Andrew Jackson
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Andrew Jackson (1767 - 1845), est le septième président des États-Unis d'Amérique. Il est élu pour deux mandats de 1829 à 1837.
Premier président né dans une cabane de bois, Jackson est un héros de la Guerre de 1812 contre le Royaume-Uni, un combattant des Indiens et un juriste dans son État, le Tennessee. Ni particulièrement intelligent ou réfléchi il devient un symbole de son époque car il reflète exactement les opinions de la population américaine. Il ne doit sa position à personne et déteste les politiciens de profession … qu’il remplace par ses propres amis. C’est sous sa présidence que le système des partis politiques tel qu’il existe encore voit vraiment le jour.
N° d’ordre | 7e président des États-Unis d'Amérique |
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Mandat | 4 mars 1829 4 mars 1837 |
Date et lieu de naissance |
15 mars 1767 à Waxhaws, |
Date et lieu de décès |
8 juin 1845 |
Profession | Militaire, juriste |
Parti politique | Démocrate |
Vice-président | John Calhoun (1829-1832) M. Van Buren (1833-1837) |
Processus électoral Résultats des élections Liste des Vice-présidents |
Sommaire |
[modifier] Biographie
[modifier] Jeunesse
Andrew Jackson naît Américain le 15 mars 1767 à Waxshaws, à la frontière entre les États actuels de Caroline du Nord et du Sud. Il est le fils d'immigrants irlandais pauvres.
Son père, forcé de s'expatrier en 1765, avec sa femme et ses deux fils, vint s'établir dans le canton de Waxhawsw, près de Cambden, dans la Caroline du Sud, et y mourut peu de temps après la naissance de son troisième fils; Andrew.
[modifier] Guerre d'indépendance des États-Unis d'Amérique
Destiné par sa mère à l'état ecclésiastique, Andrew Jackson sortit du collège à 15 ans (1782) pour s'enrôler sous les drapeaux de l'indépendance, avec ses deux frères qui périrent dans cette campagne ; lui-même fut blessé grièvement et fait prisonnier par les Anglais.
Il participe à la guerre de la révolution américaine en tant que courrier. Son caractère violent et sa fierté lui valent d’être blessé à la main alors qu’il est fait prisonnier. Il est souvent partisan de vider ses querelles au pistolet.
[modifier] Le Tenessee
Rendu à ses études, après l'expulsion des Anglais, reçu avocat au barreau de Salisbury en Caroline du Nord (1784), puis nommé avocat général de district à Nashville, dans le Tennessee, où il transporta sa résidence (1788), le magistrat Jackson fit son début dans les commandements militaires, à la tête de quelques milices, contre les indiens qu'il repoussa loin des frontières.
Lorsque l'état de Tennessee fut admis à faire partie de l'Union, ce fut le jurisconsulte Jackson que la Convention, dont il était membre, chargea de rédiger la Constitution du nouvel État.
Élu représentant du Tennessee au Congrès général (1796), et Sénateur l'année suivante, il donna sa démission et revint dans ses foyers.
[modifier] Carrière militaire
Nommé juge de la Cour suprême et commandant en chef de la milice de son État, il ne conserva que ce dernier titre (1799), et, retiré à la campagne, il s'était, depuis 14 ans, consacré aux travaux de l'agriculture, lorsque les hostilités qui éclatèrent en 1812, entre les États-Unis et l'Angleterre, en ouvrant à l'armée nationale américaine une carrière, firent de Jackson, ancien magistrat, législateur et laboureur, le premier homme de guerre de l'Union, ou, selon l'expression emphatique adoptée par les Anglais, le lion de l'Amérique du Nord.
[modifier] La guerre de 1812
Élevé au grade de major général des milices, et chargé de conduire sur le Mississipi, en décembre 1812, un corps d'élite entièrement composé de volontaires, Jackson, en résistant aux ordres contradictoires et injustes d'un employé du gouvernement central, acheva de gagner l'affection des miliciens.
[modifier] Guerre des Creeks
Après la Guerre de 1812 qui oppose les États-Unis au Royaume-Uni, les pionniers se dirigent vers les territoires de la vallée du Mississippi récemment acquis. Jackson participe aux guerres indiennes contre les tribus Creeks puis les Séminoles qui ont pour objectif de forcer les Indiens à se regrouper toujours plus à l’ouest pour permettre aux pionniers de s’installer.
Sa difficile et périlleuse campagne contre les Indiens Creeks (1813) se termina par un coup de vigueur qui fait époque dans les Annales militaires de l'Union. Jackson est informé que les Creeks, réfugiés dans les Florides, possession de l'Espagne, sont armés et excités à la guerre par le gouverneur espagnol de Pensacola, en violation ouverte de sa neutralité.
Sans attendre l'autorisation qu'il demande à son gouvernement, Jackson pénètre dans les Florides. Deux espions anglais qu'il fait juger par une cour martiale, sont pendus. La place de Pensacola est emportée de vive force ; le gouverneur espagnol, les indiens et les Anglais sont châtiés et Jackson se retire.
En 1814, Jackson commande à la bataille de Horseshoe Bend, Alabama où 700 Indiens Creek sont tués alors qu’il ne perd que 49 hommes. Un traité de paix sera signé donnant aux Américains accès à un territoire de près de 100 000 km².
À la fin de la même année, Jackson est en Floride où il se bat contre les Indiens Séminoles. Ce peuple agricole occupait le nord de la Floride à la demande des Espagnols, afin de protéger la colonie contre les États-Unis. Ils accueillaient également les esclaves en fuite, esclaves qui ont combattu à leur côté. Jackson sera nommé gouverneur militaire de l’état en 1819 et le territoire sera cédé par l'Espagne en 1821 par le traité Adams-Onís.
[modifier] La Nouvelle-Orléans
Enfin, le 13 décembre 1814, Jackson est à La Nouvelle-Orléans en Louisiane pour se battre contre les Britanniques dans ce qui sera la dernière bataille de la Guerre de 1812. La nouvelle de l’armistice signé la veille de Noël 1814 (le 24 décembre, par le traité de Gand ne leur étant pas parvenu la bataille se déroule le 8 janvier 1815[1] entre 8 000 soldats britanniques entraînés et environ 4 000 rustauds dont une grande partie sont des partisans du corsaire-pirate Jean Lafitte qui fait la loi dans la région des Caraïbes. La victoire vaudra à Jackson d’être considéré comme un héros national ; les pertes britanniques s’élèvent à 2 036 hommes alors qu’il n’a perdu que 7 hommes.
[modifier] Avant la suprême magistrature
Le 17 juillet 1821, Jackson est élu gouverneur de Floride. Il se retira de nouveau à la campagne, et l'on peut remarquer que c'est après y avoir passé encore quatorze ans, comme cultivateur, qu'il fut élevé par les suffrages de ses concitoyens à la suprême magistrature (4 mars 1829).
Il se présente à l’élection présidentielle de 1824 et obtient plus de suffrages populaires et de voix des grands électeurs que ses concurrents mais il n’a pas la majorité absolue. C’est un vote de la Chambre des représentants qui donne la présidence à John Quincy Adams. Jackson se représente en 1828 et, cette fois, emporte l'élection avec une majorité substantielle. C’est le premier président élu au suffrage universel qui vient d’être instauré dans un grand nombre d’États et sa réputation d’homme du peuple et de chasseur d’Indiens n’y est pas étrangère.
[modifier] Présidence
[modifier] 1829
4 mars : Investiture d’Andrew Jackson en tant que septième président des États-Unis. C’est le premier président élu qui ne fait pas partie du cercle des politiciens qui ont participé à la Guerre d’indépendance et à la rédaction de la Constitution. Il bénéficie autant du soutien des fermiers de l'Ouest que de celui des citadins, qui apprécient ses origines modestes (il est surnommé le "friend of the common man"). Dans son discours inaugural il annonce qu’il fera le nécessaire pour vider l'Est du continent des Indiens, et occuper leurs territoires.
[modifier] 1830
28 mai : le Congrès vote et Jackson signe la loi d’expulsion des Indiens de tous les États de la côte Est et leur implantation dans les territoires à l’ouest de la plaine du Mississippi.
[modifier] 1831
21 mai : première convention nationale du Parti démocrate qui choisit Jackson comme candidat à l’élection présidentielle.
[modifier] 1832
10 juillet : Jackson oppose son droit de veto à la création d’une banque centrale.
5 décembre : Jackson est réélu pour un second mandat contre le candidat du Parti Whig.
[modifier] 1834
29 janvier : Jackson utilise pour la première fois l’armée pour briser une grève des ouvriers qui construisent le canal entre Washington et l’Ohio.
[modifier] 1836
Jackson oppose de nouveau son veto à la création d’une banque centrale. Le gouvernement fédéral n’aura le monopole de l’émission de monnaie qu’à partir de 1911.
[modifier] Politique étrangère
Les États-Unis sont toujours confrontés à la rivalité entre la France et le Royaume-Uni qui gêne le commerce. Il soutint avec énergie la réclamation des 25 millions, élevée par le gouvernement des États-Unis auprès du cabinet français.
Les problèmes ne seront réglés que vers 1836. Jackson réussit toutefois à négocier un accord qui, en 1830, autorise le commerce avec les possessions britanniques des Caraïbes. En 1837 Jackson reconnaît l’indépendance de la République du Texas qui était sous domination espagnole.
[modifier] Politique intérieure
Populiste, Jackson ne supporte pas les politiciens professionnels et les institutions qui tendent à acquérir un pouvoir indépendant. Il oppose son veto à la reconduction de la banque centrale créée en 1781 par Hamilton pour gérer la dette nationale et renforcer le pouvoir fédéral.
Il ne s’embarrasse pas non plus d’un gouvernement avec qui il se dispute souvent et il s’entoure de conseillers “son gouvernement dans la cuisine” avec qui il prend ses décisions.
Le sud, surtout agricole, ne voulait pas des droits de douane élevés, au contraire du nord qui mettait en place son industrie. La crise est résolue en 1833 par une forte baisse des droits de douane et marque la victoire de l’intérêt individuel des États sur le gouvernement fédéral.
[modifier] Politique concernant les droits civiques, les minorités et l’immigration
En 1829 avec l'augmentation de la population et la découverte d’or sur les territoires des Cherokees A. Jackson signe le Indian Removal Act votée par le Congrès pour l'utilisation de ces terres. La Cour Suprême juge la loi contraire à la Constitution mais Jackson refuse d'appliquer la décision. L'État de Géorgie attribue les terres Cherokee au cours d’une loterie et A. Jackson envoie des troupes pour déporter les Indiens à marches forcées au-delà du Mississippi. Cet épisode coûte la vie à environ 4000 indiens Cherokee (25 % de la population) au cours d’un périple empruntant la piste connue sous le nom de "Piste des Larmes" (Trail of Tears)”
[modifier] Politique partisane
Il introduit le système où les hautes fonctions fédérales sont attribuées aux amis qui ont aidé pendant la campagne électorale (Système de copinage) et il fait pression sur les États pour élargir la base électorale. Ainsi, sous sa présidence, le nombre de citoyens participant à la vie politique est multiplié par 7.
[modifier] Retraite
À la fin de son second mandat, en 1837, Jackson retourne dans sa maison au Tennessee. Après avoir servi dans l’armée, être devenu un héros et après avoir été président pendant huit ans il déclare qu’il rentre chez lui avec “à peine 80 dollars dans sa poche”. Il meurt le 8 juin 1845 ; son décès est aujourd’hui attribué à un empoisonnement au plomb à la suite d’une blessure reçue en 1813.
[modifier] Anecdotes
En 1806 Jackson tue en duel un homme avec qui il s’était disputé pour une dette de jeu. Il reçoit une balle dans la poitrine qu’il gardera jusqu’à sa mort.
Jackson est surnommé « dur comme du bois de noyer » (« Old Hickory »).
La femme d’Andrew Jackson meurt le 22 décembre 1828 entre l’élection et la cérémonie d’installation à la présidence. Lorsque Jackson l’avait épousée, il avait 21 ans et elle vivait séparée de son premier mari dont elle croyait être légalement divorcée. En fait le divorce n’avait pas été prononcé et les deux époux durent se remarier ensuite. Cet épisode était considéré comme scandaleux par la bonne société et donna lieu à des rumeurs pendant la campagne électorale. Jackson reprocha longtemps à ses opposants d’être à l’origine, selon lui, du décès de sa femme.
Le 30 janvier 1835, Jackson est victime d’une tentative d'assassinat au Capitole. Par une chance incroyable les deux pistolets de l’assassin s'enrayent. Une gravure devenue célèbre, faite 20 ans plus tard, montre Jackson frappant la tête de cet homme avec sa canne.
[modifier] Hommages
Une statue en bronze de Jackson est inaugurée à Washington, DC en 1853.
Il figure sur les billets de 20 dollar US
[modifier] Notes et références
- ↑ On lui donne pour récompense le grade de major général dans l'armée régulière, et la Nouvelle-Orléans, capitale de la Louisiane, à défendre contre les Anglais; il est forcé d'y proclamer la loi martiale, et n'a que 3 700 miliciens à opposer à 10 000 hommes de troupes anglaises qui ont fait les campagnes de France contre Napoléon Ier. Mais son artillerie, commandée par d'anciens officiers français, et son infanterie, rivalisant d'ardeur (8 janvier 1815), mettent, en moins d'une heure, 2 600 ennemis hors de combat, et remportent la victoire. Les Anglais regagnent leurs vaisseaux. Jackson est proclamé libérateur et second sauveur de la patrie; il est ensuite condamné à une amende de 1 000 dollars, par un juge qu'il à fait arrêter et éloigner de la ville, pour s'être opposé à ses ordres. Jackson paie l'amende ; mais une souscription de 1 000 des principaux citoyens lui restitue cette somme dans le jour même. Le général, au sortir du tribunal, est porté en triomphe.
[modifier] Source partielle
« Andrew Jackson », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail édition](Wikisource)
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1789 : Washington |
1841 : Tyler |
1877 : Hayes |
1913 : Wilson |
1969 : Nixon |