Débarquement des émigrés à Quiberon
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Le débarquement des émigrés à Quiberon débuta le 23 juin et fut définitivement repoussé le 21 juillet 1795. Organisé afin de prêter main-forte à la Chouannerie et à l'armée catholique et royale en Vendée, il espérait soulever tout l'Ouest de la France afin de mettre fin à la Révolution française et de permettre le retour de la monarchie. Cette opération militaire de contre-révolution eut un grand retentissement, et porta un coup funeste au parti royaliste.
Louis XVIII de France et le comte d’Artois (futur Charles X de France) s’étaient partagés les affaires et les zones d’’activités contre-révolutionnaires :
- à Louis XVIII, en dehors de la politique générale, la région s’étendant des Alpes aux Pyrénées et englobant Lyon,
- au comte d’Artois les provinces de l’Ouest : Vendée, Bretagne, Normandie.
Le comte d'Artois nomma Joseph de Puisaye général en chef de Bretagne, choix qui n'était pas mauvais puisque ce général joignait aux talents militaires une expérience certaine en matière de politique et de diplomatie.
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[modifier] Les erreurs commises dans la préparation du débarquement
[modifier] Première erreur
Joseph de Puisaye joua à fond la carte "anglaise". Ce fut sous sa direction qu'on prépara le débarquement à Quiberon. Mais sumultanément, à Paris fonctionnait l'alliance royaliste pour le compte de Louix XVIII. Elle avait un représentant à Londres et fit tant que Joseph de Puisaye se trouva à demi discrédité avant le départ de l'expédition. On lui imposa un second choisi par l'alliance de Paris : le comte Louis Charles d'Hervilly. On délivra à celui-ci des instructions si ambiguës qu'il était à même de contester les ordres de Joseph de Puisaye, voire de revendiquer le commandement suprême.
[modifier] Deuxième erreur
Ce ne fut point la seule maladresse commise. Nombre d'émigrés préféraient que le débarquement eut lieu en Vendée, mais c'eût été davantage François de Charette qui se posait en rival de Joseph de Puisaye. On choisit donc la presqu'île de Quiberon en dépit des inconvénients qu'elle présentait : ce n'était qu'une étroite lande de terre : les hauts-fonds interdisaient l'accès d'une partie de ses côtes.
[modifier] Troisième erreur
Une autre erreur fut d'habiller les volontaires en soldats britanniques : les Bretons n'aimaient guère les vestes rouges et pour cause.
[modifier] Quatrième erreur
La dernière faute fut de compléter les effectifs par des prisonniers républicains détenus sur les pontons britanniques : il était évident qu'ils retourneraient leur veste à la première occasion, car ils détestaient les Britanniques autant que les émigrés.
Le comte d'Artois n'avait même pas été consulté sur le choix ni sur la date de l'expédition. C'était cependant en son nom que Joseph de Puisaye agissait puisque le comte d'Artois assumait théoriquement la responsabilité des opérations dans l'Ouest de la France.
Charles Alexandre Léon Durand de Linois y perd un œil.
[modifier] Expédition de Quiberon
Deux escadres appareillèrent, transportant deux divisions d'émigrés. Elles étaient commandées par les amiraux Bridport et Warren. Louis Thomas Villaret de Joyeuse sortit de Brest et attaqua l'escadre de Warren à la hauteur des îles de Glénan, le 22 juin 1795, il dut retraiter promptement vers l'île de Groix et perdit deux vaisseaux de ligne. les Britanniques étaient désormais maîtres de la mer.
[modifier] Négociation entre les deux chefs français
Le 26 juin 1795, ils mouillèrent l'ancre devant Quiberon. Le débarquement pouvait commencer. Ce fut alors que le comte Louis Charles d'Hervilly sortit sa lettre de nomination et revendiqua le commandement suprême. Une journée entière fut perdue en discussions orageuses, en négociation entre les deux chefs. Le comte Louis Charles d'Hervilly finit par se soumettre, mais l'effet de surprise fut manqué. Pendant ce temps-là, les émigrés manifestaient leur impatience, et leur étonnement devant cet inexplicable retard. Quant aux Chouans bretons rameutés par Georges Cadoudal, ils soupçonnaient déjà une trahison. L'effet moral s'avérer désastreux. Ce retard d'une journée fut l'ultime faute du commandement royaliste ; il laissa le temps aux Bleus de l'armée des côtes de Brest de se rassembler. Les premiers succès firent illusion.
[modifier] Débarquement
Le débarquement s'opéra sans difficulté. Le fort Penthièvre qui barrait la route vers le nord de la presqu'île opposa une résistance insignifiante. La jonction avec les bandes chouannes se fit comme prévu. Des villages furent occupés. Mais le général Lazare Hoche eut le temps de regrouper ses unités. Aucune opération d'ensemble ne fut entreprise par Joseph de Puisaye assez vite pour l'inquiéter. Lazare Hoche fit bientôt de Quiberon une véritable ratière. Les divisions chouannes placées en avant du dispositif de Joseph de Puisaye furent toutes balayées. On ne les avaient pas amalgamées aux divisions royalistes, ce qui était une erreur de plus. Le comte d'Hervilly ne daigna pas les soutenir en temps utile. Malgré de furieux assauts, on ne put rompre l'encerclement républicain. Lazare Hoche put alors passer à la contre-attaque. Le fort de Penthièvre lui fut livré par trahison. Joseph de Puisaye jugeant la situation désepérée, se rendit à bord du vaisseau amiral afin de limiter la défaite : on l'accusa par la suite d'avoir déserté pour sauver sa vie.
[modifier] Exécution des royalistes
Lazare Hoche avait promis verbalement que les royalistes seraient considérés comme prisonniers de guerre. Cette promesse ne fut pas tenue. L'héroïque Charles de Virot, marquis de Sombreuil et 750 de ses compagnons furent jugés par un tribunal militaire et fusillés à Auray. Ils étaient tous nobles : beaucoup d'entre eux avaient servi dans la marine de Louis XVI.
La Charteuse d'Auray conserve la liste gravée en hâte et un caveau contenant les restes de 952 prisonniers de l'armée royale passés aux armes du 1er au 25 août 1795 après la défaite du débarquement de Quiberon.
À l'endroit des exécutions, le Champ des martyrs, leurs dépouilles demeurèrent enfouies sur place jusqu'en 1814. En 1829, on édifia une chapelle expiatoire en forme de temple.
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