Ortie
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Urtica sp. | |||||||||
Classification classique | |||||||||
Règne | Plantae | ||||||||
Classe | Magnoliopsida | ||||||||
Ordre | Urticales | ||||||||
Famille | Urticaceae | ||||||||
Genre | |||||||||
Urtica L., 1753 |
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Classification phylogénétique | |||||||||
Ordre | Rosales | ||||||||
Famille | Urticaceae | ||||||||
Taxons de rang inférieur | |||||||||
Voir texte |
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Les orties (latin Urtica) sont un genre de la famille des Urticacées qui regroupe une trentaine d'espèces de plantes herbacées à feuilles velues. On en trouve 7 en Europe dont 4 en France.
Les poils contiennent de l'acide formique, de l'histamine, de l'acétylcholine et de la sérotonine qui irritent la peau à son contact. Ces poils ont à leur extrémité une pointe de silice qui permet de pénétrer la peau des animaux qui s'en approchent trop.
Les espèces les plus communes sont la grande ortie (Urtica dioica, 50 cm à 1 mètre) et l' ortie brulante (Urtica urens, moins de 50 cm). Urtica pilulifera ( ortie à pilules, ortie romaine) se rencontre dans le midi et l'ouest de la France et Urtica atrovirens uniquement en Corse
D'autres espèces de plantes ont aussi reçu le nom vernaculaire d' « ortie » à cause de leur vague ressemblance avec les orties. On connait ainsi des orties blanches, jaunes, rouges qui appartiennent au genre Lamium (lamier) de la famille des Lamiacées. Ces plantes se distinguent des vraies orties à leur tige à section carrée et à leurs fleurs colorées zygomorphes.
Sommaire |
[modifier] Caractéristiques générales
Ce sont des plantes herbacées, à feuilles opposées, de forme elliptique, dentées, qui poussent sur les sols riches. Toute la plante est couverte de poils urticants. Les fleurs mâles et femelles sont séparées, soit sur le même pied (plantes monoïques) soit sur des pieds différents (plantes dioïques). Ce sont des fleurs verdâtres, réunies en inflorescences plus ou moins serrées selon les espèces : panicules, épis, glomérules...
En outre l'ortie est un véritable foyer pour la « faune utile », notamment de nombreuses espèces de papillons et des punaises.
[modifier] Principales espèces du genre Urtica
- Urtica angustifolia
- Urtica ardens
- Urtica atrovirens Req. ex Loisel. — ortie de Dodart (Corse, Sardaigne, Italie et sur les îles Baléares)
- Urtica baccifera (Amérique centrale)
- Urtica cannabina L. — ortie à feuille de chanvre (Asie occidentale de l'Iran à la Sibérie)
- Urtica chamaedryoides Pursh
- Urtica dioica L. — grande ortie ou ortie dioïque
- Urtica ferox G.Forst. — ongaonga, Nettle Tree (Nouvelle-Zélande)
- Urtica fissa
- Urtica hyperborea Jacq. ex Wedd., 1856 (dans l'Himalaya, du Pakistan au Bhoutan, Mongolie et Tibet, en haute altitudes).
- Urtica incisa Poir. (Australie)
- Urtica mairei
- Urtica membranacea Poir. — ortie à membranes (littoral méditerranéen)
- Urtica parviflora
- Urtica pilulifera L. — ortie à pilules, ortie romaine.
- Urtica platyphylla Wedd. (Nord et centre du Japon)
- Urtica sicula
- Urtica simensis Hochst. ex A. Rich.
- Urtica thunbergiana
- Urtica urens L. — petite ortie, ortie brûlante.
[modifier] Constituants
- Les feuilles sont très riches en protéines (40% du poids sec)
- feuilles et tiges contiennent des sels minéraux (calcium, potassium), silice et des vitamines A et C
- C'est la présence d'histamine et d'acéthylcholine qui donne à l'ortie son pouvoir urticant.
- Dans les racines qui ne sont pas utilisées il y a des phytostérols et de la coumarine.
[modifier] Utilisations
[modifier] Alimentation
Les feuilles sont comestibles, jeunes elles peuvent être mangées crues hachées en salade mais elles sont surtout consommées cuites en soupe, plus rarement en légume, dans les gratins, les quiches ou dans la potée aux Orties. Les feuilles d'orties contiennent des protéines foliaires en bonne quantité (9g pour 100g de feuilles), ainsi que des minéraux comme le fer et le zinc. L'ortie est aussi cultivée à des fins alimentaires.
[modifier] Propriétés médicinales
L'ortie est diurétique, tonique et antianémique par son apport en sels minéraux. En dehors des soupes et des tisanes, on en fait des boissons parfumées.
Elle est utilisée pour le traitement du cuir chevelu, des cheveux gras et des pelliculaires.
Par ailleurs, les jardiniers qui veulent stimuler leur circulation sanguine au niveau des jambes peuvent aller faucher pieds nus les orties. Les piqûres d'orties sont traditionnellement considérées comme pouvant soulager les douleurs articulaires des rhumatismes.
[modifier] Textile
Les fibres d'ortie ont servi à fabriquer des cordes et des tissus, surtout dans le nord de l'Europe et sont encore utilisées pour fabriquer le papier sur lequel sont imprimés les billets de banques (remplaçant celles du chanvre).
Ötzi portait un couteau dont le fourreau était un tissage en ortie, et est resté intact après avoir passé 5300 ans dans les glaces. La ramie est d'ailleurs proche de l'ortie.
[modifier] Jardinage : purin d'ortie
Les adeptes du jardinage naturel préparent avec les orties, par fermentation, du purin d'ortie qui a la propriété de repousser les insectes, notamment les pucerons ; Il peut aussi constituer un engrais. Il est très apprécié des jardiniers et maraîchers voulant respecter les principes de l'agriculture biologique.
Riche en azote, fer, potasse et oligo-éléments, le purin d'ortie constitue un bon fortifiant pour les plantes et stimule la croissance et la résistance naturelle contre les ennemis et les maladies, mais ce n'est pas un traitement.
Le principal problème du purin d'ortie n'est pas vraiment son interdiction de commercialisation, mais plutôt l'odeur insoutenable qu'il dégage et qui, malgré ses vertus non contestables, dissuade beaucoup de jardiniers de l'utiliser.
[modifier] Recette
Prenez 9 à 10 litres d'eau (de préférence de pluie) pour 1 à 1,5 kg de feuilles d'ortie fraîche hachées ou 100 g de feuilles séchées, couvrir pour éviter que certains insectes ne viennent pondre, mais laisser passer l'air. Plus la température est élevée, plus le processus sera rapide.
Pour une préparation destinée à repousser les insectes, laisser macérer 3 à 4 jours tandis que pour l'engrais, la durée est de 10 à 15 jours à 18 °C. Une température stable est préférable. Mélanger de temps en temps. Pour une utilisation comme engrais, on vérifie que la fermentation est terminée lorsqu'en mélangeant, on n'observe plus de bulles. Il faut alors filtrer, sinon la mixture est inutilisable. Mieux c'est filtré, mieux ça se conserve.
À conserver hermétiquement fermé, au frais et à l'abri de la lumière, pour éviter que la fermentation ne reprenne. Peut se conserver longtemps si les conditions sont bonnes (près d'un an).
[modifier] Utilisation
- Engrais : dilué à 10 à 20 %. Convient parfaitement pour la croissance des plantes, riche en azote (N), éléments organiques, minéraux et en oligo-éléments. Préventif contre le mildiou, la rouille, l'oïdium.
- Note : l'ortie est naturellement très riche en azote, c'est pourquoi il est important de limiter les apports trop azotés par amendement d'ortie.
- Traitement foliaire (acariens, pucerons, fongicide) : dilué à 5 %.
- Accélérateur de compost.
[modifier] Impact sur la biodiversité
L'utilisation de purin d'ortie, comme le fauchage préventif de nombreuses surfaces, comme les bas-côtés, peut provoquer la destruction de nombreuses espèces d'insectes comme la Petite tortue, le Paon du jour, le Vulcain, la Vanesse du chardon, etc., dont les larves vivent dans les feuilles ou accrochent leur chrysalide sur le plant même.
[modifier] Législation
En France : Un décret du 1er juillet 2006, en application de la loi d'orientation agricole de janvier 2006, interdit la commercialisation, la détention et la promotion de produits phytosanitaires non homologués. Ce décret dont la mise en application suscite de nombreuses questions[1] ne remet pas en cause la confection et l'utilisation domestique du purin d'ortie.
Actualités "ortiefolies" : le dimanche 25 mars 2007 à 12h25, la radio "France Info" annonce que "le -mythique- purain d'ortie est à nouveau autorisé et que se tiendront prochainement à proximité de ROUEN les prochaines ortifolies auxquelles sont invités jardiniers et agriculteurs".
[modifier] Les orties dans le langage
- « jeter son froc aux orties » : renoncer à l'état monacal ou ecclésiastique[2]. Expression qui tend à tomber en désuétude, compte tenu de la raréfaction des vocations religieuses.
- « ne pas pousser grand-mère dans les orties » : ne pas exagérer.
[modifier] Bibliographie
- Guide des plantes sauvages comestibles et toxiques, François Couplan Eva Styner, Les guides du naturaliste, Dealachaux et Niestlé ISBN 2.603.00952.4
- Le lobby des pesticides contre l'ortie, article de François Veillerette, L'Écologiste n°20, sept-oct-nov. 2006, p. 6-7
[modifier] Notes et références
- ↑ Voir notamment un article du site Tela-botanica
- ↑ Georges Brassens dans sa chanson Le Mécréant trouve une soutane dans les orties.
[modifier] Liens externes