Émeutes de 2005 dans les banlieues françaises
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Les émeutes de 2005 dans les banlieues françaises sont des violences urbaines qui ont commencé à Clichy-sous-Bois le 27 octobre 2005 puis se sont répandues dans un grand nombre de banlieues pauvres à travers la France. L'état d'urgence a été déclaré le 8 novembre 2005, puis prolongé pour une durée de 3 mois. Au 17 novembre, la police déclare être revenue en situation normale.
Elles ont essentiellement pris la forme d'incendies criminels et de jets de pierres contre les forces de l'ordre. Dans certains cas, ces événements se sont transformés en émeutes opposant plusieurs centaines de personnes dans des quartiers de banlieues dits "sensibles" contre les forces de police françaises, avec parfois des tirs à balles réelles contre les policiers (exemple de Grigny).
Le 3 novembre au matin, on comptabilisait 315 véhicules brûlés et 29 arrestations à Clichy-sous-Bois et d'autres quartiers proches. Au soir du 4 novembre, les affrontements continuent et le climat est toujours aussi tendu avec un certain apaisement à Clichy-sous-Bois (93), point de départ de ces émeutes. Les émeutes se sont ensuite étendues à d'autres quartiers de la Seine-Saint-Denis, puis aux autres départements de l'Île-de-France. Des actes de vandalismes puis des émeutes sont ensuite apparus dans d'autres villes de province (Rouen, Dijon, Aix-en-Provence, Montbéliard, Lille, Lyon, Toulouse, Strasbourg, Pau et d'autres) et leurs banlieues. La nuit du dimanche 6 au lundi 7 novembre fut la plus active avec 1 408 véhicules brûlés, 395 personnes arrêtées et des agitations et vandalismes en nombre croissant dans les villes provinciales. À partir du mardi 8 novembre, le bilan des destructions de chaque nuit est régulièrement en baisse.
Ensemble, ces trois semaines de violence urbaine sont les plus importantes agitations en France depuis mai 1968.
Contexte historique
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- Voir l'article Émeutes urbaines françaises.
Débuts
L'élément déclencheur de ces événements est le décès de deux adolescents de Clichy-sous-Bois, Zyed Benna (17 ans) et Bouna Traoré (15 ans)[1], morts par électrocution dans l'enceinte d'un poste source électrique alors qu'ils étaient poursuivis par la police[2], malgré les premières déclarations contraires du Ministre de l'Intérieur[3] qui a ensuite demandé un rapport de l'IGS.[4]
Vers 17 h 30, une dizaine de Clichois revenaient à pied du stade Marcel-Vincent de Livry-Gargan, où ils ont passé l’après-midi à jouer au football. En chemin, ils passent à proximité d’un grand chantier de construction, où un riverain, croyant les avoir vus rôder autour d’une baraque de chantier, appelle le commissariat de Livry-Gargan qui dépêche un véhicule de la brigade anticriminalité, bientôt rejoint par d'autres équipages. Les jeunes s’enfuient à la vue de la police. Six adolescents seront interpellés, dont quatre très rapidement dans le parc Vincent-Auriol. Deux autres dans le cimetière qui jouxte le transformateur EDF où se sont refugiés trois autres fuyards : Bouna, Zyed, et Muhittin Altun, 17 ans. À 18 h 12, alors que les policiers sont rentrés au commissariat depuis vingt minutes, Bouna et Zyed, cachés dans un recoin d’un transformateur, décèdent, touchés par un arc électrique. Le troisième est grièvement brûlé, mais parvient à regagner le quartier.[5]
Nicolas Sarkozy et Dominique de Villepin ont, dès le lendemain, parlé de tentative de cambriolage[6]; d'après les premières constatations, les policiers avaient été appelés pour ce type de délit, mais les adolescents en question n'avaient pas de lien avec l'affaire.citation nécessaire
Des mouvements de rue ont débuté dans la soirée, s'attaquant aux forces de l'ordre et aux sapeurs-pompiers de Paris.
Une grenade à gaz lacrymogène ayant appartenu aux forces de l'ordre a ensuite été lancée, pour des raisons encore inconnues, à proximité d'une mosquée de Clichy-sous-Bois, ce qui a envenimé la situation alors que la communauté musulmane était encore en période de Ramadan. L'enquête administrative tend à montrer que la grenade a bien été jetée par les forces de l'ordre mais n'aurait pas pénétré l'enceinte de la mosquée, limitant son explosion à l'extérieur du bâtiment. [7]
Les agitations et destructions, d'abord localisées à Clichy-sous-Bois durant cinq nuits surtout, se sont ensuite étendues à Montfermeil puis à d'autres villes de la Seine-Saint-Denis et à Paris à partir du 1er novembre.
Motivations
Beaucoup de jeunes et d'autres ont dit dans les médias comprendre la peur qui a amené à la fuite des deux jeunes décédés. L'impression que la police méprisait les jeunes, et surtout les jeunes ayant certaines couleurs de peau, a été une des motivations principales selon les déclarations des émeutiers.
Les relations entre les jeunes de ces quartiers et les autorités s'étaient particulièrement tendu du fait des actions médiatiques de Nicolas Sarkozy. En effet, l'utilisation que le ministre avait fait de mots comme "racaille" en public a été perçue par certains comme une provocation envers tous les jeunes des quartiers sensibles, et pas seulement des criminels.[8]
Au fur et à mesure que le phénomène s'intensifiait et se propageait, les médias ont également présenté ces violences comme l'expression d'un ras le bol des discriminations au logement, à l'embauche au quotidien... Pour certains, elles ont aussi été le témoignage d'un mécontentement général de la politique intérieure (menée par Nicolas Sarkozy). Cependant, les cibles des incendiaires étant parfois des écoles, des médiathèques ou des gymnases, une partie de la population a eu du mal à comprendre pourquoi les émeutiers s'en prenaient aux structures supposées les aider à mieux s'insérer dans la société.
Avec le temps, une sorte d'émulation est apparue entre quartiers, laissant à penser qu'en dehors de toute revendication, des bandes de jeunes se sont livrées à un concours de dégradations, relevées par la presse, qui a pour l'occasion été utilisée comme arbitre. Plusieurs mineurs arrêtés pour incendie volontaire et convoqués devant le tribunal expliquèrent d'ailleurs leur geste par la volonté de "faire comme les autres".
Modes d'action et de contact des émeutiers
Nombre d'émeutiers utilisent des téléphones mobiles pour rassembler des plus jeunes et les inciter à les suivre. Ils utilisent aussi Internet au moyen de blogs pour envoyer des bulletins appelant à l'émeute. Certaines personnes ont été interpellées (source : L'Express), la loi française interdisant les appels aux actes criminels, en vertu de l'article 23 de la loi du 29 juillet 1881 (modifié par loi n°2004-575 du 21 juin 2004 art. 2 II, JORF 22 juin 2004). :
- Seront punis comme complices d'une action qualifiée crime ou délit ceux qui, soit par des discours, cris ou menaces proférés dans des lieux ou réunions publics, soit par des écrits, imprimés, dessins, gravures, peintures, emblèmes, images ou tout autre support de l'écrit, de la parole ou de l'image vendus ou distribués, mis en vente ou exposés dans des lieux ou réunions publics, soit par des placards ou des affiches exposés au regard du public, soit par tout moyen de communication au public par voie électronique, auront directement provoqué l'auteur ou les auteurs à commettre ladite action, si la provocation a été suivie d'effet.
- Cette disposition sera également applicable lorsque la provocation n'aura été suivie que d'une tentative de crime prévue par l'article 2 du code pénal.
NB : la modification de 2004 a étendu la portée de l'article à « tout moyen de communication au public par voie électronique, » et non plus seulement les média écrits comme avant (cela inclut donc la radio, la télévision, les services d'information et d'échange par téléphone ou par Internet.)
Bilan
- Article détaillé : Chronologie des émeutes de 2005 en France.
Ce bilan concerne les atteintes aux personnes et les dégâts matériels lors des violences urbaines. Le tableau suivant montre la totalisation jour par jour du nombre de véhicules incendiés par vandalisme en France, du nombre d'interpellations procédées, du nombre de blessés parmi les forces de l'ordre et du nombre de décès directement liés aux émeutes. Ces chiffres sont issus des déclarations du ministère de l'Intérieur au lendemain de chaque nuit d'émeutes.
- NB1 : ~90 voitures sont brûlées lors des nuits normales hors émeutes (source : France 2). Le 17 novembre, faisant le bilan de 98 voitures brûlées, la police nationale annonça un "retour à la situation normale".
- NB2 : Il y a en plus de nombreux bâtiments brûlés, non comptabilisés ici : écoles, entrepôts…
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Bilan au matin du … | Véhicules incendiés | Interpellations | Policiers blessés | Morts | Lieux touchés |
Journée du 27 octobre 2005, 2 adolescents de 15 et 17 ans meurent électrocutés (Bouna et Zyed). Début des violences (23 véhicules incendiés). | |||||
28 octobre 2005 | 23 | - | - | - | Clichy-sous-Bois |
29 octobre 2005 | 29 | 14 | - | - | Clichy-sous-Bois |
30 octobre 2005 | 20 | 19 | - | - | Clichy-sous-Bois |
31 octobre 2005 | 18[9] | - | - | - | Clichy-sous-Bois |
1er novembre 2005 | 68 | - | - | - | Seine-Saint-Denis |
2 novembre 2005 | 228 | - | - | - | France |
3 novembre 2005 | 315 | 29 | - | - | France |
4 novembre 2005 | 519 | 78 | - | - | France |
5 novembre 2005 | 897 | 253 | - | - | France |
6 novembre 2005 | 1 295 | 349 | - | - | France |
7 novembre 2005 | 1 408 | 395 | 34 | France | |
8 novembre 2005 | 1 173 | 330 | 4 | - | France |
9 novembre 2005 | 617[10] | 280 | 1 | - | France |
10 novembre 2005 | 482[11] | 203 | - | - | France |
11 novembre 2005 | 463 | 201 | 8 | - | France |
12 novembre 2005 | 502 | 206 | 2 | - | France |
13 novembre 2005 | 374 | 212 | 2 | - | France |
14 novembre 2005 | 284 | 115 | 5 | - | France |
15 novembre 2005 | 215[12] | 71 | - | - | France |
16 novembre 2005 | 165 | 44 | - | - | France |
17 novembre 2005 | 98 | 33 | - | - | France |
Total | |||||
21e nuit | 9 193 | 2 921 | 56 | (1) | (voir carte) |
Source : déclarations du ministère de l'Intérieur. http://www.interieur.gouv.fr | |||||
¹ : Bilan provisoire |
Au 14 novembre 2005, on comptait 597 incarcérations (dont 108 mineurs) sur les 2 734 personnes placées en garde-à-vue après 18 nuits consécutives de violences dans les banlieues françaises, a annoncé le ministère de la Justice. (chiffres officiels)
Au 21 novembre, selon un total établi par la DGPN, 9 071 véhicules avaient été brûlés depuis le début des émeutes. Par comparaison, environ 28 000 véhicules avaient été détruits entre le 1er janvier et le 30 septembre. Des dizaines d'édifices publics, écoles, gymnases, entrepôts, commerces, médiathèque ont également été incendiés, plaçant des centaines de personnes en "chômage technique". Durant ces troubles, qui ont mobilisé plus de 11 000 policiers à leur pic, 2 921 fauteurs de troubles présumés ont été interpellés, dont un gros tiers de mineurs, selon des sources policières. 126 policiers et gendarmes ont été blessés durant ces affrontements. Au total, environ 600 personnes ont été écrouées, dont un peu plus d'une centaine de mineurs.
Coût des dégâts liés à ces violences urbaines
La SMACL, assureur de nombreuses collectivités locales, estimait le jeudi 10 novembre 2005 à 55 millions d'euros l'ardoise des violences urbaines pour ses seuls clients. À défaut d'intervention de l'État, elle prédit une augmentation des cotisations, voire des municipalités sans assurance.
Autre coût potentiel, le dégât causé à l'image de la France dans le monde. Certains pays ont conseillé aux touristes d'éviter la France. Certaines entreprises étrangères ont émis des doutes concernant leurs investissements en France. Ces entreprises n'ont pas pris de décision immédiate, mais l'évolution des évènements pourraient les influencer dans leurs choix futurs.
Au 3 décembre 2005, les assureurs évaluent les dégâts a 200 M€.
Les villes cibles de violences
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- Source pour la nuit du 4-5/11/2005 : Le nouvel Obs (Seine-Saint-Denis) ;
- Sources pour la nuit du 5-6/11/2005 : Le nouvel Obs (Ile de France) - Le nouvel Obs (Provinces) ;
- Sources pour le département de l'Ain, Le Progrès
Région Île-de-France
- Essonne : Athis-Mons, Brétigny-sur-Orge, Corbeil-Essonnes, Evry, Courcouronnes, Grigny, Saint-Michel-sur-Orge, Savigny-sur-Orge, Fleury-Mérogis, Massy, Les Ulis, Longjumeau, Villebon-sur-Yvette, Juvisy-sur-Orge, Palaiseau Ris-Orangis, Sainte-Geneviève-des-Bois, Quincy-sous-Sénart, Épinay-sous-Sénart, Montgeron, Vigneux-sur-Seine
- Hauts-de-Seine : Asnières-sur-Seine, Bagneux, Boulogne-Billancourt, Colombes, Gennevilliers, Nanterre, Sèvres, Suresnes, Vanves, Antony, Rueil-Malmaison
- Paris
- Seine-et-Marne : Dammarie-lès-Lys, Meaux, Torcy, Melun, Chelles, Combs-la-Ville, Montereau-Fault-Yonne
- Seine-Saint-Denis : Dugny, Aubervilliers, Aulnay-sous-Bois, Bagnolet, Bobigny, Bondy, Clichy-sous-Bois, Drancy, Épinay-sur-Seine, Gagny, La Courneuve, Le Blanc-Mesnil, Le Bourget, Montfermeil, Montreuil-sous-Bois, Neuilly-sur-Marne, Noisy-le-Grand, Noisy-le-Sec, Pantin, Pierrefitte-sur-Seine, Romainville, Rosny-sous-Bois, Saint-Denis, Saint-Ouen, Sevran, Stains, Tremblay-en-France, Villepinte, Villetaneuse
- Val-de-Marne : Champigny-sur-Marne, Fontenay-sous-Bois, Le Kremlin-Bicêtre, Villeneuve-le-Roi, Villejuif, Villeneuve-Saint-Georges, Vitry-sur-Seine, Cachan, Creteil, Ivry-sur-Seine, Thiais, Arcueil, Orly, Chennevières-sur-Marne, Maisons-Alfort, Choisy-le-Roi
- Val-d'Oise : Argenteuil, Villiers-le-Bel, Cergy-Pontoise et son agglomeration, Sarcelles, Montigny-les-Cormeilles, Deuil-la-Barre, Cormeilles-en-Parisis, Soisy-sous-Montmorency, Sannois, Saint-Gratien, Franconville, Taverny, Ermont, Eaubonne, Persan, Montmagny, Bezons
- Yvelines : Achères, Les Mureaux, Mantes-la-Jolie, Vélizy, Sartrouville, Trappes, Chanteloup-les-Vignes
Par région administrative française
- Alsace :
- Bourgogne :
- Côte-d'Or : Dijon et son agglomération, Beaune.
- Nièvre : Nevers.
- Saône-et-Loire : Montceau-les-Mines, Chalon-sur-Saône.
- Bretagne :
- Finistère : Brest, Quimper.
- Ille-et-Vilaine : Saint-Malo, Rennes.
- Centre :
- Indre-et-Loire : Tours
- Loir-et-Cher : Blois .
- Loiret : Près de 74 véhicules ont été brulés (Montargis, Orléans). Des couvre-feux ont été instaurés à Orléans, Pithiviers, Fleury-les-Aubrais, Saint-Jean-de-Braye, Saint-Jean-de-la-Ruelle et Bondaroy.
- Franche-Comté :
- Doubs : Montbéliard et son agglomération, Besançon planoise, Bethoncourt champvallon .
- Territoire de Belfort : Belfort.
- Haute-Saône : Vesoul
- Lorraine :
- Meurthe-et-Moselle : Nancy.
- Moselle : Guénange, Metz, Rombas, Thionville,Uckange
- Vosges : Épinal.
- Provence-Alpes-Côte d'Azur :
- Alpes-Maritimes : Drap, Nice, Saint-André.
- Bouches-du-Rhône : Aix-en-Provence.
- Var : Draguignan, Fréjus, La Seyne-sur-Mer, Toulon.
- Vaucluse : Apt, Avignon, Bédoin, Carpentras, Maubec, Pertuis, Valréas.
(source : http://www.nouvelobs.com)
Europe
- Allemagne :
- Belgique :
- Anderlecht, région de Bruxelles-Capitale
- Saint-Gilles, région de Bruxelles-Capitale[14]
- Liège, Wallonie
- Gand, Flandre
- Lokeren, Flandre
- Anvers, Flandre
- Charleroi, Wallonie
- Une vingtaine de véhicules incendiés en Belgique, principalement à côté du centre de bruxelles dans des communes à fortes densité de population allochtones (nuit du 11 au 12 novembre 2005)
- À Bruxelles, la police a procédé samedi soir lors de manifestations de plusieurs dizaines de jeunes gens à une cinquantaine d'interpellations, pour port d'objets dangereux, refus d'obtempérer aux injonctions de la police et port de cagoule, selon un communiqué du ministère. Des véhicules ont été incendiés principalement à Bruxelles, Liège et Charleroi (nuit du 12 au 13 novembre 2005).
- Situation en Belgique : une quinzaine d'incidents ont été signalés, dispersés géographiquement dans le pays, d'après le Centre de coordination de crise du gouvernement fédéral. Il s'agissait à chaque fois de faits isolés et individuels, qui n'ont jamais été accompagnés de rassemblements de personnes. À aucun moment, il n'a été question de tension élevée ni d'agitation. Aucune victime n'a été signalée à l'occasion de ces faits. Au total, une quinzaine de faits ont été constatés dans plusieurs villes, dont une dizaine d'incendies volontaires. À certains endroits, des suspects ont déjà été appréhendés par la police locale et mis à la disposition du parquet.
- Il est important de noter que le phénomène hors des frontières française peut être considéré comme très limité, et étant l'agissement d'une poignée d'individus imitant les banlieues françaises. Il n'y a aucune comparaison possible entre les banlieues françaises et les villes belges car, bien que la Belgique soit également un centre important d'immigration, les quartiers dans lesquels les concentrations de populations d'origine étrangère sont élevées jouxtent immédiatement le centre ville. L'accès à l'ensemble des services proposés est extrêment facilité et ne génère aucun sentiment d'exclusion géographique. D'autre part l'intégration des personnes d'origine étrangère est beaucoup plus importante, notamment dans les différentes couches du système politique et décisionnel.
- Danemark :
- Aarhus (cas isolé dans un quartier populaire de la ville ; certainement pour imiter les émeutes en banlieues françaises)
- Espagne :
- Grèce :
- Athènes (plusieurs cocktails molotov lancés sur une usine française et un surpermarché greco-français. (source nouvelobs.com) En Grèce, plusieurs manifestations d'anarchiste de "soutiens aux insurgés français" devant l'Ambassade de France.
- Italie :
- Venise Des militants de l'extrême gauche italienne occupent le consulat français à Venise pour montrer leur désaccord avec l'état d'urgence, la répression et la double peine.
Couverture médiatique
En France, ces émeutes sont d'abord évoquées avec des mots tels qu'« incidents », « mouvements de rue » et « violences urbaines ». Au contraire, la presse étrangère, francophone (Canada, Suisse) ou non, ont immédiatement parlé d'émeutes dues aux problèmes d'intégration ethnique. Les politiciens français, voire la société française, ont été parfois très durement critiqués. La chaîne de télévision LCI a été accusée de censure parce qu'elle a décidé de ne pas diffuser d'images de voitures en feu afin de ne pas faire progresser l'extrême droite.
La France est l'un des rares pays d'Europe à connaître des émeutes de cette ampleur. Le Royaume-Uni connaît également ce phénomène depuis au moins la fin des années 1970 mais avec parfois un caractère inter-ethnique (Jamaïcains, Pakistanais, Indiens) ou encore, sous forme d'émeutes raciales (le « Paki-Bashing » c'est-à-dire la « chasse aux Pakistanais », par exemple), comme les émeutes raciales de Brixton et de Bristol au début des années 1980, en plein mouvement skinhead. L'analyse de ces émeutes est controversée, à cause de la participation active de nombreux groupes "mixtes" - noirs et blancs ensemble - qui se battaient contre la police.
Conséquences et déclarations politiques
Le 4 novembre, le Parti communiste, le député-maire PS de Gonesse, Jean-Pierre Blazy, le député Vert de la Gironde, Noël Mamère, et le député de l'Isère et secrétaire national du PS chargé de la justice et de la sécurité André Vallini demandent la démission du ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy.
Le gouvernement de Dominique de Villepin a annoncé toute une série de mesures, notamment la réservation aux quartiers difficiles de 20 000 contrats d'accompagnement pour l'emploi et contrats d'avenir.
Lors d'un Conseil des ministres le 8 novembre, le Gouvernement a adopté un décret déclarant l'état d'urgence sur le territoire métropolitain, en application de la loi du 3 avril 1955 :
On peut consulter sur le site Web du Conseil constitutionnel la décision n° 85-187 DC du 25 janvier 1985, déclarant conforme à la Constitution la loi relative à l'état d'urgence en Nouvelle-Calédonie et dépendances, loi qui avait été déférée au Conseil le jour même par 67 députés (dont les anciens premiers ministres Jacques Chirac, Maurice Couve de Murville, Pierre Messmer, Michel Debré et Jacques Chaban-Delmas) et 62 sénateurs. Le Conseil constitutionnel avait à l'époque estimé que l'absence de mention de l'état d'urgence dans la constitution de 1958, jointe à diverses modifications de la loi de 1955 depuis 1958 (soit sous le régime introduit par la Constitution de 1958) et considérant qu'il appartiendrait « au législateur d'opérer la conciliation nécessaire entre le respect des libertés et la sauvegarde de l'ordre public sans lequel l'exercice des libertés ne saurait être assuré » n'impliquait pas que loi déférée devant lui puisse être non conforme à la Constitution.
Le préfet de Police de Paris a interdit tout rassemblement « de nature à provoquer ou entretenir le désordre sur la voie et dans les lieux publics » de samedi matin 10h à dimanche 8h.
Lilian Thuram, membre de l'équipe championne du monde de football en 1998 et membre du Haut conseil à l'intégration, a surpris les médias le mardi 8 novembre par sa déclaration offensive, « Moi aussi j'ai grandi en banlieue ». Il a critiqué les propos du ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, en expliquant que ces jeunes ne sont pas des racailles, « Avant de parler d'insécurité, il faut peut-être parler de justice sociale. » Le ministre a plus tard répliqué, affirmant que « Lilian Thuram ne vit plus en banlieue depuis longtemps. »
Lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, le mardi 8 novembre, le ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy a déclaré qu'il avait « demandé aux préfets que les étrangers, qui sont en situation régulière ou irrégulière, qui ont fait l'objet d'une condamnation, soient expulsés sans délai de notre territoire, y compris ceux qui ont un titre de séjour. Quand on a l'honneur d'avoir un titre de séjour, le moins que l'on puisse dire c'est que l'on n'a pas à se faire arrêter en train de provoquer des violences urbaines ». De nombreuses personnalités de gauche l'ont alors accusé de renier ses engagements de l'abrogation de la "double peine". Sur l'ensemble des condamnations judiciaires, suite aux "violences urbaines", les étrangers ne représenteraient que 6 % du total. Alors que M. Sarkozy lors de la première expulsion d'un étranger le 3 février parlait de "six dossiers à suivre", ce ne sont que deux personnes (un Malien et un Béninois). Pour les autres, les avis consultatifs négatifs des tribunaux ont été souvent suivis par les préfets, les intéressés n'ayant souvent aucune condamnation ni profil désocialisé. Fin août, seuls un ou deux cas resteraient en suspens. [16]
Pour le président de SOS Racisme, Dominique Sopo, « le nombre d'étrangers expulsables ne dépasse pas la dizaine ». Le lundi 14 novembre, le ministre des affaires étrangères Philippe Douste-Blazy déclarait sur Europe 1 s'opposer à l'expulsion des délinquants en situation régulière : « Il ne peut pas y avoir un Français qui a fait un crime ou un délit en France et qui serait traité d'une certaine manière et un étranger en situation régulière qui serait traité d'une autre manière. C'est pas possible ».
Lors d'un Conseil des ministres anticipé de deux jours, le lundi 14 novembre, l'état d'urgence est prolongé de trois mois par le gouvernement. Pour le président de la République Jacques Chirac « c'est une mesure de protection et de précaution […] nécessaire pour donner aux forces de l'ordre tous les moyens dont elles ont besoin pour ramener définitivement le calme. Bien entendu c'est une mesure strictement temporaire et qui ne s'appliquera que là où elle est strictement nécessaire et en plein accord avec les élus. » Le parti socialiste et le parti communiste (PCF) ont immédiatement protesté ; le PCF demandant le retrait de la loi de 1955 (sur l'état d'urgence) alors remplacée par « l'état d'urgence sociale ». Ces deux partis de gauche ainsi que Les Verts ont d'ailleurs annoncé qu'ils voteront contre à l'Assemblée nationale et au Sénat.
Le 10 novembre, lors de la conférence de presse conjointe du 18e Sommet franco-espagnol, soit deux semaines après le début des violences, le président de la République Jacques Chirac s'exprime pour la première fois en public sur les évènements survenus dans les banlieues françaises. Il y explique que le préalable à toute autre action est le rétablissement de l'ordre public. À la double question « Comment vivez-vous les critiques à répétition sur votre quasi-silence ou votre extrême discrétion sur la crise des banlieues ? Deuxièmement, est-ce que vous approuvez la proposition du ministre de l'Intérieur concernant le renvoi potentiel des ressortissants étrangers dans leur pays en cas de faute, de délits dans les banlieues ? », il répond « Sur la première question, je vous ai répondu tout à l'heure, en vous disant qu'il y a le temps du rétablissement de l'ordre, qui était pour moi une priorité absolue -et j'ai tenu à consacrer la totalité de mes efforts à cet objectif, qui n'est pas encore atteint- et le temps de la réflexion que je consacrerai notamment à dire à nos compatriotes quel est mon sentiment sur cette crise et les moyens d'y remédier. Sur la deuxième question, je vous dirai d'une façon très très simple qu'il y a une loi en France et que cette loi doit être respectée. Il faut respecter la loi, toute la loi. »
Le président s'adresse ensuite pour la première fois directement aux Français via la télévision et la radio le lundi 14 novembre, à 20 heures. L'attente des Français sur cette question des émeutes dans les banlieues étaient fortes, puisque Jacques Chirac a été regardé par plus de 20 millions de télespectateurs, un record en politique. Pendant 14 minutes, il a rappelé les principes forts et les valeurs de la République et a proposé quelques mesures. Voici les extraits marquants de son intervention :
- « Cette situation grave témoigne d’une crise de sens, une crise de repères, une crise d’identité, à laquelle nous répondrons en étant fermes, en étant justes, en étant fidèles aux valeurs de la France […]. Ces événements témoignent d’un malaise profond. […] Les enfants, les adolescents ont besoin de valeurs, de repères. Les familles doivent prendre toute leur responsabilité. […] Celles qui s’y refusent doivent être sanctionnées. Celles qui connaissent de grandes difficultés doivent en revanche être activement soutenues. […] Ce qui est en jeu c’est le respect de la loi mais aussi la réussite de notre politique d’intégration. Il faut être strict dans l’application des règles du regroupement - familial. Il faut renforcer la lutte contre l’immigration irrégulière et les trafics qu’elle génère. […] Je veux dire à tous les enfants qui vivent dans les quartiers difficiles que, quelle que soit leur origine, ils sont toutes et tous les fils et les filles de la République. […] Nous ne construirons rien de durable sans assumer la diversité de la société française. J’appelle tous les représentants des communes à respecter la loi qui leur impose d’avoir 20 % au moins de logements sociaux […] Les Françaises et les Français, particulièrement les plus jeunes, doivent être fiers d’appartenir à une nation qui fait siens les principes d’égalité et de solidarité. […] Les discriminations sapent les fondements mêmes de notre République. […] Mais il n’est pas question d’entrer dans la logique des quotas, qui montre du doigt ceux qui en bénéficient, et qui est injuste pour ceux qui n’en bénéficient pas. Il faut donner à tous les jeunes les mêmes chances face à l’emploi. […] Pour mieux aider les jeunes en difficulté à aller vers l’emploi, j’ai décidé de créer un Service civil volontaire, associant accompagnement et formation. Il concernera 50 000 jeunes en 2007. »
Dans un sondage Ipsos pour l'hebdomadaire Le Point (14 novembre 2005) ; la popularité de Nicolas Sarkozy fait un bond de onze points, pour s'établir à 63 % d'opinions favorables en novembre. Le ministre de l'Intérieur profite ainsi des événements et de ses déclarations sécuritaires. Le Premier ministre, Dominique de Villepin (+ 7 points) à 58 % et le président Jacques Chirac (+ 6 points) à 39 % bénéficient aussi de leur gestion de la crise.
Les mardi 15 et mercredi 16 novembre 2005, le ministre délégué à l'emploi, Gérard Larcher, et le président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, affirment que la polygamie constitue l'une des causes de ces violences urbaines. Le ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy avait déjà déclaré le 10 novembre précédent qu'« il y a plus de problèmes pour un enfant d'un immigré d'Afrique noire ou d'Afrique du Nord que pour un fils de Suédois, de Danois ou de Hongrois. Parce que la culture, parce que la polygamie, parce que les origines sociales font qu'il a plus de difficultés. » Hélène Carrère d'Encausse, secrétaire perpétuelle de l'Académie française tient des propos similaires au journal Libération : « Tout le monde s'étonne : pourquoi les enfants africains sont dans la rue et pas à l'école ? Pourquoi leurs parents ne peuvent pas acheter un appartement ? C'est clair, pourquoi : beaucoup de ces Africains, je vous le dis, sont polygames. Dans un appartement, il y a trois ou quatre femmes et 25 enfants. Ils sont tellement bondés que ce ne sont plus des appartements, mais Dieu sait quoi ! On comprend pourquoi ces enfants courent dans les rues. » Ces déclarations ont suscité un tollé chez les personnalités associatives et les personnalités politiques de gauche. Pour le député-maire socialiste d'Évry (Essonne), Manuel Valls, « donner à penser que les problèmes actuels des banlieues seraient directement liés à la polygamie est gênant, voire insupportable. » D'après le député communiste Jean-Claude Sandrier, « les autorités cherchent des boucs émissaires […] Le principal problème pour l'intégration c'est l'emploi. » Les Verts dénoncent carrément les « relents racistes » de la droite et du gouvernement.
La polygamie est officiellement interdite en France mais concernerait jusqu'à 20 000 familles. Le droit français interdit la bigamie, qui est passible d'un an d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende, mais l'administration l'a longtemps tolérée à condition que le mariage n'ait pas eu lieu en France.
Fin novembre 2005, une autre polémique concerne les propos de l'intellectuel Alain Finkielkraut, notamment ceux de l'entretien donné au quotidien israélien Haaretz.
- Voir à ce sujet l'article détaillé Polémique autour des propos d'Alain Finkielkraut sur les émeutes en banlieue.
Contre-disant les propos de Nicolas Sarkozy (fait le 3 novembre 2005, quelques jours après le déclenchement des émeutes, à propos des violences de la nuit précédente où ce dernier affirmait que celles-ci n'avaient “rien de spontané” et étaient “parfaitement organisées”), un rapport de la direction centrale des renseignements généraux (DCRG) daté du 23 novembre et publié par le journal « Le Parisien » du 7 décembre tire les enseignements de la vague de violences urbaines qui a traversé le pays à partir du 27 octobre et précise que “La France a connu une forme d'insurrection non organisée avec l'émergence dans le temps et l'espace d'une révolte populaire des cités, sans leader et sans proposition de programme”. Le coût des violences est évalué à “plus de 250 millions d'euros.” Par ailleurs, dans ce même rapport, on peut lire que :
- - “aucune solidarité n'a été observée entre les cités”, les jeunes s'identifiant “par leur appartenance à leur quartier d'origine et ne se reconnaiss(ant) pas dans ceux d'autres communes”. Les policiers affirment qu'“aucune manipulation n'a été décelée permettant d'accréditer la thèse d'un soulèvement généralisé et organisé”. Ainsi, les islamistes n'auraient joué “aucun rôle dans le déclenchement des violences et dans leur expansion”. Ils auraient au contraire eu “tout intérêt à un retour rapide au calme pour éviter les amalgames”. L'extrême gauche, de son côté, “n'a pas vu venir le coup et fulmine de ne pas avoir été à l'origine d'un tel mouvement”.
- - les policiers assurent par ailleurs que “les jeunes des cités étaient habités d'un fort sentiment identitaire ne reposant pas uniquement sur leur origine ethnique ou géographique, mais sur leur condition sociale d'exclus de la société française”. Ils précisent que “les jeunes des quartiers sensibles se sentent pénalisés par leur pauvreté, la couleur de leur peau et leurs noms. Ceux qui ont saccagé les cités avaient en commun l'absence de perspectives et d'investissement par le travail dans la société française”.
- - “Tout s'est passé comme si la confiance envers les institutions, mais aussi le secteur privé, source de convoitises, d'emplois et d'intégration économique, avait été perdue”.
Utilisation politique de l'internet lors des violences urbaines
- L'UMP fait campagne au moyen d'achat de liens publicitaires sur le moteur de recherche Google[17]. Un lien vers le site web de l'UMP apparaît dans les résultats de recherche sur des mots clés comme banlieue, émeute, racaille, anarchiste, républicain, socialiste, fédéraliste, politique, trotskyste, marxiste, incivilité, démocrate, etc. Cette campagne dirige les visiteurs vers une pétition pour "soutenir la politique de banlieues de Nicolas Sarkozy". C'est la première fois qu'un parti politique achète des liens commerciaux sur un moteur Internet.
- Le Parti socialiste a fait de même en achetant le mot banlieues par exemple.
Réactions internationales
- Voir l'article Réactions internationales aux émeutes de 2005 en France.
Références
- ↑ http://bouna93.skyblog.com/pics/261522633.jpg
- ↑ Clichy-sous-Bois:l'IGS met en cause les policiers, http://info.france2.fr/france/26618610-fr.php "le rapport de l'IGS souligne notamment qu'il y a bien eu une course-poursuite ayant conduit les jeunes à s'abriter dans le transformateur EDF" (...) "L'urgence aurait voulu que fussent appelés les services d'EDF"
- ↑ http://www.liberation.fr/dossiers/banlieues/evenements/2396.FR.php
- ↑ http://www.liberation.fr/dossiers/banlieues/evenements/2396.FR.php
- ↑ http://www.humanite.presse.fr/popup_print.php3?id_article=839135
- ↑ Les dérapages de Villepin et Sarkozy, Libération, 31 octobre 2005, http://www.liberation.fr/dossiers/banlieues/evenements/2396.FR.php Voir aussi le dossier Acrimed http://www.acrimed.org/article2207.html
- ↑ L'enquête de 90mn de Canal+ démontrerait que la grenade a ricoché à l'intérieur de la mosquée dont les portes étaient ouvertes.
- ↑ http://www.lefigaro.fr/election-presidentielle-2007/20061214.FIG000000235_on_attend_d_un_ministre_qu_il_nous_protege_contre_ceux_qui_ne_nous_aiment_pas.html
- ↑ http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3226,36-705364@51-704172,0.html
- ↑ http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3226,36-708638,0.html
- ↑ http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3226,36-708638,0.html
- ↑ http://www.lexpress.fr/info/quotidien/actu.asp?id=1130&xtor=8
- ↑ Article de Radio France
- ↑ 14,0 14,1 Le Soir en ligne
- ↑ Le Monde
- ↑ Le Parisien, 10 août 2006, page 14
- ↑ Campagne publicitaire de l'UMP via google : Article des echosdunet.net et page de l'UMP "Affrontements dans les banlieues : Soutenons Nicolas Sarkozy", vers laquelle cette campagne dirigeait.
Voir aussi
Livres :
- S.Beaud, Y. Amrani, Pays de malheur ! Un jeune de cité écrit à un sociologue, La Découverte, 2005
http://precos.ens-lsh.fr/actu/listelivres.php?reflivre=159
http://www.yodawork.com/websp/SW2_consult_ref?F_refid=25779&F_ent_diff_id=1
- Gérard Mauger, L'émeute de novembre 2005 : une révolte protopolitique, Editions du Croquant, 2006
Films :
- La Haine
- Ma 6-T va crack-er
- « La sociologie est un sport de combat », réalisé par Pierre Carles, où Pierre Bourdieu, après un congrès en banlieue avec les habitants au sujet de la misère qui y règne, conclut (en 2001) : « Je pense que l'idée d'un mouvement social, c'est la seule façon. Tant qu'on brûlera des voitures, bon, … on enverra les flics. Il faut un mouvement social … qui peut brûler des voitures, mais avec un objectif. »
Musique :
- NTM, avec notamment la chanson Qu'est-ce qu'on attend sur l'album "Paris sous les bombes" (1995).
- Rost, avec la chanson Rev's'olution sur "la Voix du Peuple" (2004), et plus largement sa position même face au gouvernement actuel
- Keny Arkana, avec "La rage"[18], 2006
- La Mafia k'1 Fry, avec "C'est la guerre"
- Bérurier Noir, avec entre autres les chansons petit agité, vive le feu sur l'album Concerto pour Détraqués (1985), baston sur l'album Macadam Massacre (1983), descendons dans la rue sur l'album Abracadaboum (1988) (Les morceaux sont en écoute en ligne et les paroles des morceaux sont consultables sur le site officiel du groupe Bérurier Noir.
- Sham 69 avec la chanson If the kids are united qui a été reprise par Bérurier Noir sur l'album Viva Bertaga, réflexions sur les questions sociales en banlieue dans les années 80 (bien qu'il y ait une différence entre les années 80 et aujourd'hui).
- Noir Désir (2001) avec la chanson "Le grand incendie", même si elle ne concerne pas exactement ce genre de révolte.
- Sniper (2006) avec la chanson "Brûle", qui retrace les évènements survenus dans les banlieues Françaises et qui tente d'en expliquer la raison du point de vue des émeutiers.
Autres articles :
Sources d'actualité
- (fr) Heure par heure les principaux événements sur le site du Nouvel Obs
- (fr) Vu(es) d'Aulnay-sous-Bois Un blog de journalistes de Libération
- (fr) Le Monde, le regard des journalistes étrangers
- (fr) Vidéo à l'intérieur d'une émeute (Extraits du Vrai journal sur Canal +)
Rapports sur les sites officiels
- Etudes monographiques sur les violences urbaines de 2005 par le Centre d’analyse stratégique du gouvernement français
- Dispositifs de solidarité suite aux émeutes de novembre 2005 proposées par le conseil régional d'Ile-de-France (Liste et chiffrage des dégâts relevés)
[pdf] (32Mo)
Points de vue et analyses
- (fr) "À propos des violences de novembre 2005", le dossier de l'Observatoire du communautarisme
- (fr) "La Nuit des Banlieues", 5 heures de programmes pour mieux comprendre les banlieues, Emission télévisée du 20/05/06
- (fr) "Le coût des émeutes", dans le Figaro, 19 novembre 2005
- (fr) Rapport 2005 de l'Observatoire national des zones urbaines sensibles (statistiques officielles)
- (fr)"Banlieues: mensonges, mythes, combats" dans le numéro 17 de la revue Socialisme International
- (fr) Villepin reporte sa visite au Canada
- (fr) Opinion de Jacques Myard, député des Yvelines, maire de Maisons-Laffitte
- (fr) Émission Radio Suisse Romande, 9 novembre 2005, Violences en France : quelle stratégie pour les forces de répression ?
- (fr) Analyse de Joseph Henrotin, chargé de recherches au Centre d'Analyse et de Prévision des Relations Internationales, 07/11/2005, Un conflit de 5e génération
- (fr) Émission télévisée du 06/11/2005 d'Arrêt sur images (thème : "Banlieues : filmer et raconter")
- (fr) La france d'en bas… Point de vue de Matthieu Kassovitz, réalisateur du film La Haine, publié sur son blog le 17 novembre
- (fr) Sur les émeutes de novembre 2005 en France, par Les Amis de Némésis
- (fr) Yann Moulier-Boutang, La révolte des banlieues ou les habits nus de la République, Éditions Amsterdam, décembre 2005. ISBN 2915547211 [lire en ligne]
- (fr) Le besoin sécuritaire mène-t-il la France à droite ? par Jean-Gilles Malliarakis
- (fr) Blog : À toutes le victimes des révoltes de novembre 2005
- (fr) Les Banlieues en feu le spectacle au milieu, par Le Fin mot de l'Histoire
- (fr) incendies sans paroles
- (fr) Les émeutes urbaines d’octobre-novembre 2005 en France : comprendre avant de juger, par Alain Morice
- (fr) Les émeutes urbaines en France, dossier collectif
- (fr) Émeutes dans les banlieues françaises : Des pauvres et leur impudence – L’État et sa force/Red. Gegenstandpunkt/Free link
- (fr) La révolte des cités françaises, symptôme d’un combat social mondial par Echanges et mouvement : : « La pacification des cités. Répression et mise en scène idéologique » ; « La baudruche des 120 expulsions d'étrangers »
Sources en anglais
- (en) ABC News
- (en) Yahoo! 153 photos
- (en) Yahoo! Carte
- (en) Claire Cozens, « French TV boss admits censoring riot coverage », 10 novembre 2005, MediaGuardian.co.uk