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Économie de la Tunisie - Wikipédia

Économie de la Tunisie

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Tunisie
Données générales
Monnaie 1 dinar = 1000 millimes
Année fiscale année calendaire
Organisations économiques Banque mondiale, FMI et OMC
Statistiques [1]
Classement IDH 87 (2006)
PIB (milliards) $ 36,522 (2006)
Classement PIB à parité de pouvoir d'achat par volume : 61e (2006)
per capita : 70 (2006)
PIB par habitant $ 8600 (2006)
Croissance 4 % (2006)
Inflation 4,6 % (2006)
Chômage 13,9% (2006)
PIB par secteur agriculture : 12,3%
industrie : 32,6%
services : 42,7% (2006)
Population active (millions) 3,3 (2006)
Population active par secteur agriculture : 16,3%
industrie : 34,3%
services : 48,9% (2006)
Pop. sous le seuil de pauvreté 7,4% (2005)
Industries principales textile, pétrole et agroalimentaire
Partenaires commerciaux
Exportations (milliards) $ 11,61 (2006)
Principaux partenaires France, Italie, Allemagne et Espagne
Importations (milliards) $ 13,89 (2006)
Principaux partenaires France, Italie, Allemagne et Espagne
Finances publiques
Dette 57,3% du PIB
Dette externe (millions) $ 18 370
Aide (millions) $ 328 (2004)
n/d= non déterminé(e)

L'économie de la Tunisie est inscrite dans un processus de réformes économiques et de libéralisation depuis 1986 après 3 décennies de dirigisme et de participations de l'État à l'économie. Avec, à partir de 2008, l'ouverture à la concurrence mondiale par l'entrée en vigueur de l'accord de libre-échange conclu avec l'Union européenne en 1995, l'économie tunisienne fait face à des défis de mise à niveau de pans entiers de son économie tout en bénéficiant d'une croissance économique annuelle soutenue de l'ordre de 5% par an depuis une dizaine d'années.

L'économie de la Tunisie est historiquement liée à l'agriculture (blé, olives, dattes, agrumes et produits de la mer), à l'énergie (grand producteur de phosphates et dans une moindre mesure d'hydrocarbures), au tourisme (6,5 millions de touristes en 2006) et aux industries manufacturières (textiles, agroalimentaire et électro-mécaniques) dans une perspective extravertie (grand nombre d'entreprises industrielles totalement ou partiellement exportatrices). Ainsi, son économie diversifiée la distingue de celle de la plupart des États des régions africaine, nord-africaine et moyen-orientale. Par rapport aux autres pays du Maghreb (Algérie et Maroc), elle se hisse à la 1re place pour le revenu par habitant comme pour le niveau de développement. De plus, la Tunisie est, au même titre que le Maroc, l'un des seuls pays de la région à être entré dans la catégorie des « pays à revenus moyens ».

Sommaire

[modifier] Historique

[modifier] Nationalisations (1956-1961)

Après l'indépendance, en 1956, la priorité établie par le président Habib Bourguiba est de libérer l'économie nationale du contrôle français qui avait favorisé l'agriculture et l'extraction minérale mais avait, en grande partie, négligé l'industrie[1] [2]. Entre 1956 et 1960, presque la totalité des 12 000 fonctionnaires français travaillant pour l'administration tunisienne sont rapatriés. Pour affirmer le contrôle public dans les secteurs-clefs, le gouvernement crée la Société nationale des chemins de fer tunisiens en 1956, prend en main la direction du secteur bancaire en 1958 et nationalise, entre 1959 et 1960, les sociétés d'électricité, de gaz naturel et d'eau. En 1960, les sociétés de transport sont également nationalisées : le gouvernement acquiert 50% de la compagnie aérienne Tunisair et crée la Compagnie tunisienne de navigation. Dans le même temps, par la promulgation de la loi n°58-109 du 18 octobre 1958, le dinar tunisien devient la monnaie officielle et remplace le franc tunisien à un taux de 1 dinar pour 1000 francs. Tout cela n'est toutefois pas encore synonyme d'une orientation socialiste, l'objectif étant de renforcer le contrôle du nouvel État indépendant tout en maintenant une politique libérale basée sur la promotion de l'investissement et du commerce extérieur. Ainsi, pendant les 5 premières années, l'État offre des incitations fiscales et des facilités de crédit afin de motiver le secteur privé à jouer un rôle plus important[2].

[modifier] Expérience socialiste (1961-1969)

L'importance croissante de l'Union générale tunisienne du travail dans les choix économiques par l'action de son secrétaire général, Ahmed Ben Salah, mène le pays vers l'adoption de mesures collectivistes dans l'économie[1]. En 1961, les responsables politiques optent pour cette nouvelle stratégie et commencent à élargir le contrôle étatique sur tous les domaines de l'économie. Cette réorientation est marquée par 2 décisions importantes prises durant cette période : la première est la création d'un grand ministère de la planification et des finances. Ben Salah en prend la direction et contrôle ainsi la totalité de la politique économique[1]. La deuxième est l'adoption d'un plan de développement courant sur 10 ans (1962-1971) lequel est basé sur les résolutions du congrès de l'UGTT de 1956. Les objectifs principaux de ce plan sont la « décolonisation économique », l'amélioration du niveau de vie de la population, la réduction de la dépendance des capitaux extérieurs (et donc une meilleure autosuffisance) et la création d'un marché national. Cette phase est le témoin d'une accélération du processus de collectivisation, en particulier dans le secteur agricole. En mai 1964, l'Assemblée nationale décrète l'expropriation des terres en possession étrangère — appartenant principalement à des familles françaises mais aussi italiennes — afin d'établir 300 fermes coopératives d'État. La France gèle alors toute aide financière à la Tunisie, plongeant ainsi le pays dans une crise économique sérieuse. En 1969, le taux de collectivisation atteint 90% dans le secteur agricole[1] [3]. En août, le secteur public englobe le commerce de gros et le commerce de détail, une partie importante de l'industrie et du secteur bancaire ainsi que les transports, l'électricité et les mines qui étaient déjà sous le contrôle de l'État[1]. Seul le secteur du tourisme, que les autorités commencent à développer, échappe à une gestion entièrement étatique.

[modifier] Capitalisme sous contrôle (1970-1981)

L'expérience coopérative dure jusqu'en septembre 1969 lorsque Bourguiba suspend Ben Salah de ses fonctions suite à la parution d'un rapport de la Banque mondiale sur le déficit des entreprises publiques. Les coopératives seront toutefois maintenues jusqu'en mars 1970. Avec l'arrivée d'Hédi Nouira, ancien directeur de la Banque centrale, au ministère de l'économie et puis au premier ministère, la Tunisie se réoriente vers l'économie de marché et la propriété privée[1]. Le nouveau gouvernement encourage alors un retrait de l'État du secteur industriel en l'ouvrant à l'investissement privé. Nouira procède également à la création de nouvelles institutions dont le but est de promouvoir le secteur privé, telles que l'Agence de la promotion de l'industrie, avec l'objectif de rationaliser, moderniser et simplifier la politique industrielle.

Dans les années 1970, la Tunisie connaît une expansion du secteur privé et une croissance rapide de l'emploi manufacturier. Toutefois, la structure de l'industrialisation se caractérise par une concentration sectorielle et régionale. À la fin de 1977, 54% des investissements et 87% des emplois créés se trouvent dans le domaine du textile et l'industrie de l'habillement et du cuir. En outre, les nouvelles entreprises sont concentrées dans peu de régions, ce qui renforce davantage les disparités régionales et encourage les migrations vers le nord-est du pays[3]. En réalité, le retour à une économie de marché est moins décisif qu'annoncé : la Tunisie maintient largement le subventionnement de certains prix[4], le secteur financier est entièrement géré par le gouvernement et l'économie est protégée par des droits de douane très élevés et des restrictions d'importation. Cependant, l'économie bénéficie de résultats positifs bénéficiant des 2 chocs pétroliers (1973 et 1979), qui font augmenter les prix du pétrole et des phosphates, mais aussi grâce à une production agricole en hausse et à des recettes touristiques plus élevées[1] [2]. Dans ce contexte de relance économique, le secteur public demeure dominant mais recule avec une dissociation progressive entre des secteurs ouverts à une dose de concurrence extérieure et ceux destinés au marché intérieur et qui bénéficient de rentes de situation[5]. Cette timide ouverture permet la création de nouveaux emplois et, par conséquent, le développement d'une meilleure mobilité sociale de la jeunesse nouvellement instruite et la croissance d'une classe moyenne[6].

[modifier] Crise économique (1982-1986)

La Tunisie est trop dépendante des recettes pétrolières et est pénalisée par son endettement extérieur, grevant les finances publiques qui assurent jusque-là le subventionnement des prix. De plus, elle n'a pas de base productive suffisante pour être en mesure d'absorber le surplus de travailleurs et d'exporter une gamme de produits diversifiée et compétitive. Le manque d'investissement de l'État dans les infrastructures entrave encore la croissance et dissuade les investisseurs privés[1].

C'est pourquoi le VIe plan de développement (qui commence en 1982) est conçu pour introduire les ajustements économiques nécessaires pour préparer la Tunisie à une période marquée par la baisse des recettes pétrolières. L'investissement se dirige principalement vers les industries non-pétrolières. Par ailleurs, la dette extérieure et la balance des paiements sont sévèrement contrôlées, l'investissement public réduit et la consommation soumise à des mesures restrictives par un gel des salaires et des restrictions supplémentaires à l'importation. Pourtant, la plupart des objectifs du plan n'aboutissent pas : la croissance du PIB reste sous les 3%, le déficit du compte courant s'élève à 7,8% du PIB et la dette extérieure s'élève à 56% du PIB. En outre, entre 1985 et 1986, le prix du pétrole baisse, une série de sécheresses frappe le pays et le salaire des travailleurs diminue. En 1986, la Tunisie connaît sa première année de croissance négative depuis son indépendance. Les agitations sociales augmentent de façon dramatique pendant cette période et l'UGTT, qui critique ouvertement la politique économique adoptée par le gouvernement, organise des grèves et des manifestations contre l'augmentation du chômage et la politique salariale[1] [2]. Pour y faire face, le président Bourguiba nomme Rachid Sfar premier ministre, négocie le premier programme national d'ajustement économique ou plan d'ajustement structurel (PAS) et reconnaît enfin la réalité de la crise qui se traduit par l'aggravation de la situation économique et financière. En 1986, le gouvernement se met officiellement d'accord avec le Fonds monétaire international (FMI) sur la mise en place de ce PAS en signant un accord sur un programme de reprise économique sur 18 mois. En 1988, on accorde à la Tunisie le recours à des fonds étendus pour une période de 3 ans. Par la suite, la période de prêt est étendue plusieurs fois jusqu'en 1992, mettant en évidence la confiance de l'organisation en l'aptitude du gouvernement à mettre en œuvre une réforme structurelle de l'économie[2]. L'un des objectifs du PAS est la cession totale ou partielle de certains services publics au profit de banques ou de groupes privés.

[modifier] Libéralisation de l'économie (1987-1995)

La stratégie du programme est mise en œuvre dans les VIIe et VIIIe plans de développement. Le premier de ces plans est mis au point avec la coopération du FMI et de la Banque mondiale. Il a pour but d'atteindre une stabilité macro-économique et d'introduire les mesures initiales d'une libéralisation structurelle tout en réduisant la dépendance de l'exportation du pétrole. Les résultats ne sont pas stables à cause de la vulnérabilité de l'agriculture et des effets de la Guerre du Golfe. Néanmoins, le plan peut être considéré comme fructueux : les grands déséquilibres internes et externes sont maîtrisés, la dette extérieure reste raisonnable et une croissance du PIB de 4,3% en moyenne est réalisée[2]. L'objectif principal du plan suivant est d'accroître l'efficacité et de promouvoir les mécanismes du marché. En même temps, le plan est conçu pour surmonter les conséquences sociales et politiques de ses mesures. Les dépenses publiques sont concentrées aux secteurs de la santé, de l'éducation, du logement et des services. La croissance du PIB atteint 4,5% par an au lieu des 6% prévus[2].

Dès le début des années 1980, le gouvernement considère aussi la privatisation des entreprises étatiques pour mettre fin à leur endettement. Le gouvernement ne lance cependant de véritables programmes avant 1987. La privatisation se traduit dans un premier temps par la vente de petites et moyennes entreprises avec un bon historique bancaire à des acheteurs tunisiens présélectionnés. Les secteurs concernés sont surtout le tourisme, les matériaux de construction, les textiles, l'industrie agroalimentaire et la pêche, la mécanique et l'électrotechnique[2]. Ratifiant le GATT en 1990 puis adhérant à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) en 1995, la Tunisie doit alors développer la compétitivité de ses produits et améliorer ses avantages comparatifs, pour augmenter les exportations de ses produits et avoir un accès plus libre aux marchés internationaux, par la mise à niveau globale de son économie. De plus, un accord d'association signé avec l'Union européenne le 17 juillet 1995 (entré en vigueur le 1er mars 1998) supprime progressivement les barrières douanières d'ici 2008. Dans le même temps, 2 zones de libre-échange sont créées à Zarzis et Bizerte : la première est spécialisée dans le secteur pétrolier et voit le jour en 1995 et la deuxième comprend l'industrie et la construction, la réparation de bateaux, la démolition et plusieurs services. Dans ces zones, le terrain appartient à l'État mais il est géré par une entreprise privée. De plus, le gouvernement encourage l'industrie manufacturière produisant uniquement pour l'exportation en lui donnant la possibilité de s'implanter partout dans le pays tout en travaillant sous le règlement des zones de libre-échange.

Ces réformes économiques sont aujourd'hui montrées en exemple par les institutions financières internationales. Néanmoins, le chômage continue de menacer le développement économique et se trouve aggravé par une population active grandissante. En 1997, 63% des chômeurs étaient âgés de moins de 29 ans et 49% étaient en chômage de longue durée[7].

[modifier] Mise à niveau de l'économie (1995-2007)

Le processus de mondialisation qui affecte la Tunisie, comme tant d'autres pays en développement, est conçu par le gouvernement comme un « ordre naturel », c'est-à-dire qu'il est obligatoire pour le pays de s'y adapter sous peine de forte dégradation de sa situation économique. Ce discours s'inscrit directement dans la continuité de la rhétorique bourguibienne du développement et du rôle de l'État comme garant de l'unité nationale. La politique d'ouverture mise en route permet une reprise durable de la croissance économique, contrairement à ce que vivent d'autres pays de la région, mais contribue dans le même temps à déstructurer le tissu économique, en le divisant entre les secteurs concurrentiels et ouverts vers l'extérieur — et bénéficiant, selon la Banque mondiale, de « généreux privilèges » sous la forme de cadeaux fiscaux[8] — et les secteurs fragilisés par un processus d'ouverture auquel ils ne sont pas préparés[9], notamment dans le secteur stratégique du textile qui représente près de 50% des exportations nationales[8]. La nature même de ce processus, dirigé par l'État tunisien, permet à ce dernier de conserver une capacité d'intervention importante — 49,6% du total des investissements en 1997 provenaient encore de l'État[7] — et de développer de nouveaux secteurs dont celui de l'industrie mécanique et des nouvelles technologies où les ingénieurs tunisiens bénéficient, à compétences égales, d'un salaire moindre que leurs collègues européens. Dès lors, l'un des atouts du pays, selon le ministre de l'industrie et des PME Afif Chelbi, est de « miser sur la qualité et exploiter au mieux l'atout de la proximité géographique et culturelle »[8].

Depuis le lancement du nouveau programme de privatisation en 1987, le gouvernement a totalement ou partiellement privatisé 203 entreprises, dont de grands établissements publics tel Tunisie Télécom, pour une recette globale de 5,557 milliards de dinars[10]. Pourtant, un rapport de la Banque mondiale de juin 2004 épingle les « interventions discrétionnaires du gouvernement » et le « pouvoir des initiés » qui affaiblissent, selon elle, le climat des affaires et les éventuelles prises de risque des investisseurs étrangers[6]. Cette atmosphère serait renforcée par les créances douteuses des banques publiques tunisiennes, majoritaires sur le marché, qui atteint un taux de 22% (contre 6% en France)[8]. Cela pourrait expliquer en partie le niveau modéré bien que croissant du niveau d'investissements étrangers. Aujourd'hui, le secteur privé « reste de taille modeste » et est encore majoritairement composé de PME familiales dont la dépendance à l'État est financière, eu égard au système bancaire majoritairement public et ce malgré les appels du FMI à l'accélération de la réforme et de la privatisation du secteur. De plus, la non préparation de plusieurs secteurs à l'ouverture a conduit au maintien d'un niveau de chômage élevé et variant selon les sources de 13% à 20%[8]. Or, celui-ci devrait « officiellement » augmenter à 16% en 2008, selon des estimations de la Banque mondiale, en raison de la différence entre le nombre des nouveaux emplois créés chaque année et l'augmentation régulière de la population active (85 000 nouveaux travailleurs pour 60 à 65 000 emplois crées). Pourtant, le chômage ne touche pas que les populations les plus vulnérables : ainsi le taux de chômage des diplômés de l'enseignement supérieur est en augmentation depuis plusieurs années (4% en 1997 contre 0,7% en 1984)[7] et les difficultés de l'enseignement supérieur (marquées par l'écart entre la hausse du financement et la croissance exponentielle du nombre d'étudiants) ne font qu'accroître ces problèmes. Une réforme du Code du travail de 1994 a également « favorisé la flexibilité du travail et le développement des emplois précaires »[6] et les différences entre régions et entre catégories socioprofessionnelles auraient tendance à s'accroître avec le temps : la Banque mondiale met ainsi en avant, selon un calcul du plafond de revenu différent de celui retenu par les autorités tunisiennes, une hausse absolue de l'effectif des personnes considérées comme « pauvres » malgré une baisse relative de leur proportion au sein de la population[11].

On peut ainsi constater que l'ouverture du marché tunisien a remis en cause les bases sur lesquelles le régime politique s'est bâti jusque-là, contraignant celui-ci à adapter ces stratégies pour développer l'économie et assurer l'équilibre social. Par ailleurs, le chômage persistant et les difficultés liées à la lente restructuration de l'État laissent une partie de la population en marge du développement économique qui est pourtant le principal fondement de la politique gouvernementale. Toutefois, des réseaux permettent encore de tempérer d'éventuels mécontentements.

[modifier] Structure économique

En 2006, le PIB de la Tunisie atteint 36,522 milliards de dinars tunisiens soit une hausse de 5,6% par rapport à 2005. Quant à la population active, elle atteint 3,3 millions de personnes mais la population active occupée totalise 2,854 millions de personnes. D'après les données officielles, la répartition par secteur économique se fait de la façon suivante :

Secteur de l'économie PIB (millions de dinars) Part dans le PIB Population active occupée (milliers) Part dans la pop. active occupée
Agriculture et pêche 4489,2 12,3% 461,3 16,3%
Industries non manufacturières 5021,8 13,7% 414,6 14,7%
Industries manufacturières 6894,6 18,9% 554,6 19,6%
Services 15 587,6 42,7% 1394,7 48,9%
Sources : Institut national de la statistique et Ministère du développement et de la coopération internationale[12]

[modifier] Agriculture et pêche

Voir les articles Viticulture en Tunisie et Pêche en Tunisie.
Champ d'oliviers près de Sfax
Champ d'oliviers près de Sfax

Depuis l'indépendance de la Tunisie, l'agriculture a enregistré des taux de croissance importants et a permis au pays d'atteindre un niveau de sécurité alimentaire suffisant. Ces performances sont la conséquence d'importants efforts de soutien et de modernisation réalisés dans le cadre d'une politique de développement et de régulation des activités agricoles et rurales. En effet, les taux de couverture des besoins nationaux par la production intérieure sont de près de 48% pour les céréales, de 100% pour les produits de l'élevage ou de 88% pour les huiles[13]. En dépit du développement des autres secteurs de l'économie nationale, l'agriculture conserve une importance sociale et économique : elle assure environ 12,3% du PIB et emploie 16,3% de la main-d'œuvre en 2006.

Les principales productions agricoles sont les céréales (blé et orge), les olives (4e producteur mondial et 2e exportateur mondial)[14], les dattes, les agrumes et les produits de la mer. Ces produits agricoles sont en grande partie tournés vers l'exportation, le blé tendre, les dattes (avec la célèbre deglet nour[15]), l'huile d'olive et les agrumes étant souvent vendus en primeurs. La viticulture en Tunisie est également un secteur exportateur : le pays produit annuellement 300 à 350 000 hectolitres de vins dont 100 000 pour l'exportation (vers l'Allemagne et la France principalement avec 70% en vin d'appellation d'origine contrôlée (AOC) dont 20% bénéficient de la mention « premier cru »).

La Tunisie n'échappe pas aux tendances modernisatrices et mondialisatrices de ces dernières décennies surtout avec la libéralisation de son économie engagée depuis 1986 et l'accord de libre-échange signé avec l'Union européenne en 1995[13]. La tendance s'illustre par une baisse de la part de ce secteur économique dans le PIB (1/7e) et plus encore par une baisse de la population active (1/6e), tendance constatée tout au long du XXe siècle et accélérée après l'indépendance (avec un désengagement renforcé lors des années 1960 où fut tentée l'expérience collectiviste). Des unités de production modernes et bien intégrées au marché, notamment pour certaines aux marchés d'exportation, coexistent avec des systèmes de production restés, sous le poids de leurs contraintes de structures, traditionnels sur le plan des techniques adoptées et peu intégrés au marché[13]. Le programme d'ajustement structurel agricole, lancé en 1986, contribue à la libéralisation des prix et des investissements et à la privatisation progressive des entreprises publiques du secteur. La gestion de l'agriculture appartient encore à des organismes d'État tels les offices des céréales, de la pêche ou de l'huile mais le secteur agricole est de plus en plus pris en charge par des groupes privés souvent présents dans l'industrie agroalimentaire tel le groupe Poulina qui est le 1er groupe privé du pays.

Principaux produits exportés en 2006 (1,194 milliard de dinars) Valeur (millions de dinars)
Huile d'olive 828,9
Poissons, crustacés et mollusques 225,4
Dattes 117
Agrumes 16,1
Principaux produits importés en 2006 (1,094 milliard de dinars)
Valeur (millions de dinars)
Céréales 589,1
Huiles végétales 286,7
Sucre 199,8
Tourteaux de soja 77,2
Sources : Institut national de la statistique[16] [17]

[modifier] Industrie

Voir l’article Industrie en Tunisie.

Le secteur secondaire regroupe :

  • l'industrie non manufacturière (mines, énergies, électricité et BTP)
  • l'industrie manufacturière (agroalimentaire, textiles et cuirs, matéraux de construction, verre, plastique, produits mécaniques, électriques, électroniques, chimiques, bois, etc.)


Activité industrielle PIB (millions de dinars) Part dans le PIB Population active occupée (milliers) Part dans la pop. active occupée
Mines, énergies, électricité et gestion de l'eau 2843,1 7,8% 33,7 1,2%
Construction et travaux publics 2178,7 6,0% 380,9 13,5%
Total pour l'industrie non manufacturière 5021,8 13,7% 414,6 14,7%
Textiles et cuirs 1860,5 5,1% 204,5 7,2%
Industries agroalimentaires 1340,5 3,7% 60 2,1%
Industries mécaniques et électriques 1348,0 3,7% 70 2,5%
Industries des matériaux de construction, de la céramique et du verre 712,7 2,0% 29,6 1,0%
Industries chimiques 739,5 2,0% 22,3 0,6%
Autres (emballages, papiers, bois, plastiques, etc.) 892,9 2,5% 31,2 1,1%
Total pour l'industrie manufacturière 6894,6 18,9% 554,6 19,6%
Sources : Institut national de la statistique et Ministère du développement et de la coopération internationale[12]


Pour l'industrie manufacturière, la Tunisie est le premier exportateur industriel d'Afrique en valeur absolue : elle est ainsi passée devant l'Afrique du Sud en 1999[18]. Les secteurs du textile et de l'agroalimentaire représentent 50% de la production et 60% de l'emploi de l'industrie manufacturière.

Après avoir cru à un rythme annuel de 2,1% (entre 2000 et 2005), l'industrie tunisienne fait aujourd'hui face à la concurrence étrangère : l'élargissement de l'UE à l'Europe de l'Est, la fin des accords multifibres qui contingentaient les importations de textile en provenance de Chine et d'Inde notamment et la mise en place d'une zone de libre-échange avec l'UE en 2008 abolissent la plupart des avantages dont bénéficient jusque-là les entreprises. Une campagne de mise à niveau des entreprises entend adapter le secteur à la concurrence internationale. L'une des solutions est la diversification : les exportations de produits mécaniques et électriques se sont multipliées par 5 entre 1995 et 2005[8] : les grands équipementiers européens comme Valeo investissent ou sous-traitent en Tunisie, profitant ainsi d'une main-d'œuvre qualifiée et bon marché.

Principal secteur menacé, le textile représente en 2005 plus de 40% des exportations tunisiennes et plus de 46% des emplois industriels du pays (occupés à 80% par des femmes)[8]. Après une croissance soutenue (+10%) entre 1997 et 2001, la production est désormais stable car le niveau des salaires pèse lourdement : un ouvrier tunisien gagne chaque mois entre 115 et 130 € (pour 40 à 48 heures de travail hebdomadaire) quand un ouvrier chinois perçoit entre 50 et 60% de moins[8]. 4e fournisseur de l'UE en produits textiles, elle était jusqu'en 2002 le premier fournisseur de la France avant d'être surclassée par la Chine en 2003. Alors que la Banque mondiale estime qu'un tiers des 250 000 emplois du secteur sont menacés, les délais de production et de livraison constituent encore un élément de décision important pour les fabricants européens. De fait, l'année 2006 n'a vu qu'un léger tassement de 4% de la production.

Sur les quelques 10 000 entreprises industrielles[19] que compte le pays, plus de 2000 sont en mains européennes[20] :

  • 617
  • 365
  • 203
  • 148

[modifier] Services

Activité économique PIB (millions de dinars) Part dans le PIB Population active occupée (milliers) Part dans la pop. active occupée
Commerce 3914,8 10,7% 310,5 11,0%
Transport et communications 4338,9 11,9% 159,2 5,7%
Tourisme 2369,8 6,5% 340 11,2%
Éducation, santé et administration 3742 10,2% 544,9 19,3%
Autres services 1221,6 3,3% 40 1,2%
Sources : Institut national de la statistique et Ministère du développement et de la coopération internationale[12]

[modifier] Tourisme

Dromadaires sur une plage de Djerba
Dromadaires sur une plage de Djerba

La position géographique de la Tunisie au sud du bassin méditerranéen, avec 1300 kilomètres de côtes en grande partie sablonneuses, un climat méditerranéen chaud l'été et doux l'hiver, un patrimoine civilisationnel très riche (8 sites inscrits à la liste du patrimoine mondial de l'Unesco) et surtout un coût bas du séjour touristique, font de ce pays la principale destination des touristes européens en Afrique et dans le monde arabe.

Le développement du tourisme remonte aux années 1960 grâce à l'action conjuguée de l'État et de groupes privés. Si, en 1962, le tourisme, avec 52 000 entrées et une offre de 4000 lits, ne rapporte que 2 millions de dinars par an, en 2006, avec environ 6,5 millions de visiteurs et une offre de près de 200 000 lits (dont un tiers pour les hôtels 4 et 5 étoiles), il devient la principale source de devises du pays. Le secteur touristique représente aujourd'hui 6,5% du PIB et fournit 340 000 emplois dont 85 000 emplois directs, soit 11,5% de la population active occupée avec une forte part d'emploi saisonnier.

La clientèle touristique, si elle tend à se diversifier (notamment vers l'Europe de l'Est et le tourisme intérieur qui représenterait 15 à 20% des nuitées), est composée de nationalités stables : Allemands, Français et Italiens, Libyens et Algériens, se partagent de façon assez équitable l'essentiel des visiteurs (notamment 1,5 million de touristes libyens et 1,2 million pour la France en 2006).

Ce secteur contribue à mettre en valeur certaines régions, essentiellement celles du littoral oriental, cumulant plus de 95% des lits :

Les perspectives de développement prévoient la création de nouvelles stations balnéaires le long du littoral avec une capacité de 200 000 lits en 2015 (Zouarâa près de Hammamet, Selloum près de Zarzis, Hergla, Ras Dimas près de Monastir et Ghedhabna près de Mahdia) avec le développement du modèle de la station balnéaire intégrée. Toutefois, outre le tourisme balnéaire majoritaire, le tourisme saharien (Douz et Tozeur attirant chaque année plus de 250 000 touristes durant toute l'année) est en fort développement. Plus récemment, le tourisme vert, la thalassothérapie et le tourisme médical sont apparus et croissent très rapidement : « Le tourisme médical a de beaux jours devant lui » assure l'ancien ministre du tourisme Ahmed Smaoui. « Les Algériens et les Libyens aisés viennent se faire soigner ici car leur pays ne dispose pas d'infrastructures médicales performantes. Nous accueillons également des Britanniques lassés de devoir attendre des mois avant de pouvoir se faire opérer dans leur pays. Enfin, de plus en plus de gens ont recours à la chirurgie esthétique[8]. » Les retraités constituent également une cible de choix pour les tour opérateurs.

Destination de masse, la Tunisie souhaite pourtant promouvoir un tourisme plus haut de gamme et s'efforce ainsi de diversifier son offre de loisirs (plus de 8 terrains de golf et 10 centres de thalassothérapie). Cela se traduit par la mise à niveau de ses hôtels (la part des 4 et 5 étoiles tend à se renforcer atteignant un tiers des 750 hôtels du pays) et la concentration du secteur aux mains de groupes privés tunisiens nouant des partenariats avec des groupes hôteliers internationaux : le français Sofitel-Accor avec le groupe TTS, l'espagnol Sol-Melia-Tryp avec le groupe El Mouradi, l'américain Sheraton avec le groupe Affès, etc.

Dans un environnement international de plus en plus concurrentiel, avec un produit de nature fragile dans une région à réputation variable[21], l'adaptation est nécessaire. Il faut également veiller à contrôler les pressions générées sur l'environnement sont importantes et particulièrement les pressions foncières, l'érosion des côtes et les rejets d'eaux usées.

[modifier] Banques

Voir l’article Liste des établissements financiers de Tunisie.

Les banques[22] et autres établissements financiers sont l'un des principaux acteurs du développement dans le pays, par les prêts consentis aux acteurs économiques (dont l'État se finançant sur les marchés internationaux), comme par les prises de participations dans les grandes entreprises du pays. D'un point de vue économique, le secteur emploie 18 000 personnes en 2005. Il existe 939 agences (soit le double qu'en 1986 : 456).

En Tunisie, on peut différencier des banques de dépôts (dont 10 ont un réseau d'agences important compris entre 43 et 144 en 2005 avec la Banque nationale agricole comme leader), une banque d'affaires, 2 banques offshore, 10 organismes de leasing, 2 société de factoring et 8 société de recouvrement.

Le système bancaire est une préoccupation de l'État tunisien qui veut hisser les services bancaires aux normes internationales. Le point n°7 du volet économique pour la période 2004-2009, prévoit « un système bancaire et financier développé orienté vers la convertibilité totale du dinar. » Taoufik Baccar, gouverneur de la Banque centrale de Tunisie souligne que « l'orientation vers la convertibilité totale du dinar devra favoriser le renforcement de la capacité concurrentielle de l'entreprise, attirer les investissements étrangers, encourager l'internationalisation de l'entreprise tunisienne et édifier les bases d'une économie ouverte ». Au chapitre des conditions nécessaires pour y parvenir on trouve la promotion du "e-banking" et la généralisation de la carte de paiement pour chaque compte bancaire et postal, soit 3 millions de cartes en 2009 contre 800 000 en 2004. Le FMI a félicité les autorités pour l'entrée en vigueur de la loi sur la consolidation et la mise en place d'une structure de surveillance de la stabilité du système financier et pour les mesures prises pour renforcer la supervision bancaire mais constate également la détérioration continue des indicateurs financiers du système bancaire en 2003 et appelle, lors d'une mission en décembre 2005, au « renforcement du secteur bancaire notamment le niveau des créances douteuses qui alourdissent le coût du crédit et freinent la croissance et l'investissement. Elles ralentissent aussi l'évolution vers la convertibilité totale du dinar et la dynamisation de la politique monétaire ».

[modifier] Commerce et distribution

Cette branche économique emploie plus de 500 000 personnes et participe à 10,7% du PIB national. Elle se divise en 2 catégories[23] :

  • le commerce traditionnel avec 88% (2006) du chiffre d'affaires des transactions commerciales, réalisé pour l'essentiel par les petits commerçants (modèle de la petite épicerie de proximité traditionnellement détenue par un Djerbien) et les grossistes, soit 450 000 emplois pour 250 000 commerces.
  • la grande distribution, qui compte pour 12% du chiffre d'affaires qui regroupe des enseignes nationales et internationales, s'est fortement développée ces 5 dernières années avec l'ouverture du 1er hypermarché de Tunisie sous l'enseigne Carrefour à La Soukra en 2001, un 2e avec Géant en janvier 2005 tandis qu'un 3e avec Leclerc est prévu à Sousse. Cette sous-branche de la distribution est représentée par 4 groupes :
    • UTIC qui possède l'hypermarché Carrefour et les 2 supermarchés Champion (1 dans le quartier Lafayette de Tunis et 1 dans le quartier Souk Lahad de Sousse), réalisant 22% de parts de marché, ainsi que les supérettes Les Nouveaux Magasins (anciennement Bonprix) qui réalisent 9% de parts de marché.
    • Groupe Mabrouk possédant l'hypermarché Géant (ouvert en 2005), réalisant 13% de parts de marché, et les supermarchés Monoprix (23%).
    • Promogros avec des magasins de semi-gros ouverts à une clientèle achetant par lots (13%).
    • Magasin Général, en cours de privatisation, qui possède le réseau de points de vente le plus étendu (44 magasins sur tout le territoire national) et totalise 20% de parts de marché.

[modifier] Transport

Voir l’article Transport en Tunisie.
Transports
Routes (2004)
Goudronnées 12 655 km
Non goudronnées 6 577 km
Rail (2005)
2 153 km
Gazoducs (2006)
2 945 km
Oléoducs (2006)
1 227 km
Ports & aéroports (2006)
Ports de marchandises Radès, Sfax, Bizerte, Gabès, Skhira, Zarzis, La Goulette
Aéroports à piste goudronnée 14
- trafic international 7
Aéroports non goudronnés 16
Sources : CIA World Factbook[24]

Le secteur des transports est en pleine évolution : libéralisation des modes de transport, privatisations, mise à niveau, restructuration et assainissement des infrastructures, etc.

[modifier] Transport maritime

La Tunisie compte aujourd'hui 7 ports de commerce (Radès, Sfax, Bizerte, Gabès, Skhira, Zarzis et La Goulette) tandis qu'un port en eaux profondes va être réalisé à Enfidha . Le trafic international s'élève à 20 018 000 tonnes pour l'année 2004 (en hausse de 3,2% par rapport au trafic de l'année 2003 évalué à 19 385 000 tonnes). Le transport de marchandises est assuré par la Compagnie tunisienne de navigation sur des lignes régulières reliant les deux rives de la mer Méditerranée (Marseille, Gênes, Livourne et Barcelone). Il existe en Tunisie 7 compagnies privées qui assurent surtout le transport des hydrocarbures et des produits chimiques sur les lignes internationales. Le port de Radès est le principal port de Tunisie en accueillant 98% du trafic. Les ports de Tunisie enregistrent d'ailleurs, en 2004, l'entrée de 14 030 000 tonnes et la sortie de 6 973 000 tonnes de marchandises.

[modifier] Transport aérien

La Tunisie compte 30 aéroports dont 7 aéroports internationaux. En 2005, le fret commercial réalisé par la compagnie nationale Tunisair atteint 14 602 tonnes contre 14 487 tonnes en 2004 soit 77,5% du fret aérien total. Plus des 2/3 du trafic commercial aérien sont destinés à l'Europe. Le trafic commercial des avions a augmenté de 9,4% au cours des 5 dernières années. En 2005, 39,2% du trafic s'effectue à l'aéroport international de Tunis-Carthage. Tunisair, qui dispose de 29 avions, est la première compagnie aérienne du pays (48% du marché). Elle assure le transport de voyageurs et de fret vers plus de 55 destinations à travers le monde. Il existe également 2 compagnies aériennes privées (Karthago Airlines et Nouvelair Tunisie) et Tuninter qui dispose d'une certaine autonomie par rapport à Tunisair.

[modifier] Transport ferroviaire
Voir l’article Transport ferroviaire en Tunisie.

Le transport ferroviaire assure plus du tiers des déplacements nationaux à travers un réseau national de 2153 kilomètres de voies ferrées et 200 gares et un parc d'environ 3000 wagons et 2000 conteneurs. 97% du fret national emprunte les diverses voies ferrées. En 2004, la Société nationale des chemins de fer tunisiens transporte 11,036 millions de tonnes de marchandises dont 7,728 millions de tonnes de phosphates. Lors de cette même année, le transport de marchandises connaît une baisse de 4,3% en raison de l'épuisement du gisement de fer de Jérissa. La capacité du transport des passagers atteint pour sa part 116 000 places en 2007 (renforcée occasionnellement dans les périodes de congés).

La première ligne de chemin de fer est ouverte le 24 juin 1878, durant le protectorat français, entre Tunis et Tebourba, afin d'acheminer les matières premières du sud vers les ports puis vers la France.

[modifier] Transport routier
Voir les articles Liste des autoroutes de Tunisie et Liste de routes de Tunisie.

Le secteur du transport routier est dominé par les sociétés étrangères à cause du petit nombre d'entreprises tunisiennes (pas plus de 15 opérateurs). Le transport routier des marchandises est assuré par 170 000 véhicules dont 60% pour compte propre et 40% pour compte d'autrui avec un tonnage utile estimé à 127 000 tonnes. Sur le plan national, le transport routier de marchandises se caractérise par la croissance de l'offre annuelle de 28%, dépassant ainsi la demande qui augmente à un rythme de 6% par an. Ceci entraîne une baisse des tarifs et une hausse du taux de trafic à vide (estimée à 50% de l'activité totale). Ratifié par le gouvernement tunisien en 1970, le régime ATA (admission temporaire) demeure peu connu et peu utilisé en Tunisie. Il permet la franchise totale de taxes douanières pour les marchandises destinées à être présentées ou utilisées lors de foires ou manifestations commerciales.

[modifier] Télécommunications

Voir l’article Communications en Tunisie.
Télécommunications et Internet
Téléphonie
Indicatif + 216
Nombre d'abonnés fixes (2006)
Nombre d'abonnés mobiles (2006)
1 268 000
6 073 500
Internet
Domaine .tn
Nombre d’utilisateurs (2006)
Nombre d’abonnés (2006)
1 038 510
159 960
Sources : Tunisie Télécom et Ministère des technologies de la communication[25]

Les infrastructures de télécommunications sont largement développées en Tunisie. Le réseau téléphonique comptait environ 7 millions d'abonnés en 2006 dont 6 millions d'abonnés mobiles. Environ 8,5% de la population avait accès à Internet en 2005[26].

Depuis 1999, le gouvernement tunisien s'est fixé comme objectif de donner aux Tunisiens l'accès à des services de télécommunications performants en termes de qualité et de coût[27]. À cet effet, le Xe plan de développement économique a prévu des investissements de 2,8 milliards de dinars dans ce secteur[26]. Les principales mesures ont concerné la modernisation et le développement de l'infrastructure, l'amélioration de la couverture et de la qualité des réseaux téléphoniques ou l'amélioration de la capacité d'accès à Internet. En 2005, 660 millions de dinars (dont 199 millions de la part du secteur privé) sont dépensés dans le but de créer 140 000 nouvelles lignes de téléphone fixe, en renforcement du million et demi de lignes existantes, et d'étendre le réseau GSM pour atteindre 4,7 millions d'abonnés. Il est également prévu de renforcer le réseau ADSL, d'améliorer et de sécuriser le trafic et de diversifier les débits terrestres et maritimes ainsi que ceux reliés par satellite[28]. Un ensemble d'actions et de mesures sont également arrêtées concernant la mise en place de l'administration électronique, le soutien au secteur privé pour investir dans le domaine de l'informatique, la promotion de l'industrie des logiciels et la diffusion de la culture numérique à grande échelle.

Parallèlement, la Tunisie a entrepris l'ouverture de ce secteur à la concurrence en application de ses engagements vis-à-vis de l'Accord général sur le commerce des services et en préparation aux négociations en cours à l'OMC. Dans ce contexte, plusieurs actions importantes ont été entreprises pour actualiser le cadre réglementaire. L'opérateur historique, Tunisie Télécom, est le seul fournisseur de la plupart des services de base[26] et notamment de la téléphonie fixe. L'ouverture de 35% de son capital a lieu à la fin 2005 au profit de TeCom Dig (Dubaï) pour un montant de 3,05 milliards de dinars, ce qui dépasse l'ensemble des recettes de privatisations encaissées par l'État tunisien depuis 1987. Deux opérateurs se partagent par ailleurs le marché de la téléphonie mobile : Tunisie Télécom et Orascom Telecom (Tunisiana) qui a acquis sa licence pour 680 millions de dinars. Selon les autorités, Orascom possède plus d'un million d'abonnés en 2005[26].

L'Agence tunisienne d'Internet gère le réseau web au plan national. On recense 12 fournisseurs d'accès (7 publics et 5 privés). Il existe par ailleurs 281 publinets (accès publics à Internet) répartis sur l'ensemble du territoire[26]. La connexion ADSL est commercialisée depuis mai 2002 mais a du mal à décoller à cause de tarifs jugés trop élevés. De plus, le commerce électronique est quasiment inexistant, notamment en raison d'un problème de moyens de paiement en ligne sécurisé, tout comme la téléphonie IP. La Tunisie a enfin accueilli, en novembre 2005, la deuxième phase du Sommet mondial sur la société de l'information (SMSI), organisé par l'UIT, accédant ainsi à une visibilité et à une notoriété internationale.

Le pays tente également de développer le secteur des nouvelles technologies. Le pôle d'El Ghazala, dans la banlieue de Tunis, accueille déjà quelques poids lourds du secteur (Alcatel, Ericsson ou STMicroelectronics) convaincus de la compétitivité des ingénieurs tunisiens. En effet, à compétence égale, leur salaire est deux fois moins élevé que celui d'un ingénieur français. Les exportations de services de centres d'appel connaissent également un développement important : il existe actuellement 7 centres à participation étrangère, dont 6 sont totalement exportateurs, qui emploient au total plus de 1100 personnes. Les facteurs techniques spécifiques à la Tunisie comprennent le nombre élevé d'agents qualifiés, la maîtrise de la langue française et le coût compétitif de sa main d'œuvre par rapport à celle des pays concurrents.

[modifier] Secteur informel

La taille de ce secteur d'activité est difficile à mesurer de manière précise. Selon les estimations de l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat et de certains hommes d'affaires, il contribuerait de 15 à 20% au PIB[29] et emploierait au moins 31,4% de la population active non agricole[7]. Selon Mondher Benarous, le secteur informel en Tunisie se caractérise par une multitude de micro-entreprises indépendantes ou à caractère familial ayant une taille moyenne comprise entre 2,4 et 3,6 personnes [29]. Les relations de travail y sont fondées sur l'emploi occasionnel, les liens de parenté ou les relations personnelles et sociales plutôt que des accords contractuels comportant des garanties en bonne et due forme.

Vendeur dans la médina de Tunis
Vendeur dans la médina de Tunis

Pourtant, cette situation ne relève pas d'une illégalité cachée mais tolérée. Ainsi, selon une enquête réalisée par l'Organisation de la défense du consommateur au printemps 2006[30], 77,6% des Tunisiens achètent des produits vendus sur les marchés parallèles et 69,6% affirment qu'ils continuent à acheter des produits imités et non contrôlés en sachant qu'ils sont dangereux pour la santé ou l'hygiène. 88,1% des consommateurs y ont recours pour les prix bas et 44,8% pensent que ce sont des marchés caractérisés par une offre abondante et diversifiée. Les hommes d'affaires ne cessent d'ailleurs de dénoncer le laxisme des autorités qui reconnaissent ne pas chercher à appliquer la législation parce qu'elle ne serait pas appropriée. Effectivement, l'administration fiscale ne poursuit pas les vendeurs et se comporte avec beaucoup de tolérance du fait que ce secteur fait vivre plus de 15 000 familles[29] et assure un rôle social et de survie que le secteur officiel est incapable de remplir. Toutefois, le ministère du commerce envisagerait la mise en place d'un cadre juridique spécifique aux produits vendus sur les marchés parallèles.

Des trafics en tout genre fleurissent également le long des frontières tuniso-algérienne et tuniso-libyenne au point que certaines agences touristiques algériennes se sont spécialisées dans l'organisation de voyages en car vers les villages du gouvernorat du Kef. Le week-end, les habitants participent à de véritables souks clandestins. Ces trafics représenteraient plus de 200 millions de dollars selon les statistiques douanières algériennes[29]. À l'intérieur du pays, on voit aussi se développer une économie parallèle dans de nombreuses villes : les marchandises proviennent de l'Asie du Sud-Est et arrivent dans des conteneurs aux ports de Sousse, Sfax et Radès. Elles sont ensuite acheminées par camions vers de grands entrepôts. De là, elles sont distribuées à des grossistes et détaillants dans plusieurs villes : El Jem, M'saken, Sousse ou encore Tunis (marché Moncef Bey, rue Zarkoun, rue Sidi Boumendil, etc.). Les prix de ces marchandises importées, qui répondent à la demande tunisienne, sont abordables par rapport à ceux affichés dans les espaces du secteur organisé.

[modifier] Ressources naturelles

Les ressources naturelles de la Tunisie sont modestes si on les compare à celles de ses voisines : l'Algérie et la Libye. Cette modestie en ressources naturelles contraint le pays à importer du pétrole, ce qui participe à la montée du coût de l'essence : le litre franchit, le 26 avril 2006, la barre d'un dinar pour se vendre à 1,050 dinar tunisien (un prix équivalent aux prix européens en termes de parité de pouvoir d'achat). Le secteur de l'industrie est le premier consommateur d'énergie, avec une part de 36% de la consommation globale, suivi par le secteur du transport avec 30% de la consommation totale[31]. La Tunisie envisage alors le gaz naturel comme une alternative au pétrole dans certains domaines. Ainsi, le 20 mai 2002, le premier bus au gaz naturel commence à circuler dans les rues de Tunis. Un programme est mis en œuvre pour la maîtrise de l'énergie : il est envisagé de réduire la consommation d'énergie dans certaines entreprises et administrations de 6 à 12% par rapport à 2005 et des campagnes gratuites de diagnostic des moteurs, en collaboration avec les ministères de l'industrie et des transports, sont mises en place[32].

[modifier] Phosphates

En 1957, Armiger et Fried comparent 10 sources de phosphate de roche et leurs travaux démontrent que le meilleur phosphate de roche provient de Tunisie (phosphate Gafsa) suivi de celui de Caroline du Sud[33]. Le phosphate est extrait de plusieurs gisements situés dans le centre de la Tunisie et en particulier dans la région de Gafsa. 85% du phosphate produit est transformé par la Compagnie des phosphates de Gafsa (absorbée par le Groupe chimique tunisien en 1994). Sa transformation s'effectue dans des usines, sur place à Mdhila, ou majoritairement à Sfax, Gabès et Skhira. La production est alors exportée par le port de Sfax. En 1999, la Tunisie était le 5e producteur mondial de phosphate avec 5,5% du total mondial[34]. À l'échelle africaine, elle possède avec le Maroc, l'Afrique du Sud, l'Algérie et le Sénégal 98% des réserves. Au cours des 12 dernières années, sa production a augmenté d'environ 2 millions de tonnes (la Chine a approximativement doublé sa production dans la même période). Néanmoins, une baisse de la production est prévue à terme.

[modifier] Pétrole

La Tunisie possède une réserve en pétrole de 425 millions de tonnes et produit en moyenne 71 000 barils par jour (2006). Selon des sources officielles, on découvre 2 à 3 nouveaux gisements par an. Ainsi, de nouveaux gisements pétroliers ont été découverts récemment (Adam, Hawa, Nour, Dalia, etc.) dans le bassin de Ghadamès (sud du pays). Ils permettent de compenser le déclin naturel des gisements « historiques » d'El Borma, exploité par Agip (Italie), ou d'Ashart, exploité par l'Entreprise tunisienne d'activités pétrolières (ETAP) dans le golfe de Gabès. Ce gisement est le seul à avoir une réserve prouvée de plus de 100 millions de barils qui assureraient 75% de la production tunisienne mais reste insuffisant pour satisfaire la demande croissante (90 000 barils par jour).

[modifier] Gaz naturel

Les réserves de gaz naturel sont estimées à 2,8 trillions de pieds cubes dont les deux tiers sont situés en mer. En 2001, le pays produit 66 milliards de pieds cubes mais la demande intérieure est de 135 milliards de pieds cubes. En 2002, le gaz naturel représente 41% de la consommation d'énergie primaire du pays. Les importations de gaz s'élèvent donc à 1584 milliards de m³ dont 1051 à titre de redevances de transit du gazoduc transméditerranéen qui amène le gaz de l'Algérie vers l'Italie en passant par le territoire tunisien sur approximativement 370 kilomètres.

La Tunisie compte 5 champs gaziers situés en mer ou sur terre :

Les entreprises tunisiennes constituent 19% du marché de l'exploration et de la production du pays. L'ETAP gère les réserves nationales et agit en tant que partenaire principal dans presque toutes les activités d'exploration et de production car elle détient 51% de toutes les concessions. Mais ce sont les entreprises américaines qui dominent avec 38% du marché, suivi par les entreprises européennes avec 19%, canadiennes avec 12% et asiatiques avec 10%.

Les principaux distributeurs sont :

[modifier] Métaux

[modifier] Commerce extérieur de la Tunisie

Exportations de la Tunisie en 2005 (sources : Banque centrale de Tunisie)
Exportations de la Tunisie en 2005 (sources : Banque centrale de Tunisie[35])
Importations de la Tunisie  en 2005 (sources : Banque centrale de Tunisie)
Importations de la Tunisie en 2005 (sources : Banque centrale de Tunisie[35])

Le principal partenaire économique de la Tunisie est l'UE, et plus particulièrement la France, l'Italie et l'Allemagne, avec 77,7% du total des importations et 81% du total des exportations en 2005.

La France est le premier exportateur vers la Tunisie avec 25% de parts de marché, devant l'Italie (19%) et l'Allemagne (8,4%). La France réalise 33% des exportations réalisées par la Tunisie. La Tunisie occupe une position remarquable dans le commerce extérieur français en étant son 21e client et son 23e fournisseur.

Plus de 1000 entreprises françaises sont implantées en Tunisie, soit près de la moitié des implantations étrangères. Ces entreprises agissent notamment dans les secteurs textile, électrique et électronique dans une moindre mesure.

La France est également le pays qui verse la plus grande partie des aides reçus par la Tunisie (environ 10€ par habitant). Au cours de la dernière décennie, et jusqu'à fin 2002, les concours français concessionnels ont atteint, sur un rythme annuel de 73 millions d'euros, un volume d'environ un milliard d'euros. Sur la période récente, la France fournit la moitié des flux bilatéraux reçus par la Tunisie, soit les trois-quarts de l'aide publique au développement (APD) en provenance de l'UE et le quart de l'APD totale.

À côté des aides bilatérales, la France participe à hauteur d'environ 18% aux programmes d'aide financés par l'UE et notamment les projets inscrits sur les lignes MEDA (Programme de coopération pour le partenariat euro-méditerranéen) (412 millions d'euros sur le fonds MEDA pour 2000-2004).

La balance commerciale de la Tunisie en 2005 se présente de la manière suivante :

Produits Importations (millions de dinars) Exportations (millions de dinars)
Produits agricoles et alimentaires de base 924 838,2
Produits énergétiques 2267,7 1757,3
Produits miniers et phosphatés 421,1 953,5
Autres produits intermédiaires 7150,3 9592
Produits d'équipement 4350,7 1445,8
Produits de consommation 1987,7 6020,9
Total 17101,5 13607,7
Sources : Institut national de la statistique[36]

[modifier] Investissements étrangers

Évolution du nombre d'entreprises étrangères (sources : Agence de promotion de l'investissement extérieur)
Évolution du nombre d'entreprises étrangères (sources : Agence de promotion de l'investissement extérieur[37])

Dans ce contexte, la Tunisie accorde une importance particulière aux investissements directs à l'étranger (IDE) en tant que complément à l'effort national de développement et compte tenu de leurs contributions à la réalisation des objectifs nationaux (exportations, emplois, apports de transfert technologique, etc.). Elle considérée comme « site d'investissement » depuis 1994 par les agences internationales de notation. Durant les dernières années, les IDE ont enregistré en Tunisie une évolution importante : ils représentent actuellement 10% des investissements productifs et génèrent le tiers des exportations et 1/6 du total des emplois[20]. Plus de 2700 entreprises étrangères opèrent en Tunisie avec un chiffre d'affaires de près de 19 milliards de dollars, emploient 230 000 personnes et contribuent à la création d'emplois à hauteur de 18 à 20%, notamment dans les industries manufacturières, et à hauteur de 20 à 25% de l'investissement privé. Ces entreprises, à majorité européennes opèrent essentiellement dans les secteurs de l'énergie, du tourisme, de l'immobilier et des industries manufacturières (notamment le textile).

En 1995, l'Agence de promotion de l'investissement extérieur est créée sous la tutelle du ministère du développement et de la coopération internationale. L'agence, qui dispose de 5 bureaux à l'étranger (Paris, Bruxelles, Londres, Cologne et Milan), est chargée de :

  • la promotion de l'image de la Tunisie en organisant des manifestations de promotion générale en Tunisie et à l'étranger
  • l'attraction des investissements extérieurs en créant des contacts directs avec des entreprises ciblées et en organisant des salons et des foires spécialisées
  • le suivi et l'encadrement des investissements en organisant des rencontres annuelles avec les entreprises et le suivi permanent des entreprises installées
  • la contribution à l'amélioration de l'attractivité de la Tunisie en identifiant les difficultés rencontrées par les entreprises et en proposant des solutions et de nouvelles mesures.

[modifier] Apport des Tunisiens résidant à l'étranger

La Tunisie est un pays qui connaît un fort taux d'émigration : le nombre de Tunisiens résidant à l'étranger est évalué à 885 000. 83% d'entre eux résident en Europe. Leurs transferts monétaires au pays se sont multipliés par 4,5 au cours de la période 1987-2005. Au cours des 5 dernières années, les transferts (5% du PIB) sont, en moyenne, de 1,611 millions de dinars, ce qui permet à l'économie nationale d'en tirer profit dans la mesure où cela représente 22,7% de l'épargne nationale, soit l'un des 4 premiers secteurs fournissant des devises. Les 42 000 Tunisiens résidant en Allemagne fournissent à eux seuls plus de 50 millions d'euros chaque année[38].

Les Tunisiens résidant à l'étranger investissent au cours de la période 2001-2005 78 millions de dinars dans 1730 projets fournissant quelques 7700 emplois. Toutefois, la moyenne annuelle des projets créés au cours de cette période est en diminution en passant à 346 contre 362 pour la période 1996-2000. Pour Mohamed Nouri Jouini, ministre du développement et de la coopération, « la contribution des Tunisiens à l'étranger dans l'effort de développement devrait être plus importante. »

[modifier] Stratégie de coopération de la Banque mondiale

Répartition des opérations de prêt de la Banque mondiale de 1962 à 2005 (sources : Banque mondiale)
Répartition des opérations de prêt de la Banque mondiale de 1962 à 2005 (sources : Banque mondiale[39])

La Tunisie est devenue membre de la Banque mondiale en 1958. Depuis, et jusqu'en juillet 2005, la Banque mondiale a financé 128 opérations dans le pays avec une promesse initiale totale de 5,47 milliards de dollars[40].

En juin 2004, la Banque mondiale adopte une stratégie de coopération pour la période juillet 2004-juin 2008 (exercices budgétaires 2005-2008) qui propose d'aider le gouvernement tunisien à atteindre les 3 objectifs stratégiques suivants :

  • renforcer l'environnement des affaires, soutenir le développement d'un secteur privé plus compétitif et plus intégré internationalement et améliorer la compétitivité de l'économie tunisienne.
  • améliorer les qualifications et l'employabilité des diplômés et de la population active dans la « société du savoir ».
  • améliorer la qualité des services sociaux grâce à une plus grande efficacité des dépenses publiques.

La stratégie de coopération (structure organisationnelle des études analytiques, des opérations de prêts et du dialogue) met ainsi l'accent sur 3 grands objectifs : consolidation du développement à long terme, appui aux réformes économiques et appui aux nouvelles initiatives adoptées en 2000 (CAS 2000). Car la Banque mondiale estime que les principaux objectifs de la CAS 2000 étaient :

  • appuyer le développement humain en consolidant le développement à long terme par l'amélioration de la qualité de l'éducation de base et de la qualité des soins et par la consolidation du développement municipal et urbain
  • l'intégration de la Tunisie aux marchés de l'UE en appuyant les réformes économiques (renforcement du secteur financier et libéralisation des télécommunications)
  • de nouvelles initiatives pour moderniser le cadre institutionnel et technologique (promotion du développement des exportations par la facilitation du commerce et la préservation du patrimoine culturel et diversification des produits touristiques)


[modifier] Principales entreprises

Voir les articles Classement des plus grandes entreprises tunisiennes en 2006 et Liste d'entreprises tunisiennes.

Le classement des principales entreprises tunisiennes est établi annuellement par le bimensuel L'Économiste maghrébin d'après leur chiffre d'affaires (CA) respectif. Dans le classement 2006 (CA 2005), la majorité des 10 plus importantes entreprises tunisiennes sont publiques ou à participation majoritairement publique :

Rang Nom de la société Secteur d'activité Assise Environnement Type d'organisation Chiffre d'affaires
(millions de dinars)
1 Société tunisienne des industries de raffinage (STIR) Pétrole & dérivés Nationale Monopole Publique 1753
2 Tunisie Télécom Télécommunications Régionale Concurrence Semi-publique 1658
3 Société tunisienne de l'électricité et du gaz (STEG) Énergie Nationale Monopole Publique 1309
4 Groupe chimique tunisien Chimie Nationale Monopole Publique 980
5 Société nationale de distribution des pétroles Pétrole & dérivés Nationale Concurrence Publique 913
6 Tunisair Transport aérien Nationale Concurrence Semi-publique 898
7 Régie nationale des tabacs et des allumettes (RNTA) Industrie agroalimentaire Nationale Monopole Publique 741
8 Entreprise tunisienne d'activités pétrolières (ETAP) Pétrole & dérivés Nationale Monopole Publique 601
9 Pharmacie centrale de Tunisie Industrie pharmaceutique Nationale Monopole Publique 435
10 Orascom Telecom Tunisie Télécommunications Nationale Concurrence Privée 418
Sources : L'Économiste maghrébin (n°434-435 de janvier 2007)

[modifier] Données sociales

Le coefficient de Gini, calculé sur la distribution des dépenses de consommation des ménages, s'est maintenu aux environs de 0,40 (légère concentration des revenus) et les parts de dépenses de chacun des deux déciles les plus pauvres n'ont augmenté que marginalement au cours des années 1990[41]. Entre 1990 et 1995, le coefficient pour le milieu urbain s'est légèrement détérioré mais celui pour le milieu rural est demeuré inchangé. À l'inverse, entre 1995 et 2000, le coefficient s'est légèrement détérioré en milieu rural tout en demeurant inchangé en milieu urbain.

L'enquête nationale sur le budget et la consommation des ménages menée en 2000 montre que les 20% des Tunisiens les plus riches comptent pour 47,3% de la consommation totale alors que les 20% les plus pauvres ne représentent que 6,9% du total de la consommation[41]. De plus, la dépense moyenne des 10% les plus riches représente 6 fois celle des 10% les plus pauvres. Par ailleurs, la dépense moyenne par personne des 10% les plus riches du gouvernorat de Tunis représente 11,4 fois la dépense moyenne par personne des 10% les plus pauvres vivant dans le centre-ouest du pays. Ce ratio explique en partie les raisons du flux migratoire de l'intérieur du pays vers les régions côtières[41].

Une nouvelle culture du crédit a fait son apparition au début des années 2000. Elle est marquée par un rapide changement de comportement des Tunisiens qui adoptent un mode de consommation plus proche de celui des pays développés. Le logement représente encore la principale source d'endettement. Alors que 80% des Tunisiens sont propriétaires, le remboursement des crédits immobiliers pèserait près de 40% du revenu des ménages selon la presse locale[42]. Toutefois, les prêts à la consommation enregistrent une forte progression en 2006 et soutiennent un taux record en matière de dépenses ménagères. Ainsi, les Tunisiens recourent de plus en plus au crédit pour des biens tels que l'électronique, les produits ménagers ou l'ameublement. La quasi-totalité des commerces offre dans ce cadre des plans de remboursement à long terme et certains magasins signalent que plus de 80% de leur clientèle ont recours au crédit pour effectuer leurs achats[42]. Selon les chiffres publiés par la Banque centrale de Tunisie en septembre 2006, le nombre total de crédits à la consommation aurait doublé depuis 2003 et totaliserait 3,95 milliards de dollars[42]. Le total de la population active endettée totaliserait 668 000 personnes en 2006, contre 50 000 en 2003, pour une population totale d'environ 10 millions d'habitants[42].

[modifier] Plans de développement

La Tunisie a choisi de procéder périodiquement à l'élaboration de plans de développement économique qui constituent un cadre d'orientation pour la réalisation d'objectifs visant la croissance économique et le progrès social du pays :

  • 30 mai 1962 : Ier plan
  • 29 mai 1965 : IIe plan
  • 29 mai 1969 : IIIe plan
  • 31 juillet 1973 : IVe plan
  • 1977 : Ve plan
  • 1982 : VIe plan
  • 1987 : VIIe plan
  • 1992 : VIIIe plan
    • Résultats selon le rapport officiel :
  • 1997-2001 : IXe plan[43]
    • Résultats selon le rapport officiel :
      • Croissance du PIB passant de 4,6% à 5,3%
      • Augmentation de la part de l'investissement privé de 52% en 1996 à 55% en 2001
      • Augmentation des investissements directs étrangers : 3,637 milliards de dinars contre 2,480 milliards au terme du VIIIe plan
      • Augmentation des exportations de biens et services de 7,4%
  • 21 juillet 2002 : Xe plan[44]
    • Slogan : Gagner le défi de l'emploi, asseoir l'économie du savoir et consolider la compétitivité
    • Objectifs :
      • Réalisation d'un taux de croissance annuel moyen de 5,5%
      • Augmentation de la valeur ajoutée du secteur agricole de 3,5%, des industries chimiques de 3% et du secteur textile, de l'habillement et du cuir de 4,5%
      • Création d'au moins 380 000 emplois
      • Accroissement annuel moyen de l'investissement de 7,7% soit un volume d'investissement de 47,2 milliards de dinars
      • Renforcement de l'infrastructure de base (routes et ports), restructuration des sociétés nationales de transport, libéralisation du transport interurbain des voyageurs et mise en place de plans directeurs de transport interurbain.

[modifier] Références

  1. 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 1,5 1,6 1,7 1,8 (fr) Christian Morrisson et Béchir Talbi, La croissance de l'économie tunisienne en longue période, éd. OCDE, Paris, 1996
  2. 2,0 2,1 2,2 2,3 2,4 2,5 2,6 2,7 (en) Emma Murphy, Economic and political change in Tunisia. From Bourguiba to Ben Ali. éd. Macmillan Press, Londres, 1999
  3. 3,0 3,1 (en) Alan Findlay, « Tunisia. The Vicissitudes of Economic Development », North Africa, éd. Saint Martin's Press, New York, 1984
  4. Financement public dans le but de réduire les prix à la consommation de certains produits de première nécessité (alimentation ou carburant)
  5. L'ouverture vers l'extérieur, alors limitée dans le cadre d'un régime douanier d'admission temporaire de produits importés, permet l'implantation de nombreuses entreprises étrangères (notamment dans le secteur textile). Toutefois, celles-ci sont tenues de réexporter la totalité de leur production, protégeant ainsi la petite industrie locale qui bénéficie de rentes garanties par une forte protection douanière à l'importation.
  6. 6,0 6,1 6,2 (fr) Michel Camau et Vincent Geisser, Le syndrome autoritaire. Politique en Tunisie de Bourguiba à Ben Ali, Presses de Sciences Po, Paris, 2003
  7. 7,0 7,1 7,2 7,3 (fr) Les défis de la Tunisie (PNUD)
  8. 8,0 8,1 8,2 8,3 8,4 8,5 8,6 8,7 8,8 (fr) Chloé Hoorman, « Le grand bain de la mondialisation », L'Express, 10 janvier 2005
  9. Accès de moins en moins restrictif au marché tunisien pour les producteurs étrangers, suppression progressive des droits de douanes et taxes appliquées aux produits en provenance de l'UE, concurrence accrue d'autres pays en voie de développement et réduction du soutien de l'État
  10. (fr) Bilan global des privatisations (Privatisation en Tunisie)
  11. (fr) Raouf Saïdi, « La pauvreté en Tunisie. Présentation critique », in Olfa Lamloum et Bernard Ravenel, La Tunisie de Ben Ali. La société contre le régime, éd. L'Harmattan, Paris, 2002, p. 15
  12. 12,0 12,1 12,2 (fr) Répartition du PIB par secteur économique en 2006 (Investir en Tunisie)
  13. 13,0 13,1 13,2 (fr) Mohamed Salah Bachta et Anouar Ben Mimoun, « Libéralisation des échanges, agriculture et environnement en Tunisie », Options Méditerranéennes, n°52, 2003
  14. (fr) La Tunisie : 2e exportateur et 4e producteur d'huile d'olive (Audinet Tunisie)
  15. Selon le Groupement interprofessionnel des fruits, la Tunisie en est le premier exportateur mondial avec des ventes annuelles moyennes de 30 000 tonnes dont 15 000 tonnes destinées au seul marché européen.
  16. (fr) Principaux produits agroalimentaires exportés (Institut national de la statistique)
  17. (fr) Principaux produits agroalimentaires importés (Institut national de la statistique)
  18. (fr) Colloque Sénat-Ubifrance sur la Tunisie - 24 juin 2004
  19. (fr) Investissement industriel (Portail national de l'investissement en Tunisie)
  20. 20,0 20,1 (fr) Investissements extérieurs (Tunisie.com)
  21. Avec les attentats du 11 septembre 2001 et de la synagogue de la Ghriba en 2002, la croissance du secteur s'est nettement ralentie et les recettes ont baissé. La reprise ne s'est faite que lentement.
  22. (fr) Liste des banques tunisiennes (APTBEF)
  23. (fr) Magasin Général : En attendant la privatisation... (Audinet Tunisie)
  24. (en) CIA World Factbook (Transports)
  25. (fr) Les TIC en Tunisie (Mission économique française)
  26. 26,0 26,1 26,2 26,3 26,4 (fr) Télécom et Internet en Tunisie (Medibtikar)
  27. (fr)Document de travail présenté par la Tunisie pour la deuxième réunion du comité de préparation du SMSI (Union internationale des télécommunications)
  28. (fr) Budget économique 2005 (Tunisie Info)
  29. 29,0 29,1 29,2 29,3 (fr) Mondher Benarous, Le secteur informel en Tunisie : Répression ou organisation ?, Université de Limoges, CEREL
  30. (fr) Plus de 77% des Tunisiens font confiance au commerce parallèle (Maghreb Arabe Presse)
  31. (fr) Chokri Gharbi, « Tunisie: Des actions ciblées pour les secteurs énergivores », La Presse de Tunisie, 25 août 2006
  32. (fr) Samira Hamrouni, « Tunisie: Maîtrise de l'énergie », La Presse de Tunisie, 24 août 2006
  33. (fr) Le phosphate de roche (Ecological Agriculture Projects)
  34. (fr) Les gisements de phosphates dans le monde (FAO)
  35. 35,0 35,1 (fr) Commerce extérieur (Banque centrale de Tunisie)]
  36. (fr) Commerce extérieur par type d'utilisation (Institut national de la statistique)
  37. (fr) Évolution des entreprises étrangères en activité (Investir en Tunisie)
  38. (fr) Relations tuniso-allemandes (Ministère allemand des affaires étrangères)
  39. (fr) Activités de la Banque mondiale en Tunisie (BIRD)
  40. (fr) Aperçu général de la Tunisie (Banque mondiale)
  41. 41,0 41,1 41,2 (fr) Rapport national sur les objectifs du millénaire pour le développement (PNUD)
  42. 42,0 42,1 42,2 42,3 (fr) La dette des ménages en forte hausse (Oxford Business Group)
  43. (fr) Le 9e plan de développement (Tunisie Info)
  44. (fr) Bref aperçu du Xe plan de développement (Tunisie Info)

[modifier] Liens externes

[modifier] Sites

[modifier] Documents



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