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Thèse mythiste (Jésus non historique)

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Quelle est la vérité ?, peinture de Nikolai Ge
Quelle est la vérité ?, peinture de Nikolai Ge

La thèse mythiste est une hypothèse historique et théologique selon laquelle Jésus de Nazareth est un personnage mythique, sorte de porte-étendard recouvrant la philosophie de ceux qui ont propagé le mythe.

Elle énonce que Jésus de Nazareth n’aurait pas existé : aucun document probant n'attesterait l’existence de Jésus et de nombreux indices portent à croire qu’il serait un personnage mythique, plus ou moins comparable à Mithra, Dyonisos, Sol Invictus ou Esculape. Sa personnalité serait le fruit d'une élaboration théologique plus ou moins tardive, en tout cas progressive tout au long des premier et deuxième siècles de l'ère commune.

Sommaire

Le courant mythiste affirme que la recherche historique sur le personnage religieux de Jésus est un sujet particulièrement sensible, et les mythistes contemporains aiment à la croire tabou.

Pourtant, la question est évoquée dans la Geschichte der Leben Jesu-Forschung, Tübingen, édition de 1913 de Albert Schweitzer, à la page 445 (première édition en allemand en 1902, traduction anglaise de 1907, jamais traduit en français). Cet ouvrage synthétise les travaux de la deuxième quête et tient compte des thèses mythistes telles que développées à l'époque. Parmi les ouvrages cités, dans la lignée intellectuelle de Strauss et de son école mythologique, Bruno Bauer peut être considéré dès 1840 comme le premier mythiste.

[modifier] Courant libertin du XVIIIe siècle

Depuis le XVIIIe siècle, certains auteurs libertins et/ou anticléricaux, doutent de son existence historique. Dans la foulée des premières interrogations sur les paradoxes, voire les incohérences, des textes bibliques, publiées à partir des Lumières en France et de l’Aufklärung en Allemagne, ils publient leurs réflexions sans qu'on puisse parler, cependant, d'études historico-critiques pour qualifier les travaux de Richard Simon, de Jean Astruc ou encore des Libertins.

à suivre puis

[modifier] Voltaire

Voltaire met en avant le peu de valeur documentaire des Évangiles écrits par des gens que rien ne recommande, pleins de contradictions et d'imposture — l'improbabilité des prophéties eschatologiques, contre lesquelles se rebelle le bon sens.

Laissez chacun s'interroger en lui-même, écrit-il, s'il voit la possibilité de pousser plus loin l'imposture et la stupidité du fanatisme.. Toute l’histoire de Jésus — seul un fanatique ou un valet stupide le dénierait — doit être examinée à la lumière de la raison.

À de nombreuses occasions, Voltaire attire l'attention sur le silence des auteurs non-chrétiens en ce qui concerne l’histoire contée dans les évangiles. Manifestement, la tradition chrétienne ne lui inspire aucune confiance. Toutefois, il ne s'aventure pas à soutenir qu'elle est ou non conforme à la réalité. Il est conscient que certains partisans de Bolingbroke, plus habiles qu'érudits, se croient autorisés par les ambiguïtés et les contradictions de la tradition évangélique à dénier toute existence historique à Jésus.

Les citations de Voltaire, en italique, sont extraites de l'un ou l'autre des ouvrages suivants :

  • Voltaire, Dieu et les Hommes,
  • Voltaire, Examen important de Milord Bolingbroke (Edition Kehl)
  • Voltaire, Histoire de l'Établissement du Christianisme
  • Voltaire, l'Essai sur les Mœurs
  • Voltaire, Les Homélies prononcées à Londres, 1765,
  • Voltaire, sermon des Cinquante
  • Voltaire, Conseils raisonnables à M. Bergier,
  • et ses nombreux articles dans le Dictionnaire Philosophique,
  • François Dupuis, l'Origine de tous les cultes ou la religion Universelle, Paris, 1794
  • François Dupuis, Abrégé de l'origine de tous les cultes, Paris, 1798

[modifier] Travaux classiques

Cette partie est largement inspirée du travail de 1926 de Maurice Goguel, tombé dans le domaine public, Jésus le Nazaréen: Mythe ou Histoire ? dont une version anglaise se trouve en ligne.

L'adjectif classique attribué à ces travaux tient au fait qu'ils se développent dans le sillon des travaux historico-critiques inaugurés depuis le milieu du XIXe siècle. Quelques-uns d'entre eux se situent dans la lignée du courant Dutch Radikal Kritik.

Les thèses mythistes sont diverses :

  • soit on conteste l'existence historique du personnage Jésus,
  • soit on conteste le caractère historique de telle ou telle partie du récit tel que présenté par les quatre évangiles, par exemple :
    • les récits d'enfance, qui n'existent que dans Luc et Matthieu, dont la rédaction s'avérera tardive en regard des textes qu'ils introduisent,
    • les récits de la passion comme le fait Salomon Reinach ; actuellement, l'une des théories du Document Q fait observer que la reconstitution des diverses phases de ce document ne comprend aucun récit de l'évènement.

[modifier] Courant académique

Ce courant a été dominé par les travaux de

  • Salomon Reinach1858-1932 [1]
  • Paul-Louis Couchoud,
  • Prosper Alfaric, dont on aurait pu craindre qu'il appartint au courant polémique du fait de sa qualité de défroqué. Une opportune réédition sous la direction de Michel Onfray permet de juger de la qualité du travail de Alfaric tout en faisant retomber dans la catégorie protégé par le droit d'auteur des textes qui étaient devenus libres de droits.

[modifier] John M. Robertson

[modifier] Ses livres
    • John M. Robertson, Christianity and Mythology, Londres, 1900, 1910;
    • John M. Robertson, Short History of Christianity, Londres, 1902;
    • John M. Robertson, Pagan Christs, Studies in Comparative Theology, Londres, 1902-11;
    • John M. Robertson, The Jesus Problem—Restatement of the Myth Theory, Londres, 1917

[modifier] Son concept : (dans Pagan Christs)

Appolonius de Tyane est le seul personnage messianique dont le caractère authentiquement historique est admis par l'auteur. Le problème le plus grave tient à la méthode comparatiste et au défaut de ses qualités. Par exemple, l'auteur présuppose que de nombreux enseignements du Moyen-Orient et leurs prophètes (et ou messies) viennent originellement d'Inde. Ceci n'a été confirmé que pour les Gymnosophistes d'Égypte qui pourraient bien être des yogis.

L'idée que l'auteur se fait du Bouddha, selon lui certainement un messie, est intéressante mais externe à la conception même du bouddhisme. Bouddha ne se proclame jamais un messie ; il déclare juste avoir atteint l'illumination. L'auteur tente aussi au long de nombreuses pages de trouver des racines asiatiques aux religions du Nouveau Monde ; mais sa méthode comparatiste, un peu embryonnaire à l'époque, peut partir de n'importe quel indice, par exemple un zodiaque répartissant en 4 zones un ensemble de 12 symboles est qualifié de "remarquable", est parfois franchement déjantée.

[modifier] Salomon Reinach (1858-1932)

L'une des plus excitantes théories mythistes :

  • ses livres et articles :
    • Orpheus, 1909;
    • Le Verset 17 du Psaume 22 ;
    • À propos de la curiosité de Tibère ;
    • Bossuet et l'argument des prophéties ;
    • Simon de Cyrène;
    • Une source biblique du Docétisme
  • son concept

Il ne soutient pas directement la thèse de la non-historicité mais le peu de valeur documentaire des évangiles ; d'une certaine façon, il tient pour bonne la compréhension docète du personnage en se basant sur les épîtres de Paul dont il ne parvient pas à accepter qu'une partie d'entre elles soit inauthentique. Il insiste sur 3 éléments qui lui semblent capitaux :

    • le silence des historiens autres que les rédacteurs chrétiens des évangiles,
    • l'absence de rapport de Ponce Pilate à l'attention de Tibère dans une civilisation aussi administrative que l'empire romain
    • le fait qui le mène à contester la passion que ce récit reprend et développe la prophétie du verset 17 du psaume 22. Ce serait donc un midrash pêché à l'origine de la pensée docète.

[modifier] Paul-Louis Couchoud

  • son livre : Le Mystère de Jésus ; en fait, Couchoud commence par donner des conférences et des discussions informelles à l'Union pour la Vérité entre janvier et avril 1924 puis certaines d'entre elles paraissent sous forme d'articles au Mercure de France
  • son concept : au fil des discussions, entre autres avec Maurice Goguel, son meilleur opposant, Paul-Louis Couchoud fait évoluer ses thèses et les affine.

[modifier] Axiomatique

[modifier] Première version

Selon Couchoud, la méthode selon laquelle les historiens, à son époque de Renan à Loisy tentent de comprendre le personnage de Jésus et la genèse du christianisme est soumise à 2 principaux écueils :

  • le premier est qu'il est inconcevable qu'en une génération ou moins un homme soit déifié
  • le second tient au fait que, du point de vue historique, Jésus échappe à l'historien faute de documentation suffisante. Il est établi que le Testimonium Flavianum est interpolé. Tout ce qui, dans le Talmud, concerne Jésus dépend du christianisme. Des 3 témoignages païens, l'un, celui de Suétone ne connaît qu'un agitateur juif du nom de Chrestos et les 2 autres, Pline le Jeune et Tacite attestent de l'existence d'un mouvement chrétien et, pour ce qui est de l'origine de ce mouvement, ils répètent ce qu'en disent les chrétiens.

Pour Paul Louis Couchoud, le Christ dont parle Paul n'est pas un être historique mais un personnage purement idéal (au sens platonicien du terme). Couchoud a une compréhension des valeurs du christianisme et de l'influence de la croyance en Jésus qui le distinguent des autres théoriciens. Goguel décrit la situation en disant que Couchoud n'assume pas une thèse mythiste mais une thèse spiritualiste.

[modifier] Dernière version

Dans la dernière version, qui n'est qu'une maturation de la précédente sans rupture réelle, Couchoud considère que le Christ tel que le montre la littérature paulinienne n'est pas une incarnation de YHWH, le Dieu de toujours du peuple juif, mais un nouveau dieu qui s'intègre dans le panthéon des cultes orientaux. La thèse mythiste devient la suivante : Jésus n'est pas un homme divinisé mais le dieu d'un culte à mystères humanisé par le récit qui en est fait. C'est là qu'il rejoint la conception docète du christianisme qui est l'un des gnosticismes.

[modifier] Réception

La thèse de Paul Louis-Couchoud fut exposée successivement dans un article publié en 1924 dans le Mercure de France et suivi de conférences à l'Union pour la Vérité de janvier à avril 1924. L'Union pour la Vérité [2] était une institution culturelle à la recherche d'une sociabilité intellectuelle dans la bourgeoisie catholique et moderniste. Il se trouve deux interlocuteurs de choix dans Maurice Goguel et le père de Grandmaison.

Elle est rassemblée dans le Mystère de Jésus, augmentée de 3 chapitres dans lesquels il tente de démontrer que l'étude de l'Apocalypse et des épîtres non-pauliniennes confirment ses vues tirées des épîtres pauliniennes. L'ensemble est publié au Mercure de France(mars 1924).

Maurice Goguel publie un tour d'horizon des thèses mythistes Jésus de Nazareth : Mythe ou Histoire ? (Payot, 1926)

[modifier] Postérité

Si une bonne partie des critiques faites par Goguel à Couchoud sont justifiées. Par exemple, qu'elle est fondée sur entre autres une philosophie des religions, et non sur les textes et données disponibles, ce qui limite les possibilités de réponse. Toutefois, une partie de la réflexion de Couchoud a trouvé une postérité ; c'est ce qui fait sa qualité.

D'une part, plus personne ne tente de recréer une vie de Jésus comme le fit Strauss. Au contraire, on confronte les éléments du récit des évangiles à l'histoire de la Syrie-Palestine au Ier siècle et celle du Judaïsme du 2nd temple au premier siècle, pour évaluer la possibilité de tel ou tel évènement, voir le réalisme[3] de tel ou tel évènement. Cela se nomme la contextualisation ou encore le Sitz im Leben selon les écoles. On aboutit donc à des portraits en creux.

Voir article spécialisé 2 aspects du Sitz im Leben

Ces points précis ont trouvé une postérité :

  • l'idée du dieu analogue à ceux des cultes à mystère La postérité n'est pas directe mais l'idée demeure à 2 endroits.
    • le récit de l'institution de la Cène/Eucharistie n'est pas un récit de seder Pessah mais ressemble en bien des endroits à des récits de partage de nourriture dans certains cultes à mystère
    • Il est un mythe que Margaret Barker — la spécialiste du symbolisme du Premier Temple — rappelle dans ses travaux : celui d'Ashera, la Reine du Ciel (symbolisée, entre autres, par un arbre dont la menorah serait la survivance), une ancienne déité, mère de nombreux "fils d'El", vénérée ouvertement par Israël jusqu'à la réforme du VIIe siècle avant l'ère courante (réforme de Josias). La thèse générale de Barker est que avec le "christianisme" apparaît une reconfiguration de thèmes appartenant à la théologie du Premier Temple, et ayant survécu en marge de la théologie officielle d'État. Selon la théologie du Premier Temple, YHWH est le plus important des fils qu'Asherah donna à El. Certains "chrétiens" en vinrent très tôt à identifier Jésus à YHWH, le fils d'El, et à comprendre le rapport de Jésus à Marie, comme celui de Yahweh à Asherah. Le binitarisme juif précéda le christianisme trinitaire
    • le trinitarisme, s'il n'est pas juif dans la version élaborée qui nous est parvenue, a néanmoins des racines juives. Tout dépend de ce que l'on entend par "juif". Si on réduit l'expression à l'expérience juive officielle, i.e. au judaïsme dominant de la période du Second Temple, ou au judaïsme de la torah orale (postérieur au christianisme), il est clair que le monothéisme monolithique est la règle. Si on regarde dans les marges, comme le fait Daniel Boyarin,[4] il devient tout aussi clair que le monothéisme monolithique n'était pas la seule interprétation possible du monothéisme juif. Aujourd'hui, les historiens commencent à parler de binitarisme. Ce qui les oblige aussi à parler de monothéismes au pluriel.

[modifier] Prosper Alfaric

  • son livre
  • son concept
  • sa postérité

[modifier] Courant anticlérical

Mais aussi

[modifier] Travaux récents

Aujourd'hui, la plus pertinente est celle d'Earl Doherty. Voici un court texte d'Earl Doherty (en) concernant ses opinions sur la non-existence de Jésus.

Les éléments qui constituent la pertinence de la thèse mythiste selon Earl Doherty tiennent

  • à la méthodologie : la thèse qu'il développe prend en compte les recherches antérieures contrairement aux thèses autodidactes, parfois farfelues. Il discute à partir des problématiques issues du problème synoptique, du corpus johannique et du corpus paulinien.
  • au débat qu'il organise autour de sa théorie. Depuis 1999, le groupe de discussion Jesus Mysteries a été créé à l'instigation de Doherty et de quelques universitaires pour envisager toutes les faiblesses de la thèse de Doherty et, si possible, la mettre à bas. Au départ, le groupe était ouvert à un certain nombre de professeurs dans les Divinity Schools (athées ou croyants), à leurs étudiants et à un groupe d'athées américains réunis sous la bannière de Infidel.org. Avec la notoriété, le groupe de discussion a accueilli des inscriptions plus diverses, ne disposant pas forcément du même pré-requis universitaire, qui conduisent à de fréquents résumés des chapitres précédents.

Toutefois, certaines erreurs de lecture du grec, par exemple sur Kata sarka, affaiblissent l'intérêt de son travail. Contrairement à ce qu'affirme Doherty, le sens du mot sarx, que l'on trouve dans les épîtres diversement décliné (kata sarka, en sarki, etc.), fait référence à une vie terrestre, y compris lorsqu'il est appliqué à Jésus. Si les mythistes souhaitent prouver le contraire, ils devront appuyer leur démonstration sur des documents de l'antiquité dans lesquels le mot sarx serait clairement utilisé pour qualifier un personnage céleste. La seule occurrence se trouve dans la lettre de Jude, laquelle est postérieure aux lettres de Paul. Ce n'est pas en lisant cette lettre de Jude que Paul a pris l'habitude de dire "kata sarka" pour désigner les anges.

[modifier] Thèses non académiques

Ce sujet attire de nombreux autodidactes dont certains sont des chercheurs indépendants sans a priori religieux, alors que d'autres sont issus du courant anticlérical, et quelques uns sont issus des courants athées militants . Par académique, on comprendra que ces thèses sont peu reprises dans les bibliographies des livres qui font autorité dans le domaine. Elles ne sont pas approfondies par la communauté savante.

Certaines de ces thèses (mais pas toutes) ont pour caractéristiques de prendre pour hypothèse l’inexistence historique de Jésus, c'est-à-dire de prendre la conclusion pour hypothèse (voir pétition de principe) au lieu de prendre les textes et leurs contextes (historique, linguistique, etc.) de production pour point de départ. De ce fait, certaines de leurs affirmations vont contre l’état de l'art au moment de la parution des ouvrages. Quelques thèses font fi des recherches universitaires comme des travaux sur les textes. Leur succès est dû au manque d'enseignement laïc sur le fait religieux. Le peu de célébrité de l'ouvrage du sociologue Maurice Halbwachs, "Topographie légendaire des Evangiles" (1941), confirme cette assertion.

On retrouve la même erreur de méthode dans certains ouvrages chrétiens qui partent du principe que Jésus a existé, que les évangiles rapportent des faits réels...bref, ils partent d'une conclusion et trouvent des arguments pour prouver leur postulat, ce qui est anti-scientifique.

Les militants de l'athéisme radical contemporains utilisent fréquemment le jeu des hypothèses présidant aux travaux de la deuxième quête du Jésus historique pour des objectifs prosélytes sans nécessairement connaître ni les méthodes des travaux qui ont conduit à ses résultats et, le plus souvent sans retenir les conclusions de ceux-ci. Par exemple :

  • Les « preuves » dites de l’inexistence de Jésus (terme excessif, étant donné la difficulté pratique de prouver une inexistence) sont fondées sur des contradictions entre les divers évangiles. Ce type de sites, très répandu dans le courant athée francophone ignore radicalement que ces contradictions sont étudiées par le problème synoptique, un classique de la recherche académique.

On note, en effet, des couches rédactionnelles dans le genre littéraire arétalogie dont on tire la conclusion que nombre de récits sur la vie de Jésus ne doivent pas être nécessairement compris comme historiques au sens où nous comprenons l'histoire de nos jours. Ils peuvent représenter un simple réalisme poétique ; élucider ce symbolisme éventuel peut donner accès à une vérité anthropologique.

  • Un autre cheval de bataille est ce passage de Flavius Josèphe parlant de Christ qualifié d'interpolation alors que les débats académiques sont bien plus divers et bien plus nuancés. Voir le sujet Testimonium Flavianum

Toutefois certains respectent la méthode scientifique pour la recherche du Jésus historique. Toute production scientifique est un acte de création, la création d’une assertion contrôlable par autrui. Tout acte de création est arbitraire, un arbitraire qui s’inscrit dans un contexte historique, social et scientifique bien précis. On peut réellement parler d’objectivité d’un acte arbitraire dès lors que cet acte est transparent, c’est-à-dire rendu explicite et justifié dans la publication destinée à le faire connaître. En d’autres termes, dans tout article relatant le résultat d’une recherche scientifique, il faut que toute la procédure soit justifiée et formulée de façon à pouvoir être reproduite par autrui.

Il ne faut pas confondre objectivité de la procédure et l’objectivité du résultat. L’objectivité de la procédure se décline à son tour selon plusieurs motifs. L’objectivité de la question posée et des hypothèses à tester tient au scepticisme et à son explicitation. Tout protocole scientifique travaille sur une petite partie du monde réel. Il faut donc opérer un échantillonnage. L’objectivité de la phase d’échantillonnage tient à sa transparence et à sa justification. L’objectivité du protocole expérimental tient à sa rigueur et à sa transparence. L’objectivité de la déduction tient à l’exercice de la logique et au scepticisme permanent. L’objectivité du résultat de l’expérience est acquise lorsqu’autrui l’aura vérifié. Une connaissance objective n’acquiert pas ce statut immédiatement. Il lui faut un peu de temps après sa première production pour que des vérifications remportent l’assentiment d’observateurs indépendants.

Il existe une certaine naïveté scientifique à croire qu’il existerait des faits sans théorie. À force d’ignorer comment on fabrique la connaissance, celle-ci finit par émaner en quelque sorte d’une transcendance, ou bien des objets eux-mêmes.

Les faits assurent la cohérence d’une théorie tandis que la théorie investit l’appréhension du fait. Faits et théories se construisent ensemble. Charles Otis Whitman écrivit qu’« une théorie sans faits est une fantaisie, mais des faits sans théorie ne sont que chaos ». Malheureusement, dans la bouche du public et surtout celles des créationnistes, le mot « théorie » est souvent péjoratif, assimilé à un délire, car seul le fait serait noble. Par conséquent, tout manipulateur habile a recours aux seuls « faits ». Le mot est d’autant plus martelé que l’on veut vous empêcher d’identifier toute la construction théorique ou la représentation du monde qu’il y a derrière.

Mais ces travaux présentés ne remportent pas forcément l'adhésion de tous, car nous rentrons très rapidement dans la sphère religieuse ou l'irrationalité prédomine et les intérêts de conserver un Jésus historiques sont énormes.

[modifier] En francophonie

[modifier] Hypothèse midrashique

Article détaillé : Hypothèse midrashique.

Pour Bernard Dubourg, le Nouveau Testament aurait été mis au point à partir des discussions rituelles et théologiques issues de la traduction dite de la Septante. Ces textes ne relèveraient ni de l'historiographie ni du mythe ; ils ne seraient pas non plus transfiguration mythologique d'évènements historiques. Il s'agirait de midrashim, c'est-à-dire qu'ils seraient dérivés des recherches sur l’eschatologie et les Temps messianiques, faites à partir de la Bible hébraïque par les procédés du midrash, dont la gématrie. Les noms des personnages et lieux du Nouveau Testament seraient ainsi calculés et construits à partir des noms ou mots correspondants de la Bible hébraïque. Plutôt qu'à Mithra ou Dyonisos, l'hypothèse midrachique comparerait Jésus à Abraham, Moïse ou Salomon, personnages qui ne sont connus que par la Bible hébraïque.

La thèse de Bernard Dubourg, parue dans la collection L'Infini des éditions Gallimard, a d'abord été citée dans La Résistance au Christianisme, de Raoul Vaneigem, puis développée, diversement, par Maurice Mergui et Roland Tournaire.

[modifier] Tendance polémique

Par romanesque, il faut entendre tendance "faits divers", "scandale", associations fantaisistes à des mythes déjà connus et construits autour des Templiers, de Rennes-le-Château, etc.

Les idées d'Arthur Heulhard et Daniel Massé ont toujours fait sourire les spécialistes du genre. À leur propos, Maurice Goguel déclare : En France, si l'on excepte quelques polémistes dont les travaux tiennent plus du roman que de l'enquête (page 25). Leur éditeur sut les populariser auprès d'un large public avide de mystères et de scandales. Il est aussi l'auteur de la légende selon laquelle l'Église (comprendre l'Église catholique apostolique et romaine) aurait tenté de faire disparaître autant que possible les ouvrages de Daniel Massé.

[modifier] Arthur Heulhard

  • ses livres
    • Le mensonge Chrétien, Jésus Christ n'a pas existé, Paris, 1908-10, II vol
    • La Vérité Barabbas, Le mensonge Jésus ; Tu es Petrus, l'histoire et la légende, Paris, 1913-14
  • son concept
    • c'est Jean-Baptiste qui se proclame Christ' et Fils du Père
    • c'est BarAbbas (dont la traduction du nom donne « fils du Père », de Bar = fils en araméen et Abbas, père, au génitif en grec) qui fut crucifié au Golgotha par Pilate pour ses crimes publics comme assassinat, vol et trahison. Dans leurs récits, les évangélistes substituèrent Jésus, un personnage sans existence autre que fictive, à BarAbbas, afin d'exploiter lucrativement la rédemption des péchés par le moyen du baptême. Le statut d'une victime innocente, auquel BarAbbas ne pouvait prétendre, rendait nécessaire la création d'un tel personnage fictif. C'est donc BarAbbas que l'Église romaine adore.

[modifier] Daniel Massé

Suivant des membres du courant contre les religions, Massé était surtout un plagiaire du précédent pour la plus grande partie de son œuvre concernant le mythe Jésus ; il fut bien soutenu par son éditeur, Robert Ambelain, qui, selon les mêmes sources, alla jusqu'à écrire quelques-uns de ses livres afin d'obtenir un succès de scandale.

  • son concept

Juriste, il se présenta en son temps comme le découvreur d'un formidable secret jusque-là jalousement gardé : Jésus n'était autre qu'un bandit rebelle dénommé Judas de Gamala.

  • ses livres parus aux éditions du Sphinx, vers 1920
    • L'Énigme de Jésus-Christ II, Jean-Baptiste et Jean le disciple aimé
    • L'Énigme de Jésus-Christ III, L'Apocalypse et le royaume de Dieu
    • L'Énigme de Jésus-Christ I. L'auteur y avance
      • que l'exégèse est une discipline ecclésiastique visant à catéchiser les foules, ce qui était vrai à l'époque de la rédaction de son livre. Exégèse dont les normes de liberté furent à nouveau rappelée par le pape Pie XII(pape de 1939-1958) dans son encyclique Divino Afflante Spiritu.(Source : Petite histoire de l'exégèse biblique de Pierre Gibert) Toutefois aujourd'hui ce travail d'élucidation des manuscrits (critique textuelle), ce travail de recherche de sources (critique radicale), ce travail de rapprochement des faits et du récit dans le cas de romans historiques sont des disciplines plus profanes(quoique composées de nombreux pasteurs et théologiens) qui fonctionnent pour Homère comme pour Marguerite Duras
      • que la rédaction des Évangiles résulte d'une volonté délibérée de l'Église (catholique) de falsifier l'histoire,
      • que le prétendant Messie (nombreux entre -20 et + 135) le plus satisfaisant est Juda fils de Juda "le Gaulonite" (de Gamala), auteur de l'Apocalypse sous le nom de Ioannes (l'oint de Dieu).

[modifier] Robert Ambelain

Ésotériste et occultiste, il publie en 1970 :

Jésus ou le mortel secret des templiers, Robert Laffont ;
Les lourds secrets du Golgotha ;
La Vie secrète de saint Paul.

Quoique n'étant pas mythiste, le Da Vinci Code trouve une partie de ses condiments dans les éléments obligés de ce genre : complot, sectes et initiés, secret, empêchement de l'Église catholique, etc.

[modifier] Luigi Cascioli

La Fable de Christ, livre dénonciation, irréfutable démonstration de la non-existence de Jésus de Luigi Cascioli, autoédité, appartient à cette rubrique. Italien athée il porte plainte en 2002 contre l'Église catholique pour "abus de croyance populaire" et substitution de personne. La dénonciation contre l’Église catholique en la personne d’un curé est en examen au Tribunal des Droits de l’Homme actuellement, en 2006.

Reprenant la thèse de Daniel Massé, il soutient que l'identité de Jésus Christ aurait été construite sur celle de Jean de Gamala, fils aîné et successeur de Judas le Galiléen. Il assure que les Evangiles ne sont pas fiables, comportent de nombreuses erreurs et sont des parti pris. Quant aux autres preuves écrites datant de cette époque, elles sont peu nombreuses et ne résistent pas à une analyse sérieuse. Ses détracteurs citent les habituels historiens non contemporains des faits, Flavius Josèphe, principale source non-chrétienne sur l'existence de Jésus, et les écrivains romains Pline le Jeune ou Tacite. Court-circuitant la caution universitaire, il a demandé à la Justice italienne de juger si l'Église a abusé de son pouvoir en présentant comme historique un personnage qui n'est selon Cascioli qu'une construction.

[modifier] Michel Gozard

Auteur de Jésus ? Une histoire qui ne peut pas être de l’Histoire (éditions Publibook, 304 pages), il propose un éclairage original : "La nouvelle religion ne serait pas née d’un mensonge mais d’une série de confusions sur les Évangiles, leur sens, leur langue initiale et le motif de leur rédaction. Quand on lit les Évangiles tels qu’ils sont écrits et non tels qu’ils ont été interprétés, on réalise qu’ils parlent d’un Jésus prêchant une morale d’urgence aux bons juifs de sa génération pour les sauver car le Jugement de la fin des temps est annoncé pour le lendemain, et non d’un Jésus prêchant une nouvelle foi proposée à tous les humains.

Quand on constate le caractère fondamentalement hébraïque de ces textes, on en déduit qu’ils étaient primitivement rédigés en hébreu. Quand on s’aperçoit que l’identité de Jésus, ses actes, ses paroles, son destin, sont tirés en totalité de la littérature antérieure, on comprend que le personnage est un Messie-patchwork réalisé à partir d’écrits lus comme prophétiques. Il s’agit d’un Messie "prévu" qui n’a rien à voir avec une personne historique. Les Évangiles sont des visions anticipatrices, de la religion-fiction, des révélations sur ce qui va arriver bientôt… ce qui explique les divergences et contradictions entre les textes, tout comme les nombreuses anomalies et invraisemblances qu’on y trouve.

Les premières rédactions peuvent être datées du début du gouvernement de Pilate. Mais plus tard, dans leurs versions traduites en grec (verbes adaptés), leur contenu est inévitablement pris pour des récits biographiques sur des événements passés car contemporains de Pilate. Alors le “messianisme” d’une secte juive devient le “christianisme” hellénistique, le Messie Jésus devient Jésus-Christ, le mythe de la fin des temps est recyclé en mythe fondateur d’une nouvelle religion universelle qu’il faudra progressivement organiser, doter d’une institution, d’un culte, de dogmes, et qui donnera l’exemple du premier totalitarisme."

[modifier] Michel Onfray

Dans sa Contre Histoire de la Philosophie, Michel Onfray défend la thèse mythiste. Il y vulgarise les positions des différents auteurs qui ont par le passé avancé cette théorie.

[modifier] Autres

Signalons :

  • Marc Hallet, Les Origines mythiques du christianisme, 2003, autoédité
  • Acharya S, La Conspiration du Christ auto édité (même thèse que Gandy et Freke, plus bas)

[modifier] En anglophonie

[modifier] Jesus Mysteries

  • le livre : Timothy Freke et Peter Gandy, Jesus Mysteries. Ces deux auteurs sont membres de l'association Infidels.org qui regroupe les athées américains.
  • le concept : Le livre Jesus Mysteries de Gandy et Freke a fait un succès de librairie tout comme le Précis d’athéologie de Onfray. Une émission de télévision en fut tirée et présentée récemment aux téléspectateurs européens et francophones sur la chaîne Planète.

Le concept de base est que Jésus est un personnage de fictions mélangées en un seul homme présenté comme l'origine du Christianisme. Plusieurs personnages furent synthétisés en un, pour la plupart issus du mythe solaire, reflété par les histoires de déités populaires dans l'empire romain telles Mithra, Hercule, Dionysos. En réalité, l'histoire de Jésus dépeinte dans les évangiles est quasiment identique à celle des précédents « dieux sauveurs » tel Horus.

L'émission présentait un mélange disparate de faits avérés, de demi-vérités, de contre-vérités le tout sur un mode pseudo-scientifique censé garantir la pertinence des propos. Il apparaît que l'émission, en version doublée, si elle est fidèle au livre, entendait d'abord s'en prendre au corpus des doctrines commun aux églises évangéliques plutôt que de travailler sur les textes du Nouveau Testament recoupés à la lumière de la littérature qui lui est contemporaine comme la critique le pratique de nos jours.

En vrac, furent abordés en un survol superficiel de quelques aspects arbitrairement choisis :

  • le sarcophage présumé de "Jacques, frère de Jésus" (on a prouvé depuis qu'il s'agissait d'un faux dû à un aventurier contemporain qui n'en était pas à son premier méfait).
  • la persistance de certaines Églises à vouloir entendre "frère(s) de Jésus" au sens biologique restreint contemporain. Même un court détour dans le monde moyen-oriental contemporain suffit pour constater que les cousins (voire même les amis proches) y sont appelés "frères". Nulle part ne sont évoqué les débats autour des désignations de la parenté, (fils du frère de ma mère qui outre le niveau de parenté reflète le rang dans la tribu ou la famille élargie) non plus que de l'énoncé de l'identité (patronymique).
  • l'aspect "individualiste" présumé de l'adhésion au gnosticisme : sauf, éventuellement, l'initiation individuelle, la participation active au courant de la gnose est, le plus souvent, collectif, fut opposée à l'embrigadement grégaire supposé de l'adhésion au christianisme. L'opposition supposée entre une libre adhésion à la gnose (qui comportait cependant des aspects très dogmatiques, à l'instar de la franc-maçonnerie actuelle) et celle, contraignante, au courant officiel chrétien. Les auteurs ne s'interrogent pas sur l'époque à laquelle ledit courant devint officiel non plus que sur les rapports proprement politiques entre orthodoxies et hérésies
  • l'affirmation selon laquelle l'idée (qui donnera lieu à la doctrine) de la maternité virginale de Marie ne remonterait qu'au XVIIe ou au XVIIIe siècle, alors que la maternité virginale est un mythème contenu régulièrement dans les récits de vie de héros.
  • l'occultation des courants mystiques qui ont, de tout temps, traversé la tradition juive comme les traditions chrétiennes.
  • une interprétation hâtive et caricaturale de certains thèmes antiques (aspects du culte de Mithra, d'Osiris, d'Adonis, d'Athys, du Berger, du Soleil vainqueur, etc.) repris dans l'iconographie chrétienne, en gommant les spécificités de cette "récupération" dans le contexte chrétien.

La caution scientifique de Elaine Pagels, historienne et féministe, était apportée à l'émission. D'ordinaire mieux inspirée, cette spécialiste de Paul de Tarse se fit piéger par le journaliste, pourtant sympathisant des thèses de Freke et Gandy, quand répondant à sa question sur la date de la doctrine de l'Immaculée Conception, elle la rabattit sur celle de la conception virginale sans être capable de donner une idée des dates où le christianisme commence de survaloriser la virginité.

Presque chaque séquence aurait mérité une réfutation, ou, à tout le moins, un argumentaire nuancé. Le sujet aurait mérité une présentation moins « doctorale », plus prudente et surtout moins dogmatique.

Dans l'ensemble, les publications de l'association Infidels.org sont meilleures que celles de leurs homologues francophones et font réellement avancer les problématiques en cours ; l'ouvrage de Freke et Gandy n'est pas représentatif de la qualité habituelle des publications. à suivre

[modifier] Notes et références

  1. Salomon Reinach, l'Athénien
  2. Anne Heurgon-Desjardins (présente) Études, Témoignages et Documents Inédits, Paul Desjardins et les décades de Pontigny Actes du colloque de 1959, Presses Universitaires de France 1964
    François Chaubet, Paul Desjardins et les Décades de Pontigny, Presses Universitaires du Septentrion ISBN 2-85939-606-3 - janvier 2000
  3. Pour le sens particulier de réalisme dans ce contexte, voir Sea of Faith
  4. Il n'y a pas si longtemps, tout le monde savait que le christianisme était apparu après le judaïsme. Mais plus récemment, les chercheurs ont commencé à admettre la complexité du tableau historique. Dans le monde juif du Ier siècle, un grand nombre de sectes se disputaient les titres de Véritable Israël et d'interprète authentique de la Torah— le Talmud parle de soixante-dix — et la forme de judaïsme qui donna naissance à l'Église chrétienne ne fut que l'une de ces sectes. Les chercheurs réalisent maintenant que l'on peut et doit parler de la naissance du Christianisme et du Judaïsme [rabbinique] comme de la naissance de jumeaux, et abandonner l'idée de dépendance génétique du premier par rapport au second." Daniel Boyarin, "Dying for God: Martyrdom and The Making of Christianity and Judaism". Boyarin enseigne la culture talmudique à l’Université de Californie.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

[modifier] Mises au point

[modifier] Voltaire

[modifier] Courants mythistes critiques académiques

  • Dutch Radikal Kritik le lien pointe sur la partie française du site mais le contenu différent publié en allemand ou en néerlandais est encore plus caractéristique (et intéressant) que la partie francophone. Il importe donc de ne pas s'en priver. En bibliothèque, il est encore possible de trouver le livre fondateur de Gustav Adolph Van den Bergh van Eysinga, Die hollandische radikale Kritik des Neuen Testaments, Jena, 1912.
  • Journal of Higher Criticism [en] Ce journal de la critique profonde ne s'intéresse pas seulement à la question du Jésus historique mais son propos s'inspire du courant précédent et entend douter de tout comme méthode.

[modifier] Autres courants mythistes

  • Dossier de Paul-Éric Blanrue Issu du cercle zététique, Blanrue soutient l'hypothèse mythiste et le blackout sur les thèses mythistes du fait de l'église catholique qui ne souhaite pas voir son autorité remise en cause. Il ne connaît pas Bauer. Il ne présente pas les contradicteurs que rencontrèrent les thèses des auteurs qu'il présente --- essentiellement anticléricaux début de siècle ---, par exemple, le livre dans lequel Maurice Goguel répond à Paul-Louis Couchoud. Il ne comprend pas la théorie des deux sources. Il confond la théologie et l'histoire en cela que sa vision mythiste ne l'intéresse que si elle peut mettre en cause le pouvoir de l'ECAR. Son dossier n'est donc ni laïc, ni historien mais militant. En ce qui concerne Qumran, il en est resté à André Dupont-Sommer. En résumé, le dossier est assez peu informé en ce sens qu'il en reste à l'anticléricalisme du XIXe siècle. (lire [1], [2] et [3]pour des critiques intéressantes de la démarche et du contenu de Paul-Émile Blanrue)
  • L'Énigme de Jésus-Christ Daniel Massé. L'auteur avance
    • que l'exégèse est une discipline ecclésiastique visant à catéchiser les foules, alors que ce travail d'élucidation des manuscrits (critique textuelle), ce travail de recherche de sources (critique radicale), ce travail de rapprochement des faits et du récit dans le cas de romans historiques sont des disciplines profanes qui fonctionnent pour Homère comme pour Marguerite Duras
    • que la rédaction des Évangiles résulte d'une volonté délibérée de l'Église (catholique) de falsifier l'histoire,
    • que le prétendant Messie (nombreux entre -20 et + 135) le plus satisfaisant est Jean fils de Judas "le Gaulanite" (= Judas de Gamala). (Le site Empereurs romains présente des opinions bien plus nuancées,, indiquant que ce personnage est cité chez Flavius Josèphe. En bas de page, on trouve la citation d'une préface de Robert Ambelain sur Daniel Massé dans un livre paru chez Robert Laffont dans une collection d'ésotérisme populaire les énigmes de l'univers. Le seul argument de Ambelain pour expliquer que les divers candidats Messies soient peu étudiés en 1974, était cela gêne... (argument typique de la théorie du complot). En effet, Couchoud discute en français le sujet à l'époque de Massé. Quantités d'articles (pas forcément francophones) parus dans des revues savantes discutent des rapports du Messie et de la Royauté. On est donc dans le cas où un auteur donne à croire ce qu'il désigne comme une vérité à destination d'un grand public qui n'a pas les moyens d'être critique, faute d'avoir accès à la bibliographie disponible. Si la théorie d'Ambelain avait eu la moindre valeur, elle serait parue chez un éditeur ayant un comité de lecture sur ces domaines, comme le Seuil ou Labor et Fidès, voire Gabalda.)

[modifier] critique du mythisme

Autres langues
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