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Arme nucléaire

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L'arme nucléaire est une arme de destruction massive qui utilise l'énergie de l'atome, produite soit par la fission de noyaux atomiques lourds (uranium, plutonium dans le cas des bombes A), soit par la fusion de noyaux atomiques légers (hydrogène dans le cas des bombes H).

Ses effets destructeurs sont non seulement dus au souffle et à l'augmentation de la température, comme pour les explosifs classiques, mais aussi aux rayonnements. L'énergie libérée par l'explosion s'exprime par équivalence avec celle dégagée par une tonne de TNT.

Explosion atomique de 14 kilotonnes lors de l'essai américain XX-27 CHARLIE dans le Névada en 1951
Explosion atomique de 14 kilotonnes lors de l'essai américain XX-27 CHARLIE dans le Névada en 1951

Sommaire

[modifier] Histoire

[modifier] La communauté scientifique en Europe dans les années trente

Voir l’article Course à la bombe (Seconde Guerre mondiale).

Les physiciens commencent à envisager l'emploi de l'énergie atomique et de la bombe atomique dans les années 1930 :

  • L'arrivée au pouvoir de Hitler en Allemagne déclenche une fuite des cerveaux immédiate dès 1933, y compris des savants de confession juive qui contribuèrent ensuite de façon décisive aux filières française et britannique ; la bombe allemande ne vit jamais le jour malgré les travaux de l'institut de chimie Kaiser-Wilheim de Berlin pendant la guerre.
  • Les découvertes et travaux effectués au Collège de France par Frédéric et Irène Joliot-Curie, Hans Halban et Lew Kowarski en 1939 et 1940 sont significatifs. Des communications sont faites et des brevets pris à cette époque.
    Un de ces brevets porte sur les Perfectionnements aux charges explosives, « brevet d'invention n° 971-324, demandé le 4 mai 1939 à 15h35 à Paris ».
  • La commission MAUD britannique est lancée pendant la drôle de guerre et récupère les résultats de la filière française après la débâcle de la bataille de France en mai 1940.

[modifier] Le Projet Manhattan

Voir l’article Projet Manhattan.
Carte des principaux sites du projet Manhattan
Carte des principaux sites du projet Manhattan

L'histoire du projet Manhattan commence par une lettre signée par Albert Einstein (qui était pourtant pacifiste), adressée au Président des États-Unis, Franklin Delano Roosevelt. Dans cette lettre, datée du 2 août 1939, Einstein ainsi que d'autres physiciens expliquent à Roosevelt que l'Allemagne nazie effectue des recherches sur la fission nucléaire et ses applications possibles dans le domaine militaire, comme la création d'une bombe atomique. Einstein explique que cette bombe est capable de libérer une énergie si colossale qu'elle pourrait détruire une ville entière.

Le 14 août 1940, le Comité consultatif pour l'uranium, un organisme fédéral créé par Roosevelt, après avoir pris connaissance de la lettre, demande dans un mémorandum la création d'un projet de recherche sur le thème de la fission nucléaire et sur ses applications militaires. Une somme de 100 000 dollars est débloquée.

La première étape consiste en l'enrichissement de l'uranium naturel en uranium 235 fissile, c'est-à-dire que son atome peut se casser et produire une réaction de fission nucléaire. Durant cette étape de recherche, un second élément fissile est découvert, le plutonium.

Alors que jusque là, le projet avait uniquement un but expérimental, avec pour objectif de valider la réalisation d'une bombe atomique, il est décidé en 1943, au vu des résultats, de passer au stade du développement. Le Projet Manhattan vient de voir le jour.

Des milliers de chercheurs, mis au secret, vont développer cette arme. Plusieurs laboratoires sont construits un peu partout aux États-Unis, comme dans le Tennessee, à Washington et enfin le plus célèbre, le LANL de Los Alamos au Nouveau-Mexique en mars 1943.

Le Laboratoire national de Los Alamos (LANL) est dirigé par le physicien Robert Oppenheimer, il sera entouré par une brillante équipe de physiciens, parmi lesquels quatre prix Nobel de physique (Niels Bohr, James Chadwick, Enrico Fermi et Isidor Isaac Rabi). Durant deux ans, ils vont surmonter un grand nombre de problèmes techniques, aidés par un budget de deux milliards de dollars. Ils développent les deux filières, uranium et plutonium en parallèle. Au début de juillet 1945, s'ils disposent de bombes opérationnelles dans chacune des filières, ils ont encore un doute sur la bombe au plutonium. Ils décident donc que le premier test portera sur cette technologie.

Le 16 juillet 1945, sur la base aérienne d'Alamogordo, la première bombe atomique, Gadget, explose lors d'un test baptisé Trinity. La petite histoire dit que Kenneth Bainbridge, le responsable des essais, glissa à l'oreille de Robert Oppenheimer, qui avait déclamé « Maintenant, je suis Shiva, le destructeur des mondes » après l'explosion, : Now we are all sons of bitches (« À partir de maintenant, nous sommes tous des fils de putes »).

[modifier] Hiroshima et Nagasaki

Voir l’article Bombardements atomiques d'Hiroshima et Nagasaki.
Une bombe MK-III d'après-guerre, le même modèle que Fat Man, la bombe qui explosa au-dessus de Nagasaki
Une bombe MK-III d'après-guerre, le même modèle que Fat Man, la bombe qui explosa au-dessus de Nagasaki

Dans la matinée du 6 août de la même année, le président Harry Truman, qui a succédé à Franklin Roosevelt décédé le 12 avril, donne l'ordre de larguer une bombe atomique sur un objectif civil, la ville d'Hiroshima, avec pour objectif de faire capituler le Japon.

Même aujourd'hui, les raisons de cette décision sont loin d'être parfaitement connues. Il faut en effet se rappeler que le projet Manhattan visait initialement l'Allemagne et non pas le Japon. L'explication officielle (celle, à l'origine, de Truman) soutient que la capitulation du Japon fut ainsi réalisée en évitant de lourdes pertes américaines. Pour d'autres, c'est l'imminence de la déclaration de guerre de l'URSS au Japon prévue lors des accords de Yalta trois mois après la capitulation de l'Allemagne (soit au 8 août 1945), qui est le facteur déterminant ; avec leur nouvelle puissance nucléaire, les USA n'avaient plus besoin de composer avec un allié encombrant pour finir ce conflit et en partager les profits (zones d'influence, bases militaires, etc.). Ce fut le point de vue d'Eisenhower pendant la guerre et, au début de la guerre froide, du prix Nobel de physique Patrick Blackett.

Cette bombe fut surnommée par l'armée américaine Little Boy (« Petit Garçon »), du fait de sa petite taille. La bombe A à l'uranium enrichi (de type revolver) détona en expulsant une énergie équivalente à environ 15 kt de TNT et tua environ 140 000 personnes instantanément. Cinq ans plus tard, 100 000 personnes supplémentaires étaient mortes des effets à moyen terme.

Le 9 août, trois jours plus tard, Truman donne l'ordre de larguer une seconde bombe sur la ville de Kokura (actuellement Kitakyushu). Celle-ci étant recouverte par des nuages, c'est Nagasaki qui est alors visée : lors d'une éclaircie, le bombardier confond les usines Mitsubishi sur les quais du port avec la cathédrale chrétienne. Cette bombe A au Plutonium de 22 kt, surnommée Fat Man (« Gros Bonhomme »), tue instantanément 38 000 habitants malgré la topologie vallonnée de la région qui en réduit les effets. En tout on dénombre 75 000 habitants (dont 13 000 Coréens et 200 prisonniers de guerre alliés) qui sont touchés et mourront des conséquences de cette explosion.

Les deux bombes ont explosé à environ 500 mètres d'altitude afin de maximiser leurs effets qui étaient alors mal connus, le secret entourant les recherches sur cette arme ayant interdit toute expérimentation en situation réelle.

Le 15 août, le Japon accepte la capitulation sans conditions, l'Acte de la reddition du Japon est signé le 2 septembre 1945, à bord du cuirassé « Missouri », ce qui met fin à la Seconde Guerre mondiale (après la déclaration de guerre soviétique au Japon le 8 août 1945).

[modifier] Le début de la prolifération de la bombe atomique

La fin de la Seconde guerre mondiale et la connaissance de la puissance destructrice de la bombe atomique ont poussé plusieurs gouvernements à vouloir acquérir, comme les États-Unis, l'arme nucléaire.

C'est ainsi que rapidement, l'Union soviétique a conçu une bombe A, le RDS-1 et l'a testée le 29 août 1949. Elle est suivie le 3 octobre 1952 par le Royaume-Uni.

Le 1er novembre 1952, les États-Unis déclenchent l'explosion de la première bombe H, une bombe cent fois plus puissante qu'une bombe A. Le premier essai soviétique de la bombe H a lieu le 12 août 1953 et le 15 mai 1957 pour le Royaume-Uni. Suivront alors les premières bombes A de la France en 1960, la Chine en 1964 et l'Inde en 1974.

Cette rapide prolifération nucléaire, avec les tentatives, parfois réussies, de nombreux pays comme l'Afrique du Sud ou Israël, a poussé les responsables politiques à limiter l'accession aux connaissances nécessaires pour réaliser une telle arme. C'est dans ce cadre que furent ratifiés des traités comme le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP), en 1968.

[modifier] La dissuasion nucléaire

Avec le début de la Guerre froide et l'accession rapide de l'Union soviétique à la force nucléaire, les deux superpuissances sont entrées dans ce que l'on appelle « dissuasion nucléaire » ou équilibre de la terreur.

Cette notion consiste en la peur, dans les deux camps, de l'utilisation par l'autre de l'arme nucléaire. Si c'était le cas, l'agressé répliquerait avec les mêmes armes et, en raison de la puissance et des effets des armes nucléaires, chacun pourrait être totalement détruit ou au moins subir des dégâts très importants, si bien que les avantages d'être l'agresseur sont quasi nuls. La stabilité de cette configuration, où deux adversaires se dissuadent ainsi mutuellement, dépend avant tout de la capacité de l'agressé à frapper nucléairement l'autre après avoir subi une première frappe atomique. C'est ce que l'on appelle la capacité de seconde frappe, élément moteur de la course aux armements qui a opposé les deux superpuissances durant la Guerre froide.

Du fait de leur exceptionnel pouvoir létal en une seule frappe, les armes nucléaires apparaissent aujourd'hui avant tout être des armes de pression politique, même si l'emploi limité d'arme nucléaire de faible puissance en milieu confiné est parfois envisagé, par exemple aux États-Unis avec les mini-nuke, pour détruire des cibles-clés enterrées à grande profondeur. Cette primauté accordée à l'usage dissuasif de l'arme nucléaire n'est cependant pas universelle : celle-ci est apparue progressivement mais rapidement aux États-Unis, mais ne faisait pas partie du corpus doctrinal officiel de l'URSS. Toutefois la dissuasion mutuelle pesait sur les relations entre les deux pays, comme semblent en témoigner les résolutions « pacifiques » des crises qui ont ponctué la Guerre froide.

[modifier] La réduction des arsenaux nucléaires

Les accords Strategic Arms Limitation Talks (SALT), signés par les États-Unis et l'Union soviétique en 1972 et 1979, fixaient aux armes stratégiques offensives des plafonds supérieurs aux niveaux que celles-ci avaient atteints : ils autorisaient donc leur développement, mais limité.

Les accords Strategic Arms Reduction Treaty (START), en 1991 et 1993, imposaient, eux, une véritable réduction des arsenaux de chacun des deux pays, de 13 000 ogives à 3 500 pour chacune des parties.

[modifier] Pays disposant de la bombe atomique en 2006

Les puissances nucléaires en 2006 Rouge : Puissance nucléaire majeure Orange : Puissance nucléaire moyenne Bleu : Puissance nucléaire faible Noir : Puissance nucléaire supposée
Les puissances nucléaires en 2006

Rouge : Puissance nucléaire majeure
Orange : Puissance nucléaire moyenne
Bleu : Puissance nucléaire faible
Noir : Puissance nucléaire supposée

Depuis 1945, année où la première bombe explosa au Nouveau-Mexique aux États-Unis, plusieurs pays ont tenté de maîtriser la conception d'une telle arme.

Cinq pays sont juridiquement reconnus comme « états dotés de l'arme nucléaire » par le TNP, voici leur arsenal en 2005 :

  • la Russie : 8 200 têtes actives (environ 10 000 en réserve ou en attente d'assemblage) ;
  • les États-Unis : 7 650 têtes actives (environ 3 000 en réserve ou en attente d'assemblage) ;
  • la République populaire de Chine : 400 têtes actives ;
  • la France : aucune donnée publique n'est disponible, mais plusieurs sources indiquent [1] environ 350 têtes actives ;
  • le Royaume-Uni : 200 têtes actives.

Les politologues les désignent par le terme de « club nucléaire ». Ces pays sont aussi exactement ceux qui sont membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies.

Deux pays, non-signataires du TNP, disposent de l'arme nucléaire :

  • l'Inde : 30 à 40 têtes actives ; a réalisé le 18 mai 1974 son premier essai nucléaire, officiellement à but pacifique. Le 11 mai 1998, elle réalise son premier essai militaire.
  • le Pakistan : 24 à 48 têtes actives ; a réalisé quelques jours après l'Inde, le 28 mai 1998, son premier essai nucléaire.

Israël, qui est également non-signataires du TNP, disposerait d'armes nucléaire. Les services de renseignement des États-Unis estiment l'arsenal nucléaire à 82 têtes. Selon un ancien technicien de la Centrale nucléaire de Dimona, Mordechaï Vanunu, Israël disposerait de plus de 200 bombes atomiques. Cette déclaration lui a valut une condamnation pour espionnage et trahison et une peine de prison de 18 ans. Selon certaines sources, Israël aurait procédé, avec l'aide de l'Afrique du sud, à un essai sous-marin dans l'Océan Indien le 22 septembre 1979 (voir l'article Incident Vela).

La Corée du Nord est le seul pays qui a ratifié le TNP, tout en ayant acquis l'arme nucléaire. Le nombre de têtes est estimé de 1 à 2, voire jusqu'à 6 têtes actives en juillet 2005 selon l'AIEA (Source : Yahoo actualités [1]). La Corée du Nord a procédé à un essai nucléaire le 9 octobre 2006.

Voir l’article Armes nucléaires en Corée du Nord.

[modifier] Les pays possédant un programme nucléaire

La recherche nucléaire en 2006Rouge : les cinq grandes puissances nucléairesOrange foncé : les autres puissances nucléaires déclarées officiellementOrange clair : les États suspectés de vouloir se doter de l'arme nucléairePourpre : les États suspectés de faire, ou ayant eu, des recherches sur l'arme nucléaire
La recherche nucléaire en 2006

Rouge : les cinq grandes puissances nucléaires
Orange foncé : les autres puissances nucléaires déclarées officiellement
Orange clair : les États suspectés de vouloir se doter de l'arme nucléaire
Pourpre : les États suspectés de faire, ou ayant eu, des recherches sur l'arme nucléaire

[modifier] Pays soupçonnés de vouloir développer un programme nucléaire militaire

  • L'Iran qui essaye depuis plusieurs années de se procurer l'énergie atomique à des fins, officiellement, civiles. Cependant plusieurs membres de la communauté internationale pensent que ce programme peut être utilisé pour développer l'arme nucléaire, notamment depuis la découverte de l'installation de recherche de Natanz en août 2002, qui n'avait pas été déclarée à l'AIEA. Une troïka européenne (composée de l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni) s'est formée et tente de pousser l'Iran à accepter un contrôle strict de son programme civil par les experts de l'AIEA. Israël et les États-Unis pour leur part laissent planer le déclenchement de représailles militaires si l'existence d'un programme militaire venait à être confirmée. Au début du mois de janvier 2006, l'Europe et les États-Unis se sont mis d'accord pour présenter l'affaire devant le Conseil de sécurité de l'ONU. D'après certains experts, l'Iran pourrait être en possession de sa première arme nucléaire dès 2008.
Voir l’article Programme nucléaire iranien.
  • Le Brésil qui est soupçonné par la communauté internationale de vouloir développer un programme nucléaire.
  • L'Algérie qui est soupçonnée de vouloir développer un programme nucléaire. Les algériens ont mis en marche un second réacteur nucléaire, qui est particulièrement protégé, elle suscite des craintes chez les américains à cause de la taille de ce réacteur, et de la large défense aérienne dont il bénéficie. Une enquête de la CIA avait conclu à l'éventuelle utilisation militaire du réacteur nucléaire d'Aïn Oussara (160 km au sud d'Alger).
  • L'Arabie Saoudite est aussi soupçonnée de vouloir développer un programme nucléaire. L'Arabie-Saoudite et le Pakistan auraient signé un accord secret sur « la coopération nucléaire » qui fournirait aux Saoudiens la technologie du nucléaire en échange de pétrole bon marché.
  • La Syrie qui est soupçonnée par les États-Unis de vouloir développer un programme nucléaire.

[modifier] Pays ayant démantelé leurs installations atomiques

  • La Suisse a préconisé de se doter d'un armement nucléaire, a construit des installations l'enrichissement de l'uranium puis a pris des contacts avec l'Etat-Major de l'armée francaise pour acquérir une arme nucléaire avant d'abandonner le projet au milieu des années 1960 [2].
  • Durant les années 1950 et 1960, la Suède a développé un programme secret d'arme nucléaire, dans l'objectif de se protéger d'une éventuelle invasion de l'Union soviétique. Ce programme lui a permis de réaliser une bombe atomique, mais le programme a été abandonné en 1968, après la ratification du TNP [3].
  • La Libye qui a officiellement abandonné son programme nucléaire en 2003. C'est le résultat de neuf mois de tractations secrètes entre la Libye, les États-Unis et la Grande-Bretagne.
  • L'Irak a stoppé son programme nucléaire après la première guerre du golfe. Les États-Unis et le Royaume-Uni ont soupçonné pendant un temps que le programme puisse avoir été relancé, mais depuis l'invasion de l'Irak en 2003, aucune preuve en ce sens n'a été trouvée.
  • Les nouveaux États issus de la dissolution de l'Union soviétique, tels l'Ukraine et le Kazakhstan ont rendu les ogives à la Russie et démantelé les bases nucléaires sur leur sol.
  • Les installations françaises en Algérie ont été démantelées et le pays n'a hébergé aucune arme nucléaire depuis son indépendance en 1962.
  • De même, la base britannique d'essais nucléaires en Australie a été démantelée.
  • Le Canada a possédé l'arme nucléaire de 1964 à 1982. Elle avait été proposée en 1961 par le président américain John F. Kennedy. L'offre fut acceptée en 1963 et les bases des missiles furent installées en 1964. On en installa une en Ontario, une autre au Québec et une autre au Nunavut [réf. nécessaire].

[modifier] Les différents types de bombes

Les armes nucléaires sont de deux types :

  • les armes à fission ou « bombes A » : elles utilisent une masse critique d'uranium enrichi ou de plutonium, réunie par l'implosion d'un explosif classique.
  • les armes à fusion ou bombes thermonucléaires ou « bombes H ». Les conditions de température et de pression nécessaires à la réaction de fusion d'isotopes d'hydrogène (deutérium et tritium) sont obtenues par l'explosion d'une « amorce » constituée par une bombe à fission au plutonium.

La bombe à neutrons est une variante de bombe thermonucléaire.

Les puissances des bombes nucléaires vont du kilotonne à la mégatonne d'équivalent TNT. Une explosion nucléaire provoque à la fois un effet de souffle, un effet thermique et des radiations.

On distingue :

  • l'arme nucléaire stratégique, instrument de la doctrine de dissuasion nucléaire ou de « non-emploi », destinée à prévenir un conflit,
  • de l'arme nucléaire tactique, ou de bataille, susceptible d'être employée sur des objectifs militaires au cours d'un conflit. La précision des vecteurs aidant, ce type d'arme a conduit à la miniaturisation et aux faibles puissances (mini-nuke dans le jargon journalistique américain). La France a renoncé aux armes nucléaires tactiques.

Des utilisations civiles des armes nucléaires ont été envisagées (creusement de cavités pour le stockage de gaz notamment) mais jamais mises en œuvre.

Une tête nucléaire opérationnelle est associée à un vecteur, chargée de l'amener sur la cible. Ces vecteurs sont des missiles tirés à partir de plateformes aériennes (avions de combat), sous-marines ou terrestres (fixes ou mobiles), des bombes larguées par avion, ou encore des obus d'artillerie.

[modifier] La bombe A

Voir l’article Bombe A.

Les bombes à fission furent les premières à être développées et sont communément appelées « bombes atomiques ».

Elles se fondent sur le principe de la fission nucléaire et utilisent des éléments fissiles comme l'uranium 235 et le plutonium 239.

Pour obtenir une explosion nucléaire il est nécessaire de déclencher une réaction nucléaire en chaîne. Pour cela, il faut avoir une quantité suffisante de matière fissile, c'est la masse critique. La masse critique est d'environ 17 kilogrammes pour l'uranium 235 et de 5 kilogrammes pour le plutonium 239. Une fois cette masse critique rassemblée, la réaction en chaîne est déclenchée. Dans les bombes atomiques, la quantité de matière fissile doit même être supérieure à la masse critique, de l'ordre de trois fois en général. On parle alors de masse sur-critique.

Pour contrôler le moment de l'explosion, la matière fissile est séparée en deux ou assemblée sous une forme de sphère creuse. Ainsi la masse critique ne peut pas être atteinte spontanément et il n'y a donc aucun risque de fission nucléaire intempestive.

Le détonateur est un explosif conventionnel qui va rassembler et comprimer la matière fissile, augmenter sa densité et déclencher la réaction en chaîne. Dans certains cas, la réaction en chaîne est également «dopée» par une source de neutrons extérieure à la matière fissile.

Alors, les noyaux de la matière fissile se scindent (fissionnent) et libèrent des neutrons. Ces derniers percutent d'autres noyaux de matière fissile, qui à leur tour libèrent des neutrons et ainsi de suite. La réaction en chaîne est déclenchée et la matière produit une énergie colossale par rapport à ce que produiraient des réactions chimiques dans une même quantité de matière.

L'important dégagement d'énergie s'explique par le fait que les fragments de fission sont chargés électriquement et se repoussent violemment. Ils communiquent rapidement, par freinage, leur énergie à la matière environnante. Ils ont en quantité mesurable un défaut de masse, c'est-à-dire une masse totale inférieure à celle de l'élément fissile qui les a produits. Ce défaut de masse m correspond à l'énergie libérée E, selon la célèbre formule d'Einstein E=mc2, où c est la vitesse de la lumière.

[modifier] La bombe H

Voir l’article Bombe H.

Les bombes à fusion, communément nommées « bombes à hydrogène » ou « bombes H », se fondent sur le principe de la fusion nucléaire.

Alors que la bombe A utilise le principe de la fission, qui est la séparation des atomes, la bombe H utilise la fusion, qui consiste, comme son nom l'indique, à fusionner des isotopes dits fusibles. Les bombes H utilisent généralement des isotopes fusibles comme le deutérium et le tritium qui sont des isotopes de l'hydrogène. Le deuterium s'extrait de l'eau de mer, sous forme D2O plus communément appelé eau lourde. Le tritium est fabriqué à partir du lithium.

Pour réaliser une fusion thermonucléaire, il faut chauffer les éléments fusibles de manière à les porter à très hautes températures. La température suffisante à l'amorçage de la réaction ne peut être produite que par l'utilisation d'une bombe A, qui sert donc de détonateur.

Les bombes H classiques sont divisées en deux étages :

  • le premier étage est constitué d'une bombe A (sphère creuse de plutonium)
  • le deuxième étage est constitué des combustibles de fusion

Les combustibles de fusion soumis à des température et pression suffisantes peuvent alors entrer en réaction de fusion.

La plus puissante explosion nucléaire de l'histoire fut le résultat du test de la Tsar Bomba soviétique de 57 Mt.

[modifier] Tactique

Davy Crockett, la plus petite arme nucléaire des États-Unis
Davy Crockett, la plus petite arme nucléaire des États-Unis

Dés les années 1950, les deux superpuissances développèrent toute une gamme de têtes nucléaires pour équiper de nombreux vecteurs, en plus de la classique bombe larguée par avion, allant du missile air-air à la torpille, en passant par des mines et les obus d'artillerie.

[modifier] La bombe à neutrons

Voir l’article Bombe à neutrons.

La bombe à neutrons, aussi appelée bombe N ou bombe à rayonnements renforcés, détruit peu les bâtiments, car les effets de souffle, de chaleur sont limités, quoique toujours présents. En revanche, les radiations et notamment l'émission de neutrons sont grandement amplifiées et tuent les organismes vivants aux alentours. Elle est, en raison de cet effet, considérée comme une bombe « propre ».

En raison de ses propriétés, la bombe à neutrons a été destinée à l'origine à stopper une avancée de chars d'assauts ennemis, en tuant les hommes se trouvant à l'intérieur. Ses effets sur les équipements électroniques lui permettrait également d'être utilisée comme charge de missiles anti-missiles balistiques. À cet effet, l'armée américaine l'a utilisée pendant une courte période avant la signature du Traité ABM, au sein de ses missiles anti-missiles Sprint, en 1975.

[modifier] Missiles Pluton et Hadès

Voir l’article Missile Pluton.

À la fin de la Guerre froide, pour remplacer les Pluton, la France a développé un missile destiné à être mis en œuvre par le régiment Hadès. Ce missile, à courte portée et à relativement faible charge (bombe à neutrons), était destiné à arrêter une attaque terrestre surprise des forces du pacte de Varsovie avant qu'elles ne pénètrent le territoire national. La fin de la Guerre froide et ses conditions d'emploi (arme tactique) ont provoqué son abandon.

[modifier] La bombe salée

Voir l’article Bombe salée.

La bombe salée est une bombe nucléaire produisant un radioisotope qui maximise les retombées radioactives.

[modifier] La bombe radiologique

Voir l’article Bombe radiologique.

La bombe radiologique est un type de bombe sale. Elle n'est pas une bombe nucléaire au sens propre du terme : aucune réaction de fission ou de fusion n'est déclenchée.

Elle se compose d'un explosif traditionnel pas nécessairement puissant, entouré de matière radioactive. Son but n'est donc pas de produire une puissance colossale comme une bombe atomique traditionnelle, mais de polluer et de contaminer la zone où elle a explosé.

[modifier] Mini-nukes

Voir l’article Mini-nuke.

Les mini-nukes (terme non officiel) sont des bombes thermonucléaires miniaturisées destinées à la destructions des infrastructures souterraines, communément appelés bunkers, développées principalement par les États-Unis. Ce nouveau type d'engins suscite la crainte de voir se banaliser l'utilisation d'armes nucléaires dans de futurs conflits.

[modifier] Les effets d'une bombe atomique

Voir l’article Explosion atomique.

Les aspects particuliers de la bombe comme sa puissance et sa matière explosive la distinguent des explosifs traditionnels. Plusieurs effets la rendent bien plus dangereuse que les bombes développées jusqu'alors. On distingue généralement quatre grands effets (le souffle, la chaleur, l'impulsion électromagnétique et les radiations). Utilisées en grand nombre, les bombes atomiques peuvent également avoir un effet sur le climat global de la Terre.

[modifier] Le souffle

La puissance de l'explosion est bien plus importante qu'avec un explosif traditionnel. Une onde de choc provoque un déplacement important et rapide de l'air environnant, exerçant ainsi une contrainte (pression) sur les objets alentours.

Le souffle de l'explosion détruit tous les bâtiments alentour et provoque des lésions et la surdité des personnes qui sont trop proches de l'explosion. Une fois l'onde de choc passée, de forts vents créés par l'effet de vide (dépression, contrainte opposée) dû à l'explosion, semblables à ceux d'un ouragan, finissent de démolir les bâtiments qui seraient encore debout.

Si l'explosion a lieu au niveau du sol ou même est souterraine, des séismes peuvent également avoir lieu.

[modifier] La chaleur

Brûlures d'une femme japonaise suite à une explosion nucléaire en 1945
Brûlures d'une femme japonaise suite à une explosion nucléaire en 1945

La chaleur de l'explosion est telle qu'elle déclenche des incendies et cause des brûlures sur les personnes proches de l'explosion. Pour donner un ordre de grandeur, une bombe de dix méga-tonnes provoque des brûlures jusque dans un rayon de trente kilomètres et la température en son centre atteint plusieurs millions de degrés. À cela peuvent s'ajouter des brûlures aux yeux pour ceux qui regardent l'explosion.

[modifier] L'impulsion électromagnétique (IEM)

Voir l’article Impulsion électromagnétique.

Une explosion nucléaire provoque un déplacement d'électrons, qui crée un courant électrique. Ce courant est tel qu'il perturbe pendant un certain temps les alimentations électriques et détruit complètement la plupart des circuits électroniques.

[modifier] Les radiations

Il y a deux grands types de radiations :

  • celles issues directement de l'explosion, qui sont très meurtrières et tuent presque instantanément (voir Syndrome d'irradiation aiguë);
  • celles issues de la dissémination des éléments radioactifs de la bombe et des éléments contaminés, qui peuvent être transportés par les mouvements d'air sur de très grandes distances. Ces irradiations provoquent de nombreux types de cancers, comme des leucémies et provoquent également des malformations chez les nouveaux nés, suite à une altération de l'ADN des parents ou du fœtus. Cette forme d'irradiation est la plus mortelle en termes de nombre de personnes touchées.

[modifier] Impact climatique

Voir l’article Hiver nucléaire.

Selon certains scénarios, si une guerre nucléaire venait à être déclenchée avec l'emploi massif des bombes nucléaires, des impacts importants sur le climat de la Terre pourraient se faire ressentir. Les incendies en masse déclenchés par l'effet de chaleur, ainsi que le soulèvement de la poussière, pourraient provoquer la formation d'un gigantesque manteau de suie et de poussière dans la stratosphère, qui occulterait les rayons du Soleil. Il s'ensuivrait, pendant quelques jours seulement ou plusieurs années, ce que l'on appelle communément un Hiver nucléaire.

[modifier] Référence

  1. (fr) Etat des forces nucléaires françaises au 15 août 2004
  2. (fr) Quand la Suisse rêvait de la bombe atomique
  3. (en) Sweden's Decision Not to Build Nuclear Weapons: Implications for Policy Today, Eric Arnett, SIPRI

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Bibliographie

  • Raymond Aron, Paix et guerre entre les nations, Calmann-Lévy, Paris, 1962 ;
  • Georges Ayache et Alain Demant, Armements et désarmements depuis 1945, Complexe, Bruxelles, 1991 ;
  • Amiral Marcel Duval :
    • L'Arme nucléaire dans le monde : état des lieux, Défense nationale, janv. 1998 (voir aussi janv. 1997),
    • Perspectives d'avenir de la dissuasion française, Défense nationale, déc. 1996 ;
  • Général Pierre-Marie Gallois, Géopolitique. Les Voies de la puissance, FEDN-Plon, Paris, 1990 ;
  • Paul-Marie de la Gorce, La Guerre et l'Atome, Plon, Paris, 1985 ;
  • Éric de la Maisonneuve, La violence qui vient, Arléa, Paris, 1997 ;
  • Général Claude le Borgne, La guerre est morte, mais on ne le sait pas encore, Grasset, Paris 1987 ;
  • Livre blanc sur la Défense nationale, 1994 ;
  • Général Lucien Poirier :
    • La Crise des fondements, ISC/Economica, Paris, 1994,
    • Stratégies nucléaires, Complexe, Bruxelles, 1988 ;
  • Jacques Soppelsa, Géographie des armements, Masson, Paris, 1980 ;
  • Bruno Tertrais, L'Arme nucléaire après la guerre froide, Economica, 1994.

[modifier] Liens externes

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