Monténégro
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- Pour les articles homonymes, voir Monténégro (homonymie).
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Administration | |||
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Statut politique | République | ||
Capitale | Podgorica | ||
Gouvernement · Président - Premier ministre |
République Filip Vujanović Željko Šturanović |
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Géographie | |||
Superficie | 13 812 km² | ||
Démographie | |||
Population (2003) | 620 000 hab. | ||
Densité | 45 hab./km² | ||
Langues | Serbe | ||
Économie | |||
Monnaie | Euro 1 | ||
Autres informations | |||
Fuseau horaire | UTC +1 2 | ||
Domaine internet | .cg.yu -->.me | ||
Indicatif téléphonique | +382 | ||
1. Adoption unilatérale ; le Monténégro n'est pas un membre formel de la Zone euro. 2. UTC+2 à l'heure d'été. |
Le Monténégro (nom vénitien signifiant « montagne noire », Crna Gora en serbe et monténégrin, Црна Гора en serbe cyrillique) est une république des Balkans.
Le Monténégro est bordé par la mer Adriatique et est frontalier de la Croatie, de la Bosnie-Herzégovine, de la Serbie (y compris du Kosovo) et de l'Albanie. Les villes principales de la république sont la capitale Podgorica (Titograd de 1945 à 1992) avec 170 000 habitants, Nikšić (75 000) et Pljevlja (37 000). L'ancienne capitale royale est Cetinje qui détient également le titre de « capitale de trône » (prestonica).
Sommaire |
[modifier] Nom
Le nom serbe ou monténégrin du Monténégro, Crna Gora, peut se traduire littéralement par « montagne noire », en référence aux forêts sombres qui recouvraient autrefois les Alpes dinariques. Le nom du pays, dans la plupart des langues d'Europe occidentale, y compris en français, en italien ou en anglais, est tiré du terme vénitien monte negro, qui a la même signification et remonte probablement à l'époque de la domination de Venise sur la région, au Moyen Âge. D'autres langues, notamment celles parlées aux environs immédiats, ont adopté leurs propres traductions de l'expression : c'est ainsi le cas de l'albanais (Mali i Zi), du grec (Μαυροβούνιο), du roumain (Muntenegru), du turc (Karadağ), du russe (Черногория) ou même de l'islandais (Svartfjallaland, c'est-à-dire « pays de la montagne noire »).
[modifier] Histoire
- Articles détaillés : Histoire du Monténégro et Dioclée.
Les tribus slaves, mélangées à Illyrians, à Avars et à Romans [désambiguisation requise], ont formé le dukedom semi-finale-indépendant de Duklja par le dixième siècle. En 1077, pape Gregory VII a identifié Duklja comme état indépendant, reconnaissant son Roi Mihailo (Michael) (de la dynastie de Vojislavljević fondée par noble Stefan Vojislav) comme rex Docleae (roi de Duklja). Le royaume, cependant, hommage payé à l'empire bizantin et plus tard à l'empire bulgare ; il a donné naissance au royaume médiéval du prince grand serbe (serbe : ) Stefan župan Nemanja, qui a provenu de Duklja. Deuxieme État formé au XIe siècle sous le nom de Zeta, faisait partie de la Serbie médiévale des Nemanjic puis principauté restée autonome vis-à-vis de l’Empire ottoman pendant des siècles, à l'indépendance reconnue internationalement par le Congrès de Berlin en 1878, proclamée royaume en 1910, le Monténégro combattit au côté des Alliés durant la Première Guerre mondiale mais fut intégré, sous la pression des Serbes, après un vote contesté de la Grande Skoupchtina le 24 novembre 1918 au Royaume des Serbes, Croates et Slovènes, devenu en 1929 le Royaume de Yougoslavie. Il constituait une des républiques fédérées de la République fédérale socialiste de Yougoslavie à l'époque communiste, puis sous le régime de Milošević qui ne conservait que deux républiques constitutives sous le nom de Yougoslavie, puis après 2003 sous celui de la communauté d'États de Serbie-et-Monténégro.
En 2002, sous la pression de l’Union européenne, la Serbie et le Monténégro sont arrivés à un accord sur une union réorganisée pour au moins trois ans. Ce compromis, dit « Accord de Belgrade », prévoyait, entre autres changements, de renoncer définitivement au nom de Yougoslavie pour celui d’État de Serbie-et-Monténégro (avec un "et" entre les deux noms).
[modifier] Autodétermination et indépendance
À l'issue de cette période moratoire, un référendum sur l’indépendance du Monténégro fut organisé le 21 mai 2006. 55,5 % des voix se sont portées sur l’indépendance (motivée par le désir d’une intégration plus rapide dans l’Union européenne et l'OTAN), cet événement annonçant donc la dissolution définitive de ce qui restait de l’ancienne Yougoslavie (dont ne subsisterait que les provinces autonomes serbes de Voïvodine et celle du Kosovo, cette dernière étant placée sous administration de l’ONU en quasi "protectorat"). Le président monténégrin a déjà annoncé vouloir transférer la capitale actuelle de la république de Podgorica vers Cetinje (l’ancienne capitale royale historique).
La Serbie et la Russie ont pris acte des résultats du référendum. Ces deux gouvernements, ainsi que l’UE et l’ONU, ont cependant attendu la proclamation des résultats pour se prononcer officiellement. Dans un communiqué, l’UE (qui avait exigé que l'indépendance soit approuvée par une majorité de 55 % au moins) a constaté la régularité du scrutin.
Le Parlement du Monténégro a officiellement proclamé l'indépendance du pays dans la soirée du 3 juin 2006, celle-ci entrant immédiatement en application.
Le ministre islandais des Affaires étrangères Geir Haarde a annoncé avoir reconnu le Monténégro comme un pays indépendant et souverain, faisant ainsi de l’Islande le premier pays au monde à reconnaître l’indépendance monténégrine, la Russie lui emboîtant le pas le 11 juin, en devenant ainsi la première grande puissance à le faire, suivi dès le 13 juin, des États-Unis, du Royaume-Uni, et de la France qui ont adopté la même attitude, tout comme le gouvernement serbe.
Le 22 juin, le Monténégro devient le 56e état membre de l'OSCE. Puis le 28 juin, il est admis en tant que 192e État membre de l’ONU.
Le 17 mars 2007, le Monténégro signe un accord de stabilisation et d'association avec l'Union européenne, avant la Serbie : les signataires sont Olli Rehn, commissaire européen à l'élargissement et Zeljko Sturanovic, le Premier ministre monténégrin. Le commissaire européen l'a qualifié de « porte ouverte vers la candidature à l'Union européenne si le plan d'action est mis en œuvre de manière efficace […] Tout dépendra du Monténégro et du progrès de ses réformes, notamment dans le domaine de la lutte contre la corruption, de la réforme du système judiciaire et de l'administration ».
[modifier] Politique
Le Monténégro est le premier pays du monde à avoir inscrit la protection de l'environnement dans sa Constitution (en 1992).
- Article détaillé : Politique du Monténégro.
[modifier] Subdivisions administratives
- Article détaillé : Subdivisions du Monténégro.
Du point de vue administratif, le Monténégro est divisé en 21 « municipalités » (opština en serbe), regroupant chacune une ville principale dont elle porte le nom.
[modifier] Géographie
- Article détaillé : Géographie du Monténégro.
Le Monténégro est situé dans les Balkans. C'est un territoire de forme relativement rectangulaire, bordé au Sud par la mer Adriatique, à l'Ouest par la Croatie et la Bosnie-Herzégovine, au Nord par la Serbie, au Nord-Est par le Kosovo) et enfin au Sud-Est par l'Albanie.
Le territoire monténégrin s'étend depuis les hautes montagnes à la frontière avec la Serbie et l'Albanie — une partie des karsts de l'ouest de la péninsule balkanique — jusqu'à une étroite plaine côtière de deux à six kilomètres de large. Cette plaine s'interrompt abruptement au Nord, à l'endroit où le Mont Lovcen et l'Orjen plongent dans les bouches de Kotor. Ainsi , bien que disposant d'un large débouché sur la mer, le pays ne dispose pas de port important.
La région karstique du Monténégro se situe à environ 1 000 m d'altitude, certaines parties montant à près de 2 000 m, comme le mont Orjen (1 894 m), point culminant des chaînes calcaires côtières. La vallée de la Zeta est la zone la plus basse, avec une altitude d'environ 500 m. Le Monténégro possède quelques cavités naturelles.
Les montagnes du Monténégro comptent parmi les terrains les plus accidentés en Europe et parmi les parties qui furent les plus érodées dans la péninsule balkanique pendant la dernière ère glaciaire. Le territoire culmine au Bobotov Kuk, dans les monts Durmitor, à une altitude de 2 522 m.
Bien que disposant d'un large débouché sur la mer, le pays ne dispose pas de port important en raison d'un littoral très accidenté.
[modifier] Démographie
- Article détaillé : Démographie du Monténégro.
[modifier] Groupes ethnico-religieux
Composition ethnique selon un site ayant une orientation pro-monténégrine, fait par sondage selon les déclarations des personnes (une personne peut se déclarer serbe, puis monténégrine dans un autre sondage). statistiques de 2003 :
- Population totale : 620 145
- Monténégrins : 267 669 (43,16 %)
- Serbes : 198 414 (31,99 %)
- Bochniaques[1] : 48 184 (7,77 %)
- Albanais : 31 163 (5,03 %) dont 70 % de musulmans et 30 % de catholiques
- Musulmans : 24 625 (3,97 %)[2]
- Croates : 6 811 (1,10 %)
- Rroms : 2 601 (0,42 %)
- autres : 41 271 (6,56 %)
Par langues :
- Serbe - 63,5 %
- "Monténégrin" - 21,53 % (cf. #Langue)
- Albanais - 5,26 %
La répartition ethnique au Monténégro n'est pas homogène, les Albanais sont situés en majorité à l'Est du pays; aux frontières du Monténégro et de la Serbie. Les Musulmans et Bochniaques (terme qui désigne fondamentalement le même groupe national, les slaves du sud islamisés) vivent en majorité dans la zone nord dénommée aussi Sandjak. Quant à la répartition Serbes-Monténégrins; elle a été très fluctuante dans le temps non pas à cause de mouvements de population mais bien parce que les gens peuvent se déclarer succesivement Monténégrins ou Serbes principalement selon leurs options politiques (souverainisme/fédéralisme). On peut cependant définir grosso modo deux zones où les Serbes sont plus nombreux que les Monténégrins, la région du Sandjak et la région côtière. La petite minorité croate est localisée pour sa presque totalité dans la baie de Kotor.
[modifier] Langue
La langue monténégrine est le serbe dans sa variante iékavienne. Les indépendantistes monténégrins insistent pour l'appeler monténégrin. Le gouvernement a provoqué un mouvement de protestation chez les professeurs partisans de l'union avec la Serbie en souhaitant que les manuels appellent uniquement « langue maternelle » (et non pas « serbe ») la langue parlée au Monténégro. D'ailleurs, depuis l'accession à l'indépendance, les Serbes du Monténégro qui représentent 44 % de la population réclament leur autonomie linguistique.
[modifier] Sport
Après l'indépendance, les fédérations sportives nationales monténégrines ont été fondées, dont la Fédération du Monténégro de football. D'autres fédérations sont en cours de constitution, comme la Fédération monténégrine de spéléologie.
[modifier] Économie
- Article détaillé : Économie du Monténégro.
[modifier] Liste des souverains du Monténégro
- 1696-1735 : Daniel Ier, prince-évêque
- 1735-1744 : Sava Ier, prince-évêque
- 1744-1766 : Basile III, prince-évêque
- 1766-1781 : Sava II, prince-évêque
- 1781-1830 : Pierre Ier, prince-évêque
- 1830-1851 : Pierre II, prince-évêque
- 1851-1860 : Danilo Ier, prince-évêque puis prince en 1852 sous le nom de Daniel Ier
- 1860-1921 : Nicolas Ier, prince puis roi en 1910
- 1921-1921 : Danilo II, roi, abdique
- 1921-1922 : Michel, roi, abdique.
- Le Prince héritier Nikola Petrović-Njegoš, architecte, a passé toute sa vie en France. Il a créé la Biennale de Cetinje et préside l'Association du Courrier des Balkans.
Les Albanais du Monténégro représentent 10 % de la population et sont majoritairement de confession chrétienne. Ils se trouvent surtout au sud du Montenegro à la frontière avec l'Albanie. Leur noms ont été slavisés et leurs appellations subdivisées en : malisor, skipetar et albanski.
[modifier] Voir aussi
[modifier] Lien interne
[modifier] Liens externes
- (fr) Université Laval
- (en) Site du gouvernement du Monténégro
- (en) Site du président du Monténégro
- (sr) Site du Parlement monténégrin
- Le Monténégro, forteresse des Balkans par Georges Castellan, professeur honoraire à l’Institut national des langues et civilisations orientales.
- Mémoire de maîtrise d'histoire de Guillaume Balavoine sur l'histoire du Monténégro entre 1914 et 1921
- (en) (sr) Page officielle du gouvernement monténégrin
- Intervention de M. Bozidar Jaredic, secrétaire d'État à l'Information de la République du Monténégro
[modifier] Notes
- ↑ Traduction du terme serbe/croate/Bosnien Bošnjaci, anciennement désigné sous le terme Musulmans et ne doit pas être confondu avec « Bosniens » (en serbe/croate/bosnien Bosanac), qui désigne les habitants de la Bosnie-Herzégovine.
- ↑ Désigne habituellement les Musulmans qui ne se reconnaissent pas comme Bochniaques.
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