Colonialisme
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Le colonialisme est une doctrine qui vise à légitimer l'extension de la souveraineté d'un État sur des territoires situés en dehors de ses frontières nationales initiales.
La nécessité en est d'abord apparue dans la Grèce archaïque où la croissance démographique se heurte aux faibles rendements agricoles ne pouvant nourrir toutes les bouches et à la promiscuité de la vie en cité qui poussent à l'expulsion de l'excédent démographique vers d'autres territoires à chaque crise politique.
Elle devient une volonté impérialiste drappée d'une légitimation civilisatrice sous l'Empire Romain, puis dans l'Europe à partir du XVIe siècle suite aux Grandes découvertes jusqu'à la fin de la Première Guerre Mondiale où le partage du monde entre puissances occidentales est achevé. Le colonialisme disparait avec l'arrêt puis le recul de l'élan colonisateur et devient une source de conflit militaire et moral entre anciennes colonies et métropoles à partir de la seconde moitié du XXe siècle.
[modifier] Quelques définitions
Le Petit Robert : Doctrine qui vise à légitimer l'occupation d'un territoire ou d'un État, sa domination politique et son exploitation économique par un État étranger.
Le Petit Larousse : Système politique préconisant la mise en valeur et l'exploitation du territoire dans l'intérêt du pays colonisateur.
Le Dictionnaire historique de la langue française d'Alain Rey note que les mots "colonialisme" et "colonialiste" apparaissent respectivement en 1902 et 1903 (chez Charles Péguy pour ce dernier). D'abord assez neutres, ils prennent rapidement de l'ampleur dans le débat d'idées, comme l'atteste l'apparition du terme anticolonialisme en 1903. Ces différents mots nouveaux sont très liés, note Alain Rey, à impérialisme et impérialiste. Le terme de néo-colonialisme est forgé aux alentours de 1960[1].
[modifier] Les motivations du colonialisme
Les motivations ici exposées ne sont pas présentes dans toutes les formes de colonialisme, et quand elles le sont, toutes n'ont bien entendu pas la même importance selon les pays et les époques concernés. De plus, le fait qu'une motivation soit présente dans un projet colonialiste ne signifie pas qu'elle se soit traduite dans la réalité, ni que les opérations menées aient apporté le bénéfice qu'on en attendait : le colonialisme a souvent déçu ses promoteurs, notamment sur le plan économique ou politique.
[modifier] Motivations économiques
- S'emparer des richesses d'un pays, et assurer l'approvisionnement en matières premières (ex. : Amérique latine, Afrique, Asie du Sud).
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- "Coloniser, c'est se mettre en rapport avec des pays neufs, pour profiter des ressources de toute nature de ces pays, les mettre en valeur dans l'intérêt national, et en même temps apporter aux peuplades primitives qui en sont privés les avantages de la culture intellectuelle, sociale, scientifique, morale, artistique, littéraire, commerciale et industrielle, apanage des races supérieures."
- Merignhac, Précis de législation et d'économie coloniales, 1882.
- Garantir des débouchés à l'industrie nationale en cas de surproduction (ex. : Inde).
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- "Les colonies sont, pour les pays riches, un placement de capitaux des plus avantageux. Au temps où nous sommes et dans la crise que traversent toutes les industries européennes, la fondation d’une colonie, c’est la création d’un débouché."
- Jules Ferry, Discours devant la Chambre des députés, 29 juillet 1885.
- Forcer l'ouverture commerciale (ex. : Hong Kong et guerres de l'opium).
- Conquérir un espace de peuplement (ex. : Amérique du Nord, Sibérie, Australie, États boers).
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- "Un peuple a besoin de terre pour son activité, de terre pour son alimentation. Aucun peuple n'en a autant besoin que le peuple allemand (...), dont le vieil habitat est devenu dangereusement étroit. Si nous n'acquérons pas bientôt de nouveaux territoires, nous irons inévitablement à une effrayante catastrophe. Que se soit au Brésil, en Sibérie, en Anatolie ou dans le sud de l'Afrique, peu importe, pourvu que nous puissions à nouveau nous mouvoir en toute liberté et fraîche énergie, pourvu que nous puissions à nouveau offrir à nos enfants de la lumière et de l'air d'excellente qualité et quantité abondante."
- Albrecht Wirth, Volkstum und Weltmacht in der Geschichte, 1904.
- Contrôler les routes commerciales (ex. : îles britanniques dans les océans Atlantique ou Indien, Empire portugais).
- Contrôler la traite négrière (ex. : Sao Tomé).
[modifier] Motivations stratégiques
- Empêcher l'expansion de puissances concurrentes (ex. : la France en Amérique du Nord, Conférence de Berlin en 1885, Maroc).
- Acquérir ou améliorer une position stratégique (ex. : Djibouti, Colonie du Cap, Singapour).
- Assurer la sécurité de la navigation maritime en supprimant un foyer de piraterie (Afrique du Nord).
[modifier] Motivations idéologiques
- Augmenter la puissance et le prestige de la nation (ex. : empires coloniaux français, italien, allemand, russe, britannique).
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- "Je répète qu’il y a pour les races supérieures un droit parce qu’il y a un devoir pour elles. Elles ont le droit de civiliser les races inférieures". "Messieurs, dans l’Europe telle qu’elle est faite, dans cette concurrence de tant de rivaux que nous voyons grandir autour de nous, la politique de recueillement ou d’abstention, c’est tout simplement le grand chemin de la décadence"
- Jules Ferry, Discours devant la Chambre des députés, 29 juillet 1885.
- Accomplir une "mission civilisatrice", issue de l'humanisme des lumières ou dans un esprit positiviste (ex. : Afrique, Amérique du Nord).
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- "Un pays comme la France, quand il pose le pied sur une terre étrangère et barbare, doit-il se proposer exclusivement pour but l'extension de son commerce et se contenter de ce mobile unique, l'appât du gain ? Cette nation généreuse dont l'opinion régit l'Europe civilisée et dont les idées ont conquis les monde, a reçu de la Providence une plus haute mission, celle de l'émancipation, de l'appel à la lumière et à la liberté des races et des peuples encore esclaves de l'ignorance et du despotisme."
- Francis Garnier, La Cochinchine française en 1864 , E. Dentu éd., 1864, pp. 44-45.
- Etablir la domination d'une race jugée supérieure sur d'autres jugées inférieures (idéologies raciales du XIXe siècle et du début du XXe siècle).
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- "La question des indigènes doit être résolue uniquement dans le sens de l'évolution naturelle de l'histoire universelle, c'est-à-dire que la moralité supérieure doit avoir le pas sur la civilisation inférieure. L'État moderne, en tant que puissance coloniale, commet vis-à-vis de ses sujets le plus grand des crimes, lorsque se laissant hypnotiser et dominer par de confuses idées humanitaires, il épargne aux dépens de ses propres nationaux des races nègres vouées à disparaître."
- Kopsch, Discours au Reichstag. Histoire 3e, Bordas, 1971, p 175.
- Répandre une religion (ex. : évangélisation chrétienne en Amérique latine, Afrique subsaharienne).
- Interdire l'esclavage (ex. : Zanzibar).
[modifier] Autres citations
- Joseph Chamberlain, Discours, Ministre des colonies en 1895.
- Georges Clemenceau, Discours devant la Chambre des Députés, 30 juillet 1885.
- Aimé Césaire, p. 11-12 Discours sur le Colonialisme, 1950.
- Aimé Césaire, p. 21-22 Discours sur le Colonialisme, 1950.
[modifier] Histoire du colonialisme
[modifier] Colonialismes antiques et médiévaux
[modifier] L'Empire romain
- Article détaillé : Colonie (Rome).
[modifier] La Conquête arabe
Déclenchée par Mahomet et ses successeurs contre le monde non musulman, sous le nom de "Djihad" (guerre sainte), la conquete arabe s'est développée avec succès contre les territoires chrétiens (Moyen-Orient Afrique du nord, Espagne et Gaule franque) et païen ou animiste (Afrique noire, Asie centrale et Sud-est asiatique). Les peuples colonisés sont soumis au statut du dhimmi.
- Articles détaillés : Dar al-Islam et Histoire de la conquête musulmane.
[modifier] Les États latins du Levant
Les États latins du Levant sont formés au Proche-Orient, lors des croisades chrétiennes, dont la première, suite à l'appel du pape Urbain II, aboutit à la prise de Jérusalem par l'armée de Godefroy de Bouillon en 1099. À leur apogée, ils s'étendent du Sud-Est de la Turquie actuelle à la Palestine, en passant par le littoral syrien et libanais, territoires conquis sur les Turcs Seldjoukides ou les Fatimides. Quatre États, reproduisant le système féodal occidental, sont constitués : le Comté d'Édesse (1098-1144), la Principauté d'Antioche (1098-1258), le Comté de Tripoli (1102-1289) et le Royaume de Jérusalem (1099-1291). Les croisés sont essentiellement français, "provençaux", italiens, allemands et anglais. Certains d'entre eux donnent naissance à des ordres de moines-soldats puissants : Templiers, Hospitaliers, Teutoniques.
Les chrétiens qui s'installent alors au Levant restent numériquement très faibles. Ce sont surtout des nobles sans terre acquérant des domaines fonciers, ou des marchands installés dans les villes cotières. Les sociétés chrétiennes et musulmanes parviennent à cohabiter pacifiquement dans ces États, et les échanges commerciaux ou culturels se développent. Toutefois, elles restent distinctement séparées, les métissages demeurant rares, et la pression militaire extérieure est constante. Le chef guerrier kurde Saladin chasse les croisés de Jérusalem une première fois en 1167, et la dernière ville, Acre, est évacuée en 1291. Entre temps, la Quatrième croisade a été détournée en 1204 par les Vénitiens vers Constantinople, capitale de l'Empire byzantin et des chrétiens orthodoxes. Les croisés fondent de nouveaux États en Grèce et en Asie mineure, ainsi que l'Empire latin de Constantinople, qui résiste à la reconquête byzantine jusqu'en 1261.
Les Croisades (ou la Reconquista espagnole, également dirigée contre le monde musulman) ont aussi été une source d'inspiration lors des mouvements de colonisation européens ultérieurs, notamment dans le Nouveau Monde.
[modifier] Le Drang nach Osten
Le Drang nach Osten ("poussée vers l'Est" en allemand) est un mouvement colonial germanique initié par le saint empereur romain germanique Frédéric II Hohenstaufen dans la première moitié du XIIIe siècle. Il se traduit par un mouvement de colons allemands vers des terres slaves et souvent païennes. L'ordre des chevaliers Teutoniques, crée lors des Croisades, fondateur d'un État dans les Pays baltes, est un aspect de ce colonialisme, jusqu'à leur défaite à Tannenberg, en 1410. Évangélisant les régions païennes avec une extrême brutalité, ces moines-soldats ont permis l'installation de colons allemands dans ce qui deviendra plus tard la Prusse.
Un peuplement germanique s'est répandu plus pacifiquement dans plusieurs régions de l'Europe centrale, par l'installation de paysans, de marchands et d'artisans. Elle se poursuit plus faiblement, jusqu'au XVIIIe siècle, notamment dans le cadre de l'Empire d'Autriche-Hongrie. Les Allemands deviennent majoritaires dans des régions de Tchèquie (Sudètes) ou de Pologne (Silésie, Poméranie). Dans ces deux dernières régions, la politique de germanisation, se traduisant par l'usage obligatoire de la langue allemande et la domination foncière des nobles prussiens (junkers), a été pratiquée au XIXe siècle par le royaume de Prusse, puis le Deuxième Reich. Les Allemands constituent également des communautés importantes en Transylvanie, Hongrie, ex-Yougoslavie ou dans les Pays baltes.
La quasi-totalité de ces populations, dont la présence avait servi de prétexte aux doctrines pangermanistes, a été expulsée à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
[modifier] Le colonialisme à l'Époque moderne (XVe–XVIIIe siècles)
[modifier] Les Grandes Découvertes
Les Grandes découvertes (XVe–XVIe) marquent le début de l’expansion européenne outre-mer et de la domination de l’Occident sur le monde. Plusieurs facteurs ont contribué au moteur initial de cet essor : des avancées technologiques, les expériences accumulées de la navigation sur l’Atlantique, la persistance d’un esprit de croisades, la recherche d’une route menant aux richesses de l’Asie en évitant à la fois le monde musulman et le monopole vénitien sur le commerce des épices, un certain dynamisme démographique, la formation de pouvoirs étatiques forts, ou encore l’émergence d’un modèle capitaliste moderne.
En mai 1493, le pape Alexandre Borgia promulgue la bulle Inter Coetera, modifiée par le traité de Tordesillas, partageant le monde à découvrir entre la Castille (hémisphère Ouest, les Amériques) et le Portugal (hémisphère Est, l'Afrique et l'Asie). Ces arrangements, tout en légitimant les futures conquêtes au nom de la chrétienté, permettaient aussi d'éviter un affrontement direct entre les deux puissances ibériques.
[modifier] L'expansion portugaise
Les explorations portugaises sont initiées par le prince Henri le Navigateur, gouverneur de l'Ordre du Christ (héritier portugais de l'Ordre du Temple), au début du XVe siècle. La recherche de ressources est alors autant une motivation que l'esprit de découverte. Étape par étape, les Portugais contournent le continent africain pour atteindre les Indes, sous-continent aux richesses convoitées, avec lequel les contacts commerciaux terrestres ont été rompus depuis que les Turcs ottoman se sont emparés de Constantinople en 1453. En 1488, le cap de Bonne Espérance est atteint, et en 1499, Vasco de Gama revient de son périple vers les Indes avec une cargaison de poivre.
Entre temps, les Portugais se sont installés dans des archipels atlantiques vierges (Açores, Madère, Cap-Vert). En exploitant ces territoires, ils développent un système économique colonial moderne, avec des cultures exotiques (canne à sucre), le début de la traite négrière européenne (à partir des années 1440), et des investissements capitalistes élevés pour l'époque. Des contacts commerciaux sont établis avec les populations côtières africaines (pour acquérir esclaves, or ou ivoire), et quelques comptoirs sont alors établis, dont le plus important est celui d'Elmina (actuel Ghana), fondé en 1482. Les Portugais considèrent le commerce et la navigation dans ces zones comme leur monopole absolu et répriment violemment les incursions des navires des autres pays européens.
Dans la première moitié du XVIe siècle, les Portugais assurent le contrôle de l'océan Indien, après avoir vaincu les flottes des États musulmans, en établissant une série de comptoir fortifiés, du Mozambique aux Moluques en passant par la Côte de Malabar (Cochin, Goa). Cette expansion est motivée par le commerce très lucratif des épices (poivre, clous de girofle, noix de muscade, cannelle).
Au Brésil, découvert officiellement par Pedro Alvares Cabral en 1500, les premiers établissements permanents datent des années 1530. Plusieurs vagues pionnières successives liées à l'exploitation d'une ressource (canne à sucre, or, café, bétail, etc.) accompagnent jusqu'à nos jours l'expansion territoriale. La conquête de l'intérieur du pays est essentiellement le fait d'expéditions des habitants des établissements côtiers (bandeirantes), le plus souvent métis et relativement autonomes vis-à-vis de la métropole.
Le déclin de l'empire colonial portugais est inévitable, compte tenu des limites démographiques (un million d'habitants) et économiques de la métropole par rapport à l'étendue de son empire. De 1580 à 1640, le Portugal est annexé à la couronne d'Espagne, et les Hollandais nouvellement indépendants en profitent pour s'emparer de nombreux comptoirs et colonies portugais. Jusqu'en 1822, le Brésil est la principale colonie d'un Portugal sous influence britannique. Ensuite, les possessions africaines (Angola, Mozambique, Guinée-Bissau) sont développées. Dans les années 1960, la dictature de Salazar tente vainement de les préserver malgré des guerres d'indépendance, qui s'achèvent en 1975, après la Révolution des œillets.
[modifier] L'expansion espagnole
La première étape de l'expansion espagnole outre-mer a été les îles Canaries. Attribuées lors du traité d'Alcaçovas contre les Portugais en 1479, elles sont conquises en 1491-1496, entraînant l'extermination du peuple autochtone, les Guanches.
Le royaume de Castille ne s'investit dans l'expansion dans l'océan Atlantique que lorsque la Reconquista contre les musulmans d'Espagne est achevée, après la chute de l'Émirat de Grenade en janvier 1492.
Après un refus du roi du Portugal, le Génois Christophe Colomb arrive à convaincre les Rois catholiques, Isabelle de Castille et Ferdinand d'Aragon, de financer une expédition qui doit permettre d'atteindre les Indes et ses richesses par l'Ouest. En octobre 1492, Colomb atteint l'île de San Salvador (Bahamas), puis fonde le premier établissement colonial du Nouveau Monde à Hispaniola. Il est nommé "vice-roi des Indes" (1493-1500) par les rois espagnols avec des privilèges très importants ; son gouvernement se révèle désastreux, pour les colons qui s'affrontent entre eux, mais surtout pour les autochtones d'Hispaniola dont la population s'effondre du fait des exactions des conquérants. Au cours de trois autres voyages jusqu'en 1504, Christophe Colomb explore les Antilles et le littoral de l'Amérique centrale, mais c'est à un autre Génois, Amerigo Vespucci qu'est attribuée, en 1507, la découverte d'un nouveau continent, l'Amérique, après trois voyages entre 1499 et 1504.
La conquête du Nouveau Monde par les conquistadors est rapide. En 1511, les Grandes Antilles (Cuba, Hispaniola, Porto Rico) sont conquises. Certaines légendes, notamment celle de l'Eldorado, poussent des aventuriers souvent issus de la petite noblesse castillane pauvre d'Estrémadure, à se risquer dans de périlleuses, lointaines et fréquemment mortelles expéditions.
C'est avec quelques centaines d'hommes qu'Hernán Cortés conquiert le Mexique sur les Aztèques en 1519-1521, et que Francisco Pizarro conquiert le Pérou sur les Incas en 1532-1534. La supériorité technologique et l'audace des Espagnols, ainsi que la démoralisation (à laquelle participent des croyances comme le mythe de Quetzalcoatl) et les divisions des Amérindiens ont permit ces conquêtes exceptionnelles.
À partir du Mexique, les Espagnols colonisent les Philippines (années 1560), où ils se heurtent aux limites orientales de l'Empire colonial portugais.
En 1503, les autorités castillanes créent, à Séville, la Casa de Contratación, un organisme chargé de réglementer le trafic entre l'Espagne et les nouvelles colonies. Il est chargé de prélever une taxe correspondant au cinquième du commerce avec le Nouveau Monde (Quinto Real) et de collecter les informations sur les découvertes des explorateurs. En 1524, le Conseil des Indes (Consejo de Indias) est doté du pouvoir d'administration, relayé sur place par onze audiencias (tribunaux), la première ayant été établie à Saint-Domingue en 1511.
Les colons espagnols s'enrichissent avec le système de l'encomienda (droits de seigneurie sur les communautés indiennes). Les grandes propriétés agricoles (latifundia) se développent surtout à partir du XVIIe siècle. Parallèlement, la métropole exploite intensivement les riches gisements d'or (en Colombie) et d'argent (Zacatecas au Mexique, Potosí en Bolivie).
Le coût humain de cette expansion est très lourd. La population amérindienne s'effondre, passant d'environ 80 millions d'habitants au début du XVIe siècle à environ 12 millions cent ans plus tard. Les massacres, le travail forcé, les déportations, la destructuration des sociétés indigènes, et surtout les maladies amenées par les Européens sont responsables de ce désastre.
Les exactions des conquistadors espagnols ont été dénoncée à l'époque par le moine dominicain Bartolomé de Las Casas. En 1550, lors de la Controverse de Valladolid qui l'oppose au théologien Juan Ginés de Sepúlveda, il parvient à imposer l'idée que les Amérindiens ont une âme. Le roi d'Espagne Charles Quint avait par ailleurs commencé à restreindre le système de l'encomienda.
Au XVIIe siècle, les Jésuites établissent des missions ou Reducciones, notamment au Paraguay avec les Guaranis, en Bolivie, au Pérou ou au Brésil. Ce sont de véritables petites républiques, dont le but est d'évangéliser les Amérindiens. Pour ce faire, les Jésuites reproduisent l'organisation des villes espagnoles, mais s'adaptent au mode de vie et accueillent les Amérindiens qui fuient l'esclavage. Leur présence irrite donc fortement les colons, qui à force d'intrigues parviennent à les faire interdire par le pape, l'Espagne et le Portugal dans les années 1750-1760.
La forte baisse démographique des Amérindiens a pour conséquence de priver les colons d'une majeure partie de leur main d'œuvre. Les Espagnols se tournent alors vers la Traite des Noirs, pratiquée par les Portugais.
Malgré les mauvais traitements infligés aux Amérindiens et aux Noirs, l'Amérique latine, y compris le Brésil portugais, devient un exemple unique de société coloniale métissée.
Le déclin de la puissance coloniale espagnole est perceptible dès le début du XVIIe siècle, malgré (ou à cause de) la domination militaire en Europe et le développement de colonies de peuplement. La politique d'accumulation de métaux précieux, aussitôt dépensés pour honorer les dettes envers les fournisseurs et banquiers d'Allemagne (Fugger, Welser) ou d'Italie (banquiers génois), ne favorise pas le développement de la métropole. Celle-ci, non seulement pâtit du manque d'investissement qui se conjugue à une forte inflation, mais a aussi tendance à se dépeupler au bénéfice du Nouveau Monde. Le choix d'une domination à la fois outre-mer et en Europe (contre les protestants, en Italie et aux Pays-Bas) engendre de coûteuses dépenses militaires. En 1627, l'Espagne ne peut éviter une banqueroute.
La domination économique de la métropole mécontente les élites créoles (blancs nés dans les colonies). À l'instar de Simón Bolívar, elles s'inspirent de la Révolution française, et profitent de l'occupation de l'Espagne par Napoléon Ier en 1808 pour proclamer l'indépendance des pays d'Amérique latine. Celles-ci interviennent malgré la répression espagnole et après plusieurs affrontements militaires, entre 1811 et 1825.
En 1898, au cours de la guerre hispano-américaine, l'impérialisme des États-Unis agresse l'empire colonial espagnol, qui perd Cuba, Porto Rico et les Philippines.
L'Espagne ne contrôle plus que quelques possessions africaines, dont le Rif marocain, acquis au début du XXe siècle, et conservée au prix de sanglantes luttes anti-guérilla contre Abd el-Krim, en 1921-1926, avec l'aide de troupes françaises commandées par le maréchal Pétain. Le Maroc espagnol est après les Canaries, la première base de l'insurrection franquiste en juillet 1936, et pourvoie des troupes (les Maures, et les troupes coloniales, les Banderas del Tercio ou légion étrangère), dont l'usage se révèle décisif dans la guerre d'Espagne. Cette colonie est retrocédée au Maroc en 1956, mais Ceuta et Melilla restent espagnoles.
En 1975, après la mort de Franco, l'Espagne quitte le Sahara occidental.
[modifier] L'expansion mercantiliste
Entre les XVIe et XVIIIe siècles, la pensée économique mercantiliste se développe en Europe. Cette théorie préconise un enrichissement national grâce au développement du commerce extérieur combiné à un rôle protectionniste de l’État qui encourage les exportations.
Allant à l’encontre de l’influence de l’Église catholique qui reprouvait l’enrichissement et les mécanismes inhérents au capitalisme comme le prêt (banalisé par les banquiers italiens et allemands de la Renaissance), les souverains européens ont comme objectif d’accumuler un maximum de métaux précieux (or, argent).
Le mercantilisme s’est décliné en plusieurs variantes selon les pays. Le mercantilisme espagnol (bullionisme) se concentre sur l’accumulation de métaux précieux ; le mercantilisme français (colbertisme) est davantage tourné vers l’industrialisation ; et le mercantilisme anglais ou hollandais (commercialisme) est plus ouvert sur le commerce extérieur.
Cette période est également caractérisée par l'économie du commerce triangulaire, pratiquée tant par la France que par l'Angleterre et les Pays-Bas, dès le début du XVIIe siècle. Ces puissances maritimes (pouvoir étatique et armateurs) cherchent à s'établir, à la suite de l'Espagne dans le Nouveau Monde, en particulier dans les Antilles, qui rapportent à la métropole d'important revenus grâce à des cultures d'exportation (sucre, café, indigo). Les colonies du Nouveau Monde sont exploitées grâce à une main d'œuvre esclavagisée prélevée sur le littoral africain où s'établissent les négriers européens. À la même période, des comptoirs commencent se développent en Amérique du Nord et aux Indes.
[modifier] Les Néerlandais
L'expansion coloniale hollandaise trouve son origine dans l'annexion du Portugal par l'Espagne (1580-1640) et la déclaration d'indépendance des Provinces-Unies vis-à-vis de l'Espagne (1581). La jeune nation néerlandaise développe alors une flotte, qui à partir de sa base de Flessingue, attaque les convois espagnols se rendant à Anvers. Elle s'empare également de nombreuses possessions portugaises très mal défendues : Elmina, São Tomé, Cochin, Colombo, Malacca, Bantam, Amboine, Pernambouc, Bahia. Cette expansion se nourrit également du déclin espagnol.
Les Hollandais font preuve d'un grand dynamisme commercial et l'initiative individuelle est encouragée. La Compagnie hollandaise des Indes orientales (Vereenigde Oostindische Compagnie), qui obtient un monopole commercial avec les Indes, est crée en 1602. La Compagnie hollandaise des Indes occidentales (West-Indische Compagnie), qui obtient un monopole commercial avec les Amériques, est crée en 1621. La Banque d'Amsterdam, qui détient un monopole des changes, est fondée en 1609. La capitale hollandaise devient le centre international des métaux précieux et le plus grand marché de capitaux.
La Nouvelle-Amsterdam (future New York) est fondée en 1624 par un groupe de colons cherchant à établir des comptoirs pour le commerce de la fourrure. Elle devient le principal établissement d'une région appelée Nouveaux-Pays-Bas (Nieuw-Nederland), correspondant à la vallée du Hudson entre les actuels New Jersey et Connecticut. Pour le compte de la Compagnie néerlandaise des Indes occidentales, Peter Stuyvesant développe et fortifie la colonie entre 1647 et 1664.
En Amérique du Sud, la Compagnie s'installe au Guyana à partir de 1616 et dans les Antilles néerlandaises, à partir de 1634. Elle conquiert des territoires au Brésil à partir de 1624, entre le Sergipe et Maranhão et les baptise Nouvelle-Hollande (homonymie), mais ils sont récupérés par les Portugais en 1654.
En 1652, la Compagnie néerlandaises des Indes orientales, fonde la Le Cap en Afrique du Sud (colonie du Cap à partir de 1791). Dans les Indes orientales (future Indonésie), les Hollandais après s'être installés à Bantam, sur l'île de Java, en 1596, et à Amboine en 1605, fondent Batavia (future Djakarta) en 1619, et prennent possession de Malacca en 1641. Plus au nord, ils s'installent à Formose (future Taiwan) en 1624 avant d'être délogés par les Chinois en 1662. Au Japon, après des premiers contacts avec les Portugais, le shogun avait refusé, vers 1590, l'accès au pays aux commerçants européens, craignant les prémices d'une invasion militaire. Les Néerlandais sont par la suite les seuls Occidentaux à obtenir, en 1641, un comptoir à Nagasaki. En 1658, les Hollandais s'implantent à Ceylan. Au milieu du XVIIe siècle, la Compagnie hollandaise des Indes orientales est la plus riche compagnie mondiale.
Le déclin de l'empire maritime et commercial hollandais est consécutif à l'essor des concurrents anglais au cours du XVIIe siècle. La Compagnie hollandaise des Indes occidentales, après la prise de la Nouvelle-Amsterdam par les Anglais en 1664, se réduit principalement à quelques îles antillaises avant que ces territoires ne soient définitivement administrés directement par la métropole à partir de 1791. En Orient, les Néerlandais conservent les Indes orientales mais cèdent Ceylan, ainsi que la Colonie du Cap aux Britanniques au cours des guerres napoléoniennes.
[modifier] Les Britanniques
L'expansion outre-mer de l'Angleterre démarre sous le règne de la reine Élizabeth Ire (1558-1603), bien que l'explorateur vénitien John Cabot ait déjà atteint, en 1497, pour le compte de Henry VII, l'Amérique du Nord, en redécouvrant Terre-Neuve. Le même roi avait aussi donné une impulsion décisive à l'essor de la marine marchande anglaise, qui continua à exploiter des liens avec l'Europe continentale développés par le commerce de la laine.
En 1577-1580, le corsaire Francis Drake réalise le deuxième tour du monde. L'invincible Armada est anéantie en 1588, mettant ainsi fin à l'hégémonie navale de l'Espagne. L'implantation coloniale en Amérique du Nord est tentée une première fois par Walter Raleigh en Virginie en 1584, avant d'être réussie de manière permanente dans la même région par John Smith en 1607. Les pélerins puritains du Mayflower, qui débarquent en 1620 en Nouvelle-Angleterre (dans le Massachusetts), fuient les persécutions religieuses en Angleterre.
En 1651, Oliver Cromwell promulgue le Navigation Act, qui réserve à la marine anglaise un monopole presque complet sur le commerce extérieur anglais, notamment avec les colonies américaines et antillaises en développement. Les Anglais inaugurent ainsi un système mêlant libéralisme et protectionnisme.
En Amérique du Nord, les 13 colonies ont divers statuts. La Pennsylvanie, la Delaware et le Maryland ont été octroyés par des chartes royales à des propriétaires privés. Dans le cas de la Pennsylvanie, ce furent des colons quakers menés par William Penn en 1681. Le Rhode Island et le Connecticut ont été octroyés par chartes à des groupes de colons. Le New Hampshire, le Massachusetts, le New York, le New Jersey, la Virginie, la Caroline du Nord, la Caroline du Sud, et la Géorgie sont des colonies royales, propriétés de la couronne. Ces installations se heurtent aux peuples amérindiens et sont la cause de guerres indiennes dès le XVIIe siècle. Au Canada, les Britanniques s'emparent des possessions françaises, d'abord l'Acadie (1713), puis le Québec (1763).
La Compagnie anglaise des Indes orientales, société à action, est fondée suite à une charte royale accordée par Élizabeth Ire en 1600. En 1609, elle obtient le monopole du commerce avec les Indes orientales. En 1612, elle commence à s'implanter dans des comptoirs en Inde, où elle installe ses manufactures, d'abord à Surat, puis à Bombay, Madras et Calcutta, qui deviennent des places fortes suite à un accord avec l'empereur Moghol Jahangir. En 1670, le roi Charles II accorde à la Compagnie le droit d'acquérir de nouveaux territoires, de frapper monnaie, de commander des troupes armées et d'exercer la justice sur ses possessions. Elle utilise d'une façon très efficace les divisions des princes et les jeux d'alliances pour asseoir son propre pouvoir dans une Inde où l'empire Moghol décline inexorablement. Après la victoire de Robert Clive à la bataille de Plassey, la Compagnie prend le contrôle du Bengale, puis évince les Français à l'issue de la guerre de Sept Ans en 1763.
Malgré le statut autonome et privé de la Compagnie, le Parlement britannique exerce un droit de regard sur ses possession coloniales. En 1773, le Regulating Act lui impose des réformes économiques et administratives, et en 1784, une loi attribue à la couronne le gouvernement des Indes, la Compagnie conservant son monopole commercial.
En Australie, le début de la colonisation britannique commence en 1788 sous la forme d'un établissement pénitencier, avec l'arrivée d'un convoi de bagnards (convicts) dans les Nouvelles-Galles du Sud.
[modifier] Les Français
Voir les articles détaillés Idéologie coloniale française : le mercantilisme et Premier espace colonial français.
[modifier] Le colonialisme aux XIXe et XXe siècles
[modifier] L'impérialisme occidental
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- Voir aussi les articles sur l'Afrique au XIXe siècle. et l'Idéologie coloniale française.
[modifier] Autres impérialismes
[modifier] Le colonialisme après la décolonisation
- Le post-colonialisme
Voir l'article détaillé Post-colonialisme
- La Rhodésie du Sud de Ian Smith
Voir l'article détaillé Histoire de la Rhodésie du Sud
- Colonies israéliennes
Voir l'article détaillé colonialisme israélien
- Colonisation turque à Chypre
Voir l'article détaillé Chypre du Nord
- La République populaire de Chine au Xinjiang et au Tibet
Voir les articles détaillés Xinjiang et Histoire du Tibet
[modifier] Espaces coloniaux
[modifier] Bilans du colonialisme
[modifier] Bilans démographiques
L'impact de la conquête coloniale a été violent et parfois catastrophique (Amérindiens,Conquête de l'Algérie etc...). Les progrès de la médecine, de la production et des transports inhérents à l'évolution du monde et de la science ont largement contribué à amorcer ensuite l'explosion démographique des pays colonisés.
Le colonialisme a aussi provoqué d'importants mouvements de population, qui ont profondément modifié la population de nombreuses régions du monde. On peut distinguer:
- l'émigration volontaire des métropoles (et parfois d'autres pays européens) vers les colonies.
- l'émigration forcée d'esclaves, surtout africains, vers les colonies américaines (voir Esclavage, Traite des Noirs).
- l'émigration plus ou moins volontaire d'une colonie à l'autre. Il y a eu des mouvements à courte distance (Mossis du Burkina Faso vers la Côte d'Ivoire, Bengalis vers la Birmanie...) et d'autres beaucoup plus longs (Indo-Pakistanais vers les colonies britanniques, Libanais vers l'Afrique française).
En fait, la colonisation a déplacé beaucoup plus de migrants africains et asiatiques, volontaires ou forcés, que d'Européens.
Un quatrième flux, plus récent, est celui des colonisés et ex-colonisés vers l'ancienne métropole.
[modifier] Bilans économiques
Les puissances colonisatrices ont pu sécuriser leurs importations de matières premières, ou de produits agricoles, notamment durant les guerres.
- La canne à sucre ou la banane dans les Caraïbes (Cuba, Petites Antilles, Jamaïque, Saint-Domingue), exploitée notamment grâce à des esclaves, importés par l'Espagne, l'Angleterre et puis les Britanniques, la France ou les Pays-Bas.
- L'or d'Amérique du Sud, qui financa la domination militaire de l'Espagne sur l'Europe jusqu'au début du XVIIe siècle.
- Le café et le cacao américain ou africain, commercialisé entre autres par la compagnie française Banania.
Toutefois la concomitance du colonialisme et de la croissance économique n’est pas si évidente dans les faits. Les grands empires coloniaux qu’ont été l’Espagne et le Portugal n’ont par exemple pas connu le développement du capitalisme industriel avant le XXe siècle. Au contraire, des nations comme l’Allemagne et le Japon ont su développer un capitalisme efficace bien que ne possédant pratiquement pas de colonies.
[modifier] Bilans politiques
Le système colonial est associé à l'application d'une domination politique, militaire et économique des anciennes colonies par les puissances européennes ; il a laissé le souvenir d'un système par principe inégalitaire.
En ce qui concerne les anciennes colonies françaises, il faut noter que l'Algérie est un des pays où la rancœur est la plus grande. Ainsi, le gouvernement algérien a vivement critiqué la loi française qui introduisait officiellement «le rôle positif» de la colonisation à travers son article 4 qui a finalement été abrogé. Cette position algérienne s'explique par la violence de la conquête coloniale, par l'application en Algérie du code de l'indigénat et par le souvenir de la guerre de décolonisation.
Toutefois, d'autres pays n'ont pas la même rancœur. L'organisation internationale de la francophonie, créée à l'initiative d'anciennes colonies françaises, et les sommets France-Afrique, attestent des bonnes relations diplomatiques de la France avec la plupart de ses anciennes colonies, même si ces dernières ont également manifesté leur hostilité à l'article 4 de la loi du 23 février 2005.
De même, le Commonwealth réunit le Royaume-Uni et ses anciennes colonies.
D'autres gouvernements sont particulièrement critiques vis-à-vis de leurs anciennes puissances coloniales: le gouvernement du Zimbabwe (Robert Mugabe) vis-à-vis du Royaume-Uni, une partie du gouvernement ivoirien (Laurent Gbagbo) vis-à-vis de la France.
[modifier] Bilans culturels
Le premier bilan culturel est linguistique. En effet, dès l'antiquité, le latin se propage en Europe au détriments des langues slaves et saxonnes. Plus tard, les espagnols et les portugais imposent l'usage de leur langue dans le nouveau monde. Enfin, les dernières colonisations ont aussi imposée leurs langues dans les colonies.
La Controverse de Valladolid confirme la bulle pontificale Sublimis Deus qui interdit l'esclavage des Indiens d'Amérique du Sud ainsi que la lettre Veritas ipsa reconnaissant l'humanité des indiens. Cette controverse permet la transcription de la bulle pontificale dans le droit espagnol.
[modifier] L'enseignement du colonialisme
La Géographie vivante d’Onésime Reclus, cours préparatoire et CM1, en 1926
[modifier] Loi française n° 2005-158
La Loi française du 23 février 2005 portant reconnaissance de la Nation et contribution nationale en faveur des Français rapatriés dispose notamment :
«La Nation exprime sa reconnaissance aux femmes et aux hommes qui ont participé à l'œuvre accomplie par la France dans les anciens départements français d'Algérie, au Maroc, en Tunisie et en Indochine ainsi que dans les territoires placés antérieurement sous la souveraineté française.»
«les programmes scolaires reconnaissent en particulier le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord et accordent à l’histoire et aux sacrifices des combattants de l’armée française issus de ces territoires la place éminente à laquelle ils ont droit»
Cette affirmation d'un «rôle positif» a suscité un vif débat dans la société française, en métropole et outre-mer. Voir à ce sujet :
- Claude Liauzu, Une loi contre l’histoire. Le Monde Diplomatique, avril 2005, page 28.
- Article détaillé : Loi française du 23 février 2005
- Article connexe : Idéologie coloniale française
L'article 4 controversé a été abrogé par un décret (le 16 février 2006) après être proclamé relevant du domaine réglementaire par le Conseil constitutionnel (le 31 janvier 2006).
[modifier] Voir aussi
[modifier] Bibliographie
- Sidi Mohammed Barkat, Le Corps d'exception - Les artifices du pouvoir colonial et la destruction de la vie, Paris, Editions Amsterdam, 2005 (sur l'indigénat et les massacres coloniaux).
- Yves Benot, Massacres coloniaux : 1944-1950 : la IVe République et la mise au pas des colonies francaises, La Découverte, 1995.
- Carmen Bernand et Serge Gruzinski, Histoire du Nouveau Monde, Fayard, 1991.
- Aimé Césaire, Discours sur le colonialisme, 1950.
- Félicien Challaye, Souvenirs sur la colonisation, Les nuits rouges (rééd.), 1935.
- Marc Ferro, Le livre noir du colonialisme, Hachette, 2004.
- Claude Liauzu (dir.), Colonisation:droit d'inventaire, Armand Colin, 2004.
- Claude Liauzu, Violence et colonisation, Syllepse, 2003.
- Gilles Manceron, Marianne et les colonies : une introduction à l'histoire coloniale de la France, La Découverte, 2003
- Albert Memmi, Portrait du colonisé précédé du portrait du colonisateur, 1957.
- Ruggiero Romano, Les conquistadores, les mécanismes de la conquête coloniale, Flammarion, 1972.
- Pierre Singaravélou, L'École française d'Extrême-Orient ou l'institution des marges. Essai d'histoire sociale et politique de la science coloniale (1898-1956), Paris, L'Harmattan, 1999, 382 p.
- Olivier Le Cour Grandmaison, Coloniser Exterminer Fayard, 2005
- Robert Louzon Cent ans de capitalisme en Algérie 1830-1930 Acratie
[modifier] Filmographie
- Afrique 50 (1949) René Vautier
- Camp de Thiaroye (1987), Ousmane Sembène
- Emitai (1971), Ousmane Sembène
- La bataille d'Alger (1965), Gillo Pontecorvo
- Chronique des années de braise (1975), Mohammed Lakhdar-Hamina(Palme d'or au Festival de Cannes)
- Mission (1986), Roland Joffé
[modifier] Liens internes
- Cartiérisme
- Complexe hollandais
- La conquête de l'Algérie
- Guerre d'Algérie
- Indochine française
- Loi française du 23 février 2005
- Idéologie coloniale française
- L'homme exotique dans les manuels belges de géographie édités en français
[modifier] Liens externes
- (fr) Carte du monde et des empires coloniaux en 1914
- (fr) Articles du Monde Diplomatique liés au thème du colonialisme
- (fr) Critique du Livre noir du colonialisme sur Herodote.net
- (fr) Discours sur le colonialisme d'Aimé Césaire
- (fr) Le débat sur la colonisation entre Jules Ferry et Georges Clémenceau
- (fr) L'expansion européenne de 1850 à 1914. Cours Malet Isaac (1961)
- (fr) Article sur le "parti" colonial
- (fr) L'Empire portugais (site perso)
- (fr) L'Empire hollandais (site perso)
- (fr) La Conférence de Berlin sur Herodote.net
- (fr) Imaginaires coloniaux, un dossier de la Revue des ressources
- (fr) Le site noir du colonialisme)
[modifier] Notes et références
- ↑ Dictionnaire historique de la langue française, Dictionnaires Le Robert, 1998, tome 1, p. 805-806.
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