Pornographie
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La pornographie est la « représentation complaisante de sujets, de détails obscènes, dans une œuvre artistique, littéraire ou cinématographique ».[1]
Au XVIIIe siècle et au XIXe siècle, la pornographie (du grec ancien πορνογράφος / pornográphos[2], de πόρνη / pórnê, prostituée, et γράφω / gráphô, peindre, écrire, décrire) désignait les études concernant la prostitution.
Ce terme est souvent connoté négativement par son assimilation à la production de films pornographiques, production décriée par ses opposants comme une industrie du sexe plus intéressée par l'intérêt mercantile que par la question de la représentation sexuelle. Ils rapprochent la pornographie de la prostitution, considérant cette dernière comme une forme d'escalavage et de maltraitance des femmes. Ils insistent ainsi pour distinguer clairement la représentation de la sexualité (et de la nudité) de la pornographie.
Une autre association péjorative vient du fait que de nombreuses personnes considèrent les parties génitales (ou même le corps nu en entier) comme honteux, sale, vulgaire ou ridicule. De même, si certaines personnes acceptent la représentation des parties intimes de l'être humain, elles ne peuvent accepter la représentation réaliste de l'acte sexuel - pour des raisons très variables, allant de la pudeur à l'association de l'acte sexuel à quelque chose (une fois de plus) de honteux ou de bestial, qui tend à abaisser la dignité de l'homme. Dans ces cas, la pornographie est alors synonyme de vulgarité ou d'obscènité.
Sommaire |
[modifier] Histoire
On trouve des représentations d'actes sexuels dans la plupart des sociétés humaines depuis la préhistoire. Mais les fonctions de ces représentations restent mal connues : ainsi, on associe souvent de telles représentations à des rites de fécondité (qui restent cependant hypothétiques).
Selon les sociétés, la représentation de la sexualité est soumise à des normes différentes qui sont souvent liées aux définitions que ces sociétés donnent de la sexualité : les célèbres sculptures érotiques des temples de Khajurâho en Inde, qui s'intègrent dans une architecture religieuse, n'avaient certainement pas le même statut que les photos pornographiques vendues "sous le manteau" dans les cités occidentales au XIXe siècle. La définition même de la pornographie change donc selon les sociétés, et on ne s'étonnera pas de trouver dans certaines cathédrales médiévales des sculptures qui nous paraissent aujourd'hui obscènes mais qui à l'époque visaient seulement à dénoncer des pratiques néfastes ou diaboliques.
L'histoire de la pornographie est par ailleurs étroitement liée aux techniques de représentation artistique, littéraire ou autre. Les romans du marquis de Sade s'inscrivent dans la tradition littéraire française du XVIIIe siècle dont ils constituent un avatar extrême. Les gravures qui les accompagnent, aussi obscènes soient-elles, recourent en revanche aux techniques graphiques de l'époque et sont très peu innovantes du point de vue formel.
Aujourd'hui, la pornographie est un enjeu de débat sociétal essentiellement à cause des moyens de reproduction technique (selon l'expression de Walter Benjamin) — photographie, cinéma, vidéo, Internet — qui donnent à ces images une audience quasiment universelle. Le réalisme de l'image photographique ou cinématographique a également modifié notre perception de la pornographie : alors que toute représentation littéraire ou artistique était jusque-là frappée du sceau de l'imaginaire (l'écrivain a pu imaginer ce qu'il raconte, et le peintre reconstituer ce qu'il nous montre), la photographie, même si elle est mise en scène de façon artificielle et parfois même manipulée, nous montre quelque chose qui indubitablement a existé, a effectivement eu lieu (cf. les analyses de Roland Barthes sur la Chambre claire). Cette forme nouvelle de pornographie en tire incontestablement un pouvoir de fascination inédit qui explique la large diffusion de ces images mais également les débats qui les entourent : le sort des actrices pornographiques (beaucoup moins souvent des acteurs…) est au cœur des débats — sont-elles contraintes? le font-elles uniquement pour l'argent? est-ce un métier comme un autre? — alors que personne ne s'interroge sur les modèles éventuels des célèbres estampes japonaises ou des sculptures érotiques hindoues.
[modifier] Antiquité
À Rome, les représentations sexuelles sont réservées à l'intérieur des lupanars, pour faire patienter les clients. En Chine, une riche littérature existe et de nombreux artefacts (peintures et sculptures) montrent une liberté de représentation de la sexualité. En Inde également, la culture a produit de nombreuses représentations d'actes sexuels notamment à l'extérieur des temples, car la culture valorisait la sexualité dans sa dimension "sacrée" (voir à ce sujet l'article sur le Tantra).
[modifier] Moyen Âge et Renaissance
Certains voient dans François Rabelais un précurseur de la pornographie moderne. Son Pantagruel a d'ailleurs été condamné en 1533 comme ouvrage "obscène" par la Sorbonne. Mais cette condamnation portait sans doute moins sur l'obscénité du livre que sur son esprit général (que l'on peut qualifier de carnavalesque), trop éloigné des enseignements de l'Église. L'œuvre de Rabelais témoigne en outre d'une mentalité pour laquelle la sexualité faisait encore pleinement partie de la vie humaine et n'était pas considérée comme un sujet "tabou", interdit à la représentation et au discours commun. À cette époque, une catégorie comme la "pornographie" était en fait inconnue, et l'accusation d'obscénité visait beaucoup plus des comportements que des représentations (écrites ou graphiques).
Les guerres de religion qui déchirent peu après l'Europe et le mouvement de la Contre-Réforme qui va s'ensuivre modifient cependant profondément les mœurs de l'époque : d'une part, la dévalorisation de la "chair" dans ce contexte de religiosité exacerbée sera générale au XVIe et au XVIIe siècles, tandis que l'Église cherchera à contrôler les comportements les plus intimes de ses sujets (par l'entremise de la confession notamment). Si les représentations pornographiques ne sont pas prioritairement visées, elles sont les victimes de ce climat général de "puritanisme" (au sens courant du terme) qui s'installe en Europe : c'est alors qu'on repeint des feuilles de vigne sur les fresques de Michel-Ange au Vatican.
[modifier] Époque classique
C'est à partir de la Réforme et de la Contre-Réforme que date vraisemblablement la distinction occidentale entre ce qui serait "érotique" (par exemple le nu artistique) et ce qui serait pornographique, c'est-à-dire illicite et condamné à la clandestinité (même si ce ne sont pas les termes employés à l'époque classique). La contrainte exercée sur les mœurs fait donc à ce moment de la pornographie un exercice de liberté et de subversion [3].
Ce sera le cas notamment en France avec l'apparition d'une littérature libertine au XVIIIe siècle avec des auteurs aussi différents que Diderot (Les Bijoux indiscrets), Crébillon fils (Le sopha, Les Égarements du cœur et de l'esprit), Fougeret de Monbron (Margot la ravaudeuse) et bien d'autres auteurs aujourd'hui oubliés [4]. Les œuvres du Marquis de Sade constituent l'aboutissement extrême et singulier de cette littérature dont il donne une version particulièrement noire et cruelle (le "sadisme" de l'auteur va jusqu'au meurtre d'hommes, de femmes et d'enfants). En Angleterre, Les Mémoires de Fanny Hill de John Cleland appartiennent à la même tradition "libertine".
[modifier] XIXe siècle
Le XIXe siècle bourgeois ne mettra pas fin au climat de « puritanisme », dont la condamnation qui a frappé en France en 1857 Les Fleurs du mal de Charles Baudelaire est l'exemple le plus tristement célèbre. On peut même dire que ce siècle est particulièrement répressif en matière de pornographie : la décence "bourgeoise" impose des limites très strictes à toute représentation sexuelle, et la moindre transgression suscite scandale, comme ce fut le cas par exemple avec l'Olympia d'Édouard Manet ou encore Madame Bovary de Gustave Flaubert (même si l'écrivain réaliste, contrairement à Baudelaire, n'a pas été condamné). C'est au début du XIXe siècle, que la Bibliothèque Nationale de Paris constitue d'ailleurs son célèbre "Enfer" où sont rassemblés les ouvrages offensant la "pudeur".
Cela n'empêche pas le développement de toute une pornographie plus ou moins clandestine dont certaines productions sont aujourd'hui encore célèbres (par exemple Gamiani ou deux nuits d'excès attribué de façon hypothétique à Alfred de Musset ou bien l'œuvre gravée de Félicien Rops).
[modifier] XXe siècle
La littérature "pornographique" émergera néanmoins progressivement dans l'espace public à partir de la fin du XIXe siècle et au XXe siècle, en particulier après la Première Guerre mondiale dans le climat de liberté des années folles. Des auteurs comme Pierre Louÿs, Apollinaire (Les Onze Mille Verges), Henry Miller, Anaïs Nin, parmi d'autres, lui ont donneront ses lettres de noblesse.
Par ailleurs, avec la photographie puis le cinéma sont nées de nouvelles images pornographiques "prises sur le vif" et d'un réalisme inédit. Ces images circuleront pendant de nombreuses années "sous le manteau" avant d'apparaître progressivement au grand jour. Les pays scandinaves autoriseront les premiers la diffusion de telles images notamment sous couvert d'éducation sexuelle (Je suis curieuse de Vilgot Sjöman, Suède, 1967).
Ce n'est que dans les années 1970 que les films pornographiques sont autorisés dans les salles de cinéma en France et dans la plupart des pays occidentaux. Différentes restrictions seront cependant mises à cette diffusion, en particulier une interdiction générale aux mineurs. En France notamment, une loi nouvelle rendra la production plus difficile avec le classement X qui multiplie les contraintes de diffusion : alors que certains films pornographiques (ou jugés comme tels) avaient été montrés sur les cinémas des "Grands Boulevards", cette nouvelle loi taxe fortement les cinémas réputés pornographiques, qui deviennent un secteur "spécialisé" et marginalisé. On assiste ensuite à la disparition quasi-totale de ces salles dans les années 1990, conséquence entre autres de l'apparition de la cassette vidéo.
Aujourd'hui, le développement d'Internet permet aux contenus pornographiques de se diffuser plus largement encore et modifie profondément la structure du marché en favorisant une consommation strictement privée de ces productions. Si le cloisonnement entre le monde de la "pornographie" (plus ou moins stigmatisée) et la sphère publique n'est pas totalement étanche, la barrière est bien présente et maintenue sous la pression de différents groupes sociaux plus ou moins actifs (beaucoup de féministes sont hostiles à la pornographie, mais également des associations familiales, des groupes religieux, des militants anti-capitalistes hostiles à "l'exploitation commerciale des corps", même si les raisons avancées par les uns ou les autres sont différentes).
[modifier] La pornographie dans l'art
[modifier] Littérature
[modifier] Peinture
Le célèbre tableau naturaliste L'Origine du monde a été peint par Gustave Courbet, à la demande d'un diplomate turc, en 1866, dans une période (Second Empire) où les mœurs étaient très austères et policées. Ce tableau, qui ne circula qu'au sein de collections privées, fut considéré par les quelques intimes du peintre et du propriétaire de l'œuvre comme hautement pornographique ; il eut pu être interdit et provoquer les foudres de la censure s'il s'était trouvé sous tous les yeux. Il fut, à un moment, propriété du psychanalyste Jacques Lacan qui le dissimula dans un cadre à double fond. Depuis 1995, il a rejoint la collection du Musée d'Orsay et est exposé parmi d'autres tableaux de Courbet, signe que l'acceptation de la notion de pornographie est simplement relative aux mœurs d'une époque.
[modifier] Pornographie et médias de masse
[modifier] Télévision, cinéma et industrie audiovisuelle
« L’industrie de la pornographie contemporaine a pris son essor au début des années cinquante, avec la création de Playboy ( 1953 ) » ( Richard Poulin ).
Les études sur ce sujet restent assez rares aujourd'hui. En 2002, on estime que le chiffre d'affaires de l'industrie pornographique s'élevait à 50 milliards d'euros.
Les choix de l'industrie pornographique influencent parfois directement certains secteurs. Ainsi le succès du VHS de JVC par rapport à son concurrent direct aux États-Unis, le Betamax, est en partie dû au choix de l'industrie pornographique de commercialiser des cassettes VHS et non Betamax [5].
Il se pourrait que ce fait se reproduise pour le choix d'un successeur au disque DVD, l'industrie pornographique ayant annoncé lors du CES 2007 à Las Vegas, sa préférence[6] [7] [8] pour le format HD-DVD et non pour le Blu-Ray. L'avenir nous le dira.
[modifier] Stars du cinéma pornographique
Voir les catégories : Acteur de films pornographiques et Actrice de films pornographiques
[modifier] Les magazines "historiques"
Les trois premiers sont des revues américaines aujourd'hui historiques et peuvent être qualifiées d'érotiques (à l'exception de Hustler), comme Lui (on tend d'ailleurs à utiliser pour désigner ce type de produit l'expression magazine de charme). Le mensuel français Union traite de sexualité, avec des photos dans une optique de voyeurisme. Swing est la revue historique des pratiquants de l'échangisme.
[modifier] Internet
L'arrivée d'Internet a fait exploser le marché de la pornographie. La diffusion de multimédia y est plus facile et touche un public plus large, banalisant en quelque sorte le commerce du sexe. Des sites peuvent être consacrés à des acteurs ou actrices de films pornographiques, ce qui permet de fidéliser une clientèle. L'Internet a vu aussi le développement de films réalisés par des amateurs.
Certains réseaux de particulier à particulier (P2P) sont accusés de favoriser la diffusion de contenu pornographique impliquant des mineurs. Une enquête du General Accounting Office a montré le lien entre réseaux d'échange de fichiers et la pornographie juvénile. Le vice-président directeur de Sharman Networks, propriétaire de Kazaa, Alan Morris, a nié cette accusation devant un comité sénatorial américain (septembre 2003).
De difficiles problèmes se posent à propos de la diffusion de pornographie sur Internet :
- Quelle est la véritable part de la pornographie sur l'Internet ?
- Le cadre juridique de la diffusion de contenus pornographiques est-il adapté au support Internet ?
- Comment protéger les mineurs et les adultes fragiles de l'exposition à ces contenus ?
[modifier] Quelques chiffres
L'évaluation chiffrée de la pornographie sur Internet s'effectue via des analyses ou des extrapolations qui n'offrant pas de véritables sources fiables sont souvent contestées et critiquées.
- Les analystes spécialistes du commerce sur l'Internet estiment qu’un site pornographique peut gagner entre 10 000 et 15 000 dollars chaque jour. Certains des plus anciens sites ont des revenus de presque 2 millions de dollars par mois.[9]
- Les internautes ont dépensé près de 1 milliard de dollars pour accéder à des sites pornographiques en 1998.
- En 1998, il y avait plus de 100 000 sites pornographiques commerciaux et 200 nouveaux sites apparaissaient quotidiennement.[10]
- Sur 57 millions d’Américains accédant à Internet, près de la moitié consultent des sites pornographiques pendant 1 à 10 heures par semaine.[11]
Les détracteurs de ces études leur opposent qu'ils omettent le fait que beaucoup de sites Internet pornographiques sont petits, ou n'arrivent pas à dégager de bénéfices, dans une concurrence trop pléthorique. Cette tendance est renforcée par l'échange gratuit de fichiers sur Internet comme pour les autres médias numériques.
[modifier] Droit et pornographie
Un grand nombre d'États réglementent strictement la liberté de publication des œuvres pornographiques : âge minimum d'accès requis, limitation des lieux d'accès, limitation des choses représentables (par exemple, en France, un viol ne peut apparaître dans l'intrigue d'un film classé X).
[modifier] La loi en France
Article 227-24 du Code pénal : « le fait soit de fabriquer, de transporter, de diffuser par quelque moyen que ce soit et quel qu'en soit le support un message à caractère violent ou pornographique ou de nature à porter gravement atteinte à la dignité humaine, soit de faire commerce d'un tel message, est puni de trois ans d'emprisonnement et de 75 000 euros d'amende (375 000 euros pour les personnes morales) lorsque ce message est susceptible d'être vu ou perçu par un mineur.» Depuis 1994, l'outrage aux bonnes mœurs n'est constitué que si le message pornographique atteint les mineurs.
Vendeurs de presse et loueurs de vidéo doivent masquer les magazines et DVD érotiques ou pornographiques, ainsi que vérifier l'âge de leur clientèle. Les films pornographiques télévisés ne sont disponibles que sur des chaînes payantes. Les décodeurs sont munis d'un système de verrouillage, nécessitant un code pour l'accès à ces programmes. Les fournisseurs d'accès internet proposent des logiciels de contrôle parental, permettant d'interdire l'accès aux sites contenant certains mots-clés.
[modifier] Les attaques actuelles contre la pornographie
Alors que jusque dans les années 1960, toute représentation d'actes sexuels était jugée "pornographique" et interdite dans la plupart des pays occidentaux, cette représentation s'est ensuite généralisée avec le mouvement de "libération des mœurs" (maîtrise par les femmes de leur fécondité par la contraception, légalisation de la contraception et de l'avortement, augmentation du nombre des divorces, revendications féministes portant notamment sur le "droit au plaisir", émergence de la minorité homosexuelle…). Mais le développement de la pornographie suscite aujourd'hui des réactions diverses, parfois extrêmement négatives.
Ces critiques d'origines diverses — féministes, mais également issues de différents mouvements de réaction morale — peuvent être synthétisées en trois grands points.
- Les critiques portent d'abord sur les conditions de réalisation des images pornographiques, qui impliqueraient une exploitation forcée des actrices contraintes par la violence ou par la misère à des pratiques sexuelles auxquelles elles répugneraient. L'abus est en tout cas manifeste et légalement condamnable lorsqu'il concerne des enfants : la lutte contre la pornographie enfantine a dû en particulier devenir beaucoup plus active avec le développement de l'Internet. À ces critiques majeures s'ajoute une critique secondaire (mais importante) concernant les risques de maladies sexuellement transmissibles encourus par les acteurs et actrices n'utilisant pas de préservatifs.
- D'autres critiques portent sur les effets supposés de la pornographie sur les consommateurs : la pornographie par la multiplication des scènes de violence faite aux femmes, serait une incitation au viol. En outre, l'on constaterait que la pornographie développe chez certains consommateurs des phénomènes de dépendance les poussant à augmenter leur consommation de telles images.
- Enfin, de fortes critiques portent sur les valeurs mêmes véhiculées par la pornographie qui réduirait les femmes à n'être que des "objets" et ramèrenait les relations amoureuses à de simples rapports sexuels.
Ces critiques sont développées et discutées ci-dessous.
[modifier] Exploitation des actrices
Voir l'article Acteurs et actrices de films pornographiques
[modifier] Exploitation des enfants
Voir l'article Pornographie enfantine
[modifier] Industrie pornographique et SIDA
Des cas récents de VIH dans le milieu de l'industrie pornographique révèlent les conditions de travail des acteurs et actrices. Les actrices des pays de l’Est et d’Amérique latine ne sont pas informées des risques de contaminations alors qu’elles pratiquent des rapports risqués (sodomie et partenaires multiples). Mais les producteurs exercent souvent une pression pour tourner leur film sans aucune protection au prétexte de répondre à une demande des spectateurs. Toutefois, on trouve des acteurs au sein de ce milieu qui se battent pour le port du préservatif comme Clara Morgane.
[modifier] Incitation à la violence
Les détracteurs de la pornographie insistent d'abord sur son omniprésence supposée dans les médias. Ainsi, on affirmera qu'un adolescent européen voit (ou verrait) en moyenne 14 000 références sexuelles par an à la télévision, parmi lesquelles 165 seulement sur la contraception et les risques de MST. Ces chiffres assimilent cependant toute allusion sexuelle à de la pornographie.
La diffusion croissante de la pornographie et notamment d'images dévalorisantes de la femme (allant jusqu'aux violences les plus extrêmes) est ensuite accusée d'être responsable de nombreux troubles de comportement dans la société (agressions sexuelles, mépris pour les femmes, imposition de pratiques sexuelles dégradantes, etc.). Certaines études statistiques vont dans ce sens, mais indirectement, dans la mesure où la consommation de pornographie inciterait des personnes déjà violentes à passer à l'acte.
Par exemple, d’après une enquête de Bergen et de Bogle faite en 2000, trente-deux femmes violées sur cent qui ont été enregistrées par la police ont déclaré avoir été contraintes par leurs violeurs à prendre des positions inspirées de films pornographiques. Selon une étude de Cramer, McFarlane, Parker, Soeken, Silva et Reel, 40,9 % des femmes rapportent une consommation pornographique de leur agresseur : ces femmes ont été contraintes à visionner des scènes ou à poser pour des scènes à caractère pornographique. D'après une étude du Centre-Femmes de Beauce à caractère non scientifique, intitulé La pornographie n'est pas sans conséquences, 13 % des femmes disent avoir subi des pressions de leur conjoint en rapport avec la pornographie. 77 % des pédophiles ayant agressé des petits garçons et 87 % de ceux qui ont agressé des petites filles ont avoué l'action déterminante de la littérature pornographique dans leurs pensées et leurs comportements.
On constate aussi que d'autres études concluent de manière radicalement opposée[12]. Pour eux, la pornographie servirait au contraire d'exutoire dans lequel tous les fantasmes et toutes les pulsions seraient libérés, ce qui permettrait que ceux-ci ressurgissent de manière moins fréquente dans la vie réelle.
[modifier] Discussion
Les effets de la pornographie évoqués ci-dessus ne sont cependant pas évalués aujourd'hui de façon objective et scientifique. Ainsi, une étude statistique sur l'incitation éventuelle à la violence devrait comparer des échantillons de quatre groupes de population : les personnes violentes qui ne consomment pas de pornographie, les personnes violentes qui consomment de la pornographie, les personnes non-violentes qui consomment de la pornographie, et les personnes non-violentes qui ne consomment pas de pornographie. Seule une telle comparaison pourrait montrer une éventuelle corrélation entre pornographie et violence (plus exactement des conduites violentes).
En outre, une telle corrélation ne signifie pas nécessairement une relation de causalité : la causalité peut en effet être exactement l'inverse de celle supposée dans les analyses ci-dessus. Il se peut en effet que ce ne soit pas la pornographie qui pousse certains individus à la violence, mais que ce soient des individus sexuellement violents qui cherchent à consommer de la pornographie (violente). Dans ce cas, la pornographie n'est pas la cause mais bien l'effet.
Plusieurs éléments vont d'ailleurs dans ce sens. La pornographie, loin d'être homogène (reflétant les "fantasmes masculins") est de plus en plus diversifiée et spécialisée. S'il y a incontestablement des formes très violentes et sadiques de pornographie, beaucoup de productions soulignent au contraire le consentement général des personnes mises en scène (que ce consentement relève pour une part de la fiction ne change rien au fait qui importe ici : le plus grand nombre de productions pornographiques montre des individus consentants et manifestant d'ailleurs souvent bruyamment leur supposée satisfaction). En outre, certaines réalisations mettent en scène clairement des fantasmes de masochisme masculin qu'il serait absurde d'accuser de favoriser la violence contre les femmes. On peut donc supposer qu'un individu sexuellement violent va rechercher des productions qui renforcent ses tendances et rejeter celles qui les contrarient ou lui sont étrangères.
Autrement dit, les individus sont loin d'être passifs face à la pornographie (on ne tombe jamais "par hasard" sur un site web porno, un seul clic de souris suffit à le quitter), et ils ne subissent vraisemblablement pas des effets "mécaniques" comme ceux décrits ci-dessus. Ou alors il faudrait supposer que la pornographie de nature homosexuelle augmente le nombre d'homosexuels, que la pornographie mettant en scène un masochisme masculin augmente celui des hommes masochistes, que les sites zoophiles multiplient le nombre de zoophiles, etc. Ce qui est manifestement absurde.
L'étude de la pornographie ne peut donc pas être isolée de celle de la sexualité dans son ensemble, et c'est dans ce contexte élargi qu'il faut comprendre le point de vue généralement différent des hommes et des femmes sur la pornographie (en tenant compte d'ailleurs que, si certaines femmes consomment de la pornographie, beaucoup d'hommes, contrairement à l'affirmation selon laquelle il s'agirait d'une "affaire d'hommes", y sont totalement rétifs, sans être pour cela des hypocrites). Ainsi, lorsqu'un certain nombre de femmes "disent avoir subi des pressions de leur conjoint en rapport avec la pornographie", il est vraisemblable que la cause du comportement de ces conjoints n'est pas la pornographie (qui n'est ici qu'un prétexte) mais une autre manière de concevoir et de vivre la sexualité : ce n'est pas à cause de la pornographie que ces hommes ont des idées "perverses" ou "bizarres" (aux yeux de leurs conjointes), mais ils consomment de la pornographie parce qu'ils ont de tels fantasmes .
L'origine des violences sexuelles ne doit donc pas être (vraisemblablement) recherchée dans la consommation pornographique mais dans la sexualité personnelle d'un certain nombre d'individus.
[modifier] Dépendance pornographique
L'existence de la dépendance pornographique n'est pas reconnue officiellement par la psychiatrie, ce n'est qu'une théorie proposée par certains, voir dépendance à la pornographie.
Les partisans de cette théorie estiment que la dépendance à la pornographie entraîne un « conditionnement pornographique » et une dépendance envahissant sur tous les domaines de la vie, ils parlent de dépendance sexuelle. Certaines études psychiatriques auraient montré une forte sexualisation des rapports humains chez des personnes dépendantes à la pornographie.
- « Les théories les plus élémentaires sur l'apprentissage et le conditionnement montrent que plus on entretient une appétence au niveau du fantasme, plus elle est forte. » (docteur Michel Dubec, expert auprès de la Cour d'appel de Paris)
- « La dépendance sexuelle existe quand une personne pratique une activité sexuelle qui en vient à affecter négativement sa capacité à composer avec les autres aspects de la vie, devenant impliquée dans d'autres relations — soit vraies, soit à travers les fantasmes — et devenant dépendante des expériences sexuelles comme source première de contentement (...) sans regard aux conséquences sur sa santé, sa famille et sa carrière. » (Dr. Harry Schaumburg)
[modifier] Discussion
L'analyse de la dépendance à la pornographie (qui existe certainement et qui est favorisée par la facilité d'accès à Internet mais dont il serait prématuré de faire un "trouble pathologique") doit être faite dans le contexte élargi des troubles de la dépendance mais également de la sexualité. La pornographie, loin d'être la simple cause de la dépendance, vient sans doute s'inscrire dans une personnalité psychique complexe et combler d'une façon ou d'une autre un "manque", une insatisfaction préexistante, qui perdurera même si l'accès au "produit" est supprimé. Ainsi, la "forte sexualisation des rapports humains" chez de grands consommateurs de pornographie (supposés "dépendants") n'est pas nécessairement l'effet de cette consommation mais plutôt la cause de cette consommation ou, de façon plus nuancée, un facteur causal dans une personnalité complexe.
[modifier] Le "nihilisme" de la pornographie
Les détracteurs de la pornographie lui reprochent de nier la subjectivité humaine, de détruire les relations sentimentales à l'autre en en faisant l'instrument d'un plaisir insatiable. Ce caractère insatiable du désir mis en scène, dans la surenchère des signes de la jouissance (hurlements orgasmiques, frénésie des pulsions, multiplication presque sans limites des partenaires, réduction de l'être humain à la seule pulsion sexuelle) marqueraient paradoxalement l'absence totale du désir : en effet, désirer, c'est désirer quelqu'un ; l'élimination de la dignité d'autrui, par des pratiques de domination, anéantit le corps en le transformant en "viande" à consommer, alors que c'est cet être que l'on désirait.[13]
Les détracteurs de la pornographie dénoncent une banalisation de la pornographie dans la société actuelle. Ils considèrent que cette banalisation est caractéristique de la passivité des consommateurs qui l'acceptent sans aucune conscience morale ; ils avancent parfois cette citation de Dostoïevski : « L'homme est une ordure, il s'habitue à tout. » (Crime et Châtiment).
[modifier] Discussion
Les défenseurs de la pornographie, composés des professionnels en la matière comme de consommateurs, militent d'abord pour la liberté d'expression et refusent que certains groupes imposent leurs normes de comportement en matière de sexualité et de représentation de la sexualité. Ainsi, la défense d'une conception essentiellement sentimentale des relations amoureuses (au contraire de la pornographie) apparaît comme une norme arbitraire qui n'a pas à être imposée à tous. La pornographie ne nie pas la subjectivité humaine (les visages et le regard des actrices sont au contraire longuement filmés) mais illustre une sexualité éphémère, intense et exceptionnelle (attitude qui n'est évidemment pas partagée par tous les individus).
Par ailleurs, beaucoup de défenseurs insistent sur le caractère ludique et fictif de la pornographie qui, malgré le réalisme de ses images, met en scène des situations imaginaires et fantasmatiques : la pornographie ne prétend pas représenter le monde réel, et les comportements mis en scène, notamment tous ceux qui traduisent des formes extrêmes de sexualité, ne sauraient être transposés dans la vie courante. Ce que recherchent nombre de consommateurs dans la pornographie, c'est précisément ce qu'ils ne voient pas ou ne connaissent pas dans la réalité.
Enfin, les défenseurs de la pornographie insistent souvent sur la diversité des productions en ce domaine, qui ne se limitent pas à des images violentes ou dégradantes. Les exemples évoqués pour condamner sinon censurer l'ensemble de la pornographie masquent en fait la diversité des pratiques représentées (masturbation féminine, masochisme masculin, homosexualité masculine et féminine… ), qui n'ont en soi rien de dégradant pour les femmes, mais également la diversité dans la perception de la pornographie (si certains individus transposeraient dans leurs comportements ce qu'ils ont vu en images, la plupart des consommateurs regardent vraisemblablement ces images dans un objectif ludique sinon étroitement jouissif).
Certaines personnes, qui apprécient la sexualité dans sa beauté naturelle, réclament néanmoins la transformation de l'univers mercantile actuel pour pouvoir enfin voir des films présentant de vraies qualités artistiques et donnant « une image positive et valorisante du corps et du plaisir ».
[modifier] Citations
- « La pornographie est un art dont les artistes sont parfois incompris. » (Michel Ricaud)
- « La pornographie n'est jamais qu'un moyen d'expression au service du fantasme, longtemps bridé par une moralité judéo-chrétienne trop inhibitrice. » (Marc Dorcel)
- « On asservit les peuples plus facilement avec la pornographie que par des miradors. » (Alexandre Soljenitsyne)
- « Un extraordinaire tapage sexuel colonise aujourd'hui jusqu'au moindre recoin de la modernité démocratique. » (Jean-Claude Guillebaud (2001), La tyrannie du plaisir, Paris, Seuil Points)
- George Steiner rapproche « l’avilissement imposé par la pornographie, et le régime totalitaire dont le camp de concentration est le raccourci logique. »
- « Cette profanation collective de la vie, c’est la pornographie. » (Michel Henry, Incarnation, une philosophie de la chair)
- « Nous vivons une société beaucoup trop permissive. Jamais encore la pornographie ne s'était étalée avec une telle impudeur. Et en plus, les films sont flous ! » (Woody Allen)
- « Nous assistons à une inflation iconique, marquée par une sexualité exhibitionniste, agressive, hyperréaliste et frénétique, ponctuée d’actes sexuels de plus en plus extrêmes : gang bang, double et triple pénétration, zoophilie, bukkake, ondinisme, fisting, etc. Selon le hardeur et producteur de pornographie, la simple pénétration vaginale ne suffit plus pour exciter les consommateurs. » (50 ans après la naissance de Playboy - La tyrannie du nouvel ordre sexuel par Richard Poulin)
- « Je ne sais pas définir ce qu'est l'obscénité, pornographie, mais je sais la reconnaître lorsque j'en vois. » (un juge de la Cour suprême des États-Unis)
- « La pornographie, c'est l'érotisme des autres. » (André Breton)
- « La pornographie dévoile ce que l'érotisme suggère. »
- « La différence entre Religion et Secte est la même qu'entre Erotisme et Pornographie. Chacun en parle mais personne ne la connaît. » (Coluche)
- « L'érotisme, c'est la pornographie des autres. » (Alain Robbe-Grillet)
- « L'érotisme est une pornographie de classe. » (Robert Escarpit)
- « L'insolite et l'illicite sont les deux ingrédients indispensables de toute pornographie. » (Marguerite Yourcenar)
- « La pornographie, on a du mal à la définir, mais dès qu'on la voit, on la reconnaît tout de suite. » (Desproges)
- « Dans la vie, la pornographie est moins banale que la connerie... C'est bien dommage ! » (Larry Flynt)
- « La pornographie est un substitut bidimensionnel à ce qu’on ne peut ou n’ose faire en trois dimensions. » (Anne Archet)
- « La porno pour nous ! » (mur de la Sorbonne, mai 68)
- « N'importe quel homme (ou femme) qui dit qu’il n'est pas intéressé par la pornographie est un menteur. » (Elvis Presley)
[modifier] Références
- ↑ Définition du Petit Larousse 2006
- ↑ Terme attesté chez Athénée (XIII, 21). Aucun mot grec ancien ne désigne l'activité même d'écrire sur la prostitution ou ce genre d'écrits.
- ↑ cf.Michel Jeanneret, Eros rebelle. Seuil, 2003
- ↑ cf. Jean-Marie Goulemot, Ces livres qu’on ne lit que d’une main : lecture et lecteurs de livres pornographiques au XVIIIe siècle, Aix-en-Provence, Alinéa, 1991
- ↑ Blu-Ray vs HD DVD : le porno fait gagner le HD DVD, Ratiatum, 12 janvier 2007
- ↑ L'industrie du porno se tourne vers le HD-DVD, Clubic, 15 janvier 2007
- ↑ L'industrie du porno opte finalement pour le HD-DVD ?, PC INpact, 12 janvier 2007
- ↑ L'industrie porno préfère le HD DVD, Branchez-vous, 12 janvier 2007
- ↑ Gazette de Montréal, 19 mars 1997
- ↑ Enough is Enough
- ↑ Étude de l’année 2000 aux États-Unis par la chaîne de télévision MSNBC
- ↑ Milton Diamond et Ayako Uchiyama dans Pornography, Rape and Sex Crimes in Japan
- ↑ Michela Marzano, La Pornographie, ou l'épuisement du désir
[modifier] Voir aussi
[modifier] Différentes catégories
- Film pornographique
- Littérature pornographique
- Iconographie pornographique
- Peinture pornographique
- Dessin pornographique
- Site pornographique
- Dépendance à la pornographie
- Pornographie et société
[modifier] Articles connexes
[modifier] Bibliographie
[modifier] Contre la pornographie
- Laurent Guyenot, Le livre noir de l’industrie rose. De la pornographie à la criminalité sexuelle, Imago, Paris 2000.
- Michela Marzano, La pornographie ou l'épuisement du désir, Éditions Buchet Chastel, novembre 2003.
- Richard Poulin, La mondialisation des industries du sexe. Prostitution, pornographie, traite des femmes et des enfants ; éd. canadienne, Ottawa, L'Interligne, 2004, ISBN 2921463946 ; éd. française, Imago, 2005, ISBN 2849520136.
[modifier] Neutres
- Dominique Baqué, Mauvais genre(s), érotisme, pornographie, art contemporain, éditions du Regard, 2002, ISBN 2841051439.
- Philippe Di Folco (dir.), Dictionnaire de la pornographie, Paris, PUF, 2005, ISBN 2130544142.
- Ruwen Ogien, Penser la pornographie, Paris, PUF, 2003, ISBN 2130538673.
- Linda Williams (dir.), Porn Studies, Durham, Duke University Press, 2004, ISBN : 0822333120.
[modifier] Défense de la pornographie
- Olivier Smolders, Éloge de la pornographie, Liège, Editions Yellow Now (Collection "De parti pris"), 1993, ISBN : 2873400854.
- Ovidie, Porno Manifesto, Paris, Flammarion, 2002, ISBN : 2080683446.
[modifier] Liens externes
- (en) Étude analysant la stimulation sexuelle ressentie par des sujets féminins devant un film pornographique, réalisée par Cindy Meston (Université du Texas)
- (en) Site officiel de l'Institut Kinsey
- (en) A Report on the Adult Entertainment Industry, chiffres sur l'industrie du cinéma pornographique américain, issus d'une association proche de cette dernière
- Un siècle de plaisir - voyage à travers l'histoire du hard, film documentaire sur l'histoire du cinéma pornographique (diffusé en 1996 sur Canal +).
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