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Henri Pescarolo

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Henri Pescarolo en 1973
Henri Pescarolo en 1973

Henri Pescarolo (né le 25 septembre 1942 à Paris) est un pilote automobile français, également directeur d'écurie. Pilote complet, il est surtout connu pour son record de participation et ses 4 succès aux 24 heures du Mans.

Sommaire

[modifier] Biographie

C'est en 1962 que Henri Pescarolo a son premier contact avec le sport automobile. Son père, docteur, s'inscrit dans un rallye amateur réservé aux médecins. Connaissant le goût pour la vitesse de son fils Henri, alors étudiant en médecine, il lui demande de partager le volant avec lui. Même si les espoirs des Pescarolo de bien figurer au classement sont rapidement anéantis par une sortie de route, l'expérience ne fait que renforcer l'intérêt de Henri pour l'automobile, tandis qu'il peine à se passionner pour ses études. Dans les mois qui suivent, il s'inscrit à l'école de pilotage de l'AGACI (Association Générale Automobile des Coureurs Indépendants) à Montlhéry, dont il se montre l'élève le plus brillant. Cela lui permet d'être choisi pour représenter la région Île-de-France dans la Coupe des Provinces, une épreuve nouvellement créée et parrainée par Ford France et le magazine crée par les anciens pilotes Jean Lucas et Gérard Crombac, Sport Auto, dont l'objectif est de découvrir de nouveaux talents en les faisant s'affronter aux volants de Lotus Seven. Si la Coupe revient finalement à l'équipe du Rhône, Pescarolo s'affirme avec trois victoires comme le pilote le plus doué de la promotion, dans laquelle on trouve également José Dolhem et Patrick Depailler.

En 1965, Henri Pescarolo a tiré un trait définitif sur ses études, et est recruté par Matra, en quête de reconnaissance internationale, qui pense que la compétition automobile est un bon moyen de montrer son savoir-faire technologique. Matra constitue une filière de pilotes pour grimper les échelons du sport automobile. Pescarolo effectue ainsi ses débuts en Formule 3 (un programme partiel seulement) aux côtés de Eric Offenstadt, Jean-Pierre Jaussaud et Jean-Pierre Beltoise. L'année suivante, la montée en Formule 2 de Beltoise permet à Pescarolo d'être titularisé par Matra en Formule 3. Battu au championnat par son nouvel équipier Johnny Servoz-Gavin, Pesca se rattrape en décrochant le titre en 1967, établissant au passage un record de 11 succès au cours de la saison. En fin d'année, devenu l'un des pilotes les plus en vue du sport automobile français, il débute dans le championnat d'Europe de Formule 2.

C'est en 1968 que la carrière de Pescarolo prend une dimension internationale. Vice-champion de France et vice-champion d'Europe de Formule 2 derrière son coéquipier Jean-Pierre Beltoise, il effectue également ses débuts en Formule 1 au mois de septembre à l'occasion du GP du Canada (il convient de noter que Pescarolo avait participé l'année précédente au GP d'Espagne, mais au volant d'une Formule 2). Puis, la semaine suivant ses débuts en F1, il conquiert le cœur du public français à l'occasion des 24 heures du Mans, organisées de manière exceptionnelle à l'automne en raison des événements de mai 1968. Pour sa troisième participation à la classique mancelle, Pescarolo nourrit de grandes ambitions au volant de sa Matra 630B jusqu'à ce que, vers 2 heures du matin, sous la pluie, l'essuie-glace tombe en panne. Jugeant impossible de poursuivre la course, son coéquipier Servoz-Gavin rentre au stand pour abandonner. Lagardère, patron de Matra, réveille alors Pesca pour lui annoncer l'abandon, le moteur de l'essuie-glace étant inaccessible. Pescarolo décide alors de prendre le volant mais l'équipe l'arrête au tour suivant pour lui demander si tout va bien. "Vous m'arrêtez pour çà ? Vous faites chier !" répond Pescarolo en repartant en trombe... Malgré le manque de visibilité, il parvient à se hisser en deuxième position au petit-matin, devant une foule totalement acquise à sa cause après son exploit nocturne. Mais à seulement deux heures de l'arrivée, suite à un passage sur un débris (conséquence du grave accident de Mauro Bianchi), un pneu éclate à haute vitesse, endommage gravement la voiture et les contraint à l'abandon.

L'ascension de Pescarolo est stoppée en 1969. Leader du championnat de Formule 2, il est victime d'un grave accident, le 16 avril, lors d'essais privés préparatoires aux 24 heures du Mans. Victime d'un défaut aérodynamique (les suspensions arrières se compriment excessivement et l'avant se déleste), la Matra 640 s'envole dans la longue ligne droite des Hunaudières, et retombe dans la forêt qui borde la piste. Brûlé et sévèrement touché à la colonne vertébrale ( fracture des 6° et 7° vertèbres dorsales), Pescarolo tente de retrouver au plus tôt sa condition physique mais se contentera de commenter l'édition des 24 heures du Mans sur Europe 1 en direct de sa chambre de la clinique de Passy. Il ne reprend finalement la compétition qu'à l'été.

En 1970, parfaitement remis de ses blessures comme l'a prouvé sa belle fin de saison 1969, il obtient son bâton de maréchal en étant titularisé en Formule 1 chez Matra, aux côtés de Jean-Pierre Beltoise. Malgré un podium à l'occasion du GP de Monaco (3°) et un titre de champion de France en Formule 2 et en Formule 1 (lors des épreuves internationales de F2 et F1, la Fédération française effectuait un classement interne afin de déterminer le meilleur français, lui décernant ainsi le titre de champion de France), sa saison est globalement décevante. À tel point qu'à la fin de l'année, il est remplacé chez Matra par le réputé pilote néo-zélandais Chris Amon.

Pour 1971, Pescarolo fait face à un double programme. En Formule 1, il est recruté par l'écurie de Frank Williams qui engage des March 711 à titre privé, tandis qu'en Endurance, également laché par Matra, il trouve refuge chez Alfa Romeo sur la 33-3. Si sa saison de Formule 1 se transforme rapidement en galère (la March souffre d'une fragilité excessive du châssis et des suspensions et les moyens financiers de Frank Williams sont modestes), le pilote n'est pas en cause puisqu'il signe une 4° place au GP de Grande-Bretagne et le record du tour du GP d'Italie. Il a par contre la satisfaction d'effectuer plusieurs belles performances en Endurance (victoire aux 1000 km de Brands Hatch en équipage avec Andrea de Adamich et trois podiums).

En 1972, il repart en F1 toujours sur la March 711 engagée par Williams (où il continue d'enchaîner les mauvais résultats) mais aussi en F2 chez Rondel, nouvelle écurie fondée par Ron Dennis (victoire à Enna). Par contre, il ne décroche pas de volant en Endurance après la non-reconduction de son contrat par Alfa Romeo. Mais Matra le rappelle pour Le Mans, et décide de l'associer au prestigieux vétéran britannique Graham Hill. À l'issue d'un long duel avec l'équipage Cevert-Ganley (aussi sur Matra), Pescarolo et Hill remportent pour la première fois les 24 heures du Mans.

En 1973, sans volant en Formule 1, Pescarolo se console avec son retour en tant que titulaire dans l'écurie Matra en Endurance, où son succès de l'année précédente au Mans a évidemment fait grandement remonter sa côte. Il dispute également le championnat d'Europe de Formule 2 au volant d'une Brabham engagée par l'écurie Rondel. Sa saison commence on ne peut mieux ( victoire aux 6 heures de Vallelunga, aux 1000 km de Dijon et en F2 à Thruxton) quand l'usine March lui demande de remplacer ponctuellement Jean-Pierre Jarier au GP d'Espagne de F1. Pesca n'obtient qu'une modeste 8° place, mais renoue avec le succès en Endurance où il remporte les 1000 km de Spa en signant le record du tour (262 km/h de moyenne). Les 24 heures du Mans offrent une alléchante affiche avec 4 Matra et trois Ferrari engagées. À l'issue d'une fantastique bagarre contre l'équipage Jacky Ickx/Redman, le tandem Pescarolo/Gérard Larrousse remporte la course. Ils remportent également les 1000 km de Zeltweg et les 6 heures de Watkings Glen, et Matra décroche alors le titre de champion du monde des constructeurs devant Ferrari.

En 1974, il rejoint l'écurie BRM en F1, mais celle-ci n'est plus que l'ombre de la fabuleuse équipe des années 1960. Pescarolo n'obtient qu'une 9° place au GP d'Argentine comme meilleur résultat. Par contre, il continue, aux côtés de Larrousse chez Matra à enfiler les victoires comme des perles en Endurance (1000 km d'Imola, 1000 km d'Autriche, 6 heures de Kyalami et en point d'orgue de la saison, les 24 heures du Mans). Pescarolo signe là sa troisième victoire consécutive en terre mancelle. Matra remporte le championnat du monde des constructeurs et décide de ne poursuivre désormais la compétition qu'en tant que simple motoriste de F1.

En 1975, Pescarolo signe chez Willy Kauzen qui engage des Alfa Romeo 33 TT 12. Il gagne à trois reprises (Spa, Zeltweg et Watkins Glen) et permet à Alfa de remporter le championnat du monde des constructeurs devant Porsche. Comme Alfa ne dispute pas les 24 heures du Mans, il court sur une Ligier JS2 (coéquipier de François Migault) mais doit abandonner à la 14° heure.

1976 est le début d'une traversée du désert pour Pesca. Il tente un ultime retour en F1 au volant d'une Surtees mais une nouvelle fois la voiture n'est pas performante et les moyens manquent. Pesca abandonnera la F1 définitivement à la fin de la saison après 56 GP et un palmarès peu étoffé en regard de son talent. Il manque également de flair en refusant une proposition de Porsche pour conduire une 936 au Mans pour signer chez Inaltera -Jean Rondeau : Ickx remporte Le Mans au volant de la 936, Pescarolo ne finissant que 8° au général (mais néanmoins 1° au classement GTP).

1977 et 1978 ne sont pas des saisons mémorables pour le sprinteur devenu marathonien. Il pilote pour Porsche mais abandonne aux 2 éditions du Mans. Toutefois, il remporte 3 courses pour le Kremer Racing aux côtés de Bob Wollek.

A partir de 1979, il retourne chez le manceau Rondeau qui aligne désormais des voitures sous son propre nom et ambitionne de remporter les 24 heures du Mans. Rondeau gagnera en 1980 mais sans Henri... Pescarolo ne remportera qu'une victoire à Monza en 1981 (avec Rondeau et Francia).

Pescarolo met alors sa carrière de pilote automobile entre parenthèses et se consacre à ses autres passions. Il établit un record en ULM entre Paris et Londres, bat les records de vitesse New York/Paris et Los Angeles/New York en avion monomoteur et gagne la course Paris/Libreville en monomoteur en 1984.

En 1984, il retourne à ses premières amours, et avec succès. Il remporte pour la quatrième fois les 24 heures du Mans associé à Klaus Ludwig au volant d'une Porsche privée préparée par le Joest Racing. La même année il est sacré champion de France des circuits et remporte la coupe Porsche qui récompense le meilleur privé engagé en championnat du monde d'endurance.

En 1985, Pescarolo signe chez Lancia mais les performances de la LC2 sont inférieures à celles des Porsche et il ne termine que 7° au Mans. En 1986, il est chez Sauber qui aligne des C9 motorisées par Mercedes. Il abandonne au Mans en 86 et 87 mais remporte sa 17° victoire en championnat du monde d'endurance au Nurburgring 1986 avec Mike Thackwell. Jaguar lui propose de piloter une XJR9LM pour Le Mans 1988, avec Raul Boesel et John Watson pour coéquipiers. Ils abandonnent durant la nuit sur rupture de transmission, laissant la victoire à un autre équipage Jaguar. 1988 est aussi l'année où Pescarolo termine pour la première fois le rallye Paris/Dakar en 18° position sur une Peugeot 405 Turbo 16 officielle.

Il termine 6° au Mans en 1989 (Porsche 962C) et en 1992 (Cougar). En 1994, la Cougar s'appelle Courage et Pescarolo/Lagorce/Ferté décrochent la pole-position des 24 heures du Mans. Ils sont en tête à mi-course avant d'abandonner sur casse moteur.

En 1994 également, le pétrolier Elf lui confie le soin de diriger une structure de formation de jeunes pilotes, "la Filière". Grâce à lui, Sébastien Bourdais et Franck Montagny entres autres vont apprendre leur métier. De 1995 à 1999, il participe sur Courage-Elf-La Filière à l'épreuve mancelle (7° place en 1996 avec Collard et Lagorce et 7° place en 1997 avec Clérico et Belloc). Il raccroche son casque en Endurance après les 24 heures du Mans 1999 où il termine 9° sur Courage C50. Il détient le record absolu de départs au Mans avec 33 participations.

Lorsque Elf lâche "La Filière", reprise en mains par la FFSA, Pescarolo décide de poursuivre l'aventure en fondant en 2000 sa propre écurie d'endurance, Pescarolo Sport. La Courage C52 engagée au Mans en 2000 termine 4° (Bourdais/Grouillard/Clérico) derrière les 3 Audi officielles. De 2001 à 2003, il engage des Courage C60-Peugeot au Mans et pour quelques épreuves en FIA Sportcars (victoires à Estoril, Magny-Cours, Barcelone et Spa) mais les résultats au Mans sont moins bons (8° et 9° en 2003). En 2004, Pescarolo saute le pas en développant sa propre voiture à partir d'un châssis Courage C60 et avec un moteur Judd. Au Mans, la Pesca termine à nouveau 4° derrière les intouchables Audi. L'écurie décroche également le 4° rang du championnat Le Mans Series. Aux 24 heures 2005, les Pescarolo-Judd ont échoué de peu pour la victoire face aux Audi, mais remportent le championnat.

En 2006, l'ennemi n°1 reste Audi qui tente un pari en engageant des motorisations diesel. Elles remportent Le Mans, la Pescarolo-Judd terminant à une fantastique 2° place. L'écurie se consolera de cette frustration en remportant à nouveau le championnat Le Mans Series grâce à un grand chelem historique (5 victoires à Istanbul, Spa, Nurburgring, Donington et Jarama).

Fin 2006, Pescarolo Sport décide de ne plus extrapoler les châssis destinés à la saison 2007 sur une base Courage mais de les concevoir en interne. Le fait que ces châssis (P01) pourraient être rentabilisés par une mise à disposition d'écuries privées a incité les teams Lister Racing et Rollcentre Racing à prendre contact avec Pescarolo Sport.

[modifier] Carrière

Deux fois vice-champion en Championnat FIA Sportscar en 2002 et 2003. Champion Le Mans Series 2005 et 2006.

Avec vingt-deux victoires, Henri Pescarolo se place au troisième rang du nombre de victoires au championnat du monde sport prototype.

[modifier] Principales autres victoires

Henri Pescarolo est détenteur avec Patrick Fourticq, du record New York-Paris en avion mono moteur. Pescarolo, Fourticq, Hubert Auriol et Powell battent en juin 1987, aux commandes d'un Lockeed 18, le record du tour du monde établi par Howard Hugues sur un Lockeed 14 en 1938.

[modifier] Liens externes


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