Parti radical valoisien
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Parti radical | |
---|---|
![]() |
|
Co-Présidents, Porte-paroles | Jean-Louis Borloo, André Rossinot |
Fondation | 1901 |
Siège | 1, place de Valois 75001 Paris |
Secrétaire général | Renaud Dutreil |
Premier Vice-président | Aymeri de Montesquiou |
Président du groupe RDSE | Jacques Pelletier |
Trésorier national | Philippe Cueille |
Ancien Président | François Loos |
Secrétaires nationaux | Hanifa Chérifi, Laurent Hénart, Véronique Mathieu, Michel Thiollière, Michel Zumkeller |
Présidents du groupe | |
au Sénat | Jacques Pelletier (groupe RDSE) |
à l'Assemblée | Bernard Accoyer (groupe UMP) |
au Parlement européen | Margie Sudre (délégation UMP du PPE) |
Idéologie | Radicalisme, Républicain, Centrisme |
Affiliation européenne | Parti populaire européen et Démocrates européens |
Affiliation internationale | {{{internationale}}} |
Couleurs* | bleu, blanc, rouge |
Site Web | www.partiradical.net |
voir aussi | |
Constitution française |
Le Parti radical dit « valoisien » est le plus ancien parti politique français, continuation officielle du Parti radical historique suite à la scission intervenue en 1971.
Sommaire
|
[modifier] Histoire
[modifier] La structuration du radicalisme au XIXe siècle
Le Parti radical trouve ses origines dans les rangs des républicains au XIXe siècle où il se situera souvent à l'extrême gauche de l'échiquier politique. Sa philisophie politique sera tout au long de son histoire fortement influencée par la franc-maçonnerie dont seront membres plusieurs des figures politiques radicales.
[modifier] Sous la Monarchie de Juillet
En 1843, sous la Monarchie de Juillet, il se regroupent autour d'Alexandre Ledru-Rollin et participeront à l'avènement de la IIe République. Ils soutiendront les grandes réformes de 1848 : instauration du suffrage universel, abolition de l'esclavage, liberté de la presse, droit de réunion.
[modifier] Sous le Second Empire
Les radicaux s'opposent au régime de Napoléon III et trouvent un leader, en 1868, en la personne de Léon Gambetta (qui a publié en 1863 La Politique radicale, recueil de discours qui synthétise la doctrine radicale). Leur « programme », qui prend corps dans un discours de Gambetta, le « Programme de Belleville » prononcé en 1869, s'axe essentiellement sur un rétablissement des libertés publiques et une démocratisation passant par un retour au suffrage universel (l'Empire ayant restauré le suffrage censitaire).
[modifier] 1870-1901
En 1870, Gambetta proclame la République à Versailles après la défaite de l'Empire face à la Prusse. Les radicaux devront cependant composer avec les monarchistes orléanistes (Adolphe Thiers, Mac-Mahon) et les républicains modérés, qui seront hissés à la tête de la France suites aux élections législatives. En effet, le radicalisme est ressenti comme un courant de pensée trop progressiste par les électeurs des zones rurales qui lui préfèrent une monarchie modérée garante à leurs yeux d'une plus grande stabilité politique.
La République installée définitivement depuis 1884, les radicaux incarneront particulièrement l'anti-cléricalisme et l'opposition à l'expansion coloniale de la France. Georges Clemenceau et toujours, Léon Gambetta, en sont les figures les plus marquantes.
Au tournant du siècle, les radicaux sont fortement influencés par le solidarisme de Léon Bourgeois. Politiquement cette thèorie les positionne sur une exigence d'une meilleure justice et égalité sociales. Concrètement les radicaux militent pour la création d'une sécurité sociale, d'un impôt sur le revenu permettant une redistribution entre les couches aisées et pauvres de la société et une promotion sociale assurée par l'instruction publique.
[modifier] La création du Parti et son rôle sous la IIIe République
Créé les 21, 22 et 23 juin 1901, le Parti radical est donc fondé avant même l'adoption des lois de juillet 1901 sur la liberté d'association. Suite à son succès aux élections législatives de 1902, il devient le parti "pivot" de la IIIe République et sera à l'initiative de plusieurs grandes réformes :
- la loi de séparation des Églises et de l'État de 1905, dont l'artisan sera Emile Combes ;
- création de l'impôt sur le revenu, sur l'impulsion de Joseph Caillaux ;
- instauration de la gratuité de l'enseignement secondaire, menée par Edouard Herriot.
Pendant la Première Guerre mondiale, le radical Georges Clemenceau mène le pays à la Victoire.
[modifier] De la défense de la République à l'ancrage à gauche
En 1927, Édouard Daladier succède à Édouard Herriot à la tête du parti. Leader de l'aile gauche du parti il favorisera l'alliance des radicaux aux autres forces de progrès (socialistes de la SFIO notamment) au sein du Cartel des gauches, puis du Front populaire de 1936 au sein duquel les radicaux deviennent minoritaires face au succès électoral de la SFIO. Jean Zay sera le ministre radical de Léon Blum, en charge de l'instruction publique dont il engagera une profonde réforme pour la rendre plus démocratique et moderne. Les années 30 seront aussi celles de l'arrivée des « Jeunes Turcs » parmi lesquels on peut citer : Pierre Mendès France, Jean Zay, Pierre Cot, Jacques Kayser et Émile Roche.
[modifier] La Seconde Guerre mondiale
Plusieurs radicaux s'engageront dans la Résistance, au premier rang desquels Jean Moulin, mais aussi Jean Zay, Pierre-Mendès France, Henri Queuille, Paul Anxionnaz, René Mayer et René Cassin, futur rédacteur de la Déclaration universelle des droits de l'Homme.
[modifier] Sous la IVe République
Le Parti radical reprend son rôle de formation politique "pivot", même s'il se trouve rapidement concurrencé par le MRP, nouvelle formation centriste, et la SFIO qui demeure la principale formation de la gauche non-communiste. Il décide donc de constituer le Rassemblement des gauches républicaines avec plusieurs formations centristes et libérales (UDSR, Alliance démocratique)...
Il soutiendra la construction européenne et favorisera une décolonisation raisonnée et progressive. Malgré des personnalités comme Henri Queuille, Edgar Faure, Félix Gaillard ou Pierre Mendès-France, le parti se trouve quelque peu marginalisé sur l'échiquier politique et connaîtra de fortes dissensions internes, entre son aile gauche et son aile "centriste" qui se rapproche de plus en plus des partis de centre-droit.
[modifier] Sous la Ve République, l'évolution vers le centre-droit
La Ve République sera fatale électoralement pour le Parti radical qui connaîtra un fort recul aux élections législatives, après s'être ardemment opposé au retour au pouvoir du Général de Gaulle et à l'adoption de la nouvelle constitution. A l'issue des législatives de 1958, il obtient 13 élus (membres du groupe de l'Entente Démocratique). Le 27 mai 1959, Jean Berthoin, ministre de l'Intérieur, démissionne du gouvernement Debré : le Parti Radical n'est plus représenté au gouvernement. A l'occasion des élections législatives de 1962, le Parti radical participe au "cartel des non" et obtient 23 élus (membre du groupe du Rassemblement Démocratique). Entre 1965 et 1968, il participe, avec la SFIO, à la Fédération de la Gauche Démocrate et Socialiste (FGDS). Son positionnement de facto au centre, sa tradition de gauche, son inclination à droite, le rendent peu lisible pour les électeurs dont les suffrages s'organisent désormais en deux blocs bien distincts : à droite autour des gaullistes, et à gauche autour des socialistes et des communistes. Pierre Mendès-France, après son échec à maintenir le parti à gauche et sa "déconvenue" à l'élection présidentielle de 1969 (au sein du "ticket" qu'il avait constitué avec Gaston Defferre qui ne passe pas le 1er tour du scrutin), s'éloigne définitivement du parti pour rejoindre les rangs du futur Parti socialiste. Le 7 mai 1969, le comité exécutif vote le soutien à Alain Poher (Centre Démocrate) pour l'élection présidentielle. Talonné par le communiste Jacques Duclos au premier tour, le président de la république par interim sera nettement battu par Georges Pompidou à l'issue du second tour.
[modifier] 1970-1979 : la scission et une résurrection relative
En 1971, le Parti connaît un nouvel élan avec l'arrivée à sa tête, le 29 octobre 1969, de Jean-Jacques Servan-Schreiber (souvent appelé JJSS), passionné par le modèle des États-Unis et qui, bien qu'homme de gauche, sera l'artisan du passage au centre-droit du parti. En 1971, le parti connaît une scission avec la création du Mouvement des radicaux de gauche par une tendance minoritaire souhaitant adhérer au Programme commun, et qui soutiendra plus tard une candidature unique de la gauche, celle de François Mitterrand, pour l'élection présidentielle de 1974. C'est à partir de cette date qu'est adjoint au nom du Parti radical le qualitatif de "valoisien" (venant de la place de Valois où se situe son siège national) pour le distinguer du MRG. En 1973, le Parti radical s'allie aux centristes issus du MRP de Jean Lecanuet au sein du Mouvement réformateur. Opposés à une alliance électorale avec les communistes mais toujours anti-gaullistes, les radicaux accompagneront les principales réformes sociétales de la présidence de Valéry Giscard d'Estaing (autorisation de la pillule contraceptive, reconnaissance des droits de la femme) et réclamera une nouvelle organisation territoriale de la France au profit des pouvoirs locaux. Cette nouvelle dynamique impulsée par "JJSS" grâce à sa victoire surprise en 1970 contre un député gaulliste, s'achèvera cependant par un échec, ce dernier connaissant plusieurs revers électoraux successifs (moins de 2% aux élections européennes de 1979).
[modifier] L'intégration à l'UDF
Le parti doit alors le maintien de son influence à sa participation à la création de l'UDF, initiée par Valéry Giscard d'Estaing en 1978. Il en devient l'une des six composantes aux côtés des centristes du Centre des démocrates sociaux, des libéraux du Parti républicain et de la Fédération nationale des Clubs Perspectives & Réalités, des sociaux-démocrates du Mouvement démocrate-socialiste et des Adhérents directs. A travers l'UDF, le Parti radical participera à tous les gouvernements issus de majorités RPR/UDF.
[modifier] L'association avec l'UMP
En 1998, l'UDF connaît une scission importante avec le départ de Démocratie libérale (ex-Parti républicain), suite aux élections régionales qui ont vu se constituer des alliances entre le Front national et certains membres de DL. Le Parti radical reste membre de l'UDF aux côtés des centristes de Force démocrate qui fusionnent peu après avec les adhérents directs et plusieurs autres petits partis centristes membre de la formation. Cette fusion interne marginalise le Parti radical dont plusieurs responsables prennent leurs distances vis-à-vis de la direction nationale de l'UDF menée par François Bayrou et sa ligne ayant pour ambition de constituer une force centriste indépendante de la droite et de la gauche. Ce « divorce » progressif se manifestera à l'occasion de l'élection présidentielle de 2002 pour laquelle le Parti radical soutiendra dès le premier tour la candidature de Jacques Chirac, alors que François Bayrou se présente sous la bannière de l'UDF.
La majorité des radicaux participent donc naturellement à la création de l'UMP à la suite de la réélection de Jacques Chirac. Le Parti radical quitte alors l'UDF pour signer un accord d'association avec l'UMP. Il demeure un parti de plein exercice, mais ses financements sont constitués essentiellement de subventions versées par l'UMP avec laquelle l'adhésion est désormais commune. Le parti est alors dirigé par Jean-Louis Borloo et André Rossinot .
voir aussi : Parti républicain, radical et radical-socialiste
[modifier] Dénomination
En 1971, une partie minoritaire des radicaux a fait scission pour rejoindre le Programme commun et fonder ce qui est aujourd'hui le Parti radical de gauche (PRG). Le nom du parti radical-socialiste "maintenu" fait référence à la place de Valois (à Paris, 1er arrondissement), où se trouve le siège historique du parti (au numéro 1). Ce « Parti radical valoisien » détient la propriété du nom complet du Parti radical (aujourd'hui seul mentionné sur une petite plaque) historique, qui est Parti républicain, radical et radical-socialiste et qui a été conservé bien après la scission sur le linteau de l'entrée du siège. Il en est réalité la continuation légale, bien que les radicaux valoisiens aient perdu l'habitude, depuis 1981, d'utiliser le terme "socialiste" qui n'en figure pas moins toujours dans leur dénomination.
[modifier] Positionnement politique
Proche du centre, il s'est allié à la droite. Il a été longtemps l'une des composantes de l'UDF avant d'intégrer l'UMP. Il s'est différencié d'autres composantes de l'UDF comme Démocratie libérale en refusant toute tractation avec le Front national. Le Parti radical est également un défenseur fervent de la laïcité. Il existe aussi le mouvement de jeunes du Parti radical : les Jeunes Radicaux.
[modifier] Au sein de l'UMP
Le Parti radical s'avère être un parti « satellite » de l'UMP. En effet, l'UMP finance une majeure partie du Parti. Lors de la création de l'UMP, le Parti radical valoisien a adhéré à l'UMP en tant que personne morale, comme lors de la fusion de l'UDF de 2001 aboutissant à la création de la Nouvelle UDF de François Bayrou. Les personnes adhérant au Parti radical sont par la même membre de l'UMP. Cela permet au Parti radical de conserver le lien direct avec ses adhérents, les cotisations et sa personnalité juridique distincte de l'UMP.
Allié, de fait, de l'UMP, le Parti radical valoisien souhaite une "politique progressiste qui prône l'égalité des chances, la laïcité et le respect des valeurs humaines", selon les mots de Jean-Louis Borloo.
[modifier] Programme politique actuel
- Accélérer l'adaptation de l'École au monde moderne et renforcer les dispositifs d'aide aux élèves en difficulté ;
- Alléger le coût de l'État et le recentrer sur ses missions régaliennes afin de faire face aux enjeux du monde ;
- Relancer le dialogue social et organiser la solidarité entre les générations ;
- Engager la réforme fiscale qui favorisera l'envie d'entreprendre et accroitre l'autonomie des collectivités locales ;
- Rendre aux citoyens la sécurité au quotidien ;
- Donner à la Défense les moyens d'assumer ses nouvelles fonctions face au terrorisme international ;
- Intégrer le sud méditerranéen au projet européen par l'union des entreprises européennes et des entreprises des pays d'Afrique du Nord ;
- Créer une citoyenneté européenne et une fédération des nations en Europe.
[modifier] Membres
Parmi ses dirigeants, on peut citer André Rossinot, co-président du parti et maire de Nancy, mais aussi Jean-Louis Borloo, co-président et ministre du premier gouvernement Dominique de Villepin. Parmi les poids lourds du parti on compte aussi le nancéien Laurent Hénart, le strasbourgeois François Loos, Jacques Pelletier, président du groupe parlementaire du RDSE au Sénat, Jean Leonetti, Dominique Paillé, Michel Thiollière, Michel Zumkeller.
Parmi ses anciens dirigeants: Olivier Stirn, Jean-Jacques Servan-Schreiber, Didier Bariani, Yves Galland, Thierry Cornillet (ces trois derniers étant restés à l'UDF)...
Le Parti radical compte actuellement 16 députés (inscrits au groupe UMP), 5 sénateurs (inscrits au groupe du RDSE, regroupant radicaux valoisiens et radicaux de gauche), 2 sénateurs inscrits au groupe UMP (Jean-Paul Alduy et Pierre Jarlier ) et 1 députée européenne (inscrite au groupe du PPE). On compte également trois ministres radicaux : François Loos (Ministre délégué à l'Industrie) ainsi que Jean-Louis Borloo (Ministre de l'Emploi) et Renaud Dutreil (Ministre du Commerce, de l'Artisanat et des Professions Libérales), qui ont récemment rejoint le Parti radical.
C'est en 2005 que le Parti radical a connu plusieurs ralliements d'anciens centristes (Renaud Dutreil, Françoise Hostalier) et gaullistes (Serge Lepeltier) qui y cherchent, semble-t-il, un espace d'expression moins libéral et moins sarkozyste qu'au sein de l'UMP.
Le parti revendiquait 8000 membres en 2007.
[modifier] Historique des présidents
- Jean-Louis Borloo et André Rossinot Co-présidents : 2005-
- André Rossinot : 2003-2005
- François Loos : 1999-2003
- Thierry Cornillet : 1997-1999
- André Rossinot : 1993-1997
- Yves Galland : 1988-1993
- André Rossinot : 1983-1988
- Didier Bariani : 1979-1983
- Jean-Jacques Servan-Schreiber : 1977-1979
- Gabriel Péronnet : 1975-1977
- Jean-Jacques Servan-Schreiber : 1971-1975