Dobroudja
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Dobroudja ou Dobrogée Région historique |
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[[Image:|100px|Armes de Dobroudja ou Dobrogée]] | |
La Dobroudja bulgare (en jaune) et la Dobrogea roumaine (orange) | |
Subdivisions actuelles | |
2 départements roumains, région bulgare de Varna | |
Villes | |
Tulcea, Constanta, Silistra, Tutrakan, Dobritch, Baltchik | |
Chronologie | |
1346 | |
1404 | |
Souverains | |
Balko (Balica), Dobrotitch, Mircea | |
Populations | |
Roumains, Grecs, Turcs, Bulgares, Tatars, Lipovènes |
La Dobroudja (Добруджа en bulgare, Dobrogea en roumain et Dobrogée dans les documents français anciens), est un territoire situé entre le Danube et la Mer Noire, partagé entre la Roumanie (deux départements comprenant le plus grand port de la Mer Noire : Constanţa et le delta du Danube), et la Bulgarie (cette région du nord-est est considérée comme le « grenier à blé » de la Bulgarie).
Il est habité depuis le paléolithique, et la culture néolithique de Hamangia (IVe millénaire avant J.C.) en Dobrogée roumaine est mondialement connue.
La région est peuplée dans l'antiquité par les tribus Daces ou Gètes faisant partie de l'ensemble thrace. La population locale fait du commerce avec les colonies grecques de la Mer Noire jusqu'à la conquête romaine (Rome va contrôler la Mésie pendant 7 siècles, relayée par l'empire de Byzance) puis subit les invasions des peuples migrateurs slaves et turcophones (huns, avars, bulgares, ouzes, pétchénègues, coumans dits polovtses, tatars dits tartares, ottomans).
La Dobrogée est intégrée au premier royaume des bulgares de 795 à 917, redevient romaine (byzantine) de 917 à 1186, puis fait partie du "Regnum Valachorum" fondé sur le bas-Danube par les princes roumains de la dysnastie Asan de Tarnova, jusqu'en 1261 lorsqu'elle est à nouveau reconquise par Byzance].
En 1346 elle devient un despotat indépendant fondé par le prince bulgare Balko, avec la capitale à Dobritch (Pazarcik). Peuplé de slavons ("bulgares"), de roumains ("valaques"), de grecs ("romées") et d'arméniens ("hermins") ce despotat s'étend sur le bas-Danube depuis les bouches du fleuve au cap Haeminos (Emina) au sud de Varna. Il s'ouvre aux marchands génois qui en assurent la prospérité, lui fournissent nefs et armes, et installent les comptoirs de San-Giorgio (Giurgiu, Djurdjevo), Dorostolo (Silistra), Barilla (Braila, Ibrahil), Caladda (Galati), Licovrissi (Oblucita, Izmail), Licostomo (Chilia Veche), Constanza (Constanta, Kustendje), Cavarna (Kavarna), Carvona (Carbuna, Balcik) et San-Giovanni (Varna). Mais les Ottomans ayant pris pied sur les deux rives des Dardanelles, les génois sont évincés de la Mer Noire, et en 1404 la Dobrogée entre, après les duchés d'Olténie (banat de Severin) et d'Arges, dans la fédération constituant le Voévodat de Valachie. L'évêque de Vicina (au nord de la Dobrogée) devient le métropolite de Valachie. Mais cette protection ne s'avère pas très efficace car les sultans ottomans occuperont la Dobrogée entre 1421 XIVe siècle et 1878 XIXe siècle en y colonisant de nombreux tatars et turcs musulmans. La Dobrogée est intégrée dans l'exarchat du Proïlavon qui a pour siège Braila et inclut les territoires ottomans à majorité (encore) chrétienne entre Varna et l'estuaire du Dniestr.
Lors des guerres russo-turques de 1877-1878 la Dobrogée est revendiquée tant par la Roumanie que par la Bulgarie nouvellement indépendantes de l'Empire ottoman. Une commission austro-allemande la partage au forceps entre la Roumanie (pour deux tiers) et la Bulgarie (un tiers): elle devient dès lors une pomme de discorde entre les deux pays. En 1913 la Roumanie profite des difficultés de la Bulgarie lors de la première Guerre balkanique, pour lui arracher la totalité de la Dobrogea. La Bulgarie prend sa revanche au côté des Allemands pendant la Première Guerre mondiale, en occupant elle aussi toute la Dobroudja. La paix de 1918 la redonna entièrement à la Roumanie, mais un arbitrage de Hitler en 1940, remit en vigueur le partage initial de 1878, sur fond de traité entre l'Allemagne fasciste et l'URSS de Staline (Pacte Molotov-Ribbentrop). La frontière de 1940 entérinée par le Traité de Craiova est aujourd'hui pleinement reconnue par le Roumanie et la Bulgarie au sein de l'Union européenne.
La Dobrogée est devenue actuellement une région agricole et touristique, dont les principales villes sont le port de Constanta en Roumanie et les villes de Dobritch et Silistra en Bulgarie.
[modifier] Agriculture
La steppe de la Dobroudja bulgare (sud) est plantée de vastes parcelles de céréales, de plusieurs centaines d'ha chacune qui ont la particularité d'être séparées par des haies de 10 à 20 m de large qui ont été plantées lors de la fin du régime communiste pour lutter contre l'érosion des sols. En dépit d'une agriculture de plus en plus intensive, dont les nitrates contaminent les eaux superficielles, ces haies ont une fonction importante d'accueil et de refuge pour des espèces utiles à l'agriculture. La buse féroce (Buteo rufinus), la buse pattue (Buteo lagopus) et le faucon émerillon (Falco columbarius) par exemple contribuent à réguler les micro mammifères friands de céréales. En Dobrogea roumaine, les catastrophes environnementales de l'époque Ceausescu, notamment aux bouches du Danube, sont en passe d'être réparées grâce à un programme de restauration international.
[modifier] Environnement
La Grande Outarde (Otis tarda) fréquente la région. C'est une zone qui a été touchée par la grippe aviaire en 2005, non à cause des oiseaux migrateurs, qui, une fois touchés, meurent trop vite pour véhiculer la maladie, mais à cause des camions de volaille vivante reliant la Turquie à l'Union européenne.
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