Gerald Ford
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Gerald Rudolph Ford, Jr., (14 juillet 1913 - 26 décembre 2006), né Leslie Lynch King, Jr. fut le quarantième vice-président des États-Unis d'Amérique à la suite de la démission de Spiro Agnew, et le trente-huitième président des États-Unis d'Amérique après la démission de Richard Nixon.
N° d’ordre | 38e président des États-Unis d'Amérique |
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Mandat | 9 août 1974 20 janvier 1977 |
Date et lieu de naissance |
14 juillet 1913 |
Date et lieu de décès |
26 décembre 2006 à Rancho Mirage (Californie) |
Profession | Avocat |
Parti politique | Républicain |
Vice-président | Nelson A. Rockefeller |
Processus électoral Résultats des élections Liste des Vice-présidents |
Sommaire |
[modifier] Vie personnelle
[modifier] Sa jeunesse
Gerald R. Ford naît le 14 juillet 1913 à Omaha (Nebraska). Ses parents, Leslie Lynch King et Dorothy Ayer Gardner le nomment Leslie Lynch King, Jr.
Ses parents se séparent 16 jours après sa naissance puis divorcent en décembre 1913. Dorothy Gardner obtient la garde de son enfant (Leslie Lynch King était manifestement violent et battait son épouse [1]). Dorothy Ayer Gardner s'installe alors avec son fils à Grand Rapids (Michigan), où vivent ses parents.
Le 1er février 1916, elle se remarie avec Gerald Rudolph Ford et fait alors appeler son fils Leslie par le nom de Gerald Rudolph Ford, Jr. (Leslie Lynch King Jr. est demeuré le nom officiel de l'enfant, Gerald Rudolph Ford n'ayant jamais adopté officiellement le fils de Dorothy Gardner). Ce n'est qu'à l’âge de 17 ans qu'il apprend les circonstances de sa naissance et qu'il rencontre son père biologique pour la première fois.
Gerald Ford grandit à Grand Rapids avec ses trois demi-frères Thomas Gardner (1918-1995), Richard Addison (né en 1924), James Francis (1927-2001). Il fait partie de l'équipe de football américain de l'université du Michigan où il se distingue ce qui lui vaut des propositions de contrat dans des équipes professionnelles. Il préfère s'inscrire à l'université de Yale en 1941 pour faire ses études de droit qu'il finance en devenant entraîneur des équipes de football et de boxe. Ford est aussi amateur de scoutisme et, même après être devenu président, il mentionnera avec fierté avoir atteint le « grade » le plus élevé dans cette organisation.
[modifier] Seconde Guerre mondiale
Le 13 avril 1942, il rejoint la marine américaine. Il sert comme instructeur aéronaval sur la base de Chapel Hill en Caroline du Nord.
Du 17 juin 1943 à la fin de l'année 1944, il est assistant navigateur et officier responsable de batterie antiaérienne sur le porte-avions USS Monterey. Il participe alors à de nombreuses opérations dans le Pacifique-sud avec la 3e et la 4e flotte, notamment lors de l'opération de sécurisation des îles Gilberts et durant les opérations de la bataille de la mer des Philippines. Si le porte-avions sur lequel il sert n'est pas endommagé par les opérations militaires, il est victime d'un typhon en décembre 1944 qui cause la perte de trois destroyers et tue plus de 800 hommes d'équipage. Ford manque de peu d'être lui-même emporté.
Le Monterey est finalement déclaré hors service et Ford est envoyé au département athlétique de l'école aéronavale de Sainte Marie en Californie.
Le 3 octobre 1945, il est promu lieutenant-commandant. Le 23 février 1946, il est place hors du service actif avec les honneurs er le 28 juin 1946, est rendu à la vie civile.
Pour ses services rendus, Gerald Ford est décoré de plusieurs décorations militaires [2].
[modifier] Sa famille
Le 15 octobre 1948, à l'église épiscopale de Grace à Grand Rapids, Gerald Ford épouse Elizabeth Bloomer Warren, une ex-modèle de mode et ex-danseuse, divorcée en première noce de William G. Warren. Le couple aura quatre enfants : Michael Gerald Ford (né en 1950), John Gardner Ford (né en 1952), Steven Meigs Ford (né en 1956) et Susan Elizabeth Ford (née en 1957)
[modifier] Carrière politique
[modifier] Chambre des représentants : chef des républicains à la chambre
Le 8 novembre 1949, Ford est élu à la Chambre des représentants. Il y restera pendant 24 ans (1949-1973) et devient en 1965, au lendemain de la défaite du conservateur Barry Goldwater lors des élections présidentielles de 1964, le chef de la minorité républicaine à la chambre des représentants. Il attaque alors frontalement la politique du président Lyndon Johnson, notamment sa gestion de la guerre du Vietnam et son programme de "grande société". Cependant, il soutient les lois sur les droits civiques.
Pendant cette période, il est choisi pour participer à la commission Warren (commission sur l'assassinat de John F. Kennedy), et en a toujours défendu les conclusions. Il est surtout un homme de compromis et se fait beaucoup d'amis dans les deux camps.
[modifier] Vice-président
Après le renvoi du vice-président (Spiro Agnew) le 10 octobre 1973, le président Richard Nixon le nomme vice-président. Le Sénat des États-Unis confirme Ford dans ses nouvelles fonctions avec 92 voix pour et 3 contre le 27 novembre 1973. Le 6 décembre, la Chambre des représentants fait de même avec 387 voix pour et 35 contre. Ford est un ardent soutien du président Nixon et il prononce de nombreux discours pour défendre sa politique en considérant que l'affaire du Watergate n'est qu'un épisode malencontreux. Un auteur de bon mot dira même que Ford « non seulement admire Nixon, mais en plus est son ami ! »
[modifier] Présidence
Lorsque Richard Nixon démissionne à la suite du scandale du Watergate, Gerald Ford prend la présidence, le 8 août 1974, en proclamant « Notre long cauchemar national est fini ». Il prête officiellement serment le 9 août 1974 devant le président de la Cour suprême.
Du fait de sa nomination à la vice-présidence par le président Richard Nixon en remplacement de Spiro Agnew, Gerald Ford est le seul président des Etats-Unis à n'avoir jamais été élu à la plus haute fonction de l'exécutif américain par une élection populaire.
[modifier] Le pardon à Nixon
Un mois après, Ford accorde à Nixon un pardon global pour tous les crimes qu'il aurait pu commettre pendant sa présidence ou tout ce qu'il aurait pu faire. Cette décision de pardon est, pour beaucoup d'historienscitation nécessaire, une des raisons de sa défaite aux élections présidentielles de 1976.
[modifier] Économie
L'économie est une des grandes préoccupations de l'administration de Ford. En réponse à l'inflation galopante, Ford se présente devant le peuple américain (à la télévision) en octobre 1974 et lui demande de « Whip Inflation Now », en français : « donner un coup de torchon (ou essuyer) le plus vite possible sur l'inflation » ; les initiales de l'expression américaine donnant le mot « WIN » qui signifie « gagner » en anglais. Il recommande même, dans une partie de son programme, de porter des boutons « WIN ». Quoi qu'il en soit, la majorité voit ceci comme une astuce qui n'offre pas de solutions réelles pour résoudre le problème. À l'époque, l'inflation est aux alentours de 7% et c'est suffisant pour décourager les investissements aux États-Unis et pour freiner les investissements directs à l'étranger.
La focalisation sur l'économie évolue quand le pays entre dans une récession modeste. Et en mars 1975, Ford et le Congrès signent des dégrèvements d'impôts afin de relancer l'économie.
[modifier] L'après Watergate
À la suite du scandale du Watergate, le Parti démocrate amplifie sa majorité à la Chambre des représentants et au Sénat aux élections de mi-mandat de 1974. Le législatif est un terrain de luttes entre le président et le Congrès, Ford opposant son veto aux propositions démocrates.
[modifier] Politique étrangère
Ford doit également affronter une crise internationale avec l'incident du « Mayaguez ». En mai 1975, un peu après la prise du pouvoir par les Khmers rouges au Cambodge, les Cambodgiens s'emparent d'un navire marchand américain (le « Mayaguez ») dans les eaux internationales. Ford envoie des Marines américains pour sauver l'équipage mais les soldats atterrissent sur la mauvaise île et rencontrent une résistance inattendue alors qu'au même moment, les marins du Mayaguez sont relâchés. Dans cette opération, 50 hommes furent blessés et 41 furent tués alors que les pertes khmères sont estimées à une soixantaine sur seulement 300 combattants.
[modifier] Tentatives d'assassinat
Alors qu'il est en déplacement à Sacramento, Californie le 5 septembre 1975, un membre de la secte de Charles Manson pointe son arme sur Ford mais un agent du secret-service (protection du président américain) fait obstacle à l'attentat. Soixante-dix jours plus tard, Sara Jane Moore tente également de tuer Ford à San Francisco mais sa tentative est déjouée par un spectateur (Oliver Sipple).
[modifier] Élection présidentielle de 1976
Selon l'avis des spécialistes, c'est le pardon accordé à Nixon et la persistance des problèmes économiques qui ont empêché son élection en 1976.
Sa campagne a aussi été handicapée par les dissensions au sein de son propre parti où certains soutiennent la candidature de Ronald Reagan, par une campagne agressive du candidat démocrate, Jimmy Carter et par des déclarations malencontreuses telle que celle où il affirme que l'Europe de l'Est n'était pas occupée par l'Union soviétique.
Il obtient ainsi 48% des suffrages contre un peu plus de 50% à Jimmy Carter et 240 grands électeurs contre 297 au candidat démocrate. Si Ford remporte tous les États de l'ouest (dont la Californie) et la majorité de ceux du Mid-Ouest et de la région des grands lacs, Jimmy Carter doit son élection à l'ancien sud confédéré, à l'État de New York et aux États de la ceinture industrielle du nord-est (Ohio, Pennsylvanie).
[modifier] La fin de sa vie politique
À la convention du Parti républicain, Ford faillit être nommé comme vice-président par Ronald Reagan, mais le candidat Reagan préféra finalement prendre George H. W. Bush. Il était toujours présent à la convention républicaine de 2000 où il essuya un léger revers.
L'ancien président américain a été hospitalisé le 14 janvier 2006 en Californie pour traiter une pneumonie. Il été admis au Eisenhower Medical Center, près de son domicile de Rancho Mirage, dans le sud de la Californie, il en est sorti le 25 janvier. En août, il avait reçu un stimulateur cardiaque, puis subi une angioplastie, une intervention chirurgicale destinée à élargir des artères. Il avait également été hospitalisé pendant une semaine à la mi-octobre.
En novembre 2006, il était devenu le doyen des présidents des États-Unis, dépassant Ronald Reagan, décédé en juin 2004.
Il mourut chez lui le 26 décembre 2006 à 18 h 45 heure du Pacifique (le 27 décembre, 2 h 45 GMT), entouré de son épouse et de ses trois fils.
[modifier] Funérailles
Les funérailles nationales sont organisées le 30 décembre à Washington et le service religieux a lieu le 2 janvier 2007 à la Cathédrale nationale de la capitale. Sa dépouille est ensuite transportée jusqu'à Grand Rapids (Michigan) pour y être inhumée sur le terrain du Musée Gerald Ford.
Furent notamment présents à ses funérailles :
- Américains :
- Paul Bremer
- Tom Brokaw, journaliste
- George W. Bush et sa femme Laura Bush
- George H. W. Bush et sa femme Barbara Bush
- Earl L. Butz, ancien Secrétaire d'État à l'Agriculture
- Dick Cheney et sa femme Lynne Cheney
- William Clements
- Bill Clinton, sa femme Hillary Clinton et leur fille Chelsea Clinton
- Jimmy Carter et sa femme Rosalynn Carter
- William T. Coleman Jr., ancien Secrétaire d'État aux Transports
- Lawrence Eagleburger
- Rudolph Giuliani
- Jennifer Granholm
- Alan Greenspan
- Carla A. Hills, ancienne Secrétaire d'État au Logement
- Henry Kissinger
- James T. Lynn, ancien Secrétaire d'État au Logement
- Paul O'Neill
- Colin Powell
- Nancy Reagan
- Condoleezza Rice
- Donald Rumsfeld
- L. William Seidman, économiste
- Clayton Yeutter, ancien Secrétaire d'État à l'Agriculture
- Les membres de la Cour suprême :
- John G. Roberts Jr.
- John Paul Stevens
- Antonin Scalia
- Anthony Kennedy
- David Souter
- Clarence Thomas
- Ruth Bader Ginsburg
- Stephen Breyer
- Samuel Alito
- Représentants du Canada :
[modifier] Personnalité
Malgré son passé athlétique, Ford a la réputation d'être maladroit. Les bêtisiers le montrent souvent trébucher dans les escaliers, sa tête frappant la porte d'Air Force One (avion présidentiel). Ce mythe fut repris par des émissions de télévision qui le caricaturent comme une personne incapable de marcher sans casser quelque chose en tombant. La plus célèbre de ces saillies est de Lyndon Johnson dans les années 60 qui ne l'aimait pas et qui le décrivait comme incapable de faire deux choses en même temps comme marcher et mâcher un chewing-gum [3]. Beaucoup de partisans de Ford dénoncent cette image, disant qu'il n'était pas plus maladroit que quiconque. Ses interviews politiques ne donnent pas en effet cette impression, en particulier en matière d'analyses géopolitiques.
[modifier] Distinctions honorifiques
Ford s'est vu remettre la médaille présidentielle de la liberté, équivalence de la Légion d'honneur française) par le président Bill Clinton en 1999 pour ses efforts après le scandale du Watergate pour guérir le pays. De plus, un aéroport porte son nom depuis 1999 (Gerald R. Ford International Airport dans le Michigan).
Le futur porte-avions CVN-78 (mise en service projetée pour 2015), pourrait porter le nom de Gerald R. Ford si l'on suit l'amendement 4211 déposé par le président de la commission des forces armées du sénat américain.
[modifier] L'administration de Gerald R. Ford
- Secrétaire d'État - Henry A. Kissinger
- Secrétaire au Trésor - William E. Simon
- Secrétaire à la Défense - James R. Schlesinger, puis Donald Rumsfeld (1975)
- Attorney General - William B. Saxbe, puis Edward H. Levi (1975)
- Secrétaires aux Affaires intérieures - Rogers C. B. Morton, puis Stanley K. Hathaway (1975), puis Thomas S. Kleppe (1975)
- Secrétaire à l'Agriculture - Earl L. Butz, puis John A. Knebel (1976)
- Secrétaire au Commerce - Frederick B. Dent, puis Rogers C. B. Morton (1975) puis Elliot L. Richardson (1975)
- Secrétaire au Travail - Peter J. Brennan, puis John T. Dunlop (1975), puis W. J. Usery, Jr. (1976)
- Secrétaire à la Santé, à l'Education et aux Affaires sociales - Caspar Weinberger, puis F. David Mathews (1975)
- Secrétaire au Développement urbain - James T. Lynn, puis Carla A. Hills (1975)
- Secrétaire aux Transports - Claude S. Brinegar, puis William T. Coleman, Jr. (1975)
- Chef de cabinet à la Maison-Blanche - Donald Rumsfeld, puis Dick Cheney
[modifier] Notes et références
[modifier] Voir aussi
[modifier] Liens externes
- (fr) Biographie de Ford dans le Nouvel observateur
- (en) Biographie de Ford du 27 décembre 2006 par le Guardian
- (en) Nécrologie par le Washington Post
[modifier] Liens internes
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