Protestantisme
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Le protestantisme est un mouvement chrétien de renouveau spirituel qui prend naissance en Europe lors de la Réforme dans la période de la Renaissance (XVIe siècle) sous l'impulsion de dissidents catholiques tels que Martin Luther puis Jean Calvin. Le terme lui-même est utilisé pour la première fois en 1529, quand les seigneurs qui suivaient la doctrine de Luther protestent contre les décisions prises par la seconde diète impériale à Spire, à majorité catholique. On appellera plus tard les protestants français « huguenots », puis « religionnaires »[1]. On peut dire que les luthériens sont protestants.
Sommaire |
[modifier] La Pensée protestante
Les protestants hésitent à parler de doctrine ou de religion. Ils préfèrent des termes tels que convictions, engagements, ou valeurs. L'expression que l'on trouve sur le site de la fédération est simplement : Être protestant. C'est que les protestants préfèrent toujours préserver un espace de discussion et d'échange entre les fidèles, particulièrement pour l'expression de leur foi, même la plus fondamentale.
Toutes sensibilités confondues, les protestants partagent ces points fondamentaux (les deux premiers concernent le salut) :
- Sola Gratia: par la grâce seule
- L'homme ne peut pas mériter son salut auprès de Dieu, mais Dieu le lui offre gratuitement par amour. Ce qui rend l'homme capable d'aimer lui aussi. Ainsi, la valeur d'une personne ne dépend que de l'amour de Dieu, et non de ses qualités, ni de son mérite, ni de son statut social...
- Voir Sola gratia
- Sola Fide : par la foi seule
- Ce don se fait à l'occasion d'une rencontre personnelle avec Dieu, en Jésus-Christ (solo christo: par Christ seul). C'est cela la foi, non une doctrine ou une œuvre humaine. D'une personne à l'autre, elle peut surgir brusquement ou être le fruit d'un cheminement. Chacun la vit de manière particulière, comme sa réponse à la déclaration d'amour de Dieu.
- Voir Sola fide
- Sola scriptura : par l'Écriture seule
- Considérée comme porteuse de la parole de Dieu, la Bible est à la fois la seule autorité théologique et le seul guide, en dernière instance, pour la foi et la vie. Elle est éclairée par la prédication de ministres appelés par l'Église et formés par elle (mais le Saint esprit peut appeler d'autres prédicateurs que seulement ceux-ci). À travers les témoignages humains qu'elle nous transmet, elle dessine des principes de vie à partir desquels s'exerce la responsabilité personnelle de chacun.
- Voir Sola scriptura
- Soli Deo gloria : à Dieu seul la gloire
- Il n'y a que Dieu qui soit sacré, divin ou absolu. Ainsi, toute entreprise humaine ne peut prétendre avoir un caractère absolu, intangible ou universel, y compris la théologie. De plus, partant du principe que Dieu nous a donné la liberté, les protestants sont généralement favorables à un système social qui respecte la pluralité et les libertés.
- Voir soli Deo gloria
- Ecclesia semper reformanda : l'Église doit se réformer sans cesse
- Les institutions ecclésiastiques sont des réalités humaines. Elles sont secondes. « Elles peuvent se tromper », disait Luther. Ainsi, les Églises doivent sans cesse porter un regard critique sur leur propre fonctionnement et leur propre doctrine, à partir de la Bible.
- Voir Ecclesia semper reformanda
- Le sacerdoce universel
- Principe novateur de la Réforme, selon lequel chaque baptisé est prophète, prêtre et roi sous la seule seigneurie du Christ. Ce concept anéantit les principes de hiérarchie au sein de l'Église. Chaque baptisé a une place de valeur identique, y compris les ministres, pasteurs compris. Issus d'études de théologie et reconnus par l'Église, ils sont au service de la communauté pour l'annonce de la Parole de Dieu (prédication et sacrements) et les missions particulières qui en découlent. Les femmes ont accès aux ministères de certaines églises protestantes.
- Voir sacerdoce universel
[modifier] De nombreuses Églises et mouvements
Aujourd'hui, l'héritage protestant se vit à travers de nombreux mouvements car le principe même du protestantisme se veut réformateur en permanence afin d'éradiquer le poids éventuel de la tradition. Ainsi, on dénombre une multitude de mouvements, souvent proches.
En France, la plupart des mouvements protestants sont affiliés à la Fédération protestante de France créée lors de la Séparation des Églises et de l'État en 1905. Des Églises et mouvements évangéliques sont affiliés également à la Fédération Evangélique de France[1].
[modifier] Églises historiques multitudinistes
Dès le début, elles sont organisées en plusieurs Églises en fonction des courants théologiques ou des circonstances historiques. Elles s'adressent dans le même mouvement à leurs membres et à la société (d'où le terme multitude, indépendamment de leur nombre !). Il s'agit de :
- Églises luthériennes
- Églises réformées
- Communion anglicane
- les Églises unitariennes (Temoins de Jéhovah) se revendiquent du protestantisme sans en faire partie ( Liste des Églises protestantes )
[modifier] Églises de protestants
En plus des luthériens, des réformés et des anglicans, la Réforme a connu très tôt un quatrième courant, non « magistériel », accusé par les autres de mettre à côté ou au-dessus de la Bible une illumination intérieure considérée comme subjective, et nommé par eux « illuminés » (allemand : « Schwärmer ») ou « Anabaptistes » (parce que, ne reconnaissant qu'un baptême d'adultes, ils « rebaptisaient » ceux qui l'avaient été, enfants, ailleurs). Les tenants de cette Réforme radicale affirmaient, eux, que cette illumination intérieure était l'œuvre du Saint-Esprit.
Sont les héritiers directs de la partie pacifiste de ce courant les Assemblées mennonites, dont les Amishes font partie. S'y rattachent spirituellement les Baptistes et autres groupes apparentés issus à diverses époques de l'Anglicanisme, avec souvent une mise en valeur de la piété face au « monde ».
Dans les siècles suivants, d'autres mouvements ont vu le jour à partir de « réveils » spirituels du XIXe siècle. Le principal, issu de la prédication de John Wesley, est le méthodisme. Conjuguant retour à la Bible et à la prière et engagement social, il est à l'origine de l'Armée du Salut. Refusant la prédestination, confessant la responsabilité de l'individu dans sa propre foi, il est aussi la source du Pentecôtisme, né d'un Réveil plus récent.
D'autres Églises indépendantes, privilégiant un aspect ou un autre de la foi ou de la pratique chrétienne, existent aussi: les Darbystes et autres « Assemblées de frères », les Adventistes du septième jour, etc.
« Églises évangéliques » est le terme générique qui regroupe toutes ces dénominations. La plupart du temps, hormis dans le méthodisme classique, ce sont des Églises de professants et non de multitude : elles demandent un engagement et une profession de foi personnels à leurs membres et quelques unes, de ce fait, ne baptisent que des adultes ou jeunes adultes (elles sont « baptistes »). Certaines rebaptisent les chrétiens venus d'autres Églises, car elles pensent que le baptème d'enfants n'est pas valide.
Ce terme s'applique aussi aux courants fondamentalistes d'origine nord-américaine (certains parlent alors d' évangélicalisme).
Dans leur ensemble, ces courants représentent au moins le quart du protestantisme français actuel, soit 1% de la population Française. (selon le dernier sondage La Croix - Réforme d'avril 2006 sur les « proches du protestantisme »).
[modifier] Le fondamentalisme
Le courant fondamentaliste prône le retour aux fondamentaux doctrinaux est né au Congrès fondamentaliste de Niagara (1895). Ce congrès ajouta à la doctrine définie au début de l'article, les éléments de confession de foi suivants issus de la tradition chrétienne conciliaire, mettant fin au libre examen reproché aux Églises « historiques », parfois nommées de façon polémique « Églises mortes ». Ils définissent cinq points fondamentaux de doctrine (c.-à-d. de croyance obligatoire) :
- la divinité du Christ,
- sa naissance virginale,
- la doctrine de l'expiation vicaire
- et la résurrection corporelle lors de la seconde venue du Christ.
- l'autorité et l'inhérence verbale de la Bible.
Ce courant est également présent au sein des autres Églises protestantes, notamment évangéliques, en proportion variable.
Il faut noter que le terme « fondamentalisme » au sens protestant n'est pas obligatoirement synonyme de « intégrisme », et que la croyance en l'inspiration divine des Écritures n'est pas obligatoirement confession de leur « inhérence » formelle.
[modifier] Des Églises nationales
La plupart du temps, les Protestants s'organisent en Églises ou en fédérations nationales, par exemple :
- Église vaudoise d'Italie
- Unité des Frères tchèques
- Fraternité Remonstrante des Pays-Bas
- Petite Église polonaise
- Église évangéliques baptistes réformées en Italie
- Église unitarienne de Transylvanie
- Église réformée de France
- Église d'Écosse
- Église évangélique en Allemagne
- Église Protestante Unie de Belgique
- Églises nationales africaines
- Église méthodiste unie de Côte d'Ivoire
- Véritable Église de Jésus en Chine
- Fédération Evangélique Missionnaire
- Mission évangélique des tziganes de France
- Fédération Evangélique de France
- Communautés & Assemblées Evangéliques de France
- Union Missionnaire de la Nouvelle Alliance de Côte d'Ivoire
- etc.
[modifier] Les personnalités du protestantisme
[modifier] Pasteurs, théologiens et personnalités impliquées dans la pensée protestante
- Pierre Valdo : XIIe siècle
- John Wyclif : 1320-1384
- Jan Hus : 1369-1415
- Martin Luther : 1483-1546
- Ulrich Zwingli : 1484-1531
- Guillaume Farel : 1489-1565
- Jean Calvin : 1509-1564
- John Knox : 1513-1572
- Gaspard de Coligny : 1519-1572
- Théodore de Bèze : 1519-1605
- Guy de Brès : 1522-1567
- Élisabeth Ire d'Angleterre : 1533-1603
- John Napier : 1550-1617
- Henri IV : 1553-1610
- Catherine de Parthenay : 1554-1651
- Henri de Rohan : 1574-1638
- Henry Xhrouet, dit Chrouet : 1621-1691
- David Martin : 1639-1721
- Jacques Abadie : 1654-1727
- Abraham Mazel : 1677-1710
- Elie Marion : 1678-1713
- Jean Cavalier : 1680-1740
- Jean-Sébastien Bach : 1685-1750
- Paul Rabaut : 1718-1794
- Jean-Paul Rabaut Saint-Étienne : 1743-1793
- François-Antoine de Boissy d'Anglas : 1756-1826
- John Nelson Darby : 1800–1882
- John Bost : 1817–1881
- Henri Dunant : 1828-1910
- Eugène Bersier : 1831-1889
- Albert Schweitzer : 1875-1965
- Marc Boegner : 1881-1970
- Karl Barth : 1886-1968
- Madeleine Barot : 1909-1995
- Jacques Ellul : 1912-1994
- Billy Graham : 1918-
- Martin Luther King : 1929-1968
- Jean Baubérot : 1941-
- Jean-Arnold de Clermont : 1941-
Voir aussi Personnalités d'origine protestante ou liées au protestantisme Voir aussi Théologiens chrétiens célèbres
[modifier] Liens et références
[modifier] Voir aussi
- Projet:Protestantisme
- Amazing Grace
- Causes de la Réforme
- Ligue Chrétienne Espérantiste Internationale
- Musique dans les Églises réformées
- Monument international de la Réformation
- Sionisme chrétien
- Personnalités d'origine protestante ou liées au protestantisme
- Histoire des missions protestantes
- Traductions de la Bible en français
[modifier] Fêtes et rassemblements
Dans les Églises historiques européennes, en plus des fêtes chrétiennes (référées à Jésus-Christ selon la Bible), on célèbre parfois :
- une fête des Récoltes, le premier dimanche d'octobre ;
- la fête de la Réformation, le 31 octobre ou, à défaut,le dimanche précédent, commémorant l'affichage des 95 thèses de Luther ;
- l'assemblée du Musée du Désert, le premier dimanche de septembre, à Mialet dans les Cévennes, en souvenir des Camisards; beaucoup de protestants issus des pays du Refuge s'y rendent généralement.
[modifier] Musées
- Internet
- France
- Le Musée du Désert
- Musée du Protestantisme en Haut-Languedoc
- exposition les Huguenots au temple protestant de Metz jusqu'au 10 mars 2007.
- Suisse
[modifier] Livres
- Émile-Guillaume Léonard, Histoire générale du Protestantisme, Paris, PUF, 1964.
- Jean-Paul Willaime et Jean Baubérot, ABC du protestantisme, Genève, Labor et Fides, 1990.
- Encyclopédie du protestantisme, sous la dir. de Pierre Gisel et Lucie Kaennel, Paris / Genève, PUF / Labor et Fides, 2006 (2e édition).
- Jean Baubérot, Histoire du Protestantisme, PUF (« Que sais-je ? »), 1998 (5e édition).
- Arnaud de Lassus, Connaissance élémentaire du Protestantisme, Action Familiale et Scolaire, 31 rue Rennequin 75017 Paris, mars 2004. (tel que compris par les catholiques intégralistes)
- Laurent Gagnebin et Raphaël Picon, Le Protestantisme, la foi insoumise, Paris, Flammarion (Champs, n°591), 2005.
- Geoffroy de Turckheim, Comprendre le protestantisme, Paris, Eyrolles (Pratique), 2006.
[modifier] Liens externes
- Histoires oubliées - Le schisme de Girardville
- Catégorie protestantisme de l'annuaire dmoz.
- Le protestantisme en Belgique sur Wikinations.be
- Le Protestantisme
- Portail de la fédération protestante de France.
- questiondieu.com : la foi protestante en questions (et quelques réponses).
- Les protestants francophones
- L'humour protestant et évangélique : Alors... peut-on rire de tout ?
- Réflexions sur le ministère pastoral féminin
- Sur la controverse autour des traductions de Max Weber : le cas de l’éthique protestante et l’esprit du capitalisme
- Messages bibliques
[modifier] Notes et références
- ↑ abréviation de ceux de la Religion prétendue réformée, appellation officielle du protestantisme dans les actes royaux. Voir la discussion de Jean-Louis Guez de Balzac dans le Socrate Chrestien, 10e discours (1623) sur la meilleure façon de nommer les protestants.
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