John Vorster
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Balthazar Johannes (John) Vorster (1915-1983) était un homme politique d'Afrique du Sud, membre du Parti national, ministre de la justice de 1961 à 1966, premier ministre de 1966 à 1978 et Président de la république de 1978 à 1979.
John Vorster est né en Afrique du Sud en 1915 à Jamestown, province du Cap.
[modifier] L'accession au pouvoir
Nationaliste afrikaner, interné durant la Seconde Guerre mondiale à cause de ses sympathies pro-nazies, membre du Parti national, élu pour la 1ère fois au parlement en 1953, il est nommé ministre de la justice en 1962 dans le gouvernement de Hendrik Verwoerd et fut l'auteur de l'arsenal législatif des plus répressifs contre les militants anti-apartheid après le massacre de Sharpeville.
Il devint premier ministre en 1966 à la suite de l'assassinat de Verwoerd par un déséquilibré.
[modifier] Un premier ministre pragmatique (1966-1976)
Plus pragmatique et moins dogmatique que son prédécesseur, il entreprit une politique de détente avec les états africains. Il fit exempter les diplomates du Malawi de l'application des lois d'apartheid et noua des relations suivies avec les autres dirigeants d'Afrique noire comme Félix Houphouët-Boigny de Côte d'Ivoire ou Kenneth Kaunda de Zambie. Dans le même temps, il apportait une aide militaire et policière au gouvernement blanc de Ian Smith en Rhodésie du Sud.
Vorster modifia également les perspectives politiques des bantoustans, envisagées à long terme par Verwoerd, en proposant l’octroi plus rapide de l’autonomie politique voire de l'indépendance aux différents homelands (En 1976, le Transkei est le premier bantoustan à devenir officiellement indépendant suivi par le Bophuthatswana). Cependant La communauté internationale refusa de reconnaître ces nouveaux états noirs apparus dans ce qui était la République d'Afrique du Sud, unitaire à domination blanche.
Vorster autorisa également la venue de joueurs maoris pour jouer dans l'équipe internationale de rugby de Nouvelle-Zélande contre les Springboks sud-africains.
Ces timides exceptions aux lois d'apartheid provoquèrent un schisme au sein du parti quand les plus extrémistes firent scission pour fonder le Hertstigte Nasionale Party (HNP).
La révocation du mandat sud-africain sur le Sud-Ouest Africain (future Namibie) et l'exclusion de l'ambassadeur d'Afrique du Sud par l'assemblée générale des Nations unies en 1974 mirent à mal cette politique de détente. À partir de 1975, le gouvernement de Vorster appuya par ailleurs les mouvements rebelles aux nouveaux gouvernements indépendantistes du Mozambique et d'Angola alors qu'en Rhodésie (future Zimbabwe), il fit pression pour que le régime de Ian Smith accepte de négocier le principe d'un passage du pouvoir à la majorité noire.
En 1976, il entreprit une série de visites en Europe (France, Allemagne) mais son plus grand succès diplomatique fut alors la visite d'État qu'il effectua en Israël [1] afin de relancer la coopération militaire et nucléaire entre les deux pays. Accueilli par Yitzhak Rabin comme un "défenseur des libertés" au nom des valeurs communes aux deux états, Vorster s'inclina devant le mémorial dédié à l'holocauste et le mur des lamentations.
[modifier] La chute (1976-1979)
En 1976, son ministre de l'éducation, Andries Treurnicht, tenta d'imposer, aux écoliers noirs, l'enseignement obligatoire en afrikaans déclenchant les émeutes de Soweto suivi de la répression par les forces de sécurité.
En 1977, les Nations unies votèrent l'interdiction de vente d'armes à l'Afrique du Sud.
En 1978, un scandale politico-financier (emploi de fonds secrets par le ministre de l’Information pour financer dans la presse nationale et internationale des articles favorables à la politique gouvernementale) emporta son "dauphin" Connie Mulder.
Compromis dans l'affaire, John Vorster accepta de démissionner de son poste de 1er ministre en octobre pour se faire élire Président de la république (fonction honorifique à cette date) par les députés. Son ministre de la défense, Pieter Botha, lui succéda à la tête du gouvernement.
En juin 1979, rattrapé par le scandale de l'information, il est acculé de nouveau à la démission et, aigri, se retire de la vie politique.
En 1982, il sort de sa réserve pour désapprouver les réformes de Botha et assiste au congrès fondateur du Parti Conservateur (CP) d'Andries Treurnicht à la suite de sa démission du Parti national.
John Vorster est mort au Cap en 1983.
Précédé par | John Vorster | Suivi par |
Nicolaas Johannes Diederichs | Président de l'Afrique du Sud 1978 à 1979 |
Marais Viljoen |
Précédé par | John Vorster | Suivi par |
Hendrik Verwoerd | Premier ministre d'Afrique du Sud 1966 à 1978 |
Pieter Botha |
Précédé par | John Vorster | Suivi par |
F.C. Erasmus | Ministre de la justice 1961 à 1966 |
Petrus Cornelius Pelser |
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Présidence honorifique (1961-1984) Présidence exécutive (depuis 1984) |
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Premiers ministres d'Afrique du Sud |
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