Cuba
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
- Pour les articles homonymes, voir Cuba (homonymie).
|
|||
Devise nationale : Patria o muerte, venceremos (en espagnol : La patrie ou la mort, nous vaincrons) |
|||
Langues officielles | Espagnol | ||
Capitale | La Havane |
||
Plus grande ville | La Havane | ||
Gouvernement - Président |
République populaire Fidel Castro, intérim Raúl Castro |
||
Superficie - Totale - Eau (%) |
Classé 103e 100 860 km² Négligeable |
||
Population - Totale (2002) - Densité |
Classé 66e 11 184 023 hab. 110,9 hab./km² |
||
Indépendance - Déclarée - Reconnue - Complète |
10 octobre 1868 10 décembre 1898 20 mai 1902 |
||
Gentilé | Cubain, cubaine | ||
Monnaie | Peso cubain (CUP ) |
||
Fuseau horaire | UTC -5 | ||
Hymne national | La Bayamesa | ||
Domaine internet | .cu | ||
Indicatif téléphonique |
+ 53 |
La République de Cuba est formée de l'île de Cuba (la plus grande île des grandes Antilles), l'île de la Jeunesse et de quelques autres petites îles. Cuba est situé au nord des Antilles, à la confluence de la mer des Caraïbes, du golfe du Mexique et de l'océan Atlantique. Cuba est situé au sud de la côte est des États-Unis et des Bahamas, à l'est du Mexique et à l'ouest des îles Turques et Caïques. Les îles Caïman et la Jamaïque sont situées au Sud.
Derrière Hispaniola, Cuba est la deuxième île la plus peuplée des Caraïbes avec 11 200 000 habitants (juillet 2002). Sa capitale est La Havane. La langue officielle est l'espagnol et deux monnaies sont utilisées, le peso cubain et le peso cubain convertible.
Sommaire |
[modifier] Origine du nom
Le nom Cuba viendrait du mot Taino cubanacán qui signifie « place centrale ». Les Taïnos étaient avec les Caraïbes, les Indiens Siboneyes et Guanajuatabeyes, les ethnies peuplant l'île avant la colonisation espagnole. Une autre version mentionne que Christophe Colomb aurait donné le nom de Cuba à l'île en référence à une terre de l'Alentejo, la ville Vila de Cuba (située dans l'actuel district de Beja, au Portugal). Il aurait aussi appelé l'île Juana en l'honneur de la fille des rois catholiques d'Espagne.
[modifier] Histoire
L'Espagne conquit l'île au cours du XVIe siècle après la découverte de l'île par Christophe Colomb en 1492. La colonisation espagnole durera jusqu'à la signature du Traité de Paris en 1898. Au cours de ces quatre siècles, de nouvelles villes verront le jour dont Santiago de Cuba (1514) et La Havane (1515). Mais la population indigène payera un lourd tribut. Elle sera pratiquement décimée en quelques années, de même pour les réserves d'or. L'île se tourna donc vers de nouvelles activités : tabac (plus ou moins 300 millions de cigares par an ainsi qu'une bonne douzaine de milliards de cigarettes brunes ou blondes), café et canne à sucre (héritée de 4 siècles de colonisation espagnole et qui procure à Cuba le plus gros de ses ressources). Cette dernière activité nécessitant une main d'œuvre importante, il sera fait appel aux esclaves africains.
Dans les régions plantées de palmiers royaux trop accidentées pour les machines modernes, des brigades de travailleurs de provinces et de villes différentes et de toutes professions viennent encore couper la canne à la machette. Volontaires, nourris 6 fois par jour, pouvant gagner 5 fois plus qu'un ouvrier ordinaire, ils ont droit à tous les égards. Juste retour des choses : au XVIIIème siècle, le châtiment le plus redouté par l'esclave urbain était d'être vendu aux planteurs de l'intérieur; prisonniers du domaine, les Noirs ne recevaient ni argent ni éducation.
Rien ne doit se perdre. Une fois le précieux sirop extrait des cannes, les hommes jettent dans les chaudières les tiges pour fabriquer la vapeur qui fait tourner l'usine. Les résidus visqueux tombés au sol sont nettoyés au jet d'eau. Il semble que l'on ait cultivé dès 1523 la canne à Cuba où elle a trouvé les meilleures conditions de croissance : climat chaud, sols humides et, juste avant la coupe, une période sèche propice à la concentration du saccharose. En 1620, Cuba produisait 550 tonnes; en 1987, plus de 7 millions. Les sacs de 50 kilos sont expédiés surtout vers les pays de l'Est mais également en Libye. Cuba est devenu le premier exportateur mondial de canne à sucre.
Epuisés de fatigue, ces coupeurs de canne regagnent le soir en camion leur campement. Sur leurs visages façonnés par des générations de Blancs et de Noirs, se lit l'obstination des colons et le drame des Africains arrachés à leur continent. Alors que la traite était officiellement abolie, plus de 360.000 esclaves furent débarqués entre 1820 et 1860 au port de La Havane, qui comptait au début du siècle 40.000 Blancs et 30.000 esclaves. C'est seulement en 1886 que fut supprimé l'esclavage, fondement de l'économie coloniale, source des richesses de toute l'aristocratie créole.
Les luttes pour l'indépendance remontent au milieu du XIXe siècle. Les États-Unis d'Amérique intervinrent dans la guerre d'indépendance des Cubains qui avaient fait 200 000 morts depuis 1895 (soit 1/8 de la population) pour aider les indépendantistes et occupèrent l'île de 1898 à 1902, puis de 1905 à 1909. Les États-Unis poursuivirent une ingérence marquée jusqu'en 1934 (révocation de l'« amendement Platt »).
Fidel Castro prit la tête d'une armée rebelle en 1956, renversant le dictateur Fulgencio Batista le 1er janvier 1959. Les États-Unis sont l'un des premiers gouvernements à reconnaître diplomatiquement ce nouveau régime (le 7 janvier), mais les rapports entre les deux pays se gâtent dès mai lors de la confiscation des avoirs étrangers (dont ceux de United Fruit Co) à Cuba. Par la suite, du 17 au 19 avril 1961 eut lieu une tentative de débarquement à la Baie des Cochons de 1 400 réfugiés, recrutés, payés et entraînés par la CIA américaine, qui se solda par un échec.
Les États-Unis mirent en place un embargo économique en 1962, mais renoncèrent à toute invasion de Cuba aux termes d'un accord signé pour conclure l'affaire des missiles de Cuba. Le pays fut longtemps soutenu par l'URSS qui lui accordait une aide (4 à 6 milliards USD par an jusqu'en 1990) en échange de son alignement sur sa politique (envoi de forces Cubaines dans plusieurs pays d'Afrique, soutient aux mouvements révolutionnaires d'Amérique Latine), mais fait face à une grave crise économique depuis la disparition du « grand frère soviétique ».
[modifier] Figures connues
- Ernesto « Che » Guevara
- Fidel Castro Ruz
- José Martí
- Camilo Cienfuegos
- Raul Castro
- Severo Sarduy
- Alejo Carpentier
- Guillermo Cabrera Infante
[modifier] Géographie
La République de Cuba est située entre la mer des Caraïbes et l'Atlantique Nord, au sud de la Floride et des Bahamas. C'est un archipel composé de l'île de Cuba, longue de 1220 km (qui fait d'elle la plus grande île des Antilles), de l'île des Pins (Ile de la Jeunesse) et d'environ 1600 îlots. Géographiquement, elle se trouve à proximité du tropique du Cancer, à 77 km d'Haïti à l'Est; à 140 km de la Jamaïque, au Sud-Est; à 180 km des États-Unis, au Nord-Est; et à 210 km du Mexique, à l'ouest. La République comprend l'île entière ainsi que la Isla de la Juventud (Ile de la Jeunesse), mais la baie de Guantanamo occupée depuis 1898 par les États-Unis était à l'origine louée depuis 1903 et une base navale a été installée (que les États-Unis maintiennent malgré l'opposition du gouvernement cubain).
[modifier] Climat
Cuba est régulièrement frappée par des cyclones pendant l'été et l'automne. En juillet 2005, l'ouragan Dennis fit au moins dix morts, provoqua d'importants dégâts et plus d'un million et demi de personnes furent évacuées. Avec des vents de 300 km/h, il est passé à la catégorie 7 de l'échelle de Saffir-Simpson qui compte 5 niveaux. Le caractère précoce de cet ouragan a été souligné. En août 2005, l'ouragan Katrina ne fit qu'un mort à Cuba (1500 aux États-Unis).
Face à des situations de crise régulière dues aux ouragans, le peuple cubain et l'État ont acquis une certaine expérience et mis en place une logistique permettant de protéger les maisons des vents sauvages et des tsunamis assez fréquents dans l'île.
[modifier] Provinces et villes
Le pays est divisé en 14 provinces: Holguín, Santiago de Cuba, Villa Clara, Granma, Camagüey, Pilar del Rio, La Habana, Matanzas, Guantanamo, Las Tunas, Sancti Spiritus, Ciego de Avilla, Cienfuegos et l'Isla de la Juventud plus la municipalité spéciale de Ciudad de La Habana.
Les principales villes du pays sont:
- La Havane(capitale)
- Varadero
- Holguin
- Trinidad
- Santiago de Cuba
- Varadero
- Santa Clara
- Camaguey
- Baracoa
[modifier] Politique
Cuba se présente comme un pays socialiste, une république parlementaire - où le Parti communiste est le seul parti politique reconnu par la Constitution. Fidel Castro est le chef de l'État et du gouvernement depuis 1959, d'abord comme premier ministre et ensuite, à l'abolition de cette charge en 1976, comme président du Conseil d'État. Il est aussi le représentant à l'Assemblée nationale de la municipalité de Santiago de Cuba depuis 1976, Premier Secrétaire du Parti communiste cubain et commandant en chef des forces armées.
Le parlement cubain est l'Assemblée nationale (Asamblea Nacional del Poder Popular). Ses 609 membres sont élus pour 5 ans au scrutin uninominal majoritaire à deux tours. L'Assemblée nationale élit en son sein le Conseil d'État et son président par un vote à bulletin secret.
En raison de la prise de pouvoir par Castro en 1959, l'île subit un embargo de la part des États-Unis.
[modifier] Économie
Au lendemain de la prise de pouvoir, le régime castriste nationalise 90% du secteur industriel et 70% des terres agricoles[1]. Le gouvernement cubain met en en place une économie centralement planifiée. La plupart des moyens de production sont contrôlés par l'État et la plupart de la main d'œuvre est employé dans le secteur public. Ces dernières années le secteur privé s'est développé. En 2000, le secteur public représentait 77,5% des emplois et le secteur privé 22,5% alors qu'en 1981 le rapport était de 91,8% et 8,2%[2]. L'investissement est réglementé et la plupart des prix sont fixés par les autorités publiques.
La chute de l'Union Soviétique et du COMECON qui priva l'île de ses principaux partenaires commerciaux et l'embargo des États-Unis eurent de lourdes conséquences sur l'économie cubaine. L'économie cubaine dépendait de l'aide et des débouchés du COMECON. L'Union soviétique achetait le sucre cubain à un prix supérieur au prix du marché et fournissait du pétrole à bas prix. En 1992, le niveau des échanges avec les pays de l'ex-COMECON représentait moins de 7% du niveau de 1989. Dans le même temps, le PNB cubain chuta de plus de 35%, les revenus par habitant de 39%. Sans pétrole et par manque de matériel, l'agriculture cubaine fut décimée ; les coupures de courant étaient fréquentes, la faim et la sous-alimentation étaient répandues.
Face à cette crise économique, Cuba libéralisa un peu son économie. Le développement d'entreprises privées de commerce et de manufactures fut permis, ainsi que la légalisation du dollar américain dans les magasins pour un temps (non permis depuis 2004). Le tourisme fut aussi encouragé. En 1996, l'activité touristique représentait plus que la culture de la canne à sucre en termes de devises. 1,9 million de touristes ont visité l'île en 2003, pour l'essentiel des touristes venant du Canada ou de l'Union européenne, générant 2,1 milliards de dollars de revenus[3].
[modifier] Démographie
Principaux indicateurs démographiques (2004) [4]:
- Taux de natalité : 11 pour mille habitants
- Taux de mortalité : 7 pour mille habitants
- Taux de mortalité infantile : 6 pour mille
- Espérance de vie à la naissance des hommes : 75 ans
- Espérance de vie à la naissance des femmes : 79 ans
[modifier] Un pays du Tiers-Monde sans analphabètes
En 1985, le taux de scolarisation était de l'ordre de 95%, soit l'un des plus élevés du monde.
[modifier] Culture
L'île de Cuba est réputée notamment pour :
- les cigares, notamment les Habanos et les Cohiba, cigares cubains de renommée mondiale,
- le rhum, surtout le Havana Club (dont le añejo, i.e. vieilli de 7 ans). Le rhum est une eau-de-vie brûlante obtenue par fermentation et distillation du jus de canne.
- la musique cubaine a produit un grand nombre de genres musicaux dont le Mambo et le Cha-cha-cha, le Son dont Buena Vista Social Club a permis la redécouverte, le Boléro... Aujourd'hui elle s'exprime avant tout par la Timba (proche de la salsa) et le reggaeton.
Des chansons comme Guajira Guantanamera, Hasta Siempre, Quizás, quizás, quizás sont mondialement célèbres...
Genres par ordre chronologique : Conga | Punto guajiro | Guaracha | Tumba francesa | Contradanza | Rumba | Habanera | Trova | Changui | Danzón | Boléro | Son | Guajira | Mambo | Jazz afro-cubain | Filin | Cha-cha-cha | Pachanga | Nueva Trova | Songo | Timba
- les vieilles voitures américaines (classées dans le patrimoine cubain, i.e. on ne peut les acheter et les faire sortir de l'île)
- le révolutionnaire argentin Ernesto Guevara dit le "Che", aux côtés duquel Fidel Castro (lider maximo) mena la révolution cubaine.
Date | Nom français | Nom local | Remarques |
---|---|---|---|
1er janvier | Jour de la Libération | Día de la Liberación | |
26 juillet | 26 juillet 1953, attaque de la Moncada | Día de la Revolución | |
25 décembre | Jour de Noël | Jusqu'en 1998, le régime castriste avait supprimé le jour de Noël[5] |
[modifier] Notes et références
- ↑ Encarta 2003
- ↑ http://www.oxfamamerica.org/newsandpublications/publications/research_reports/art3670.html/pdfs/social_policy.pdf
- ↑ http://www.state.gov/r/pa/ei/bgn/2886.htm
- ↑ Population et sociétés, Bulletin annuel d'information de l'INED, n°414, juillet-août 2005, Modèle:Lire en Ligne
- ↑ « Les Rois mages malvenus à Cuba », dans Libération du 09/01/2007, [lire en ligne]
[modifier] Voir aussi
[modifier] Notes
- ↑ Encarta 2003
- ↑ http://www.oxfamamerica.org/newsandpublications/publications/research_reports/art3670.html/pdfs/social_policy.pdf
- ↑ http://www.state.gov/r/pa/ei/bgn/2886.htm
- ↑ Population et sociétés, Bulletin annuel d'information de l'INED, n°414, juillet-août 2005, Modèle:Lire en Ligne
- ↑ « Les Rois mages malvenus à Cuba », dans Libération du 09/01/2007, [lire en ligne]
[modifier] Bibliographie
- Fidel Castro Biographie à deux voix (2007) - De Ignacio Ramonet [1].
- Washington contre Cuba (2005), Salim Lamrani, Howard Zinn, Noam Chomsky, Editions Le Temps des Cerises, ISBN 2-84109-587-6
- Cuba face à l'empire (2006), Salim Lamrani, Editions Timéli, ISBN 2-940342-15-6
- La Filière terroriste du FBI contre Cuba (2006), Jean-Guy Allard, Éditions Timéli, ISBN 2-940342-19-9
- Cuba est une île (2004), Danielle Bleitrach, Viktor Dedaj avec la participation de Jacques-François Bonaldi, Le Temps des Cerises, ISBN 2-84109-499-8
- Cuba especial (2001) - Editions Quinoa [2].
- Fidel Castro, Cuba et les États-Unis (2006), Conversations avec Ricardo Alarcon de Quesada, Salim Lamrani, Editions Le Temps des Cerises, ISBN 2-84109-636-X
- Jacobo Machover, Cuba, totalitarisme tropical, Paris, 10/18, collection Fait et cause, 2006, 153 pages, ISBN 2264041536
- Cuba la faillite d'une utopie (1999) - Editions Gallimard- Le Monde. Olivier Languepin
[modifier] Liens internes
- Habanos (Cigares Cubains)
- Liste des journaux cubains
- Violence politique contre Cuba
- Viva Cuba Road Movie à Cuba
- Littérature cubaine
- Musique Cubaine
[modifier] Liens externes
- Catégorie Cuba de l'annuaire dmoz.
- Cuba de AàZ
Pays d’Amérique |
Amérique du Nord : Canada • États-Unis d’Amérique • Mexique Amérique centrale : Belize • Costa Rica • Guatemala • Honduras • Nicaragua • Panama • Salvador Caraïbes : Antigua-et-Barbuda • Bahamas • Barbade • Cuba • République dominicaine • Dominique • Grenade • Haïti • Jamaïque • Sainte-Lucie • Saint-Christophe-et-Niévès • Saint-Vincent-et-les Grenadines • Trinité-et-Tobago Amérique du Sud : Argentine • Bolivie • Brésil • Chili • Colombie • Équateur • Guyana • Paraguay • Pérou • Suriname • Uruguay • Venezuela |
Autres entités politiques : Anguilla • Antilles néerlandaises • Bermudes • Îles Caïmanes • Guadeloupe • Guyane • Groenland • Martinique • Montserrat • Porto Rico • Saint-Pierre-et-Miquelon • Îles Turques et Caïques • Îles Vierges américaines • Îles Vierges britanniques |