Utilisateur:Tibauk/Brouillons3
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La Quatrième République est le nom donné au régime politique de la France d'octobre 1946 à octobre 1958.
Sommaire |
[modifier] Création
[modifier] L'élection de la première Assemblée Constituante
Ce n'est qu'à partir de la fin de l'année 1944 qu'il n'y a plus de combats sur le territoire français[1]. Cependant dès le 2 juin 1944 se forme le Gouvernement provisoire de la République française (GPRF), une institution politique sensée régir le pays qui est à l'époque ruiné et affaibli par des périodes de guerre et d'occupation. Le GPRF va notamment jusqu'en 1945 commencer l'épuration et la reconstruction du territoire français. Le Général de Gaulle, président du GPRF, désire également rendre la pouvoir aux français. Pour ce faire, il organise des élections législatives un référendum conjoints le 21 octobre 1945. Deux questions sont posées aux français : « L'Assemblée doit-elle être constituante ? » (c'est-à-dire est-ce qu'elle aura la charge de rédiger une nouvelle constitution ?) et « Son mandat doit-il être limité à sept mois, temps nécessaire à l'élaboration d'une nouvelle constitution qui sera proposée aux Français par référendum ? ». Le résultat de la première question du référendum, oui à 96,4% des votants (parmi eux les femmes pour la deuxième fois de leur histoire), met officiellement un terme à la Troisième République, qui avait déjà concrètement disparu avec le vote des pleins pouvoirs au Maréchal Pétain en juin 1940 (cet évènement avait fortement décridibilisé cette République, d'où son abrogation).
La deuxième question n'est approuvée qu'à 65,5% des votants, les radicaux et les communistes ayant appelés à voter non. [2].
À l'issue des élections législatives, les trois partis de la Résistance, deux étant des partis « historiques » de la Troisième République, le PCF (26% des suffrages) et la SFIO (23,3%), et l'autre étant un nouveau parti de centre-gauche, le MRP (créé les 25 et 26 novembre 1944, 24%) sont majoritairement élus et cumulent les trois quarts des voix. L'ensemble de la droite, qui a durement souffert de son image de « collabo », ne recueuille que 16% des suffrages, alors que le parti communiste bénéficie du prestige de la Résistance (de nombreux grands résistants étaient en effet communistes) et de l'Armée rouge (triomphale libératrice de l'Europe de l'Est et qui bénificie d'une grande popularité) ainsi que de la dure situation sociale du pays après-guerre. Cette Assemblée constituante, présidée par le socialiste Félix Gouin et ancrée à gauche a la charge d'élaborer un nouveau régime : ce sera la Quatrième République.
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[modifier] Les problèmes du gouvernement De Gaulle
Le 13 novembre 1945, De Gaulle est élu à l'unanimité président du Conseil par l'Assemblée et constitue le 16 un cabinet ministériel de coalition : des ministères sont attribués à chaque parti majoritaire à l'Assemblée (PCF, MRP et SFIO), six sont alloués à d'autres partis. Cependant De Gaulle refuse de céder des ministères importants aux communistes, même si Maurice Thorez, secrétaire général du PCF, obtient le poste de vice-Président du Conseil et ministre d'État. On retrouve ainsi dans le gouvernement De Gaulle des personnalités politiques telles que Vincent Auriol (ministre d'État), Edmond Michelet (ministre des armées) ou André Malraux (ministre de l'information).
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L'élaboration d'une nouvelle constitution se révèle très difficile, notamment à cause des divergences entre les différents partis sur des points importants du futur régime : De Gaulle aimerait un régime bicaméral (à deux chambre) et avec un président de la République puissant et « au dessus des partis » (il précisera ses idées en juin 1946 dans son discours de Bayeux), alors que les socialistes condamnent l'idée d'un retour du Sénat (chambre haute) et que les communistes préféreraient également s'orienter vers un régime monocaméral. La plupart des élus condamnent un pouvoir fort du chef de l'État, prétextant une tentative de mainmise de De Gaulle sur le jeu politique[2].
Les relations entre le président du Conseil et la majorité de l'Assemblée deviennent tellement mauvaises que De Gaulle finit par remettre sa démission le 20 janvier 1946, dénonçant le « régime exclusif des partis ».
[modifier] Le projet de Constitution du 19 avril 1946 et son rejet
Vincent Auriol est alors élu président de l'Assemblée et le 23 janvier le MRP, le PCF et la SFIO signent une charte de coalition gouvernementale, qui fonde le tripartisme. Ainsi chacun de ces trois partis obtient un tiers des postes ministériels dans le nouveau Gouvernement Félix Gouin investi le 26.
Un premier projet de Constitution est alors conçu. Ce projet prévoit une représentation populaire monocamérale, c'est-à-dire qu'une seule assemblée, élue au suffrage universel direct, voterait les lois. L'ancien Sénat de la Troisième République aurais été remplacé par deux organes consultatifs, le Conseil Économique (précurseur du Conseil économique et social) et le Conseil de l'Union Française.
L'exécutif aurait été divisé entre un Président de la République et un Président du Conseil. Le Président de la République aurait été élu par l'Assemblée, disposant de pouvoirs honorifiques. Le Président du Conseil, également élu par l'Assemblée, devais faire approuver la composition et le programme de son Cabinet ministériel par un vote d'investiture.
Ce projet est durement critiqué par le MRP et toute la droite, parmis laquelle De Gaulle.
Finalement cette proposition, proposée à référendum, est rejetée par 53% des français le 5 mai 1946.
[modifier] La deuxième Assemblée Constituante et l'adoption de la Constitution définitive
À cause du refus de la première proposition de constitution, de nouvelles élections législatives sont organisées le 2 juin 1946, dont les résultats confirment les tendances politiques précédentes. Le PCF obtient 26% des voix mais est dépassé par les centristes du MRP qui totalisent 28,2% des suffrages. La SFIO reçoit 21% des sièges et les résultats de la droite reculent encore depuis la première Assemblée Constituante (13% contre 16% en octobre 1945). Un élu du MRP, Georges Bidault devient président du Conseil, dont le cabinet obéit toujours au tripartisme.
Durant l'été 1946 l'Assemblée imagine un nouveau projet de constitution malgré tout peu différent de la première proposition même s'il propose un système bicaméral (deux chambres distinctes possédant le pouvoir législatif). Une Chambre basse, l'Assemblée Nationale, voterais les lois en première lecture alors qu'une Chambre haute, le Conseil de la République, indépendant de l'Assemblée Nationale, les ratifierais. Le régime est d'inspiration parlementaire, le pouvoir exécutif réel échéant du Président du Conseil (à la manière du Premier ministre britannique) et non au Président de la République qui a un rôle honoriique, même s'il demeure chef des armées. Ce projet, durement critiqué par De Gaulle dans son discours d'Épinal (22 septembre), est définitivement adopté par référendum le 13 octobre 1946 avec 53,5% de « oui ».
[modifier] Situation politique et institutionnelle
[modifier] Les institutions de la Quatrième République
Les deux présidents de la Quatrième République sont Vincent Auriol, ancien ministre socialiste du Front populaire et René Coty, classé au centre droit. Dans cette Constitution de tendance parlementaire, le Président n'a cependant qu'un rôle faible. Le pouvoir exécutif est en fait entre les mains du Président du Conseil, chef du gouvernement qui s'appuie sur une majorité à l'Assemblée. Le mode de scrutin (proportionnel) choisi pour l'élection des députés favorise l'existence d'un nombre assez élevé de partis dont les incessants revirements d'alliance entraînent de régulières chutes de gouvernement.
La Constitution de 1946 permet au Parlement (pouvoir législatif) de l'emporter sur l'exécutif.
- Le Parlement est constitué de 2 chambres distinctes:
- Le Conseil de la République, élu au suffrage indirect (par les Grands Electeurs et les Conseillers Généraux eux-mêmes élus par les électeurs), il n'a que peu de pouvoirs (c'est l'ancêtre du Sénat actuel).
- L'Assemblée Nationale, élue au suffrage universel direct et au scrutin proportionnel pour 5ans, c'est elle qui a le véritable pouvoir en main, d'où l'instabilité gouvernementale.
- Le Président de la République est élu par les deux chambres ensemble, pour une durée de 7 ans. Il a le pouvoir de dissoudre par décret l'Assemblée Nationale.
- Le Président du Conseil est désigné par le Président de la République. Il doit être investi (accepté par vote à la majorité absolue) par l'Assemblée Nationale qui peut le renverser par une motion de censure, puis il nomme son gouvernement. C'est Paul Ramadier, premier président du Conseil, qui inaugure la coutume d'une seconde investiture devant l'Assemblée sur la composition de son gouvernement.
- De plus, un électeur potentiel est un citoyen français homme ou femme de 21 ans révolus.
Le texte de la Constitution, qui instaure un régime parlementaire inégalitaire au profit du Parlement, se verra en pratique transformé en un régime d'assemblée.
[modifier] Les partis et les hommes politiques de la Quatrième Républiques
[modifier] La gauche
[modifier] Le PCF
Le parti communiste français recueille environ un quart des voix sous la Quatrième République. Il doit son succès à la grande proportion de communistes dans la Résistance française au nazisme. Cependant l'électorat communiste va peu à peu s'effriter à cause de la Déstalinisation (révélation des crimes de Staline par Khrouchtchev et de différents évènements liés à l'URSS, comme la violente prise de pouvoir des staliniens en Tchécoslovaquie (Coup de Prague, 1948), l'écrasement de révoltes anti-communistes en RDA le 17 juin 1953[3], puis en Hongrie en octobre 1956 (Insurrection de Budapest).
- Vincent Auriol
- Georges Bidault
- Maurice Bourgès-Maunoury
- Léon Blum
- Jacques Chaban-Delmas
- René Coty
- Michel Debré
- Gaston Defferre
- Jacques Duclos
- Edgar Faure
- Félix Gaillard
- Charles de Gaulle
- Félix Gouin
- Félix Houphouët-Boigny
- Joseph Laniel
- André Marie
- René Mayer
- Pierre Mendès France
- François Mitterrand
- Guy Mollet
- Antoine Pinay
- Christian Pineau
- René Pleven
- Pierre Pflimlin
- Henri Queuille
- Paul Ramadier
- Robert Schuman
- Maurice Thorez
L'Encyclopédie Wikipédia contient une note biographique pour la totalité des ministres titulaires de la Quatrième République (plus de 200 noms).
[modifier] La vie politique sous la Quatrième République
Un consultant français de la RAND Corporation, Constantin Melnik, établira dans une étude interne (The House Without Windows) que la Quatrième République connaît en moyenne un jour de crise ministérielle sur neuf ! Ce climat déprimé et déliquescent explique le raz-de-marée poujadiste aux élections de 1956, suite à la dissolution de l'Assemblée par le président Coty.
L'instabillité gouvernementale chronique, les combinaisons partisanes, l'impuissance du Parlement et l'incapacité des pouvoirs public à résoudre le conflit algérien ont eu raison de la Quatrième République.
[modifier] Les défis et les actions de la Quatrième République
[modifier] La reconstruction
Bien que nettement plus meurtrière pour la France, la Première Guerre mondiale n’avait principalement affecté que le Nord et l’Est de la France où les combats s’étaient déroulés. En comparaison la seconde guerre mondiale laisse le pays dans une situation économique désastreuse. Les destructions liées aux opérations militaires de 1940, aux sabotages de la résistance, aux représailles des allemands, aux bombardements alliés et à la libération ont touché trois fois plus de départements qu’en 1914-1918. Les réseaux de transports sont dévastés; la production industrielle et la production agricole se sont effondrées; certaines villes sont pratiquement rasées comme Le Havre qui est détruite a 80%.
Dans ces conditions, la reconstruction de l'infrastructure et de l'économie françaises sont à mettre au crédit de la Quatrième République qui parvient à rapidement ramener la croissance. Pendant cette période, la population française devra accepter un certain nombre de sacrifices pour en payer le prix : maintien du rationnement jusqu’en 1949, habitation en baraquements provisoires pour les 5 millions de français qui ont vu leur logement détruit, baisse du pouvoir d’achat, dévaluation du franc.
Dans les premiers mois suivant la libération la contribution des populations civiles est sollicitée afin de participer au déblaiement des villes détruites. Les réfugiés font appel à la solidarité familiale ou à celle de leurs voisins. Par la suite la planification gouvernementale (plan Monnet) prend le relais, financées par l’aide américaine à travers le plan Marshall qui apportera plus de 2,6 milliards de dollars au pays.
La priorité est donnée dans un premier temps à la reconstruction des infrastructures et à la remise en marche de l’appareil productif. Dans une deuxième phase la reconstruction des villes permit la mise en pratique des théories de l’urbanisme moderne à l’instar notamment de Le Corbusier et des concepts développés lors des congrès internationaux d’architecture moderne
Paradoxalement, l'instabilité gouvernementale n’aura que peu freiné cette œuvre de reconstruction. Les divers ministres, n'ayant qu'à peine le temps de se familiariser avec leurs dossiers avant la chute de leur gouvernement, laissent en fait l'essentiel de l'élaboration et l'exécution de la politique à leurs hauts fonctionnaires, lesquels agissent en général efficacement et dans la durée. C'est ainsi que la reconstruction des infrastructures nationales (électricité, chemin de fer, routes, téléphone, etc.) se sera effectuée à peu près aussi rapidement que dans les autres démocraties d'Europe de l'Ouest (Royaume-Uni, RFA).
[modifier] La recherche d'un régime politique stable
[modifier] Se situer dans un monde bipolaire - La création de la CEE
- constitution d'une force de frappe nucléaire française indépendante du commandement intégré de l'OTAN.
- signature du Traité de Rome, première base de l'Union européenne ;
[modifier] La décolonisation et les guerres d'indépendances
[modifier] Guerre d'Indochine (1945-1954)
- fin de la colonisation française en Indochine ;
La Quatrième République est marquée par les deux principales guerres de décolonisation qu'a connues la France : la guerre d'Indochine (1945-1954)
[modifier] Guerre d'Algérie (1954-1962)
[modifier] Chute de la Quatrième République
[modifier] Crises politiques
Une nouvelle crise gouvernementale plus grave que les autres a lieu le 15 avril 1958 avec la chute du gouvernement dirigé par Félix Gaillard. La crise se termina le 13 mai 1958 par l'investiture de Pierre Pflimlin pressenti le 8 et qui finit par accepter.
[modifier] Les incidents d'Algérie
Le même jour a lieu à Alger une émeute de Pieds-Noirs qui craignaient que Pflimlin, soupçonné d'être favorable à des négociations avec le FLN, ne « brade l'Algérie ». Des généraux y prennent part, comme Raoul Salan, qui « prend en main les destinées de l'Algérie française », et Jacques Massu. Le gouvernorat général à Alger est occupé par les activistes, un Comité "de salut public" institué, défiant l'autorité de la métropole. Ce comité est soutenu par une partie de l'armée, d'où sa force.
À partir du 15 mai le Comité — rencontré par des gaullistes, et très probablement influencé à faire cela — réclame le retour de de Gaulle, en qui ils voient probablement l'homme providentiel du 18 juin capable de sauver la situation. L'armée va jusqu'à menacer le gouvernement d'une attaque aéroportée en métropole. Trois pouvoirs s'affrontent alors : le Gouvernement Pierre Pflimlin, le Comité de salut public et de Gaulle, dont le poids moral est en France à cette époque immense. Le 15 mai de Gaulle se déclare «prêt à assurer les pouvoirs de la République».
[modifier] Le retour de De Gaulle - La création de la Cinquième République
Ainsi, le 27 mai 1958, de Gaulle déclare « J'ai entamé hier le processus régulier nécessaire à l'établissement d'un pouvoir républicain capable d'assurer l'unité et l'indépendance du pays » ; il demande par ailleurs aux force armées de ne prendre part à aucune manifestation.
Pierre Pflimlin, qui a rencontré secrètement de Gaulle en pleine nuit pour s'assurer de ses intentions (sans rien obtenir d'ailleurs), démissionne finalement le 28 mai 1958. Le président de la République René Coty appelle alors Charles de Gaulle à la présidence du Conseil, et, fait exceptionnel pour l'homme réservé qu'il était, menace de démissionner si de Gaulle n'est pas investit par l'Assemblée nationale. L'Assemblée nationale suit l'avis du président de la République, et investit effectivement le 1er juin le Gouvernement Charles de Gaulle par 329 voix contre 224 et 37 abstentions.
Le 3 juin est votée par l'Assemblée nationale et le Conseil de la République la loi constitutionnelle qui annonce une révision de la constitution de la IVe République, en dérogeant à la procédure de révision constitutionnelle. Une loi de pleins pouvoirs pour six mois est également votée.
Le projet de constitution est rédigé pendant l'été puis soumis au référendum le 28 septembre 1958. Il est adopté à une large majorité, instaurant la Ve République.
[modifier] Voir aussi
[modifier] Articles connexes
[modifier] Ducumentation externe
Bibliographie:
- Jansen, S (dir.), Les grands discours de la quatrième République, Armand Colin, 2006. (http://www.histoforum.org/histobiblio/article.php3?id_article=217)
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[modifier] Notes et références
- ↑ Voir l'article Chronologie de la Seconde Guerre mondiale
- ↑ 2,0 2,1 D'après le Petit Larousse de l'histoire de France, de Pierre Bezbakh, éditions Larousse, 2004, 895 p., ISBN 2035053692
- ↑ (de) Voir l'article en allemand « Siebzehnter Juni 1953 ».
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