Le Figaro
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Le Figaro | |||
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Pays | France | ||
Langue | Français | ||
Périodicité | Quotidien | ||
Genre | Généraliste | ||
Diffusion | 322 497 ex. (2006) | ||
Date de fondation | 15 janvier 1826 | ||
Ville d'édition | Paris | ||
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Directeur de publication | Francis Morel | ||
Directeur de la rédaction | Nicolas Beytout | ||
Site Web | Le Figaro | ||
ISSN | 0182-5852 | ||
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Le Figaro est un journal français, le plus ancien quotidien national encore publié.
Il est fondé en 1826, donc sous Charles X, et nommé d'après le personnage de Beaumarchais (voir en fin d'article).
Son siège est 14, boulevard Haussmann, à Paris 9e. C'est une filiale de la Socpresse, premier groupe de presse de France, dont le président est l'industriel et sénateur-maire de Corbeil-Essonnes, Serge Dassault. D'une façon générale, sa ligne éditoriale est de droite ou de centre-droit, selon le spectre politique français habituellement utilisé.
Sommaire |
[modifier] Histoire
- 1826 : création le 15 janvier d'un hebdomadaire satirique à Paris par le chansonnier Maurice Alhoy et l'écrivain et homme politique Étienne Arago. Il se présente sous un format de quatre pages, petit-folio et est publié avec de nombreuses interruptions du fait de son caractère satirique. En 1830 il attaque violemment Polignac, présenté comme un simple d'esprit, et participe à la Révolution de Juillet. Le directeur Victor Bohain y gagne un place de Préfet. Le journal garde cependant son indépendance d'esprit et se montre très critique envers la Monarchie de Juillet sous la direction de Latouche.
- Janvier 1832: Le Figaro est acheté par le pouvoir pour contrer un front satirique mené par La Caricature. Il perd son inventivité satirique dans cet exercice.
- Fin 1833 : le journal est arrêté jusqu'en 1854 et essuie neuf échecs lors des différentes tentatives de relance.
- Avril 1854 : l'entreprise est reprise par Hippolyte de Villemessant (mort en 1879), qui en fait un quotidien le 16 novembre 1866. Le journal est surtout parisien et littéraire. Hippolyte de Villemessant sait d'emblée s'entourer de rédacteurs talentueux et innove : il crée des rubriques permanentes, dans lesquelles les lecteurs se retrouvent et insère des brèves, une rubrique nécrologique et un courrier des lecteurs. Il est aussi l'instigateur de la rubrique « Échos », qui fait le succès du journal, avec force calembours, anecdotes, indiscrétions et potins, qui donnent aux lecteurs l'impression d'appartenir à un public de privilégiés mis dans la confidence.
- 1856 : le succès du Figaro est tel qu'Hippolyte de Villemessant décide de doubler sa fréquence de parution. Le journal paraît alors le mercredi et le dimanche.
- 1863 : un concurrent quotidien apparaît : Le Petit Journal. En réaction, Hippolyte de Villemessant crée L'Événement, quotidien lui aussi, refusant d'engager Le Figaro dans la bataille. Le Petit Journal sort vainqueur de cette confrontation et L'Événement disparaît, peu de temps après, suite à un article sur le droit des pauvres, qui aurait déplu au gouvernement de Napoléon III.
- 1866 : le Figaro devient un quotidien mais évite les sujets qui fâchent et donc la censure. Le tirage atteint alors les 56 000 exemplaires, dont 15 000 abonnés.
- 1867 : parution du Figaro Littéraire et Politique, où Henri Rochefort laisse libre cours à son talent de satiriste. L'appariton d'un tel journal s'explique par la libéralisation de l'Empire. Cependant, Henri Rochefort frise avec la censure. Hippolyte de Villemessant crée alors un journal pour lui : La Lanterne.
- 1871 : lors de la Commune de Paris, le journal prend position contre celle-ci. Il est le premier journal supprimé par la Commune, mais reprend ses publications lorsque celle-ci est finalement vaincue. Le Figaro se crée ainsi un public d'aristocrates et de bourgeois.
- 1875 : Hippolyte de Villemessant se fait vieux et songe à l'avenir du Figaro ; il passe le relais à Francis Magnard, qui devient le directeur du journal.
- 17 avril 1879 : Le Figaro paraît encadré de noir : Hippolyte de Villemessant est mort la veille à Monte Carlo. De nombreuses personnes se rendent à ses funérailles. Des auteurs comme Alphonse Daudet ou Gustave Flaubert laissent un témoignage de la perte alors ressentie par le monde littéraire et politique.
- 1897 : l'Affaire Dreyfus porte dans les colonnes du Figaro les premières réactions d'Emile Zola, qui y écrit trois articles avant la parution du célèbre « J'accuse » dans les colonnes de L'Aurore.
- 1904 : divulgation de l'Affaire des fiches
- 16 mars 1914 : Gaston Calmette, directeur du journal, est assassiné par Henriette Caillaux, femme du ministre des Finances, que le journal avait mis en cause dans une campagne de presse.
- 1922 : le journal est racheté par le parfumeur François Coty, qui le renomme Figaro et le délaisse en 1928 pour L'Ami du peuple. François Coty est lié avec l'extrême droite, notamment la milice fasciste Solidarité Française. Pendant l'entre-deux-guerres, le journal conserve un esprit mondain, surtout dans ses chroniques ; seul en a subsisté de nos jours le Carnet Mondain.
- 1929 : Figaro redevient Le Figaro. Les premiers mots croisés apparaissent.
- 1934 : Lucien Romier devient le directeur du journal et Pierre Brisson son directeur littéraire. Ils constituent une brillante équipe de rédacteurs dont François Mauriac, Georges Duhamel, Jean Giraudoux, Tristan Bernard et André Maurois. Les premières photographies font leur apparition dans les journaux, qui les utilisent alors abondamment.
- 1939 : de grands reportages sont couverts par le quotidien comme la Guerre d'Ethiopie, la guerre sino-japonaise ou la Guerre d'Espagne. Le journal subit la censure mais continue de paraître à Tours.
- 1940 : Le Figaro s'installe à Bordeaux, Clermont-Ferrand puis Lyon avant de subir les effets de la censure du fait d'un éditorial de Pierre Brisson.
- Pendant la Seconde Guerre mondiale, Le Figaro est publié à Lyon en zone libre jusqu'à l'occupation allemande de 1942.
- 11 novembre 1942 : Pierre Brisson décide de saborder le journal et publie un éditorial dont la parution est empêchée sauf pour les abonnés : « Les consignes impératives qui viennent de nous parvenir ne nous permettent plus de poursuivre notre tâche sans offenser nos sentiments les plus intimes et sans trahir la confiance du public. Il s'agit de mentir ou de se démettre. Notre choix est fait. Je remercie les lecteurs de leur attachement, de leur compréhension, de l'estime qu'ils marquent à ce journal fait par des hommes de cœur dans des situations difficiles. Je leur donne l'assurance qu'ils retrouveront au premier jour le Figaro, fidèle à ses devoirs et conforme à ses vœux. »
- 25 août 1944 : Le Figaro réapparaît à Paris avec un éditorial de François Mauriac sur Charles de Gaulle, il devient le journal du MRP face aux communistes et aux socialistes.
- 1945 : le tirage atteint 213 000 exemplaires, mais le public exige beaucoup plus.
- 1946 : parution du Littéraire, hebdomadaire gratuit et publié en dehors du quotidien. Il réunit Pierre Brisson, Paul Claudel, Léon-Paul Fargue, Colette, Julien Green, etc...
- 1947 : le Littéraire devient le Figaro Littéraire.
- 1950 : la femme de François Coty cède la moitié de ses actions dans le quotidien à un groupe formé par Jean Prouvost, qui décide qu'il n'y aura désormais plus d'actionnaire majoritaire.
- 1964 : à la mort de Pierre Brisson, la femme de François Coty vend toutes ses actions.
- 1970 : Jean Prouvost récupère le reste des actions Coty et devient ainsi l'actionnaire majoritaire du journal.
- En 1975, le journal est racheté par Robert Hersant, directeur d'un groupe de publications périodiques qui avait commencé son ascension dix ans plus tôt en fusionnant deux journaux régionaux de Brive-la-Gaillarde, et avait dès ce moment été remarqué par le magazine Presse-Actualité comme un éventuel « nouvel Axel Springer ».
- Le supplément du dimanche Le Figaro Magazine lancé trois ans plus tard est perçu à l'époque comme très politique par le journal Le Canard enchaîné qui en fera une anagramme cruelle : Le gai FroMage nazi.
- Le 10 mai 1981, Le Figaro devient pour la première fois depuis des années un organe d'opposition, alors que Jean d'Ormesson en est le directeur. Louis Pauwels a publié un recueil de ses articles de l'époque sous le titre La liberté guide mes pas.
- Robert Hersant rachète dans ce début des années 80 ce qui subsiste du groupe Boussac: le quotidien L'Aurore. Ce titre, issu de la Résistance, avait été créé par Robert Lazurick, en mémoire du fameux journal de Georges Clemenceau qui publia, le 13 janvier 1898, le « J'accuse » d'Emile Zola. Le nom de ce journal, puissant dans les années 1950-1970, figure toujours associé à celui du Figaro. En 1985, L'Aurore est en effet complètement intégré dans Le Figaro. Ce titre survit aujourd'hui dans celui de l'édition sans suppléments du samedi "Le Figaro - L'Aurore".
- juin 1999, le groupe d'investissement américain Groupe Carlyle, devançant de peu le groupe français Dassault, investit 1 milliard d’euros dans Le Figaro, détenant ainsi 40% de l'actionnariat du quotidien (les 60% restant étant détenu par la Socpresse)[1][2].
- 29 novembre 1999 : changement de formule, avec entre autres évènements marquants la disparition du dessin de Jacques Faizant de la première page du journal.
- Juin 2004 : le groupe Dassault (GIMD) est autorisé à prendre le contrôle de la Socpresse, maison mère du Figaro. Pendant l'été, Serge Dassault refuse de publier l'interview d'Andrew Wang, l'intermédiaire au centre de l'affaire des frégates de Taiwan. (Elle sera finalement publiée par Le Point le 9 septembre 2004). La même année, l'avionneur avait vendu un ensemble de Mirage 2000 avec leur armement Matra (missiles Mica).
- Octobre 2004 : l'inquiétude des syndicats sur l'indépendance du journal est vive alors que Serge Dassault remanie la direction du journal, désormais dirigé par Nicolas Beytout et Francis Morel.
- 19-21 août 2005 : Le Figaro quitte le 37, rue du Louvre pour s'installer au 14, boulevard Haussmann.
- 3 octobre 2005 : Le Figaro change de format pour la première fois depuis plus de trente ans. Le titre apparaît désormais dans un cartouche bleu. En outre, il contient désormais un cahier économie et un cahier loisirs intitulé Et vous. Cette nouvelle formule est officiellement censée permettre à l'entreprise de proposer à la vente davantage d'espaces publicitaires en une et en quatrième de couverture.
- février 2006 : Le Figaro évolue aussi sur Internet avec la transformation du site www.lefigaro.fr
[modifier] Ligne éditoriale
De nos jours, le Figaro est un journal de droite et centre-droit ; l'un des slogans de sa campagne publicitaire de 2005 était « en matière d'économie nous sommes pour le libre-échange. En matière d'idées aussi ».
Serge Dassault, sénateur UMP, président de la société du Figaro SA, a expliqué sur France Inter le vendredi 10 décembre 2004, et dans Le Monde daté du 12 décembre, que les journaux doivent diffuser des « idées saines », car « nous sommes en train de crever à cause des idées de gauche ». Selon lui, la presse doit modérer les propos de gauche.
[modifier] Personnalités
[modifier] Directeurs
- De 1879 à 1914 :
- Francis Magnard
- Fernand de Rodays
- Jules Cornély
- Gaston Calmette, assassiné par Henriette Caillaux en 1914
- Liste des directeurs des années 1930 à 1964 :
- Alfred Capus
- Robert de Flers
- André Chaumeix
- Lucien Romier
- François Coty
- Pierre Brisson (de 1934 à 1964)
- Jean Prouvost
- Robert Hersant - Yves de Chaisemartin
- Serge Dassault
[modifier] Écrivains
Ont écrit au Figaro (hors tribunes) :
- Théophile Gautier
- Charles Nodier
- George Sand, qui y a fait ses débuts ;
- Octave Mirbeau,qui y a notamment publié son fameux appel à la grève des électeurs et lancé un poète gantois inconnu Maurice Maeterlinck ;
- Émile Zola, qui y aborde initialement l'Affaire Dreyfus ;
- Marcel Proust, qui reprend même certains de ses articles dans À la recherche du temps perdu ;
- André Gide ;
- François Mauriac, qui tient un bloc-notes durant des années, s'opposant en particulier à la torture en Algérie ;
- Raymond Aron ;
- Omar Sharif, chroniqueur de bridge ;
- Jean d'Ormesson (comme directeur) ;
- Paul-Marie de la Gorce ;
- Hélène Carrère d'Encausse ;
- même Jean-Paul Sartre (qui, politiquement ne portait pas le journal dans son cœur) a publié un reportage sur les États-Unis à la Libération.
Le Figaro est souvent considéré comme le « journal des académiciens », du fait du grand nombre d'« immortels » qui y ont écrit.
[modifier] Dessinateurs
- Jean Sennep dans les années 1950 et au début des années 1960
- Puis le jeune dessinateur Jacques Faizant qu'on avait jusque là surtout connu pour ses dessins de vieilles dames et de marins. Il se révèle (avec son équipe, car il s'agit d'un travail à plusieurs personnes) bien adapté à ce nouveau style puisqu'aujourd'hui son nom est davantage associé dans le grand public à ses dessins politiques qu'à ses anciens recueils. Jacques Faizant est décédé le 14 janvier 2006.
[modifier] Journalistes et rédacteurs en chef
- Ivan Rioufol
- Franz-Olivier Giesbert
- Jean de Belot
- Nicolas Beytout
- Georges Malbrunot
- Yves de Kerdrel
- Eric Zemmour
[modifier] Éditions
Tous les jours, le quotidien est accompagné d'un supplément imprimé sur papier saumon, le Figaro Économie.
En outre,
- L'édition du lundi est accompagnée, depuis le 3 avril 2006, d'un nouveau cahier "sport", auquel se rajoute le traditionnel supplément au format tabloïd, le Figaro Entreprises.
- L'édition du mardi.
- L'édition du mercredi est accompagnée en région parisienne d'un supplément spectacles et loisirs, le Figaroscope.
- L'édition du jeudi est accompagnée d'un supplément de 8 pages, le Figaro littéraire.
- L'édition du samedi est accompagnée de suppléments plus volumineux de type magazine : Le Figaro Magazine, Madame Figaro et un magazine de télévision : TV Magazine. En octobre 2006 s'ajoute le premier numéro de Mademoiselle Figaro. En 2007 il paraitra de façon trimestrielle avec les autres magazines.
- Une édition sans suppléments est publiée le samedi sous le titre Le Figaro - L'Aurore (Ce double titre exista comme quotidien dans les années 80 après le rachat de L'Aurore par Robert Hersant, il subsista quelque temps avant de disparaître, il ne se différenciait du Figaro que par la une).
- En 2005, chaque semaine, un tome des « essentiels » de l'Encyclopædia Universalis a été vendu en supplément le mardi, le premier tome étant gratuit. Cette encyclopédie contenait 6000 articles, 17 000 notices et 200 000 liens.
- Le Figaro Patrimoine est également un supplément du Figaro publié mensuellement.
[modifier] Diffusion
La diffusion payée en France du Figaro. Sources : OJD, 2004.
Titre | 1999 | 2000 | 2001 | 2002 | 2003 | 2004 | 2005 |
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Le Figaro | 366 690 | 360 909 | 366 529 | 359 108 | 352 706 | 341 083 | 337 118 |
La diffusion gratuite (cabinets médicaux, compagnies aériennes, entreprises, etc.) dépasse 70 000 exemplaires, soit plus que la diffusion payante de l'Humanité, par exemple. Pour comparer avec la diffusion des autres quotidiens nationaux français : Presse en France.
[modifier] Devise figurant à la une
« Sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur », Beaumarchais, Le mariage de Figaro.
Figaro est un personnage de Beaumarchais, héros de Barbier de Séville, du Mariage de Figaro et de la Mère coupable. Un figaro est un barbier.
Le Figaro comporte d'autres références au personnage dont il tire son nom, comme « Figaro-ci, Figaro-là », Le barbier de Séville.
À une époque, cette devise fut remplacée par une autre citation de Beaumarchais où il était question de P’tit quinquin, puis la devise initiale fut restaurée, un temps discrètement, puis de nouveau en première page depuis la dernière maquette.
[modifier] Notes
[modifier] Sources
- Le roman du Figaro : 1826-2006, par Bertrand de Saint Vincent avec Jean-Charles Chapuzet, Plon-Le Figaro, novembre 2006, ISBN: 978-2259205832 (le texte de ce livre a été publié dans le Figaro du 24 juillet au 26 août 2006).
- Figaro-ci, Figaro-là (revue "Médias", n°11, hiver 2006) : L'Histoire du "Figaro" de Hippolyte de Villemessant à Serge Dassault.
[modifier] Liens externes
- Le site officiel du Figaro
- Archives du Figaro de 1826 à 1929 sur Gallica
- Fiche du Figaro sur le site de l’Office de justification de la diffusion
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