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Archevêché d'Arles

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Le diocèse

Arles, le portail de la basilique Saint-Trophime
Arles, le portail de la basilique Saint-Trophime

Si la date de la fondation du diocèse d'Arles est inconnue, il n'en est pas moins vrai que la création de ce diocèse remonte au tout début de l'installation de l'Église en France. Ainsi, selon la tradition, saint Trophime, qui aurait évangélisé la cité d'Arles, en aurait été le premier prélat vers 220-240.
Mais le premier évêque historiquement connu est Marcianus, dont saint Cyprien demande au pape Étienne Ier, sur le rapport de Faustin, évêque de Lyon, la déposition pour son adhésion au schisme de Novatien, en 254.

Au XVIIIe siècle le diocèse d'Arles compte 51 paroisses, dont 39 en Provence, 7 en Languedoc et 5 en Camargue. Il est bordé, à l'ouest, par le diocèse de Nîmes, au nord, par le diocèse d'Avignon et, à l'est, par les diocèses d'Aix et de Marseille.

Le diocèse d'Arles est supprimé et réuni par le concordat de 1801 au diocèse d'Aix.

La province ecclésiastique

C'est au concile de Turin, en 401 que le mot métropole fait son apparition. En 417, le pape Zosime confère l'autorité métropolitaine à l'évêque d'Arles dans les trois provinces de Viennoise, Narbonnaise Ière et Narbonnaise IIe Cette décision est contestée par les évêques de Narbonne et de Marseille, faisant valoir qu'aucun évêque d'une province déterminée ne pouvait être ordonné par un évêque d'une province étrangère. Cette contestation est rencontrée par le pape Léon Ier qui, en 445, déclare que la primatie concédée à l'évêque Patrocle d'Arles n'était que purement personnelle. En 450, cependant, le pape attribue les fonctions de métropolitain à l'évêque de Vienne dans les diocèses de Valence, Tarentaise, Genève et Grenoble, tandis que les autres cités de la Viennoise et de la Narbonnaise IIe restent du domaine du métropolitain d'Arles.

En 794, au concile de Francfort, les limites entre les provinces ecclésiastiques d'Arles et de Vienne sont à nouveau débattues. La province ecclésiastique d'Arles perd les diocèses d'Aix et d'Embrun, qui sont élevés au rang de métropoles. La province ecclésiastique d'Arles conserve cependant huit suffragants : Marseille, Toulon, Orange, Saint-Paul-Trois-Châteaux, Avignon, Vaison, Cavaillon et Carpentras.

En 1475[1], à la mort de l'archevêque d'Arles, Philippe de Lévis, le pape Sixte IV réduit le diocèse d’Arles : il détache le diocèse d'Avignon de la province d'Arles, l'érige en métropole et lui attribue comme suffragants les évêchés comtadins de Carpentras, Cavaillon et Vaison.

Le concordat de 1801 supprime l'archevêché d'Arles. Cependant le concordat du 11 juin 1817, le rétablit avec un certain nombre de suffragants, mais le projet n'est pas ratifié par les chambres[2].

Depuis 1822, l'archevêque d'Aix porte en même temps les titres d'Arles et d'Embrun.

Sommaire

[modifier] Histoire du diocèse, de ses évêques et archevêques

[modifier] L'Antiquité Tardive

[modifier] IIIe siècle

Naissance probable du diocèse d'Arles; une lettre de saint Cyprien (Epistula LXVIII) adressée au pape Etienne pour la défense des chrétiens repentants de la ville d'Arles après les persécutions de Dèce mentionne pour la première fois le nom d'un évêque, Marcianus. Cette lettre est datée de 254 [3].

  • Trophime d'Arles (?) (avant 250)
  • Marcianus (avant 254 - après 257)

[modifier] IVe siècle

Au début du siècle en 303 - 304, les persécutions de Dioclétien contre les chrétiens sont à l'origine d'une légende probablement vraie : le martyr de l'arlésien Saint-Genest. Cette anecdote rappelle l'implantation précoce du christianisme dans la cité. Parallèlement à cette présence, l'importance de l'archevêché d'Arles au IVe siècle est illustrée par les conciles qui s'y tiennent respectivement en 314 sous la présidence de Marin et en 353 sous celle de Saturnin à la demande des empereurs romains.

[modifier] Ve siècle

Au Ve siècle, les évêques d'Arles profitant du nouveau statut de leur cité s'efforcent d'unifier l'Église des Gaules sous leur seule juridiction apostolique.
Ils y réussissent temporairement une première fois le 22 mars 417, lorsque le pape Zosime élève l'Église d'Arles au rang de primatiale des Gaules en faveur de son évêque Patrocle[4]. Le pape confirme ainsi le rôle important que tient alors Arles, nouvelle préfecture du prétoire des Gaules. Patrocle, devenu vicaire en Gaule, est investi du pouvoir de délivrer aux évêques les " lettres formées " sans lesquelles ils évêques ne peuvent s'absenter de leur diocèse et se présenter à Rome. Par ailleurs, par édit du 17 avril 418, reçu à Arles le 23 mai, cette cité est choisie comme lieu d'assemblée annuelle des sept-provinces du diocèse de Viennoise (Viennoise, Narbonnaise I et II, Aquitaine I et II, Novempopulanie et Alpes-Maritimes), laquelle assemblée doit se tenir chaque année entre le 13 août et le 13 septembre, en présence du préfet du prétoire, des gouverneurs des provinces, des nobles revêtus de dignités officielles et des députés des curies.
Toutefois le privilège de Patrocle est annulé dès 418 par Boniface Ier, le successeur de Zosime.
L'Église d'Arles qui est alors investie par des moines-évêques de l'abbaye de Lérins fondée vers 404 par Honorat d'Arles (Saint Honorat), est ensuite sanctionnée en 445 par le pape Léon 1er à la suite d'interventions imprudentes de son évêque Hilaire.
Néanmoins dès 450, à la l'initiative de dix neuf évêques de Viennoise, Narbonnaise seconde et Alpes maritimes, il est demandé au pape Léon Ier de reconnaître à nouveau la pleine et entière primatie d'Arles et de son évêque Ravennius sur les Gaules. Ce qu'il fait en partie.
Et à la fin du siècle, en mars 492, lorsque le pape Gélase Ier, écrit à Eone l'archevêque d'Arles, pour lui faire part de son élection et pour le charger d'en informer les évêques des Gaules, il reconnaît encore comme son prédécesseur la primatie de l’Église d’Arles.

Vers l'an 500, la cité archiépiscopale comprend trois églises :

  1. la basilica Constantia, sur laquelle nous avons très peu d'informations mais il pourrait s'agir d'une ancienne église du début du IVe siècle (lieu du concile de 314 ?) batie sur un temple romain et devenue ensuite Sainte Marie Majeure, puis Notre Dame de la Major,
  2. l'ecclesa publica, l'ancienne cathédrale construite au milieu du IVe siècle dans la partie sud-est de l'Auture et dont les traces archéologiques ont été découvertes en décembre 2003,
  3. et la basilica beati et primi martyris Stéphani, bâtie au Ve siècle et qui devient à la fin de ce siècle la cathédrale de la ville (elle deviendra plus tard Saint-Trophime),


  • Heros (408-412) - Héros, Tourangeau est moine et disciple de Martin. Il est nommé par Constantin III et chassé par Constance, tout comme son collègue, l'évêque d'Aix Lazare.
  • Patrocle (412-† début 426) - Il meurt assassiné en 426 par le magister militum Felix.
  • Hellade (début 426-fin 426) - Appelé parfois Euladius, son épiscopat éphémère est (encore) mis en doute par certains. Toutefois sa réalité est bien établie[5].
  • Honorat d'Arles (Saint Honorat) (début 427-† le 6 janvier 430)
  • Hilaire (430-† le 5 mai 449)
  • Ravennius (juin 449-† 456 ou 461?)
  • Augustal (456-456 ou 461) - Existence contestée
  • Léonce (456 ou 461-† fin 484) - né vers 415
  • Eon (début 485-† le 17 août 502)

On trouve également trace d'un certain archevêque Paulin, qui s'il a réellement existé aurait eu son épiscopat vraisemblablement au début de ce siècle[6].

[modifier] Le Haut Moyen Âge

[modifier] VIe siècle

La primatie d'Arles qui a pratiquement cessé de faire parler d'elle en 480, aussitôt après le retrait des grandes administrations romaines, revient sur le devant de la scène une trentaine d'années plus tard lorsque ces mêmes administrations se réinstallent dans la cité à la suite de la main mise en 508 de Théodoric le Grand sur la cité.

En 513, le pape Symmaque donne à Césaire le droit de porter le pallium et en 514 fait de lui son représentant en Gaule et en Espagne.

Après l'annexion de la Provence par les Francs en 536, des liens particuliers sont alors établis entre la royauté et l'évêché. En 540, un acte de donation de Childebert, fils de Clovis donne les pècheries situées au Sud de l'Etang de Caronte probablement l'actuel quartier de Jonquières à Césaire. Les Archevêques d'Arles deviennent peu à peu des propriétaires terriens de la région. La désignation des évêques par les rois mérovingiens devient aussi la règle dans la seconde moitié du VIe siècle[7]. On voit alors des évêques et des rois prendre position commune contre le pape[8]. La royauté mérovingienne a également son mot à dire dans la réorganisation des évêchés. Ainsi, en 551, l'évêché d'Uzès, sous l'épiscopat de l'évêque Firmin, passe sous la métropole d'Arles.

Toutefois Arles perd peu à peu de son influence et, après de nombreux rebondissements, Auxanius en 545, Aurélien en 548, Sapaudus en 557, Virgile en 595, le patriarche de Lyon devient le seul chef de l'Église des Gaules. L'autonomie des archevêques arlésiens se réduit également : par exemple en 586, l'archevêque d'Arles Virgile qui gérait, comme ses prédécesseurs, la perception les revenus des domaines ecclésiastiques en France, se voit chapauté par instruction papale, par l'évêque d'Aix chargé de le contrôler[9].
Il est possible que cette perte d'influence résulte du déplacement du pouvoir politique vers le nord de la France à la suite du rattachement, pourtant souhaité par les archevêques d'Arles, de la Provence aux Francs en 536.

  • Césaire d'Arles (décembre 502-† le 26 août 543)
  • Auxanius (543-546)
  • Aurélien (546-† le 16 juin 551)
  • Sapaudus (552-† 586)
  • Licerius (586-† 588) - nommé par Gontran, mort de la peste
  • Virgile d'Arles (588-601 ou 610)

[modifier] VIIe siècle

L'Église d'Arles tombe au fil du VIIe siècle dans une profonde décadence alimentée par la brutalités des mœurs et l'ignorance de plus en plus grande des clercs. Si en 613, Florianus se voit encore conférer le pallium et le vicariat, l'archevêché d'Arles s'efface progressivement dans les années qui suivent. On mentionne encore un concile tenu à Arles en 682 sous la direction de Felix, puis après 683, plus rien. Les patrices mettent la main sur la plupart des biens ecclésiastiques et il est probable que le diocèse d'Arles ait été sans évêque pendant de longues années. En tout cas, la liste des archevêques comporte de grandes lacunes dans ce siècle et le suivant.

  • Florianus (mentionné en 613), successeur de Virgile
  • Theodose (632 - 650)
  • Jean Ier (vers 651 - 668)
  • Felix (vers 679 - 682)
  • Wolbertus (mentionné en 683) - probablement le premier d'origine franque
  • Aucun évêque n’est mentionné à Arles de 683 à 788

[modifier] VIIIe siècle

Charles Martel après avoir ravagé la Provence distribue les biens ecclésiastiques à ses leudes. Les évéchés en ruines sont dans les mains des laïques et les monastères sont dévastés par les bandes de mauresques. À Arles un seul évêque est connu de cette période : Elifantus.

  • Elifantus (788-794) - En 794, au concile de Francfort, l'archevêché d'Arles est éclaté en trois (les diocèses d'Embrun et d'Aix deviennent indépendants)

[modifier] IXe siècle

La renaissance carolingienne améliore le triste état de l'église arlésienne. Sur l'ordre de Charlemagne le concile d'Arles de 813 contribue à la restauration du temporel des l'églises provençales d'Arles et de Marseille.
L'empereur associe étroitement les évêques à l'administration et à partir de cette époque, les prélats arlésiens participent aux assemblées des grands et aux luttes liées à la désagrégation de l'Empire. En 815, l'archevêque d'Arles Jean II est envoyé par Louis le Pieux à Ravenne pour réconcilier le pape et l'archevêque de Ravenne.
Le gouvernement impérial favorise aussi la reconstitution du temporel ecclésiastique; les biens de l'Église, augmentés des legs et donations constituent une mense unique gérée par les archevêques qui disposent aussi d'abbayes dont ils nomment les abbés ou qu'ils dirigent personnellement[10].
Finalement à la fin du IXe siècle, le pouvoir temporel et le prestige des archevêques d'Arles dominent l'Église provençale. Ainsi au printemps 878, Boson et l'évêque d'Arles Rostang accueillent à Arles le pape Jean VIII qui fuit l'Italie. À cette occasion, Rostang reçoit le pallium. Peu de temps après, en octobre 879, à Mantaille (près de Valence, dans la Drôme), Boson se fait sacrer Roi de Provence avec l'appui de l'évêque d'Arles. Seuls trois prélats provençaux, dont l'archevêque d'Arles, sur vingt-trois au total et onze présents soutiennent cette prise de pouvoir ce qui souligne l'engagement fort de l'épiscopat arlésien auprès des princes bourguignons dès cette époque. Quelques années plus tard en 890, le même prélat participe activement à la réunion de Valence qui organise un royaume de Provence autour du roi Louis III, le fils de Boson.

  • Rustan (mentionné en 806)
  • Jean II (811-816 ou 819) - il aurait commencé à fortifier les côtes de Camargue contre les Sarrasins
  • Nothon / Noto (819 ou 824-844 ou 850)
  • Rotland (850 ou 852-† le 18 septembre 869) - enlevé et tué par les Sarrasins en septembre 869 lors d'un raid en Camargue
  • Walter ?
  • Rostang (ou Rostaing) (871-914)

[modifier] Le Moyen Âge

[modifier] Xe siècle

On a pu parler de la prépondérance écrasante de l'archevêque d'Arles (J.-P. Poly). L'archevêque d'Arles devient le seul métropolitain en Provence. Il réussit à placer à la tête des évêchés des clercs de son entourage. Les évêques de Fréjus, de Vaison, de Venasque, résident à Arles et exercent les fonctions de prévôt du chapitre. Les évêques ne jurent plus fidélité au roi, mais à l'archevêque d'Arles.

L'importance des archevêques du Xe siècle résulte aussi d'un pouvoir qui n'est pas encore diminué ni par les monastères ni par les papes. Mais l'Église d'Arles, comme plus généralement celle de Provence, doit commencer à composer avec les grandes familles comtales et vicomtales qui à partir de la seconde moitié du Xe siècle essayent de faire entrer la mense ecclésiastique dans leur patrimoine familial.

  • Manassès d'Arles (920-961) - Bourguignon, fils d'un comte de Chalon et neveu d'Hugues d'Arles, il est le type même de ces prélats occupés avant tout de leurs biens et de leur puissance. Après la conquête de l'Italie par Hugues en 926, il reçoit l’archevêché de Milan.
  • Ithier (avant mars 963-981)
  • Anno (981-994)

[modifier] XIe siècle

Alors vinrent des évêques qui n’en étaient pas, mais bien des loups rapaces, envahisseurs simoniaques, publiquement mariés… c’était là non des pasteurs, mais des mercenaires ; ils ne gardaient pas les brebis, mais tondaient la laine et suçaient le lait.

Cette notice, rédigée lors d'un concile d’Avignon est révélatrice de la situation de l’Église provençale tombée aux mains des laïcs. Les familles de la région mettent la main sur les sièges épiscopaux et sur les chapitres.
Le XIe siècle voit aussi le développement du chapître ecclésiastique, qui accapare progressivement des ressources de l'archevêché.
A partir du milieu du XIe siècle apparaissent les temps nouveaux de la Réforme Grégorienne, réforme qui s'efforce de récupérer les biens épiscopaux. Et à Arles comme ailleurs, elle produit de fortes tensions entre le pape, les archevêques, le comte et les grandes familles aristocratiques.

  • Pons de Marignane (1005-1029) - En 1029, il se retire à Saint-Victor (monastère marseillais)
  • Raimbaud de Reillanne dit aussi Raimbaud d'Arles (mai 1030-† le 18 février 1069)
  • Aicard d'Arles, appelé parfois en raison de ses origines Aicard de Marseille (1070-1080), en réalité il usurpe l'archevêché d'Arles entre 1080 et 1098, puis après un intermède, entre 1108 et 1113)
  • 1080-1098 : Aicard d'Arles est déposé par le pape en 1080-1081, mais les Arlésiens interdisent l'entrée de la cité à Gibelin, son successeur désigné. Aicard usurpe alors le titre et la fonction d'archevêque d'Arles, probablement jusqu'en 1098. À propos de cette situation, il convient de souligner l'attitude du pape Urbain II : de passage en France en 1095-1096 pour précher la première croisade (Concile de Clermont en 1095), Urbain II sillonne les villes du Languedoc et de Provence (Montpellier, Nimes, Saint-Gilles, Avignon, Aix, ...) tout en évitant soigneusement la cité d'Arles alors aux mains d'un évêque banni.

[modifier] XIIe siècle

Entre 1096 et 1119, l'Église profite de l'absence des dynasties locales, parties en croisade, pour mettre de l'ordre dans sa hiérarchie, plaçant des réformateurs à la tête de ses évêchés. À Arles, la rebellion épiscole d'Aicard de la fin du XIe siècle entraine un déclin du diocèse arlésien jusqu'aux années 1150.
C'est également à cette époque que les archevêques d'Arles font de Salon-de-Provence leur résidence principale. La richesse du terroir, la protection offerte par le château de l'Empéri d'une part et l'agitation urbaine d'Arles avec la création du consulat d'autre part, expliquent ce choix dans une période troublée par les guerres et les révoltes. La ville et son château sont ainsi liés pendant sept siècles à la temporalité de l'Église d'Arles.
En Provence, on assiste alors après les graves tensions de la période grégorienne à une normalisation des relations entre les évêques et les grands laïcs de manière concomittante à la diffusion des usages féodo-vassaliques au bénéfice des seigneuries ecclésiastiques. À Arles toutefois, la féodalisation des relations entre l'archevêque d'Arles et les Baux évidente dès les années 1180, s’applique avec une particularité : l’augmentation des domaines inféodés à cette grande famille.
A partir de 1180, l'importance de l'archevêché d'Arles passe progressivement au second rang, derrière celle d'Aix où les comtes de Provence viennent de s'installer.

  • Gibelin (officiellement 1080, en réalité vers 1098-1099, décembre 1107 ou † décembre 1112) - légat du pape et patriarche de Jérusalem
  • 1107-1115 : vacance entre décembre 1107 -date du départ de Gibelin en Palestine- et octobre 1115 -date de l'élection d'Atton de Bruniquel-. Toutefois certains historiens (Florian Mazel) suggèrent que l'archevêque Aicard aurait pu retrouver son diocèse entre 1107 et 1113 date où ils situent sa mort.
  • Atton de Bruniquel (6 octobre 1115-† le 6 mars 1129)
  • Bernard Guerin/Garin (1129/août-† le 2 mars 1138) - légat du pape
  • Guillaume Monge (1139 ?-† le 1er janvier 1142) - légat du pape
  • Raimon de Montredon (1142-† le 16 avril 1160) - ancien chanoine de Nîmes, archidiacre de Béziers et évêque d’Agde
  • Raimon de Bollène (1163-1182)
  • Pierre Isnard (1183-† 1190) - ancien chanoine d’Arles et évêque de Toulon, il décède à la fin novembre 1190
  • Imbert d’Eyguière (9 octobre 1191-† le 20 juillet 1202) - ancien chanoine et sacriste d’Arles

[modifier] XIIIe siècle

L'épiscopat de Jean Baussan marque un tournant dans l'histoire de l'archevêché d'Arles : à la suite des troubles de 1236-1237 puis de 1245-1250, l'archevêque qui a demandé l'aide du comte de Provence Charles Ier d'Anjou dans son conflit avec le pouvoir urbain de la cité, perd la plupart de ses prérogatives temporelles sur la ville.

  • Michel de Morèse (août 1202-† le 21 juillet 1217) - ancien prévôt d’Arles
  • Uc Béroard (27 mars 1218-† le 18 novembre 1232) - ancien prévôt de Marseille
  • Jean Baussan (27 juillet 1233-† le 24 novembre 1258) - ancien archidiacre de Marseille et évêque de Toulon.
  • Bertran Malferrat (25 novembre 1258-le 25 mai 1262) - ancien prévôt d’Arles
  • Florent (28 novembre 1262-† le 29 juin 1266) - ancien chanoine de Laon et évêque de Saint-Jean-d’Acre
  • Bertran de Saint-Martin (11 octobre 1266-juin 1273) - ancien évêque de Fréjus (1248-1264), d’Avignon (1264-1266) puis cardinal-évêque de Sainte-Sabine (1273-† le 29 mars 1277); il est le premier archevêque d'Arles nommé cardinal.
  • Bernard de Languissel (4 février 1274-1281) - nommé ensuite cardinal-évêque de Porto, il décède le 23 juillet 1291
  • Bertrand Amalric (20 décembre 1281-31 mars 1286) - ancien chanoine de Reims
  • Rostaing de la Capre (5 août 1286-† le 22 août 1303) - ancien chanoine et « operarius » d’Arles

[modifier] Le Moyen Âge Tardif

[modifier] XIVe siècle

Si le XIIIe siècle s'est terminé de façon catastrophique pour l'archevêché d'Arles avec la perte du pouvoir temporel, le XIV siècle ne lui est pas plus favorable : recul démographique affectant les clercs et entrainant la disparition de paroisses urbaines (peste de 1347-1348), destruction des églises du faubourg (guerres de 1355 à 1398), et surtout installation de la papauté à Avignon, en 1309 avec le pape Clément V.
En résidant à Avigon et en se réservant le gouvernement de l'Église de ce diocèse, les papes deviennent des évêques suffrageants du prélat arlésien et affaiblissent donc son autorité de métropolitain. La proximité de la papauté affecte aussi le recrutement des archevêques. Autrefois d'origine provençale ou languedocienne, les prélats d'Arles sont désormais des compatriotes ou des parents dont on veut récompenser les services. Ils sont également des oiseaux de passage dans un diocèse qui n'est qu'une étape de leur carrière ecclésiastique et plusieurs occupent même de hautes fonctions à la cour pontificale : à la Rote (Guillaume de la Garde), à la Chancellerie (Gaillard de Saumate), aux causes apostoliques (François de Conzié) et trois d'entre eux sont cameriers (Gasberg de Laval, Pierre de Gros, François de Conzié). Deux sont enfin cardinaux (Jean de Rochechouard et Pierre de Gros). Ils ont donc peu présents dans leur diocèse et Arles cesse d'être la résidence de ses archevêques.
A la fin du siècle, au début du Grand Schisme (1378-1418), les comtes de Provence profitent de la situation pour usurper des droits de l'Église d'Arles.

  • Peire de Ferrières (30 janvier 1304-21 septembre 1307 ) - ancien doyen du chapitre du Puy, maître dans les deux droits, chapelain du pape, chancelier du roi Charles II de Sicile, évêque de Lectoure, évêque de Noyon.
  • Arnaud de Faugères (1307-1309 ou 1310)
  • Gaillard de Faugères (19 décembre 1310-† le 12 septembre 1317)
  • Gaillard de Saumate (1318-1323), évêque de Riez (1317-1318)
  • Gasbert de Valle ou de La Val (1323-1341)
  • Jean de Cardone (1341-1348)
  • Étienne Aldebrand (1348-1350)
  • Étienne de La Garde (1351-† le 19 mai 1361)
  • Guillaume de La Garde (16 juin 1361-1374), neveu du précédent. Chancelier de l'église de Beauvais, diacre, notaire du pape, évêque de Périgeux (1348-1361)
  • Melchior de Brunswick (21 juin 1378 )  ? : indiqué par ALBANES dans son Gallia Christ. noviss. / à voir/
  • Pierre de Cros Pierre (1374-1388), archevêque de Bourges, puis archevêque d'Arles; nommé cardinal par l'anti-pape Clément VII
  • François de Conzié/Conzieu (1388-1390)
  • Jean de Rochechouart (1390-†1398), évêque de Saint-Pons, archevêque de Bourges, puis archevêque d'Arles et évêque d'Ostie; nommé cardinal par l'anti-pape Clément VII
  • Pierre Blavi/Blau ?
  • vacance 1398-1404

[modifier] XVe siècle

Au début du XVe siècle les archevêques d'Arles, principalement Jean Allarmet de Brogny et Louis Aleman, tous deux cardinaux, sont des acteurs majeurs de l'Église, alors secouée par le Grand Schisme puis par le concile de Bâle.

  • Jean Allarmet préside le concile de Constance (1414-1418) qui met fin au Grand Schisme.
  • Au Concile de Bâle, en 1439, l'archevêque d'Arles Louis Aleman participe activement à la déposition du pape Eugène IV et à l'élection d'Amédée VIII, duc de Savoie, connu dans l'histoire comme l'antipape Felix V. À la suite de cet évènement, Louis Aleman est excommunié pendant 10 ans par Eugène IV qui ne le rétablit qu'en 1449 dans sa fonction archiépiscopale.

Quelques années plus tard en 1475, à la mort de Philippe de Lévis, le pape Sixte IV réduit le diocèse d’Arles : il détache le diocèse d'Avignon attribué en 1474 à son neveu Julien de la Rovere, le futur pape Jules II, de la province d'Arles, l'érige en Archevêché et lui attribue comme suffragants les évêchés comtadins de Carpentras, Cavaillon et Vaison.
Les archiépiscopats d'Eustache de Lévis et de son successeur Nicolas Cibo marquent la fin du monnayage d'Arles.

  • Artaud de Mélan / Méhelle (17 décembre 1404-† 1er novembre 1410), évêque de Sisteron (1382-1404)
  • Paul de Sade (13 novembre 1410), évêque de Marseille - Elu par le Chapitre d'Arles, son élection n'est pas validée par le pape ou plutôt l'antipape Jean XXIII qui impose Jean Allarmet de Brogny.
  • Jean Allarmet de Brogny dit Cardinal de Brogny (1410-1423) - Evêque de Viviers, d'Ostia, archevêque d'Arles et cardinal, il meurt à Rome le 16 février 1426
  • Louis Aleman (décembre 1423-† le 16 septembre 1450) - Evêque de Maguelone, archevêque d'Arles et cardinal, il meurt de la peste à Salon
  • Entre 1440 et 1449, Louis Aleman étant excommunié, le diocèse d'Arles est sans archevêque. Robert Damiani, partisan zélé du roi René, évêque de Tibériade puis à partir de 1447 archevêque d'Aix, remplit alors les fonctions épiscopales dans ce diocèse.
  • Pierre de Foix dit Pierre Ier Le Vieux de Foix (1450-1463), cardinal
  • Philippe de Lévis (7 mai 1463 ?-† le 11 novembre 1475) - Archevêque d'Auch (1454-1462), d'Arles (1463-1475); nommé cardinal en 1473 par Sixte IV
  • Eustache de Lévis (1475-† le 22 avril 1489), frère de Philippe et cardinal
  • Nicolas de Cibo (1489-1499)

[modifier] L'Ancien Régime

[modifier] XVIe siècle

  • Jean Ferrier Ier (1499-1521)
  • Jean Ferrier II (1521-1550)
  • Jacques du Broullat (1550-1560) - déposé pour apostat
  • Cardinal Robert de Lenoncourt (7 février 1560-† le 2 février 1561)
  • Antoine d'Albon (1561-1562) - Successivement archevêque d'Arles puis de Lyon (1563-1573), il décède le 24 septembre 1574.
  • Hippolyte d’Este (1562-1566), ancien evêque d'Auch (1551-1563), cardinal
  • Prosper de Sainte-Croix (1566-1574), cardinal
  • Silvio de Sainte-Croix Silvio (1574-1598)
  • Oratio Montano (1598-1603)

[modifier] XVIIe siècle

Le XVIIe siècle correspond à la Contre-Réforme. À Arles, ce mouvement se traduit par une phase d'embellissement du bati diocésain (Capucins, Carmes) et un regain d'évangélisation des campagnes, notamment en Camargue où de nombreuses nouvelles églises sont édifiées (Villeneuve, Galléjon, Boismeaux).

[modifier] XVIIIe siècle

L'archevêché d'Arles disparait à la Révolution. C'est en effet le 12 juillet 1790 que l'Assemblée nationale décide d'abolir le siège archiépiscopal et le Chapitre de cette cité.

[modifier] Aujourd'hui

Depuis 1801, Arles fait partie de l'Archidiocèse d'Aix, qui, depuis 1822 porte en même temps les titres d'Arles et d'Embrun.

[modifier] Notes

  1. Julien de la Rovere, le futur pape Jules II ...arrive à Avignon en 1474, pourvu par son oncle Sixte IV de la charge de l’évêché –rapidement devenu archevêché- ainsi que de la légation d’Avignon. Cf. site de la mairie d'Avignon, ici
  2. Le 11 juin 1817, un projet de concordat rétablissant les sièges épiscopaux, propose Jean-Claude Le Blanc-Beaulieu, évêque de Soissons sur le siège d'Arles. Devant l'opposition des Chambres, le projet est retiré puis repris partiellement dans la loi du 4 juillet 1821 , loi qui sera cette fois-ci définitivement funeste à l'archevêché d'Arles.
  3. Lettre de Saint-Cyprien (Epistula LXVIII) adressée au pape Etienne
    Frère Cyprien à Étienne,
    Notre collègue Faustinus, de Lyon, un frère qui nous est très cher, m’a écrit à deux reprises en me disant que Marcianus qui est à Arles, porte contre les chrétiens repentants la très grave accusation d’hérésie, si bien que les serviteurs de Dieu qui se repentent, souffrent et implorent l’église dans les larmes, les gémissements et la douleur, se voient refusées la consolation et l’aide de la piété divine et de la douceur du Père ; alors qu’ils sont blessés, ils n’ont pas le droit de venir soulager leurs blessures, mais sans espoir d’apaisement et de communion, ils sont laissés en pâture aux loups et jetés en proie au diable.
  4. Cf. Fastes épiscopaux de l'ancienne Gaule de Louis Duchesne, pages 86-87 Accessible sur Gallica ici
    Le jeudi saint 22 mars 417, le pape Zozime ordonné quatre jours auparavant, délivra à l'évêque d'Arles Patrocle (NDLR - Patrocle se trouvait alors à Rome où il avait probablement participé à l'élection du pape) une lettre qui lui attribuait ou les reconnaissait, à lui et à ses successeurs, des pouvoirs considérables. L'évêque d'Arles devenait métropolitain, non seulement de la province Viennoise, mais encore des deux provinces de Narbonnaise Iere et de Narbonnaise IIeme. De plus le pape faisait de lui une sorte d'intermédiaire entre l'épiscopat des Gaules et le siège apostolique.
  5. Cf. Article payant : EULADIUS OF ARLES, CHADWICK J Theol Studies.1945; os-XLVI: 200-205
  6. Cf. L'archevêque Paulin qui écrivait au Ve siècle à propos de saint Genès : Illic (à Trinquetaille) sanguine, hic (aux Alyscamps) corpore (d'après Frédéric Tondeur, Camargue et Pays d'Arles, pages 62-63).
  7. A la suite du Ve Concile d'Orléans (549)
  8. Le pape Pélage Ier à la suite de sa condamnation des « Trois Chapitres » et de son soutien aux décisions du Concile de Constantinople ayant été accusé en Gaule d’hérésie, doit répondre au roi Childebert et à l'archevêque d'Arles Sapaudus, unis dans cette démarche, qu’il partage bien la doctrine prônée par le pape Léon Ier et leur garantir qu’en aucune façon il ne sera une cause d’un schisme en Gaule.
  9. Cf. Histoire de la Provence sous la direction d'Edouard Baratier, page 96
  10. Au début du Xe siècle, l'archevêque d'Arles Manassès (920-962) possède les trois abbayes d'Aniane, de Goulargues et de Cruas (cf. Histoire de la Provence sous la direction d'Edouard Baratier, page 117)

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Sur le web

[modifier] Bibliographie

  • Histoire de l'Église d'Arles - Trichaud, (Nimes, Paris, 1857)
  • Histoire de la Provence - sous la direction d'Edouard Baratier (Privat Editeur, Toulouse 1969)
  • Fastes épiscopaux de l'ancienne Gaule - Louis Duchesne (1843-1922) - 1907 ( Gallica)
  • Provinces ecclesiastiques de Vienne et d'Arles (Viennensis et Alpes Graiae et Poeninae) / Biarne, Jacques ; Colardelle, Renée ; Février, Paul-Albert ; Bonnet, Charles ; Descombes, Françoise ; Gauthier, Nancy ; Guyon, Jean ; Santschi, Catherine . - Paris : De Boccard;Topographie chrétienne des cités de la Gaule : des origines au milieu du VIIIe siècle, 1986, vol. 3. - 149 / ISBN 2-7018-0029-3
  • Gallia christiana novissima d'Albanes, Joseph Hyacinthe (1822-1897) - Ouvrage accessible sur Gallica ici
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