Heavy metal (musique)
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
- Pour les articles homonymes, voir Heavy metal.
Heavy metal | |
---|---|
Origines stylistiques |
Rock psychédélique Blues rock Hard rock |
Origines culturelles |
États-Unis et Royaume-Uni Fin des années 1960 |
Instruments typiques |
Guitare, basse, batterie |
Popularité | Mondiale, surtout dans les années 1980 |
Formes dérivées | |
Genres dérivés |
Avant-garde metal Black metal Death metal Doom metal Folk metal Glam metal Gothic metal Metal alternatif Metal industriel Metalcore Metal néo-classique Nu metal Power metal Metal progressif Speed metal Metal symphonique Thrash metal |
Genres associés |
Hard rock Glam rock Punk rock Grunge |
Scènes régionales |
Göteborg Royaume-Uni San Francisco |
Voir aussi | |
Groupes classés par genre Labels de metal Sous-genres du heavy metal |
Portail du rock |
Principaux courants |
Scènes régionales |
Groupes et musiciens |
Par instrument |
Par genre |
Par nationalité |
Par ordre alphabétique |
Le heavy metal (ou communément metal) est un sous-genre du rock, devenu style musical à part entière dans les années 1970. Le heavy metal puise son inspiration, entre 1969 et 1974[1], dans des groupes de hard rock qui, en combinant blues et rock, ont créé un hybride aux sonorités lourdes et épaisses, centré sur les impulsions de la batterie et de la guitare à la distorsion très amplifiée.
Au fil des années, le heavy metal a donné naissance à des sous-genres variés et, bien que ceux-ci soient généralement appelés « metal » par le grand public, le terme « heavy metal » a maintenant deux sens distincts : soit le genre et toutes ses variantes, soit le style original des groupes des années 1970 et 1980 — parfois baptisé « metal traditionnel » . De ce fait, la définition du terme tend à être ambiguë et n'est pas la même selon la période de l'histoire du rock à laquelle on se réfère.
- Dans les années 1970, le terme « heavy metal » (popularisé par le critique Lester Bangs) était synonyme de hard rock, genre auquel il reste encore parfois assimilé dans l'inconscient populaire. Les premiers groupes — comme Black Sabbath, Deep Purple, Led Zeppelin, Blue Cheer, Iron Butterfly — étaient donc indifféremment considérés comme des groupes de heavy metal ou de hard-rock[2].
- Au début des années 1980, le terme a été redéfini par Lester Bangs peu de temps avant sa mort : il existe une subtile différence entre hard rock et heavy metal[3], résidant principalement dans le fait que le heavy metal tend à se débarrasser des racines blues tandis que le hard rock les conserve[4]. Avec cette définition, qui prévaut de nos jours, seuls des groupes comme Black Sabbath et Judas Priest peuvent être considérés comme précurseurs de l'esthétique et du son spécifiques du heavy metal.
Le heavy metal s'est popularisé dans les années 1970 et 1980, au fur et à mesure de l'apparition de ses sous-genres, et il génère toujours dans les années 2000 un fort engouement de la part de ses fans à travers le monde.
[modifier] Caractéristiques
Le heavy metal se caractérise par la dominance de la guitare et de la batterie, ainsi que par une rythmique puissante. Il puise ses influences dans le rock, la musique classique et, dans une moindre mesure, le blues. Toutefois, comme il englobe de nombreux sous-genres qui se sont démarqués les uns des autres de par leurs propres variations stylistiques, il existe désormais une très grande variété de sons et de styles au sein du genre dit « heavy metal ».
D'après le site All Music Guide, « de la kyrielle de formes musicales engendrées par le rock'n' roll, le heavy metal constitue la plus extrême en termes de volume sonore, de machisme et de théâtralité. »[5]
[modifier] Instruments et sons
Dans sa configuration instrumentale la plus fréquente, un groupe de metal est composé d'un batteur, d'un bassiste, d'un guitariste rythmique, d'un guitariste « lead »[6] et d'un chanteur (qui peut jouer ou non d'un instrument). Les claviers — surtout l'orgue et parfois le mellotron — étaient relativement répandus dans les premiers groupes de heavy metal mais, graduellement, leur utilisation est devenue de moins en moins fréquente. Au sein des groupes des années 2000, les claviers sont en vogue dans certains sous-genres, tandis qu'ils sont rejetés par d'autres.
[modifier] La guitare
La guitare, alliée à la puissance sonore qu'elle propulse grâce à l'amplification, constitue l'élément-clé du heavy metal[7]. La distorsion du son de guitare est utilisée pour créer un son plus puissant et plus lourd. Au fil de l'évolution du genre, les solos de plus en plus complexes et les riffs deviennent la marque de fabrique de la musique heavy metal. Pour un jeu rapide, les guitaristes utilisent, entre autres techniques savantes, les techniques du sweeping et du tapping, d'autant que nombre de sous-genres encouragent la virtuosité au détriment de la simplicité. Par ailleurs, au fur et à mesure des progrès technologiques, de nouvelles techniques permettant de transformer le son de la guitare sont adoptées par les musiciens.
Au cours de la première moitié des années 1970, commencent à émerger des groupes comprenant deux guitaristes « lead » — notamment Wishbone Ash, The Allman Brothers Band, Scorpions, Thin Lizzy et Judas Priest, tous célèbres pour leurs paires de guitaristes capables d'assurer tant les solos et les mélodies que les accompagnements et les harmonies. Bon nombre de groupes, comme Iron Maiden, ont alors pour habitude de faire alterner au sein d'un même morceau les jeux de leurs deux guitaristes, qui endossent tour à tour les rôles de guitariste rythmique et de guitariste « lead ».
[modifier] La voix
Les techniques vocales utilisées dans le metal varient grandement d'un groupe à l'autre. L'habileté vocale des chanteurs peut s'observer aussi bien dans les voix théâtrales couvrant plusieurs octaves de Rob Halford (Judas Priest) et de Bruce Dickinson (Iron Maiden) que dans les techniques vocales volontairement bourrues de Lemmy Kilmister (de Motörhead). Dans les sous-genres du heavy metal, on rencontre la technique du death grunt, pratiquée par Lord Worm de Cryptopsy ou Mark Greenway de Napalm Death, ou encore le chant éraillé, fréquent dans le black metal. Plus récemment, certains groupes (tout particulièrement ceux de metal symphonique) tendent à intégrer des chanteurs qui maîtrisent les techniques du chant lyrique[8], comme Tarja Turunen (ex-Nightwish) ou Sarah Jezebel Deva (Cradle of Filth, Therion).
[modifier] Batterie
À l'origine, côté percussions, le heavy metal reprenait les techniques de jeu traditionnelles du rock. Mais de nombreux sous-genres ont par la suite popularisé certaines techniques spécifiques comme la double pédale, les skank-beats et, tout particulièrement, les blast beats. Ces techniques de jeu permettent de créer des phrases rythmiques dynamiques et fulgurantes qui soulignent et ponctuent la dynamique des guitares.
- La double pédale de grosse caisse fut introduite dans le heavy metal avec les premiers essais de speed metal — Judas Priest avec « Exiter » (1978) et Accept avec « Fast as a Shark » (1982) —, puis entérinée par les premiers groupes de thrash au début des années 1980. Cette technique est très fréquemment utilisée dans le speed, le power metal, le thrash, le death et le black metal. Elle se caractérise par le recours à une technique de jeu synchronisé des pieds dans laquelle les pulsations sont réparties alternativement sur deux pédales, permettant de créer des phrases rythmiques fulgurantes à la grosse caisse.
- Les skank-beats, popularisés par le hardcore et adaptés par les premiers groupes de thrash, consistent à jouer en réduction sur deux temps une phrase rythmique de rock classique de quatre temps, ce qui donne une illusion d'accélération de la musique par deux alors même que le tempo n'a pas augmenté. C'est le rythme typique du thrash metal.
- Les blast beats, caractéristiques des groupes de black metal, death metal et grindcore, désignent une technique et un motif rythmique très rapides consistant à jouer sur un seul temps une phrase rythmique de rock classique de quatre temps (deux successions grosse caisse/caisse claire en double croche), ce qui donne une illusion d'accélération de la musique par quatre. L'effet obtenu génère une impression de « mur de son ». Cette technique a été introduite dans le metal par Charlie Benante du groupe S.O.D. et Mick Harris de Napalm Death.
[modifier] Volume sonore
Le volume sonore produit en concert est souvent considéré comme partie intégrante du folklore du heavy metal, au même titre que tout le reste[9]. En s'inspirant des arrangements live de Jimi Hendrix et des Who (qui se sont vu attribuer la distinction du « Groupe le plus bruyant du monde » par le Livre Guinness des records), les premiers groupes de metal ont repoussé les limites de référence en terme de volume sonore lors des spectacles. Plus récemment, Manowar, groupe célèbre pour ses volumes de jeu hors norme, a été répertorié par le Guinness comme le groupe jouant le plus fort au monde, à l'occasion d'un concert à Hanovre en 1994, avec 129,5 décibels mesurés. Ce groupe a la particularité de réussir à allier la puissance sonore à la conservation d'un son audible de grande qualité, grâce au recours à un matériel de pointe[10].
Tony Iommi, le guitariste de Black Sabbath, est un exemple parmi tant d'autres de musicien ayant souffert de problèmes auditifs liés au volume excessif de ses propres concerts. Ainsi, le rocker américain Ted Nugent et le guitariste Pete Townshend des Who sont presque sourds. De nombreux artistes, comme le guitariste virtuose Eddie Van Halen et Joey DeMaio de Manowar[11], entre autres, montent sur scène avec des bouchons d'oreilles, pratique qui est aussi largement répandue dans le public.
[modifier] Langage musical
[modifier] Rythme et groove
En terme de rythmique, le heavy metal se caractérise par :
- Un groove spécifique s'appuyant fréquemment sur des phrases rythmiques en staccato (à travers un large emploi du palm mute). Des phrases rythmiques s'appuyant sur de courtes figures rythmiques égales binaires ou ternaires (le plus souvent en croche ou double croche)[12] en mesure 4/4 le plus souvent. En termes plus métaphoriques, cela veut dire que le metal se caractérise souvent dans son ensemble par des rythmiques dynamiques et saccadées, réalisées à partir de petites cellules rythmiques sèches juxtaposées les unes aux autres. Beaucoup de groupes reprennent ensuite cette trame de base en l'agrémentant de diverses variations à travers des ornements mélodiques ou des syncopes[13].
- Un usage récurrent de longues valeurs rythmiques (en ronde, voire s'étendant sur plusieurs mesures), dans les chansons à tempo lent : autrement dit, des accords oppressants qui résonnent longuement grâce à l'amplification.
Dans les sous-genres de metal, ce groove de base reste toujours fréquent mais il présente diverses variations selon les genres : le power metal, le thrash et le death l'ont accéléré avec des rythmes en tremolo, tandis que les groupes de black metal ont tendance à délaisser le staccato dans leur tremolo pour les jouer en legato (sans palm mute). Dans le doom et le gothic metal, c'est plutôt l'emploi de valeurs longues en ronde qui sera exploité plus en profondeur. Les groupes de metal progressif eux aussi reprennent souvent le groove de base mais l'adaptent à d'autres mesures (5/4, 7/4, 5/8, 7/8, etc.).
[modifier] Accords
L'une des caractéristiques du heavy metal réside dans sa grande utilisation du power chord, et tout particulièrement des accords s'appuyant sur la relation fondamentale/quinte, qui sont de loin les plus utilisés de tous. On rencontre parfois d'autres types de power chords[14] :
- fondamentale/tierce mineure ou fondamentale/tierce majeure (très fréquents chez Metallica) ;
- fondamentale/sixte mineure (fréquents chez Judas Priest, Iron Maiden, Accept, Metallica, etc.) ;
- fondamentale/quarte parfaite (Accept en fait un large usage) ;
- et aussi la quinte diminuée/quarte augmentée.
[modifier] Relations harmoniques typiques
Le heavy metal s'appuie par nature sur le riff, la base fondamentale du genre. Les riffs sont souvent construits autour d'un certain nombre de traits harmoniques particuliers :
[modifier] Les harmonies modales
Le heavy metal privilégie généralement les modes mineurs qui sont culturellement associés aux connotations plus sombres et plus tristes. Il fait un large emploi de progressions d'accords résultant d'harmonies modales et tout particulièrement du mode de La (le mode dit « éolien »)[15] . Des progressions typiques du mode de La sont : I-VI –VII, I VII-(VI) or I-VI –IV- VII ou parfois I- V(mineur)-I. Exemples :
- Judas Priest - Breaking the Law (riff principal : I- VI-VII)
- Iron Maiden - Hallowed be thy Name (riff principal et phrases de couplet : I- VI-VII)
- Accept - Princess of the Dawn (riff principal : I- VI-VII)
[modifier] Relations harmoniques tendues et intervalles dissonants
Un des traits harmoniques les plus fréquents dans les divers sous-genres du heavy metal est l'emploi de relations harmoniques tendues s'appuyant sur le chromatisme, le triton ou d'autres intervalles dissonants[16] et diverses instabilités tonales, comme l'emprunt d'accords à des tonalités éloignées dans une même phrase.
Plusieurs musicologues et musiciens ont noté le rôle du triton[17] dans le heavy metal[18], un intervalle dissonant résultant de l'adjonction d'une fondamentale à une quarte augmentée (exemple Do-Fa#). L'emploi de cet intervalle avait été exclu de la musique médiévale à cause de son caractère jugé peu mélodique dans le plain-chant. Les moines le baptisèrent d'ailleurs « Diabolus In Musica » (littéralement, « le diable dans la musique ») tant du fait de leur dédain à son égard que par association symbolique entre bon goût musical et morale chrétienne. En raison de cette association symbolique originelle, les sonorités de l'intervalle ont été, dans l'inconscient populaire, culturellement assimilées à quelque chose de diabolique. Aussi, de nos jours, l'emploi du triton tend souvent à connoter un sentiment « malsain » ou « maléfique », surtout quand sa dissonance est utilisée sans fonctionnalité tonale. Cet intervalle est tout particulièrement employé dans les solos et surtout dans les structures harmoniques mêmes, par exemple au début de la chanson Black Sabbath du groupe du même nom.
|
|
[modifier] Pédale d'harmonie
Le heavy metal fait aussi un large usage des pédales d'harmonie[19] en tant que bases des riffs. Une pédale d'harmonie est une note qui est tenue, généralement dans le grave (souvent la tonique, c'est à dire la note la plus importante du passage) par dessus laquelle se succèdent différents accords étrangers à cette note (c'est à dire dissonants)[20]. Les pédales créent souvent des effets de tension et d'attentes. Dans le heavy metal, les riffs sont souvent construits à partir d'accords ou de motifs évoluant autour d'une note grave continuellement répétée (une pédale), le plus fréquemment en corde à vide sur les cordes graves de Mi, La ou Ré à la guitare ou à la basse[21].
Un example les plus parlants et les plus représentatifs est celui du riff d'ouverture de "You've Got Another Thing Comin'" de Judas Priest. Dans ce cas de figure, une guitare joue la pédale en fa # grave en continu tandis que la seconde guitare fait résonner trois power chords différents successifs (mi 5, si 5 et fa#5) par dessus.
Mais l'alternance ou la superposition entre pédales et accords peut aussi être réalisée par une seule guitare: exemple le riff principal de "Fight Fire with Fire" de Metallica: la pédale est la note mi grave (en corde à vide) répétée en continu de façon très rapide et en alternance avec les power chords successifs de sol 5, fa# 5 et fa 5. Ces accords sont des accords étrangers à cette note en ce qu'ils ne possèdent pas la note mi dans leur constitution naturelle.
[modifier] Mode mineur harmonique
Parfois en référence au classique, il est fait usage de structures harmoniques s'appuyant sur le mode mineur harmonique, dont le guitariste virtuose Yngwie Malmsteen s'est fait spécialiste de l'emploi. Son utilisation reste toutefois relativement minoritaire en regard du mode de La et des relations harmoniques tendues.
[modifier] Différences entre hard-rock et heavy metal en matière d'harmonie
En raison de ces traits particuliers, une distinction spécifique s'est lentement dessinée entre heavy metal et hard rock. Si les deux s'appuient sur la mise en avant des guitares et sur une structure à base de riffs, le heavy metal diffère tout particulièrement du hard rock dans le fait que les structures harmoniques et mélodiques du blues sont remplacées par des progressions modales et des relations tonales instables (chromatisme, intervalles dissonants, progressions d'accord noyant l'orthodoxie tonale).
Ainsi, les harmonies du heavy metal sont généralement plus froides et plus sombres que celles du hard rock[22].
[modifier] Thèmes
Comme souvent dans la musique populaire, l'imagerie et l'apparence occupent chez les groupes de heavy metal une place prépondérante. Les couvertures d'albums et les prestations en concert font autant partie de l'image d'un groupe que la musique elle-même. Par le biais du heavy metal, nombre d'artistes travaillent en collaboration dans le but de produire tous les éléments d'un album, chacun apportant à l'œuvre son talent particulier, en vue d'offrir au public un produit artistiquement riche. En cela, le heavy metal représente peut-être aujourd'hui davantage une forme d'art protéiforme, au service de la manifestation d'un univers particulier, plutôt qu'une forme singulière dominée par un seul et même mode d'expression. De fait, si la musique demeure la composante principale de l'univers du heavy metal, elle n'en est toutefois pas la seule, l'image de chaque groupe s'incarnant aussi au travers de l'artwork[23] (les couvertures d'albums et les images de livrets), de la scénographie de ses concerts, du ton des paroles de ses chansons et du style vestimentaire de ses membres. L'illustrateur de heroic fantasy Ken Kelly, qui travaille principalement avec Manowar dans le domaine de la musique, a ainsi créé un personnage musculeux, sombre et vengeur qui illustre les albums de Manowar et qui fait dorénavant partie intégrante de l'image du groupe. Les illustrations participent à l'ambiance générale des albums en les étoffant d'un aspect visuel très important, grâce auquel le public peut se plonger plus rapidement dans l'univers de chaque groupe. Autre figure célèbre auprès des fans de heavy metal, Eddie, la mascotte d'Iron Maiden, apparaît sur la pochette de presque tous les albums du groupe.
Les historiens du rock ont tendance à considérer que, tandis que l'apport de la musique populaire occidentale donne au heavy metal son côté fantaisiste, à travers des paroles d'inspiration fantastique, dans le même temps, les racines blues dans lesquelles ce genre est ancré lui confèrent une touche plus réaliste, plus cathartique, davantage axée sur des sujets tels que la perte de l'être cher, le chagrin et la solitude.
Tandis que les composantes auditives et thématiques du heavy metal sont majoritairement influencées par le réalisme du blues, les composantes visuelles le sont principalement par l'imaginaire de la musique populaire. Les thèmes du mal, du sombre, de la force et de l'apocalypse sont utilisés pour exprimer la réalité des problèmes de la vie[24]. En réaction à la culture hippie « peace and love » des années 1960, le heavy metal se développe comme une contre-culture de type expressionniste dans laquelle la lumière est étouffée par l'obscurité et où la fin joyeuse des chansons pop cède la place à l'expression de la triste réalité de ce monde, où les choses ne s'arrangent pas toujours. Alors même que, selon certains fans, le message du heavy metal n'est pas sombre, ses détracteurs accusent le genre de glorifier les aspects négatifs de la réalité.
En dehors du fantastique, les thèmes abordés par le heavy metal sont généralement plus graves que ceux de la pop des années 1950, 1960 et 1970. Ils tournent beaucoup autour de la guerre, la menace nucléaire, les problèmes de l'environnement et la propagande politique ou religieuse. Entre autres exemples de chansons traitant de ces sujets, on peut citer War Pigs de Black Sabbath, Killer of Giants d'Ozzy Osbourne, ...And Justice for All de Metallica, 2 Minutes to Midnight d'Iron Maiden et Balls to the Wall d'Accept.
[modifier] Influence classique
Le heavy metal s'est beaucoup inspiré de compositeurs baroques, romantiques et modernes comme Jean-Sébastien Bach, Niccolò Paganini, Richard Wagner et Ludwig van Beethoven[25]. Le fameux accord de triton, par exemple, fut exploité par les compositeurs romantiques ou post-romantiques comme Liszt, et surtout par les compositeurs modernes (comme Bartók, Stravinski ou Schönberg dans ses œuvres tonales). Ceux-ci, en effet, l'utilisèrent tant pour ses sonorités aux connotations inquiétantes et sombres que pour sa fonction d'instabilité structurelle tonale.
Ritchie Blackmore, le guitariste de Deep Purple et de Rainbow, a par exemple, dès le début des années 1970, incorporé des figures mélodiques empruntées à la musique dite « classique ». Après Ritchie Blackmore, Randy Rhoads et Uli Jon Roth, le jeu de guitare des années 1980 fut influencé par la musique du début du XVIIIe siècle, considérée comme un modèle de rapidité et de technique. Yngwie Malmsteen constitue un autre exemple notable de guitariste inspiré par la musique classique : ses prouesses techniques inspirèrent d'ailleurs un certain nombre de joueurs néo-classiques dont Michael Romeo, Michael Angelo Batio et Tony MacAlpine.
La musique de la fin de l'ère baroque occidentale fut aussi reprise sous un angle gothique, comme dans Mr. Crowley (1981) de Ozzy Osbourne et Randy Rhoads. Ces derniers ont utilisé des sons d'orgue et des solos inspirés de la musique baroque pour créer une ambiance en rapport avec les paroles d'Osbourne, qui traitent de l'occultiste Aleister Crowley. Pour l'introduction de Diary of a Madman (1982), Rhoads a beaucoup emprunté au compositeur de guitare classique cubain Leo Brouwer et, plus particulièrement, son « Étude n° 6 ».
Certains groupes sont allés plus loin encore, en jouant occasionnellement avec des orchestres au grand complet. Yngwie Malmsteen et Ritchie Blackmore furent parmi les premiers à écrire de la musique orchestrale adaptée à leur style. Puis les générations qui suivirent, venant du power metal, du gothic metal et du black metal (notamment des groupes comme Nightwish, Therion, Symphony X, Emperor, Dimmu Borgir) ont poussé leurs influences classiques jusqu'à systématiser le recours à des ambiances plus ou moins symphoniques grâce notamment à l'emploi de synthétiseurs, certains comme Therion allant même jusqu'à s’offrir les services d'orchestres et de chœurs à chaque enregistrement.
Cependant, s'il est vrai que ces musiciens se sont inspirés de compositeurs classiques, il est important de souligner le fait que, malgré l'idée reçue chez les fans, le metal ne descend pas pour autant de la musique classique[26]. Le « classique » est une musique savante alors que le metal reste avant tout d'essence populaire[27].
De fait, les musiciens de metal se focalisent et empruntent des aspects généralement superficiels de la musique classique (des motifs, des mélodies, des gammes, voire au mieux un dispositif orchestral), cette pratique de réutilisation d'un matériau musical étant d'ailleurs traditionnelle et courante dans pratiquement tous les genres musicaux. Mais ils cherchent rarement une véritable exploitation de la profondeur et de la complexité compositionnelle de la musique classique (et ce, même au sein des sous-genres de metal dits « néo-classique » ou « progressif », malgré leur érudition musicale). Par exemple, les guitaristes supposés inspirés par Bach font rarement usage des structures contrapunctiques complexes qui sont pourtant si centrales dans les compositions de ce dernier.
En outre, l'usage étendu des power chords dans le heavy metal (impliquant d'innombrables quintes et octaves consécutives[28]) va à l'encontre des principes d'écriture fondamentaux de la musique classique: l'emploi de quintes consécutives tout particulièrement constituant une violation d'une règle d'harmonie fondamentale de son esthétique.[29]. Enfin, le fait que de nombreux groupes se qualifient « symphoniques » en utilisant des synthétiseurs en lieu et place d'orchestres serait, aux yeux du monde classique, perçu comme une hérésie ou comme de la pure naïveté. En effet, la pauvreté des sons artificiels d'un synthétiseur ne peut en aucune façon égaler la richesse du spectre acoustique d'un orchestre symphonique.
La complexité et la richesse des messages à caractère musical, social et philosophique du heavy metal résident ailleurs que dans cet emprunt de timbres.
[modifier] Histoire
[modifier] Le terme « heavy metal »
L'origine du terme heavy metal employé en musique est incertaine. Cette expression, utilisée depuis des siècles dans les secteurs de la chimie et de la métallurgie, est répertoriée sous cette acception dans le dictionnaire Oxford English Dictionary. L'une des premières utilisations du terme dans la culture populaire underground revient à l'écrivain américain William S. Burroughs qui, dans son roman The Soft Machine[30] (1961, La Machine molle en français), évoque un personnage du nom de « Uranian Willy, the Heavy Metal Kid ». Dans son roman suivant, Nova Express, publié en 1964, il développe ce thème plus avant encore en faisant de l'expression heavy metal une métaphore des drogues psycho-actives[31]. Ce terme peut aussi signifier « artillerie lourde ».
Le premier emploi du terme heavy metal dans une chanson enregistrée remonte à 1968, dans la phrase « heavy metal thunder »[32] qui figure dans le morceau Born to Be Wild de Steppenwolf. D'après l'ouvrage The History of Heavy Metal, le terme fut emprunté au « hippiespeak » (« jargon des hippies »), heavy (« lourd ») se rapportant à toute chose capable de générer une humeur intense et metal qualifiant cette humeur potentiellement aiguisée, ou lourde, comme le métal. Le mot heavy (dans son acception signifiant « sérieux » ou « profond » en argot américain[33]) était entré quelque temps auparavant dans le jargon de la contre-culture, notamment celui de la Beat generation, et on trouvait déjà couramment des références à la heavy music, cette expression désignant une musique aux variations plus lentes et plus amplifiées que celles de la musique populaire standard de l'époque. À titre d'illustration, on peut citer le groupe Iron Butterfly, qui fit ses débuts à San Diego en 1966, son nom évocateur (littéralement, « papillon de fer ») étant expliqué sur la pochette de l'un de ses albums : « Iron symbolisait quelque chose de lourd dans le son et Butterfly représentait la lumière, attachante et versatile... un objet librement utilisable par l'imagination. » Qui plus est, le premier album de ce groupe, sorti en 1968, s'intitulait Heavy. Enfin, le fait que le nom même de Led Zeppelin, en partie inspiré par Keith Moon qui avait déclaré que le groupe allait « tomber comme un ballon de plomb »[34], ait incorporé dans sa sonorité l'appellation d'un métal lourd (heavy metal) — le plomb, « lead » en anglais, prononcé led — pourrait avoir scellé le début de la consécration de cette expression.
Autre hypothèse : à la fin des années 1960, Birmingham, qui était encore un haut lieu de l'industrie en Angleterre (de la métallurgie, en particulier), voyait graviter dans ses environs de nombreux groupes de rock, comme The Move ou Black Sabbath, et certains suggèrent que le terme heavy metal pourrait avoir un lien avec les activités de ce pôle industriel britannique. Ainsi, la biographie de The Move indique que le son du groupe est attribuable à son recours aux riffs de guitare « lourds » (heavy en anglais) qui étaient alors populaires dans les « metal Midlands » (partie centrale de l'Angleterre, englobant la ville de Birmingham).[réf. nécessaire]
Sandy Pearlman, le producteur, manager et auteur des chansons des débuts du groupe Blue Öyster Cult, soutient qu'il a été, dans les années 1970, le tout premier à employer le terme heavy metal dans le contexte de la musique rock. Et il est vrai qu'il fut à cette époque l'un des pionniers de la critique de rock, en sa qualité de collaborateur du magazine américain Crawdaddy![35], où il publia en 1971 une critique de l'album The Notorious Byrd Brothers des Byrds dans laquelle il fit usage de l'expression heavy metal pour qualifier l'un des morceaux présents sur le disque, Artificial Energy[36]. Autre relation entre Sandy Pearlman et le sens premier de l'expression heavy metal : sa conception, dans le cadre de l'élaboration de l'imagerie propre au groupe, d'un symbole inspiré du symbole alchimique du plomb, l'un des métaux les plus lourds. Instinctivement, il mit ensuite ce terme en avant pour décrire le style de la musique de Blue Öyster Cult.
Une hypothèse tardive, mais disputée, concernant l'origine du genre fut avancée par « Chas » Chandler, manager de The Jimi Hendrix Experience en 1969, dans un entretien qu'il accorda en 1995 à l'émission Rock and Roll d'une chaîne américaine du réseau PBS. Selon lui, « le terme "heavy metal" est apparu dans un article du New York Times relatant une performance de Jimi Hendrix ». Il rapporta en outre que l'auteur de l'article écrivait qu'écouter The Jimi Hendrix Experience, c'était « ... comme écouter du métal lourd (heavy metal) qui tombe du ciel. » La source précise de cette affirmation n'a toutefois pas été retrouvée et son authenticité est donc mise en doute.
Il semble que le premier usage bien documenté du terme heavy metal pour décrire précisément un style de musique soit apparu dans le numéro de mai 1971 du magazine américain Creem, dans une critique de l'album Kingdom Come de Sir Lord Baltimore. Dans cette critique, l'auteur, en:Mike Saunders, déclare que « Sir Lord Baltimore semble maîtriser à la perfection la plupart des ficelles du heavy metal »[37]. Par la suite, c'est au critique Lester Bangs, grande figure de la critique rock et notamment du mensuel Creem, que l'on attribua la popularisation du terme heavy metal, au début des années 1970, pour qualifier le style de groupes comme Led Zeppelin et Black Sabbath[38].
Si, à l'origine, le terme heavy metal a parfois revêtu une connotation péjorative sous la plume de certains critiques, les fans du genre se le sont toutefois rapidement approprié. De la même manière, des groupes déjà bien établis, comme Deep Purple, qui venaient de la pop ou du rock progressif, se sont immédiatement réclamés du heavy metal, saisissant l'occasion pour épouser une approche plus agressive de leur musique, en décuplant les effets de distorsion et d'amplification.
[modifier] Origines (années 1960 et début des années 1970)
Le blues et la musique noire américaine furent des sources d'influence majeures pour les tout premiers artistes de rock 'n' roll, par exemple Elvis Presley ou encore les rockeurs anglais. Des groupes comme les Rolling Stones et les Yardbirds ont enregistré de nombreuses reprises de chansons de blues classiques, parfois en accélérant le tempo et en utilisant la guitare électrique au lieu de la guitare acoustique.
Ces pratiques d'amplification de la musique blues traditionnelle furent évidemment stimulées par les nouveaux champs d'expérimentation intellectuels et artistiques qui s'offrirent aux musiciens quand ils se mirent à exploiter les multiples possibilités de la guitare électriquement amplifiée en termes de puissance sonore et de dissonance. Côté percussions, alors que les styles rythmiques du blues-rock consistaient en de simples rythmes en shuffle[39] sur des petites batteries, les batteurs commencèrent à adopter un jeu plus musclé, plus complexe et plus amplifié, de manière à se mettre au diapason des sons de guitares de plus en plus forts. De la même manière, pour s'adapter à l'amplification, les chanteurs ont modifié leurs techniques vocales, gagnant généralement au passage en emphase et en théâtralité. Dans le même temps, les avancées technologiques réalisées dans le domaine de l'enregistrement sonore ont permis la capture et la retranscription sur différents supports (bandes magnétiques, vinyles) de la puissance de cette nouvelle approche de la musique, à la fois plus lourde et plus technique.
Les exemples les plus anciens de musique généralement identifiée comme porteuse des codes du heavy metal viennent du Royaume-Uni où, dès la fin des années 1960, des groupes comme Led Zeppelin et Black Sabbath se sont mis à appliquer aux gammes et aux arrangements traditionnels du blues cette démarche alors avant-gardiste, qui donnait naissance à une musique nouvelle[40]. Ces groupes étaient en outre très influencés par les musiciens de rock psychédélique américains comme Jefferson Airplane et Jimi Hendrix, qui furent les premiers à amplifier et à modifier les guitares du blues-rock et qui ont ainsi servi de pont entre la musique afro-américaine et les rockeurs européens.
Parmi les autres influences souvent citées, on trouve Vanilla Fudge, qui a ralenti et « psychédélisé » les mélodies populaires, et des rockeurs anglais comme The Who et The Kinks, qui ont posé les bases du style heavy metal en introduisant les power chords et des percussions plus agressives.
Nombreux sont les artistes et les morceaux dont il a été dit qu'ils étaient les précurseurs du genre. Ainsi, pour certains, le titre You Really Got Me des Kinks (1964) constitue l'une des toutes premières chansons de heavy metal[41]. De fait, elle fut peut-être la première à utiliser comme base un riff de power-chords répétitifs et distordus.
Le groupe Cream, avec sa formule alors novatrice de power trio, actif de 1966 à 1968, eut lui aussi une influence considérable, découlant de la puissance sonore engendrée par le jeu complice très amplifié du guitariste Eric Clapton et du bassiste Jack Bruce, adossé au jeu de percussion musclé du batteur Ginger Baker[42]. Dans le sillage de ces pionniers, en 1968, les sons de heavy blues étaient devenus monnaie courante dans la musique populaire. Cette année-là, la reprise par Blue Cheer du hit Summertime Blues d'Eddie Cochran, parue en janvier, est considérée par certains comme la première vraie chanson de heavy metal[43]. Au même moment, Steppenwolf sort son titre Born to Be Wild tandis que les Yardbirds, qui comptent alors en leur sein le guitariste Jimmy Page (futur Led Zeppelin), enregistrent le single Think About It qui, propulsé sur les ondes deux mois plus tard, révèlera un son similaire à celui qui deviendra plus tard caractéristique de Led Zeppelin. Autre sortie notable de l'année 1968, dans la même veine annonciatrice du heavy metal : le titre In-A-Gadda-Da-Vida d'Iron Butterfly, paru en juillet.
Les spécialistes des Beatles, pour leur part, mettent en avant la chanson Helter Skelter de l'album The Beatles (plus connu en tant que White Album ou Album blanc) et la version single du titre Revolution, toutes deux sorties en novembre 1968, qui firent date dans l'histoire de la musique pop et rock, en imposant de nouveaux standards de distorsion et d'agressivité sonore[44]. Au même moment, le groupe de Dave Edmunds, Love Sculpture, sort lui aussi un morceau aux guitares torturées et tapageuses, sous la forme d'une reprise rock de la pièce classique La Danse du sabre d'Aram Khatchatourian.
Sorti en août 1968, Truth, le premier opus du Jeff Beck Group, fera date dans l'histoire du rock. Précédant de quelques mois le premier album de Led Zeppelin (janvier 1969), il est parfois considéré (surtout par les fans de blues britanniques) comme le premier album de heavy metal. En 1969, sur l'album In the Court of the Crimson King du groupe de rock progressif King Crimson, on décèle sur le titre 21st Century Schizoid Man nombre de traits thématiques et musicaux caractéristiques du heavy metal : un son de guitare particulièrement distordu, les solos dissonants du guitariste Robert Fripp, des paroles axées sur une vision négative de l'avenir de l'homme du XXIe siècle, une ambiance sombre et l'extrême distorsion de la voix du chanteur Greg Lake.
Les codes du genre qu'on allait par la suite baptiser « heavy metal » furent véritablement définis et scellés par trois albums sortis en 1970 : Led Zeppelin III de Led Zeppelin, Black Sabbath de Black Sabbath et Deep Purple in Rock de Deep Purple[45]. En effet, on trouve indéniablement chez Led Zeppelin l'aspect théâtral du genre, avec les hurlements du chanteur Robert Plant mis au service des thèmes de la magie, de la conquête et de l'occulte abordés dans les paroles des chansons[46]. Thèmes de l'occulte également très présents chez Black Sabbath, dont le nom même fut choisi en référence à un film d'horreur de Bela Lugosi. Chez Black Sabbath, on découvre le recours intensif aux power chords, le guitariste Tony Iommi, amputé de deux doigts, imprimant à son jeu une couleur particulière qui sera ensuite associée au heavy metal. Le groupe Deep Purple, quant à lui, après avoir quelque peu cherché son style à ses débuts, aborde les années 1970 en adoptant une approche résolument heavy metal de sa musique, tant dans les choix vocaux de son chanteur Ian Gillan que dans les arrangements de son guitariste Ritchie Blackmore[47].
Bon nombre des premiers groupes de heavy metal, comme Led Zeppelin, Deep Purple, Uriah Heep et UFO, sont désormais considérés, au sein de la communauté actuelle des amateurs de metal, non pas comme des groupes de heavy metal au sens où on l'entend aujourd'hui, mais plutôt comme des groupes de hard rock. D'ailleurs, beaucoup de ces groupes ne se réclament pas de l'étiquette heavy metal, même s'ils reconnaissent avoir contribué, par leurs œuvres respectives, au développement et à l'essor du genre. À cette époque, et tout au long des années 1970, les termes heavy metal et hard rock étaient en fait à peu près synonymes. Pour illustrer la confusion des genres ainsi générée, on peut citer Jethro Tull, qui n'est pas considéré comme un groupe de heavy metal et qui ne s'est jamais réclamé du genre, mais qui a tant marqué les esprits avec son album Aqualung (1971)[48], au style proche des codes du heavy metal alors naissant, que le groupe reçut, des années plus tard, le Grammy Award du meilleur album du genre pour en:Crest of a Knave (1987), à la surprise générale. Autre groupe ayant flirté à la même époque avec les frontières encore floues entre rock psychédélique et heavy metal : Hawkwind, avec notamment sa chanson Master of the Universe (1971).
Beaucoup d'artistes précurseurs du metal sont aussi considérés comme précurseurs du punk, tels que The Stooges, les MC5, The Who, The New York Dolls, Alice Cooper, The Troggs et Blue Cheer.
[modifier] Heavy metal classique (fin des années 1970 et début des années 1980)
Les historiens de la musique ne sont pas tous d'accord quant au poids à accorder aux différents acteurs de la scène heavy metal de la fin des années 1970 et du début des années 1980. Ainsi, certains ignorent ou minimisent l'importance de groupes comme Blue Öyster Cult (qui connurent un succès modéré auprès du grand public) et de la scène glam metal de Los Angeles (qui ne commença à véritablement devenir populaire que dans les années 1980), mettant plutôt l'accent sur l'apparition d'influences classiques chez des guitaristes tels que, par exemple, Randy Rhoads[réf. nécessaire]. D'autres, en revanche, préfèrent souligner l'hybridation qui intervint entre le heavy metal et le punk rock à la fin des années 1970 (cf. les Sex Pistols)[réf. nécessaire], notamment en accordant beaucoup d'importance à la New Wave Of British Heavy Metal (NWOBHM) apparue aux alentours de l'année 1980, menée par des groupes comme Motörhead, Def Leppard, Saxon et Iron Maiden.
Parmi ceux qui privilégient cette seconde hypothèse, au nombre desquels on compte des musiciens influents du genre, certains pensent que les fondations du style et du son caractéristiques du heavy metal pur, dit « classique », ont été établies par le groupe britannique Judas Priest, avec trois de ses premiers albums : Sad Wings of Destiny[49] (1976), Sin After Sin (1977) et Stained Class (1978). De fait, selon le musicologue Robert Walser, Judas Priest passa la décennie à « parachever la définition du heavy metal »[50].
Le groupe Rainbow, fondé en 1975 par Ritchie Blackmore, guitariste de Deep Purple, est parfois cité comme ayant sa place au sein des pionniers d'une sorte de heavy metal pur[51], dans la droite lignée stylistique des deux albums de Deep Purple sortis en 1974, Burn et Stormbringer, bien que ces groupes soient plus généralement considérés comme des groupes de hard rock. Suivant l'exemple de Judas Priest, les groupes de heavy metal ont rapidement commencé à regarder au-delà de l'utilisation presque exclusive de la gamme du blues pour incorporer dans leurs solos des modes ditoniques. Cette approche plus complexe qui, via le rock progressif, s'est mise à intégrer davantage d'éléments issus de la musique classique et du jazz, s'est depuis répandue dans les différents sous-genres du metal.
La virtuosité à la guitare, littéralement incarnée en 1978 par Eddie Van Halen dans le fameux solo qu'il réalise sur le titre Eruption (tiré de l'album Van Halen — solo que beaucoup considèrent comme une pierre angulaire dans l'histoire du heavy metal[52]), devient dès lors un ingrédient incontournable du genre, comme en témoignent, par exemple, les prouesses de guitaristes tels que Ritchie Blackmore, Randy Rhoads ou Yngwie Malmsteen. Dans ce climat propice à la virtuosité, la guitare classique aux cordes en nylon est parfois utilisée en concert ou en studio, à l'instar de Randy Rhoads sur le titre Dee de l'album Blizzard of Ozz d'Ozzy Osbourne, sorti en 1980. Qui plus est, à partir de cette période, des stars de la guitare classique, comme Liona Boyd, n'hésitent pas à collaborer avec des stars du heavy metal dans le cadre d'une toute nouvelle fraternité de guitaristes où les « anciens » et les « modernes » dépassent leurs traditionnelles querelles pour partager leurs techniques.
[modifier] Succès auprès du grand public (années 1980)
Le sous-genre du heavy metal le plus populaire, le glam metal, a émergé aux États-Unis durant les années 1980. L'épicentre de cette explosion était surtout situé autour du Sunset Strip de Los Angeles, Californie. La première vague de glam metal consistait en des groupes comme Mötley Crüe, Ratt, W.A.S.P., Dokken, et Twisted Sister qui étaient influencés par des groupes de heavy metal comme Deep Purple ou Black Sabbath et incorporaient des solos de guitare dans la majorité de leurs chansons. Möltey Crüe et W.A.S.P., entre autres, se sont développés à partir des fondations laissées par Alice Cooper et KISS, notamment par leur attitude sur scène, souvent en s'aventurant dans les territoires du shock rock. À l'époque, des groupes comme Dio, Ozzy Osbourne, et Judas Priest ont utilisé des stylistiques glam metal dans leur musique. Sous une forme ou une autre, le glam metal a dominé les ondes radios grand public du début des années 1980 jusqu'au début des années 1990.
Ce genre a causé une rupture dans la communauté metal des années 1980, largement à cause de l'image des groupes de glam metal, surtout celle des groupes à l'allure plus féminine (ou disons androgyne) comme Poison et Bon Jovi, par opposition à l'imagerie très virile véhiculée par le thrash metal et autres sous-genres plus violents.
[modifier] Diversification des sous-genres (des années 1980 aux années 2000)
Beaucoup de sous-genres du heavy metal sont apparus durant les années 1980. Plusieurs personnes ont essayé de faire une carte du monde complexe du metal underground[53], particulièrement les éditeurs du guide en-ligne "Allmusic", ainsi que le critique Gary Sharpe-Young. Les encyclopédies du metal multi-volumes de Sharpe-Young séparent le metal underground en cinq catégories majeures: thrash metal, death metal, black metal, power metal, et, finalement, les sous-genres très proches du doom metal et du metal gothique. En s'écartant des racines hard rock, un genre qui a été influencé par le punk hardcore émergea dans les années 1980 : le thrash metal dont le son était plus agressif, plus bruyant et plus rapide que celui des groupes de metal originaux ou des groupes de glam metal de l'époque. Les partitions de guitares étaient souvent techniquement plus complexes. Ce sous-genre fut popularisé par ce que certains appellent aujourd'hui le Big Four Of Thrash (Les Quatre Grands du Thrash) : Anthrax, Megadeth, Metallica, et Slayer. D'autres groupes comme Testament et Exodus, tous deux de Californie, Overkill, du New Jersey, et les Brésiliens Sepultura ont eux aussi eu un fort impact. À l'exception de Metallica, qui vendait constamment des millions de disques et qui ont même été 6ème au Billboard avec leur album ...And Justice for All durant les années 1980, le thrash était plus underground[53] en termes de ventes et de couverture média comparé à d'autres sous-genres populaires. Pendant les années 1990, les ventes des groupes de thrash ont augmenté, particulièrement celles du Big Four.
Le metal progressif, une fusion entre le style des groupes comme Rush, King Crimson et le heavy metal est apparu dans les années 1980. Ses innovateurs, dont Fates Warning, Queensrÿche, et Dream Theater, se sont réjouis du bon accueil et de leur succès à l'époque du glam metal.
A une époque où le thrash metal faisait sa loi dans le monde du metal underground, un nouveau genre connu sous le nom de doom metal (commençant dans les années 1980 avec des groupes comme Saint Vitus) prit une différente direction. Au lieu de mettre l'accent sur la vitesse, les groupes de doom metal ont ralenti leur musique. Les thèmes, styles, et approches du genre ont été très influencées par Black Sabbath, et ces influences ont résisté jusqu'à aujourd'hui.
Dans le début et le milieu des années 1990, le thrash commenca à évoluer et à glisser vers des genres de metal plus extrêmes, comme le death metal et le black metal. Beaucoup de groupes de death metal décidèrent d'augmenter leur niveau de vitesse et de technicité pour créer un son qui n'avait jamais été entendu jusque là. Même si le jeu de guitare très technique restait très important (comme dans la plus part des genres de metal), le death metal a aussi donné un rôle capital à des batteurs de qualité. Les techniques vocales du death metal sont généralement plutôt "dures" et peuvent être des grognements gutturaux, des cris très hauts et aigus, ou d'autres vocalisations du même genre qu'on ne trouve pas dans d'autres styles de musique.
En complément des voix agressives et profondes, on trouve des guitares sous-accordées soumises à de hauts niveaux de distorsion et des percussions extrêmement rapides qui utilisent beaucoup de double-pédale (batterie équipée d'une pédale double sur la grosse caisse, afin d'augmenter la vitesse de jeu). Des changements de tempo et de durée de mesure ne sont pas rares. Le death metal, terme qui vient probablement de la chanson "Death Metal" de Possessed, tiré de leur album Seven Churches, avec Possessed et Death comme groupes proéminents, évoluera plus tard en sous-genres divers et variés qui incluront beaucoup de groupes comme Nile et Suffocation.
Le black metal est un genre de metal extrême né en Europe et qui est peut être l'un des genres de metal les plus underground[53] (bien que quelques groupes de black metal symphonique comme Dimmu Borgir soient devenus très populaires). Les thèmes sataniques et païens sont très fréquents dans ce genre. Le black metal, terme initié par Venom, avec leur album Black Metal, a finalement créé un petit cercle de groupes qui seront ensuite associés à une violence considérable dans les années 1990 (voir l'article Black metal pour plus de détails). Le black metal peut varier considérablement dans la qualité de sa production et dans son style, bien que presque tous les groupes utilisent une technique vocale grognée et criée, des guitares soumises à de très fortes distorsion, et une atmosphère sombre. Les Danois Mercyful Fate sont souvent considérés comme les pionniers du corpse paint qui est fréquent dans le black metal. Bathory (généralement considéré comme l'un des premiers groupes de black metal, bien qu'il ait ensuite fait des albums centrés sur la musique viking), Celtic Frost et Mayhem étaient les groupes clef de l'époque, et l'un des groupes les plus connus et techniquement habiles était Emperor.
Depuis les années 1980 et durant les années 1990, le power metal a évolué dans une direction opposée au death metal et au thrash metal en gardant la vitesse, la mentalité anti-commerciale, et l'intensité du heavy metal mais se concentrant plus sur des thèmes et mélodies épiques et positives. Le power metal contient généralement des chants "clairs" relativement hauts, similaires à ceux utilisé par les chanteurs de NWOBHM (comme Rob Halford ou Bruce Dickinson), contrairement aux grognements du death metal. Les groupes power metal traditionnels comme Manowar et Hammerfall ont un son très proche de celui du heavy metal classique tandis que les groupes de power metal moderne comme Nightwish, Dragonforce et Rhapsody of Fire ont souvent une forte influence symphonique basée sur les claviers, et parfois utilisent des orchestres ou des chanteurs (ou chanteuses) d'opéra. Le power metal a gagné une forte communauté de fans en Amérique du Sud et au Japon.
[modifier] Metal alternatif et néo metal (années 1990 et années 2000)
La domination du metal a pris fin avec l'apparition de Nirvana et d'autres groupes de grunge qui ont annoncé la percée du rock alternatif au début des années 1990. D'après certains critiques, le succès de Pantera, dont le style de groove metal était également responsable du détrônement du metal populaire des années 1980, est aussi remarquable.
Avec ces nouvelles percées, des groupes actifs durant les années 1980 commencèrent à devenir plus connus et à recevoir une plus grande attention de la part du grand public. Ce fût principalement le cas pour les groupes qui avaient fusionné le rock alternatif et le heavy metal et qui créèrent ce qui fut appelé le metal alternatif. Ce nouveau genre intégra des groupes divers et variés comme le groupe de grunge Alice in Chains, le groupe de rock gothique Jane's Addiction, le groupe noise rock White Zombie, et de nombreaux autres groupes influencés par d'autres genres alternatifs. Les Red Hot Chili Peppers ont fusionné leur rock alternatif avec du punk, du funk, du hip-hop, et du metal, tandis que Danzig a suivi Glenn Danzig dans le punk, le death rock (avec Samhain) et le metal. Ministry commenca à incorporer du metal dans leur musique industrielle, et Primus a combiné des éléments de funk, de punk, de thrash metal, et de musique expérimentale.
Tandis que le succès du metal alternatif augmentait, des groupes comme Fear Factory, Helmet, Marilyn Manson, Rage Against the Machine et Tool, influencèrent une nouvelle vague de groupes de rock. Ces groupes n'étaient pas issus de la fusion précédente entre le rock alternatif et le heavy metal, mais d'un nouveau genre dérivé de cette fusion qui finit par se faire appeler le nu metal (néo metal en Francais). KoЯn, Papa Roach, Limp Bizkit, Linkin Park, Slipknot et P.O.D. sont les groupes de néo metal les plus connus. Le néo metal a connu un bon succès populaire grâce à une forte publicité de la part de MTV et de la formation en 1996 du festival de musique Ozzfest, créé par Ozzy Osbourne, qui conduisit les médias à parler d'un renouveau du heavy metal. Le succès massif du néo metal a suscité de nombreux débats dans le milieu du metal, notamment pour savoir et s'il faisait partie ou non du metal, les fans de metal extrême ou de metal underground considèrent en général que ce n'est pas le cas.
Durant ces dernières années, le festival Ozzfest a recu de nombreux groupes de metalcore et a contribué à la popularité de ce genre. Quelques uns voient dans ce style un successeur du néo metal, tandis que d'autres croient qu'il deviendra populaire et à la mode de la même manière que le néo metal.
[modifier] Tendances récentes (millieu des années 2000)
Au milieu des années 2000, une renaissance du heavy metal traditionnel a commencé à émerger avec des groupes dans le style des pionniers du genre, comme Led Zeppelin, Elements City, Black Sabbath, et Deep Purple. Parmi ces nouveaux groupes influants on trouve Wolfmother, The Sword, The Illuminati, Witchcraft, Witch, et le groupe irlandais The Answer. Ces groupes ont gagné la reconnaissance des médias de musique populaire récente, comme Revolver, Kerrang!, Guitar World, et en particulier Classic Rock, qui a élu The Answer meilleur nouveau groupe de 2005. Wolfmother a atteint le top 25 des ventes d'albums au Royaume Uni et top 22 sur le Billboard américain.
Durant la même période, plusieurs groupes se sont reformés et ont ainsi aidé à faire renaître l'intérêt perdu pour le style "metal classique". La réunion de Black Sabbath avec leur chanteur initial en 1997, tout comme celle de Judas Priest avec leur premier chanteur en 2003, ainsi que de nombreux autres, ont aidé à attirer l'attention d'un public plus jeune vers des groupes plus anciens. Ces groupes se sont généralement réunis des années après leur séparation avec l'idée d'un concert unique, mais ont décidé de rester ensemble plus longtemps.
[modifier] Impact culturel
Les aspects bruyants et conflictuels du heavy metal ont souvent causé des frictions entre les fans et le grand public dans de nombreux pays. En effet, le grand public perçoit la culture heavy metal, principalement dans les sociétés conservatrices, comme un encouragement à l'hédonisme et à des sentiments anti-religieux. En Jordanie, par exemple, tous les albums de Metallica (sortis ou non) ont été bannis en 2001[54]. En Europe et en Amérique, les fans de heavy metal (surnommés « hardos » ou « metalleux » dans certains pays francophones, metalheads en Anglais) sont stéréotypés par le grand public comme étant attirés par le coté anti-social et fantastique des paroles du heavy metal, mais aussi par le volume élevé et le rythme de cette musique. C'est ainsi qu'apparut le stéréotype du headbanger, adolescent qui affiche sa rébellion en écoutant de la musique morbide et bruyante. Cette image a été mise en avant dans la culture populaire dans des emissions télévisées comme Beavis et Butthead ou dans le film Airheads. Le film Wayne's World sorti en 1992 offre un autre point de vue à travers deux héros attachants, mais décérébrés dans lequels toute une génération de « hardos » s'est à un moment reconnue. Les excès du heavy metal, illustrés par le glam metal, ont souvent été parodiés, et particulièrement dans le film This Is Spinal Tap (voir aussi le phénomène du "umlaut heavy metal"). A l'inverse, Metal: A Headbanger's Journey tente de détruire ces différents clichés.
De nombreuses caractéristiques du heavy metal se sont répandues au dela de la scène. Par exemple, les "cornes" (popularisées par le chanteur de heavy metal Ronnie James Dio à l'époque de Black Sabbath[55]), sont devenues quasi immanquables durant les concerts. D'autres pratiques, comme le headbang, le Pogo, le stage diving, le air guitar, et le slam, sont aussi fréquentes, bien que le air guitar soit moins populaire aujourd'hui. Durant les années 1970 et 1980, des fondamentalistes chrétiens ont accusé des groupes comme Black Sabbath, Iron Maiden , KISS, Mercyful Fate, Judas Priest, Led Zeppelin, Mötley Crüe, Ozzy Osbourne, Alice Cooper, et W.A.S.P. de satanisme à cause de leur tendance à évoquer des thèmes occultes dans leur paroles[56]. Une rumeur populaire de l'époque (qui court encore dans certaines régions et communautés) était que les albums de heavy metal avaient des messages subliminaux qui encourageaient celui qui les écoutaient à vénérer le Diable ou à se suicider.
Le plus souvent, le satanisme n'est qu'un symbole culturel (et non religieux)[57]. Beaucoup de fans portent ainsi des symboles sataniques (pentacle de satan par exemple), sans avoir pour autant de rapports avec la religion.
La musique heavy metal est souvent apparentée au mouvement gothique, mais ce n'est pas toujours le cas. Les groupes de metal sombres, macabres et parfois provocateurs, ont formé le metal gothique, qui est apparu au début des années 1990[58].
Le concours de l'Eurovision, remporté pour la première fois en 2006 par un groupe de hard rock/heavy metal (Lordi), montre un regain de popularité du heavy metal dans la culture populaire.
[modifier] Styles associés
Le hard rock, mentionné plus haut, est très lié au heavy metal (ils sont d'ailleurs souvent confondus) bien que le hard rock ne corresponde pas à la description du heavy metal donnée par les puristes; il est aussi dominé par l'emploi de la guitare et s'appuie sur des riffs, mais ses thèmes et leur exécution sont différents de ceux du heavy metal. The Who sont un exemple représentatif du genre vers la fin des années 1960 et le début des années 1970, ainsi que d'autres groupes des années 1970 et 1980 comme Queen, AC/DC, Aerosmith, KISS, Thin Lizzy, et les Scorpions qui ont eu une grande influence sur le heavy metal.
Le glam rock (aussi appelé glitter rock) - qui n'a eu qu'une courte durée de vie au début des années 1970 - dépendait de guitares lourdes et crunchy (croustillant), de chansons à hymne, et d'une image théâtrale. T-Rex, David Bowie (particulièrement dans le rôle de Ziggy Stardust) ainsi que Alice Cooper sont les les exemples les plus cités de ce sous-genre.
Le punk et le heavy metal se sont mutuellement influencés, comme par exemple lorsque Lemmy Kilmister le leader du groupe Motörhead a passé du temps dans le groupe punk The Damned et a, dit-on, essayé d'apprendre à Sid Vicious à jouer de la basse.
Le rock alternatif, particulièrement le grunge, a été parfois influencé par le heavy metal. Quelques groupes de grunge, comme Soundgarden et Alice in Chains, ont d'ailleurs été considérés comme des groupes de metal avant que le genre « alternatif » soit reconnu par le public.
[modifier] Voir aussi
[modifier] Articles connexes
[modifier] Bibliographie
- Ian Christe (2003). Sound of the Beast : The Complete Headbanging History of Heavy Metal. HarperCollins. ISBN 0-380-81127-8.
- Robert Walser (1993). Running with the Devil : Power, Gender, and Madness in Heavy Metal Music. Wesleyan University Press. ISBN 0-8195-6260-2.
- Deena Weinstein (1991). Heavy Metal : A Cultural Sociology. Lexington. ISBN 0-669-21837-5. Revised edition: (2000) Heavy Metal : The Music and its Culture. DaCapo. ISBN 0-306-80970-2.
- Alexis Mombelet - Nicolas Walzer (2005). La religion metal
[modifier] Liens externes
- (en) Allmusic.com Heavy metal
- (fr) Metal Addiction Portail Vidéo&Audio
- (en) Wikipedia Heavy metal music
- (fr) Destination-rock.com Une histoire du metal
- (fr) L'arbre généalogique du metal depuis le blues rock
- (fr) Wikimetal, wiki francophone sur le metal
[modifier] Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article en anglais : « Heavy metal music. »
- ↑ Heavy Metal: The Music and its Culture, Deena Weinstein, DaCapo, 2000, p. 14. ISBN 0-306-80970-2
- ↑ *« Heavy-metal » dans l' Encyclopédie illustrée de toutes les musiques sous la direction de Paul du Noyer, Hachette, 2004, p. 96. ISBN 201236960X
- « Hard-rock » dans l' Encyclopédie illustrée de toutes les musiques sous la direction de Paul du Noyer, ibid., p. 78.
- ↑ (fr) Mémoire sur le hard rock, LookThat
- ↑ *« Heavy-metal » in Encyclopédie illustrée de toutes les musiques sous la direction de Paul du Noyer, ibid., p. 96.
- « Hard-rock » dans l' Encyclopédie illustrée de toutes les musiques sous la direction de Paul du Noyer, ibid., p. 78.
- ↑ « Of all rock & roll's myriad forms, heavy metal is the most extreme in terms of volume, machismo, and theatricality. » (en) Allmusic.com
- ↑ « Lead » faisant référence au rôle d'une guitare jouant solos, insertions et/ou mélodies, par opposition à celui d'une guitare rythmique, faisant office d'instrument d'accompagnement.
- ↑ Weinstein, Op cit., p. 23.
- ↑ C'est-à-dire le chant typique de l'opéra et de la musique vocale classique.
- ↑ Weinstein, Op cit., p. 23.
- ↑ (en) Joey DeMaio's Recording Rig, Dawk Sound Limited
- ↑ DVD Hell on Earth III de Manowar
- ↑ (en) « Master of Rythm - The importance of tone and right-hand technique », Kirk Hammet, Guitar Legends, Avril 1997, p. 99
- ↑ C'est-à-dire des déplacements d'accentuation du rythme.
- ↑ (en) « Shaping Up and Riffing Out - Using major and minor power chords to add colour to your parts », Kirk Hammet, Guitar Legends, Avril 1997, p. 97
- ↑ Walser (1993), p. 46
- ↑ (en) « Power Lord-Climbing chords, evil tritones, giant callhouses », Wolf Marshall, Guitar Legends, Avril 1997, p. 29
- ↑ Exemple de triton Do - Fa# (Page de description du fichier)
- ↑ (en) Metal : A Headbanger's Journey, Sam Dunn, 2005.(fr) Metal:le voyage au cœur de la bête), Warner Home Video, 2006).
- ↑ Il s'agit d'un procédé d'écriture harmonique, qu'il ne faut pas confondre avec les pédales d'effet (distorsion, flanger, chorus, etc.).
- ↑ Michael Kennedy, "Pedal Point" in The Oxford Dictionary of Music, Oxford University Press, USA, 1985, p.540, ISBN: 0193113333
- ↑ Usage qui tend à se raréfier dans le black metal. Quand le black metal en fait usage, la pédale d'harmonie fait rarement partie intégrante du riff de guitare mais est plutôt jouée en fond par la basse.
- ↑ « Hard-rock » in Encyclopédie illustrée de toutes les musiques sous la direction de Paul du Noyer, Op. cit.
- ↑ (en) « Production inconographique » (littéralement, « travail d'art »).
- ↑ « Heavy-metal » in Encyclopédie illustrée de toutes les musiques sous la direction de Paul du Noyer, Op. cit., p. 96.
- ↑ (en) Metal : A Headbanger's Journey, Sam Dunn, 2005. (fr) Metal:le voyage au cœur de la bête, Warner Home Video, 2006.
- ↑ Le descendant moderne de la musique classique, c'est la musique contemporaine.
- ↑ « Musicological Approaches to Emotion » in Music and Emotion, Nicholas Cook et Nicola Dibben, Oxford University Press, 2001, p. 56, ISBN 0192631888 :
- Citation : « Les analyses qui ont été faites de la musique populaire révèlent parfois l'influence de la musique savante, un exemple étant le lien qu'établit Walser entre le heavy metal et les idéologies, voire parfois même la pratique instrumentale du romantisme. Cependant, il serait faux d'affirmer que les traditions comme le blues, le rock, le metal, le rap ou la dance music descendent directement de la musique savante. »
- ↑ appelés également quintes ou octaves parallèles
- ↑
- Denis Arnold, "Consecutive intervals", in The Oxford Companion to Music|The New Oxford Companion to Music, Volume 1: A-J; Oxford University Press, New York, 1983, p.476. ISBN 0-19-311316-3
- Stanley Sadie, "Consecutive Fifth, Consecutive Octaves", The New Grove Dictionary of Music and Musicians 1st edition, MacMillan Publishers London, 1980, p.666, ISBN 0-333-23111-2.
- Michael Kennedy, "Consecutive" in "The Oxford Dictionary of Music", Oxford University Press, USA, 1985, p.159, * Michael Kennedy, "Consecutive" in "The Oxford Dictionary of Music", Oxford University Press, USA, 1985, p.159, ISBN: 0193113333
- ↑ The Soft Machine, William S. Burroughs, Olympia Press, Paris, 1961.
- ↑ Nova Express, William S. Burroughs, Grove Press, New York, 1964, p. 112.
- ↑ Running with the Devil: Power, Gender, and Madness in Heavy Metal Music, Robert Walser, Wesleyan University Press, 1993, p. 8. ISBN 0-8195-6260-2
- ↑ (en) Historical Dictionary of American Slang - « Heavy: Serious, profound (1960's) ».
- ↑ « Go down like a lead balloon », going down signifiant « tomber », « être ruiné » et lead désignant le plomb.
- ↑ (en) Page de Sandy Pearlman chez Breathing Protection
- ↑ A Chronology of Rock Music - The 1970s, en:Piero Scaruffi : « 1971: Sandy Pearlman of "Crawdaddy!" uses the expression "heavy metal" for "Artificial Energy" on "The Notorious Byrd Brothers". »
- ↑ (en) Mike Saunders dans sa critique de l'album Kingdom Come de Sir Lord Baltimore, site du magazine Creem.
- ↑ Weinstein, Op. cit., p. 19.
- ↑ Lexique du vocabulaire des musiciens et des batteurs par Bonzo13. « Shuffle : rythme ternaire à quatre temps et à base de triolets de croches composés de la première et la dernière croche de chacun d'entre eux. Il existe plusieurs variantes connues mais généralement, employé pour le jouer du blues, un shuffle doit être joué en marquant tous les temps à la grosse caisse et en utilisant la technique du rebond à la caisse claire sur les deuxième et quatrième temps de la mesure. »
- ↑ « Heavy-metal » in Encyclopédie illustrée de toutes les musiques sous la direction de Paul du Noyer, Hachette, 2004, p. 96. ISBN 201236960X
- ↑ (en) You Really Got Me sur le site de BBC Radio 2 : « You Really Got Me, l'un des meilleurs morceaux à base de riffs de toute l'histoire du rock, est parfois considéré comme le tout premier morceau de heavy metal à être sorti en disque — une intuition confirmée par la reprise fulgurante qui en fut faite par le groupe Van Halen à ses débuts, en 1978 ».
- ↑ (en) Rock Music Styles: A History, Katherine Charlton, McGraw Hill, 2003, p. 232-33.
- ↑ « Il est bien possible que ce soit celui-là, le tout premier groupe véritablement heavy metal... » : (en) Extrait d'une critique de l'album Vincebus Eruptum (Philips, 1968) de Blue Cheer par Lester Bangs, citée par le webzine Perfect Sound Forever : « These guys well may have been the first true heavy metal band... », A Reasonable Guide to Horrible Noise, The Village Voice, 1981
- ↑ (en) Critique de la chanson Helter Skelter sur le site All Music Guide : « Helter Skelter est sans conteste l'un des titres rock les plus tumultueux et violents du répertoire des Beatles et, à dire vrai, l'un des titres les plus tumultueux et violents de toute l'histoire du rock. La mélodie et les paroles aux inflexions blues-rock de la chanson sont déjà imposantes de noirceur en elles-mêmes mais ce sont les arrangements époustouflants réalisés en studio par le groupe qui font de ce titre un morceau littéralement extraordinaire, voire apocalyptique. »
- ↑ Walser, Op cit., p. 10.
- ↑ Rock Music Styles: A History, Katherine Charlton, McGraw Hill, 2003, p.239
- ↑ Charlton, Op. cit., p. 241.
- ↑ Page Aqualung sur le site officiel de Jethro Tull : « Aqualung a contribué à donner de Jethro Tull, surtout aux yeux de ceux qui ne connaissaient pas bien le groupe, une image faussée de groupe de "heavy rock". »
- ↑ (en) Sad Wings of Destiny sur All Music Guide : « [...] Sad Wings of Destiny non seulement fut un jalon important pour l'évolution ultérieure du genre vers sa variante "metal progressif", mais aussi instaura d'emblée un canon de perfection auquel Judas Priest n'allait pas déroger tout au long des années 1970. »
- ↑ Walser, Op. cit., p. 6.
- ↑ (en) Rainbow sur All Music Guide : « Même si, le temps passant, l'impact de l'influence de Rainbow est aujourd'hui plus difficile à percevoir, ce groupe joua un rôle crucial dans la genèse du heavy metal et du hard rock. »
- ↑ Sound of the Beast: The Complete Headbanging History of Heavy Metal, Ian Christe, HarperCollins, 2003, p. 51. ISBN 0-380-81127-8
- ↑ 53,0 53,1 53,2 Voir l'article Culture underground
- ↑ Voir (en) Metallica bannedin Jordan (encymet.com)
- ↑ Dunn, Sam (2005). (en) Metal : A Headbanger's Journey((fr) Metal:le voyage au cœur de la bête). Warner Home Video (2006).
- ↑ Dunn, Sam, Idem.
- ↑ Voir Nicolas Walzer, (fr) Les rapports entre les tribus métal, gothic et le satanisme
- ↑ Voir les articles Mouvement gothique, Musique gothique et metal gothique
Le 10 février 2007, une personne a proposé que cet article soit reconnu comme étant un « article de qualité ». Vous pouvez donner votre avis sur cette proposition. |
Le heavy metal |
---|
Black metal - Death metal - Doom metal - Folk metal - Gothic metal - Grindcore - Groove metal - Metal hardcore Metal industriel - Nu metal - Power metal - Metal progressif - Speed metal - Metal symphonique - Thrash metal |
Liste des genres de metal - Groupes classés par genre - Labels de metal |
|
|
|
|