Pacte Molotov-Ribbentrop
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Le pacte Von Ribbentrop-Molotov de non-agression, également appelé pacte germano-soviétique, fut signé le 23 août 1939 entre les ministres des Affaires étrangères du Troisième Reich (Joachim von Ribbentrop) et de l'Union soviétique (Viatcheslav Molotov).
Les protocoles secrets du pacte germano-soviétique signé à Moscou par Molotov et Ribbentrop permettent à l'URSS et au IIIe Reich de se protéger l'un de l'autre : l'Allemagne en s'assurant la non-intervention soviétique dans la guerre qu'elle prépare à l'Ouest, l'URSS en se construisant une bande de territoire "tampon" susceptible de ralentir la progression des troupes allemandes en cas de guerre. Les deux états vont alors se partager l'intégralité du territoire polonais. Ces protocoles sont suivis de plusieurs accords organisant la collaboration germano-soviétique dans certains domaines. C'est l'échec (juin 1939) des pourparlers anglo-franco-soviétiques, dûs aux atermoiements de Chamberlain et aux refus polonais, qui précipita le retournement rapide de la diplomatie soviétique. La politique de Chamberlain était de détourner l'agressivité allemande vers l'est en recherchant l'appeasement avec Hitler : quand Staline et Molotov eurent admis que, même avec l'appui des opinions publiques francobritaniques, ils ne pourraient imposer un pacte de réciprocité, ils décidèrent de ne pas être les dindons de la farce.
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[modifier] Une diplomatie aux dépens de la Pologne
Ce pacte, comme son nom l'indique, permettait à Adolf Hitler de ne pas exposer ses forces à deux fronts en même temps. En effet, celui-ci prévoyait officiellement un traité de non-agression entre les deux puissances, mais en fait il stipulait également, grâce à des clauses restées secrètes, que lorsque le IIIe Reich envahirait la Pologne (1er septembre 1939), les forces armées de celui-ci devraient s'arrêter au milieu de la Pologne et que le reste du territoire serait occupé par l'Armée rouge (17 septembre 1939). D'autres clauses attribuaient à l'URSS le contrôle des pays baltes et de la Bessarabie (actuelle République de Moldavie). En échange, Staline livrait à Hitler de nombreux réfugiés antifascistes allemands et autrichiens qui s'étaient réfugiés en URSS (ce fut notamment le cas de Margaret Buber-Neumann et du fondateur du Parti communiste autrichien Franz Koritschoner). Bien sur, les différentes exactions commises par chacune des parties furent tues, et ne reçurent aucun échos dans les presses nationales. Après l'attaque hitlérienne de la Pologne, du 1er septembre 1939, Staline attend le 17 septembre pour envahir la partie orientale du pays. Un des protocoles secrets de l'accord énonce l'obligation qu'a chacune des deux parties de prendre des mesures pour prévenir et empêcher toute action de la Résistance polonaise. Les parties prévoient même des consultations mutuelles à propos de toutes les actions répressives qui leur sembleraient utiles :
- Aucune des deux parties ne tolèrera sur son territoire d'agitation polonaise quelconque qui menacerait le territoire de l'autre partie. Chacune écrasera sur son propre territoire tout embryon d'une telle agitation, et les deux s'informeront mutuellement de tous les moyens adéquats pouvant être utilisés à cette fin.
Ces moyens font l'objet d'échanges constants entre la Gestapo et le NKVD, durant tout l'hiver 1939 - 1940.
A partir de cette date, chacun des deux occupants va s'appliquer à se débarrasser des élites polonaises : les Allemands mettent en avant des critères raciaux et les Soviétiques des critères de classes, mais d'une manière générale, l'Église catholique, pilier de l'identité nationale de la Pologne, sera persécutée.
Les deux régimes y gagnaient donc, l'Allemagne nazie un peu plus cependant : celle-ci pouvait rapatrier des divisions, notamment blindées, sur le front ouest sans craindre une attaque dans le dos de la part de l'URSS. Cette technique fonctionna très bien pour les Allemands car ils purent envahir la France, lors d'une Blitzkrieg et renverser la vapeur, en quelque sorte, pour attaquer l'Union soviétique en juin 1941. Le pacte fut donc rompu par l'Allemagne le 22 juin 1941. Hitler disait qu'il ne tiendrait ses engagements que pendant ceux-ci lui seraient profitables, pas plus longtemps.
Dans un premier temps, la résistance soviétique fut assez faible, du fait de la désorganisation de l'Armée rouge à la suite des purges des années 30, et notamment des procès de Moscou.
[modifier] Voir aussi
[modifier] Liens internes
- Pologne pendant la Seconde Guerre mondiale
- Seconde Guerre mondiale : la marche à la guerre
- avant : Anschluss | Accords de Munich
- Pacte germano-soviétique
- après : Campagne de Pologne
- Chronologie : août 1939
[modifier] Liens externes
- Le texte intégral du pacte Molotov-Ribbentrop sur Wikisource.
- Le pacte Ribbentrop-Molotov, l'agression soviétique contre la Pologne le 17 septembre 1939 et sa négation russe en 1999 par Alexandra Viatteau, enseignante en sciences de l'information.
- Les protocoles "annexes" du pacte germano-soviétique par Guy Durandin, professeur honoraire de psychologie sociale à l'Université Paris V - René Descartes.
- Bureau d’Information Soviétique, Falsificateurs de l'Histoire, Moscou, 1948, réimprimé par les Éditions Octobre, B.P. 84, 1060 Bruxelles 6, Belgique Document officiel soviétique .
[modifier] Bibliographie
- Bibliographie détaillée
- Le grand jeu de dupes, par Gabriel Gorodetsky, Les Belles Lettres, Paris, 2000.
- Stéphane Courtois, Le Livre noir du communisme, R. Laffont, 1998; Histoire du Parti communiste français, PUF, 2000; Eugen Fried. Le grand secret du PCF, Le Seuil, 1997.
- Yves Santamaria, 1939 le pacte germano-sovietique, Complexe, 1999.
- Également la revue "Communisme" qui publie depuis 1981 avec le soutien du CNRS et du laboratoire le GEODE (Paris-X Nanterre), l'essentiel des travaux sur le sujet.
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