Louis XI de France
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Louis XI de France | ||
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Naissance | 3 juillet 1423 Bourges |
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Décès | 30 août 1483 Château de Plessis-lez-Tours |
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Titre | Roi de France (1461 - 1483) |
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Prédécesseur | Charles VII | |
Successeur | Charles VIII | |
Fils de | Charles VII et de Marie d'Anjou |
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Conjoint | Marguerite d'Écosse Charlotte de Savoie |
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Enfants | Louis (1458 - 1460) Joachim (1459 - 1459) Louise ( - 1460) Jeanne (1464 - 1505) Anne (1461 - 1522) François (Ier) (1466 - 1466) Charles (1470 - 1498) François (II) (1472 - 1473) |
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Louis XI de France, né le 3 juillet 1423 à Bourges, mort le 30 août 1483 au Château de Plessis-lez-Tours (commune de La Riche, Indre-et-Loire), fut roi de France de 1461 à 1483, sixième roi de la branche dite de Valois de la dynastie capétienne. Ce monarque a repoussé à tel point les limites du cynisme en politique qu'il fut surnommé « l'universelle araignée ».
Sommaire |
[modifier] Dauphin
Fils de Charles VII et de Marie d'Anjou. Durant son enfance, il fut élevé par Catherine de l'Isle-Bouchard.
Le 24 juin 1436, il épousa Marguerite d'Écosse, fille de Jacques Ier d'Écosse. Il avait 13 ans, elle 11. À partir de cette date, il commença à jouer un rôle politique. Il entra à Lyon et Vienne pour recevoir les serments de fidélité de leurs habitants. En février-mai 1437, il visita le Languedoc et mena seul la reconquête des places-fortes anglaises dans le Velay. Accompagné de son père, il fit une entrée royale dans Paris, récemment conquise par le connétable de Richemont.
En mai 1439, son père le nomma lieutenant général en Languedoc. Il put choisir lui-même ses conseillers et capitaines. En décembre de la même année, il fut transféré en Poitou, cette fois sans vrai pouvoir de décision. En février 1440, après une entrevue avec Jean II d'Alençon, il rejoignit la Praguerie, révolte de grands seigneurs mécontents, comprenant également Dunois, le maréchal de La Fayette ou encore Georges de la Trémoille. Cette rébellion du dauphin s'expliquait par l'absence de responsabilité où le maintenait son père — celui-ci avait constaté les effets désastreux des apanages sur l'unité du domaine royal. Sa fronde fut vite matée. Louis dut offrir sa soumission à Cusset, sous réserve néanmoins d'obtenir le gouvernement du Dauphiné, et d'autres garanties. Charles VII lui accorda le gouvernement, mais refusa le reste.
En 1441, il reprit la bataille contre les partis anglais et pro-bourguignons. Il mena l'armée royale lors de la bataille qui se déroula du 5 juin au 19 septembre devant Pontoise. En 1443, il fit campagne contre Jean IV d'Armagnac, grand vassal insoumis. L'année suivante, il fut chargé de mener hors du royaume les bandes de « routiers », c'est-à-dire les compagnies d'armes laissées sans soldes, qui vivaient de rapines. Il les conduisit en Suisse. Le 26 août 1444, il remporta la victoire de Pratteln, puis se dirigea contre Bâle. Il s'y tenait un concile où l'antipape Félix V avait été élu. Louis fut nommé gonfalonier, c'est-à-dire protecteur de l'Église, par le pape Eugène IV. Louis négocia le traité d'Ensisheim, conduisant à la paix, le 26 septembre 1444. En récompense, il fut nommé protecteur du Comtat Venaissin le 26 mai 1445.
Parallèlement, Louis consacrait ses importants revenus à se constituer une clientèle. Depuis 1437, en effet, il recevait une pension royale de 21 000 livres. Il fallait y ajouter les subsides accordés par les États qu'il débarrassait des routiers. Cependant, il restait mécontent de sa situation. Il était frustré de n'avoir retiré que le Dauphiné de la Praguerie. En 1446, il fut accusé d'avoir assassiné le favori du roi, Pierre de Brézé. Il fut chassé de la Cour et se réfugia dans son gouvernement.
En 1445, Marguerite d'Écosse était morte (tombeau dans l'église Saint-Laon à Thouars). Le 28 décembre 1446, Marie d'Anjou, mère de Louis, accoucha d'un fils, qui fut baptisé Charles. Le 2 février 1451, Louis, impatient d'avoir un héritier, épousa Charlotte de Savoie, fille du duc Louis Ier de Savoie, âgée de seulement 8 ans. La princesse fut somptueusement dotée de 200 000 écus, dont 12 000 comptant. Néanmoins, Louis rencontra par la suite des difficultés pour entrer en possession de toute la dot. Parallèlement au mariage, Louis et le duc de Savoie avaient signé une alliance exclusive. Il profita également des bonnes grâces du pape pour s'immiscer dans les élections épiscopales. Ses relations avec son père étaient tissées de double jeu et d'intrigues.
Furieux, Charles VII leva une armée pour marcher contre le Dauphiné et la Savoie. Louis parvint cependant à négocier une trêve. Ceci ne l'empêcha pas de mener une campagne de libelles contre son père, l'accusant de mœurs dissolues. Par prudence, il envoya plusieurs ambassades auprès du roi pour se justifier. Charles VII ne s'en laissa pas conter, et envoya Antoine de Chabannes à la tête d'une armée pour lui arracher le Dauphiné. Le 30 août 1456, Louis s'enfuit en Franche-Comté, puis à Louvain, en territoire bourguignon. Il y fut bien reçu, et en octobre, Philippe le Bon lui rendit hommage.
Le 18 octobre 1458 naît Louis son premier fils né à Genappe en Belgique. Il mourra en 1460. Le 15 juillet 1459 toujours au château de Genappe naquit son second fils Joachim, qui mourut le 29 novembre. En 1460, ce fut au tour d'une fille, Louise, de mourir en bas-âge. La même année, Charles VII tomba malade. En avril 1461 naquit de nouveau une fille, Anne, qui épousa Pierre de Beaujeu.
[modifier] Roi
Le 22 juillet 1461, Charles VII mourut à Mehun-sur-Yèvre. Louis affecta l'indifférence, et fut absent lors des funérailles royales à Saint-Denis. Il se fit sacrer à Reims trois semaines après la mort du feu roi, avant d'être entré dans Paris. L'entrée eut lieu le 30 août 1461. Philippe le Bon fut remarqué avec son escorte comptant pour la moitié du cortège, et comprenant une troupe en armes. Le nouveau roi ne demeura pas longtemps à Paris. Dès le 25 septembre, il s'installa à Tours, ville gagnée à sa cause.
Sa première action de monarque fut de profiter de la crise de succession en Aragon. En effet, Alphonse le Magnanime était mort en 1458. Jean II, frère du défunt, le disputait à Charles de Viane, son fils. Celui-ci fut retrouvé mort en septembre 1461, ce qui déclencha une guerre civile entre Jean II et les villes, en particulier Barcelone. Louis XI tenta de s'allier aux États de Catalogne. Devant leur refus poli, il se tourna vers Jean II, lequel lui céda les revenus des comtés de Catalogne et de Cerdagne en échange de son aide. Louis XI en prit tout bonnement possession. Il intervint également dans la querelle dynastique savoyarde.
Un mois après la naissance de sa fille Jeanne en 1464 il apprend que l'enfant est boîteuse (elle fut d'une laideur proverbiale, petite, contrefaite, malingre) et décide sur le champ de la marier à son lointain cousin Louis d'Orléans, fils du poète Charles d'Orléans, dans le but avoué que le mariage reste stérile et que s'éteigne cette branche capétienne rivale de la sienne mais celui-ci, lorsqu'il deviendra roi (sous le nom de Louis XII), obtiendra l'annulation de son mariage.
À l'intérieur se forma, en mars 1465, la ligue du Bien public. Très comparable à la Praguerie, elle avait à sa tête Charles de Charolais , fils du duc de Bourgogne, qui réclamait plus de pouvoir. Son déclenchement était dû à un incident avec les Bourguignons. En 1463, Louis XI avait décidé de racheter les villes de la Somme qui avaient été cédées au duché de Bourgogne. Cette cession, décidée au traité d'Arras de 1435 devait compenser l'assassinat de Jean sans Peur à Montereau, en 1419. La nouvelle du rachat avait suscité une vive hostilité à la cour de Bourgogne. François II de Bretagne, qui renâclait au joug royal, s'allia aux Bourguignons. Se joignirent à eux Jean II de Bourbon et Jean V d'Armagnac. Le mécontentement ne s'arrêtait pas aux grands vassaux. La pression fiscale avait beaucoup augmenté suite au rachat des villes de la Somme, pour 400 000 écus. Louis XI avait exigé des prêts du clergé, forcé les établissements religieux à lui fournir un inventaire de leurs biens, privé l'Université et le corps des archers et arbalétriers de Paris de leurs privilèges. Il avait supprimé la Pragmatique Sanction.
Contre la ligue du Bien Public, Louis XI se mit personnellement à la tête d'une grande offensive. Après la chute de Moulins, les Bourbons se soumirent. Louis XI fit volte-face vers Paris, menacée par les Bretons et les Bourguignons. Il livra une grande bataille à Montlhéry, le 16 juillet 1465, pleine de confusion et de sang et sans réel vainqueur, mais le siège de Paris fut brisé. Louis XI parvint cependant à négocier une paix où il ne concédait rien pour réformer l'État. Il lâcha cependant le gouvernement de Normandie à son frère. Celui-ci ne parvint pas à prendre en main son gouvernement, et dut s'exiler. Son troisième fils prénommé François naît le 4 décembre 1466 mais meurt 4 heures plus tard. Le 10 septembre 1468, par le traité d'Ancenis, Charles et François II firent leur paix, et rompirent avec les Bourguignons.
Le Téméraire lui proposa de négocier à son tour, et invita le roi dans son château de Péronne. Louis XI s'y rendit en personne. Au cours des pourparlers, Liège se rebella contre la tutelle bourguignonne. Il apparut rapidement que des commissaires royaux figuraient parmi les révoltés. Furieux, le Téméraire se retourna contre Louis XI. Personnellement menacé, le roi dut signer un traité désavantageux, accompagner le Bourguignon dans sa campagne contre Liège et regarder brûler, le 30 octobre 1468, la ville rebelle. Il dut également promettre de donner la Champagne en apanage à son frère. Sitôt parti, Louis XI refusa de s'exécuter et n'accorda à Charles que la Guyenne, pays pacifié depuis peu et difficile à tenir. Il fit emprisonner son conseiller, le cardinal La Balue, en 1469 et dénonça le traité en 1470. C'est la même année que naît son quatrième fils Charles futur Charles VIII et enfin viendra un sixième fils prénommé aussi François né à Amboise le 3 septembre 1472 titré duc de Berry et qui mourra en juillet 1473.
Il s'allia avec le roi d'Angleterre, Édouard IV et entreprit de réduire la puissances des grands vassaux. En 1472, le Téméraire envahit de nouveau la Picardie. Il fut arrêté à Beauvais par Jeanne Hachette. En 1477, quand le Bourguignon mourut, Louis XI tenta de s'emparer de ses États, mais se heurta à Maximilien d'Autriche, qui avait épousé la fille du défunt, Marie de Bourgogne. En 1482, il parvint cependant à récupérer la Picardie et la Bourgogne, par le traité d'Arras. Par le jeu d'héritages, dont celui de René Ier de Naples, il entra en possession de l'Anjou, du Maine et de la Provence.
Sa vie durant, Louis XI est un perpétuel malade : « brûlures d'estomac, crises de foie, goutte, congestion hémorroïdaire qui l'empêche de marcher, eczéma purulent », selon Yvan Gobry qui — pour son physique — cite Basin : « Avec ses cuisses et ses jambes maigrichonnes, il n'avait, dès le premier abord, rien de beau ni d'agréable. Pire encore : si on le rencontrait en ignorant son identité, on pouvait le prendre plus pour un bouffon ou pour un ivrogne, de toute façon pour un individu de vile condition, que pour un roi ou un homme de qualité ». Ce jugement mérite d'être toutefois pondéré par l'hostilité que l'ancien évêque de Lisieux portait au roi à la suite de son bannissement du royaume en 1465. Basin entreprit de régler ses comptes en 1473 dans une biographie censée révéler « ses ruses, ses malices, ses perfidies, ses sottises, ses méfaits et ses cruautés » sous couvert d'objectivité.
Louis XI se fait inhumer dans la basilique Notre-Dame de Cléry, qu'il avait fait édifier vers 1467.
Il semble avoir été inhumé à Lyon : Payements à Guillaume Gauteret, appothicayre, pour six douzeines de torches pesans deux cens quatre livres,lesquelles furent mises et emploiées pour les obsèques et seveliment du roy Loys, cui Dieu absoille,lequel seveliment fust fait en l'esglise de Lyon
Référence: Archives de Lyon, Comptabilité communale, 1583-1587, cote CC 0518.
[modifier] Bibliographie
- Jean Favier, Louis XI, Fayard, 2001 (ISBN 2213610037) ;
- Jacques Heers, Louis XI, Perrin, coll. « Tempus », 2003 (ISBN 2262020841) ;
- Paul Murray Kendall, Louis XI, l'universelle araigne, Fayard, 1974 (ISBN 2213000387).
[modifier] Liens externes
- (fr) La France sous Louis XI de manière simple. A voir également tous les rois de la dynastie des valois.
- Texte intégral du « Mémoire des faits du feu roy Louis onziesme » de Philippe de Commynes
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