Boudjak
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Boudjak Région historique |
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[[Image:|100px|Armes de Boudjak]] | [[Image:|200px|Carte de Boudjak]] |
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Subdivisions actuelles | |
Ukraine Oblast d'Odessa |
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Villes | |
Ukraine Ismail/Izmail Cetatea Albă/Belgorod-Dnestrovskiy/Akkermann |
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Chronologie | |
Souverains | |
Populations | |
Ukrainiens Bulgares Russes Roumains Gagaouzes |
Le Bucak (en turc), Boudjak(Буджак [Budžak] en [ukrainien]], bulgare, et russe),Bugeac (en roumain) fait partie aujourd'hui de l'oblast d'Odessa en Ukraine. C'est une région multi-ethnique sur les bords de la mer Noire entre le Danube et le Dniestr, au sud de la République de Moldavie.
Sommaire |
[modifier] Nom et géographie
Le Bucak, appelé Bessarabie, au temps de la Principauté de Moldavie (1359-1859) reçoit cette appellation sous la domination ottomane (1484-1812). Ce nom dérive du mot turc "bucak" qui signifie "coin" ou "triangle", et fait référence au territoire entre Akkerman/Cetatea Albă, Bender/Tighina, et Oblucitsa/Ismail.
En 1812, la Russie annexe la partie de la Moldavie située à l'est du Prut et étend le nom de Bessarabie à tout ce territoire (aujourd'hui en grande partie occupé par la République de Moldavie), tandis que la dénomination Bucak reste appliquée au "triangle" entre Cetatea Albă, Tighina, et Izmail. A partir de ce moment, les Roumains appelleront le Bucak: Basarabia de sud (Bessarabie du sud).
[modifier] Histoire
Dans l'antiquité, le Boudjak a été habité par les Daces (les Tyrgètes, des Thraces du nord), les Scythes (iranophones), les Germano-Celtes (Bastarnes), et sur la côte, par les Grecs (colonies de Tyras à l'embouchure du Dniestr, aujourd"hui Bilhorod-Dnisterski, de Harpis à l'embouchure du Kogalnik, et de Lykostoma au débouché du Danube, aujourd'hui Chilia/Kiliya).
Du IIIe siècle au Xe siècle, la région a été un couloir de passage pour les Germains, les peuples des steppes et les Slaves en route vers l'ouest et le sud: le roi Wisigoth Alaric y est né. Toutefois, des populations héllénophones et latinophones sédentaires, vivant de la pêche, ont pu se maintenir dans le labyrinthe semi-aquatique et boisé du Delta du Danube.
Du Xe siècle au XIVe siècle, la région s'est trouvée sous le contrôle successif de la la Rus' de Kiev (970-972), de l'Empire romain d'orient dit "Byzantin" (973-1186), de la "Valachie bulgare" ("regnum Valachorum", 1186-1224), des Tatars de Gengis-Khan (1224-1257), de la Galicie-Volhynie (1258-1278), à nouveau des Byzantins (1279-1301), puis des Tatars de Crimée ou Nogaïs (1301-1315), et enfin des commerçants de la République de Gênes qui construisirent à partir de 1315 trois citadelles sur les bords de la mer Noire et sur le Danube (Montecastro = Cetatea Albă, Licostomo = Chilia, Licovrissi = Oblucitsa).
En 1328 le territoire fut incorporé dans la principauté de Valachie sous le règne du voévode Mircea l'Ancien (Mircea cel Bătrân), membre de la famille des Basarab, fondateurs de la Valachie. En 1426 il passa à la principauté de Moldavie sous le nom de "Bessarabie" (pays reçu de Basarab Ier de Valachie (Basarab); les voévodes moldaves en chassèrent les Génois, mais développent les ports et fortifient les citadelles.
En 1484, le prince de Moldavie Étienne III le Grand (Ştefan cel Mare) fut forcé d'abandonner les forteresses de Chilia/Kiliya et de Cetatea Albă/Akkerman aux Ottomans. Le reste de la région avec Bender/Tighina fut cédé en 1538 après une campagne militaire ottomane.
Sous domination turque, la région n'était pas une province, mais faisait partie de la province de Silistra (ou Özi) turque (eyalet). La région était divisée en deux sanjaks, Kiliya et Akkerman. Entre 1504 et 1538 même, un sanjak de Bender et un sanjak de Boudjak furent ajoutés. L'ensemble était rattaché, pour ce qui concerne les populmations chrétiennes, à l'exarchat du Proïlavon, dont le siège était à Braila (Ibrahil) sur le bas-Danube, également turque depuis 1538 (et jusqu'en 1829).
Pendant les guerres napoléonniennes, le Boudjak fut conquis par la Russie dans le cadre de la guerre russo-turque de 1806-1812 et le traité de Bucarest (1812) transféra le Boudjak à la Russie. Le delta du Danube y fut adjoint en 1829. Avec l'annexion russe, les Nogaïs musulmans furent chassé la région vers la Dobrogée (Dobroudja) encore en Turquie (jusqu'en 1878), tandis que des Bulgares et des Turcs chrétiens (les Gök-Oguz ou "taureaux bleus") venaient les remplacer. En outre, environ 90.000 Allemands, Lorrains et Vaudois y furent colonisés par les Tzars.
Après la défaite de la Russie dans la guerre de Crimée en 1856, une partie du Boudjak fut rendue à la Moldavie, vassale ottomane, et rejoint la Roumanie, lors de l'union de la Moldavie à la Valachie en 1859. Après la guerre russo-turque de 1877-78, le Traité de San Stefano (1878) et le Traité de Berlin 1878 reconnurent l'indépendance totale du nouveau royaume de Roumanie, mais re-transféra le Boudjak à la Russie.
Le 14 décembre 1917 la première République démocratique de Moldavie proclamait son indépendance, incluant le Boudjak. Cette première Moldavie allait ainsi jusqu'au Danube et à la Mer Noire. Après la Première Guerre mondiale, le Boudjak, comme la République démocratique de Moldavie, s'unit la Grande Roumanie, et forma les judeţe de Ismail et de Cetatea Albă.
En 1939, une clause secrète du Pacte Molotov-Ribbentrop assigna la Moldavie orientale (Bessarabie, Boudjak) à la sphère d'influence de l'Union soviétique et en juin 1940, la Roumanie ayant perdu son principal soutien (la France) les Soviétiques s'emparèrent de la Bessarabie et de la Bucovine du nord. En août 1940, le centre de la Bessarabie forma la nouvelle République Socialiste Soviétique Moldave, tandis que le Boudjak étant attribué à la République Socialiste Soviétique Ukrainienne. Selon le Pacte Hitler-Staline, les Allemands furent rapatriés vers l'Allemagne. Après la déclaration de guerre de Hitler à Staline en juin 1941, les Roumains se trouvèrent aux côtés des forces de l'Axe, et reprirent le Boudjak, qu'ils rendirent à l'URSS le 23 août 1944 lorsqu'ils déclarèrent la guerre à l'Allemagne nazie. Les Soviétiques peuplèrent d'Ukrainiens et de Russes les villages évacués en 1940 par les Allemands.
Depuis la chute de l'Union Soviétique, le Boudjak fait partie de l'Ukraine indépendante. Malgré quelques associations roumaines qui revendiquent le retour de cette région à la Roumanie, celle-ci n'a aucune revendication territoriale sur l'Ukraine. Mais des contentieux subsistent: l'URSS s'était emparée en 1944 de davantage d'îles que ne lui en avait officiellement cédé la Roumanie (Ostroavele Daler, ostrovul Limba, insula Serpilor/ostrov Zmeiyni, conservés par l'Ukraine), l'Ukraine pose unilatéralement des bornes frontière jusque devant le port roumain de Sulina, et sur les monuments historiques de Cetatea Albă/Bilhorod-Dnisterski ou de Hotin, rien n'indique leur passé moldave.
[modifier] Groupes ethniques et démographie
Les principaux groupes ethniques du Boudjak sont aujourd'hui les Ukrainiens, les Bulgares, les Russes, et les Roumains. Comme en République de Moldavie, il y a des Gök-Oguz Gagaouzes dans le Boudjak: ce sont des turcs chrétiens orthodoxes qui arrivèrent de bulgarie entre 1812 et 1829, et qui s'installèrent dans les villages laissées vacants par les Nogais. Mais contrairement à la Moldavie, l'Ukraine n'a pas toléré qu'ils érigent leurs communes en "unité territoriale autonome". Les Bulgares de la région sont connus comme Bulgares de Bessarabie et, comme les Gök-oguz, ils descendent de colons venus des Balkans.
Les Allemands qui ont jadis vécu ici étaient originaires du Württemberg et de Prusse: accompagnés de Lorrains et de Vaudois, ils s'installèrent dans la région entre 1814 et 1820. Un grand nombre cultivèrent les steppes du Boudjak à l'ouest d'Akkerman appelées "Kronsland", dont ils firent une "Mini-Souabe" pleine de jardins et de vignes. Petit-à-petit ils assimilèrent les Lorrains et les Vaudois, et ils étaient 140.000 en 1940 lorsqu'ils furent déportés, comme ceux de Bucovine lors des transferts de population en 1940. Ces "Allemands hors Allemagne", ou Volksdeutsche furent ré-installés en Pologne occupée et se trouvèrent en première ligne fin 1944 et début 1945 lors de l'offensive de l'Armée Rouge: la plupart s'enfuirent, bien peu survécurent.
Avant la Seconde Guerre mondiale, la région avait un nombre significatif de Juifs qui furent exterminés avec la plupart des Juifs de Bessarabie par le régime du "Pétain roumain": le maréchal Ion Antonescu.
Selon le recensement ukrainien de 2001, la population du Boudjak consistait s'élevait à 617.200 habitants. La majorité est ukrainienne (248.000, 40%), les autres sont des Bulgares (129.000, 21%), des Russes (124.500, 20%) et des Roumains (78.300, 13%). Les Bulgares sont majoritaires dans les raions d'Arsitsa ou Artsyz (39%), de Palade ou Bolhrad (61%) et de Tarutino ou Tarutyne (38%), les Russes dans la ville d'Izmail (44%) et les Roumains dans le raion de Reni (49%). Les autres rayons de la région sont à majorité ukrainienne. Le nom d'Arsitsa ou Artsyz vient d'une vistoire du Tzar sur Napoléon: Arcis sur Aube. Cette petite ville, initialement peuplée de Lorrains francophones, passés à l'allemand durant le XIXème siècle, a été évacuée par eux en 1940 et repeuplée de Bulgares et d'Ukrainiens après 1944.
Dans le raion d'Ismail, 29% de la population est ukrainienne, 28% roumaine et 26% bulgare. La population roumaine y a augmenté de 1% depuis 1989, alors que le nombre des Ukrainiens et des Bulgares descend doucement.
Dans le raion de Sarata, la population roumaine semble avoir augmenté de 154%; en réalité, ce phénomène est du aux progrès de la démocratie en Ukraine: les gens n'ont plus peur de se déclarer Roumains, alors qu'auparavant ils préféraient se déclarer Russes ou éventuellement Moldaves.
[modifier] Raions
- Reni/Tomarovo
- Chilia-Noua/Kiliya
- Oblucitsa/Izmail
- Izvoreni/Tatarbunary
- Arsita/Artsiz
- Cetatea Alba/Belgorod-Dnestrovskiy/Akkerman
- Tarutina/Tarutino
- Palada/Bolgrad
- Sarata/Sarata
Population totale des raions: 482.000 individus.
[modifier] Villes du Boudjak
Population totale des villes: 136.200 individus.
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