Martine Aubry
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Martine Aubry[1], de son vrai nom Martine Delors, née le 8 août 1950 à Paris, (dans le XVIIe arrondissement) est une femme politique française, membre du Parti socialiste (PS) et du club Le Siècle. Elle est également maire de Lille depuis mars 2001.
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[modifier] Biographie
Elle est la fille de Jacques Delors, ancien ministre de François Mitterrand et ancien président de la Commission européenne. Après avoir été scolarisée dans l'enseignement privé, elle est diplômée en 1972 de l'Institut d'études politiques de Paris. De 1973 à 1975, elle suit les cours de l'École nationale d'administration pour en sortir dans la promotion Léon Blum. Pendant la même période elle milite à la CFDT ; elle entre au Parti socialiste en 1974. Après l'ENA (où elle enseigne à partir de 1978), elle occupe divers postes au ministère du Travail et des Affaires sociales, dans les cabinets de Jean Auroux (elle y rédige les lois Auroux) et de Pierre Bérégovoy et au Conseil d'État avant d'entrer à Pechiney, de 1989 à 1991, et de devenir la directrice adjointe de Jean Gandois. À ce poste elle participe à l'ouverture d'une usine à Dunkerque mais aussi à la fermeture de l'usine d'aluminium de Noguères (Pyrénées Atlantiques)[2].
En 1991, elle est nommée ministre du Travail, de l'Emploi et de la Formation professionnelle par Edith Cresson ; Pierre Bérégovoy la maintient en place. Après la victoire de la droite, elle crée la Fondation Agir contre l'exclusion (FACE) puis, en 1995, Pierre Mauroy la nomme Première adjointe de la mairie de Lille pour l'implanter dans le Nord.
Pour certains, le désistement de son père à l'élection présidentielle de 1995 est en partie motivé par sa volonté de ne pas gêner la carrière de sa fille[réf. nécessaire]. Lionel Jospin, qui est élu par les militants socialistes comme candidat à sa place, la choisit comme porte-parole de sa campagne. Après sa défaite, il est élu premier secrétaire du parti et veut faire de Martine Aubry son numéro deux. Elle refuse.
Quand on la décrit exigeante, elle explique : Je dis les choses en face, je ne suis pas faux-cul. Mais je crois être bien moins dure que beaucoup de gens en politique. Je suis même peut-être trop sensible[réf. nécessaire]. Ayant de bonnes relations avec une partie du patronat (en particulier Jean Gandois, désormais président du CNPF) tout comme au Parti communiste, elle s'entend assez mal avec les syndicats, en particulier avec la secrétaire général de la CFDT Nicole Notat (elles ont un profond désaccord sur le plan Juppé)[réf. nécessaire].
Après la victoire de la gauche plurielle en 1997 (elle est élue député du Nord), Lionel Jospin la nomme ministre de l'Emploi et de la Solidarité, numéro deux du gouvernement (décision importante compte tenu de l'engagement féministe de Martine Aubry). Elle met en place la principale promesse du Premier ministre : la lutte contre le chômage (plus de deux millions de chômeurs) avec la création d'emplois en mettant en œuvre plusieurs dispositifs publics et notamment les 35 heures. Cette mesure, décriée par la droite et le patronat, devient très débattue, et suscite la démission de son ancien patron Jean Gandois de la tête du CNPF. Les uns affirment que des centaines de milliers d'emplois sont créés et montrent les changements induits dans la société (amélioration des conditions de travail par la réduction du temps de travail), tandis que les autres affirment que la mesure mine la compétitivité de la France tout en ruinant un grand nombre de PME. Martine Aubry se voit alors reprocher d'être « passée en force » sans s'être concertée suffisamment avec les partenaires sociaux. La RTT a l'originalité de faire l'objet d'une nouvelle pratique de la législation avec une première loi votée le 13 juin 1998 posant les principes et reposant sur le volontariat des partenaires sociaux, suivie d'une seconde loi applicable à tous au 1er janvier 2000, basée sur plus de cent mille accords d'entreprises et de branche. Elle met aussi en place les emplois-jeunes, la loi de lutte contre l'exclusion et la couverture maladie universelle (CMU). Elle sera la première à réussir à combler le fameux « trou » de la Sécurité sociale en 2000, avant de jeter les bases de l'Allocation personnalisée d'autonomie (APA) pour les personnes âgées dépendantes.
Elle fonde en 2000 le club Réformer, groupe de réflexion politique avec Marylise Lebranchu, Jean Le Garrec, François Lamy, Adeline Hazan.
Le 18 octobre 2000, Martine Aubry démissionne du gouvernement pour se consacrer à la campagne des élections municipales à Lille : Pierre Mauroy se représente à ses cotés et fait d'elle son successeur. Après une campagne très active, elle est élue maire, bien que mise en difficulté dans ces élections marquées par un fort taux d'abstention et la chute ou l'échec d'autres personnalités du Parti Socialiste (Jack Lang, Élisabeth Guigou). Son parrain, Pierre Mauroy conserve toutefois la présidence de la communauté urbaine de Lille.Dès l'année suivante il annonce son intention de lui passer la main au prochain mandat également à la président de Lille Métropole Communauté urbaine.
En mars 2002, la publication d'un portrait au vitriol, La Dame des 35 heures, la fait pleurer.
Bien placée dans les sondages, beaucoup la voient Premier ministre en 2002 en cas de victoire de Lionel Jospin aux présidentielles. Après l'échec de ce dernier et celui de sa propre candidature dans la 5e circonscription réputée imprenable par la droite dans le Nord, elle reste un temps relativement discrète au plan national, se consacrant à la mairie de Lille. Émue par cette défaite, elle déclare payer pour ne pas avoir fait assez pour les gens à bas salaires.
En décembre 2004, elle rejoint la direction du Parti Socialiste, chargée avec Dominique Strauss-Kahn et Jack Lang de préparer un projet politique pour 2007. Comme la plupart des dirigeants du PS, elle s'est prononcée pour l'adoption du Traité constitutionnel turopéen.
Elle a gardé depuis son entrée en politique le nom de son premier mari, Xavier Aubry, dont elle a divorcé. Le 20 mars 2004, elle a épousé en secondes noces l'avocat lillois Jean-Louis Brochen.
Entre-temps Maire de Lille, elle a considérablement modifié l'ambiance et l'image extérieure de la ville de Lille par l'opération « Lille 2004, capitale européenne de la culture », qui a fait venir à Lille en un an plus de 9 millions de visiteurs. Elle a lancé le 14 octobre dernier Lille 3000, l'après-Lille 2004, qui pare sa ville pour trois mois aux couleurs de l'Inde, et a proposé au public plus de 300 manifestations culturelles. Près d'un million de visiteurs ont été accueillis. Elle a toutefois déçu les fervents du club de football local, le LOSC, en persistant dans l'intention première (et unanimement partagée au départ) de maintenir le LOSC à Lille dans un stade Grimonprez-Jooris agrandi. Permis de construire attaqué et remis en question par des riverains. Récemment, au cours des années 2002-2006, un nouveau partage de l'espace public entre piétons, voiture, et vélos a valu au maire une certaine chute de popularité, mais nombreuses de ses initiatives, comme le Projet de Renouvellement Urbain sur Lille Sud et Moulins ou Lille Ville de la Solidarité et Lille Plage, une plage solidaire qui a été installée l'été 2006 au cœur des quartiers en difficultés de Lille, ou à venir Lille Neige (une patinoire de 600 m² à Lille Sud), sont saluées des habitants[réf. nécessaire].
Longtemps soutenu par Pierre Mauroy, le maire de Lille a été afectée par une critique de celui-ci lors du bureau national du Parti Socialiste le 21 mars 2006[3]. Pour preuve de conciliation, Martine Aubry a annoncé qu'elle n'avait pas l'intention d'être candidate aux législatives sur une circonscription qui ne soit pas lilloise comme c'est le cas pour la 5e du Nord située hors les murs. Elle avait envisagé de se présenter dans une ciconscription "lilloise", celle de l'hôtel de ville, la 2e, détenue depuis plus de trente ans par Bernard Derosier qui après avoir annoncé un temps son intention de ne pas se représenter a finalement décidé de se maintenir.
[modifier] Études
- Scolarité dans l'enseignement libre (mais au moins une partie au lycée Paul-Valéry, établissement public à Paris)
- Licence de sciences économiques
- Diplômée de l'institut des sciences sociales du travail
- Diplômée de l'Institut d'études politiques de Paris en 1972
- Ancienne élève de l'École nationale d'administration de 1973 à 1975, promotion Léon Blum
[modifier] Carrière
- 1975-1979 : chargée de mission auprès du directeur des relations du travail
- 1981 : conseiller technique au cabinet du ministre du Travail (y rédige les lois Auroux)
- 1983 : directeur adjoint du cabinet du ministre délégué aux Affaires sociales, chargé du travail
- 1984 : chargée de mission au cabinet du ministre des Affaires sociales et de la Solidarité nationale
- 1987 : maître des requêtes au Conseil d'État
- 1989-1991 : directeur général adjoint du groupe Péchiney dirigé alors par Jean Gandois, futur président du Conseil National du Patronat Français (CNPF)
- 1991-1993 : ministre du Travail, de l'Emploi et de la Formation professionnelle des gouvernements Cresson et Bérégovoy
- 1993 : présidente-fondatrice de la Fondation Agir Contre l'Exclusion (FACE)
- 1995 : premier adjoint du maire de Lille et vice-présidente de la Communauté urbaine de Lille
- 1997-2002 : député dans la 5e circonscription (Seclin) du Nord
- 1997-2000 : ministre de l'Emploi et de la Solidarité
- Depuis 2001 : maire de Lille, vice-présidente de Lille Métropole Communauté Urbaine chargée du développement économique, présidente de l'Institut Pasteur de Lille, présidente du CHRU de Lille, présidente de Lille 2004 Capitale européenne de la culture.
- 2006 : conseiller d'État (en disponibilité)
[modifier] Réalisations
- 1994 Le Choix d’agir Albin Michel
- 1994 : Écrit avec Olivier Duhamel, le Petit dictionnaire pour lutter contre l'extrême-droite (paru au Seuil)
- 1997 Il est grand temps Albin Michel
- 1998 : « loi d'orientation et d'incitation à la réduction du temps de travail » aussi appelée « loi des 35 heures » ou encore « loi Aubry »
- 2000 C’est quoi la solidarité ?, Albin Michel, ;
- 2003 L’important c’est la santé, Collection Proposer, L’aube
- 2004 Culture toujours, Collection Proposer, L'aube
- 2004 Une vision pour espérer, une volonté pour transformer, Collection Proposer, L’aube,
- 2005 Un nouvel art de ville : le projet urbain de Lille Ville de Lille
- 2005 Agir pour le Sud, maintenant !, Collection Proposer, L'aube
[modifier] Ouvrages
- 1982 : Pratique de la fonction personnel : le management des ressources humaines ; Martine Aubry, Pierre Balloy, Robert Bosquet, Pierre Cazamian… [etc.] sous la direction de Dimitri Weiss… avec la collaboration de Pierre Morin ; Publication : Paris : Éditions d'Organisation, 1982 ; Description matérielle : 644 p. : ill. ; 25 cm ; ISBN 2-7081-0477-2
- 1992 : Le chômage de longue durée : comprendre, agir, évaluer : actes du Colloque Agir contre le chômage de longue durée, les 18 et 19 novembre 1991 à la Maison de la chimie à Paris / [organisé par le Ministère du travail, Délégation à l'emploi et la Mission interministérielle Recherche expérimentation, MIRE ; textes réunis par Patricia Bouillaguet et Christophe Guitton ; préf. par Martine Aubry ; Colloque Agir contre le chômage de longue durée (1991 ; Paris) France. Mission interministérielle recherche-expérimentation ; Publication : Paris : Syros-Alternatives, 1992 ; Description matérielle : 745 p. : graph. ; 24 cm ; ISBN 2-86738-745-0
- 1994 : Le choix d'agir ; Aubry, Martine ; Publication : Albin Michel, 1994 ; ISBN 2-226-06801-5
- 1995 : Carnet de route d'un maire de banlieue : entre innovations et tempêtes ; Picard, Paul (préf. de Martine Aubry) ; Publication : Syros, 1995 ; ISBN 2-84146-205-6
- 1995 : Petit dictionnaire pour lutter contre l'extrême droite ; Aubry, Martine; Duhamel, Olivier ; Publication : Éd. du Seuil, 1995 ; ISBN 2-02-028127-9
- 1996 : Pauvretés ; sous la dir. de Claire Brisset, préf. de Martine Aubry ; Publication : Hachette, 1996 ; ISBN 2-01-235180-8
- 1997 : Il est grand temps ; Aubry, Martine ; Publication : A. Michel, 1997 ; ISBN 2-226-09228-5
- 1997 : La nouvelle Grande-Bretagne : vers une société de partenaires ; Tony Blair (préf. de Martine Aubry) ; Publication : La Tour-d'Aigues : Éd. de l'Aube, 1997 ; ISBN 2-87678-310-X
- 1997 : Martine Aubry : enquête sur une énigme politique ; Burel, Paul; Tatu, Natacha ; Publication : Calmann-Lévy, 1997 ; ISBN 2-7021-2792-4
- 1998 : Il est grand temps ; Aubry, Martine ; Publication : Librairie générale française, 1998 ; ISBN 2-253-14376-6
- 2002 : C'est quoi la solidarité ? ; Aubry, Martine ; Publication : A. Michel, 2000 ; ISBN 2-226-11018-6
- 2000 : Emploi et travail [Texte imprimé] : regards croisés ; Olivier Bertrand, Denis Clerc, Yves Clot… [et al.] ; sous la dir. de Jean Gadrey (préf. par Martine Aubry) ; Publication : Montréal (Québec) : l'Harmattan, 2000 ; ISBN 2-7384-9096-4
- 2002 : La Ville à mille temps ; Sous la direction de Jean-Yves Boulin (préface de Martine Aubry) ; ISBN 287678694X
- 2002 : Notre-Dame de la Treille, du rêve à la réalité ; Frédéric Vienne (préface de Martine Aubry) ; ISBN 2912215080
- 2003 : L'important, c'est la santé ; coordonné par Martine Aubry ; Publication : La Tour d'Aigues : Éd. de l'Aube, 2003 ; ISBN 2-87678-944-2
- 2004 : Démocratie participative : Promesses et ambiguïté ; Michel Falise (préface de Martine Aubry) ; Publication : Aube (5 février 2004) ; ISBN 2876789167
- 2004 : Notre Sébasto...pol : Mémoire d'un Théâtre 1903-2003 ; Edgar Duvivier (préface de Martine Aubry) ; Publication Publi-Nord (1 mars 2004) ; ISBN 2902970560
- 2004 : Culture toujours : et plus que jamais ! ; coordonné par Martine Aubry ; Publication : La Tour-d'Aigues : Éd. de l'Aube, 2004 ; ISBN 2-87678-990-6
- 2004 : Réduire les fractures nord/sud : Une utopie ? ; sous la direction de Martine Aubry ; Publication : L'Aube (20 août 2004) ; ISBN 2752600178
- 2004 : Muscler sa conscience du bonheur en trente jours ; Martine Aubry ; Publications : Holoconcept (1 septembre 2004) ; ISBN 2913281397
- 2004 : Quel projet pour la gauche ? ; Martine Aubry ; Publication : L'Aube (19 novembre 2004) ; ISBN 2752600569
- 2004 : Une vision pour espérer, une volonté pour transformer ; Martine Aubry ; Publication : La Tour-d'Aigues : Éd. de l'Aube, 2004 ; ISBN 2-7526-0031-3
- 2005 : Un nouvel art de ville : Le projet urbain de Lille ; Pierre Saintignon (préface de Martine Aubry) ; Publication : Editions Ville de Lille (janvier 1, 2005) ; ISBN 2952350604
- 2005 : Le Maître au Feuillage brodé : Primitifs flamands. Secrets d'ateliers Florence Combert, Didier Martens (préface de Martine Aubry) ; Publication : RMN (26 mai 2005) ; ISBN 2711848914
- 2005 : Felice Beato en Chine : Photographier la guerre en 1860 ; Annie-Laure Wanaverbecq (préface de Martine Aubry) ; Publication : Somogy (22 septembre 2005) ; ISBN 2850568953
- 2006 : Agir contre les discriminations ; Martine Aubry ; Publication : L'Aube (forthcoming, 9 mars 2006) ; ISBN 2752602235
[modifier] Bibliographie
- 2002 : La dame des 35 heures ; Alexandre, Philippe; L'Aulnoit, Béatrix de ; Publication : R. Laffont, 2002 ; ISBN 2-221-09499-9
- 2002 : Martine : portrait intime ; Giordano, Isabelle ; Publication : Grasset, 2002 ; ISBN 2-246-61971-8
[modifier] Notes & références
- ↑ Aubry est le nom de son premier mari, Xavier Aubry, dont elle est aujourd'hui divorcée
- ↑ Une femme ambitieuse ; L'Express (par Jean-Michel Aphatie, Corinne Lhaik) ; 28 août 1997 article en ligne
- ↑ A Lille, Aubry fait le vide autour d'elle, Le Figaro, 8 avril 2006 En fait si tous deux se sont officiellement réconciliés, notamment lors de l'hommage public rendu le 18 novembre 2006 à Roger Salengro ce "changement de génération" au sein du PS du Nord crée quelques turbulences.article en ligne