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Anthroposophie

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Apparue au passage du XIXe au XXe siècle, l’anthroposophie, également appelée science de l'esprit par son fondateur Rudolf Steiner, est une tentative d'étudier, d'éprouver et de décrire des phénomènes spirituels avec la même précision et clarté avec lesquelles la science étudie et décrit le monde physique.

Steiner postule que l'observation et le penser sont les deux piliers de toute connaissance et propose, par une intensification de l'activité du percevoir et du penser, de faire l'expérience de l'essence du penser, qui est appelé le penser pur. De ce dernier, l'homme doit pouvoir tirer le motif de ses actions et agir alors librement. C'est ce que Rudolf Steiner a appelé « l'individualisme éthique » (voir à ce sujet sa thèse de doctorat de philosophie Vérité et science et son livre Philosophie de la liberté). L'anthroposophie se fonde sur un dépassement des limites de la vision matérialiste de la nature et du monde reposant sur l'aspect physique, en introduisant les niveaux suprasensibles de l'existence : processus vitaux, âme et esprit.

Sommaire

[modifier] Le développement historique de l'anthroposophie : quatre phases

[modifier] Première phase

1902-1909: la consolidation de l'anthroposophie comme science spirituelle devant se justifier devant la science de son temps. À noter qu'à cette époque, il n'est pas encore question d'anthroposophie. Steiner œuvre encore au sein de la Société théosophique. C'est le 22 septembre 1900 qu'il est sollicité, par un groupe local de la Société théosophique allemande, pour une conférence sur Nietzsche qui vient à peine de décéder (25 août 1900). Il y donnera ensuite le 29 septembre une conférence sur Goethe. Rudolf Steiner était connu à l'époque comme un grand connaisseur et défenseur de l'œuvre de Nietzsche, ainsi qu'en tant que spécialiste de l'œuvre de Goethe. Par la suite il donnera de plus en plus de conférences au sein de la Société théosophique. Steiner accepta de devenir membre de la Société théosophique le 17 janvier 1902 et fut nommé Secrétaire général de la nouvelle section allemande de la Société théosophique le 19 octobre 1902.

[modifier] Deuxième phase

1910-1919: L'anthroposophie s'exprimant à travers les arts est source de nouvelles impulsions artistiques.
En réalité, cette phase débute déjà dès 1907, avec la représentation à Munich d'œuvres dramatiques (en 1907, Les Mystères d'Eleusis et plus tard en 1909 Les Enfants de Lucifer, d'Édouard Schuré). Furent aussi représentés à Munich les 4 Drames-Mystères de Steiner, en 1910 La Porte de l'initiation, en 1911, l'Epreuve de l'âme, en 1912 Le Gardien du Seuil, en 1913 L'Éveil des âmes. C'est surtout Marie de Sivers qui rendit possible ces représentations, non seulement par ses traductions des œuvres de Schuré, mais de par sa formation. En effet, quand, en 1902, elle découvrit la théosophie, elle venait de terminer des études de comédienne à Saint-Pétersbourg et à Paris. Le travail artistique durera jusqu'en 1913 à Munich. Des artistes, comme les peintres russes Wassily Kandinsky et Alexei Jawlensky, l'écrivain russe Andreï Biély et le poète Christian Morgenstern assistèrent à des conférences et à des spectacles au cours de ces années.
Les premiers pas de l'eurythmie sont faits dès 1912, mais c'est sous l'impulsion de Marie de Sivers qu'elle prit son essor et se développa. Steiner donna de nombreux cours aux artistes, notamment sur l'eurythmie, sur l'art de la parole et sur l'art dramatique.

Les débuts du premier Goetheanum
Steiner avait le projet de faire construire à Munich un édifice qui aurait été un lieu de spectacle et un centre pour l'activité anthroposophique appelé le « Johannes-Bau ». Après quelques tentatives, le projet échoua. Une opportunité se présenta à Dornach et c'est là que démarra, en septembre 1913, la construction du « Johannes-Bau », lequel fut ensuite rebaptisé « Goetheanum ». Des ouvriers, des architectes, des sculpteurs et peintres de diverses nationalités y travaillèrent ensemble suivant les directives de Steiner. Steiner sculpta le « Représentant de l'humanité », une énorme statue en bois d'orme qui devait figurer à l'arrière-plan de la scène, à l'est de l'édifice.

L'inévitable rupture
À l'Assemblée générale de 1909 à Adyar, les responsables de la Société théosophique, Annie Besant et C.W. Leadbeater, déclarèrent que Alcyone, le futur Jiddu Krishnamurti, alors âgé de 13 ans, était le porteur du Christ réincarné. Quand les Théosophes constituèrent l'Ordre de l'Etoile d'Orient (Order of the Star of the East), une organisation dont le futur Krishnamurti devait prendre la tête à sa majorité, la rupture avec la Société théosophique devint inévitable. De fait, cette affirmation allait à l'encontre de l'enseignement de Steiner qui affirmait que l'incarnation du Christ dans un corps humain était un événement unique dans l'histoire de l'humanité. Steiner s'étendit longuement sur les raisons de ce dernier fait dans ses enseignements. De plus, la propagande faite autour d'Alcyone risquait fort de perturber le développement de la Section allemande et de compliquer ses rapports avec les pouvoirs publics, car l'Empire allemand vivait sous le régime de non-séparation de l'Église et de l'État. Le 8 décembre 1912, le comité de la Section allemande déclara par conséquent que l'appartenance à l'ordre de l'Etoile d'Orient était incompatible avec la qualité de membre de la Section allemande et pria les membres de l'ordre de se conformer à cette décision sous peine d'exclusion. Par ailleurs, le comité demanda la démission d'Annie Besant. Il en résulta que l'Assemblée annuelle de la Société théosophique qui se tenait à Adyar, à la demande d'Annie Besant, fit dissoudre la Section allemande, dissolution qui ne devint effective que le 7 mars 1913. Steiner et les membres dissidents, en quelque sorte exclus, fondèrent la Société Anthroposophique Universelle le 3 février 1913, au sein de laquelle Steiner n'exercerait aucune fonction administrative. La plupart des membres allemands de la Société théosophique suivirent Steiner dans son entreprise. En 1913, c'est 55 des 65 loges théosophiques allemandes qui rejoignirent la Société anthroposophique.

[modifier] Troisième phase

1919-1924 : durant cette période diverses initiatives voient le jour:

  • Le mouvement pour la triarticulation de l'organisme social, malgré plusieurs tentatives, fut un échec. Cependant l'impulsion qui a été donnée à l'époque est encore vivante de nos jours et cherche à se frayer un chemin. Steiner exposa ses vues concernant l'organisation de la société et l'économie sociale dans quelques cycles de conférences entre 1918 et 1924.
  • La première école Waldorf, appliquant la pédagogie de Steiner, vit le jour en 1919 à Stuttgart. Initialement c'était une école d'entreprise pour les enfants des ouvriers de la fabrique de cigarettes Waldorf-Astoria dont le directeur était Emil Molt (1876-1936). Les écoles Waldorf sont aussi appelées Écoles Steiner. De 1919 à 1924 Steiner donna 15 cycles de conférences, développant les bases d'une pédagogie issue de la connaissance spirituelle de l'être humain. Les écoles Waldorf n'enseignent cependant pas l'anthroposophie. Le maître agit simplement en puisant son art d'enseigner dans l'anthroposophie et dans la conception de l'homme qu'elle propose.
  • La Communauté des Chrétiens prit naissance dès 1922 à Dornach. Soucieux de rénover la religion chrétienne, de jeunes théologiens s'adressèrent au pasteur protestant Friedrich Rittelmeyer (1872-1938). Rittelmeyer était membre de la Société anthroposophique à Berlin. Il s'adressa à Rudolf Steiner pour lui demander conseil sur la manière de rénover l'église chrétienne. Steiner accéda à cette demande et organisa deux cours à l'intention de ces théologiens à Stuttgart et à Dornach. Rittelmeyer devint le premier recteur de ce « mouvement de rénovation religieuse » dont le centre s'établit à Stuttgart. La Communauté des Chrétiens, bien que reprenant les enseignements anthroposophiques, est indépendante de la Société anthroposophique.
  • La médecine, dite médecine anthroposophique, s'est développée suite à des cycles de conférences données à une trentaine de médecins à leur demande. Une introduction systématique à cette orientation médicale fut rédigée dans un ouvrage que Rudolf Steiner écrivit avec Ita Wegman, médecin hollandais (1876-1943), dont le titre est Données de base pour un élargissement de l'art de guérir selon les connaissances de la science spirituelle. Par la suite Ita Wegman fonda en 1921, à Arlesheim, près de Bâle, en Suisse, la première clinique anthroposophique, appelée actuellement « Ita Wegman Klinik ». La médecine anthroposophique est une médecine alternative utilisant l'homéopathie et la phytothérapie notamment, mais d'une manière qui lui est propre. C'est surtout une médecine holistique, c'est-à-dire qu'elle prend en compte l'être humain dans sa globalité. La médecine anthroposophique n'exclut pas des thérapies complémentaires, ni la médecine classique quand elle est nécessaire. Elle est exclusivement pratiquée par des médecins.
  • L'agriculture biodynamique a pris naissance en Allemagne, à la demande d'agriculteurs. Rudolf Steiner donna un seul cycle de 8 conférences sur le sujet en juin 1924 à Koberwitz (Silésie). Par la suite ce sont les agriculteurs eux-mêmes qui ont expérimenté et développé la méthode, qui est une excellente méthode d'agriculture biologique. Elle est actuellement pratiquée dans de nombreux domaines agricoles dans presque tous les pays du monde. Les produits cultivés selon cette méthode peuvent recevoir le label « Demeter » délivré en France par l'association Demeter France.
  • D'autres initiatives prirent naissance bien plus tard. Par exemple le Mouvement Camphill, que le Dr Karl König (1902-1966) fonda en Écosse en 1939. Le Mouvement Camphill organisa des écoles pour enfants retardés, et plus tard des communautés villageoises pour des adultes retardés et handicapés. Ces écoles s'étendirent de la Grande-Bretagne à d'autres pays dans le monde entier, y compris la France et la Suisse. À travers le Mouvement Camphill, le Dr König a exploré plusieurs approches modernes des problèmes pédagogiques.

[modifier] Quatrième phase

  • Afin de mettre un terme aux dissensions entre les groupes de membres, Steiner éprouva le besoin de réorganiser la Société anthroposophique. Il fonda donc une nouvelle société: la «  Société anthroposophique universelle » lors du Congrès de Noël de 1923. Durant la guerre 1914-1918, les activités de l'école ésotérique avaient été suspendues pour des raisons de sécurité. L'« Université libre de science de L'esprit » fut dès lors également fondée en tant que nouvelle forme de cette ancienne école ésotérique. Steiner constitua un comité de direction (Vorstand) dont il prit la présidence. Dans la société précédente, Steiner n'avait aucune fonction administrative, se considérant uniquement comme instructeur ; dans la nouvelle, il assumera également la présidence du Vorstand et de l'Université.
  • A la suite de l'incendie criminel qui détruisit complètement le premier Goethéanum dans la nuit de la Saint-Sylvestre 1922-23 ainsi que d'inestimables archives, Steiner modela une maquette en argile du futur Goethéanum qui cette fois serait construit en béton.
  • A cette époque, peu de temps avant sa mort, Steiner déploya une très grande activité malgré une santé de plus en plus précaire. Il donna notamment de nombreux cycles de conférences sur la réincarnation et le karma, sujet qui lui tenait à cœur depuis longtemps. À plusieurs reprises, il dut écourter ou remettre des conférences au dernier moment. La maladie eut finalement raison de lui, et il décéda le 30 mars 1925, alors que les fondations du nouveau Goethéanum étaient à peine achevées.
  • Steiner laissa derrière lui une somme considérable d'enseignements. Au total, Steiner écrivit environ 30 livres et donna plus de 6000 conférences, dont une partie furent recueillies et publiées. Si on compte ses œuvres écrites, les recueils d'articles écrits dans des revues et des journaux ainsi que les conférences publiques et privées, l'édition allemande comprend environ 370 volumes. La plupart des œuvres écrites ont été traduites en français, ainsi qu'environ 2200 conférences à ce jour (2006).
  • La mort de Steiner ne signifia pas la fin des dissensions dans la Société anthroposophique. Elles reprirent de plus belle, conduisant même à l'existence de deux sociétés après l'exclusion d'Ita Wegman et d'Elisabeth Vreede (1879-1943) en 1934. L'impensable arriva même avec l'exclusion en 1945 de Marie Steiner. Marie Steiner étant l'héritière légale de son époux, elle mit en chantier l'édition intégrale des œuvres anthroposophiques. À ce jour pratiquement toute l'œuvre, y compris les documents de l'école ésotérique, a été publiée en langue allemande du moins. Elle est d'ailleurs tombée depuis peu dans le domaine public.
  • Durant le régime nazi, les écoles Waldorf et les institutions liées à l'anthroposophie furent interdites durant 10 ans en Allemagne. Elles furent toutefois recréées en grand nombre dans l'après-guerre, de même que dans de nombreux pays.

[modifier] Qu'est-ce que l'anthroposophie?

Citons d'abord Steiner lui-même:

« L'anthroposophie est un chemin de connaissance qui voudrait conduire l'esprit qui vit en l'être humain vers l'esprit qui vit dans l'univers. Elle apparaît en l'être humain comme un besoin du cœur et du sentiment. Elle doit se justifier en apportant une satisfaction à ce besoin. On ne peut adhérer à l'anthroposophie que si l'on trouve en elle ce que, du plus profond de soi-même, on se sentait porté à rechercher. Ne peuvent donc être véritablement anthroposophes que ceux qui ressentent la nécessité vitale de certaines connaissances touchant l'essence de l'homme et de l'univers comme on ressent la nécessité vitale de la soif et de la faim. » (Rudolf Steiner in Les Lignes Directrices de l'anthroposophie, 1924 - GA 26).

L'anthroposophie est à la fois un chemin spirituel et une conception du monde développée par les connaissances que l'on peut acquérir en parcourant ce chemin. Cette conception du monde est à la fois anthropocentrique et christocentrique, ce qui signifie à peu près la même chose, l'être humain étant un Christ en devenir. Les sciences de la matière acquièrent des connaissances sur l'homme et sur le monde uniquement par l'intermédiaire des perceptions sensorielles et de leurs éventuels prolongements que sont les appareils de mesure et d'amplification.
L'anthroposophie ne s'arrête pas à la barrière des sens et de l'intellect ordinaires, mais elle développe en l'homme les forces nécessaires pour appréhender ce qui vit au-delà des sens. C'est en aiguisant ses propres facultés et en accroissant l'intensité de ses forces de conscience à travers la pensée, le sentiment et la volonté, par des exercices appropriés, que le disciple doit parvenir progressivement à percevoir les mondes sous-jacents au monde physique: monde éthérique ou monde des forces formatrices, monde psychique ou astral, monde spirituel. L'épistémologie kantienne, imposant des limites à la connaissance, est de la sorte surmontée. Pour Kant, l'homme ne peut pas connaître ce qui est au-delà des perceptions sensorielles. Pour l'anthroposophie, l'homme peut développer en lui les facultés qui lui permettent de dépasser cette limite.

Sur ce chemin la connaissance de soi et le développement des forces morales sont indispensables. Toute déviation morale conduirait à des perceptions spirituelles erronées.

« La règle d'or est celle-ci : Quand tu tentes de faire un pas en avant dans la connaissance des vérités occultes, avance en même temps de trois pas dans le perfectionnement vers le bien de ton caractère. » (Rudolf Steiner in Comment parvient-on à des connaissances des mondes supérieurs?, 1904/1905 - GA 10)

Pour la conception anthroposophique du monde, l'être humain existe en puissance depuis le début de l'évolution de notre univers. On peut dire que cette conception correspond au principe anthropique fort (= "cet univers a été conçu spécialement pour que nous y fussions placés"). L'Adam-kadmon, l'archétype originel de l'être humain en descendant dans la matière, a rejeté hors de lui les autres règnes de la nature, ce qui explique la parenté des processus agissant dans la nature avec ceux qui existent dans l'être humain. L'être humain évolue vers la perfection à travers les réincarnations, guidé par les « anges » du karma. Pour l'anthroposophie, le plan divin de l'évolution de la dixième hiérarchie, l'humanité est sous la tutelle des hiérarchies créatrices, exactement celles qui sont citées par « Denys l'Aréopagite » dans son traité « De la Hiérarchie céleste ».

Il faut encore faire remarquer que l'entité christique, le Logos ou Verbe, joue un rôle central dans la cosmogonie steinérienne ; toutefois l'anthroposophie n'est pas elle-même une religion.

En se basant sur les résultats de l'investigation spirituelle, l'anthroposophie propose des méthodes pratiques en harmonie avec la nature profonde de l'homme dans tous les domaines de l'existence : éducation, médecine, thérapie artistique, pharmacie, agriculture, économie, vie sociale, arts, etc.

Dans ses œuvres philosophiques que sont « Vérité et science » et « Philosophie de la Liberté », Rudolf Steiner a tenté de donner la justification théorique de la démarche anthroposophique.

[modifier] L'origine du terme anthroposophie

Le mot anthroposophie n'est pas un néologisme créé par Steiner. On en trouve déjà des traces au XVIe siècle chez un auteur anonyme. Puis chez Thomas Vaughan en 1650 avec un livre portant pour titre : Anthroposophia Magica. On le trouve ensuite utilisé chez Troxler (1780-1866) en 1806, chez Immanuel Hermann Fichte en 1856, chez Gideon Spicker (1872-1920) en 1872, chez le philosophe viennois Robert Zimmermann (1824-1898) en 1882. C'est à ce dernier que Steiner doit ce terme.

Voici ce que Steiner en dit:

« Anthroposophie n'est pas un nom nouveau. Il y a quelques années alors qu'il s'agissait de donner un nom à notre cause, je me suis souvenu d'un nom qui m'était devenu cher parce qu'un professeur de philosophie, Robert Zimmerman dont j'avais suivi les conférences, avait intitulé son ouvrage principal Anthroposophie. C'était dans les années quatre-vingt du XIXe siècle et même avant. De toute façon le terme « anthroposophie » remonte à bien plus loin dans la littérature. Il était déjà utilisé au XVIIIe siècle et même avant. Le nom est donc ancien ; nous nous en servons pour quelque chose de nouveau. Pour nous ce nom ne doit pas seulement signifier connaissance de l'homme. C'est l'intention expresse de ceux qui ont choisi ce nom. Notre science elle-même nous amène à la conviction qu'à l'intérieur de l'homme sensoriel existe un homme spirituel, un homme intérieur, en quelque sorte un deuxième homme.
Alors que ce que l'homme peut savoir du monde grâce à ses sens et à l'intelligence qui s'en tient à l'observation sensorielle, peut être appelé « anthropologie », ce que l'homme intérieur, l'homme spirituel, est en mesure de savoir peut être appelé « anthroposophie » (in La démarche de l'investigation spirituelle, Philosophie et Anthroposophie, GA 35, Ed. Anthroposophiques Romandes, Conférence faite à Berlin en janvier 1916).

[modifier] L'anthroposophie en tant que chemin de développement spirituel

De même que pour percevoir le monde matériel, il nous faut des organes des sens constitués de matière, pour percevoir les mondes suprasensibles, nous avons besoin d'organes suprasensibles constitués de substances suprasensibles. Ces organes existent en germe chez tous les êtres humains, mais ils sont endormis à notre époque. La moitié de chacun de ces organes ou "chakras" était active autrefois quand les êtres humains disposaient d'une clairvoyance instinctive, nébuleuse et peu consciente des mondes spirituels. Cette moitié cependant est en quelque sorte anesthésiée par les nécessités de l'évolution. En effet, il fallait, selon Steiner, que l'être humain perde provisoirement la conscience des mondes spirituels afin de développer la conscience de soi. Autrefois, dit-il, la conscience de soi n'était pas aussi aiguë que de nos jours. Elle s'est développée progressivement à partir d'une sorte de conscience collective englobant des groupes d'individus, voire des peuples, et même l'humanité dans les premiers temps. Seul les médiums et les gens peu intellectualisés ont encore des chakras percevant selon le mode ancien. L'autre moitié n'est encore que peu ou pas développée chez les humains de notre époque. Cependant par un travail sur soi au moyen d'exercices appropriés ces organes de perception peuvent être développés et activés. À la différence du passé, ces organes sont mis en action par le moi et la clairvoyance obtenue est pleinement consciente et objective. Dans un premier stade de développement les chakras se mettent à rayonner dans la lumière astrale, ils s'éclairent; il ne se mettront à tourner que plus tard, c'est alors que la perception spirituelle sera effective. Dans la clairvoyance ancienne et chez les médiums, les roues tournent dans le sens lévogyre tandis que chez le clairvoyant correctement développé, elles tournent dans le sens dextrogyre. Les pétales sont des courants de forces servant à la perception.

Conformément à la tradition ésotérique, Steiner distingue 7 chakras, qu'on appelle aussi Roues ou fleurs de lotus
:

  • fontanelle : 1000 pétales
  • milieu du front entre les deux yeux : 2 pétales
  • gorge : 16 pétales (le sentier octuple correspond aux 8 vertus à acquérir pour le sain développement de ce chakra en particulier)
  • cœur: 12 pétales (correspond aux 6 exercices qui développent cette fleur de Lotus)
  • plexus solaire : 10 pétales
  • ombilic : 6 pétales
  • sacrum : 4 pétales

La svastika est, d'une part, un symbole général représentant les chakras et, en particulier, un symbole du chakra situé à la base de la colonne vertébrale. La svastika levogyre symbolise la clairvoyance ancienne, l'asservissement et l'inconscience, tandis que la svastika dextrogyre représente la clairvoyance développée par un être pleinement conscient.

La mise en activité des pétales correspond au développement de certaines forces de l'âme, de vertus (du latin "virtus" = force virile) par les exercices appropriés. L'action directe sur les chakras est dangereuse, en ce sens qu'elle peut avoir des conséquences néfastes sur le psychisme, engendrant notamment des défauts de caractères ou des perversions chez des personnes qui n'en avaient pas initialement. La pratique d'exercices ésotériques peut parfois être dangereuse quand ces derniers ne sont pas donnés par des guides expérimentés. Autrefois, les instructions ésotériques n'étaient pas publiées, mais elles étaient données secrètement par des maitres expérimentés à des disciples soigneusement choisis. De nos jours, le stade actuel de l'évolution de l'humanité exige que ces enseignements soient mis à la disposition de tous.

L'exercice de techniques anciennes, en réveillant des forces passées de perception des mondes psycho-spirituels, comme le développement de la médiumnité, les pratiques spirites, la radiesthésie dans une certaine mesure sont également préjudiciables car elles empêchent un développement normal des forces de l'âme humaine. Steiner précise que cela conduit le plus souvent à des illusions, à des fantasmagories. Elles font régresser l'individu à des stades révolus de l'évolution humaine. Steiner ajoute qu'il donne des exercices appropriés à l'état de conscience de notre époque et qu'ils sont inoffensifs si l'on suit scrupuleusement les conseils qu'il donne dans ses ouvrages de base sur le sujet, notamment dans « Comment parvenir à des Connaissances sur les Mondes supérieurs ?  » (parfois nommé l'Initiation en français).

[modifier] L’organisation spirituelle, psychique et physique de l’être humain moderne

Au stade d'évolution actuel, selon le point de vue envisagé, Steiner considére que l'être humain est composé de neuf, sept, quatre ou trois constituants:

  • En neuf : physique, éthérique, astral, âme de sensibilité, âme d'entendement, âme de conscience, Soi spirituel (manas), Esprit de vie (bouddhi), Homme-Esprit (atma).
  • En sept : physique, éthérique, astral, Moi, Soi spirituel (manas), Esprit de vie (bouddhi), Homme-Esprit (atma).
  • En quatre, puisque les corps supérieurs ne sont pas encore entièrement développés : physique, éthérique, astral, Moi (le Moi contenant en lui le germe de la triade spirituelle).
  • En trois : corps, âme et esprit.

1. Le corps physique
C'est le seul que la science moderne reconnaisse. Il est composé de substances empruntées au monde physique, des solides, des liquides et des gaz, imprégnés de chaleur. Du point de vue anthroposophique ce corps est constitué de trois systèmes: le système neuro-sensoriel, le système circulatoire et rythmique et le système métabolique et des membres. Le système rythmique maintient l'équilibre dynamique des deux autres systèmes.

2. Le corps éthérique
Steiner l'appelle aussi, corps vital ou corps de forces formatrices. Le mot de corps est utilisé car il imprègne le corps physique, mais en fait il s'agit davantage d'un champ de forces. Ce champ de forces préside au développement du corps physique jusqu'à sa taille adulte et ensuite il dirige les processus qui maintiennent sa forme. Il fait du corps physique un corps vivant. Il est le constructeur de tout corps vivant. Les plantes et les animaux ont également un corps éthérique. Le corps éthérique est le support de la mémoire, il est responsable des forces de reproduction et de croissance, également au niveau cellulaire.
Le corps éthérique apparaît plus ou moins lumineux au clairvoyant, il est parcouru par des courants de substances éthériques lumineuses, et un organe comme le cœur a pour contrepartie un véritable nœud de forces, un vortex de courants. Il forme une sorte de double éthéré du corps physique mais il est un peu plus étendu quoiqu'il en respecte les contours. Au niveau du plexus solaire, le corps éthérique absorbe le prâna ou éther de vie. La science moderne depuis Einstein et l'expérience de Michelson-Morley a rejeté la notion d'éther. Ce qui n'est pas étonnant puisque les scientifiques s'attendaient à trouver un éther doué de propriétés matérielles.

Toutefois, il semblerait que des chercheurs modernes élaborent des concepts qui font très fortement penser au corps éthérique de l'ésotérisme. C'est le cas par exemple de Rupert Sheldrake et de ses champs morphiques et morpho-génétiques (cf. Rupert Sheldrake in L'âme de la Nature). Toutefois, les notions avancées par Sheldrake sont sévèrement critiquées par Nick Thomas (The Battle for the Etheric Realm), du groupe Anthrotech, pour le matérialisme implicite dans l'idée de "champs morphogénétiques". En effet, ici le champ est une propriété de la matière. Sheldrake est membre de la Société Théosophique mais n'utilise jamais les termes 'éthérique' et 'astral' dans ses écrits. La notion théosophique de l'éther et de l'astral veut qu'il s'agisse de degré subtils de matière, de la matière raréfiée. L'anthroposophique rejette cette interprétation matérialiste et soutient que l'éthérique et les niveaux supérieurs tels que l'astral sont de nature spirituelle, radicalement différente de la matière, même d'une prétendue 'matière subtile et raréfiée'. La notion anthroposophique de l'éther rejoint l'idée d'antimatière, de contre-espace. Steiner suggérait l'exercice de retourner un gant à l'envers avec les coutures à l'extérieur afin de mieux saisir la nature cachée de l'éthérique. Il abandonna l'utilisation des termes "corps éthérique" pour parler à la place de 'corps de forces formatrices'.

3. Le corps astral
Cette dénomination ancienne a été conservée par Steiner du fait qu'elle était d'usage courant en ésotérisme, mais il l'appelle aussi corps psychique, corps de conscience, parfois corps des désirs ou corps animique. Il n'épouse pas les formes des corps physique ou éthérique. Il affecte un forme ovoïde et est parcouru par des courants de forces psychiques apparaissant lumineuses et très colorées au clairvoyant. Dans la littérature ésotérique, on en parle souvent comme de l'aura. Les couleurs sont en rapports avec la nature des forces qui y agissent. Chaque passion a sa couleur astrale. Le corps astral peut être considéré comme composé de sept types de substances-forces astrales. Les trois parties supérieures forment l'âme humaine. Les quatre parties inférieures forment le corps de sensation ou de sensibilité. Le corps astral à lui-seul n'a pas d'influence sur le corps physique, il faut que son action passe par le corps éthérique. Plus tard, Steiner abandonna l'expression "corps astral" pour parler à la place 'corps sentant ou corps d'âme'.

4. Le « Moi » ou le « Je »
Le Moi est une entité complexe car elle porte en elle la triades spirituelle. Le Moi agit dans l'âme et devient ainsi l'être conscient. Si l'œil reçoit une impression lumineuse, celle-ci impressionne l'éthérique et l'astral et le moi en devient conscient. Au niveau de la tête le corps astral, sous l'influence du Moi refoule les forces éthériques qui sont moins actives à ce niveau. Les forces éthériques ainsi disponibles sont utilisées pour la pensée. Les processus de conscience du corps astral ont pour effet d'épuiser les forces du corps éthérique, surtout au niveau du système neuro-sensoriel et de la tête. Quand le corps éthérique ne parvient plus à agir correctement sur le physique, le sommeil survient. Le Moi et le corps astral se dégagent du système neuro-sensoriel, d'où la perte de conscience. Une fois le corps astral et le moi libérés, ils sont pénétrés par des entités spirituelles qui par leur intermédiaire régénèrent les corps physique et éthérique durant le sommeil.

5. L'âme
Quand on considère la structure ternaire de l'être humain, on appelle « corps » l'ensemble corps physique, corps éthérique, et la partie inférieure du corps astral. L'âme est la partie supérieure du corps astral, tandis que l'esprit est le moi comprenant la triade spirituelle.
L'âme, qui est la partie supérieure du corps astral, a été élaborée en son principe, inconsciemment par le Moi, sous la tutelle des hiérarchies créatrices, au cours d'époques révolues. L'âme de sensibilité résulte de la métamorphose des forces du corps astral lui-même, l'âme d'entendement (encore appelée âme de cœur et de raison) résulte de la métamorphose de celles du corps éthérique, et quant à l'âme de conscience, elle résulte de la métamorphose des forces du corps physique.
On peut dire ainsi que l'âme est l'intermédiaire entre le corps triple (corps physique, éthérique, astral et l'esprit triple (manas, bouddhi, atma) issu des mondes supérieurs divins. Le corps est soumis à l'hérédité, l'âme gère le karma – la rétroaction différée des actes causant la transformation de celui qui agit - et l'esprit passe par de multiples réincarnations successives.

6. Les corps supérieurs
Les corps supérieurs – l’esprit - seront complètement développés dans le futur. Le disciple, qui suit un chemin spirituel, de par ses exercices, anticipe des stades de conscience qui ne seront l'apanage de l'humanité que dans le futur.
Les « corps » spirituels résultent de la transformation des corps inférieurs, par un travail spirituel conscient du Moi dans l’âme sur les corps inférieurs, ce qui les élève à l’état de corps spirituels:

  • Le travail du Moi sur le corps astral, en le métamorphosant, donne naissance au Soi spirituel.
  • Le travail du Moi sur le corps éthérique (ou vital), en le métamorphosant donne naissance à l'Esprit de vie.
  • Le travail du Moi sur le corps physique, en le métamorphosant, donne naissance à l'Homme-Esprit.

Références:
Rudolf Steiner, notamment: Esquisse d'une science de l'occulte (GA 13), Théosophie (GA 9)...

Nick Thomas, The Battle for the Etheric Realm, Temple Lodge publishing (1995)

[modifier] Cosmologie et anthropologie anthroposophique

[modifier] Les stades de développement de la Terre

Pour Steiner notre système solaire et la Terre ont traversé plusieurs étapes préparatoires avant d'en arriver au stade actuel. Ainsi il y aurait 7 x 7 x 7 grandes périodes de développement et notre Terre actuelle ne serait que le 172 stade sur les 343 que comporte toute l'évolution terrestre. Ce qui deviendra l'être humain est présent dès le début de l'évolution et les évolutions cosmique et humaine sont intimement liées. Le plan de l'évolution se divise en deux grandes parties. L'involution, ou descente dans la matière, durant laquelle sont élaborés les constituants inférieurs de l'être humain, à savoir les corps physique, éthérique et astral. Elle est suivie de l'évolution, ou spiritualisation de la matière, elle consiste à métamorphoser les corps inférieurs à l'aide du Moi en corps spiritualisés. Le Moi a été ajouté au cours de l'étape centrale, c'est-à-dire notre Terre actuelle. L'événement qui impulse le début de l'évolution est l'incarnation du Logos ou Verbe divin dans le Christ, qui devient par là l'Esprit de la Terre. Pour Steiner, la matière est de l'esprit condensé progressivement au cours des étapes de l'évolution.

Voir l’article Cosmogenèse et anthropogenèse.

[modifier] Objectivité de l'action christique

Selon l'anthroposophie, les religions n'ont pas pris naissance de façon arbitraire. À la base de chacune des religions, on retrouve l'influence de guides spirituels, notamment, Krishna, Gautama Bouddha, Zoroastre, Jésus-Christ. Chaque religion avait une mission particulière au sein de l'évolution. Steiner précise que l'anthroposophie n'est en rien une religion, cependant ses enseignements sont censés mettre en lumière les arrière-plans spirituels des diverses religions et montrer comment elles se sont insérées dans l'évolution humaine pour préparer l'incarnation du Christ. Dans le christianisme ce n'est pas le message chrétien qui est le plus important, parce que somme toute, les enseignements moraux du christianisme existaient déjà auparavant, mais c'est l'action objective de l'entité christique du Verbe ou Logos, qui est devenu l'esprit guide de la terre. Sans ce fait objectif l'humanité aurait sombré dans un matérialisme absolu, et par la suite les corps humains seraient devenus inutilisables par les monades humaines et auraient dégénérés. Sans l'activité régénératrice et reviviante de l'entité christique dans les mondes suprasensibles imprégnant la Terre, les êtres humains ne disposeraient plus des forces nécessaires pour continuer leur évolution. Entre chaque incarnation, depuis l'incarnation du Logos, les corps humains sensible et suprasensibles bénéficient de l'action régénératrice et revifiante du divin Logos. Afin de développer sa conscience individuelle, son Je conscient, l'être humain s'est imprégné d'égoïsme au cours d'époques révolues de l'évolution. Cela devait le conduire à développer une âme forte, autonome et libre. Toutefois d'un point de vue social le renforcement des personnalités autonomes et égoïstes conduit au chaos, à la « guerre de tous contre tous ». Pour éviter cela, l'entité christique devra imprégner les Je humains de la force d'amour, ce qui leur permettra de vivre socialement ensemble dans la concorde.

[modifier] Le rôle central du Christ cosmique

L'incarnation du Logos en Jésus qui devint de ce fait Jésus-Christ eut lieu lors du baptême par Jean dans le Jourdain. Le Logos, ou Verbe, n'est pas une innovation du Christianisme, mais il était connu des anciens qui lui donnaient d'autres noms. Il était toujours considéré comme l'esprit qui s'exprime dans le rayonnement solaire, par exemple Vishvakarman dans les Védas, Ahura-Mazao dans l'ancienne religion persanne, Osiris en Égypte, Apollon en Grèce ou encore Odin dans les mythes nordiques.
Steiner considère l'incarnation du Logos dans un corps physique comme un fait de la plus haute importance pour l'évolution humaine. Alors que les théosophes minimisaient ce rôle en faisant du Christ un avatar, un initié, voire un prophète, il voit dans le Christ une incarnation unique de la divinité, nécessitée par le karma du monde. Il veut dire par là, que les hiérarchies célestes ayant laissé l'homme s'enliser dans la matière, une impulsion divine devait avoir lieu au milieu de l'évolution terrestre pour donner une impulsion lui permettant de s'en libérer. Il en déduit que l'impulsion christique est un fait objectif qui transcende toutes les religions. Le plus important, dit-il, ce n'est pas la doctrine chrétienne, mais l'action objective du porteur du Logos au sein de l'évolution. L'entité porteuse du Logos est ainsi devenue l'esprit de la terre et un jour lointain, elle en fera un astre purement spirituel. Les premiers chrétiens n'auraient pas compris la portée de cet événement. Seuls les initiés à la gnose antique auraient disposé des connaissances nécessaires pour le comprendre et en mesurer la portée.
Il faut encore préciser, souligne-t-il, que cette descente de l'être humain dans la matière était une nécessité. Sa descente dans un corps physique aurait eu pour conséquence de l'émanciper de la tutelle des dieux, mais il put de la sorte développer une conscience individuelle, un Je libre et autonome. Le Je humain est actuellement conscient dans le monde matériel, il lui resterait à étendre cette conscience aux mondes suprasensibles qui l'entourent.

[modifier] Le Christ dans le monde éthérique et l'incarnation d'Ahriman

Steiner enseigne que l'incarnation du Christ dans un corps physique, il y a deux mille ans, n'est que la partie visible d'un processus cosmique très long qui a commencé bien avant son incarnation sur la Terre. L'entité du Christ, ou Logos, est descendue progressivement vers la Terre à travers les hiérarchies célestes, pour finalement s'incarner en tant que « Moi » de Jésus lors du baptème dans le Jourdain. Il devint le « Moi » ou l'esprit de la Terre après la crucifixion. Après quoi commence le processus de remontée vers le spirituel, le Logos effectuant le chemin inverse en entraînant dans son sillage l'humanité. Après le stade matériel, le second stade est le stade éthérique. Le Logos se construit un corps éthérique à partir de ce que les êtres humains lui apportent de par leur développement moral et spirituel. Peu à peu ce corps éthérique est élaboré et il devient de plus en plus agissant. Steiner prévoyait qu'à partir de 1930, d'abord un très petit nombre, mais ensuite de plus en plus d'être humains seraient en mesure de prendre conscience de la présence du Logos dans l'éthérique de la Terre. Pour Steiner, un retour du Christ dans la chair est considéré comme une impossibilité car cela signifierait que le Logos a échoué dans sa mission cosmique. Comme certaines religions et écoles ésotériques enseignent et prient pour un futur retour du Christ, ce qui est impossible, ils ne font en somme que préparer les conditions de la venue d'une autre entité adverse, laquelle se fera passer pour le Christ réincarné. Cette entité, Steiner, l'appelle Ahriman, qui est un autre nom pour Satan, l'adversaire qui dans l'équilibre universel a pour tâche de retenir l'homme au niveau matériel. Selon lui Ahriman aurait une incarnation au début du IIIe millénaire. Steiner a vu une sorte de prémonition de cet événement chez le philosophe russe Vladimir Soloviev dans son Court récit sur l'antéchrist. [1]

[modifier] Ère du Verseau ou ère des Poissons ?

Pour Steiner, l'humanité entrera dans l'ère du Verseau en 3573 (dans un peu plus de 1500 ans). Pour lui, une ère de civilisation ne commence pas lorsque le point vernal entre dans une constellation zodiacale, mais quand le point vernal arrive au milieu de cette constellation. L'humanité restera donc dans l'ère des Poissons jusqu'en 3573. Comme chaque ère zodiacale dure 2160 années, on voit que Steiner se base sur l'an 747 av. J.-C. pour le début de l'ère du Bélier. L'an 747 av. J.-C. a souvent été considérée comme celle de la naissance de Rome. Il qualifie d'ailleurs l'époque allant de 747 av. J.-C. à 1413 de gréco-latine. Pour plus de détails on peut consulter le livre de Christian Lazaridès. [2]

[modifier] Pratiques anthroposophiques générales

Les membres se réunissent dans des Branches, lesquelles sont indépendantes et autonomes quant à leurs activités, qui ne doivent cependant pas être en désaccords avec les statuts de la Société anthroposophique universelle dont le siège est à Dornach. Les Branches sont créées à l'initiative des membres. En principe, les Branches n'acceptent que des membres, mais ce n'est pas toujours le cas. L'ensemble des personnes adhérant aux idées anthroposophiques, sans être membres, forment le mouvement anthroposophique, elles sont de loin les plus nombreuses et se réunissent parfois dans des groupes d'études. La Société anthroposophique universelle comporte un peu plus de 50.000 membres, ce qui s'explique du fait que la Société anthroposophique ne fait ni propagande, ni prosélytisme.
Il n'y a pas vraiment de pratiques anthroposophiques générales comme certains le pensent. De nombreux membres sont végétariens, mais ce n'est pas une obligation. Steiner n'a pas prôné le végétarisme, mais a seulement décrit les effets de la consommation de viande sur l'organisme humain. Il en a été de même pour beaucoup d'aliments, dont la pomme de terre, le lait, le miel, les légumineuses, le thé, le café, le cacao, des graisses, du beurre, des huiles, des radis et les betteraves rouges....
Par contre, les boissons alcoolisées sont tout à fait déconseillées à ceux qui pratiquent les exercices de méditation. Mais cela n'est pas une pratique spécifiquement anthroposophique, car c'est le cas de tout chemin spirituel sérieux. Ceux qui s'y engagent, pratiquent certains exercices, tels les 6 exercices, les 8 exercices (correspondant au Sentier Octuple du Bouddha), et des exercices de méditation donnés par Steiner dans son livre de base, « L'initiation, ou Comment acquérir la connaissance des mondes supérieurs ». Les exercices visent l'intensification des forces de conscience dans la pensée, le sentiment et la volonté. La plupart des membres ne dépassent cependant guère le stade de l'étude des œuvres anthroposophiques.
L'anthroposophie se fait surtout connaître indirectement par des activités extérieures, bio-dynamie (labels Biodyn et Demeter), écoles Waldorf, arts, médecine, produits de soins et thérapeutiques, ainsi que par des initiatives dans le domaine social.
Le respect de la liberté d'autrui est un principe de l'anthroposophie, de même que l'ouverture aux autres, il n'en demeure pas moins, qu'« humain trop humain », ces principes ne sont pas toujours respectés, y compris par certains membres, mais cela reste finalement assez marginal.

[modifier] Le devenir de l’homme après la mort, et la réincarnation

[modifier] Réincarnation et karma

Pour Steiner, le karma est ce qui mène l'homme à la liberté. Au stade actuel l'homme n'est ni libre, ni déterminé ; il se trouve sur le chemin qui mène à la liberté. Il est en partie libre, en partie non libre. La notion de karma est inséparable de celle de réincarnation. Progressant d'incarnation en incarnation, l'être humain développe les facultés et le savoir qui lui permettent d'aborder son environnement et sa destinée avec une maturité croissante. Il peut ainsi progressivement se dégager des contraintes extérieures, et son esprit est de plus en plus capable de se déterminer lui-même. Un esprit qui se détermine lui-même est un esprit libre. La pleine liberté de l'être humain est l'idéal de son évolution. Les notions de karma et de réincarnation impliquent la triple constitution de l'être humain en esprit - âme - corps. L'esprit est l'élément éternel qui passe d'une incarnation à l'autre. Le corps est renouvelé à chaque incarnation et a une durée de vie limitée. L'âme est l'élément intermédiaire qui conserve les effets des actes accomplis dans les vies précédentes. C'est par son activité que dans une nouvelle incarnation l'esprit apparaît ce que les vies précédentes ont fait de lui. Le karma est défini comme le lien qui rattache un être aux résultats de ses actions. Le karma c'est l'activité devenue destin. Les forces psycho-spirituelles intervenant dans les pensées et les actions de l'être humain sur terre sont métamorphosées en forces, facultés et dispositions pour l'incarnation suivante. L'esprit humain suit une évolution ascendante. Au début de son évolution, l'esprit était inconscient de lui-même. Il évolue et sa conscience devient de plus en plus intense jusqu'au jour où il devient capable de jeter lui-même un regard rétrospectif sur ses incarnations passées. Dans de multiples conférences, Steiner développe les processus de la réincarnation et du karma de manière détaillée, et décrit notamment comment le karma est élaboré entre les incarnations par des entités spirituelles actives dans les mondes spirituels. Après que l'être humain psycho-spirituel se soit débarrassé de ce qui le rattachait à la terre, l'esprit s'élève dans les mondes spirituels aussi haut que lui permet son degré d'évolution. L'esprit humain n'est pas inactif dans les mondes spirituels ; en collaborant avec les entités spirituelles, il prépare sa prochaine incarnation. Quand il est prêt et que les conditions terrestres sont adéquates, le processus s'inverse et l'esprit humain redescend vers la terre en se revêtant succesivement de corporéités empruntées à chaque monde traversé. Il ne peut emprunter à ces mondes que les substances-forces qui sont en affinité avec sa propre essence. À noter que la loi de karma règne dans l'univers tout entier et tous les êtres y sont soumis.

[modifier] Sommeil et après-vie

Au cours du sommeil, le corps physique reste imprégné de l’éthérique (qui le maintient en vie), mais l’astral (l’âme) et le moi (ego) s'en séparent en quelque sorte. Au moment de la mort, par contre, le corps éthérique, le corps astral et le moi quittent définitivement le corps physique. Le moi, qui reste enrobé de l’astral et de l’éthérique, verra sa substance éthérique se dissoudre en trois jours environ, après avoir vu intérieurement défiler le panorama de sa vie écoulée à l’état de veille. Une fois le corps éthérique dissous, l’individu entre dans le monde de l’âme. En s’élevant vers les mondes supérieurs, il traversera une par une les sept sphères planétaires, dans l’ordre : la Lune, Vénus, Mercure, le Soleil, Mars, Jupiter et Saturne. L’esprit et son corps astral entrent d’abord dans le kamaloca (« lieu du désir » qui correspond au Purgatoire des Catholiques ). Ce dernier se trouve dans la sphère lunaire; Les forces psychiques alimentant les désirs et les passions n'étant plus assourdies par l'incorporation de l'astral au physico-éthérique sont ressenties plus intensément. Les désirs et les passions tournées vers des jouissances terrestres qui ne peuvent plus être assouvies sont ressenties comme une brûlure dans le corps astral. Ils finissent par s'affaiblir et par disparaître. Le corps astral se purifie ainsi de ce qui le rattachait à l'existence terrestre. Mais ce n'est pas tout. L’individu revit aussi une seconde fois toute ses nuits de sommeil, soit un tiers de la durée totale de sa vie. Il retrouve seulement ses proches qui sont décédés avant lui, puis ceux qui sont morts après lui. Ceux-ci lui renvoient les impressions – positives et négatives, objectives et subjectives - qu’il leur a laissées de son vivant. Il ne peut que contempler le spectacle de ses actions – tel que le conçoit Aristote -, impuissant parce qu’il ne peut plus rien y changer, ce qui l’attriste au plus haut point. L’individu revit tout ce qu’il a infligé à autrui mais du point de vue de l'autre : s’il a pris plaisir à faire souffrir un autre, il revit et ressent cette souffrance de façon décuplée. Cela n’a rien à voir avec le karma comme tel ; c’est plutôt une sorte de purgatoire. Si l’individu n’était pas très conscient du spirituel et que ses proches ne l’étaient pas non plus, il ne peut plus ressentir leur présence de l’autre côté de la mort et se sent très seul. Steiner conseille de se représenter les défunts que l'on a connu afin que ces derniers puissent communiquer avec eux, ce qui toutefois ne correspond pas au spiritisme ni au médiumnisme, que Steiner condamnait. Les éléments inférieurs du corps astral sont laissés derrière dans la sphère de la lune et l’esprit et la partie supérieure du corps astral poursuit sa route vers les mondes spirituels proprement dits. Dans la sphère immédiatement supérieure, celle de Mercure, la force ou la faiblesse morale de l’individu se manifeste. Un individu immoral deviendra un ermite solitaire dans les mondes spirituels. Plus l’individu a été moral, plus il est entouré et en bonne compagnie. Toute douleur morale et spirituelle est guérie au niveau de la sphère de Mercure car tout cela ne peut entrer au Ciel. Ensuite, dans la sphère de Vénus se reflètent les impulsions religieuses et artistiques de l’individu. Il y retrouve ceux qui partageaient ses croyances religieuses comme une communauté de croyants. Un incroyant se trouve encore plus seul, mais un incroyant épris d’art peut compenser son manque de sentiment religieux par le sentiment artistique.

Dans la sphère suivante, la sphère Solaire, n’entre que celui qui est apte à entrer dans l’universel. Le passage de la sphère de la Lune à la sphère du Soleil correspond au passage de la subjectivité de l’âme à l’objectivité du spirituel. Avant le mystère du Golgotha, le Christ était dans la sphère Solaire, mais depuis qu’il s’est uni avec la terre, il ne s’y trouve plus. On n’y retrouve que son reflet. L’individu court ici le risque de confondre Lucifer avec le Christ, puisque les deux se ressemblent et, selon Steiner, disent les mêmes paroles : « vous êtres des dieux ». Le sort de l’individu au-delà de cette sphère dépend de la compréhension de la part de l’individu de l’universalité des religions et de leur relation avec le mystère du Golgotha – l’union du Christ avec la Terre. C’est d’ailleurs au niveau du Soleil que les transformations majeures de l'individu ont lieu : la pensée se traduira dans la vie future par la démarche physique et les membres, et inversement, l’état physique des membres se traduira par sa façon de penser. Il est donc impossible que l’individu conserve une ressemblance corporelle et psychique d’une vie à l’autre puisque les deux s’inversent : sa pensée formera ses membres et l’action des membres formera sa nouvelle façon de penser.

Dans la sphère de Mars, l’individu quitte définitivement le microcosme pour entrer dans le macrocosme. Il commence à communier avec les êtres des hiérarchies célestes, mais vaguement, puisqu’il ne peut qu’entendre leur « parole » et voir leurs manifestations. Ensuite, dans la sphère de Jupiter, il comprend la pensée - le Logos – des êtres spirituels qui l’entourent. Enfin, dans la sphère de Saturne, l’individu est en communion avec les êtres célestes. Là il tourne son regard vers le Zodiaque, au-delà des sphères planétaires, où il peut discerner une figure sublime de Lumière, la lumière du Christ. C’est le « Minuit de l’Existence », la rencontre de l’ego avec le Christ. Devant ce spectacle grandiose l’être humain se sent tellement petit et imparfait que naît en lui le désir irrésistible de redescendre sur Terre, puisque ce n’est pas en communion avec les êtres spirituels qu’il peut développer, par exemple, la charité et l’altruisme, mais seulement dans la rude expérience de l’incarnation sur terre, avec tout son lot d’égoïsme et auprès d’autres individus humains. Le moment de la redescente vers une future incarnation correspond à un obscurcissement progressif de la conscience. L’individu perd conscience de sa communion indifférenciée avec les êtres spirituels et ne peut comprendre que leurs manifestations. Peu à peu, l’individu porte un intérêt grandissant pour le devenir historique de l’humanité. Il commence à choisir un couple – le choix est une notion platonicienne importante reprise par Steiner -, dans une nation, une ethnie, une communauté, une famille précise. Trente-six degrés de générations avant la naissance séparent le moment du choix et le moment de l’incarnation, soit près de 1200 ans !. Un être humain dit « normal » se réincarne deux fois, une fois en homme une fois en femme, durant une période de 2160 ans (le point vernal met 2160 ans pour parcourir une constellation zodiacale de 30 degrés) donc une fois tous les mille ans. Il est possible qu’un individu s’incarne deux ou trois fois de suite dans le même sexe mais pas plus. Cependant cette durée « théorique » entre les incarnations est de moins en moins respectée, car cela dépend des époques. Ce qui est logique étant donné la démographie actuelle.

Sources:

  • Steiner Rudolf, La science de l'occulte,(1910), EAR
  • Steiner Rudolf, La vie entre la mort et une nouvelle naissance(1912), EAR
  • Archiati Pietro, La réincarnation dans la vie quotidienne, EAR, 1997
  • Diet Irène, La réincarnation sans l'esprit, histoire d'une contre-vérité, Ed. Triades, 2002

[modifier] Homme et femme

Par nature, l’homme est plus incrusté dans la matière ; il est mené par le cerveau et l’intellect, qui permettent de saisir le monde matériel. À l’inverse, la femme est moins profondément incarnée et reste comme en suspend dans sa psyché par rapport au corps. Elle est plus près de l’intériorité de sa psyché, de l’âme, de son monde intérieur, de ses fantasmes. Parce que la femme est plus près de son ressenti, elle intériorise profondément ses expériences et celles-ci s'incrustent profondément en elle. Ces expériences de femme, étant profondément intériorisées, se manifesteront matériellement dans sa vie future et deviendront la cause karmique d’une incarnation masculine, plus incrustée dans la matière. À l’inverse, parce que l’homme vit plutôt au niveau de l’intellect et du cerveau et parce qu’il intériorise moins ses expériences, celles-ci ne le transforment que très peu et de façon superficielle. Étant donné que ses expériences n’ont pas été profondément intériorisées et incrustées en lui, sa vie d’homme sera la cause d’une réincarnation en femme, moins incrustée dans la matière, plus en retrait par rapport au matériel. Une incarnation féminine est donc le fruit karmique d’une incarnation masculine et vice versa.

[modifier] Observations troublantes du destin post-mortem

L’être humain étant très diversifié, la durée-type d’une incarnation à tous les 1080 ans varie beaucoup. Elle peut même se réduire à 500 ans ou presque, surtout aujourd’hui, en période de matérialisme épidémique (Steiner, 1912). Les individus matérialistes, attachés à leur animalité et à l’intellectualité, peinent à évoluer dans les mondes supérieurs et reviennent trop rapidement vers leur prochaine incarnation. Steiner (1912 : 191-192) en donne des descriptions à donner froid dans le dos : les immoraux et les paresseux, une fois décédés, sont incapables de s’orienter eux-mêmes dans les mondes supérieurs et deviennent la proie d'Ahriman, qui les utilise comme esprits élémentaux ahrimaniens, comme forces de destructions, notamment sous la forme de maladies endémiques (bacille, peste, virus) ou d’obsessions poussant des vivants particulièrement immoraux vers le meurtre d’enfants ou de jeunes adultes. Toutefois, les forces de croissance de la jeune personne, qui n’ont pu s’épuiser en raison de son décès précoce, deviennent des puissances spirituelles positives, compensant ainsi l’accroissement du nombre de défunts qui deviennent les instruments d’Ahriman (Steiner, 1912 : 193).

[modifier] La redescente sur terre

Peu de temps avant la renaissance, l’individu voit le précieux germe de son corps physique lui glisser entre les doigts et filer vers le ventre de la future mère. Profondément attristé, il s’enrobe de substance éthérique prise à même la substance éthérique du cosmos. Il vit dès lors dans l’éthérique et y retrouve le Christ et, à son service, Michaël, qui lui montrent le karma de sa vie (Steiner, 1912). Le choc peut parfois être si grand que l’individu ne s’en remettra pas et passera sa vie à nier son destin et à se fuir soi-même. Après la troisième semaine de développement fœtal, le Moi entre dans le processus de formation du corps, lui imprègne sa forme et commence à s’y incarner (Archiati, 1996). En fait, le Moi ne sera complètement incarné dans le corps que vers la vingtaine. Steiner voit dans les mouvements saccadés et brusques de l’enfant, un indice de l’incarnation incomplète du Moi dans le poupon.

Les étapes de redescente vers l’incarnation sont récapitulées après la naissance : le nouveau né vit d’abord en communion indifférenciée avec son environnement et son entourage. Il commence à marcher à s’orienter dans une direction précise, tout comme dans la communion, qui constitue « la forme suprême d’orientation et d’engagement sur une voie » (Archiati, 1996). Ensuite, le poupon écoute les paroles - logos - de ses parents, mais sans comprendre. Il devient ensuite capable de comprendre et de parler, puis, lors de la chute des dents, un changement majeur se produit dans l’enfant : l’énergie de volonté, qui était monopolisée par le développement physique, est tout d’un coup libérée et peut se transformer en force d’imagination, libérant les énergies nécessaires au développement de la pensée (Archiati, 1996). Le stade d’union avec l’éthérique est ainsi répété, car selon Archiati (1996) et Steiner (1910), la pensée est en rapport avec l’éthérique par sa capacité de pénétrer et de comprendre les forces cosmiques, l’éthérique.

[modifier] Les entités dites « adverses »

Pour Steiner, le Mal ne s'oppose pas au Bien. Le Bien, c'est l'équilibre dynamique entre les forces opposées qui sont représentées par Lucifer et Ahriman. Lucifer et Ahriman sont des entités spirituelles qui ne sont en soi ni bonnes, ni mauvaises. Elles ont seulement un rôle à jouer dans l'évolution en tant que forces cosmiques tout comme les autres entités spirituelles. Ces entités sont des êtres des hiérarchies célestes qui sont restés, pour les nécessités de l'évolution, à un stade antérieur de cette évolution relativement au stade que les autres entités de leur hiérarchie ont atteint. De ce fait elles peuvent agir dans des domaines qui étaient le propre de ces états antérieurs et les perpétuer à notre stade actuel d'évolution terrestre, ce qui permet la multiplicité des êtres et des choses dans la nature.
Il y a essentiellement deux catégories de ces entités qui ont une action opposée dans de nombreux domaines. Leur action est différente selon les domaines où elles agissent. Il existerait actuellement de telles entités dans toutes les hiérarchies célestes. Les entités lucifériennes ont en principe un degré de retard sur leur hiérarchie, les entités ahrimaniennes en ont deux degrés, et les entités que Steiner appelle asuras, en ont trois. Ces dernières agissent dans le sens des entités ahrimaniennes. Ainsi d'une façon symbolique les entités lucifériennes sont des anges restés au stade précédent de l'incarnation de la Terre appelé techniquement l'ancienne Lune, les entités ahrimaniennes sont restées en arrière à l'incarnation encore précédente, qui est appelée l'ancien Soleil, et les entités asuriques le sont restées au cours du premier stade d'évolution de la Terre nommé l'ancien Saturne dans la terminogie ésotérique. Mais du fait des nombreux cycles et sous-cycles d'évolution, ces entités existent dans toutes les hiérarchies. Selon leur degré hiérarchique, elles jouent des rôles différents.
On peut dire schématiquement que les forces lucifériennes ont un effet centrifuge, expansif, dilatatoire, dissolvant, et calorique tandis que les forces ahrimaniennes ont un effet centripète, contractif, durcissant, et refroidissant. Dans l'organisme physique, les forces lucifériennes ont un certain rapport avec les maladies de type inflammatoire, microbienne, tandis que les forces ahrimaniennes en ont un avec les maladies sclérosantes, paralysantes et virales. La santé résulte de l'équilibre dynamique entre ces deux tendances. La maladie peut s'installer pour des raisons karmiques, mais aussi comme conséquence de non respect des lois de la nature. Le siège des forces lucifériennes est le corps astral, mais de là elles ont une action dans l'organisme humain physique, éthérique et astral. Le siège des forces ahrimaniennes est le corps éthérique et de même elles agissent de là dans tout l'organisme. Le siège des forces asuriques est le corps physique lui-même. Comme leurs effets se transmettent au corps astral et donc à l'âme, qui est la partie supérieure de ce dernier, elles peuvent générer des forces psychiques diverses qui peuvent influencer le comportement et les actes d'autant plus que l'être conscient, le Moi, ne parvient pas à les maîtriser. Quand l'être humain s'y abandonne exagérément, elles peuvent être la cause de maladies et de souffrances.

[modifier] Réalisations et mouvement se réclamant de l'anthroposophie

[modifier] La pédagogie Steiner-Waldorf

Voir l’article écoles Steiner.

Il existe plus de 900 écoles Waldorf (ou écoles Steiner) dans le monde: en Belgique, Pays-Bas, France, Suisse, Autriche, Allemagne, Norvège, Suède, Royaume-Uni, Danemark, Italie, États-Unis, Canada, Nouvelle-Zélande, Australie, Mexique, Brésil, Égypte, Zimbabwe, Inde etc.[3]

Selon le Mouvement international des écoles Waldorf (écoles Steiner), le rôle de l'école est d'« accueillir chaque enfant comme une personne unique, établir avec lui une relation de confiance réciproque et lui permettre ainsi de découvrir, de déployer et de mettre en valeur ses capacités et ses potentialités ».

[modifier] Architecture, eurythmie et libre culture spirituelle

Voir l’article Goetheanum.
Le premier Goetheanum
Le premier Goetheanum

Steiner a développé un style d'architecture « organique » pour le bâtiment du premier Goetheanum en 1913, siège de la Société Anthroposophique Universelle et de l'Université Libre de Science de l'Esprit, à Dornach (Suisse). Le bâtiment fut brûlé par un attentat à la St-Sylvestre en 1922 mais d'autres bâtiments dessinés par Steiner (le Glashaus, Haus Duldeck, le Transformerhaus, etc.) ont survécu à l'incendie.

La construction du second Goetheanum se fit sur le même site, et débuta un peu avant que Steiner ne meure en 1925. Il fut considéré comme l'extension organique et la métamorphose de la construction originelle, inspirant et précursant des architectes comme Le Corbusier (La chapelle de Ronchamp) et Eero Saarinen (aéroport international John-F.-Kennedy de 1962).

Le Goetheanum est un centre culturel qui inclut des recherches scientifiques (sciences de la nature, astronomie-mathématique, agriculture, médecine), l'enseignement des arts (théâtre, discours, peinture, sculpture et eurythmie) et lieu de conférences et de spectacles.

Avec sa femme, Marie von Sivers, il développa une nouvelle forme d'art connue en tant qu'eurythmie - quelquefois nommée « chant visible ». Cet art du mouvement est employé à des fins thérapeutiques. Des représentations sont données au Goetheanum, Dornach, et dans divers théâtres à travers le monde. Il y a maintenant plusieurs écoles d'Eurythmie qui offrent une formation complète de 4 ans.

En tant que sculpteur, son œuvre principale fut le Représentant de l'Humanité (1922). Cette œuvre énorme est exposée au Goetheanum, Dornach.

En tant que dramaturge, il écrivit Les Quatre Drames-Mystères entre 1909 et 1913, incluant La Porte de l'Initiation et L'Éveil des Âmes. Ils sont encore joués aujourd'hui.

[modifier] Weleda

Voir l’article Weleda.

Les remèdes nécessaires à l'exercice de la médecine anthroposophique étant très spécifiques, des laboratoires et des équipements de recherche se sont vite avérés indispensables. C'est pourquoi en 1921, des pharmaciens et médecins se sont réunis en présence de Steiner pour créer une compagnie pharmaceutique, Weleda, qui distribue encore aujourd'hui des produits médicinaux naturels à travers le monde. Weleda est cependant une entreprise autonome.

[modifier] Agriculture biodynamique

Voir l’article agriculture biodynamique.

En 1924, un groupe d'agriculteurs préoccupés par les tendances destructrices de l'agriculture chimique et industrielle, qui se développait à l'époque, demandèrent à Steiner qu'il veuille bien leur offrir un cours à propos de nouvelles méthodes agricoles qui serviraient des visées plus saines et une harmonie avec la nature. Ainsi furent posés les fondements de l'agriculture biodynamique. La Biodynamie est maintenant pratiquée à travers la majeure partie de l'Europe et de l'Amérique.

[modifier] Mouvement Camphill

En 1939, le docteur Karl König fonda le Mouvement Camphill en Écosse afin d'avoir un endroit propice au développement des enfants avec de sérieux problèmes d'apprentissage.

Voir l’article Mouvement Camphill.

[modifier] Tripartition sociale

Steiner a aussi développé un nouveau système social fondé sur la tripartition (également appelé triarticulation de l'organisation sociale). Les trois membres indépendants de ce système sont : la sphère économique, la sphère des droits civils et la sphère culturelle. À l'intérieur de ce système, l'établissement d'associations permet une médiation humaine et intelligente de l'offre et de la demande entre les producteurs et consommateurs. À cette fin, la FRS (Fondation Rudolf Steiner) créée en 1984, fournit des « services financiers charitables innovatifs ».

La vie de toute société humaine s'organise autour de trois champs (inter-opérants): la sphère juridique (fondée sur le principe d'Égalité - la voix de chaque citoyen vaut celle de tout autre), la sphère économique (fondée sur le principe de Fraternité - ici défini en ce sens que la nature même de l'économie est de produire « pour les autres », que toute offre doit répondre à un besoin, et cetera) et enfin la sphère de la Culture (fondée sur le principe de Liberté, comme essence même de tout processus créateur).

Comme le montrait Steiner dès 1920, si on enlève la liberté à la culture, celle-ci se vide de toute substance, ce qui historiquement se fait de 2 manières : 1) la censure d'une dictature (exemple : le dirigisme à la soviétique), ou 2) la dictature de la rentabilité. Dans le premier cas, on soumet la sphère de la culture au diktat du juridique (le principe d'égalité perverti dans le concept d'une même culture pour tous), dans le deuxième cas, on la soumet au diktat de l'économie en imposant que les critères propres à la sphère de l'économie (la rentabilité) définissent pour l'essentiel la dynamique de la vie culturelle.

[modifier] Controverses

[modifier] Accusations de sectarisme

Le rapport parlementaire français sur les sectes et l'argent (MILS, France) de 1999, sous la direction de Jacques Guyard, a fait de l'anthroposophie son étude de cas. [4] Le rapport a remis en cause l'anthroposophie. Jacques Guyard, condanmné en première instance pour diffamation, a été relaxé en appel. La Cour d'Appel de Paris a notamment relevé que l'anthroposophie est un mouvement "considéré comme une secte non seulement par la commission d'enquête française, mais aussi par une commission d'enquête belge, un rapport des Renseignements généraux de 1997 et les spécialistes du mouvement sectaire"[5].

En février 2001, le directeur du Figaro a été condamné pour diffamation par le tribunal correctionnel de Paris ". Il a dû verser une amende de 15 000 F, 7 500 F au titre des frais et 1 F de dommages et intérêts. C'est le Mercure fédéral, la fédération des associations médicales anthroposophiques de France, qui a intenté la poursuite à la suite d'un article paru le 13 juin 2000 affirmant que "l'anthroposophie… aurait gagné son procès contre Jacques Guyard, président de la Commission parlementaire d'enquête sur les sectes et l'argent, grâce à l'appui de la scientologie".

[modifier] Accusations de racisme

Des accusations de racisme ont été formulées contre l'anthroposophie aux Pays-Bas, aux États-Unis, en Allemagne et en France. Selon Paul Ariès c'est le groupe GEMPPI qui est responsable d'avoir débusqué "les croyances et les doctrines racistes de Rudolf Steiner".

Selon Ariès, la MILS considère certaines allégations comme étant "susceptibles d'être interprétées comme racistes et qu'exposées publiquement aujourd'hui, ces opinions pourraient faire l'objet de procédures judiciaires, en vertu des articles 225.1 et suivants du Code pénal français" (voir le rapport de la MILS). Il n'imposerait pas toutefois un racisme biologique mais une vision inégalitaire et hiérarchisée du cosmos.

Quelques anecdotes recueillies par le GEMPPI: "le gouvernement des Pays-Bas a ordonné une enquête judiciaire après qu'un enseignant eût demandé à ses élèves d'écrire dans leur cahier que les gens de race noire ont des lèvres épaisses et qu'ils en sont à une phase de développement infantile". D'autres informations avancées par le GEMPPI affirment que "des élèves auraient été menacés d'expulsion parce qu'ils réclamaient un débat". Aux États-Unis, "une mère d'enfant mulâtre s'est plainte de mesures discriminatoires envers son enfant, qu'on aurait tenté de dissuader de poursuivre ses études en raison de ses antécédents et malgré son niveau".

Aux Pays-Bas, la Société anthroposophique a répliqué en mandatant une commission d'enquête chargée de soupeser les allégations de racisme dans l'œuvre de Steiner. Le 1er avril 2000, après quatre ans de délibérations, un rapport de 720 pages, conçu à partir de 245 citations litigieuses tirées de 89 000 pages. La commission a ainsi conclu que: "l'œuvre ne contient ni doctrine raciale, ni déclarations faites dans le but d'insulter certains groupes de personnes. Elle pose Steiner comme un ennemi de l'antisémitisme et du nationalisme. Il reste toutefois seize déclarations jugées discriminatoires et juridiquement litigieuses. La commission a donc proposé quelques solutions, telles que l'annotation des passages litigieux afin d'éviter le risque de malentendu et recommanda aux écoles Waldorf d'abandonner les stéréotypes raciaux. Au sein de la fédération des écoles Waldorf, un groupe d'experts aurait été mis sur pied afin de veiller à ces corrections.

Quant aux écrits de Steiner, il faut être prudent. Steiner émerge du théosophisme, qui soutient l'existence de "Races-Mères ou Races-Racines" et de "sous-races". Les Races-Racines sont: Hyperboréenne, Lémiurienne, Atlantéenne et Post-Atlantéenne. Nous sommes l'humanité de la Race-Racine Post-Atlantéenne. Durant la civilisation de l'Atlantide, l'être humain aurait généré une pluralité de races, d'abord quatre grandes races (noirs, rouges, jaunes, blancs) ainsi que quelques variantes plus tardives. Steiner a rapidement abandonné l'idée de race pour parler plutôt de "périodes culturelles". La race est une réalité appartenant à l'Atlantide. Depuis le Déluge qui mit fin à l'Atlantide, les races ont perdu leur importance. Notons que Steiner fait correspondre les différentes couleurs de peau (qui correspondent à une physiologie particulière) aux quatre grandes périodes du développement biographique de l'homme: les Noirs seraient l'enfance, les Orientaux l'adolescence, les Blancs l'âge mûr et les amérindiens la vieillesse. Or tous les âges ont leur propre dignité et sont par là de valeur égale. Il serait absurde de poser une hiérarchie entre les périodes de développement biographique. Steiner parle toutefois, et cela pose de sérieux problèmes pour les antiracistes, de races "dégénérées". Or l'hérédité ne s'applique qu'au corps ; l'esprit est d'origine spirituelle, totalement indépendante de l'hérédité. Il demeure que Steiner est d'avis que certaines races sont vouées à l'extinction, parce qu'elles étaient adaptées à une autre période du développement terrestre. Elles seraient donc condamnées à être incapables de s'adapter aux époques à venir et devraient donc disparaître. Ce processus de mort d'une race serait la cause derrière les maladies qui ont ravagé les populations des Indiens d'Amérique. Steiner affirme que dans un lointain futur, l'humanité aura transcendé la race et que celle-ci disparaîtra par elle-même. Les races sont nées et elles mourront. L'esprit humain est libre, en vertu de la réincarnation, de s'incarner dans différentes races. Or un individu trop attaché à la matière, un raciste par exemple, retombe dans son animalité et s'emprisonne dans sa race. Il se réincarnera toujours dans la même ou alors il se réincarnera dans la race qu'il aime haïr. Steiner a dit que lorsqu'on observe un individu d'une autre couleur de peau avec un mépris raciste, on peut être sûr que notre future incarnation sera dans cette race.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes et références

  1. Vladimir Soloviev, Court Récit sur l'Antéchrist in Trois Entretiens sur la guerre, la morale et la religion, Ed. O.E.I.L., Paris 1984
  2. Christian Lazaridès, Vivons-nous le commencement de l'Ere des Poissons ?, Ed. Anthroposophiques Romandes.
  3. Voir la liste liste des écoles
  4. MILS, Rapport parlementaire français sur les sectes et l'argent (1999)
  5. Dépêche AFP, 6 septembre 2001 http://www.vigi-sectes.org/articles/art-juridique.html#Antroposophie : Relaxe en appel

[modifier] Bibliographie

[modifier] Œuvres de Rudolf Steiner

Les œuvres de Steiner comportent un numéro GA faisant référence à l'édition complète allemande (Gesamtausgabe)
Abréviations utilisées :

  • EAR = Éditions Anthroposophique Romandes
  • ET = Éditions Triades
  • EN = Éditions Novalis

Œuvres écrites

  • GA 001 : Introduction aux œuvres scientifiques de Goethe. (1884-1887)
    • in Le Traité des Couleurs de Goethe, ET
    • in La métamorphose des plantes, Goethe, ET
    • in Goethe, le Galilée de la science du vivant, EN
  • GA 002 : Une théorie de la connaissance chez Goethe. (1886), EAR
  • GA 003 : Science et Vérité (1892), EAR
  • GA 004 : Philosophie de la Liberté (1894), EAR, EN
  • GA 005 : Friedrich Nietzsche, un homme en lutte contre son temps (1895), EAR
  • GA 006 : Goethe et sa conception du monde (1897), EAR
  • GA 007 : Mystique et Esprit moderne (1901), EAR
  • GA 008 : Le Christianisme et les Mystères antiques (1902), EAR
  • GA 009 : Théosophie (1904), ET, EAR
  • GA 010 : L'Initiation, Comment acquérir des connaissances sur les mondes supérieurs ? (1904/05), ET
  • GA 011 : La Chronique de l'Akasha (1904-1908), EAR
  • GA 012 : Les degrés de la connaissance supérieure (1905-1908), EAR
  • GA 013 : La science de l'Occulte [en esquisse] (1910), EAR, ET
  • GA 014 : Quatre Drames-Mystères (1910-1913), ET
  • GA 015 : Les Guides spirituels de l'homme et de l'humanité (1911)
  • GA 016 : Un chemin vers la connaissance de soi (1912), , EAR
  • GA 017 : Le seuil du monde spirituel (1913), EAR
  • GA 018 : Les énigmes de la Philosophie (1914), EAR
  • GA 019 : Pensées durant le temps de Guerre (1915) - publication privée.
  • GA 020 : Les Enigmes de l'homme (1916) , EAR
  • GA 021 : Des Enigmes de l'âmes (1917), EAR
  • GA 022 : L'esprit de Goethe, sa manifestation dans Faust et dans le Conte du Serpent Vert (1918), EAR
  • GA 023 et 024 : Fondements de l'organisme social (1919 et 1915-1921), EAR
  • GA 025 : idem GA 215, Philosophie, Cosmologie et Religion (1922)
  • GA 026 : Les lignes directrices de l'anthroposophie (1924-1925), EN
  • GA 027 : Données de base pour un élargissement de l'art de guérir, en collaboration avec Ita Wegman (1925), ET
  • GA 028 : Autobiographie (1923-1925), EAR
  • GA 029 à GA 036 ce sont des recueils d'articles publiés dans des revues et journaux.
  • GA 038 et 039 des recueils de lettres
  • GA 040 Recueil d'aphorismes : Paroles de Vérité (traduit partiellement)

Conférences

  • GA 051 à GA 354 : Conférences publiques, privées et cours.

[modifier] Autres auteurs

  • "Anthroposophie" revue "24 heures" 7/7/1999 in "La Croix", 15/12/1999
  • C.C. (?) "L'Anthroposophie" Centre éditions de la foi et CINR BLANDRE, Bernard (oct. 2000) "Anthroposophie, les écoles Steiner inspectées"
  • BOUCHET Christian (2005), Rudolf Steiner, Éditions Pardès.
  • BOUCHET Christian (2006), L'Anthroposophie, Éditions Pardès.
  • DIERTELÉ Nicolas (2000) "La spiritualité du mois: L'anthroposophie. Un chemin de connaissance"Actualité des Religions, no 18. G.R. (1999) "Rudolf Steiner" Guide Ressources, janvier
  • LEFRANCOIS Pierre (mai 1996) "Le génie universel de Rudolf Steiner", Guide Ressources
  • HILDESHEIMER Françoise (sept. 1988) "Rudolf Steiner: un gourou entre science et foi", Notre Histoire, no 2263
  • RIBEYCON, Marie-Thérèse, (mai 1996) "Steiner, la pédagogie de l'éclosion", Guide Ressources.
  • Association Rudolf Steiner de Québec, 1993-1994 (pamphlet) Association Rudolf Steiner pour un projet d'éducation Waldorf à Québec
  • FESCHOTTE Pierre (1986) "L'évolution de la conscience et la mission de l'oubli", La réincarnation, théories raisonnements et appréciations,
  • MÜLLER Denis (1986) "L'anthroposophie de Rudolf Steiner et son approche de la réincarnation", in Réincarnation et foi chrétienne.
  • NUOFFER Bernadette (1987) "La vision anthroposophique du jeune enfant", Krakenpflege/ soins infirmiers, vol. 80, no.2.
  • GENEVIEVE et PAUL-HENRI BIDEAU, Une Biographie de Rudolf Steiner . Éditions Novalis. Montesson 1997.
  • HARTMANN Otto Julius, Approche de l'anthroposophie. Éditions Triades, Paris 2000.
  • JOHANNES Hemleben, Rudolf Steiner, Éditions Triades, Paris 2003.
  • BRAMLY Serge, Rudolf Steiner, prophète de l'homme nouveau, Retz, Bibliothèque de l'Irrationnel, domaine de l'invisible, 1976


[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes

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