énergie renouvelable était de l’ordre de 284 PJ (pétajoules, 284 mille milliards de joules, 79 milliards de kWh), ce qui correspond à 5% de la demande totale d’énergie. Le gouvernement veut atteindre les 10% en 2010.
Les opposants à ce programme d’arrêt du nucléaire prévoient une crise de l’énergie par l’absence de sources alternatives. Ils prévoient que seul le charbon pourrait pallier cette crise au prix d’énormes émissions de CO2, ou qu’il faudra importer des centrales nucléaires françaises ou de centrales à gaz russes.
[modifier] Autriche
Le 9 juillet 1997 le parlement autrichien adopta à l’unanimité le maintien de la politique nationale anti-nucléaire. En Autriche, l’énergie nucléaire est anticonstitutionnelle.
[modifier] Belgique
La politique d’arrêt du nucléaire à été annoncée en juillet 1999 par la coalition au pouvoir à cette époque, formée par les partis libéraux, socialistes et écologistes. Cette coalition promulgue La loi de sortie du nucléaire le 31 janvier 2003 [28] . Cette loi prévoit la fermeture de chacun des sept réacteurs après 40 ans d'exploitation commerciale et interdit de construire de nouveaux réacteurs (sauf cas de force majeure). Ces fermetures s'échelonneront entre 2015 et 2025.
Lors de leur promulgation, quelques citoyens ont prédit qu’elles seraient abrogées quand un gouvernement sans écologistes serait élu, mais entre 2003 et 2007 un gouvernement sans écologistes n’a pas modifié ces dispositions — peut-être à cause de l’événement de Tihange (le 22 novembre 2002), qui a changé l’opinion publique sur la question du nucléaire. Les discussions autour de l'énergie nucléaire ont toutefois été relancées à partir de 2006.
[modifier] Irlande
En Irlande une centrale nucléaire a été proposée en 1968. Elle aurait dû être construite pendant les années 70 à Carnsore Point dans le County Wexford. Le programme, qui prévoyait aussi 4 autres réacteurs, a été abandonné après une forte opposition des associations de protection de l’environnement. L’Irlande n’a donc jamais utilisé d’énergie nucléaire.
[modifier] Italie
L’Italie a choisi par voie référendaire en 1986, suite à la catastrophe de Tchernobyl, d’arrêter définitivement ses quatre réacteurs nucléaires. Après un moratoire sur l’énergie nucléaire le dernier réacteur a été fermé en 1990. Depuis, l’Italie importe 85% de son énergie de France et de Suisse.
[modifier] Slovénie
La Slovénie fermera son unique centrale nucléaire de Krško en 2023.
[modifier] Suède
Un référendum a suivi en 1979 l’accident de Three Mile Island survenu aux USA. Il a été jugé partial car les trois réponses possibles conduisaient toutes plus ou moins à l’arrêt du nucléaire civil. Le parlement a interdit dès 1980 la construction de nouveaux réacteurs nucléaires et a fixé la date limite d’exploitation des centrales existantes à 2010. Après l’accident nucléaire de 1986 en Ukraine, la question de la sécurité nucléaire a été de nouveau discutée et l’arrêt des deux réacteurs de Barseback décidé, l’un en juillet 1998, l’autre avant juillet 2001, bien que cette perte d’énergie dut être compensée. Le gouvernement suivant a essayé de relancer le programme nucléaire mais, suite à des protestations, y a renonçé et décidé de repousser l’échéance à 2010. À Barseback le premier réacteur a été fermé le 30 novembre 1999 et le second le 1 juin 2005.
L’arrêt de l’exploitation de la filière nucléaire a été très controversée en Suède où certains redoutaient qu’elle perde ainsi de sa compétitivité au niveau international. La production d’énergie des centrales nucléaires restantes a augmenté de manière considérable pour compenser l’abandon des réacteurs de Barseback. En 1998, le gouvernement a décidé de ne pas construire d’autres barrages hydroélectriques afin de préserver les ressources d’eau nationales. Malgré de nombreuses recherches d’autres sources d’énergie, il est peu probable que la Suède puisse stopper ses centrales nucléaires avant 2010 voire, d’après certaines études, 2050.
En mars 2005, un sondage d’opinion a montré que 83% de la population était favorable à l’utilisation et au développement de l’utilisation de l’énergie nucléaire. Un autre sondage des voisins de Barseback a révélé que 94% d’entre eux souhaitaient y rester. Des rapports ont révélé des fuites de césium faiblement et moyennement radioactif dans un centre de stockage de déchets, sans guère affecter l’opinion publique.
[modifier] Australie
L’Australie n’a jamais exploité de centrale nucléaire. L’Australie dispose de grandes réserves de gaz naturel et d’un charbon peu onéreux. La majorité politique est toujours opposée à l’énergie nucléaire, autant pour des raisons environnementales qu’économiques. Cependant, certains politiciens commencent à penser que l’énergie nucléaire pourrait réduire les émissions de gaz à effet de serre et permettre de construire des usines de dessalement de l’eau.
[modifier] Pays avec un moratoire sur la construction de nouvelles centrales
[modifier] Espagne
En Espagne un moratoire a été adopté par le gouvernement socialiste en 1983 et la planification d’un arrêt progressif est discutée à nouveau.
[modifier] Pays ayant eu un moratoire sur la construction de nouvelles centrales
[modifier] Suisse
En Suisse de nombreux référendums sur ce sujet commencèrent dès 1979 par une initiative de « citoyens pour la sécurité nucléaire », qui a été rejetée. En 1984, un vote pour « un futur sans nouvelle centrale nucléaire » a été rejeté à 55%.
Le 23 septembre 1990 deux référendums concernaient l’énergie nucléaire. L’initiative « arrêter la construction de nouvelles centrales nucléaires » qui proposait un moratoire a propos de la construction de nouvelles centrales nucléaires a été adoptée à 54,5%. L’initiative d’un arrêt progressif des centrales nucléaires existantes a été rejetée à 53%. En 2000, une « taxe verte » proposée pour le développement de l’énergie solaire a été rejetée à 67%. Le 18 mai 2003 deux référendums : « Sortir du nucléaire - Pour un tournant dans le domaine de l’énergie et pour la désaffectation progressive des centrales nucléaires (Sortir du nucléaire) » proposant l’arrêt progressif de l’exploitation de la filière nucléaire, et « Moratoire-plus - Pour la prolongation du moratoire dans la construction de centrales nucléaires et la limitation du risque nucléaire (Moratoire-plus) » proposant l’extension du moratoire déjà adopté, ont tous deux été rejetés. Les résultats furent : « Sortir du nucléaire » 66,3% non, et « Moratoire-plus » 58,4% non.
Le programme « Sortir du nucléaire » proposait l’arrêt progressif de toutes les centrales nucléaires avant 2033 ; le programme « Moratoire-plus », quant à lui, proposait la prolongation du moratoire de 10 ans, ainsi que l’arrêt des réacteurs existants après 40 ans de fonctionnement. Le rejet du référendum « Moratoire-plus » a surpris, les sondages prévoyaient qu’il emporterait l’adhésion.
En 2005, la Suisse exploitait quatre réacteurs nucléaires (Beznau, Gösgen, Leibstadt, et Mühleberg) produisant près de 40% de son électricité. Le reste provient de barrages hydroélectriques.
[modifier] Pays construisant ou envisageant de construire de nouvelles centrales
[modifier] États-Unis
Les États-Unis envisagent de relancer la construction de réacteurs, stoppée après l’accident de Three Mile Island (1979). Le programme nucléaire 2010 coordonne les efforts visant à construire de nouvelles centrales nucléaires et le programme de l’énergie laisse une grande place aux industries pétrolières et nucléaires.
[modifier] Brésil
Le Brésil, qui possède d’importantes réserves de minerai d’uranium, envisage de renforcer ses capacités en construisant une nouvelle tranche nucléaire sur le site d’Angra dos Reis (près de Rio de Janeiro). Ce pays prévoit par ailleurs un enrichissement de l'uranium domestique.
[modifier] Chine
la Chine doit faire face à une très forte augmentation de la demande en énergie et envisage la construction de 36 tranches nucléaires de 1000 MW dans les 15 ans à venir. Cela ne porterait toutefois qu’à 4% (soit 0,8% de l’énergie) contre 1,6% actuellement (soit 0,3% de l’énergie) la part du nucléaire dans la consommation chinoise d’électricité.
[modifier] Inde
L’Inde construit actuellement de nouvelles centrales nucléaires. En 2006, 3% de l’électricité (soit 0,6% de l’énergie) de l’Inde était d’origine nucléaire, et la politique actuelle vise à porter ce taux à 25% (soit 5% de l’énergie) pour 2050. Le 18 décembre, l’Inde et les États-Unis ont signé un accord pour un partenariat sur la technologie nucléaire.
[modifier] Japon
Le Japon a remis en route en 2002 des centrales nucléaires qu’il avait arrêtées, mais a dû fermer 17 réacteurs simultanément suite à un scandale de falsification des inspections de sûreté.
[modifier] Russie
La Russie prévoit d’augmenter le nombre de réacteurs en opération de 29 à 59. Les vieux réacteurs seront conservés et remis en état, y compris les unités RBMK similaires aux réacteurs de Tchernobyl.
[modifier] Pays-Bas
En 1994, le parlement néerlandais a décidé de ne plus utiliser l’énergie nucléaire après un débat sur le retraitement et le stockage des déchets nucléaires. Le réacteur de Dodewaard fut arrêté en 1997. Le parlement décida alors d’arrêter le réacteur de Borssele fin 2003, mais cette décision fut repoussée à 2013 puis annulée en 2005. Des recherches d’exploitation du nucléaire furent lancées. Le changement de politique a été précédé par la publication du rapport de l’Alliance Démocratique Chrétienne sur l’énergie soutenable. Les autres partis cédèrent. Les Pays-Bas ont mis en service un entreposage de longue durée pour les déchets à vie longue.
[modifier] France
En France, le baromètre d’opinion sur l’énergie réalisé par le CREDOC (Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie) pour le compte de l'Observatoire de l’énergie[29] vise à examiner régulièrement l'évolution des opinions sur les thématiques liées à l'énergie. Il prend la forme d'une enquête auprès d'un échantillon représentatif de 2005 personnes âgées de 18 ans et plus, sélectionnées selon la méthode des quotas. Les principaux résultats obtenus en janvier 2006 sont[30] :
- « Le choix du nucléaire au service de l'électricité reste soutenu par une majorité relative de Français mais l'engouement des années 2003-2005 se restreint.
- La production et le stockage des déchets radioactifs est l'inconvénient majeur du nucléaire et redevient central.
- Une large majorité de Français souhaitent la poursuite de l'exportation d'électricité produite à partir du nucléaire, y compris chez ceux qui critiquent l'utilisation du nucléaire.
- Les craintes sur les augmentations de prix concernent toutes les énergies sauf l'électricité. »
- L'Eurobaromètre (sondage de grande ampleur réalisé par la Commission européenne) de janvier 2006 montre que, pour réduire la dépendance énergétique, seuls 8% des français souhaitent des investissements dans le nucléaire (pour l'ensemble de l'Union européenne, le chiffre est de 12%)[31]
Selon un sondage réalisé en juillet 2006 par BVA pour le compte de « Agir pour l'environnement » auprès de 1000 personnes, 81% des personnes interrogées pensent que le nucléaire est une technologie à risque et 31% pensent que face aux enjeux énergétiques, il faut développer l’énergie nucléaire, (50% en ce qui concerne les cadres supérieurs et 20% chez les autres employés)[32].
EDF (121 GWatt Monde, 100 GWatt en France) produit 78% de son électricité grâce à 58 réacteurs nucléaires (12% énergie renouvelable).
La loi publiée au J.O. du 14 juillet 2005 impose (17 articles) 10% d’énergie renouvelable à horizon 2010, multipliée par la définition des zones de développement de l’éolien (ZDE) remplacant le thermique classique, et impose aussi le maintien du nucléaire en 2020 par l’EPR (European Pressurized Reactor) de test à Flamanville à horizon 2015.
En août 2005, le groupe français Suez (27 GWatt europe, 5 GWatt en France) acheta Electrabel Belgique (compagnie d’électricité), qui fait fonctionner certains réacteurs.
Un rapport sur la possibilité de traitement des déchets radioactifs a été commandé par le gouvernement français : il s’agit de la loi Bataille du 30 décembre 1991. Ce rapport a été rendu en 2006 et a donné lieu à la loi du 28 juin 2006 qui organise la poursuite de la recherche pour la gestion des déchets HAVL.
[modifier] Finlande
Récemment, la Finlande a décidé de construire un EPR sous l’impulsion des industriels électro-intensifs (papetiers notamment) citation nécessaire.
[modifier] Notes et références
- ↑ World Energy Outlook 2006, rapport de l'Agence internationale de l'énergie (agence de l'OCDE, paris, 2006]
- ↑ [pdf]Nucléaire : énergie d’avenir ou fausse solution ? - Compte rendu de la rencontre du 6 mai 2003 à Rennes organisée dans le cadre du débat public sur la gestion des déchets radioactifs ; Deuxième table ronde : Quelles solutions pour les déchets nucléaires ?
- ↑ [pdf]Rapport de synthèse relatif à l’inventaire réalisé par l’Andra
- ↑ [pdf]Rapport de synthèse relatif à l’inventaire réalisé par l’Andra
- ↑ Article de l’Humanité de novembre 2000, préparation de la loi Bataille
- ↑ [pdf] Article de la Gazette de la société et des techniques - La contestation locale est née de la recherche ou de la mise en route de laboratoires géologiques souterrains. Cette contestation a été souvent qualifiée de NIMBY (not in my backyard). Les vignerons du Gard ou les éleveurs de poulets de Bresse illustrent à merveille cette lutte pour la protection de leur image. Alors que de potentiels sites de stockage étaient à l’étude près de leurs terroirs, ils avaient organisés une résistance farouche pour éviter cette intrusion du nucléaire dans leur environnement.
- ↑ Sondage Ifop - Les Verts • 23 septembre 2005
- ↑ Dossier d’initialisation du débat sur la gestion des déchets HA-VL / MA-VL
- ↑ Journal de la Haute-Marne, 31/07/06
- ↑ Dossier d’initialisation du débat sur la gestion des déchets HA-VL / MA-VL
- ↑ Journal de la Haute-Marne, 31/07/06
- ↑ L’énergie nucléaire et le protocole de Kyoto ; OCDE/AEN ; NDD ; Paris
- ↑ Faut-il remplacer les centrales nucléaires par des centrales à gaz ?, par Jean-Marc Jancovici
- ↑ den Elzen Michel, Meinshausen Malte, 2006, Multi-gas emissions pathways for meeting the EU 2°C climate target, in Avoiding dangerous climate change (Edited by Schellnhuber et al.), Cambridge University Press, Cambridge, 2006, www.stabilisation2005.com
- ↑ 15,0 15,1 15,2 Agence internationale de l'énergie, World Energy Outlook 2006, Paris, 2006
- ↑ [pdf] La sortie du nucléaire en questionS
- ↑ Going Nuclear A Green Makes the Case, article en anglais
- ↑ Préface de "Le nucléaire, avenir de l'écologie?" de Bruno Comby
- ↑ http://sv38630.nfrance.com/~v1002/IMG/2004-09-22_Dev.durable_Reeves.html
- ↑ Définition selon l’INSEE : le taux d’indépendance énergétique est le rapport entre la production nationale d’énergies primaires (charbon, pétrole, gaz naturel, nucléaire, hydraulique, énergies renouvelables) et les disponibilités totales en énergies primaires, une année donnée. Ce taux peut se calculer pour chacun des grands types d’énergies ou globalement toutes énergies confondues. Un taux supérieur à 100% (cas de l’électricité) traduit un excédent de la production nationale par rapport à la demande intérieure et donc un solde exportateur. [1]
- ↑ Commission AMPERE, 2000, Rapport final, SPF Economie, Bruxelles, 2000, page E-96 (http://mineco.fgov.be/energy/ampere_commission/home_fr.htm)
- ↑ Beckjord Eric S. et al., The future of nuclear power - an interdisciplinary MIT study, Massachussetts Institute of Technology, 2003, page 51 note 9 http://www.mit.edu/afs/athena/org/n/nuclearpower/
- ↑ Samuel Walker, Three Mile Island: A Nuclear Crisis in Historical Perspective (Berkeley: University of California Press, 2004), p. 231.
- ↑ ANS Public Information, available at http://www.ans.org/pi/matters/tmi/whathappened.html
- ↑ Rapport du Sénat français sur la prolifération nucléaire
- ↑ [http://dsp-psd.pwgsc.gc.ca/Collection-R/LoPBdP/BP/prb0129-f.htm Rapport sur le terrorisme nucléaire au gouvernement canadien
- ↑ Synthèse du rapport Perplex sur le site internet de l'IRSN
- ↑ Moniteur Belge du 28 février 2003
- ↑ l'Observatoire de l'énergie dépend du ministère de l'énergie[réf. nécessaire]
- ↑ Baromètre de l'énergie janvier 2006
- ↑ http://ec.europa.eu/public_opinion/archives/ebs/ebs_247_fr.pdf
- ↑ Sondage BVA, juillet 2006
[modifier] Voir aussi
[modifier] Liens connexes
- Sortie du nucléaire civil
- Énergie renouvelable
- Énergie nucléaire
- Déchet nucléaire
- Centrale nucléaire
- Accident nucléaire | Liste des accidents nucléaires
- Mouvement antinucléaire
[modifier] Associations anti-nucléaires
- Greenpeace
- CRIIRAD
- Réseau Sortir du Nucléaire
- Tchernoblaye
- ACDN Association des Citoyens pour le Désarmement Nucléaire
- Rhônes-Alpes Sans Nucléaire
- Comité Stop Nogent-sur-Seine
- Catastrophe de Tchernobyl
[modifier] Associations
[modifier] Expertises critiques du nucléaire
- CDRPC Centre de Documentation et de Recherche sur la Paix et les Conflits
- WISE-Paris
- ACRO Association pour le Contrôle de la Radioactivité de l’Ouest
- A propos de quelques objections fréquentes sur le nucléaire civil
[modifier] Organismes internationaux ou nationaux
- AIEA
- CEA
- ANDRA
- Autorité de sûreté nucléaire
- IRSN
- Société Française d’Énergie Nucléaire
- Agence fédérale belge de contrôle
- Centre d’étude de l’Énergie Nucléaire Mol, Belgique
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