Royaume d'Arménie
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Cet article retrace l'histoire du Royaume d'Arménie, de la Naissance du royaume d'Arménie au IVe.
Sommaire |
[modifier] Naissance du royaume d'Arménie
Ancienne satrapie de l'empire perse Achéménide (VIe s. - IVe s. av. J.-C.), l'Arménie était passée au pouvoir d'Alexandre le Grand, puis de ses successeurs, pour faire partie du royaume Séleucide. La défaite du roi séleucide Antiochos III face aux Romains à Magnésie du Sipyle[1] en 190 av. J.-C. redessine la carte politique du Moyen-Orient. Aux termes de la paix d'Apamée (188 av. J.-C.), Antiochus III ne peut plus intervenir au nord du Taurus[2], créant un vide politique que remplissent immédiatement de nouveaux royaumes indépendants. Dès 190 av. J.-C., le satrape d'Arménie Artaxias, auprès duquel s'était réfugié le Carthaginois Hannibal, fonde sur ses conseils la ville d'Artaxata (au sud de l'actuelle Erevan, Arménie) sur les rives de l'Araxe, et en fait la capitale d'un royaume d'Arménie dont il se proclame le roi, avec la bénédiction des Romains. Artaxias fonde ainsi la dynastie royale des Artaxiades qui régnera sur le pays jusqu'au Ier siècle ap. J.-C.
Situé dans une région montagneuse et difficile d'accès, le royaume d'Arménie occupait en Orient une position stratégique. À partir de son territoire, on pouvait lancer des attaques dévastatrices contre la Syrie du Nord, la Cilicie, ou encore l'ouest de l'Iran (région de la Médie, autour d'Ecbatane). Les grandes puissances qui contrôlaient ces régions menacées auraient en revanche de grandes difficultés à pénétrer en Arménie, encore plus à s'y maintenir de façon durable. C'est pourquoi, sans chercher à annexer directement ce royaume, elles s'efforcèrent pendant toute l'Antiquité de le neutraliser en contrôlant son aristocratie et surtout son roi. Cette aristocratie, en grande partie d'origine iranienne ou iranisée (un héritage de l'empire achéménide), avait des liens naturels avec celle de l'empire parthe.
[modifier] L'apogée du royaume d'Arménie
Le royaume devint une puissance régionale majeure de 95 à 66 av. J.-C. avec le roi Tigrane II le Grand, mis sur le trône par les Parthes. Tigrane s'allia à son voisin Mithridate VI, le roi du Pont, et tenta avec lui de s'emparer de la Cappadoce au cœur de l'Asie mineure. Il déclencha ainsi la réaction des Romains qui intervinrent sous la conduite de Lucius Cornelius Sylla. Tigrane se tourna aussi contre les Parthes et s'avança en Médie jusqu'à Ecbatane (Hamadan, Iran) et en Assyrie jusqu'à Arbèles (Erbil, Irak). En 83 av. J.-C., Tigrane envahit la Syrie et la Cilicie, à la requête même des cités, comme à Damas. Il fonda une nouvelle capitale qu'il nomma Tigranocerte (au sud de Diyarbakir, Turquie).
Au moment où le royaume séleucide s'écroulait totalement, où une nuée de chefs tribaux se disputaient le Proche-Orient, l'Arménie apparaissait à beaucoup comme la grande puissance capable de rétablir l'ordre et la sécurité. Les Romains réagirent à nouveau et l'Arménie fut attaquée et vaincue en 69 av. J.-C. par Lucius Licinius Lucullus qui prit Tigranocerte, et parvint devant Artaxata l'année suivante. En 66, Pompée battit Mithridate du Pont, le fils de Tigrane se rendit aux Romains, et Tigrane fit sa soumission. Pompée le laissa sur le trône mais le royaume d'Arménie fut réduit à son foyer historique, autour d'Artaxata.
[modifier] Un royaume sous influence
Le royaume d'Arménie demeura sous influence romaine jusqu'en 34, quand le roi Artavazde III se brouilla avec Marc-Antoine qui le fit arrêter, détenir à Alexandrie où il fut exécuté sur l'ordre de Cléopâtre. Le nouveau roi Artaxias II, pro-Parthe et profitant de la guerre civile qui faisait rage entre Romains, fit massacrer tous les Romains qui se trouvaient dans le royaume. Par la suite il entra en conflit avec sa propre aristocratie qui fit alors appel à Auguste pour le renverser. Les Romains intervinrent, sous la conduite du futur empereur Tibère, et mirent sur le trône Tigrane III.
L'empire parthe, qui avait déjà dû repousser une tentative d'invasion romaine sous Crassus, ne voyait pas d'un bon œil la présence romaine en Arménie. Pendant tout le règne d'Auguste à Rome, cette question d'Arménie devint une pomme de discorde entre Romains et Parthes, mais le royaume demeura bon an mal an inféodé aux Romains tout en maintenant des relations étroites avec les Arsacides. Ainsi, quand le roi d'Arménie Vononès Ier, un Arsacide, ancien roi des Parthes détrôné, se tourna vers les Romains pour leur demander de l'aide contre son parent Artaban, Tibère préféra ne pas l'appuyer, mais au contraire le fit arrêter et exécuter. Il préféra nommer en Arménie Artaxias III Zénon, fils de Polémon, roi du Pont.
Après sa mort, les Parthes reprirent le contrôle du royaume de 37 à 47, en installant sur le trône les rois Worod (Orodès) et Mithridate, avant que les Romains ne rétablissent leur protectorat. En 55, les Parthes tentèrent de reprendre la main mais furent chassés par Cn. Domitius Corbulo (Corbulon), légat de Syrie, qui envahit le territoire parthe. Vologèse Ier, roi des Parthes, dut négocier, et le roi d'Arménie Tiridate, un Arsacide, renonça un temps à son diadème (symbole royal dans le monde hellénistique). Néron passa un accord avec les Parthes : le roi d'Arménie serait pour ainsi dire statutairement lié aux deux empires, car il serait choisi dans la famille Arsacide du roi des rois parthe, mais serait couronné par les Romains. Tiridate se rendit à Rome en 66, où il fut accueilli avec un faste inouï par Néron qui lui remit officiellement son diadème royal.
[modifier] Une éphémère province romaine
Cette situation dura un demi-siècle, jusqu'à un coup de force du roi des rois parthe Chosroès. Celui-ci, pour des raisons de querelles dynastiques, voulut, vers 110, démettre le roi d'Arménie Axidarès (reconnu par Rome) et le remplacer par Parthamasiris. L'empereur romain Trajan refusa de l'accepter, intervint en 114 et, en une campagne foudroyante, conquit toute la Mésopotamie jusqu'au golfe arabo-persique. En Arménie, Parthamasiris fut renversé et le royaume fut réduit en province romaine. C'était la politique de Trajan, qui consistait à supprimer les royaumes clients, pas toujours dociles, et à en faire de nouvelles provinces : il l'avait fait pour la Dacie et l'Arabie et, en 114, il le faisait pour l'Arménie et la Mésopotamie.
Mais Trajan ne put se maintenir longtemps dans la région, en raison des insurrections répétées à l'est de l'Euphrate. Il évacua le terrain conquis et Hadrien, son successeur, fit la paix avec les Parthes et rétablit le royaume d'Arménie en 118 en nommant roi Vologèse Ier d'Arménie, un Arsacide.
[modifier] Un équilibre précaire aux IIe et IIIe siècles
Le statu quo resta en vigueur une quarantaine d'années, et l'Arménie demeura neutralisée sous des rois arsacides nommés par les Romains. Vologèse IV, roi des Parthes, rompit cet équilibre en 161, plaça sans l'accord de Rome l'arsacide Pacorus sur le trône d'Arménie, puis attaqua la province romaine de Syrie. Les Romains réagirent sous le commandement (nominal) de l'empereur Lucius Verus, et celui (effectif) du gouverneur de Syrie Avidius Cassius. Statius Priscus, gouverneur de Cappadoce, envahit l'Arménie et détruisit la capitale Artaxata en 163. L'Arménie revint dans la mouvance romaine, tandis que le Sénat à Rome votait à Lucius Verus le nom d'Armeniacus, « Vainqueur des Arméniens ». Les Romains mirent en place un nouveau roi, Sohaemus (toujours un Arsacide) et fondèrent une nouvelle capitale pour le royaume, la cité de Kainepolis (aujourd'hui Vagharshapat-Etchmiadzin).
[modifier] La rupture de l'équilibre
Après avoir, en 224, renversé en Iran et en Mésopotamie le dernier roi des rois arsacide, le roi perse sassanide Ardeshir Ier chercha à exterminer tous les membres de la dynastie vaincue, tâche qui fut poursuivie par son fils Shapur Ier. Le roi d'Arménie Khosrow (Chosroès), un Arsacide, se retrouva donc le dernier de la dynastie et résista victorieusement aux Perses, laissant même les Romains utiliser son territoire comme base d'attaques dévastatrices contre la Médie (région de Hamadan, en Iran) en 232-233.
L'Arménie n'était désormais plus neutre. Non seulement elle accueillait ouvertement des troupes romaines sur son territoire, ce qui représentait une menace inacceptable pour l'Iran occidental, mais de plus son roi arsacide Khosrow était devenu par la force des choses l'unique prétendant légitime au trône du roi des rois. En effet de nombreux seigneurs parthes, vassaux des Arsacides, avaient refusé tout net de faire allégeance aux Sassanides qu'ils regardaient comme des usurpateurs, et s'étaient ralliés à Khosrow dans le but évident de restaurer la dynastie déchue.
Le sort de l'Arménie et de son roi fut scellé en 244 quand, à l'issue d'une nouvelle guerre perso-romane, l'empereur romain Philippe l'Arabe conclut la paix avec Shapur Ier : le Sassanide aurait désormais les mains libres en Arménie, Rome s'engageant à ne plus soutenir Khosrow. En 251 ou 252, Khosrow fut assassiné par un de ses vassaux qui agissait en fait pour le compte de Shapur Ier. Ce dernier fit aussitôt occuper le royaume, obtint le ralliement de la quasi-totalité de l'aristocratie locale, et plaça son fils Hormizd sur le trône d'Arménie. Dans la logique de Shapour (et peut-être de la paix de 244) c'était un retour à l'équilibre traditionnel : le roi d'Arménie devait être issu de la dynastie du roi des rois, autrefois les Parthes arsacides, maintenant les Perses sassanides.
Les Romains refusèrent d'entériner ce nouvel état de fait. Selon les chroniqueurs arméniens, le fils de Khosrow, Tiridate, encore un enfant, réussit à échapper au massacre de sa famille et trouva refuge dans l'empire romain, constituant à terme une menace pour les Sassanides. Dans le même temps, les Romains concentrèrent des troupes en Syrie, mais Shapour attaqua le premier et les anéantit en 252, occupant un temps la Syrie du nord et détruisant Antioche, tandis que son fils Hormizd, à partir de l'Arménie, ravageait la Cappadoce.
[modifier] L'Arménie chrétienne
L'Arménie devint alors un royaume vassal de l'empire sassanide qui y implanta son administration centralisée et, sans doute, sa religion d'État qui était le mazdéisme zoroastrien. Elle demeura ainsi jusqu'en 287, quand Tiridate, le dernier des Arsacides, revint de trente-cinq ans d'exil dans les fourgons des Romains et fut rétabli sur le trône d'Arménie par Dioclétien. Une nouvelle offensive romaine conduite dix ans plus tard par Galère et Dioclétien, avec l'appui des Arméniens de Tiridate, contraignit le roi des rois sassanide Narsès à capituler.
Dans un premier temps, Tiridate III d'Arménie s'employa sans doute à asseoir son autorité, en luttant notamment contre les Églises, le clergé mazdéen qui pouvait à bon droit passer pour un relais des Sassanides, mais aussi contre les chrétiens qui gagnaient en influence sous la conduite de leur chef spirituel, l'évêque Grégoire, dit Grégoire l'Illuminateur. Cette politique de persécution des religions organisées était en conformité avec celle de ses protecteurs romains qui avaient légiféré contre les Manichéens et s'apprêtaient à le faire contre les chrétiens.
Mais Tiridate se ravisa, sans doute pour éviter à son régime somme toute fragile d'être regardé comme une marionnette des Romains, dans un pays où près de quarante ans de domination perse avait fait évoluer les mentalités. En 301, au moment même où Dioclétien et ses collègues déclenchent dans leur empire la pire persécution antichrétienne de l'histoire, Tiridate et sa famille se convertissent au christianisme et font de cette religion la religion d'État du royaume, sur le modèle de l'empire perse qui avait le mazdéisme comme religion d'État.
L'Arménie devenait ainsi le premier État chrétien de l'Histoire[3]. Ce bouleversement assurait à Tiridate le soutien d'une bonne partie de la population et de l'aristocratie, mais surtout fondait une nouvelle identité arménienne, bien distincte des Romains païens et des Sassanides mazdéens. La bénédiction de l'évêque Grégoire conférait désormais à Tiridate une nouvelle légitimité : roi par la grâce de Dieu plutôt que par celle de l'empereur romain, il avait moins besoin désormais de mettre en avant ses origines arsacides, ce qui le rendait plus acceptable par les Perses sassanides.
[modifier] L'Arménie du IVe siècle
Ces arrière-pensées politiques et la nécessité stratégique de maintenir autant que possible des relations équilibrées entre les deux géants Romain et Perse ont renforcé le caractère national de l'Église d'Arménie. Tiridate et ses successeurs ont maintenu pendant la première moitié du IVe siècle des relations étroites avec les Romains, mais même quand ces derniers sont passés eux aussi au christianisme, l'Arménie chrétienne a maintenu sa spécificité et ne s'est pas alignée sur le césaro-papisme en vigueur sous Constantin et son successeur Constance II.
Ainsi, la puissante Église d'Arménie est-elle dirigée par un catholicos (patriarche) non pas élu comme chez les Romains mais héréditaire. À Grégoire l'Illuminateur succédèrent au patriarcat ses fils Aristaces et Vrtanes puis son petit-fils Yusik et son arrière-petit-fils Narsès.
L'Arménie resta très liée politiquement à l'empire romain. Selon Moïse de Khorène, c'est Constance II qui nomma roi Khosrow le Petit, fils de Tiridate, à la demande du catholicos Vrtanes, de l'assemblée des évêques et des nobles d'Arménie. Khosrow le Petit chercha toutefois à s'entendre avec les Perses et, à sa mort, le catholicos dut une nouvelle fois demander l'appui explicite de l'empereur romain pour introniser Tigrane VII, fils de Khosrow, alors que les Perses tentaient un retour offensif pour assujettir à nouveau le royaume.
Sous Tigrane VII, les relations se tendirent entre le roi et le catholicos. Yusik, fils et successeur de Vrtanes, fut martyrisé avec l'évêque Daniel. Les Perses profitèrent de ces dissensions et de l'échec de l'expédition romaine de Julien contre eux en 363 pour reprendre un temps le contrôle de l'Arménie. Mais la dynastie arsacide fut rétablie, tandis que l'Église d'Arménie se renforçait : en 365 un concile des évêques arméniens fut réuni à Ashtishat par le catholicos Narsès pour fixer les règles de l'Église nationale.
En 368, le roi des rois sassanide Shapur II fit occuper la Géorgie et l'Arménie sans que les Romains puissent réagir efficacement. Finalement, un accord fut trouvé sous Théodose en 384 : la partie occidentale du royaume devint une province romaine nommée Armenia Minor (Petite Arménie), et la partie orientale un royaume vassal des Sassanides. Quand en 428 une révolte de la noblesse locale renversa le roi, le Sassanide Bahram V installa un gouverneur à sa place, mettant ainsi fin à l'existence du royaume d'Arménie qui avait été fondé en 190 av. J.-C.
C'est à cette époque, sous le catholicos Sahak, que le clerc Mesrop créa l'alphabet arménien, adapté à cette langue, qui devint ainsi une véritable langue liturgique et une langue de culture. Il traduisit les Écritures en Arménien, renforçant de ce fait l'identité chrétienne de la nation. On en vit l'effet vers 450, quand le Sassanide Yezdegerd II tenta vainement de faire revenir le Mazdéisme dans le pays.
[modifier] Voir Aussi
[modifier] Notes et références
- ↑ (en) : http://www.fanaticus.org/DBA/battles/magnesia.html
- ↑ Le Monts Taurus se situe en Turquie orientale
- ↑ On date cet événement de plutôt vers 314, que de 301, même si très peut de choses le prouve. Cela n'enlève rien au fait que l'Arménie reste le premier pays officiellement chrétien, puisque l'édit de Milan (313) ne constitue qu'un édit de tolérance.
[modifier] Lien interne
[modifier] Liens externes
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