Histoire de Belgique
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L'histoire de la Belgique est traditionnellement divisée en deux grandes parties. D'une part, celle des territoires qui formeront, après 1830 le territoire de la Belgique proprement dit (celle-ci n'ayant jamais été indépendante de manière stable durant cette période). Et d'autre part la Belgique d'après 1830. Cette date étant inscrite dans les esprits puisqu'il s'agit du début de son indépendance politique et territoriale.
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[modifier] Avant 1830
[modifier] Préhistoire et antiquité
La plus ancienne trace de présence humaine dans les territoires qui forment actuellement la Belgique a été trouvée à Hallembaye, aux environs de la Montagne Saint-Pierre (province de Liège), elle date d'environ 800 000 ans. Ensuite, aux environs de 400 000 av. J.-C. des hommes s’installent en bord de Meuse. De 250 000 à 35 000 av. J.-C., ces territoires sont peuplés de Néandertaliens surtout dans la province de Liège et dans la province de Namur (homme de Spy). À partir de 30 000 av. J.-C., l’homme de Néandertal fait place à l’homme moderne. Des vestiges de l’époque néolithique existent à Spiennes où se trouvait une mine préhistorique de silex. Il ne faut pas oublier qu'à l'époque, le niveau de la mer étant beaucoup plus bas, on pouvait aller de la Belgique vers la future Angleterre à pied sec.
Les premiers signes de l’âge du bronze datent de 1750 av. J.-C.. En 500 av. J.-C., Habitées par des Celtes, ces régions subissent les influences et commercent avec le monde méditerranéen. Dès 150 av. J.-C., les premières monnaies celtes font leur apparition. Les diverses tribus celtes vivant sur ces territoires à cette époque étaient les Éburons, les Aduatiques, les Nerviens, les Ménapiens, les Morins et les Trévires.
Les écrits de Jules César De Bello Gallico (I et II) forment le début de l’histoire écrite. « De tous les peuples de la Gaule, les Belges sont les plus braves ». Ainsi parlait Jules César des tribus qui ont donné tant de fil à retordre à ses légions. Il est à noter que cette citation est toujours présente dans les manuels scolaires actuels. Jules César justifiait ainsi les cinq années (à compter de 57 av J.C.) dont il avait eu besoin pour faire plier ces féroces guerriers. Ajoutées à Gallia par ce même conquérant, les régions septentrionales de la Gaule seront séparées en temps que Gallia Belgica lors de sa réorganisation par l’empereur Auguste. Cette province impériale est beaucoup plus importante que la Belgique actuelle. Elle recouvre tout le nord-est de la France actuelle, de la Picardie à la Franche-Comté, ainsi que tout l’ouest de la Suisse.
La présence romaine apporte quatre siècles de prospérité à la région. La sécurité des frontières face aux Germains est assurée par les légions et les premières voies de communication sont créées d’une part entre Boulogne et Cologne, d'autre part entre Reims et Trèves. Plusieurs bourgs sont créés à l’intersection de ces axes, tels par exemple Arlon et Bavay, ou encore Tongres et Tournai. Le latin, utilisé par les fonctionnaires romains, les marchands et les militaires, devient la langue véhiculaire et s’impose face aux dialectes celtes. Le christianisme s'impose rapidement au IIIe siècle après la fondation d’un évêché à Tongres.
Voir aussi : liste des peuples celtes de Belgique
[modifier] Le Moyen Âge
Après les grandes invasions du Ve siècle, la région devient le cœur du premier royaume franc, dont la capitale est Tournai. Vers l'an 500, Clovis, roi des Francs, reçoit le baptême, et abandonne Tournai pour Paris. La christianisation massive débute en 630, avec le soutien des moines celtes.
Sous l'impulsion de Charlemagne, la vallée de la Meuse devient le centre politique et économique de l'empire carolingien. Lors du partage de l'empire de Charlemagne au traité de Verdun en 843, elle est partagée entre les royaumes de Charles II (comté de Flandre, déjà partagé par la frontière linguistique entre parlers romans et germains) et de Lothaire. L'Escaut sert de frontière.
La Lotharingie est rattachée au Saint Empire romain germanique, et sur le territoire futur de la Belgique, se développent des fiefs, quasi indépendants, tels les duchés de Brabant, de Limbourg, de Luxembourg, les comtés de Hainaut et de Namur, la Principauté de Liège. À l'ouest, le comté de Flandre, bien que prêtant hommage, échappe à l'autorité du roi de France.
À partir du Xe siècle, les villes commencent à se développer, principalement dans le comté de Flandre et en pays mosan. L'industrie de la laine se développe elle aussi, et plus tard, le commerce maritime, avec la ligue hanséatique. La région devient l'un des cœurs de l'économie européenne, avec l'Italie. Les laines sont importées d'Angleterre, avec laquelle se tissent des liens qui compteront pendant les conflits entre Capétiens et Plantagenêt.
Les principales villes sont alors, à l'ouest, Bruges, Gand, Ypres et Tournai, et en pays mosan, Huy, Namur, Dinant et Liège. L'urbanisation de la future moyenne Belgique est plus lente, seule Nivelles présente au Xe siècle un caractère urbain. Situées plus à l'intérieur du pays, les autres villes brabançonnes comme Bruxelles, Louvain et Malines, attendent la fin du Xe siècle pour s'étendre. À cette époque, les affluents de l'Escaut sont navigables et le trafic commercial entre la Meuse et le Rhin augmente.
Jusqu'en 1300, l'essor des villes est alimenté par une conjoncture économique favorable. Une deuxième enceinte s'avère souvent nécessaire. Cette expansion est freinée au XIVe siècle par de nombreuses crises et épidémies de peste. Le nombre de citadins stagne ou recule. La plupart des villes ne retrouvent leur niveau de population de l'an 1300 qu'au XIXe siècle.
À partir de la fin du XIIIe siècle plusieurs batailles ont lieu entre le roi de France et les communes de Flandre, les comtes étant tantôt d'un côté, tantôt de l'autre. La garnison française à Bruges est massacrée lors de la révolte des Mâtines de Bruges le 18 mai 1302, et l'ost royal est écrasé par les milices communales à la bataille de Courtrai, dite des éperons d'or le 11 juillet de la même année. Cette bataille est aujourd'hui considérée comme la naissance de la nation flamande, bien que la Flandre actuelle et le comté de Flandre de l'époque ne se recouvrent que partiellement. Philippe Le Bel obtiendra sa revanche à la bataille de Mons-en-Pévèle le 18 août 1304.
À l'issue de la guerre de Cent Ans, les territoires de la future Belgique (à l'exception de la principauté de Liège) et les Pays-Bas actuels sont aux mains des ducs de Bourgogne. La Bourgogne est démembrée après la mort de Charles le Téméraire en 1447, les Pays-Bas bourguignons échoient aux Habsbourg. Charles Quint naît en 1500 à Gand, héritier à la fois des Habsbourg et de l'Espagne. Il se considère comme flamand et bourguignon. Quand il partage ses domaines entre son frère et son fils, les Dix-sept Provinces des Pays-Bas échoient à l'Espagne de Philippe II, et sont dès lors appelées Pays-Bas espagnols. Au XVe siècle, suite à l'ensablement du Zwin, mais aussi pour des raisons économiques et politiques, Anvers supplante Bruges en tant que principal port de transit d'Europe occidentale. Anvers devient alors une des capitales économique et financière du nord-ouest de l'Europe.
[modifier] Les Temps modernes
Article détaillé : Pays-Bas espagnols
Sous Philippe II, les Pays-Bas du Nord, convertis au calvinisme, se révoltent et obtiennent finalement leur indépendance sous le nom de Provinces-Unies. Les territoires qui formeront plus tard la Belgique et certaines provinces du Sud des Pays-Bas restent possessions espagnoles, après de nombreux troubles et l'extermination des anabaptistes ( voir par exemple David Joris ).
Ces troubles privent Anvers de sa prépondérance économique. La ville se vide de la majorité de sa population qui fuit vers les Provinces-Unies ou le Saint Empire romain germanique. C'est un peu plus tard Amsterdam qui prend sa place.
Au cours du XVIIe siècle les guerres opposant la France à l'Espagne et aux Provinces-Unies dessinent à peu près la frontière actuelle entre France et Belgique. Suite à des opérations militaires comme la bataille de la Peene à Noordpeene en 1677, le traité de Nimègue en 1678 vient entériner notamment le rattachement à la France des châtellenies de Cassel, Bailleul et Ypres. Cette dernière sera rendue avec Furnes et Tournai au traité d'Utrecht, en 1713. Lors de ce même traité, la couronne d'Espagne passe aux Capétiens, avec Philippe V d'Espagne, petit-fils de Louis XIV. Les Pays-Bas du Sud , à ce moment sous le contrôle de l'armée néerlandaise reviennent aux Habsbourg d'Autriche et deviennent les Pays-Bas autrichiens.
[modifier] Les révolutions
[modifier] La révolution liégeoise
La Révolution liégeoise est la période qui va de 1789 à 1795, et qui entraînera la disparition de la principauté de Liège après 8 siècles d'existence.
Selon certains historiens, la révolution se déroula pendant la période où le prince-évêque était absent, dès son départ pendant la nuit du 26 au 27 août 1789 jusqu'à son retour le 12 février 1791. Dans cette interprétation, la Révolution liégeoise était la contrepartie de la Révolution brabançonne dans les Pays-Bas autrichiens, qui a échoué.
Selon d'autres, la Révolution liégeoise était un miroir de la Révolution française ou en était même une partie. La Révolution en France commença simultanément en 1789 et dans cette interprétation la révolution à Liège continuait après le retour temporaire du prince; elle connut une deuxième phase avec l'entrée des troupes révolutionnaires en 1792, et une troisième phase en 1794 avec le deuxième retour des Français. Alors, la révolution finit en 1795 par la disparition de la principauté et son incorporation à la République française. Pendant cette phase la révolution à montré des épisodes extrêmes, par exemple la démolition de la cathédrale Saint-Lambert.
[modifier] 1789-1791
César-Constantin-François de Hoensbroeck
[modifier] 1792-1795
En 1794 l'armée impériale quitte Liège, ce qui entraîna l'exil du dernier prince-évêque, François-Antoine-Marie de Méan, puis en 1795, la Convention décrète l'incorporation de la principauté à la République Française, entrainant par la même sa disparition, et sa répartition sur trois départements: Ourte, Meuse-Inférieure et Sambre-et-Meuse. Cette disparition sera entérinée en 1801 par le Concordat entre Bonaparte et le Pape Pie VII.
[modifier] La révolution brabançonne
En 1789, les réformes politiques et religieuses que veut imposer l'empereur Joseph II provoquent l'insurrection. Les États généraux ne reconnaissent plus son autorité. Ce soulèvement est accompagné par la désintégration de l'armée impériale après la défaite à Bataille de Turnhout le 24 octobre 1789. Cette révolution brabançonne donne lieu à des proclamations d'indépendance des différents "États", et la création, le 11 janvier 1790, de la confédération des États belgiques unis. La discorde entre les partis catholique et libéral gêne cependant considérablement la défense du pays et favorise le retour des troupes autrichiennes qui rétablissent leur autorité dès octobre de la même année.
A cette époque, Louis de Potter, un journaliste belge frondeur du "Courrier des Pays-Bas", était emprisonné à Lille pour ses écrits relativement anti-cléricaux et républicains. Durant plusieurs années, depuis sa geôle, il écrivit de nombreux ouvrages diffusés secrètement dans les provinces belges. Corollaire de la Révolution Brabançonne, le Professeur Harsin de l'Université de Liège constata qu'une brève révolution flamande survint et permit la libération de Louis de Potter des barreaux hollando-espagnols en France, sous le nez des Autrichiens.
Poussé par les gens de Courtrai, Roubaix et alentours, Louis de Potter fut alors emmené en chariot vers Bruxelles et, l'histoire décrite par le Prof. Harsin décrit que, depuis Gand, la population détacha les chevaux et tira le chariot jusqu'à Bruxelles. Alors porté sur les épaules des révolutionnaires et ovationné comme le "vrai chef de la révolution belge", Louis de Potter prononça la phrase qui devint la devise des Belges : "L'Union fait la force".
Louis de Potter n'eut de cesse que de critiquer le pouvoir imposé par des tiers pour les provinces belges réunies. Il fut en quelque sorte l'inventeur du "Mouvement Libéral Social" et, nommé par ses pairs à la tête du Gouvernement provisoire (pour cause de doyenneté), devint ainsi le tout premier "premier ministre/ Président" belge. Lorsque les nations décidèrent, avec l'appui des "grandes familles", de nommer une famille royale régnante, Louis de Potter fut déchu de ses pouvoirs populaires et fuit en exil en Italie où il mourut.
("Histoire de la Belgique de 1830 à nos jours", Prof. Harsin, Université de Liège, Ed. Denuit 1953, Manuel d'histoire de l'école secondaire, préfacé par S.M. le Roi Léopold Ier).
[modifier] La période française
En 1792, la principauté de Liège, à la « demande » de patriotes réfugiés à Paris, ainsi que les Pays-Bas du Sud sont occupés (ou "libérés") par des troupes de la Révolution française après la bataille de Jemmapes. Les Français organisent le pillage de la Belgique sous la direction de Louis-Ghislain de Bouteville du Metz, ils prennent tout ce qui a de la valeur et détruisent le reste. Les provinces belges sont reconquises temporairement en 1793 par l'Autriche, avec l'aide des belges excédés par les exactions françaises. En 1794, les États belges sont reconquis par la République Française, et annexés le 1er octobre 1795. Les pillages systématiques et organisés par le Directoire reprennent. Lorsque Napoléon Bonaparte devient Consul, les « départements réunis » de la future Belgique ainsi qu'une (première) partie de la République batave sont intégrés dans l'empire français.
Pendant la période française, le bassin houiller wallon fait sa révolution industrielle et devient une des régions les plus industrialisées d'Europe. Le reste de la Belgique, particulièrement la Flandre, reste peu industrialisée.
La Belgique connaît à ce moment l'ensemble des institutions de la Révolution française : administration, Code Napoléon, imposition, justice reformée. Le peuple souffre cependant, notamment à cause de la conscription et sur le plan religieux. En Flandre, l'usage de la langue néerlandaise est réprimé et les publications dans cette langue sont interdites.
La période française prend fin en 1815 avec la défaite de Napoléon à Waterloo.
[modifier] La période hollandaise
Au Congrès de Vienne en 1815, les trois grands vainqueurs se divisent l'Europe sans tenir compte des sentiments nationaux naissants, et sans consultation des populations. C'est ainsi que les territoires de la future Belgique sont réunis à ceux des Pays-Bas pour former un État tampon au nord de la France. À la tête de ce Royaume-Uni des Pays-Bas, Guillaume Ier d'Orange. Très rapidement naît une opposition aux "Hollandais" dans les régions de langue française. Les libéraux accusent aussi Guillaume Ier d'imposer l'usage du néerlandais aux élites principalement francophones et à toute l'administration (justice, police...). Dans les faits, l'arrêté royal du 15 septembre 1819 établit le néerlandais comme langue officielle (dans les provinces néerlandophones) pour la justice et l'administration mais sans exclure l'utilisation d'autres langues. Il faut savoir que Guillaume d'Orange, bien que roi des Pays-Bas était francophone.
En Flandre, l'insatisfaction est plus marquée sur le plan religieux, celle-ci étant catholique alors que le reste du royaume des Pays-Bas est principalement protestant. L'égalité des religions ayant été décrétée, le clergé catholique se sent menacé et soutient l'opposition dans les campagnes. C'est donc une alliance de bourgeois flamands (mais francophones) et de libéraux wallons (majoritaires) aidés des catholiques qui mènent la révolution contre le roi.
[modifier] La révolution de 1830 et l'indépendance
Le 25 août 1830, peu après la Révolution de Juillet en France, Bruxelles se soulève. Les troubles se propagent dans tout le pays et le 27 septembre les troupes gouvernementales évacuent l'essentiel des provinces du Sud (seules les citadelle d'Anvers, de Maastricht et de Luxembourg resteront aux mains de troupes loyalistes).
Dès le 25 septembre, un gouvernement provisoire est formé, qui élabore une Constitution. Il recherche un roi, adresse une demande au duc de Nemours, fils de Louis-Philippe, qui refuse par prudence.
[modifier] Après 1830
- Article détaillé : Histoire de Belgique de 1830 à 1914.
[modifier] Un État en formation
Le 4 octobre 1830, l'indépendance est proclamée par le gouvernement provisoire, et le 3 novembre un Congrès national est élu par 30 000 électeurs. Le 7 février 1831 il approuve une constitution. La majorité de ces électeurs provenant de la bourgeoisie, le français est choisi comme seule langue officielle. L'opinion commune était qu'il y avait une majorité de francophones en Belgique, puisque le français était, à l'époque, la langue des élites, celle de la classe dominante qui s'empara du pouvoir en 1830. En Flandre comme en Wallonie et à Bruxelles, le peuple use de langues régionales.
Le 4 novembre 1830 une conférence s'ouvre à Londres sur l'avenir de la Belgique : les grandes puissances décident finalement de reconnaître la Belgique indépendante le 20 janvier 1831. Un royaume est fondé dont le trône est offert par défaut au prince allemand Léopold de Saxe-Cobourg-Gotha (oncle de la Reine Victoria), qui deviendra Léopold Ier, premier roi des Belges,le 21 juillet 1831. La Belgique est déclarée neutre.
[modifier] Période de la révolution industrielle
Au XIXe siècle, disposant de charbon et de fer, elle connaît la révolution industrielle et est même pendant quelques années la deuxième puissance industrielle mondiale. Le roi Léopold II (successeur et fils de Léopold Ier, 1865) dirige à titre privé la colonisation du Congo dans le but d'assurer une colonie à la Belgique. L'actuelle République démocratique du Congo (Congo Kinshasa, ex-Zaïre) devient son domaine personnel. En 1885 Léopold II devient officiellement chef de l'État indépendant du Congo, il ne cédera celui-ci à la Belgique qu'en 1908, sous la pression de l'opinion publique internationale. L'exploitation des richesses du Congo sera alors confiée à des agents de l'État indépendant ou à des concessionnaires dont les exactions deviendront tristement célèbres. Pour fournir le caoutchouc, les rubis, l'or, les diamants et l'ivoire en grandes quantités, les indigènes sont soumis au travail forcé et à un régime de terreur (massacres de villages entiers). Le nombre de victimes indigènes ne peut faire que l'objet d'estimations (voir les Fantômes du roi Léopold, voir aussi l'avis de Jean Stengers [1]). Les morts comptabilisés dans ces estimations englobent tant les victimes directes des massacres que ceux qui sont provoqués par la déstabilisation profonde de l'agriculture vivrière, les fuites de populations entières etc. Les estimations varient entre 6 à 10 millions.
En 1908, sous la pression internationale, la Belgique hérite du Congo. La constitution belge interdit à la Belgique de dépenser de l’argent pour ses colonies. Toutes les réalisations doivent donc être financées par des fonds privés ou par la colonie elle-même. En 75 ans la Belgique va faire du Congo un géant agricole et minier source de matières premières et de devises. Les populations congolaises sont cependant exclues de la croissance économique. Leurs salaires sont faibles, le système de formation traditionnel est remplacé par des écoles primaires, tandis qu'il n'y a pas d'universitaires. La manière dont s'organise la coexistence entre Noirs et Blancs les sépare de fait fortement, mais cette séparation est moins rigoureuse qu'en Afrique du Sud et n'est pas soutenue par une claire idéologie sacrifiant au racisme comme dans l'apartheid. En outre, dans le monde chrétien entre autres, de vives critiques s'élèvent contre ce système de fait, notamment dans La Revue nouvelle. Enfin ce sont certains Blancs et certains Noirs qui, ensemble, ont posé des gestes prônant pour l'avenir l'indépendance du Congo, notamment le Manifeste de Conscience africaine, rédigé par le cardinal Joseph-Albert Malula.
En Belgique va régner pendant longtemps une propagande coloniale paternaliste (Tintin au Congo), glorifiant la "mission civilisatrice" de la Belgique.
[modifier] Les deux conflits mondiaux
- Article détaillé : Histoire de Belgique de 1914 à 1945.
[modifier] La Première Guerre mondiale
En 1914, en application du plan Schlieffen, l'Allemagne, en guerre contre la France envahit la Belgique pour contourner les armées françaises par le nord. La violation de la neutralité belge déclenche l'entrée en guerre du Royaume-Uni. Contrairement à ce qu'escomptaient les militaires allemands, la résistance de l'armée belge est forte : dans un premier temps l'armée d'invasion doit même reculer. Or la condition de réussite du Plan Schlieffen, c'était la rapidité. Il faudra quinze jours à une armée de 100.000 hommes pour réduire les Forts de Liège. L'armée belge commandée par le roi Albert Ier recule en combattant, et même en contre-attaquant à partir d'Anvers en septembre sur le flanc allemand. Cette résistance imprévue contrecarre gravement le plan des Allemands, leur semble illégitime (objectivement elle sert les Français), va très vite faire naître dans leur esprit le mécanisme qui les amènera à la fausse croyance sincère selon laquelle des francs-tireurs assailleraient leurs troupes comme durant la guerre franco-allemande en 1870 et finalement provoquer les fameuses atrocités allemandes d'août et septembre 1914.
Le pays sera finalement entièrement occupé pendant toute la guerre sauf derrière la ligne de front de l'Yser. Le gouvernement est contraint de se réfugier à Sainte-Adresse, dans la banlieue du Havre.Cependant la force publique du Congo, l'armée coloniale remporte aux prix de lourds sacrifices d'éclatantes victoires sous commandement belge contre les colonies allemandes au Cameroun et en Afrique Orientale avec l'aide des colonies françaises, britanniques et portugaises. Après la guerre, la Belgique obtient - de la Société des Nations - la tutelle d'anciennes colonies allemandes, le Ruanda et le Burundi.
Dans l'entre-deux-guerres, la Belgique comme le reste de l'Europe était atteinte par une crise économique majeure.
[modifier] La Seconde Guerre mondiale
En 1940, la Belgique est à nouveau occupée par l'Allemagne. Après avoir mené un combat, parfois considéré comme désespéré, durant 18 jours, notamment à la bataille de la Lys où périrent la moitié des militaires belges engagés, le roi Léopold III décide la capitulation, contre l'avis du gouvernement qui se réfugie à Londres. Cette décision du roi sera considérée par certains comme une trahison, par d'autres comme une volonté de se solidariser avec ses troupes capturées par l'envahisseur. Le Roi reste en Belgique comme prisonnier de guerre, refusant d'exercer des fonctions officielles, même s'il rencontrera (dans une sorte de secret), le chancelier Adolf Hitler fin 1940. Il demeure également en contact avec les Secrétaires généraux qui ont été chargés par le Gouvernement d' Hubert Pierlot, de maintenir en ordre de marche la machine administrative même en pays occupé dans des matières comme le maintien de l'ordre, le ravitaillement, l'économie, les affaires intérieures etc. Il épousera également Lilian Baels - une décision mal perçue- tandis que ses soldats wallons resteront en captivité jusqu'à la fin de la guerre (les prisonniers flamands ont quant à eux été presque tous libérés très rapidement).
Le courant rexiste a perdu son influence en Wallonie (il passe de 15, 6% des voix en 1936 à 6,19% en 1939) et à Bruxelles (il passe de 18,5 % des voix en 36 à 8,5% en 39), tandis que le VNV (nationalistes flamands avec des courants proches du fascisme), progresse encore en Flandre (il passe de 13,56% des voix en 1936 à 15,05 % en 1939) . Si la collaboration militaire s'illustre par la Division SS Wallonie, la collaboration politique ou intellectuelle est au total un peu plus importante en Flandre qu'en Wallonie où la Résistance semble plus forte si on la mesure en tout cas au nombre de sabotages enregistrés. II est vrai que, en Flandre, certains idéalistes tablent sur la collaboration pour faire avancer les objectifs du mouvement flamand. Il est vrai que la Résistance dans une Wallonie plus industrialisée est en principe plus appelée à mener des actions militaires directes contre des objectifs stratégiques. Il est clair aussi que la configuration politique et idéologique de la Flandre (plus conservatrice, influencée par le nationalisme flamand), la dispose moins à combattre les Allemands, alors que c'est justement l'inverse en Wallonie. Il est sûr enfin que le maintien des prisonniers wallons en Allemagne et la libération des prisonniers flamands par Hitler crée des états d'esprit différents au Nord et au Sud. Voyez pour ceci Histoire de Belgique de 1914 à 1945Notons que le Congo belge fournira des matières premières aux alliès pendant toute la seconde guerre mondiale et notamment l´uranium pour les bombes atomiques d´Hiroshima et de Nagasaki qui mettront fin à la seconde guerre mondiale.
[modifier] Histoire des frontières
Voir l'article détaillé Histoire des frontières de la Belgique.
[modifier] Depuis 1945
- Article détaillé : Histoire de Belgique de 1945 à 1993.
[modifier] Rôle européen et international
Après la deuxième guerre, la Belgique devient membre fondateur de l'OTAN et de la Communauté Économique Européenne, aujourd'hui Union européenne.
[modifier] La question royale
Voir article détaillé Question royale
En 1950, un référendum sur la question du retour du roi donne une majorité pour le retour sur l'ensemble de la Belgique, mais en Wallonie une majorité s'est prononcée contre le retour, plus précisément dans les provinces de Liège et du Hainaut. La décision de Léopold III de rentrer malgré tout provoque des troubles insurrectionnels en Wallonie. L'abdication de Léopold III en faveur de son fils Baudouin permet de sauver l'unité belge et le retour au calme, mais ce qu'on appela la question royale marquera définitivement une rupture dans l'unitarisme.
[modifier] L'indépendance du Congo
Après quatre années d'effervescence nationaliste et l'émeute du 4 janvier 1959 le gouvernement belge annonce vouloir accorder l'indépendance au Congo et fixe la date au 30 juin 1960 après les négociations de la Table ronde de Bruxelles. Les partis les plus anti-coloniaux gagnent les élections législative et présidentielles. Joseph Kasa-Vubu est élu Président et Patrice Lumumba Premier ministre. Le 30 juin 1960, la colonie du Congo belge accède à l'indépendance après seulement six mois de préparation hâtive. Dans les troubles qui suivent, la Belgique craignant une nationalisation des ressources naturelles va soutenir les sécessions de deux provinces minières le Katanga et le Sud-Kasai. Joseph-Désiré Mobutu s'emparera du pouvoir, et enverra Lumumba en prison au Katanga, où il sera assassiné avec la complicité des services secrets belges. À partir de 1980 la corruption et la mauvaise gestion du régime de Mobutu va plonger le Congo dans la misère et la guerre civile. Depuis 2005 la Belgique s'efforce d'aider la République démocratique du Congo dans sa marche vers une réelle démocratie.
[modifier] Évolution économique
Les années 60 et 70 ont été marquées par un changement de fortune économique. La Flandre est devenue graduellement la région la plus productive et puis la plus riche du pays. Dans cette période, l'anglais a tendance à remplacer le français comme première langue étrangère en Flandre.
Du coté Wallon, l'on note, parmi les causes du déclin wallon, un désinvestissement relatif par les grand holdings du secteur privé, un syndicalisme qui effraya maintes entreprises et des pouvoirs publics peu dynamiques et fort interventionnistes.
[modifier] Fédéralisme et tensions communautaires
Voir article détaillé Problèmes communautaires en Belgique Sous la pression conjointe du mouvement flamand et des régionalistes wallons, la Belgique évolue progressivement vers un État de plus en plus fédéralisé. Plusieurs réformes institutionnelles sont réalisées transformant le vieil État unitaire en une structure de plus en plus fédéraliste, voir même confédéraliste. Ce sont d'abord les lois linguistiques votées en 1963 qui vont définir le cadre d'emploi des trois langues officielles du pays. La Constitution de 1994 va compléter ces réformes par une nouvelle structure de l'État fédéral.
[modifier] Décès de Baudouin Ier de Belgique
Le 31 juillet 1993, survint le décès inopiné du Roi Baudouin à Motril, au sud de l'Espagne.Tout le pays en subit un choc profond: on estime à 500.000 le nombre de personnes qui ont fait la file durant de nombreuses heures pour s'incliner devant son cerceuil au Palais de Bruxelles. Ses funérailles rassemblent de très nombreux chefs d'État et de gouvernement, ainsi que des membres du Gotha. Pour la première fois, la reine Elisabeth II d'Angleterre et l'empereur Akihito du Japon assistent à des funérailles à l'étranger ! Selon la volonté de la reine Fabiola, on a célébré une messe d'espérance et la Reine portait une robe blanche qui a marqué les observateurs. On retiendra aussi le témoignage d'une prostituée d'Anvers rencontrée par le roi Baudouin lors de sa visite à l'asbl Payoke. Suite au décès de Baudouin, son frère cadet devient roi des Belges sous le nom d'Albert II. Avec son épouse la reine Paola, ils ont eu trois enfants : le prince Philippe, la princesse Astrid et le prince Laurent. Si le roi Albert II a conservé les mêmes valeurs et les mêmes combats que son prédécesseur, il a considérablement modernisé et rafraîchi l'image de la monarchie, qui était jugée terne et austère sous Baudouin et Fabiola. Avec ses enfants,beaux-enfants et petits-enfants, il lui a également donné une touche plus familiale.
[modifier] L'affaire Dutroux
La révélation de l'affaire Dutroux en 1996 a provoqué d'énormes remous en Belgique en mettant en évidence les dysfonctionnements de la Justice et les rivalités entre la police et la gendarmerie. Le roi Albert II et la reine Paola ont reçu les parents de victimes pendant une semaine. Avec l'accord du gouvernement Dehaene II,le souverain a ensuite prononcé des discours très critiques envers la justice et les forces de police ; il a dit tout haut ce que les Belges pensaient tout bas. Suite à l'affaire Dutroux, la monarchie est la seule institution à sortir renforcée. La « Marche Blanche » du 20 octobre 1996 rassembla 350 000 personnes à Bruxelles pour dénoncer cet état de choses. Elle bouleversa la classe politique et fit espérer puis entreprendre de profondes réformes toujours en cours dont il est difficile d'évaluer les résultats. Une de ces réformes fut la fusion de la police et de la gendarmerie. À l'heure actuelle, les deux sont regroupées sous le terme "Police", et pour le moment, il existe deux niveaux : la police fédérale, et la police locale, mais les mécanismes gérant leur fonctionnement sont encore en pleine mutation. Il faut signaler que cette fusion a également posé des problèmes budgétaires, et en pose toujours. Autre promesse concrétisée du gouvernement Dehaene II suite à la Marche Blanche : la création de Child Focus,le centre européen pour enfants disparus et sexuellement exploités, dont la reine Paola est la présidente d'honneur.
[modifier] Notes
- ↑ Jean Stengers, ‘'’Congo, mythes et réalités, cent ans d’histoire’'’, Duculot, Gembloux, 1989
[modifier] Liens internes
- Monarques de Belgique
- Question royale
- Traité des XVIII articles
- Traité des XXIV articles
- David Joris
- Histoire de la monarchie belge
[modifier] Liens externes
- Indépendance de la Belgique
- Louis Bertrand, La Révolution belge de 1830
- Rubrique Histoire sur le portail fédéral
- La Belgique ou Pays-Bas autrichiens en 1777
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