Croate
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Parlé en | Croatie, Bosnie-Herzégovine, Serbie (Voïvodine) et d'autres pays | |||
Région | Europe centrale | |||
Nombre de locuteurs | 6 millions | |||
Classement | ||||
Typologie | SVO + ordre libre [1] Accentuelle |
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Classification par famille | ||||
- Langues indo-européennes (Dérivée de la classification SIL)
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Statut officiel et codes de langue | ||||
Langue officielle de | Croatie, Bosnie-Herzégovine, Serbie (Voïvodine), Autriche (Burgenland) | |||
Régi par | Vijeće za normu hrvatskoga standardnog jezika | |||
ISO 639-1 | hr | |||
ISO 639-2 | scr (B) / hrv (T) | |||
ISO/DIS 639-3 |
hrv (en) |
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SIL | SRC/CRX | |||
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Article premier de la Déclaration des Droits de l'Homme (voir le texte en français) |
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Voir aussi : langue, liste de langues, code couleur |
Le croate est une langue du groupe méridional des langues slaves, de la famille des langues indo-européennes, parlée par les Croates. Le croate est proche du slovène mais surtout du serbe, du bosnien et du monténégrin. Il y a intercompréhension entre Serbes, Bosniens, Croates et Monténégrins, malgré quelques différences grammaticales et lexicales, et l'usage d'un alphabet différent (latin pour le croate, cyrillique pour le serbe). L'affirmation d'une langue croate en tant que telle, et l'usage du terme par certains écrivains ou intellectuels furent réprimés à l'époque yougoslave car considérés comme une marque de nationalisme et de séparatisme (voir Printemps croate). La dénomination de la langue croate a été et reste une question complexe et sensible, même si depuis l'indépendance de la Croatie, elle est pleinement reconnue. Le point de vue le plus objectif semble être celui de la sociolinguistique, selon laquelle le croate est une langue ausbau faisant partie du diasystème slave du centre-sud, appelé officiellement serbo-croate dans l’ancienne Yougoslavie par une volonté politique qui n'était pas toujours partagée (voir Histoire).
Sommaire |
[modifier] Distribution
Le croate est la langue nationale et officielle de la Croatie. Il est aussi l’une de trois langues officielles de Bosnie-Herzégovine.
Il est également parlé par des minorités croates en:
- Hongrie (dans le sud et dans l'ouest dans une région limitrophe du Burgenland autrichien)
- Autriche (dans le Burgenland, voir Croate du Burgenland)
- Slovaquie (au sud-ouest, dans une région limitrophe du Burgenland autrichien)
- République tchèque (en Moravie)
- Roumanie (dans le Banat)
- Italie (Frioul-Vénétie julienne et Molise)
- Serbie (en Voïvodine)
- Kosovo (dans les villages Janjevo et Letnica)
- Monténégro (dans les bouches de Kotor) et sur le littoral, jusqu'à Bar.
Des communautés issues de l'émigration utilisent le croate notamment en Allemagne, en Australie, au Chili, en Nouvelle-Zélande et au Canada.
[modifier] Variantes régionales
Les variantes régionales du croate sont considérées de deux points de vue.
1. D'après la forme du pronom interrogatif signifiant "quoi" (što, kaj et ča), on distingue trois dialectes:
- le chtokavien (štokavski), parlé en Slavonie, dans une partie de la Dalmatie (y compris Dubrovnik), et en Herzégovine; il est aussi la base sur laquelle est fondée la langue littéraire ;
- le tchakavien (čakavski), à l’ouest : en Istrie, à Lika, dans les îles au nord de l’île de Korčula et dans les villes dalmates (Split, Zadar, Šibenik, Makarska, etc.) et leurs environs ;
- le kaïkavien (kajkavski), utilisé au nord du pays (dans le Zagorje croate et dans le Međimurje), autour de Zagreb et à Varaždin).
2. Une autre division, qui se superpose aux dialectes, est opérée à partir de la façon dont a évolué le son ĕ du slave commun, noté par la lettre ѣ, appelée « yat ». Ce son a donné je (prononcé « yé ») avec la variante ije (prononcé « iyé »), i et e (pononcé « é »). Par exemple, « homme » se dit čovjek, čovik ou čovek, et « rivière » rijeka, rika ou reka. Selon ce critère il y a trois variantes nommées izgovori (« prononciations »):
- (i)jékavienne (en croate (i)jekavski), dans la plus grande partie de la Croatie et en Herzégovine
- ikavienne (ikavski), dans certaines parties de la Croatie
- ékavienne (ekavski), principalement à Zagreb et dans ses environs
Voir aussi l'article Croate du Burgenland.
[modifier] Histoire
La langue littéraire croate est fondée sur le dialecte chtokavien à prononciation (i)jékavienne, codifiée dès 1604 par le jésuite Bartol Kasic (1575-1650) dans sa Grammaire (1604) et son Dictionnaire croate-italien (1599), et employée dans sa Bible (1636) et son Rituel romain (1640). L'orthographe croate fut définitivement fixée et standardisée au milieu du XIXe siècle, sous l’impulsion notamment de Ljudevit Gaj, figure éminente du renouveau national croate.
Depuis plus de cinq siècles, le croate s'écrit en caractères latins et utilise 30 lettres. Mais du IXe à la fin du XVe siècle, et pour certaines régions côtières jusqu'au début du XIXe siècle, le croate s’écrivait en caractères glagolitiques. Les plus vieux textes glagolitiques croates conservés datent du XIe siècle et la plupart, parmi eux, sont gravés dans la pierre, comme celui de la stèle de Baška qui est remarquable par ses dimensions et par l'importance du texte qui, pour la première fois, mentionne la nation croate. Plus étonnant, le Texte du Sacre sur lequel les rois de France prêtaient serment à Reims était également partiellement rédigé en glagolitique croate. Aussi, les Croates étaient les seuls catholiques européens qui avaient l’autorisation de Rome de ne pas se servir du latin ni de l'alphabet latin dans la liturgie. C’était pour cela qu’ils ont imprimé le premier missel en caractères glagolitiques en 1483.
Après la Première guerre mondiale fut constitué le Royaume des Serbes, des Croates et des Slovènes, devenu plus tard la Yougoslavie, sous l'égide de la Serbie, pays vainqueur dans la guerre. L'idée de la langue serbo-croate fut de plus en plus soutenue par les autorités de Belgrade, ce qui n'était pas au goût des Croates désireux d'indépendance.
Après le bref épisode de l'État indépendant de Croatie existant au cours de la Seconde guerre mondiale, dans la Yougoslavie communiste, la promotion de la langue serbo-croate et les tentatives d'estomper les différences entre le croate et le serbe devinrent les composantes d'une politique linguistique officielle, ce qui ressort clairement des Accords de Novi Sad (1954).
Les indépendantistes croates ne se résignèrent pas. En 1967, la Déclaration au sujet de la position de la langue croate fut signée par beaucoup d'écrivains.
Au début des années 1970, lors du Printemps croate, et de nouveau dans les années 1990, à la suite de la proclamation de la souverainté de la Croatie et des guerres en Yougoslavie, se renforça une tendance puriste qui conduisit à séparer le croate du serbe, à dénoncer et rejeter les serbismes et les internationalismes, et à réintroduire dans la langue de nombreux mots plus ou moins sortis de l'usage depuis des décennies, ainsi que des néologismes à base slave. Il s'agissait d'une politique délibérée de marquer la différence avec le serbe, alors même que les nationalistes au pouvoir en Serbie épuraient le serbe de ses croatismes.
[modifier] Phonétique
[modifier] La correspondance graphie – prononciation
Lettre | Transcription phonétique | Prononcée à peu près comme dans |
---|---|---|
A, a | [a:], [a] | âme, arc |
B, b | [b] | bon |
C, c | [ts] | tsigane |
Č, č | [ʧ] | tchèque |
Ć, ć | [ʧj] | tien, mouillé |
D, d | [d] | donner |
Đ, đ | [ʤj] | diable, mouillé |
DŽ, dž | [ʤ] | l’anglais gin |
E, e | [e:], [e] | être, examen |
F, f | [f] | film |
G, g | [g] | gare |
H, h | [x] | hahaha !, aspiré |
I, i | [i:], [i] | île, ilôt |
J, j | [j] | yeux |
K, k | [k] | kilo |
L, l | [l] | lac, plus dur |
Lj, lj | [ʎ] | lien, mouillé |
M, m | [m] | mal |
N, n | [n] | nage |
Nj, nj | [ɲ] | indigné |
O, o | [o:], [o] | aube, orange |
P, p | [p] | pas |
R, r | [r] | rare, roulé |
S, s | [s] | sac |
Š, š | [ʃ] | chat |
T, t | [t] | tour |
U, u | [u:], [u] | cour, ourlet |
V, v | [ʋ] | voix |
Z, z | [z] | zèle |
Ž, ž | [ʒ] | jour |
Remarques :
- R entre deux consonnes ou en début de mot est considéré comme une voyelle (prst = « doigt », rvanje = « combat »).
- À l’encontre du serbe, en croate les noms propres des langues étrangères utilisant l’alphabet latin s’écrivent comme dans la langue d’origine. Par conséquent, on peut ajouter aux lettres ci-dessus « q », « w », « x » et « y ».
[modifier] Changements phonétiques
[modifier] A mobile
Ce son apparaît à certaines formes du nom et de l’adjectif et disparaît à d’autres formes : pas = « chien » / psa = « du chien », dobar = « bon » / dobra = « bonne ». Dans le cas des radicaux terminés en deux consonnes, ce a mobile apparaît au génitif pluriel entre les deux consonnes : radical sestr-, nominatif singulier sestra, génitif pluriel sestara (voir Déclinaison des noms).
[modifier] Changement de l en o
Les noms et les adjectifs terminés en -ao ou -eo (posao = « travail », veseo = « gai ») étaient à une époque de l’histoire de la langue terminés en l dur (posal, vesel) qui a évolué en o, mais seulement en fin de mot. Cet o redevient l s’il n’est plus en position finale, mais suivi d’une désinence (posla = « du travail », le génitif du nom ; vesela = « gaie », le féminin de l’adjectif).
[modifier] Assimilation des consonnes
Lorsque deux consonnes, l’une sourde et l’autre sonore arrivent en contact par ajout d’une désinence ou d’un suffixe à un mot, la première consonne devient, du point de vue de la sonorité, pareille à la seconde (assimilation régressive). Ainsi,
les consonnes sonores | b, | g, | d, | đ, | z, | ž, | dž | deviennent | |
les consonnes sourdes | p, | k, | t, | ć, | s, | š, | č, | et vice-versa. |
Par exemple, de rob = « esclave », on forme, en y ajoutant le suffixe -stvo, le nom ropstvo = « esclavage », ou b se transforme en p sous l’influence de la première consonne du suffixe, s, qui est sourde. La graphie du serbe étant phonétique, l’assimilation est rendue par l’écriture, sauf en fin de mot : Šef bi ['ʃe:vbi] voleo da radimo. = « Le chef aimerait qu’on travaille. »
[modifier] Palatalisation
Certaines consonnes terminant la forme du cas nominatif d’un nom ou se trouvant à la fin du radical d’un verbe, peuvent changer de nature sous l’influence d’une voyelle commençant une désinence ou un suffixe. Les cas les plus fréquents :
- devant un e (au cas vocatif) :
- k > č – radnik = « ouvrier » > radniče! = « (Eh !) l’ouvrier ! »
- g > ž – vrag = « diable » > vraže!
- h > š – duh = « âme » > duše!
- devant un i (au nominatif des masculins pluriels):
- k > c – vojnik = « soldat » > vojnici = « soldats »
- g > z – prijedlog = « proposition » > prijedlozi
- h > s – orah = « noix » > orasi
- devant un j (prononcé comme « y » dans « yeux ») (Ce genre de palatalisation est appelé yodisation ou mouillure des consonnes dures.) :
- d > đ
- t > ć
- l > lj
- n > nj
- z > ž
- s > š
Exemple : Le suffixe formant le comparatif des adjectifs est -ji. Lorsque celui-ci est ajouté à un adjectif terminé en consonne dure, celle-ci devient molle : tvrd = « dur » > tvrđi = « plus dur », brz = « rapide » > brži = « plus rapide ».
[modifier] Accentuation
L’accent qui frappe l’une des voyelles d’un mot a un double caractère en croate. C’est un accent d’intensité, c’est-à-dire la voyelle en cause est prononcée avec plus de force que les autres (comme en français), mais aussi tonique (ou musical), la voyelle accentuée étant prononcée un ton plus haut ou plus bas que les autres.
En croate l’accent est mobile, avec une seule limitation. Dans le cas des mots ayant plus d’une syllabe, l’accent peut frapper n’importe quelle voyelle, sauf la dernière, règle qui s’applique aux mots étrangers également, ce qui fait, par exemple, prononcer tous les mots français avec l’accent sur l’avant-dernière syllabe au lieu de la dernière. Il y a quatre sortes d’accent, des combinaisons entre le caractère descendant ou ascendant et la durée de la voyelle (longue ou courte). L’accent n’est noté que dans les ouvrages de linguistique, les manuels de langue et les dictionnaires. Leurs signes conventionnels sont ceux des exemples ci-dessous.
- accent court descendant : vjȅtar = « vent »
- accent long descendant : pîvo = « bière »
- accent court montant : òtac = « père »
- accent long montant : písati = « écrire »
Les voyelles non accentuées peuvent également être longues ou brèves. Les longues sont notées (non pas dans les écrits ordinaires) par ¯ (žèna = « femme » / žénā = « des femmes », le génitif pluriel du nom).
Comme on peut le voir dans cet exemple, le caractère de l’accent et la durée des voyelles ont une valeur fonctionnelle, par exemple, comme ici, ils marquent deux cas différents dans la déclinaison. La place de l’accent a également une valeur fonctionnelle (voir Déclinaison des adjectifs).
[modifier] Lexique
[modifier] Formation des mots
[modifier] Dérivation
Comme en français, en ajoutant certains suffixes à un mot, on peut en obtenir d’autres, appartenant à la même famille lexicale.
Mot de base | Suffixe | Mot dérivé | |
---|---|---|---|
noć = « nuit » + | -ište | > | noćište = « lieu pour passer la nuit » |
-as | > | noćas = « cette nuit » | |
-ti | > | noćiti = « passer la nuit » | |
-n- (-i, -a, -o) | > | noćni, -a, -o = « nocturne » |
Parmi les nombreux suffixes lexicaux, un suffixe un peu à part : -ad qui forme un grand nombre de noms collectifs, par exemple pour désigner des groupes de jeunes animaux : pilad = « poulets », janjad = « agneaux », telad = « veaux ». Ces noms sont au singulier et se déclinent comme les autres noms masculins singuliers.
Avec des préfixes provenant de prépositions, on obtient surtout des verbes à partir d’autres verbes : ići = « aller » > otići = « partir », izaći = « sortir », doći = « venir », naići = « arriver à l’improviste ». Ces préfixes changent non seulement le sens du verbe de base, mais aussi son aspect (voir Aspects des verbes.)
[modifier] Composition
En croate ce procédé est beaucoup plus productif qu’en français. On peut l’appliquer par :
- la simple juxtaposition de deux mots : dan = « jour » + gubiti = « perdre » > dangubiti = « perdre le temps, paresser »
- l’ajout du deuxième mot à l’aide d’une voyelle de liaison : crn = « noir » + o + kos (de kosa = « cheveux ») > crnokos = « aux cheveux noirs »
Il y a aussi des mots dont le processus de composition n’est pas senti comme achevé. Ils s’écrivent avec un trait d’union : radio + stanica = « station » > radio-stanica = « station de radio ».
La composition peut être combinée avec la dérivation : kratk- (de kratak = « court ») + o + vid- (de vidjeti = « voir ») + -an > kratkovidan = « myope ».
[modifier] Emprunts
Le croate est moins perméable aux emprunts que le serbe, mais il a tout de même emprunté des vocables à plusieurs langues, y compris au français : bife < « buffet », biro < « bureau », butik < « boutique », ekspoze < « exposé ». Il y a non seulement des noms empruntés, mais aussi des verbes (telefonirati, analizirati), des adjectifs (flegmatičan, logičan) ou même des adverbes (eventualno = « éventuellement », apsolutno = « absolument »). Néanmoins, le croate préfère les néologismes. Exemples : pretplata = « abonnement » (littéralement « paiement à l’avance », à la place de abonman en serbe, zemljopis = « géographie » (littéralement « description de la Terre »), à la place de geografija. Surtout depuis que la Croatie est indépendante, la tendance s’est renforcée de remplacer des mots venus de Belgrade aux temps de la Yougoslavie. Ainsi, par exemple, odvjetnik = « avocat » est préféré à advokat.
[modifier] Grammaire
[modifier] Le nom
[modifier] Genre des noms
Les noms croates peuvent être :
- masculins, d’habitude reconnaissables d’après leur terminaison en consonne au nominatif singulier : grad = « ville ». Il y a aussi des noms masculins terminés en -a : des prénoms masculins (Nikola), des noms de professions (vojvoda = « duc »), etc., qui se déclinent comme les féminins.
- féminins, généralement terminés en -a au nominatif singulier : ruka = « main ». Il y a également des noms féminins terminés en consonne : radost = « joie », stvar = « chose », qui constituent une classe de déclinaison à part.
- neutres, terminés en -o ou en -e au nominatif singulier : kolo = « cercle », polje = « champ », déclinés comme les masculins.
[modifier] Déclinaison des noms
Le croate, langue hautement flexionnelle, se caractérise par sept cas, les noms étant groupés en quatre classes de déclinaison, d’après leur désinence au nominatif singulier. Voici la déclinaison régulière de quatre noms de deux classes de déclinaison comportant le plus grand nombre de noms.
Masculin animé, singulier | Masculin animé, pluriel | Masculin inanimé, singulier | Masculin inanimé, pluriel | Neutre singulier | Neutre pluriel | Féminin singulierr | Féminin pluriel | |
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Nominatif | jelen = „cerf” | jeleni | izvor = „source” | izvori | selo = „village” | sela | žena = „femme” | žene |
Génitif | jelena | jelēnā | izvora | izvōrā | sela | selā | ženē | žénā |
Datif | jelenu | jelenima | izvoru | izvorima | selu | selima | ženi | ženama |
Accusatif | jelena | jelene | izvor | izvore | selo | sela | ženu | žene |
Vocatif | jelene! | jeleni! | izvore! | izvori! | selo! | sela! | ženo! | žene! |
Instrumental | jelenom | jelenima | izvorom | izvorima | selom | selima | ženom | ženama |
Locatif | o jelenu | o jelenima | o izvoru | o izvorima | o selu | o selima | o ženi | o ženama |
Remarques :
- L’accusatif singulier des noms masculins animés est identique à leur génitif singulier, alors que l’accusatif singulier des noms masculins inanimés est pareil à leur nominatif singulier.
- La désinence du génitif pluriel est -a long. C’est ce qui différencie principalement le génitif pluriel du génitif singulier des noms masculins et neutres, et le génitif pluriel des féminins de leur nominatif singulier.
[modifier] Fonctions des cas
Cas | Fonction(s) principale(s) | Exemple |
---|---|---|
Nominatif | sujet | Ovaj učenik je dobar. = « Cet élève est bon. » |
attribut | On je učenik. = « Il est élève. » | |
Génitif | complément du nom exprimant la possession | knjiga učenika = « le livre de l'élève » |
Datif | complément d'objet indirect | Dajte učeniku dobru ocjenu. = « Donnez une bonne note à l’élève. » |
Accusatif | complément d’objet direct | Vidim učenika. = « Je vois l’élève. » |
complément de lieu d’un verbe exprimant le déplacement | Idem u grad. = « Je vais en ville. » | |
Vocatif | pour appeler, s’adresser à quelqu’un | Učeniče! = « Hé ! L’élève ! » |
Instrumental | complément d’instrument (inanimé) | Režem kruh ovim nožem. = « Je coupe le pain avec ce couteau. » |
complément d’accompagnement (animé) | Idem u grad sa učenikom. = « Je vais en ville avec l’élève. » | |
Locatif | complément de lieu d’un verbe n’exprimant pas le déplacement | On živi u gradu. = « Il habite en ville. » |
complément dont on parle | Reci mi nešto o tom učeniku. = « Dis-moi quelque chose au sujet de cet élève. » |
[modifier] L’adjectif
[modifier] Catégories d’adjectifs
- qualificatifs : dobar = « bon », jutarnji = « du matin »
- de matière : drveni = « en bois »
- d’appartenance : čovjekov = « de l’homme », babin = « de (la) grand-mère ». Ces adjectifs sont formés à partir de noms, par ajout du suffixe -ov ou -ev aux masculins, et -in aux féminins.
[modifier] Forme brève et forme longue
Les adjectifs peuvent avoir deux formes, brève et longue. La forme brève se caractérise par une terminaison en consonne au nominatif masculin singulier, et la forme longue – par la terminaison -i au même cas :
- bratov = « du frère » – adjectif à forme brève
- hrvatski = « croate » – adjectif à forme longue
Presque tous les adjectifs qualificatifs ont les deux formes, la forme longue étant obtenue en ajoutant -i à la forme brève : bogat > bogati = « riche ». Dans leur cas, la forme brève est aussi appelée indéterminée (ou indéfinie), et la forme longue – déterminée (ou définie). Celle-ci correspond en français à l’adjectif utilisé en tant que nom. Exemple : Bila su dva čovjeka; jedan je bio siromašan, a drugi – bogat; siromašni je šutio, dok je bogati puno pričao. = « Il y avait deux hommes ; l’un était riche, l’autre – pauvre. Le pauvre se taisait, alors que le riche parlait beaucoup. »
Les adjectifs d’appartenance n’ont qu’une forme brève, tandis que ceux terminés en -ski, -nji et -ji, ainsi que les adjectifs au comparatif et au superlatif relatif (voir ci-dessous) – une forme longue. Par conséquent, ces adjectifs peuvent être aussi bien définis qu’indéfinis.
[modifier] Comparaison des adjectifs
Le comparatif de supériorité est formé avec des suffixes :
- -ji, -ja, -je, qui provoque la yodisation (la mouillure) de la consonne finale de l’adjectif :
- pour les adjectifs monosyllabiques à voyelle longue : mlad = « jeune » > mlađi = « plus jeune »
- pour les adjectifs bisyllabiques terminés au masculin singulier en -ak, -ek ou -ok : kratak = « court » > kraći
- -iji, -ija, - ije :
- pour les adjectifs monosyllabiques à voyelle brève : star = « vieux » > stariji
- pour les adjectifs polysyllabiques : hrabar = « courageux » > hrabriji
La comparaison se construit avec la préposition od régissant le génitif : Marko je stariji od Ivana. = « Marko est plus vieux qu’Ivan. »
Le superlatif relatif de supériorité s’obtient du comparatif avec le préfixe naj- : hrabriji = « plus courageux » > najhrabriji = « le plus courageux ».
[modifier] Déclinaison des adjectifs
[modifier] Forme longue
Masculin singulier | Masculin pluriel | Neutre singulier | Neutre pluriel | Féminin singulier | Féminin pluriel | |
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N. | zèlenī = „le vert” | zèlenī | zèlenō | zèlenā | zèlenā | zèlenē |
G. | zèlenōg(a) | zèlenīh | zèlenōg(a) | zèlenīh | zèlenē | zèlenīh |
D. | zèlenōm(e) | zèlenīm(a) | zèlenōm(e) | zèlenīm(a) | zèlenōj | zèlenīma |
A. | zèlenōg(a) (animé), zèlenī (inanimé) | zèlene | zèlenō | zèlenā | zèlenū | zèlenē |
V. | zèlenī | zèlenī | zèlenō | zèlenā | zèlenā | zèlenē |
I. | zèlenīm | zèlenīm(a) | zèlenīm | zèlenīm(a) | zèlenōm | zèlenīm(a) |
L. | o zèlenōm(e) | o zèlenīm(a) | o zèlenōm(e) | o zèlenīm(a) | o zèlenōj | o zèlenīm(a) |
[modifier] Forme brève
Masculin singulier | Masculin pluriel | Neutre singulier | Neutre pluriel | Féminin singulier | Féminin pluriel | |
---|---|---|---|---|---|---|
N. | zèlen = „vert” | zelènī | zelèno | zelèna | zelèna | zelène |
G. | zelèna | zelènīh | zelèna | zelènīh | zelènē | zelènīh |
D. | zelènu | zelènīm(a) | zelènu | zelènīm(a) | zelènōj | zelènīma |
A. | zelèna (animé), zèlen (inanimé) | zelène | zelèno | zelènā | zelènu | zelène |
V. | zèlenī | zelènī | zelèno | zelènā | zèlenā | zèlenē |
I. | zelènīm | zelènīm(a) | zelènīm | zelènīm(a) | zelènōm | zelènīm(a) |
L. | o zelènu | o zelènīm(a) | o zelènu | o zelènīm(a) | o zelènōj | o zelènīm(a) |
À noter qu’au pluriel la forme brève ne diffère de la forme longue que par la place de l’accent : sur la première à la forme longue, sur la deuxième à la forme brève.
[modifier] Les pronoms
[modifier] Les pronoms personnels
N. | ja = „je/moi” | ti = „tu/toi” | on = „il/lui”, ono – neutre | ona = „elle” | mi = „nous” | vi = „vous” | oni = „ils/eux”, one = „elles”, ona – neutre | – |
G. | mene, me | tebe, te | njega, ga | nje, je | nâs, nas | vâs, vas | njih, ih | sebe |
D. | meni, mi | tebi, ti | njemu, mu | njoj, joj | nama, nam | vama, vam | njima, im | sebi |
A. | mene, me | tebe, te | njega, ga | nju, je | nâs, nas | vâs, vas | njih, ih | sebe, se |
V. | – | ti! | – | – | – | vi! | – | |
I. | mnom | tobom | njim | njom | nama | vama | njima | sobom |
L. | o meni | o tebi | o njemu | o njoj | o nama | o vama | o njima | o sebi |
Remarques:
- Aux cas génitif, datif et accusatif, les pronoms personnels ont une forme brève et une forme longue. Les formes brèves sont les plus fréquentes et elles sont atones (elles se prononcent liées au mot suivant, comme s’il en résultait un seul mot). Les formes longues sont accentuées, étant utilisées après les prépositions et les conjonctions, ainsi que pour insister sur la personne.
- Le pronom de politesse est Vi (écrit avec initiale majuscule).
- Le génitif est utilisé seulement avec des prépositions qui régissent ce cas : On je došao posle mene. = « Il est arrivé après moi. »
- Le pronom sebe est réfléchi. Il n’a qu’une seule personne et se réfère toujours au sujet de la phrase, de quelque personne qu’il soit : Ona govori za sebe i ja govorim za sebe. Zašto ti ne govoriš za sebe? = « Elle, elle parle pour soi et moi, je parle pour moi. Toi, pourquoi tu ne parles pas pour toi ? » Il a une forme brève uniquement à l’accusatif. C’est cette forme qu’on utilise avec les verbes pronominaux : On ide se šetati. Ja idem se šetati s njim. Hoćes li se šetati sa nama? = « Il va se promener. Je vais me promener avec lui. Tu veux te promener avec nous? »
[modifier] Les pronoms-adjectifs démonstratifs
Ils s’emploient en tant qu’adjectifs et également en tant que pronoms, sans changer de forme. Ils expriment trois degrés d’éloignement, à peu près comme « ici », « là » et « là-bas » en français :
- Ovaj = « celui-ci », ova = « celle-ci », ovo (neutre singulier), ovi = « ceux-ci », ove = « celles-ci », ova (neutre pluriel) – se réfèrent à ce qui est près du locuteur.
- Onaj = « celui-là », ona = « celle-là », ono (neutre singulier), oni = « ceux-là », one = « celles-là », ona (neutre pluriel) – se réfèrent à ce qui est éloigné du locuteur, par exemple près d’un tiers (pas l’interlocuteur).
- Taj, ta, to, ti, te, ta expriment l’éloignement moyen, par exemple se référant à ce qui se trouve près de l’interlocuteur.
[modifier] Les pronoms-adjectifs possessifs
Comme les démonstratifs, ils s’utilisent en tant que pronoms et en tant qu’adjectifs, sans changer de forme.
- moj = « mien », moja = « mienne », moje (neutre singulier), moji = « miens », moje = « miennes », moja (neutre pluriel)
- tvoj = « tien », tvoja = « tienne », tvoje (neutre singulier), tvoji = « tiens », tvoje = « tiennes », tvoja (neutre pluriel)
- njegov = « sien, à lui », njegova = « sienne, à lui », njegovo (neutre singulier), njegovi = « siens, à lui », njegove = « siennes, à lui », njegova (neutre pluriel)
- nje(zi)n = « sien, à elle », nje(zi)na = « sienne, à elle », nje(zi)no (neutre singulier), nje(zi)ni = « siens, à elle », nje(zi)ne = « siennes, à elle », nje(zi)na (neutre pluriel)
- naš = « nôtre » masc., naša = « nôtre » fém., naše (neutre singulier), naši = « nôtres » masc., naše = « nôtres » fém., naša (neutre pluriel)
- vaš = « vôtre » masc., vaša = « vôtre » fém., vaše (neutre singulier), vaši = « vôtres » masc., vaše = « vôtres » fém., vaša (neutre pluriel)
- njihov = « leur » masc., njihova = « leur », fém. njihovo – neutre singulier, njihovi = « leurs » masc., njihove = « leurs » fém., njihova (neutre pluriel)
- svoj, svoja, svoje (neutre singulier), svoji, svoje, svoja (neutre pluriel) – déterminent (en tant qu’adjectifs) ou représentent (en tant que pronoms) l’objet (les objets) possédé(s) par le sujet de la phrase, de quelque personne qu’il soit. Exemples : Ja jedem svoj kruh, a ti jedeš svoj. = « Moi, je mange mon pain et toi, tu manges le tien. » Les autres possessifs déterminent/représentent en règle générale l’objet (les objets) possédé(s) par un autre que le sujet de la phrase.
[modifier] Pronoms interrogatifs
Nominatif | tko = « qui » | što = « quoi » |
Génitif | koga | čega |
Datif | kome | čemu |
Accusatif | koga | što |
Instrumental | kim | čime |
Locatif | o kome | o čemu |
[modifier] Pronoms-adjectifs interrogatifs-relatifs
- kakav, kakva, kakvo, kakvi, kakve, kakva : Kakvu košulju hoćeš? = « Quelle chemise veux-tu ? (de quel genre) », Kakvu hoćeš? = « De quel genre en veux-tu ? »
- koji, koja, koje, koji, koje, koja : Koju košulju hoćeš? = « Quelle chemise veux-tu ? (parmi plusieurs) », Koju hoćeš? = « Laquelle veux-tu ? », Imam muža koji me voli. = « J’ai un mari qui m’aime. »
- čiji, -a, -e, -i, -e, -a : Čije su ove naočale? = « À qui sont ces lunettes ? », Bio je tamo stol, čije su noge bile zabijene u zemlju. = « Il y avait là une table dont les pieds étaient enfoncés dans le sol. »
[modifier] Les nombres
[modifier] Particularités de la construction nombre cardinal + nom ou adjectif
- Jedan = « un », jedna = « une », jedno (neutre) se construisent avec le nom / l’adjectif au nominatif singulier : jedan grad = « une ville ».
- Dva = « deux », dvije (féminin), tri = « trois » et četiri = « quatre » sont suivis du nom / de l’adjectif au génitif singulier, quelle que soit la fonction syntaxique du syntagme : dva grada = « deux villes ».
- Avec pet = « cinq » et les nombres suivants, le nom / l’adjectif se met au génitif pluriel : pet gradova = « cinq villes ».
[modifier] Les noms des chiffres
Chaque chiffre a un nom du genre féminin : jedinica, dvojka, trojka, četvorka, petica, etc. Exemples : Dobio sam dvojku iz matematike. = « J’ai eu deux en maths. » ; Idem osmicom. = « Je prends le (bus ligne) 8. ».
[modifier] Les nombres collectifs
Ce sont dvoje = « deux », troje = « trois », četvoro = « quatre », petoro = « cinq ». Les suivants se forment de la même façon que petoro, avec le suffixe -oro. Ces nombres s’utilisent :
- avec les noms collectifs : troje prasadi = « trois cochonnets »
- pour désigner des groupes de personnes de sexes différents : nas dvoje = « nous deux » (un homme et une femme), osmoro učenika = « huit élèves » (filles et garçons)
- les noms d’objets utilisés par paires : dvoje rukavice = « deux gants (formant une paire) », en opposition avec dvije rukavice = « deux gants (dépareillés) ».
Avec tous ces nombres, le nom / l’adjectif se met au génitif singulier.
[modifier] Les substantifs numéraux
Ces substantifs se forment avec le suffixe -ica et ne s’emploient qu’avec des noms d’êtres de sexe masculin : nas dvojica = « nous deux » (hommes), à la différence de nas dvoje = « nous deux » (un homme et une femme).
[modifier] Les nombres ordinaux
Ceux-ci ont les désinences spécifiques aux adjectifs à forme longue : prvi = « premier », prva = « première », prvo – neutre, drugi = « deuxième », treći = « troisième », četvrti = « quatrième », peti = « cinquième », etc.
[modifier] Le verbe
[modifier] Aspects des verbes
Comme les autres langues slaves, le croate connaît la catégorie grammaticale de l’aspect, qui exprime la durée d’une action ou le degré de son accomplissement.
- Un verbe imperfectif (appelé aussi duratif) exprime le fait que l’action était, est, sera ou qu’on veut qu’elle soit en train de se dérouler, ou bien qu’elle est effectuée de façon répétée. Radim svoj posao. = « Je fais mon travail. » (je suis en train de le faire, on ne sait pas depuis quand et jusqu’à quand) ; Pio sam kavu i gledao prema moru. = « Je prenais mon café et je regardais vers la mer. »
- Un verbe perfectif (appelé aussi momentané) exprime le fait que l’action a eu lieu ou qu’on veut qu’elle ait lieu en un seul moment, ou bien qu’elle commence et finit à des moments donnés, ayant lieu une seule fois : Ići ćeš se šetati samo ako završiš svoj posao. = « Tu iras te promener si seulement tu finis ton travail. »; Popio sam kavu. Možemo ići. = « J’ai bu mon café. On peut y aller. »
Le présent proprement-dit n’est exprimé que par les verbes imperfectifs, dans des propositions indépendantes ou principales. Le présent des verbes perfectifs est utilisé seulement dans des propositions subordonnées.
La plupart des verbes forment des couples perfectif – imperfectif, les deux aspects pouvant être différenciés par quelques procédés formels :
- Préfixe provenant d’une préposition devant le verbe imperfectif, comme za- et po- dans les exemples ci-dessus, qui changent seulement l’aspect du verbe. D’autres préfixes en changent plus ou moins le sens aussi : ići = « aller » > otići = « partir », doći = « venir ».
- Certains verbes sont perfectifs sans suffixe et imperfectifs avec le suffixe -va- placé devant le suffixe de l’infinitif -ti : prodati (perfectif) > prodavati (imperfectif) = „vendre”
- D’autres verbes sont perfectifs avec un certain suffixe et imperfectifs avec un autre. Par exemple, le suffixe -i- est spécifique au perfectif, et -a- à l’imperfectif : spremiti – spremati = « préparer ».
[modifier] Conjugaison
Les verbes croates sont répartis en huit classes de conjugaison, d’après la terminaison du radical du verbe et la désinence de la 3e personne du singulier.
Exemple de verbe régulier de la 1ère conjugaison, aux modes et aux temps les plus utilisés :
Mode | Temps | Forme affirmative | Forme négative | Traduction |
---|---|---|---|---|
Infinitif | tresti | secouer | ||
présent | tresem | ne tresem | je secoue, je ne secoue pas | |
treseš | ||||
trese | ||||
tresemo | ||||
tresete | ||||
tresu | ||||
passé composé | tresao, tresla, treslo sam | nisam tresao, -la, -lo | j’ai secoué, je n’ai pas secoué | |
tresao, -la, -lo si | ||||
tresao, -la, -lo je | ||||
tresli, -le, -la smo | ||||
tresli, -le, -la ste | ||||
tresli, -le, -la su | ||||
futur | trest ću | neću ou ne ću tresti | je secouerai, je ne secouerai pas | |
trest ćeš | ||||
trest će | ||||
trest ćemo | ||||
trest ćete | ||||
trest će | ||||
Conditionnel | tresao, -la, -lo bih | ne bih tresao, -la, -lo | je secouerais / j’aurais secoué, je ne secouerais pas / je n’aurais pas secoué | |
tresao, -la, -lo bi | ||||
tresli, -le, -la bismo | ||||
tresli, -le, -la biste | ||||
tresli, -le, -la bi | ||||
Impératif | tresi! | nemoj tresti! | secoue !, ne secoue pas ! | |
(neka) trese! | (neka) ne trese! | qu’il/elle secoue !, qu’il/elle ne secoue pas ! | ||
tresimo! | nemojmo tresti! | |||
tresite! | nemojte tresti! | |||
(neka) tresu! | (neka) ne tresu! | |||
Participe | présent | tresući | ne tresući | (en) secouant, (en) ne secouant pas |
passé | tresavši ou tresav | (en) ayant secoué | ||
Adjectif verbal actif | tresao, -la, -lo, -li, -le, -la | secoué | ||
Adjectif verbal passif | tresen, tresena, treseno, treseni, tresene, tresena | netresen, -a, -o, -i, -e, -a | secoué, -e, -s, -es ; non secoué, -e, -s, -es |
Remarques :
- Les verbes irréguliers sont nombreux, ainsi que les changements phonétiques provoqués par les suffixes et les désinences.
- L’auxiliaire du passé composé est toujours le présent du verbe "être"- (je)sam, (je)si, je, (je)smo, (je)ste, (je)su.
- Aux temps composés, l’adjectif verbal actif s’accorde en genre et en nombre avec le sujet.
- Aux temps composés, le verbe auxiliaire est placé après le verbe conjugé s’il est utilisé sans pronom personnel, ce qui est fréquent, puisque les désinences suffisent à exprimer la personne. Si la personne est mise en évidence, on l’exprime également par le pronom personnel et, dans ce cas, le verbe auxiliaire se met devant le verbe conjugué : Govorio je. = « Il a parlé. », mais On je govorio. = « Lui, il a parlé. » Si le verbe est nié, le verbe auxiliaire se place également devant le verbe conjugué.
- À la forme négative des verbes auxiliaires, la négation est soudée au verbe. Il y a tout de même une polémique entre linguistes croates concernant l’écriture en un seul mot ou séparée de la négation et du verbe auxiliaire du futur. Avec le verbe jesam, la négtion devient ni-.
- Le conditionnel avait autrefois un passé, mais il n’en a plus. Le passé se distingue du présent par le contexte.
- Le futur se forme généralement de l’infinitif du verbe sans -i + la forme brève du verbe htjeti = « vouloir » au présent : Pjevat ćeš. = « Tu chanteras. » Mais en présence du pronom personnel sujet et à la forme négative, l’auxiliaire est détaché du verbe, qui prend dans cette situation la forme habituelle de l’infinitif : Ti ćeš pjevati. = « Toi, tu chanteras. », Nećeš (Ne ćeš) pjevati. = « Tu ne chanteras pas. »
- L’impératif négatif se forme à l’aide d’un auxiliaire spécial (nemoj) + l’infinitif.
- Le subjonctif français a pour correspondant le présent précédé de la conjonction da : Hoću da pjevaš. = « Je veux que tu chantes. ». Mais si le sujet du verbe subordonné est le même que celui du verbe régent, le verbe subordonné se met à l’infinitif (Hoću pjevati. = « Je veux chanter. »), comme en français et dans la plupart des langues slaves aussi, alors que le serbe préfère dans ce cas la construction verbe régent + da + présent.
Formes moins utilisées :
- le futur antérieur, formé du présent du verbe biti + l’adjectif verbal actif : budem tresao = « j’aurai secoué »
- le passé simple : tresoh = « je secouai ». Seul le passé simple de biti est fréquent, mais seulement pour former le conditionnel.
- l’imparfait : tresijah = « Je secouais. » Il est employé seulement dans la langue littéraire. À la place de l’imparfait on utilise le passé composé des verbes imperfectifs.
- le plus-que-parfait, formé de l’imparfait du verbe biti + l’adjectif verbal actif : bejah pisao, ou du passé composé de biti + l’adjectif verbal actif : bio sam pisao = « j’avais écrit ».
[modifier] Prépositions
La plupart des prépositions sont utilisées avec un seul cas :
- avec le génitif : blizu = « à proximité de », do = « jusqu’à », duž = « le long de », ispod = « au-dessous de », ispred = « devant », iz = « de », iza = « au-delà de, derrière », između = « entre », iznad = « au-dessus de », kod = « près de, auprès de », pored = « à côté de », poslije = « après », prije = « avant », protiv = « contre », radi = « dans le but de », umjesto = « à la place de », usred = « au milieu de », zbog = « à cause de »
- avec le datif : k(a) = « vers »
- avec l’accusatif : kroz = « à travers, par-dessus », niz(a) = « vers le bas de », uz(a) = « près de, à côté de, avec, aux côtés de, etc. »
avec le locatif : pri = « près le/la/les », prema = « vers » (plus souvent que k(a) dans ce sens)
Certaines prépositions régissent deux cas, voire trois, en fonction de leur sens ou de la nature du verbe régent.
Préposition | Cas | Conditions d’emploi | Exemple |
---|---|---|---|
među | accusatif | avec un verbe exprimant le déplacement | ići među ljude = « aller parmi les gens » |
instrumental | avec un verbe n’exprimant pas le déplacement | biti među ljudima = « être parmi les gens » | |
na | accusatif | avec un verbe exprimant le déplacement | postaviti na stol = « mettre sur la table » |
locativ | avec un verbe n’exprimant pas le déplacement | biti na stolu = « être sur la table » | |
nad(a) | accusatif | avec un verbe exprimant le déplacement | uzdigati se nad more = « s’élever au-dessus de la mer » |
instrumental | avec un verbe n’exprimant pas le déplacement | nalaziti se nad morem = « se trouver au-dessus de la mer » | |
o | accusatif | objesiti o nešto = « accrocher à quelque chose » | |
locatif | govoriti o nečemu = « parler de quelque chose » | ||
pod(a) | accusatif | avec un verbe exprimant le déplacement | padati pod stolicu = « tomber sous la chaise » |
instrumental | avec un verbe n’exprimant pas le déplacement | ležati pod stolicom = « être couché sous la chaise » | |
pred(a) | accusatif | avec un verbe exprimant le déplacement | pozoviti pred kralja = « faire venir devant le roi » |
instrumental | avec un verbe n’exprimant pas le déplacement | govoriti pred kraljem = « parler devant le roi » | |
s(a) | génitif | iskočiti sa stola = « sauter de la table » | |
instrumental | avec des noms d’animés | s mužem = « avec son mari » | |
u | génitif | u Čehova = « chez Tchékhov» (dans son œuvre) | |
accusatif | avec un verbe exprimant le déplacement | ići u selo = « aller dans le village » | |
locatif | avec un verbe exprimant le déplacement | živjeti u selu = « habiter/vivre dans le village » | |
za | accusatif | za profesora = « pour le professeur » | |
instrumental | za profesorom = « derrière le / à la suite du professeur » |
Remarque : Certaines prépositions ont un -a mobile utilisé pour rendre la prononciation plus facile lorsque le mot suivant commence par la même consonne que la dernière consonne de la préposition, par une consonne du même type, ou par un groupe de consonnes : s majkom = « avec la mère », mais sa sestrom = « avec la sœur » ; pred tobom = « devant toi », mais preda mnom = « devant moi ».
[modifier] Particules
La particule est considérée comme une partie du discours à part dans les grammaires du croate. C’est un mot invariable, mais cela peut aussi être un énoncé figé, indiquant une attitude du locuteur : le doute, la certitude, le souci, le souhait, etc. Beaucoup de ces mots ont pour équivalents français des adverbes.
- particules interrogatives : Dolaziš li sutra? = « Tu viens demain ? » ; Zar ne možeš doći na vrijeme? = « Tu ne peux pas venir à l’heure ? »
- particules impératives : Prestani već s tim plakanjem! = « Arrête une bonne fois de pleurer! »
- particules affirmatives : Da. = « Oui. », Kako da ne! = « Mais comment donc! »
- particules négatives : Ne. = « Non. », Ni ja tu ništa ne mogu učiniti. = « Moi non plus je ne peux rien y faire. »
- particules de précision : Baš meni se to moralo dogoditi! = « Ça ne pouvait m’arriver qu’à moi! »
- particules modales : Možda nije došao. = « Il n’est peut-être pas venu. »
- particules démonstratives : evo, eto, eno = « voici, voilà ». Elles expriment trois degrés d’éloignement, comme les pronoms-adjectifs démonstratifs.
[modifier] Ordre des mots
En croate l’ordre des mots est assez libre, mais le plus souvent c’est sujet + verbe (+ complément) : Žene idu na tržnicu. = « Les femmes vont au marché. », Dalmacija je lijepa regija. = « La Dalmatie est une belle région. »
Les mots atones suivent toujours un mot tonique. C’est dire que la phrase ne peut pas commencer par un mot atone. Exemples :
- les formes brèves des verbes auxiliaires : Radit ću. = « Je travaillerai. », Ja ću raditi. = « Moi, je travaillerai. »
- les formes atones des pronoms personnels : Dajem ti nešto. = « Je te donne quelque chose. », Ja ti dajem nešto. = « Moi, je te donne quelque chose. »
- la particule interrogative li: Radiš li? = « Tu travailles ? », Da li radiš? = « Est-ce que tu travailles ? »
Généralement, l’épithète précède le nom qu’il qualifie.
[modifier] Bibliographie
Introduction à la langue croate
JOLIĆ, Borjanka, LUDWIG, Roger, Le serbo-croate sans peine, Chennevières, Assimil, 1972
[modifier] Liens internes
[modifier] Dictionnaires
- Jean Dayre, Mirko Deanović, Rudolf Maixner, Dictionnaire croate-français, Dominović, 1996 (réimpression), ISBN 953-6006-22-7
- Valentin Putanec, Dictionnaire français-croate, 9ème édition, Školska knjiga, 2003, ISBN 953-0-40402-6
[modifier] Liens externes
- (fr) De la langue croate
- (en) De la langue croate
- (en) Histoire de la langue croate
- (en) La stèle de Baška
- (en) Les caractères glagolitiques croates
- (en) Learn-Croatian.com
[modifier] Dictionnaires en ligne
croate < > français, croate < > anglais, croate < > italien
croate < > anglais, croate < > allemand
[modifier] Pour apprendre le croate en ligne
Ressources pour l’apprentissage du croate (en anglais)
Guide de conversation français-croate
Guide de conversation anglais-croate avec des tests
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