Béryllium
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Le béryllium est un élément chimique de symbole Be et de numéro atomique 4. Dans le tableau périodique, il est le premier représentant des métaux alcalino-terreux.
Élément bivalent, le béryllium est un métal alcalino-terreux d'aspect gris acier. Il est léger, fragile et toxique.
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[modifier] Caractéristiques notables
Le béryllium a le point de fusion le plus élevé de tous les métaux légers. il est plus léger et six fois plus fort que l’aluminium .
Sa ductilité est approximativement 1/3 plus grande que celui de l'acier. Il possède une excellente conductivité thermique, est non magnétique et résiste à l'acide nitrique concentré.
Il est fortement perméable aux rayons X, et libère des neutrons quand il est frappé par des particules alpha, comme celles émises par le radium ou le polonium.
Aux conditions normales de température et de pression, le béryllium résiste à l'oxydation quand il est exposé à l'air. Il se forme une fine couche d'oxyde qui lui donne sa capacité à rayer le verre.
Dans la nature, on le trouve principalement sous forme d'oxydes ou d'aluminosilicates complexes appelés béryls, dont les représentants précieux les plus connus sont l'émeraude et l'aigue marine.
[modifier] Utilisations
Il est principalement employé comme agent durcissant dans certains alliages, notamment le moldamax, un alliage de cuivre-béryllium utilisé pour la fabrication de moules pour matières plastiques.
Ses alliages sont à la fois légers, rigides, résistants à la chaleur et possèdent un faible coefficient de dilatation. Il est incorporé dans certains alliages spéciaux, par exemple des matériaux utilisables pour le frottement.
On les retrouve dans les clubs de golf, les ressorts de montre (antimagnétique), les gyroscopes, des applications spatiales et aéronautiques. Il a été utilisé en Formule 1 pour ses performances exceptionnelles en terme de rapport entre son module d'élasticité et sa densité, ,puis pour la réalisation d'étriers de frein et de pistons sous la forme d'alliages Aluminium-Béryllium. Il fut par la suite interdit dans les moteurs de compétition en raison de sa haute toxicité. Il fut utilisé avant cela dans l'aéronautique pour les ressorts de soupapes des moteur à pistons (bronze au béryllium). Le béryllium est également utilisé dans quelques réacteurs nucléaires, comme composant de céramiques industriels, technologiques et micro-électroniques.
L'oxyde de béryllium est utilisé en électronique, particulièrement en haute fréquence et dans le domaine de la haute tension. Ce corps possède en effet la propriété d'être un bon isolant (faibles pertes diélectriques), tout en ayant une bonne conductibilité thermique. Cependant son utilisation comme isolant dans les semi-conducteurs, (entre les pastilles de silicium et les boitiers), a largement cédé la place à d'autres matières beaucoup moins toxiques comme par exemple l'alumine. Son emploi comme isolant et matériau de contact extérieur dans l'électronique, ainsi que son incorporation dans les graisses silicones étant aussi abandonnés, du fait des risques très importants pour la santé.
Il permet également de fabriquer des outils non déflagrants pour l'industrie des explosifs.
Quelques utilisations de ses propriétés cristallines :
- filtre à neutrons, pour obtenir des faisceaux de neutrons « propres » débarrassés d'autres particules ;
- fenêtre à rayons X, par exemple fenêtre d'un tube à rayons X ou d'un détecteur de rayons X : la fenêtre isole l'intérieur de l'appareil de l'environnement ;
- sous forme d'oxyde, matériau modérateur dans les réacteurs nucléaires.
En géomorphologie et paléosismologie, l'isotope 10Be, créé par les rayons cosmiques, est utilisé pour la datation par isotopes cosmogéniques de surfaces ou la détermination de taux d'érosion.
[modifier] Histoire
Le nom béryllium vient du mot grec βήρυλλος (beryllos), béryl qui vient lui-même de bêrullos, cristal. À une époque il était nommé glucinium, du grec γλύκύς (glykys), doux, un qualificatif dû au goût sucré de ses sels.
Cet élément a été découvert par Nicolas Louis Vauquelin, en 1798, sous forme d'oxyde (BeO) dans le béryl et dans les émeraudes. Friedrich Wöhler et A. A. Bussy l'isolèrent indépendamment en 1828 en faisant réagir du potassium sur du chlorure de béryllium.
[modifier] Sources de contamination
La faible abondance naturelle du béryllium (3×10-4%) ne pose pas de problème environnemental particulier. Mais son utilisation industrielle, dans les mines de charbon, dans l’industrie aéronautique et dans l’industrie des armes nucléaires, font que cet élément se répand dans l’atmosphère et se dépose dans l’environnement tout en contaminant l'eau, le sol ,l'air et le corps humain.
[modifier] Contamination du corps humain
La contamination du corps humain par le béryllium se fait par plusieurs voies :
- par inhalation de l’air qui contient des particules de béryllium;
- par ingestion d'aliments et d'eau potable contaminés.
[modifier] Contamination par les eaux potables
En général, la concentration du béryllium dans les eaux naturelles et les eaux usées varie entre 0,1 μg/l et 500 μg/l, mais quand cette concentration dépasse 0,2 μg/l, on commence a parler d’un problème environnemental.
[modifier] Contamination par l'air
Le béryllium peut être très nocif quand il est inhalé. En fait, il y a une grande corrélation entre le taux de béryllium dans l’urine humaine et celui dans l’air, ce qui prouve que la contamination dans le corps humain n’est pas due seulement à des pollutions des eaux mais aussi de l’atmosphère.[réf. nécessaire]
[modifier] Toxicité
Le béryllium est un métal très toxique, non-radioactif. Il est placé parmi les métaux les plus toxiques comme l'arsenic, le cadmium, le chrome, le plomb et le mercure. On peut le trouver dans les eaux naturelles et les effluents industriels à l'état de traces. Le béryllium agit comme un poison cancérigène, affectant les membranes cellulaires et se liant à certaines protéines régulatrices dans les cellules. Le béryllium peut rester détectable dans l’urine jusqu'à 10 ans après l’exposition.
La détection du béryllium dans le corps humain à des doses très élevées a toujours été accompagnée d'effets nocifs à gravité variable. Le béryllium a des effets inhibiteurs sur la phosphatase alcaline, l’adénosine triphosphatase hépatique et la synthèse de l’ADN, ce qui va se refléter sur la santé humaine par divers effets qui se divisent en plusieurs catégories :
[modifier] Les effets non cancérigènes
L’inhalation des grandes concentrations de béryllium (supérieure à 1mg par m3 d’air) ainsi qu'une inhalation prolongée supérieure à une dizaine d'année, même à petite dose peut engendrer une maladie nommée maladie chronique du béryllium ou bérylliose (ou CBD pour Chronic Beryllium Disease). Ce genre de maladie affecte les poumons et présente de nombreux en communs avec la pneumonie.
Alors que l'ingestion du béryllium par le corps humain n'a pas montré d'effets directs et nocifs sur l'estomac et l'intestin, l’ingestion du béryllium par des animaux engendre la présence de lésions au niveau de ces organes.
Certaines personnes peuvent devenir hypersensibles au béryllium et développer une réaction allergique à cet élément. Chez peu de personnes, l’exposition direct du béryllium a causé des lésions de la peau et des inflammations dans les voies respiratoires.
[modifier] Les effets cancérigènes
Plusieurs études[1] ont été faites sur l’augmentation du nombre de décès dus à un cancer des poumons chez les personnes employées dans des usines utilisant le béryllium.
[modifier] Analyse des dommages du béryllium dans le monde du travail
Le test de prolifération des lymphocytes est le test le plus efficace et le plus précis pour détecter si les ouvriers travaillant sur des réacteurs nucléaires présentent des symptômes du CBD ou Chronic Berylium disease. Un test positif indique que le système immunitaire de l'individu est capable de réagir à la présence de béryllium dans l'organisme et que le patient présente un risque très élevé de développer cette maladie durant l'exposition[2].
[modifier] Protection
Les ouvriers des usines dont le béryllium est un métal omniprésent dans la production, sont particulièrement exposés. Néanmoins, des conditions de travail adaptées (notamment, le port de gants et de vêtements de protection épais) peuvent grandement diminuer ces risques.
[modifier] Sources
- World Health Organisation , Geneva 2001 : « Béryllium and Béryllium compounds » Concise international of chemical assesment document 32
- Soil Investigation and Human Health Risk Assessment for the Rodney Street Community, Port Colborne: March 2002, Appendix 2 Page 32 of 106
- U.S Department of Health and Human Services , public health services Agency for toxic Substances and Disease Registry « Toxicological Profile of Béryllium » september 2002
- T.D. Luckey and B. Venugopal. In: Metal Toxicity in Mammals, Part 1. Physiologic and Chemical Basis For Metal Toxicity, Plenum Press, New York (1977), p. 43.
- W.R. Griffith and D.N. Skilleter. In: Metals and Their Compounds in the Environment, VCH, Weinheim (1991), p. 775.
[modifier] Notes et références
[modifier] Liens externes
- (fr) fiche toxicologique de l'INRS : béryllium et composés minéraux
- (en) Chemical profile for beryllium
- (fr) Bérylliose
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