Cnidaria
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Cnidaria (Cnidaires) |
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(Chrysaora quinquecirrha) | |||||||||
Classification classique | |||||||||
Règne | Animalia | ||||||||
Sous-règne | Eumetazoa | ||||||||
Embranchement | |||||||||
Cnidaria Hatschek, 1888 |
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Taxons de rang inférieur | |||||||||
Classification phylogénétique | |||||||||
Position :
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Les cnidaires ou embranchement des Cnidaria sont des espèces animales relativement simples, spécifiques du milieu aquatique (surtout marin). L'appellation vient du grec ancien κνιδη "ortie", faisant allusion aux cellules urticantes caractéristiques de ces animaux (les cnidocystes ou cnidoblastes). Le terme de cœlentérés (Coelenterata ou Coelentera) désignait autrefois ce groupe mais inclut aussi l'embranchement voisin des cténophores. Les cnidaires sont bien représentés dans les fossiles : on les trouve jusque dans le cambrien dans la faune d'Ediacara.
Les cnidaires existent sous deux formes : les formes fixées ou polypes (corail, anémone de mer) et les formes libres (méduses). Il y a plus de 10 000 espèces reconnues.
Sommaire |
[modifier] Morphologie
Les cnidaires n'ont aucun organe différencié, mais comportent deux couches de cellules principales : l'ectoderme et l'endoderme. Le premier est constitué de 4 sortes de cellules :
- Les plus nombreuses sont les cellules myoépithéliales ectodermiques, disposées de façon longitudinale. Elles possèdent des fibres de muscles lisses en faisceau (myosine) qui permettent l'étirement et la contraction.
- Les cellules neurosensorielles, qui reliées à des fibres et cellules nerveuses.
- Les cellules interstitielles, isolées ou en amas. Elles restent à l'état de pluripotence et servent à remplacer des cellules abîmées.
- Les cellules urticantes (les cnidocytes ou cnidoblaste), en forme de crochets. Elles contiennent une vésicule dérivée de l'appareil de Golgi remplie de poison. Le contenu de cette vésicule est expulsé vers l'extérieur avec un harpon urticant lorsque le cnidocil (une expansion sensorielle de la cellule) est touché.
- Éventuellement les cellules nerveuses, bien qu'elles ne soient pas inféodées à un tissu.
L'endoderme, jouant un rôle digestif, se compose de cellules myoépithéliales, glandulaires et sensorielles. Entre les deux couches principales se trouve une couche de gel intermédiaire, la mésoglée. Elle se compose de cellules nerveuses qui ont un rôle de coordination. La mésoglée est importante chez les méduses mais plus réduite chez les polypes.
Le corps, en symétrie radiale, est un simple sac entourant une cavité gastrique s'ouvrant vers l'extérieur par un pore unique qui a fonction de bouche et d'anus, entouré de tentacules. Chez certains anthozoaires, une biradiale s'ajoute à la symétrie radiaire. Le système nerveux, dérivé de l'ectoderme, est constitué d'un plexus, sans formation de ganglion ni de cerveau. L'adulte est peu différent du stade embryonnaire.
[modifier] Reproduction
En général, les cnidaires peuvent alterner entre forme polype et forme libre au cours de leur cycle reproductif, sauf les anthozoaires qui n'existent que sous la forme fixée. Le mode reproductif varie entre groupes, depuis l'alternance stricte polype/méduse à chaque génération jusqu'à la reproduction dans un seul des deux modes. Cependant pour un groupe donné une forme domine souvent nettement l'autre.
Les deux formes peuvent émettre des gamètes. Le résultat de la fécondation est une larve, la planula, correspondant au stade morula des animaux plus évoluée. Après gastrulation, cette larve se fixe et forme un polype. Le polype possède alors deux choix de reproduction : par clonage ou par émission de gamètes. Pour se cloner, il produit un stolon qui va servir de point de germination pour un nouveau polype. Les deux polypes restent liés par le stolon qui permet des échanges métaboliques. Ainsi se forme une colonie, sorte de super-organisme où les différents individus peuvent se spécialiser.
Lorsque les conditions (taille de la colonie, facteurs environnementaux) sont favorables, certains polypes se métamorphosent en méduses qui vont mener une vie pélagique. Les méduses peuvent se reproduire de façon végétative pour donner d'autres méduses, ou par des gamètes pour recommencer un nouveau cycle au stade polype.
[modifier] Nutrition
La plupart des cnidaires sont carnivores. Ils se nourrissent de proies venant au contact des tentacules, incluant du plancton, des protistes, divers vers, des crabes, d’autres cnidaires et même des poissons. Ils capturent et immobilisent les proies grâce à leurs tentacules recouvertes de cnidoblastes pouvant produire des toxines. Les tentacules apportent ensuite la proie vers la bouche. La digestion est d’abord extracellulaire : des cellules spécialisées sécrètent du mucus et des enzymes digestives dégradant la nourriture. Les particules alimentaires partiellement digérées sont ensuite phagocytées et la digestion se termine au niveau intracellulaire. Les résidus de la digestion sont évacués par la bouche qui sert également d'anus.
[modifier] Écologie
La plupart des cnidaires vivent en milieu marin mais les hydres sont rencontrées dans les eaux marines et dans les eaux douces selon les espèces.
La plupart des cnidaires sont carnivores mais il existe des espèces d’anémone de mer pouvant se nourrir de végétaux.
Les cnidaires vivent très souvent en association symbiotique. Il s’agit souvent d’une endosymbiose avec des dinoflagellés du genre Symbiodinium appelés zooxanthelles. En absorbant le CO2 produit par le cnidaire, les algues utilisent l’énergie solaire par photosynthèse pour produire des glucides que le cnidaire utilise comme source de nutriments. Les zooxanthelles apportent une grande quantité d’énergie aux cnidaires. Elles favorisent par exemple la précipitation du carbonate de calcium et l’élaboration du squelette constituant les récifs coraliens. En contrepartie, le cnidaire offre une protection à son endosymbiote.
La relation entre l’anémone de mer et le poisson clown est un exemple d'association de type mutualisme. Un mucus protecteur sur le corps du poisson lui permet de tolérer le venin produit par l’anémone. Le poisson trouve un abri au sein de l’anémone. En contrepartie le poisson clown peut servir de leurre pour attirer des proies vers l’anémone. Il peut aussi défendre son anémone contre des attaques de certains poissons pouvant brouter l’anémone.
[modifier] Classification
- Classe des Anthozoaires : représentés seulement par la forme polype, solitaires (anémone de mer) ou coloniaux (corail).
- Classe des Cubozoaires : méduses à forme plus ou moins cubiques.
- Classe des Scyphozoaires : polypes à l'état larvaire devenant des méduses à l'état adulte.
- Classe des Hydrozoaires : les Hydraires sont fixées sous la forme polype ou libres et solitaires sous la forme méduse (Hydres).
[modifier] Évolution
En raison de l'ancienneté de cette lignée, les fossiles les plus anciens d'Ediacara montrent déjà l'existence de toutes les classes. Les méduses se fossilisent très mal en raison de leur corps très riche en eau ; les polypes sont en revanche plus fréquents car ils possèdent un squelette calcaire. À cause de cela, on ne peut être certain dans quel ordre les groupes sont apparus.
Selon la théorie traditionnelle, les cnidaires auraient originellement existé sous les deux formes et ce sont les hydrozoaires qui se seraient différenciés des autres en premier. Une nouvelle théorie, cependant, voudrait que seule la forme polype existaient à l'origine, ce qui fait des anthozoaires le groupe le plus ancien. Le groupe disparu des conulaires n'est pas bien situé dans la phylogénie. Selon des auteurs, il pourrait constituer une classe à part, faire partie des scyphozoaires ou même former un embranchement distinct des cnidaires.
[modifier] Place des cnidaires dans les types animaux
Le monde animal:
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* Unicellulaires procaryotes (cellule sans noyau) | ♦ Echinodermes: Oursin, Crinoïdes, Concombres de mer, étoile de mer et ophiure. | ♦ Bivalves (coquillages) | |||||
>* Unicellulaires Eucaryotes (cellule à noyau) | ♦ Gastéropodes (escargots, limaces,...) | ||||||
>* Éponge (organisme multicellulaire) | ♦ Mollusques | ♦ Céphalopodes (Pieuvres, seiches) | |||||
>* Polype: hydres, corail et méduse | |||||||
>* Ver (mobilité et tube digestif) bilatérien | ♦ Trilobites(de deux à 24 pattes - éteint) | ||||||
>* Poissons Agnathes (sans mâchoire) | ♦ Arthropodes primitifs type myriapodes (beaucoup de pattes) | ♦ Décapodes: crabes et écrevisses (dix pattes) | |||||
>* Poissons primitifs (poissons catilagineux) | ♦ Arachnides : araignées, scorpions et acariens (huit pattes) | ♦ Libellules | |||||
>* Poissons typiques (poissons osseux) | ♦ Serpents | > hexapodes (à six pattes) : Insectes type Apterygota (primitifs sans ailes). | ♦ Blattes, mantes, termites. | ||||
>* Poissons type Sarcopterygii (à nageoires charnues) | ♦ * Dinosaures (éteint) | ♦ Orthoptère (sauterelle, grillon). | |||||
>* Tétrapodes primitifs (type Amphibiens) | ♦ Crocodiles | ♦ Marsupiaux | ♦ Hémiptères (punaises, cigales,...) | ||||
>* Reptiles primitifs (Amniotes de type Lézard) | ♦ Tortues | ♦ Insectivores (Taupe, Hérisson,...) | ♦ Coléoptère (hanneton, coccinelle,...) | ||||
♦ Oiseaux | ♦ Chiroptères (Chauves-souris) | ♦ Hyménoptère (abeille, guêpe, fourmi | |||||
♦ Primates | ♦ Diptère (mouches) | ||||||
>*Mammifères primitifs type monotrème | ♦ Rongeurs et Lagomorphes (lapins) | ♦ Lépidoptère (papillon) | |||||
♦ Carnivores | ♦ | ||||||
♦ Ongulés | ♦ |
Par rapport aux éponges, le passage à une organisation de type anémone répond toujours à la question constante: comment manger? La formule mise au point par ce groupe consiste à pousser la nourriture vers un "ventre" (cavité gastrique) où elle pourra être digérée sans se sauver. Cette stratégie novatrice permet de se nourrir de proies plus grosses (ce que les éponges ne peuvent pas filtrer). Dans l'acquisition progressive de fonctionnalités animales, cette évolution suppose deux choses: les cellules se spécialisent (avec l'acquisition de cellules nerveuses et musculaires permettant des mouvements coordonnés) et l'organisme gagne la capacité à prendre une forme définie (morphogénèse), pour que des tentacules efficaces puissent pousser leur proie vers une cavité gastrique efficace.
Les coraux représentent un stade intermédiaire, où les formes benthiques n'ont que des fonctionnalités de type spongiaire, mais les formes pélagiques adoptent une organisation fonctionnelle de type méduse. Au fil du temps, l'avantage structurel de la réactivité sur la rigidité se fera sentir, et l'organisation fonctionnelle des anémones émergera comme solution gagnante, d'où émergeront finalement les bilatériens initialement vermiformes.
[modifier] Voir aussi
- Cnidaria (classification phylogénétique)
- Photo-guide taxinomique du monde animal
- Photo-guide taxinomique de la faune et de la flore sous-marine
[modifier] Liens externes
[modifier] Références
- Grasse P.P., Doumenc D. Zoologie : 1. Invertébrés. Masson 3° Ed. 1990
- Référence Fauna Europaea : Cnidaria (en)
- Référence ITIS : Cnidaria (fr)
- Référence AnimalDiversityWeb : Cnidaria (en)
- Référence NCBI Taxonomy : Cnidaria (en)
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