MDMA
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Général | |||||
Formule brute | C11H15NO2 | ||||
Nom IUPAC | 1-(benzo[d][1,3]dioxol -5-yl)-N-méthylpropan -2-amine |
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Numéro CAS | 42542-10-9, 66142-89-0, 69610-10-2, 81262-70-6 |
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Apparence | poudre cristalline blanche | ||||
Propriétés physiques | |||||
Température de fusion |
148 - 153 °C | ||||
Pharmacologie | |||||
Voie d'administration | Oral | ||||
Métabolisme | Champs à remplir | ||||
Demi-vie | S: 4h; R: 14h | ||||
Excrétion | Champs à remplir | ||||
Caractère psychotrope | |||||
Catégorie | Stimulant | ||||
Mode(s) de consommation |
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Autres noms |
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Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire. |
L'ecstasy ou extasy, est une drogue de synthèse le plus souvent vendue sous forme de comprimé dont le principe actif est 3,4-méthylène-dioxy-méthylamphétamine ou MDMA. Le MDMA appartient aux phényléthylamines.
Sommaire |
[modifier] Historique
Le MDMA fut synthétisé pour la première fois en 1898 par Fritz Haber en Allemagne[réf. nécessaire] et ensuite redécouvert en 1912 par les laboratoires Merck espérant l'utiliser comme anorexigène[1] qui le feront breveter en 1914[2] ; il est alors un intermédiaire dans la fabrication d'un styptique (vasoconstricteur). Il est probable qu'il ait été administré à des troupes allemandes pour ses vertus anorexigènes et stimulantes.[2]
En 1953, l'armée s'y intéresse, sous le nom EA-1475, dans le cadre du Projet MK-Ultra mais le manque de résultat de ses recherches arrête avec le projet dans les années 1960[1] et ces études sont rendues publiques en 1969.
Alexander Shulgin s'y intéresse, à partir de 1965, en en réalisant lui-même la synthèse et publie en 1976 avec David Nichols les impressions issues de l'usage de MDMA. Suite à cette publication, le MDMA commence à se populariser et à être disponible dans la rue. Il sera progressivement prohibé dans la plupart des pays à partir du milieu des années 1980 et listé à la convention sur les substances psychotropes de 1971.[1]
En 1983, Ralph Metzner invente le terme empathogène (« qui génère l'empathie ») pour qualifier les effets spécifiques du MDMA. En 1986, David E. Nichols et Alexander Shulgin créent le terme entactogène (« qui facilite le contact ») comme alternative à empathogène à qui ils repprochent l'association éventuelle avec la racine pathos.
Ces propriétés, rares chez les substances psychédéliques, l'indique pour le traitement du stress post-traumatique (comme après un attentat ou un viol) pour faciliter le transfert avec le psychanalyste. Cependant, son utilisation à des fins thérapeutiques a été rapidement stoppée suite à sa prohibition pour être ensuite reprise au début des années 2000 (étude autorisée en 2001 par la FDA) mais, aussi des protocoles expérimentaux en Suisse et en Espagne dans le traitement du stress post-traumatique et autres applications en psychiatrie. Actuellement (2007), aucun médicament utilisant le MDMA n'est autorisé et commercialisé.
Son utilisation comme drogue récréative s'est banalisée dans les sociétés occidentales dans des contextes festifs dans les années 1990. Cette substance est souvent associée au milieu techno bien qu'elle soit consommée dans tous les milieux festifs depuis les années 2000.
[modifier] Pharmacologie
C'est un psychostimulant.[3] À des doses supérieures à 200 mg, il peut avoir un effet hallucinogène.[2]
Le MDMA agit en permettant une libération massive de sérotonine dans le cerveau[2], ce qui modifie notamment l'humeur.
[modifier] Usage détourné et récréatif
L'ecstasy se présente le plus souvent sous forme d'un comprimé de couleur, de forme et de taille variables, souvent orné d'un motif. On le trouve aussi en gélule. Il est courant que le nom du motif serve à désigner le « genre » d'ecstasy.
La dose de principe actif (MDMA) contenu dans un comprimé varie de 1 à 268 milligrammes.[2]
[modifier] Effets et conséquences
Les effets apparaissent environ 30 minutes après l'ingestion[4] et se poursuivent jusqu'à 6 heures pour se terminer par une phase d'épuisement et de dépression - « descente » - d'environ 8 heures mais qui peuvent se poursuivre sur plusieurs semaines[2].
Le MDMA traverse la barrière placentaire.
Contrairement à la croyance populaire, l'ecstasy n'a pas d'effet aphrodisiaque.[2]
La plus petite dose ayant conduit à un décès est de 150 mg de MDMA, en association avec de l'alcool.
[modifier] Effets recherchés
- Désinhibition[3] ;
- sensations d'énergie et de forme[3] ;
- coupe-faim (anorexigène)[3] ;
- sensations de bien-être et d'euphorie[3] ;
- sensation d'empathie[3] d'où sa qualification d'empathogène ou d'entactogène ;
- exacerbation des sens (notamment tactile)[3].
Le MDMA étant un produit psychotrope, il se peut que les effets ressentis ne soient pas agréables. On parle alors de bad trip.
[modifier] Effets à court terme
- Augmentation de la tension artérielle[3] ;
- accélération (tachycardie) voire troubles du rythme cardiaque (arythmie)[3] ;
- contraction des mâchoires[4] ;
- dilatation des pupilles (mydriase) ;
- hyperthermie (bouche sèche, peau moite) voire déshydratation[3].
Certains usagers utilisent des opiacés (héroïne, rachacha) pour amoindrir les effets de la phase d'épuisement et de dépression (« descente »).[1] Il est alors questions de polyconsommation.
[modifier] Effets à moyen terme
Trois à quatre jours après la prise, on constate souvent un état d'angoisse, de dépression et de grande fatigue[4] qui serait due au « manque » de sérotonine.[2]
[modifier] Effets à long terme
En cas d'usage régulier : amaigrissement, affaiblissement, irritabilité, insomnie, anxiété, dépendance psychique[3] voire des troubles de la personnalité[4].
Il peut aussi être toxique pour le foie[3], allant parfois jusqu'à la cirrhose.[2]
Il existe un effet retour ou flash back qui replace brièvement l'usager dans l'état généré par la consommation de LSD sans en consommer, et ce plusieurs mois après la dernière prise.[2]
Plusieurs cas de « syndrome post-hallucinatoire persistant » ont été recensés, à savoir angoisses, phobies, état confusionnel, dépression voire bouffées délirantes aiguës.
Certains travaux scientifiques tendent à mettre en évidence une possible dégénérescence des cellules nerveuses pouvant entraîner des maladies dégénératives (troubles de la mémorisation à long terme type maladie de Parkinson)[4] ou des dépressions[5].
[modifier] Décès imputés à la consommation d'ecstasy
Les cas de décès imputés à l'ecstasy sont dus à :
- un coup de chaleur et une déshydratation[4] ;
- un dosage trop élevé (overdose) ;
- un mélange avec d'autres substances aggravantes (problèmes d'hypertension en mélangeant ecstasy et IMOA ; overdose en mélangeant ecstasy et amphétamines, troubles cardiaques en mélangeant ecstasy et boissons stimulantes, tabac, Viagra ©, amphétamines...) ;
- un état de santé incompatible avec la prise d'ecstasy (antécédent de problèmes cardiaques, hypertension, insuffisance rénale, insuffisance respiratoire, diabète).
- une hyponatrémie ( L'usager panique à l'idée d'être en hyperthermie et absorbe de l'eau au point d'en décéder ).
La consommation d'ecstasy est particulièrement dangereuses en cas de troubles du rythme cardiaque, d'asthme, d'épilepsie, de diabète, de problèmes rénaux et d'asthénie.[4]
Cependant le risque de mort lié à la consommation d'ecstasy est très faible comparé à d'autres drogues. Par exemple en France, on enregistre environ 4 décès par an liés à la consommation d'ecstasy[6].
[modifier] Réalité de terrain
Les analyses des comprimés vendus sous le nom d'ecstasy montrent qu'un tel comprimé peut contenir :
- du MDMA ou des molécules similaires : MDA (3,4 méthylène-dioxy-amphétamine), MDEA (3,4 méthylène-dioxy-éthylamphétamine), MBDB (2-méthylamino-1-(3,4-méthylènedioxyphényl)butane) ;
- des molécules proches : 2CB (4-bromo-2,5-diméthoxyphénethylamine), DOM (2,5-diméthoxy-4-méthylamphétamine), DOB (2,5-diméthoxy-4-bromoamphétamine) ;
- des molécules voisines : amphétamines ;
- des médicaments divers : caféine, sédatifs, hormones, antipaludéens, corticoïdes, barbituriques...
- des substances diverses : craie, talc, lessive, etc.
Selon une étude publiée en 2004 au Québec et effectuée d'après les échantillons des saisies, 35% des pilules vendues sous le nom d'ecstasy contiennent de deux à sept substances différentes.[7]
Face à la réalité de ce que contiennent les comprimés vendus sous le nom d'ecstasy et en l'absence de contrôle sanitaire sur le produit, les associations de réduction des risques ont mis en place des stands dit de testing (contrôle rapide des produits) où l'usager peut venir tester son comprimé. Ce test ne permet pas de connaître ni la pureté, ni le dosage, ni les proportions de MDMA dans le comprimé mais il permet de mettre en évidence la présence de molécules proches ou d'amphétamines. Ces tests sont pratiqués à l'aide du réactif de Marquis (mélange à base de formol et d'acide sulfurique). Ces tests sont illégaux dans la plupart des pays.
[modifier] Ecstasy et société
Drogue générationnelle, l'ecstasy a marqué son époque. Ainsi, dans le cinéma et la littérature :
- Human Traffic (1999), film de Justin Kerrigan, Pays de Galles.
- Nouvelles sous ecstasy (1999), recueil de nouvelles de Frédéric Beigbeder.
L'ecstasy est habituellement associée avec les raves ou free parties et les musiques électroniques mettant l'accent sur une structure musicale dite psychédélique (présence de montées, c'est-à-dire intensification progressive d'un motif musical répétitif, pouvant mettre l'auditeur en transe). Un amalgame courant consiste à croire que les DJ doivent prendre de la drogue pour pouvoir composer ce genre de musique.
[modifier] Jargon
Les usagers utilisent le terme « gober »[5] ou « popper » pour désigner l'action d'avaler un ecstasy et le terme « perché » ou « tazé » pour désigner le fait d'être sous l'effet d'un ecstasy, même si les termes « percher » ou « chepchep » tendent à se généraliser pour désigner l'ensemble des effets des substances psychoactives.
Le terme « serrer » est utilisé pour décrire les contractions de la mâchoire provoquées par le MDMA. De même, le terme de « montée » est utilisé pour décrire le début des effets et le terme de « descente » pour désigner la fin des effets à l'instar du LSD.
[modifier] Production et trafic
D'après, l'OICS dans son rapport du 1er mars 2006, 80% du MDMA consommé dans le monde provient de laboratoires clandestins européens et l'Europe compte à elle seule pour 1/3 de la consommation mondiale. Comme pour la plupart des « drogues de synthèse », la production s'effectue prés des lieux de consommation grâce à la mise en oeuvre de laboratoires clandestins mobiles.
Le produit transite par différentes filières pour rejoindre l'Afrique du Sud, l'Asie, les Amériques et l'Océanie.
L'Amérique centrale et les Caraïbes servent de pays de transit entre l'Europe et les États-Unis.
[modifier] Herbal X
Une poudre dénommée Herbal Ecstasy, Herbal XTC ou Herbal X se trouve en vente sur Internet ou dans des smartshops.[8]
Il s'agit d'une préparation de plantes psychotropes stimulantes dont la composition est variable mais qui contient généralement principalement de l'éphédra notamment Ephedra sinica.[8]
La préparation se consomme mêlée dans un liquide ; les effets sont légérement stimulant et peuvent induire une altération de la tension artérielle, des insomnies voire des diarrhées.[8]
[modifier] Note
- ↑ 1,0 1,1 1,2 1,3 Michel Hautefeuille, Dan Véléa, Les drogues de synthèse, Presses Universitaires de France, coll. « Que sais-je ? », 2002 (ISBN 2-13-052059-6)
- ↑ 2,0 2,1 2,2 2,3 2,4 2,5 2,6 2,7 2,8 2,9 Denis Richard, Jean-Louis Senon, Marc Valleur, Dictionnaire des drogues et des dépendances, Larousse, 2004 (ISBN 2-03-505431-1)
- ↑ 3,00 3,01 3,02 3,03 3,04 3,05 3,06 3,07 3,08 3,09 3,10 3,11 Amine Benyamina, Le cannabis et les autres drogues, Solar, 2005 (ISBN 2-263-03904-X)
- ↑ 4,0 4,1 4,2 4,3 4,4 4,5 4,6 Yasmina Salmandjee, Les drogues, Tout savoir sur leurs effets, leurs risques et la législation, Eyrolles, coll. « Eyrolles Pratique », 2003 (ISBN 2-7081-3532-5)
- ↑ 5,0 5,1 Drogues, savoir plus risquer moins, comité français d'éducation pour la santé et de la mildt, juillet 2000 (ISBN 2-908444-65-8)
- ↑ Usage et trafic des produits stupéfiants en France en 2003 édité par l'Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (OCRTIS), 2004, Nanterre, OCRTIS, 112 p.
- ↑ : L'ecstasy aurait fait une victime par Jean-François Néron dans Le Soleil
- ↑ 8,0 8,1 8,2 Marie-José Auderset, Jean-Blaise Held, Jean-François Bloch-Lainé, Héroïne, cocaïne... voyage interdit, De La Martinière, coll. « Hydrogène », 2004 (ISBN 2-7324-2712-8)
[modifier] Voir aussi
[modifier] Articles connexes
[modifier] Liens externes
- (fr)Ecstasy : réflexion post-mortem.
- (en)Banque de données sur les drogues, Excellentes source d'information
- (en)Ecstasy.org
- (en)Ecstasydata.org
Phényléthylamines modifier |
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