Albert Calmette

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Albert Calmette est un médecin et biologiste français né le 12 juillet 1861 à Nice, dans les Alpes-Maritimes et décédé le 29 octobre 1933 à Paris.
Sa renommée tient à la mise au point entre 1904 et 1928, avec Camille Guérin, de la vaccination contre la tuberculose grâce au BCG.

Il effectua ses études aux lycées de Clermont-Ferrand, de Brest, ainsi qu'au lycée Saint-Louis à Paris. De 1881 à 1883, il fut élève de l'École de médecine navale de Brest. En 1883, il commença à exercer dans le corps de médecins de marine à Hong-Kong où il étudia la malaria ; elle fut le sujet de sa thèse de doctorat qu’il soutint en 1886. Il fut ensuite envoyé à Saint-Pierre-et-Miquelon puis exerça en Afrique occidentale, au Gabon et au Congo où il put continuer d'étudier non seulement la malaria mais aussi la maladie du sommeil et la pellagre.

En 1890, il suivit un stage d'étude de la bactériologie dans le laboratoire du docteur Émile Roux à Paris. Associé aux recherches de Louis Pasteur, il fut chargé par ce dernier de fonder l'institut de Saïgon où il organisa la production de vaccins contre la rage. Là, il se consacra à la toxicologie, une branche qui venait de naître, en liaison étroite avec l’immunologie : il étudia le venin des serpents et des abeilles, les poisons issus des plantes et le curare. Il organisa également la production de vaccins contre la variole et la rage, et mena des recherches sur le choléra et sur la fermentation de l'opium et du riz. En 1894, il revint en France et mit au point les premiers antivenins contre les morsures de serpent en utilisant des sérums de chevaux vaccinés et immunisés (le sérum de Calmette). Le travail dans ce domaine devait être repris plus tard à l'Instituto Butantan de São Paulo par le médecin brésilien Vital Brezil qui mit au point plusieurs autres antivenins contre les serpents, les scorpions et les araignées. Il prit part également à la mise au point du premier sérum immunisateur contre la peste bubonique (la peste noire), en collaboration avec Alexandre Yersin (1863-1943), celui qui avait découvert son agent pathogène, Yersinia pestis, et il alla au Portugal pour étudier une épidémie à Porto et aider à la combattre.

Plaque commémorative apposée sur la maison que Calmette habita à Jouy-en-Josas

À partir de 1895, il poursuivit d'autres recherches à l'Institut Pasteur de Lille dont Roux lui avait confié la direction qu'il assumera pendant 25 ans. En 1901, il fonda dans cette ville le premier dispensaire antituberculeux qui porte aujourd'hui son nom. En 1904, il fonda la Ligue du Nord contre la Tuberculose qui existe toujours. En 1909, il devait aider à la création de l’antenne d’Alger.

Au cours de la première Guerre mondiale, il fut nommé adjoint du directeur du service de santé de la 1^re région militaire à Lille, mais ne put rejoindre la ville occupée par les troupes allemandes. Il organisa les hôpitaux militaires auxiliaires.

En 1917, il fut nommé directeur adjoint de l'Institut Pasteur de Paris et en 1919 il fut élu à l'Académie de médecine.

[modifier] Recherche sur la tuberculose

Le principal travail scientifique de Calmette, celui qui devait lui apporter une gloire mondiale et attacher son nom à l'histoire de la médecine fut la mise au point d'un vaccin contre la tuberculose qui, à cette époque, faisait des ravages.
En 1882, le microbiologiste allemand Robert Koch avait découvert que l'agent pathogène de cette maladie était le Mycobacterium tuberculosis (bacille de Koch), découverte qui avait intéressé Pasteur.
En 1906, Camille Guérin, vétérinaire et immunologiste, avait établi que l'immunité contre la tuberculose était liée à des bacilles tuberculeux vivant dans le sang.
En utilisant la méthode pastorienne, Calmette voulut savoir si cette immunité se développerait comme réponse à l'injection, chez les animaux, de bacilles bovins atténués. Cette préparation reçut le nom de ses deux découvreurs (Bacillum Calmette-Guérin, ou en abrégé BCG). L'atténuation était obtenue en cultivant les bacilles dans un substrat contenant de la bile, d'après une idée émise par un chercheur norvégien, Kristian Feyer Andvord (1855-1934).
De 1908 à 1921, Guérin et Calmette s'efforcèrent de produire des souches de bacilles de moins en moins virulentes, grâce à des transferts dans des cultures successives. Enfin, en 1921, ils utilisèrent le BCG avec succès sur des nouveau-nés à l'hôpital de la Charité à Paris.

Le programme de vaccination sembla cependant connaître un sérieux revers quand, en 1930, 72 enfants vaccinés contractèrent la tuberculose, à Lübeck. Mais l'enquête prouva que l'Institut Pasteur avait fourni des souches saines et que c'étaient les médecins de Lübeck qui avaient été coupables de négligences scandaleuses ; ils furent d'ailleurs condamnés à de la prison ferme tandis que l'Institut Pasteur était mis hors de cause. La vaccination massive des enfants fut réintroduite dans beaucoup de pays après 1932 avec des techniques de production plus sûres. Néanmoins, Calmette n'en avait pas moins été profondément atteint par cet événement et il mourut un an plus tard à Paris.

Il était le frère cadet de Gaston Calmette (1858-1914), rédacteur en chef du Figaro de 1903 à 1914, qui fut assassiné en 1914 par Henriette Caillaux, l'épouse du ministre des Finances socialiste Joseph Caillaux.