Zone à urbaniser en priorité
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Les zones à urbaniser en priorité (ou ZUP) ont été créées en France principalement entre 1965 et 1975 afin de répondre à la demande croissante de logements. Elles étaient destinées à permettre la création ex-nihilo de quartiers nouveaux, avec leurs logements, mais également leurs commerces et leurs équipements. Elles sont l'origine en France des Grands ensembles, et, si elles ont permis de résorber le retard de l'époque en terme de besoins de logements, ont considère généralement qu'elles n'on pas permis la création de quartiers dynamiques, et elles sont généralement concernées par les actions de la Politique de la ville ainsi que par le programme national de renouvellement urbain porté par l'ANRU
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[modifier] Problématique
Le développement urbain de l’entre deux-guerres s'est fait essentiellement par des lotissements de banlieue, vendus et découpés en parcelles par des spéculateurs sans qu'elles soient viabilisées, et sur lesquels les populations ouvrières édifient des baraques.
Les besoins sont énormes et les logements existants, délabrés et surpeuplés : sur les 12,6 millions de logements existant en France en 1946, le tiers est surpeuplé, la moitié est sans eau courante. 42 % des parisiens vivent alors dans des logements insalubres ou surpeuplés.
Globalement, la crise du logement est générale, puisque le nombre même de logements est insuffisant, contrairement à la situation actuelle (2007) où l'on assiste plus à une crise du marché du logement (les prix à l'achat ou à la location, les exigences des bailleurs excédant les capacités des candidats à l'achat ou à la location) qu'à une insuffisance de la quantité de logements disponibles.
À l'époque, il fallait en effet remédier aux conséquences de la guerre, où 500.000 logements avaient étés détruits, et construire pour satisfaire aux besoins générés par l'exode rural qui amenait en ville des anciens ruraux, le baby-boom, puis l'accueil des populations immigrées et des rapatriés d'Algérie.
L'effort de création de logements permettra une croissance continue du mombre de logements en France, qui passera de 18,2 million en 1968 à 21,078 en 1975, 23,7 en 1982, 26,2 en 1990 et 28,7 en 1999 [1]. Les ZUP contribueront significativement à cette évolution et à l'accès au confort moderne de millions de personnes.
[modifier] Définition
Les ZUP ont été crées par le décret N°58-1464 du 31 décembre 1958 [2] afin de permettre, dans les « communes ou agglomérations où l'importance des programmes de construction de logements rend nécessaire la création, le renforcement ou l'extension d'équipements collectifs » la planification et le financement de ces équipements et logements, afin de planifier et d'encadrer sur le territoire national le développement urbain, de répondre à la carence de logements face à l'accroissement démographique et de favoriser la résorption de l'habitat insalubre.
Les zones à urbaniser par priorité permettaient l'équipement rapide de terrains où l'on souhaitait localiser des opérations nouvelles d'urbanisme. La collectivité responsable, la commune ou, souvent l'État, passait une convention avec un établissement public ou une SEM qui expropriait les terrains, les équipait et les revendait aux constructeurs. Le financement était assuré en partie par l'État, dont le représentant local, le Préfet, approuvait les éléments éssentiels (plan-masse, programme ...)
Afin de concentrer l'effort de construction, les ZUP faisaient au minimum 500 logements, mais, généralement bien plus.
En 10 ans, 195 ZUP sont aménagées, ce qui correspond à 2,2 millions de logements de type HLM. Une moyenne de 160 000 logements sont construits chaque année, mais le maximum est atteint en 1973 avec 556 000 nouveaux logements.
Le programme porte ses fruits : alors qu'en 1970 on recensait encore 400 bidonvilles en France, le dernier disparaît en 1976.
Cependant, le modèle des grands ensembles montre rapidement ses limites. Alors que le programme des ZUP voulait éviter de créer des cités dortoirs, les ZUP restent au final des secteurs relativement impersonnels, souvent très marqué par une architecture très standardisée (le "chemin de grue"), avec une sur-représentation de l'habitat social. Compte tenu de ce constat, les ZUP sont remplacées par les Zones d'aménagement concerté créées par la Loi d'orientation foncière de 1967. Il n'est plus été possible de créer des ZUP depuis 1969, et les anciennes se sont soit éteintes, soit ont été remplacées par d'autres outils d'aménagement.
En effet, se développe à cette époque le mouvement des villes nouvelles à partir de 1970, avec cette fois-ci l'ambition de créer de vraies villes, et pas seulement des quartiers aménagés.
Par exemple, la ZUP des Ulis dans l'Essonne, créée en 1960, s'est transformée en une ville à part entière en 1977.
[modifier] Les ZUP en France
[modifier] Alsace
- ZUP des Coteaux, à l'ouest de l'agglomération Mulhousienne
- ZUP Europe, à Colmar (Haut-Rhin)
[modifier] Bourgogne
- ZUP Nord, commune de Mâcon (Saône-et-Loire)
- Les Prés-Saint-Jean, commune de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire)
- ZUP Sainte-Geneviève, Auxerre
- ZUP des Champs-Plaisants, Sens
[modifier] Franche-Comté
- La Petite-Hollande, sur la commune de Montbéliard (Doubs)
- Planoise, sur la commune de Besançon (Doubs)
[modifier] Île-de-France
- Les Ulis, communes de Bures-sur-Yvette et d'Orsay (Essonne), commune à part entière en 1977
- Le Val-Fourré, commune de Mantes-la-Jolie (Yvelines)
- Grands ensembles du haut et du bas Clichy et de Montfermeil, communes de Clichy-sous-Bois et Montfermeil (Seine-Saint-Denis)
- Dame Blanche Nord et Ouest - La Muette Lochères, communes de Garges-lès-Gonesse et Sarcelles (Val-d'Oise)
- Quartier Nord de Bondy (Seine-Saint-Denis)
- Beauval, commune de Meaux (Seine-et-Marne)
- L'Almont, commune de Melun (Seine-et-Marne)
- Surville, commune de Montereau-Fault-Yonne (Seine-et-Marne)
- Mont-Saint-Martin, commune de Nemours (Seine-et-Marne)
- Val d'Argenteuil, commune d'Argenteuil (Val-d'Oise)
- Pont de Sèvres, commune de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine)
- Val de Fontenay, commune de Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne)
- Les Larris,commune de Fontenay-sous-Bois
[modifier] Languedoc-Roussillon
- La Paillade, commune de Montpellier (Hérault)
- La Devèze, commune de Béziers (Hérault)
- Valdegour et Pissevin, commune de Nîmes (Gard)
- Presqu'île de Thau, commune de Sète (Hérault)
- Le Vernet, commune de Perpignan (Pyrénées Orientales)
[modifier] Bretagne
- La Z.U.P de Cleunay, commune de Rennes : 1000 logements, de 1954 à 1960
- La Z.U.P de Maurepas, commune de Rennes : 4200 logements, de 1955 à 1966
- La Z.U.P de Villejean - Malifeu, commune de Rennes: 6000 logements de 1963 à 1975
- La Z.U.P. sud, commune de Rennes, aujourd'hui appelée quartier le Blosne, a été créée entre 1967 et 1975. Ce quartier regroupe aujourd'hui 10% de la population rennaise. (19 208 habitants au dernier Recensement Général de la Population - RGP 1999)
[modifier] Provence-Alpes-Côte d'Azur
- L'Ariane à Nice
- Nord Littoral (Plan d'Aou - La Bricarde - La Castellane) à Marseille
- Le Vallon à Marseille
- Mourepiane à Marseille
- Frais Vallon à Marseille
- Monclar à Avignon
- Berthe à La Seyne-sur-Mer
[modifier] Champagne-Ardenne
- Croix Rouge à Reims
- Le Vert Bois - Le Grand Lachat à Saint-Dizier
- Ronde Couture à Charleville-Mézières
[modifier] Rhône-Alpes
- Montreynaud à Saint-Étienne (Loire)
- La Duchère à Lyon (Rhône)
- Grappinière à Vaulx-en-Velin (Rhône)
- Valence-le-Haut (Fontbarlette - Le Plan) à Valence (Drôme)
[modifier] Notes et références de l'article
[modifier] Voir aussi
[modifier] Articles connexes
[modifier] Liens et documents externes
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