Louis Auguste Victor de Ghaisne de Bourmont
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Louis Auguste Victor de Ghaisne, comte de Bourmont (2 septembre 1773, á Freigné - 27 octobre 1846) á Freigné, maréchal de France.
Surnom chouan : Renardin
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[modifier] Origine
Fils de Louis Marie Eugène de Ghaisne de Bourmont et de Joséphine Sophie Marie de Coutances, il est issu d'une vieille famille angevine qui avait donné depuis plusieurs siècles de brillants officiers à la France. Il est collégien à l'école royale militaire de Sorèze de 1787 à 1790.
[modifier] La Révolution française
À 15 ans, le 12 octobre 1788, il entre au régiment des gardes-françaises avec le grade d'enseigne. Le 31 août 1789, au licenciement de ce corps, il retourna au château de Bourmont d'où il partit avec son père, vers la fin de 1790, pour se rendre à Turin. Il émigre en 1791 avec son père et sert sur le Rhin comme aide de camp du prince de Condé.
Le 21 janvier 1791, son père décède à Turin et il revint quelques mois en France auprès de sa mère, puis rejoignit le comte d'Artois à Coblentz. Le régiment des gardes françaises ayant été formé dans cette ville sous le nom d'hommes d'armes à pied, Bourmont y fut nommé sous-lieutenant, grade équivalent à celui de capitaine.
Au licenciement de l'armée des Princes il se retira à Bruxelles et après la bataille de Jemmapes, à Bois-le-Duc, en Hollande.
[modifier] Les guerres de Vendée
En 1795, il obtint du prince de Condé la permission de passer dans la Vendée où il eut le commandement en second des troupes du vicomte de Scépeaux, adjudant-général et le titre de major général. Il tint la campagne avec des fortunes diverses [1], jusqu'à la capitulation du 21 janvier 1800.
Chargé par Scépeaux d'aller à l'armée de Condé solliciter la présence dans l'Ouest d'un prince de la famille de Bourbon, il s'acquitta de sa mission, se remit en roule pour retourner en Vendée et apprit la bataille de Quiberon avant d'y arriver.
Au mois de janvier 1796, le vicomte de Scépeaux chargea le comte de Bourmont d'aller en Angleterre exposer à Monsieur la situation des provinces royalistes. Bourmont trouva le comte d'Artois à Edimbourg et reçut de ses mains la croix de Saint-Louis, en même temps que le duc d'Angoulême. Il avait alors 22 ans.
D'Angleterre, il prépare activement les élections du 21 mars 1797, s'occupant d'organiser la propagande royaliste dans les départements de l'Eure, de l'Orne et des Côtes du Nord.[2]
Bourmont retourna en Vendée; mais, la paix ayant été conclue avec les chefs royalistes , il demanda au général Hoche la permission de retourner en Angleterre, permission qui, à ce qu'il paraît, ne lui fut point accordée. Il fut déporté en Suisse sous l'escorte d'un général républicain.
[modifier] La Chouannerie
L'année suivante, Bourmont entra dans de nouvelles menées et vint secrètement à Paris, déguisé, préparer, aidé de quelques autres, une conspiration dont Pichegru était l'âme. L'arrestation des chefs militaires comprima le mouvement préparé, Bourmont s'enfuit pour Londres, où il resta jusqu'en 1799, où la guerre civile recommença.
Georges Cadoudal était au nombre des nouveaux chefs vendéens. Débarqué en France en septembre 1799, Bourmont réussit à grouper une armée de quinze légions pour le Maine, le Perche et le pays chartrain. Il eut lui-même le commandement des provinces du Maine, du Perche, etc.[3]
Un mois plus tard après son débarquement, il rentre en campagne et, le 14 octobre, les troupes royalistes occupent Le Mans[4].
[modifier] Le complot royaliste
Après la paix, qui fut de nouveau signée le 2 février 1800 avec le Premier Consul, Bourmont se rendit à Paris, y épousa mademoiselle Juliette de Becdelièvre de La Bunelaye, fille de l'ancien président du parlement de Bretagne mais refusant de céder aux sollicitations du premier consul qui lui offrait le grade de général de division, il fut déclaré suspect.
Compromis dans la conspiration de Cadoudal[5], il fut arrêté par Fouché le 17 janvier 1801 et enfermé au Temple puis transféré à la citadelle de Besançon.
Après 3 an 1/2 de captivité, il s'en évade le 5 août 1804 et part habiter le Portugal. Lorsque les Anglais envahirent ce pays, il vint trouver Junot en 1807 et lui offre ses services. Ce dernier lui donna à exercer les fonctions de chef d'état-major de la division commandée par le général Loison. Après la convention de Cintra, Bourmont suivit l'armée française et rentra avec sa famille en France, mais une tempête dispersa les voiliers et tandis que Junot arrivait à La Rochelle, Bourmont arrivait à la fin d'octobre 1808 dans la baie de Quiberon, mais Fouché n'oubliant pas sa précédante évasion, il fut arrêté et conduit à la prison du Bouffay de Nantes. Grâce à l'intervention de Junot, qui lui avait donné sa parole, il fut libéré le 12 décembre mais sous la surveillance de Fouché. Il reçu une lettre de service du ministre de la Guerre en mai 1810 avec l'ordre de rejoindre l'armée d'Italie à Naples.
[modifier] L'Empire
Le comte de Bourmont sert dans l'armée d'Italie et s'y conduisit avec distinction dans l'affaire de Bagnara, alla à Milan, près du vice-roi, qui le nomme chef d'état-major de la 2ème division d'infanterie (général Boussier) puis à Innsbruck, et fut dès lors associé à toutes les opérations du 4e corps jusqu'à la campagne de Russie. Napoléon lui donna alors le grade d'adjudant commandant.
Employé pendant les campagnes de 1813 et 1814, il reçut de Napoléon Ier quelques missions importantes et la croix de la Légion d'honneur, et fut mentionné honorablement dans les rapports officiels de la bataille de Dresde. Il avait été nommé général de brigade au mois d'octobre 1813 pour sa belle conduite à Lützen (il y est atteint de deux blessures au passage du Wop et à Lützen les 1er mai et 2 mai 1813). En octobre, à la bataille de Leipzig, et dans la retraite qui suit, il se dépense sans compter et dans des circonstances où il unit la bravoure au sang-froid, et il ne lui reste plus, lorsqu'il arrive à Bingen le 2 novembre, que 300 hommes de sa brigade.
En février 1814, l'Empereur l'ayant laissé enfermé dans Nogent-sur-Seine avec un millier d'hommes, il résista pendant deux jours (11 février et 12 février) à 20 000 Autrichiens[6]. Cette défense lui valut le grade de général de division.
[modifier] La Restauration
Bourmont fut l'un des premiers à reconnaître les Bourbons, et fut nommé au commandement de la 6e division militaire, qu'il avait encore à l'époque du débarquement. L'ordre lui fut donné de se réunir au maréchal Ney et il fut témoin de la défection de ses troupes.
En 1815, pendant les Cent-Jours, lorsque l'Empereur revint en France, Bourmont se rendit à Paris, il se rallie d'abord à lui, craignant pour l'indépendance de la France.
Il obtint le commandement de la 6e division du corps d'armée commandé par le général Gérard. Mais, avant tout, il était français et royaliste[7].
Il repoussa l'Acte additionnel aux Constitutions de l'Empire, rédigé à huis-clos, publié par le Moniteur du 23 avril 1815, voté par plus de 1 500 000 suffrages et promulgué au Champ de Mars le 1er juin. Aux armées, 320 voix seulement (contre 220 000) le repoussèrent. Cet Acte prononçait la déchéance des « Bourbons ». Bourmont fut de ces 320 et dès lors, comment ne pouvait-il songer au départ ?
Il pensait que son devoir était de quitter l'armée impériale, tournait les yeux vers Gand où Louis XVIII avait constitué le gouvernement royal. Il avait jugé la cause de Napoléon perdue et le retour de Louis XVIII infaillible.
Dès lors sa conduite était tracée, et son départ pour Gand n'était plus que l'affaire du temps et des circonstances. Il ne crut pas devoir rester fidèle à Napoléon[8] et abandonna son commandement le 15 juin, la veille de la bataille de Ligny, trois jours avant Waterloo.
Il se rendit auprès du roi, qui, après la bataille de Waterloo, lui donna le commandement de la frontière du Nord[9].
[modifier] La seconde Restauration
A la rentrée des armées alliées en France, nommé commandant « extraordinaire » de la 16° division militaire, il souleva à la faveur de la cause royale les populations de la Flandre, s'empara de dix-sept villes, Lille, Dunkerque, Arras, Bapaume, etc., ferma leurs portes aux étrangers, préserva ainsi de l'occupation deux provinces et conserva à la France 4000 canons, 40 000 fusils et 6 millions de francs.
Il figura ensuite dans les procès du maréchal Ney et du général Bonnaire, et contribua par ses dépositions à la condamnation du premier. À la seconde Restauration, Louis XVIII, n'oubliant pas cet ancien chouan, le mit à la tête de la deuxième division d'infanterie de la garde royale à Besançon en 1816, avec laquelle il accompagna le duc d'Angoulème en 1823, à la campagne d'Espagne et eu le commandement en chef de l'armée quand le prince revint en France. A son retour, Bourmont fut nommé pair de France (9 octobre 1823) puis gentilhomme de la chambre du roi.
Appelé comme Ministre de la guerre le 9 août 1829 dans le gouvernement Polignac, il fut nommé par le roi, général en chef de l'armée qui fit l'expédition d'Alger dont il avait conçu et préparé le projet.
[modifier] L'Algérie
Le 14 juin, il débarqua avec ses quatre fils. L'armée aborda à Sidi-Ferruch, livra les 19 et 24 juin les deux batailles de Staouëli, et fit capituler Alger le 5 juillet. Il dut à ces événements de n'être pas impliqué dans le procès des ministres après la Révolution de Juillet. Charles X envoya à Bourmont le bâton de maréchal de France mais il avait perdu son deuxième fils, Amédée, dans ces batailles.
Avant que l'avenir de la Régence ne soit fixé, Bourmont va de l'avant, pousse jusqu'à Blida, fait occuper Bône et Oran dans la première quinzaine d'août. Le 11 août, le nouveau ministre de la guerre, le général Gérard lui communique officiellement la nouvelle de la Révolution de juillet.
[modifier] Légitimiste
Mais le maréchal, ayant refusé de prêter serment au nouveau roi Louis-Philippe, fut considéré comme démissionnaire et remplacé le 3 septembre par le général Clauzel. Là aussi, sa fidélité à Charles X et aux « Bourbons » l'oblige à l'exil. Il montre toujours, à bientôt 60 ans, son attachement à une cause qu'il croit juste.
Le 3 septembre, le maréchal de Bourmont, accompagné de ses fils, mit à la voile sur un bâtiment marchand, et se rendit en Angleterre auprès de Charles X, qui l'accueillit avec effusion.
Depuis lors il essaya de ranimer la guerre de la Vendée, où il accompagna en Vendée la duchesse de Berry. Il cherchera, de l'étranger, à établir sur le trône de France Henri V, duc de Bordeaux, fils de la duchesse de Berry et petit-fils de Charles X.
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Il se retira en Italie et conspira, en 1832, avec la duchesse de Berry, puis passa en Portugal et en Espagne où il soutint successivement les causes de don Miguel dont il commande l'armée, et de don Carlos; il est condamné à mort par contumace en 1833. Le gouvernement lui applique les dispositions du Code concernant les Français qui servent en pays étrangers sans autorisation et Bourmont perd sa nationnalité française, il fixe sa résidence en Allemagne.
Amnistié, en 1840, ce fidèle royaliste a tout fait pour servir les représentants de la dynastie légitimiste et ... leur est resté fidèle dans l'adversité, il rentre en France. Il meurt le 27 octobre 1846 dans son château de Bourmont, où il avait vu le jour.
[modifier] États de service
- Enseigne surnuméraire (à 15 ans) aux régiment des gardes françaises (12 octobre 1788)
- Licencié avec traitement d'activité (31 août 1789)
- émigré en 1791
- entré à cette époque, sous-lieutenant dans les hommes d'armes à pieds jusqu'à fin 1792
- entré dans la compagnie noble de l'amée de Condé en septembre 1793
- passé à l'armée de la Vendée (16 février 1795)
- major général de l'armée de Scépaux, chargé de diverses commandements et l'un des commissaires de l'armée royale qui signèrent la paix (4 février 1800)
- arrété et incarcéré au Temple (18 janvier 1801)
- transféré à la citadelle de Besançon (11 juillet 1801)
- évadé (3 août 1804) officier d'ordonnance du duc d'Abrantès en 1804
- arrété de nouveau et détenu à Nantes (3 octobre 1808)
- élargi (3 février 1809)
- adjudant-commandant, employé à l'armée de Naples (24 avril 1810)
- employé au corps d'observation d'Italie (17 janvier 1812)
- au corps de la grande armée (6 avril 1812)
- au 11e corps d'armée (3 avril 1813)
- général de Brigade (28 septembre 1813) au 11e corps d'armée
- employé dans la 1ère division militaire de réserve de Paris (16 janvier 1814)
- général de division (13 février 1814)
- commandant la 6e division militaire (20 mai 1814)
- commandant de la 1ère subdivision de la 6e division militaire (7 janvier 1815)
- mis à la disposition de Monseigneur le duc de Berry (7 mars 1815)
- remplacé dans la 6e division militaire et disponible (22 mars 1815)
- commandant la 3e division du 4e corps d'observation (1er avril 1815)
- a joint l'armée royale en Belgique (15 juin 1815)
- commandant extraordinaire de la 16e division militaire (21 juin 1815)
- commandant la 2e division d'infanterie de la garde royale (8 septembre 1815)
- membre du comité d'infanterie (cession 1821) le 7 novembre 1821
- commandant la division d'infanterie de la garde royale de l'armée des Pyrénées (16 février 1823)
- commandant la 2e colonne mobile détachée en Andalousie (2 juin 1823)
- commandant la division d'occupation de Cadix (7 octobre 1823)
- commandant en chef l'armée d'occupation d'Espagne (6 novembre 1823)
- autorisée à reprendre le commandemant de la 2e division d'infanterie de la garde royale (17 avril 1824)
- président de la commission des secours à accorder aux vendéens (18 janvier 1825)
- membre du conseil supérieur de la guerre (17 février 1828)
- ministre secrétaire d'état à la guerre (8 août 1829)
- commandant en chef l'armée d'expédition d'Afrique (11 avril 1830)
- Maréchal de France (15 juillet 1830)
[modifier] Campagnes
- au régiment des gardes-françaises
- dans l'armée des princes
- dans l'armée de condé
- aux armées royales de l'intérieur (1795 - 1799)
- en Portugal
- à Naples
- dans la grande armée
- en France (1814)
- en Belgique (1815)
- en Espagne
- à Alger
[modifier] Distinctions
- Chevalier de Saint-Louis (13 mai 1796)
- Chevalier de la Légion d'honneur (4 mai 1813)
- Commandeur de la Légion d'honneur (23 août 1814)
- Commandeur de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis (24 août 1817)
- Grand Officier de la Légion d'honneur (24 août 1820)
- Pair de France (9 octobre 1923)
- Ordre de Saint-Alexandre Newski, autorisé (30 mars 1824)
- Grand'croix de la Légion d'honneur (23 mai 1825)
- Gentilhomme de la chambre du roi (17 février 1828)
- Membre du conseil supérieur de la guerre (17 février 1828)
- ministre secrétaire d'état de la guerre (8 août 1829)
- Commandant en chef l'armée d'expédition d'Afrique (11 avril 1830)
- maréchal de France (14 juillet 1830)
[modifier] Bibliographie
- Gustave Gautherot, « Un Gentilhomme de Grand Chemin », édité par Les Presses Universitaires de France, 1926.
- Voir aussi le Catalogue des Généraux français sur Gallica
[modifier] Notes et références
- ↑ Il s'empara du Mans en 1795; où furent commis les plus grands excès
- ↑ Il se voit confier le commandement des troupes royalistes du Maine. À ce poste, il déploit une infatigable activité, organisant une campagne de propagande, dressant les plans d'une offensive, groupant ses hommes en « divisions », toutes formées sur un même modèle, précisant jusqu'au moindre détail. Déjà, chez le jeune comte de Bourmont se manifeste cette compréhension des dispositions d'ensemble et ce souci de la préparation minutieuse qui devaient caractériser le conquérant d'Alger.
- ↑ Cette fois. les soldats qu'il commandait n'étaient plus les anciens Vendéens, mais ces soldats étaient des Chouans qui, au besoin mettaient à contribution les caisses publiques, et pillaient les diligences.
- ↑ Pour la deuxième fois, depuis la révolution française, cette ville fut mise à sac
- ↑ Le 21 décembre 1800, lorsqu'eut lieu l'explosion de la machine infernale, il ne fut d'abord ni arrêté ni accusé publiquement de complicité avec les royalistes, mais, peu après, il fut compris dans la catégorie des royalistes qui refusant de se rallier au gouvernement, furent mis dans des prisons d'État.
- ↑ Il barricada les rues, crénela les maisons, et repoussa toutes les attaques de l'ennemi, à qui il fit perdre 1 700 hommes.
- ↑ Ancien chouan, il s'est joint à l'empereur des Français pour combattre pour la France, tant qu'il ne combattait pas contre les « Bourbons »
- ↑ Tel est l'homme que Napoléon a jugé sévèrement. On connaît le mot accablant prononcé par l'Empereur à Sainte-Hélène : « Bourmont est une de mes erreurs »
- ↑ Au moment de rejoindre Louis XVIII, il écrit à son chef, le général Gérard, pour lui donner les raisons de sa conduite : « Je ne veux pas contribuer à établir en France un despotisme sanglant qui perdrait mon pays, et il m'est démontré que ce despotisme serait le résultat certain des succès que nous pourrions obtenir. »
[modifier] Source partielle
« Louis Auguste Victor de Ghaisne de Bourmont », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail édition](Wikisource)